Cher Archevêque Jean, mes frères les prêtres, mes amis,

Il faut partir de l’idée qu’il n’y a pas de solution claire devant l’Archevêché. Toutes les solutions examinées sont pleines de risques et d’incertitudes.

Il nous faut sérieusement nous décider, avec intelligence et cœur, de nous recentrer sur la volonté de Dieu. C’est la même situation que celle où les disciples traversaient le Lac de Tibériade et furent rattrapés par la tempête. Miraculeusement le Christ est venu à eux. Ce récit, transposé dans notre temps, nous dit que quoi que nous fassions, nous devons agir dans la confiance en Dieu. Mais agir, choisir, risquer - il le faut, c’est inévitable, tout en étant nourris de la confiance en Dieu.

En presque un siècle de l’existence de l’Archevêché, nous n’avions pas eu de comptes à rendre à quelque autorité politique que se soit. Les pouvoirs de ce monde nous laissaient tranquilles en tant qu’Eglise, mais ne nous aidaient en rien. Et l’Eglise, partie d’une émigration appauvrie qui trouva la foi, se vit bientôt implantée dans plusieurs pays, toujours Une, Sainte, Catholique et Apostolique. « Une » veut dire fondée sur l’Eucharistie, Sainte dans la fidélité au Créateur, Catholique dans sa structure hiérarchisée dans le service, et Apostolique dans sa conscience missionnaire de témoignage dans nos langues respectives. Un réseau impressionnant de paroisses vit le jour, pleines de prière et de réflexion dans la foi. Trois entités, parmi tant d’autres, démontrent elles aussi la vitalité de l’ensemble : l’Institut de théologie Saint Serge, l’Action chrétienne, et la Fraternité en Europe occidentale. Tout ceci doit être soigneusement préservé. Pour calmer la situation et nous préserver, évitons donc patiemment de créer des vagues, soyons circonspects.

Maintenant cette Eglise se trouve dans la tourmente. Dans le désarroi ambiant dans lequel nous sommes, un homme a montré de l’initiative : notre Archevêque Jean.

Cette considération n’est pas négligeable, elle est même cardinale à la survie de l’ensemble. N’oublions pas que seuls, nous ne survivrons pas, à l’exemple de l’ECOF.

Je suggère de nous ranger derrière notre chef.

Nous savons, et il le sait, que l’existence de l’Archevêché deviendra difficile, peut-être même précaire. Car nous serons inféodés à une autorité que nous n’aurons pas choisie. Ne nous laissons pas nous aveugler par l’expérience séculière, où le droit civil déclare protéger l’individu. Notre Eglise chrétienne fut érigée sur le sang des premiers martyrs, ainsi que de tous les témoins de la Vérité jusqu’à notre temps. Nous vivrons une longue période d’épreuves. Entre temps il faut nous garder de toute incohérence, agissons ensemble avec foi, Dieu nous aidera - même à notre insu.

Je soumets mon avis avec humilité, sachant que, au couchant de ma vie, je ne suis pas en condition de connaître toutes les données de notre précarité. Cependant, fort du privilège d’avoir connu tous nos métropolites et archevêques depuis Mgr Euloge, ainsi qu’un autre chef de file contemporain, le métropolite Antoine de Londres, ayant aussi étudié les sciences ecclésiales Orthodoxes à l’Institut St Serge dont je fus un temps professeur, je considère le destin qui nous incombe avec confiance, à la lumière de la Révélation en Christ, le Saint Esprit qui nous a accompagné durant toutes ces années.

Prêtre Michel Fortounatto

Le 23 août 2019

Lettre de soutien à Mgr Jean (Renneteau) du  père Michel (Fortounato)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Août 2019 à 13:43 | 0 commentaire | Permalien



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