Dans une interview accordée au journal orthodoxe « Krestovsky most » Mgr Marc, archevêque d’Egorievsk, responsable des établissements du patriarcat de Moscou à l'étranger, a précisé : « A la suite du premier tour nous avons formulé toute une série d’observations à propos du projet qui, en définitive, a emporté l’appel d’offres. En ce qui me concerne il s’agissait des coupoles en verre : la nuit elles auraient agréablement brillé d’une lumière dorée, alors que de jour elles auraient paru ternes. Les auteurs ont introduit des modifications importantes à leur projet le rendant plus conforme aux canons traditionnels. Les coupoles seront par conséquent dorées. J’ai une appréciation positive de cette épure qui conjugue les traditions de l’architecture orthodoxe et les technologies modernes. Un léger auvent en verre permettra d’accumuler l’énergie solaire et de collecter les eaux de pluies qui serviront à irriguer les vastes espaces verts qui environneront l'église.

Ceux qui critiquent le projet en disant qu’il s’éloigne de la tradition oublient que l'église ne sera pas érigée à Moscou ou Yaroslavl mais à Paris. Des experts français faisaient partie du jury mixte, il était important à leurs yeux que le futur centre spirituel s’intègre au mieux dans le paysage urbain de la capitale française ».

Les résultats du concours architectural ont récemment été rendus publics, c’est le projet présenté par l'Espagnol Manuel Nunez Yanowsky et se compose d'un bureau français, le groupe Sade et d'un bureau russe, Arch Group. Ses auteurs ont voulu élaborer un ensemble architectural moderne marqué par les traditions de l’orthodoxie russe. Une église à cinq coupoles en serait l’élément dominant.

M.Vladimir Kojine, représentant la chancellerie du Président de la Fédération de Russie, a de son coté déclaré : « Les préparatifs du chantier commenceront en automne 2011. Les travaux devront débuter en janvier prochain. Les technologies modernes du bâtiment nous permettent d’espérer de mener la construction du centre à bien courant 2012 ».

Interfax
Traduction "PO"
.............................................
PO L’église orthodoxe russe aux pieds de la tour Eiffel sera ultra moderne

Rédigé par l'équipe de rédaction le 1 Avril 2011 à 12:51 | 14 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Cyril Semenoff-Tian-Chansky le 01/04/2011 13:09
Cyril Semenoff-Tian-Chansky
Historien d’art et photographe

"UNE ÉGLISE VOILÉE"

A Paris, le 17 mars 2011, le jury du concours d’architecture pour la nouvelle cathédrale orthodoxe russe et le Centre culturel adjacent a voté, à une voix près, en faveur du projet de l’architecte Yanovsky assisté de Miriam Teitelbaum de l’Agence Sade. Une conférence de presse suivit le lendemain à l’Ambassade de la Fédération de Russie, Boulevard Lannes.
Malheureusement, une fâcheuse pomme de discorde est apparue dans le projet lui-même, qui a pris la forme d’un immense voile en verre couvrant l’église. Le projet initial, suite à des protestations autorisées de la diaspora russe en France, avait été infléchi, puisqu’il prévoyait non seulement la couverture voilée en verre, mais l’encerclement intégral de l’église par une enveloppe, elle aussi en verre. Seule la couverture de verre a donc été retenue par le jury. Ça et là, on peut entendre que l’idée est belle, car ce voile symbolise le Voile de la Vierge : l’Eglise russe, ainsi tirée de sa torpeur ritualiste, trouverait finalement un merveilleux compromis avec notre époque contemporaine. Or, une brève analyse symbolique, à la lumière de l’étude de l’Histoire de l’Art du monde orthodoxe, et de l’observation des formes, nous montre qu’il n’y a rien de tel dans cet étrange voile en verre.
Commençons par l’analyse visuelle. L’immense vague - ou voile - de verre prend appui sur les tambours des cinq coupoles en oignon, de sorte qu’elle ne recouvre que les deux-tiers de l’église en élévation, mais l’entièreté de l’église en plan : les cinq bulbes dorés émergent malgré tout de la vague furieuse. La lisibilité des parties hautes du temple se trouve ainsi amoindrie par une superstructure exogène, qui n’a aucune fonction architectonique, n’a d’autre raison d’être qu’en elle-même : elle n’est pas une couverture, puisque les toitures de l’église existent déjà dans ce projet.
C’est le premier élément remarquable de ce projet : la vague n’a aucune fonction, ni ne dérive d’aucune des parties constitutives d’une église chrétienne. Or, malgré l’infinie variété des solutions imaginées par les bâtisseurs, du IVe au XXIe siècle, les jeux architecturaux parfois extraordinaires comme dans les fameuses églises en bois de Kiji, restent toujours liés à la mise en valeur de l’une ou de l’autre des parties constitutives du temple. Or, l’église chrétienne est par essence incarnée dans le monde, elle prend ses racines en lui, pour s’élever graduellement vers le ciel, de même que l’Homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est attaché à la terre, limité par son corps, mais s’élève par la pensée et par la prière vers la puissance et la bonté sans limite de son Créateur. Le Christ, le Dieu-Homme, contient dans ses limites humaines l’illimité, selon les saints pères théophores. En d’autres termes, les jeux architecturaux d’une église chrétienne restent intimement liés aux parties constitutives - architectoniques - de celle-ci. Ces jeux de la plastique architecturale ne peuvent créer des excroissances sans raison d’être autre que les nécessités pratiques et symboliques de l’église.
Les excroissances, parfois extrêmes comme nous venons de le souligner, ne sont pas imaginées et construites pour elles-mêmes, mais en fonction des lignes forces de l’édifice sacré. Or, déjà, dans le concept de la vague, il n’y a rien de tel : l’imagination créée une structure superfétatoire, sans rapport aucun avec l’architecture à la fois pratique et symbolique du temple chrétien. Dans le temple chrétien, la symbolique de ses différentes parties est tirée de ses nécessités pratiques : tout symbole visuel est permis par sa fonction pratique. Le corps n’est point séparé de l’âme.
Les tambours, qui ont pour rôle de surélever les coupoles, afin d’augmenter l’impression de tension vers le ciel, et de les lier à la nef par un espace médiateur, se trouvent donc ici les artisans de leur propre couverture, c’est-à-dire de la quasi annihilation de leur double raison d’être. En outre, au lieu de tendre le regard vers le ciel, ils s’évasent au contraire à leur base - absolument comme un vase renversé - en s’épandant et submergeant les toitures mêmes des nefs de l’église. Quand on est au sol, sur le plancher des vaches, et non à vol d’oiseau quand on découvre une maquette, cette espèce de crêpe de verre, née des parties sommitales de l’église, voilera ces dernières aux regards ! Or le verre est tout sauf transparent : il réfracte, difracte et transmet en les déviant les rayons incidents de la lumière solaire. Ce matériau noble est tout, sauf neutre.
La vague en verre apparaît donc clairement comme une excroissance sans rapport avec l’édifice ecclésial et même comme une culbute de la dynamique ascensionnelle propre à l’église à dôme.
Enfin, la symbolique du Voile de la Vierge protégeant l’ensemble du peuple de Dieu est bien connue dans la peinture et la sculpture occidentales du Moyen Age tardif. La célèbre Vierge au Manteau du Musée Crozatier du Puy-en-Velay (XVe siècle), le Retable de la Vierge de Miséricorde de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption à Briançonnet dans les Alpes-Maritimes, attribué à Louis Bréa (XVIe siècle) en illustre clairement le principe : la Vierge étend son Manteau comme une large protection donnée à l’ensemble du peuple fidèle de la Nouvelle Alliance. Ces représentations mariales sont nommées soit « Vierge de Miséricorde », soit « Vierge au Manteau ». En tout état de cause, il s’agirait plutôt dans le projet de Yanowsky du manteau, que du voile. Mais ces nuances, malheureusement, n’intéressent plus nos contemporains, qui ont oublié que la symbolique d’un édifice nous indique déjà le chemin et structure notre vie quotidienne.
En revanche, comment concevoir qu’une église convoque la protection mariale, alors même qu’elle est par nature la source de toute protection, du Christ et de la Mère de Dieu ? A l’intérieur d’une église orthodoxe, le Pantocrator domine déjà l’assemblée des fidèles depuis la coupole, et la Vierge orante accorde Sa protection depuis l’abside au-dessus du saint des saints.
On le voit donc, cette soi-disant symbolique mariale participe d’une « citation » adaptée dans un vocabulaire architectural, certes, mais qui n’a aucun sens précis, aucune utilité pratique, aucune justification symbolique digne de foi, ni vraiment catholique, ni tout à fait orthodoxe.
Enfin, en guise de conclusion, la présente critique peut elle être positive ? Nous considérons que oui, parce qu’un tel projet de portée historique, doit témoigner -comme le fait déjà depuis l’époque de Napoléon III la Cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Neva -, du rayonnement de la foi chrétienne orthodoxe dans son creuset russe. Dans l’Eglise orthodoxe, faut-il le rappeler, la Tradition est chose vivante, réactualisée sans cesse dans la vie chrétienne, et transmise de génération en génération, de manière ininterrompue depuis les temps apostoliques. Il est inutile et dangereux de vouloir intégrer la modernité comme un pièce de tissu sur une vielle outre, car l’Eglise orthodoxe actualise naturellement toute forme architecturale repensée et recréée dans son souffle actuel. Pourquoi ?
Parce que l’architecte chrétien ne pense pas l’église comme une chose extérieure, objet de ses passions inventives, mais dirige ses dons et ses talents selon la foi de l’Eglise. La modernité, la contemporanéité s’exprime de cette manière : le génie de l’architecte, l’époque dont ce génie est nécessairement un reflet fidèle, s’exprime, se modèle et se dépasse dans le souffle de l’Eglise. Le seul fait de vouloir coller une modernité adventice montre que l’architecte regarde l’église du dehors, comme une donnée historique, alors qu’elle est le lieu ou l’Histoire se réactualise quotidiennement. Au contraire, la vague de verre signale une rupture entre le quotidien et le passé, entre l’héritage et l’actualité : l’élément hérité apparaît camouflé dans l’élément contemporain. L’église, modèle importé et médiocrement simplifié, se trouve ainsi enchâssée dans une verrière qui affadie, cache comme honteusement la splendeur d’une église russe.
Une telle critique, qui ne tient pas compte, à dessein, des aspects stylistiques, a déjà provoqué un fatal malentendu auprès de certains de ceux qui sont en charge du projet. La Sainte Russie ne peut et ne doit que montrer l’exemple, aiguiller le passant ou le visiteur, et non lui offrir une vision formelle dissonante, vision qui n’apportera rien d’autre, et pour longtemps, qu’un message brouillé, en se référant expressément à une architecture civile et non sacrée.

Кирилл Петрович Семенов-Тян-Шанский, 31го марта.

2.Posté par vladimir le 01/04/2011 15:14
Je suis autant séduit par les réfléxions professionnelles et les références théologiques de Cyrille Petrovich que surpris par la sévérité et le parti pris dont il fait preuve contre ce projet.

D'emblée il refuse de tenir compte des impératifs du site, que souligne Mgr Marc: "la cathédrale ne sera pas érigée à Moscou ou Yaroslavl mais à Paris. ... il était important à leurs yeux que le futur centre spirituel s’intègre au mieux dans le paysage urbain de la capitale française" et nous savons que cette intégration était une condition absolue à l'attribution du terrain.

Ensuite il me semble transformer le dessin pour les besoins de sa démonstration: en regardant la représentation déjà reproduite (cf. lien), on voit bien que le voile de verre couvre tout l'ensemble en partant du toit de l'église et non des tambours des coupoles. Ce "léger auvent", comme dit Mgr Marc, a ainsi une fonction de protection de tout l'espace et d'accumulation d'énergie, ce qui correspond bien à la symbolique de la protection mariale telle qu'on la voit au dessus des fidèles sur nos icônes du "pokrov". Les tambours jaillissent au dessus dans un mouvement naturel vers le ciel et celle du milieu, la plus haute et plus grosse, symbolise bien le Pantocrator qui domine l'ensemble entouré des quatre évangélistes...

Et pour ce qui est du rôle du verre vu de dessous, je renvois encore une fois à la pyramide du Louvre, qui ne cache pas les façades quand on est dessous mais les met au contraire en valeur.

Enfin je ne pense pas que les docteurs de la foi qui se sont prononcés en faveur de ce projet trahissent notre foi: si Mgr Marc le soutient et approuve "cette épure qui conjugue les traditions de l’architecture orthodoxe et les technologies modernes", c'est bien évidemment au nom du Patriarche et du Saint Synode qui ont certainement donné un feu vert!

3.Posté par Tchetnik le 01/04/2011 15:21
Une Tradition "Vivante" ne peut être en effet qu'une Tradition respectée. Une Tradition qui change n,est plus "vivante".

Ce projet n'est certes pas la fleur des pois en matière esthétique et spirituelle. Il reste cependant le "moins mauvais", terme que d,aucuns ici jugeront dangereux, à juste titre.

Il reste à espérer que cette église sera un vrai centre missionnaire qui parlera du Christ et de l'Évangile et pas uniquement de culture Russe, même si cette dernière est au demeurant fort belle, riche et christophore. Et que le premeir converti sera, pourquoi pas, l'architecte de ce projet qui se décrit lui-même comme "athée mystique".

Si elle porte de bons fruits, authentiques et fidèles, ce sera bien l'essentiel.


4.Posté par père joachim le 02/04/2011 02:19
80% des votants au sondage du site ont bien désigné ce qui parait pour eux souligner l'importance du projet de la construction d'une cathédrale orthodoxe de tradition russe sur les rives prestigieuses du fleuve qui longent l'antique Lutèce. C'est parmi eux que je me situe depuis la première heure du questionnement.
L'édifice sera un fait culturel central qui va marquer par de nouveaux rayons ce qui est désigné d'ores et déjà comme la ville des lumières.
Les amis de la Russie ne peuvent qu'applaudir sans resserves devant cette opportunité offerte tout en n'ignorant pas qu'il est plus aisé de peser sur le plan numérique, économique, diplomatique, politique ou stratégique que de témoigner de la spiritualité contemporaine d'un peuple qui a beaucoup donné et dont on espère tant....
La responsabilité des tenants de ce point de rayonnement, qui va être une vitrine vivante, n'auront pas la charge légère. Comme toujours chez nos frères slaves c''est dans le génie d'un peuple généreux et consacré qu'ils pourront puiser la qualité du témoignage.
Toutes ces réflexions pour dire qu'en matière de lieu de culte c'est d'abord par la référence à un évènement biblique ou une personnalité reconnue comme sainte que les slaves comme en leur temps les grecs et les latins ont envisagé la construction de leur Temple. Il y a bien longtemps qu'on parle de coupoles en oignon doré, de voile virginal, de matériaux. Merci pour toutes ces informations mais "les gaulois" restent sur leur attentes: qui nous dira et quand saurons nous à quel Saint va t on se vouer ? Excusez notre impatience mais en matière de coupoles ne nous demandez pas de trop nous séculariser bien que nous sachions qu'il s'agit des très laÏcs bords de Seine!

5.Posté par vladimir le 02/04/2011 10:13
Sauf erreur de ma part, l'autel principal sera consacré à la Sainte Trinité

6.Posté par Кирилл Петрович Семенов-Тян-Шанский le 02/04/2011 14:57
Chers lecteurs,
Mes remarques sur le projet des architectes Yanowsky et Teitelbaum ne ressortent nullement d'une opposition de principe, mais d'une critique objective, c'est-à-dire d'une critique visuelle et historique, en m'efforçant de me fondre dans la foi bimillénaire de l'Eglise.
Or, l'Eglise russe et la Russie, en acceptant un projet aussi peu orthodoxe, et aussi désorientant pour les orthodoxes comme pour les hétérodoxes, agissent à rebours de leur sens historique profond. La vague en verre en tant que telle ne poserait aucun problème si elle ne venait brouiller et contredire la clarté et la puissance symboliques du temple chrétien orthodoxe.
C'est ce très grave défaut que je me fais un devoir, comme orthodoxe ayant une vingtaine d'années d'expérience en Histoire de l'Art et en analyse visuelle, de faire ressortir. Non pas contre le projet, mais à l'inverse, pour soutenir la beauté et le rayonnement qu'il devrait d'autant plus manifester qu'il ressort d'une opportunité historique.
Cyril Semenoff-Tian-Chansky = Кирилл Петрович Семенов-Тян-Шанский

7.Posté par Boris le 03/04/2011 14:32
@pere joachim
Merci!!! Car je suis entièrement d'accord avec vous Parce que, comme vous croyez : "L'édifice sera un fait culturel central qui va marquer par de nouveaux rayons ce qui est désigné d'ores et déjà comme la ville des lumières"

8.Posté par Potomok le 03/04/2011 19:05
Rien à faire! Je partage entièrement l'avis de Vladimir!
Cyrille fait de savantes démonstrations mais reste collé à l'image de la rue Daru ... Il faut évoluer.

La future Eglise (oui, Père Joachim votre question est censée mais est-elle urgente? Pourquoi pas une Eglise dédiée à .. la Protection de la Mère de Dieu ou Pokrov, justement?), telle qu'elle est proposée s'inscrit, comme le rappelle Vladimir, citant Mgr Marc, dans le paysage urbain de Paris.

Mais je refuse de voir là une quelconque compromission mais la preuve que l'Eglise Dans ce monde (et là, c'est symboliser par Paris) s'inscrit admirablement bien. Nous avons à la fois la conservation de la tradition et le lien avec l'environnement urbain... Et en plus à travers la transparence du verre!

Alors Si cette Eglise réussit si bien cette synthèse, ce n'est pas à elle d'adapter ses concepts architecturaux à ceux de Cyrille que l'on remercie, tout de même, pour ses contributions mais à Cyrille de s'adapter à eux.

Cette Eglise ne sera pas caché dans une petite rue du 8ème arrondissement; elle sera le témoignage vivant d'une Eglise vivante et il importait de ne pas être en décalage.

J'aimerais bien que Cyrille nous propose ses analyses pour ND de Kazan à St Petersbourg et même pour ce sbulbes multicolores que l'on voit sur Saint Basile sur la place rouge et ailleurs....

9.Posté par Кирилл Петрович Семенов-Тян-Шанский le 03/04/2011 20:49
Très respecté Потомок,
La lecture que vous avez faite de mes articles semble quelque peu rapide : la variété plastique est infinie, en effet, mais dans les cadres du temple chrétien. Je n'ai jamais fait référence à Daru en particulier, comme un criterium absolu.
Мы все потомки, а не все мы обновленцы. La vague serpentine qui vient décoller les têtes, les bulbes - главы - de l'église, parce qu'on a pas réussi à fondre la modernité dans la plastique de l'église elle-même, on peut la qualifier de tendance à l'обновленчество.
Respectueusement,
CSTC

10.Posté par Tchetnik le 03/04/2011 21:46
Excellente remarque sur Notre-Dame de Kazan, effectivement bien peu canonique du point de vue architectural, comme le furent d'ailleurs bien des églises russes construites au XIXième siècle.

Ce qui ne les empêche pas d'être des témoignages d'un Christianisme fidèle et authentique.

Cependant, même avec les quelques fantaisies qu,on y trouve, le plan général de ces églises demeurait le même. Pas d'ovale, pas d'autel au milieu de la nef...(certaines églises de Gondar sont construites comme ça, mais ça n'a rien à voir, le sanctuaire demeurant quand même sous tenture).

Espérons que, au moins, on ne tombe pas dans ce travers. Or ce projet reprend quand même l'essentiel sur la tradition en matière de disposition architecturale des différents lieux d'une église, ainsi que leur signification spirituelle. Donc, c'est encore loin d'être catastrophique, même si les réserves de certains intervenants sont compréhensibles et légitimes.



11.Posté par Marie Genko le 04/04/2011 08:49
Je reprends les paroles de Tchetnik:

Une Tradition "Vivante" ne peut être en effet qu'une Tradition respectée. Une Tradition qui change n,est plus "vivante".

Ce qui me dérange le plus dans toute cette discussion est que presque tous ici partent du concept que ce projet était

"le moins mauvais"

Presque tous sont persuadés que la partie française a imposé un projet moderniste!!!
Mais qui peut citer une source fiable dans ce domaine???
J'ai de mon côté entendu au contraire que toute liberté était laissé aux Russes pour leur choix!!!!!!!

Le risque d'écraser toute l'architecture de l'église avec cette vague de verre est non négligeable!
N'est-ce pas courir le risque de dépenser des sommes folles pour aboutir à un résultat inverse de celui que nous recherchons tous?
Ce résultat que nous voulons et que nous espérons touts:

Voir s'élever vers le Ciel un vibrant témoignage de la foi orthodoxe!
Notre Foi orthodoxe telle qu'elle est vécue et voulue par tout le peuple russe.

12.Posté par vladimir le 04/04/2011 10:54
Biens chers Marie et Cyrille,

Ni "moins mauvais" ni "obnovlenchestvo": je crois vraiment que ce projet est le meilleur (certainement de ceux qui ont été présentés) pour montrer que notre Orthodoxie est vivante et porte un message au monde actuel. En reprenant tous les arguments de Cyrille et en les appliquant objectivement aux schémas et images, on voit bien que ce voile protecteur ne coupe rien mais permet d'unifier l'ensemble (oui, le "pokrov"), comme le permettaient dans le temps les fortifications des monastères; mais, contrairement à ces anciennenes murailles, il démontre aussi une ouverture totale, une invitation à entrer... Et c'est bien là le message que porte l'Église quand parle le patriarche Cyrille et cela va évidement à l'encontre de l'image archaïsante, piétiste, renfermée... que véhiculent ceux qui font de l'Orthodoxie un «épouvantail pour le peuple».

Su ce, chers frères et sœurs, je pense avoir tout dit sur ce sujet et vais plutôt me concentrer sur la fin du carême et la préparation de Paques.... Pardonnez- moi.

13.Posté par Potomok le 04/04/2011 11:58
Tout d'abord, Pardon à Kirill Petrovitch si je l'ai heurté. Je voulais simplement exprimé, dans le sillage de Vladimir, que OUI, finalement, ce projet me plait! Que non, un auvent en verre, comme le décrit Mgr Marc, NE ME GENE PAS.. j'ai d'aillurs suffisament défendu les qualité de ce matériau pour revenir dessus; à cela près que l'idée de diffraction est propre à chaque matériau translucide. S'il doit y avoir contact direct entre l'intérieur d'une Eglise et le Ciel.. Il faut enlever les toits des Eglises.

A Marie, je dirais que personne ne s'est aligné sur les exigences de quelques "modernises".

Le projet présente l'excellent synthèse de pouvoir témoigner de la tradition orthodoxe dans ce monde, ici à Paris.

Maintenant, comme Vladimir, je trouve que l'on en a parlé assez. Et qu'il n'y a plus à y revenir. Je crois qu'il y a suffisament d'endroit à Paris où la préoccuption est grande d'un véritable "prosélytisme" qui se caractérise par le fait que l'on se dise "orthodoxe de tradition russe", que l'on revendique détenir des Edifices orthodoxes russes mais on le fait fait tout pour s'en détourner. Si Cyrille a vraiment la préoccupaiton d'obnovlenchestvo.. je crois qu' il a du pain sur la planche....

Le sujet a été largement traité. nous allons maintenant espérer sa réalisation prochaine.

14.Posté par l'équipe de rédaction le 04/04/2011 12:34
Comme Potomok et d'autres contributeurs l'équipe de rédaction estime qu'il est désormais raisonnable d'attendre la sanctification de la nouvelle cathédrale pour reprendre ce fil de discussion.
A tous merci d'avoir participé à ce débat et bonne fin de carême.

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