Ce succès de la débolchévisation me semble particulièrement significatif car c'est la première fois, à ma connaissance, qu'on change le nom d'une voie crée à l'époque soviétique: jusqu'ici on n'a vu que des retours aux anciens toponyme est leur absence était le prétexte invoqué pour ne pas toucher aux voies nouvelles.

Sur le site de «Vozvrachychenie», je signale ce très intéressant article (lien) du père diacre André Kuraev (1), fondateur du mouvement , qui fait le point du combat de l'Eglise contre la toponymie bolchevique. Après avoir souligné l'importance des dénominations pour l'Eglise, puisque dès la Genèse l'Homme nomme les êtres vivants (2. 29-20), il rappelle que sous les Soviets les noms de lieux valsaient au gré des événements politiques (Gatchina, prés de Saint-Pétersbourg, s'est appelé Trotsk en 1923-29) et souligne que maintenant les autorités ne voient simplement pas l'utilité de changer à nouveau, préférant toujours un conservatisme tranquille à des initiatives qui risquent de mécontenter une partie des électeurs.

L'Eglise n'y a pas attaché d'importance durant les premières années de sa libération, et encore maintenant des débats ont lieu à la Commission interconciliaire sur l'utilité de choquer ainsi les fidèles qui sont attachés à ces noms soviétiques, ou de porter un jugement sur certains héros de la guerre (toutefois il y a un consensus pour condamner Voïkov, assassin de l'Empereur, qui a un quartier, une station de métro et plusieurs rues à Moscou). Mais actuellement elle est clairement à la pointe du combat en prenant les décisions qu'elle peut (ce sont les diocèses de Viatka et de Iekaterinodar qui recouvrent les oblast de Kirov et Krsanodar) et participant à la mobilisation de l'opinion.

(1) cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Offensive-antibolchevique-tous-azimuts_a783.html

Il faudrait aussi débaptiser les confiseries "Krasnyi Oktiabr'" et "RotFront"...

Mais ce mouvement, se fait, même s.il peut paraitre insuffisant et pas assez rapide. Simplement, la Russie actuelle ne peut se comporter de manière aussi radicale que celle de 1920. Comme sous Louis XVIII en France, les choses se font dans une tentative de douceur et de condorde.

Merci Boris. Mon grand-père faisait partie des 200 000 et j'étais au courant, mais plus il y a de personnes informées, mieux c'est.

Bela Kuhn a déclaré qu'il faisait le ménage avant l'arrivée du commandant en chef, Trotsky. Et pourtant, il y a toujours des gens pour s'en réclamer en France!