Première Liturgie pour les orthodoxes russophones du Nord Liban
Des célébrations régulières en slavon

Une Liturgie exceptionnelle a été célébrée à Tripoli, la capitale du Nord Liban, le 1/14 janvier, pour la fête de la Circoncision: avec la bénédiction du métropolite de Tripoli Éphrem, le higoumène Arsène Sokolov représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarche d'Antioche et recteur du métochion de l'Église russe à Beyrouth, a célébré les confessions et la Divine Liturgie dans la chapelle de la métropole de Tripoli.

Y participèrent essentiellement les épouses russes de Libanais de la région.

À l'issue de la célébration le métropolite Éphrem invita les participants aux agapes au cours desquels il il proposa d'organiser régulièrement des célébrations en slavon à Tripoli: "la chapelle de la métropole sera toujours à votre disposition" souligna-t-il.

Première Liturgie pour les orthodoxes russophones du Nord Liban
Tripoli est la seconde ville du Liban et compte plus de 500 000 habitants; la population est principalement sunnite. La communauté orthodoxe compte deux paroisses pour environ 8 000 fidèles.

Une diaspora russophone

Les estimations de la population russophone au Liban varient de 10 000 à 37 000. Dès la fin du XIXe siècle, des pèlerins originaires de l'empire russe se fixèrent au Liban mais le 1er noya important fut constitué de quelques 3 000 officiers de l'Armée Blanche qui se fixèrent à Beyrouth sous l'administration française. Ils travaillaient comme topographe, cartographes et géodésistes pour l'administration française et s'efforçaient de préserver leur culture d'origine. Un bal annuel fut organisé dans les années 1930…

Une paroisse de l'Église Russe Hors Frontière fut fondée en 1927 et fonctionna jusque dans les années 1960.

Mais le nombre de Russes orthodoxes croissait et le besoin de célébrations en slavon fut reconnu par le patriarcat d'Antioche qui accepta l'ouverture d'un métochion de l'Église russe en 1946, à l'Occasion d'une visite du patriarche de Moscou Alexis I au Liban. Les offices sont maintenant célébrés régulièrement dans l'église de St. Jean le Précurseur dans le quartier de Mar Elias, près de l'ambassade russe, mis à disposition par le patriarcat d'Antioche. Des réunions hebdomadaires de catéchèse pour adultes et une école du dimanche sont organisées.

Lire aussi Higoumène Arsène Sokolov Les Russes au Portugal : « Nous sommes des émigrés saucisson »

Une part importante de l'immigration russophone au Liban, commencée au temps de l'URSS et qui qui se développe actuellement, est constituée par les "épouses russes": nombre d'étudiants libanais venus parfaire leurs études dans les universités russes ont épousé des Russes… Le résultat c'est qu'il y a un club féminin russophone à Beyrouth! Les femmes ont la double nationalité, les enfants aussi assez souvent, et ils rendent régulièrement visite à leur famille en Russie, préservant leurs racines et cherchant à garder le contacts avec leur culture, y compris dans la religion.

Il y a aussi un bon nombre de spécialistes russes qui ont actuellement des contrats d'expatriation au Liban dans le bâtiment, la médecine, l'enseignement et la recherche. Il y a un Centre russe des Sciences et de la culture qui a ouvert une école russe pour les enfants d'expatriés venant de tout l'espace post-soviétique qui compte plusieurs dizaines d'élèves. Il y a aussi des groupes d'étude du russe dans des filiales du Centre à Tripoli, Nabatiyeh et Baalbek.

Lien Pravmir
Source et photos et ICI
Traduction V.G.

Lire aussi Un pèlerinage annuel «Sur le chemin de l’apôtre Jacques »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Janvier 2015 à 11:23 | 19 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G.: importance de ces spécificités culturelles le 18/01/2015 12:16
Je trouve cet article très intéressant car il montre l'attachement des fidèles à leurs cultures d'origine et la sollicitude des Églises dans ce sens. Ici nous voyons la réponse positive apportée par les patriarcats d'Antioche et de Moscou. Le patriarcat de Bucarest avait eu des difficultés faute de coordination avec le patriarcat de Jérusalem à propos de son centre d'accueil mais c'est en accord avec le patriarcat de Bulgarie qu'une église est édifiée pour les Bulgares de Moscou…

Ces exemples montrent bien l'importance de ces spécificités culturelles de chacune de nos Églises qui fondent aussi les bases de notre présence en dehors des territoires canoniques traditionnels de l'Orthodoxie. Toute organisation future de la diaspora devra nécessairement en tenir compte.

Il faut d'ailleurs souligner que ce phénomène n'est pas l'apanage de l'Orthodoxie: pour avoir assisté à la fête de ND de la Guadalupe dans une église espagnole à New York, à un office à l'église ukrainienne St Vladimir à Paris et à la Paroisse Notre-Dame du Liban à Lyon, je puis témoigner que l'Église catholique a les mêmes préoccupations…

2.Posté par Irénée le 18/01/2015 15:11
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que Vladimir veut dire...
S'il s'agit de tenir compte des besoins pastoraux de fidèles orthodoxes présents en un lieu donné, on ne peut qu'être d'accord avec ce témoignage à Tripoli, même si le risque du "club russe" est toujours là !
Mais je ne vois pas ce que vient faire ici la question du foyer "roumain" de Jéricho dans le patriarcat de Jérusalem... En effet, il existe depuis plus de cinquante ans une église destinée à accueillir les roumanophones de Jérusalem, et tant mieux !
Le problème se pose quand certains envisagent la création d'une église "russe" ou "roumaine" en dehors du territoire canonique de cette église...
Il est raisonnable de répondre aux besoins pastoraux des fidèles, mais sans pour autant créer des clubs ethniques ou folkloriques !

3.Posté par Daniel le 19/01/2015 10:40
Je pense que c'est surtout une question de langue; chacun préfère prier dans sa langue, histoire de mieux participer, et dès qu'il y a un volume suffisant de personnes ou un besoin, ceci est envisageable. Rien de nouveau sous le soleil en fait! Simple réponse à des besoins pastoraux. Il y a une église qui célèbre en géorgien à Chypre, en Grèce dépendant des évêques locaux et effectivement à Paris, dans l'église catholique des paroisses de langues polonaise, espagnole, portugaise etc.

4.Posté par Vladimir.G.: le charisme particulier de chacune des Église garantit la diversité dans l'Unité qui est l'une des caractéristiques de l'Orthodoxie… le 21/01/2015 23:18
Évidemment, bien cher Daniel, les Russes au Liban, comme en France et comme les nationaux des autres pays, préfèrent prier dans leur langue de prière, ce qui explique la présence de nombreuses paroisses orthodoxes célébrant en langues traditionnelles. Le fait que le immigrants s'intègrent linguistiquement et que les Églises les suivent là-dessus est illustré en France par les célébrations en français dans la majorité des paroisses actuelles (cf. annuaire de Cantauque.). Le même phénomène s'observe aux États-Unis…

Mais cela n'explique pas tout: Russes et Bulgares célèbrent en slavon: pourquoi faut-il une paroisse bulgare à Moscou et une paroisse russe à Sofia? Pourquoi a-t-il fallu fonder à Lyon une paroisse francophone de Constantinople "de tradition russe" (Daru) alors qu'il y avait déjà une paroisse francophone de la métropole de France (sans parler de la paroisse grecque…)? Pour moi l'explication est dans le charisme particulier de chacune des Église; elles ont leurs traditions spécifiques, leurs saints locaux, leurs fêtes particulières… Et c'est cette diversité dans l'Unité qui est l'une des caractéristiques de l'Orthodoxie…

5.Posté par Daniel le 22/01/2015 21:53
La paroisse francophone de de tradition russe à Lyon (Rue Daru) n'est-elle pas née quand la paroisse originelle a rejoint le patriarcat de Moscou?

6.Posté par Vladimir.G.: Chiffres à manier avec précaution: le 23/01/2015 10:08
Si bien sur cher Daniel, les minoritaires, recteur en tête, n'acceptant pas le choix de la majorité...

Mais la nécessité de créer une nouvelle paroisse n'en reste pas moins en question, puisqu’il y en avait déjà 6 à Lyon dont 1 francophone du même patriarcat. Comment l'expliquez-vous?

7.Posté par Daniel le 23/01/2015 21:00
Les majoritaires n'ont pas forcément raison, les minoritaires pas forcément raison. Je pense qu'il y a un fort attachement en France chez les fidèles de la Rue Daru à leur juridiction. Perpétuer une paroisse de cette juridiction alors qu'elle a été chassée est une marque exprimant le désir de continuer contre vents et marées.

Je viens de lire un résumé de la vie de Saint Théodose le Cénobiarque, fêté demain 11 janvier. Il avait établi dans son monastère des églises en géorgien et arménien car il avait attiré des moines d'un peu partout!

8.Posté par Vladimir.G.: oui, les croyants orthodoxes ont "un fort attachement" à leur juridiction le 25/01/2015 11:52
Et bien, cher Daniel, nous sommes d'accord: les croyants orthodoxes ont "un fort attachement" à leur juridiction, tant pour Daru que pour les Eglises; cela explique leur volonté de créer des paroisses spécifiques qui va au-delà de la simple question linguistique et justifie la prolifération des juridictions (3 diocèses canoniques "de tradition russe" représentés à Lyon, chacun par 1 paroisse, ainsi que 4 autres diocèses canoniques pour 8 paroisses en tout dont 2 francophones, les autres étant +/- mixtes!).

Il faut toutefois aussi reconnaître que, comme l'a dit Séraphin Rehbinder à la 10e table ronde de l'OLTR*, "l’existence d’un diocèse russe appartenant au patriarcat de Moscou et d’un autre diocèse russe dépendant de celui de Constantinople, et quelle que soit la bonne volonté des hommes, risque de constituer une tentation permanente de compétition et de disputes." Lyon en est la parfaite illustration!

L'exemple de Saint Théodose le Cénobiarque pour les langues liturgiques est en effet très significatif.

* Cf. http://www.oltr.fr/tables-rondes/40-table-ronde-n-10/173-table-ronde-n-10-expose-de-seraphin-rehbinder

9.Posté par Irénée le 25/01/2015 12:26
Merci Daniel, permettez-moi de citer Coluche en complément de votre premier paragraphe : "Ce n'est pas parce qu'ils sont plus nombreux à avoir tort qu'ils ont raison..."
Plus sérieusement, et en complément de ce que vous avez lu dans la vie de saint Théodose le Cénobiarque, je cite des extraits de la vie de saint Théodose par Théodore de Pétra :
' Théodose bâtit à l'intérieur du monastère quatre églises : l'une dans laquelle, en langue grecque, la masse des pères offre à Dieu, comme il est écrit, "l'ensemble de la louange" (Ps 49, 14); une autre dans laquelle, dans leur propre langue, la race des Besses rend au Très-Haut son tribut de prières; une autre dans laquelle les Arméniens, perpétuellement occupés à chanter des hymnes dans leur langue, font monter ce chant vers le Maître universel; une autre dans laquelle les frères, torturés par le démon impur, présentent au Christ Sauveur, avec les pères consacrés à leur service, l'hymne de reconnaissance...

C'est donc ainsi, que dans ces quatre églises, est accompli sept fois le jour, le saint office de la psalmodie de ceux qui louent l'auteur de toute la création. Quant au saint sacrifice eucharistique, chaque groupe accomplit dans sa sainte église propre la partie du service qui va du début à la lecture des saints Evangiles, puis tous ensemble, sauf les frères possédés du démon, se réunissent dans la grande église des héllénistaires, et là ils participent aux saints mystères du Christ, notre Dieu."
Les Besses dont il est question ici sont très probablement issus des populations romanes des Balkans.

Cette pratique, incluant aussi, des Géorgiens, des Latins et autres est attestée dans pratiquement toutes les vies des saints ascètes en Palestine...

10.Posté par Irénée le 25/01/2015 14:30
@Vladimir
Je peux sans difficulté comprendre que les fidèles soient attachés à leur langue d'origine, éventuellement à des traditions liturgiques ou à des formes de piété particulières.... mais j'ai beaucoup plus de difficulté à comprendre l'attachement à une juridiction...
D'ailleurs ce mot ne devrait même pas être en usage pour désigner l'appartenance ecclésiale ! Nous devrions simplement dépendre d'une paroisse, qui elle-même dépend de l'évêque du lieu...

11.Posté par Tchetnik le 25/01/2015 16:31
Et il est bien plus difficile de comprendre pourquoi, au nom d'un attachement personnel à une culture, pas forcément mauvais en soi, on justifierait la prise d'otage de l'Église par des groupes ethniques et son refus d travail missionnaire. Sa ghettoisation. Pourquoi il faudrait à tout prix transformer les églises en autre chose que des antichambres du Royaume des Cieux pour des gens qui n'y iraient que pour "entendre parler leur langue" ce qu'ils peuvent très bien faire en famille et ailleurs, en en reniant toute dimension Christique.

Les gens qui habitent dans un pays sont aussi attachés à leur culture et aussi concernés par le Salut apporté par l'Église. Et ils y sont chez eux.

12.Posté par Daniel le 25/01/2015 20:59
En Europe occidentale, beaucoup de la vie orthodoxe tourne depuis un siècle ou plus sur des querelles autour de juridictions, surtout côté russe. Je suis dans telle juridiction qui est opposée à telle autre car les autres sont ainsi, etc. Les chikayas habituelles. Par ailleurs, beaucoup confondent juridictions et formes particulières de piété ou usage de telle ou telle langue.

13.Posté par Vladimir.G.: "Quand ils parlaient de « l ’Eglise » sans plus de précision, ils parlaient de l’Eglise russe qu’ils aimaient et qui leur était chère..." le 26/01/2015 18:58
Bien cher Irénée,

Notre différence d'approche se lit dans la conjugaison: "que les fidèles soient ... nous devrions", subjonctif et conditionnel, "modes utilisés pour exprimer un doute, un fait souhaité, une action incertaine qui n'a donc pas été réalisée au moment où nous nous exprimons" (dictionnaire). Pour moi c'est l'indicatif: "les croyants orthodoxes ont "un fort attachement" à leur juridiction". Je constate en effet des faits peu contestables: les croyants orthodoxes sont avant tout attachés à leur Église locale* bien plus qu'à leur paroisse ou à leur évêque. Et je vais encore citer l'excellent exposé de Séraphin Rehbinder "les plus âgés d’entre nous /j'en fais partie/ se souviennent encore des hommes et en particuliers des hommes d’Eglise de la première génération de l’émigration/il s'agit de la génération de mes grands parents, qui a jeté les fondements de la plupart des paroisses orthodoxes/. Quand ils parlaient de « l ’Eglise » sans plus de précision, ils parlaient de l’Eglise russe qu’ils aimaient et qui leur était chère, malgré tous les péchés des hommes qui la composaient." /je m'en souviens en effet très bien.../

(* NB: J'utilise le mot "juridiction" pour englober toutes les formes de diocèses parallèles qui existent dans le patriarcat de Constantinople: nous connaissons Daru en Europe, mais il y il a aussi les Églises Ukrainienne et Carpato-ruthène en Amériques... etc.)

Ces croyants, avec leurs hommes d'église, sont le Peuple de Dieu qui est "le gardien de la religion" (cf "Encyclique des patriarches orientaux", mai 1848). Leur quasi unanimité me semble donc difficile à ignorer!

Mais de plus, votre approche "paroisse-évêque point final" tendrait à ignorer le rôle charismatique des
Églises locales dans l'Église. "Icône de la Trinité", "mystère de l'Unité dans la diversité" (cf. évêque Kalistos Ware de Diokleia "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles", Cerf, Paris, 2002; p. 311), elles constituent pourtant un point essentiel de l'ecclésiologie orthodoxe.

Et, bien cher Daniel, je suis aussi totalement d'accord avec votre commentaire 8. La citation de Séraphin Rehbinder dans mon commentaire précédent le confirme et "il en résulte la présence à Paris de deux évêques (exarques) du patriarcat de Constantinople, un pour les Grecs et l’autre pour les Russes. De même, il y a deux diocèses qualifiés de Russes, un du Patriarcat de Constantinople et un de celui de Moscou." (Ibid. Et Séraphin oublie le 3ème diocèse "qualifié de Russe", celui de Genève, dont l'autorité s'étend aussi sur Paris et sa région!)

14.Posté par Irénée le 28/01/2015 22:01
Cher Vladimir,
Merci pour votre réponse, même si je ne partage pas complètement votre analyse sur l'usage des temps grammaticaux. Vous utilisez l'indicatif, affirmant des choses que je ne pense pas être justes. J'utilise un conditionnel, parce qu'il me semble que c'est ce vers quoi il faudrait tendre....
Pourriez-vous me dire quel est le sens de ce que vous écrivez dans l'avant-dernier paragraphe de votre commentaire 13. J'avoue n'y rien comprendre !

15.Posté par Tchetnik le 29/01/2015 09:33
La plupart des fidèles Orthodoxes en Europe Occidentale t aux Amériques ne lisent déjà jamais la Bible, ne pratiquent que de manière aléatoire, ignorent l'essentiel des enseignements de l'Église et ne savent souvent même pas ce qu'est la Sainte Trinité. A partir de là, ils peuvent bien être "attachés à toutes les juridictions qu'ils veulent, cela leur est spirituellement aussi utile qu'un smoking à un canard.

Il parait alors difficile, à moins d'être un Tolstoien convaincu, de prendre leur opinion comme "légitime" surtout sur des sujets qui ne demandent pas leur avis et dépendent de la réalité de l'Église. A moins aussi de continuer à vouloir aller droit dans le mur.

16.Posté par Vladimir.G.: brebis égarées? le 29/01/2015 11:20
Bien cher Irénée,
J'avais bien compris que votre conditionnel correspond à ... un vœu pieu? :-)

Par contre la suite est ambiguë: en écrivant "des choses que je ne pense pas être justes" voulez-vous dire que mon affirmation (les croyants orthodoxes ont "un fort attachement" à leur juridiction) est erronée, et donc que les croyants orthodoxes N'ONT PAS un fort attachement à leur juridiction, ou bien que ce "fort attachement" est une erreur?

Dans mon paragraphe je voulais souligner que vous semblez promouvoir une approche ecclésiologique qui me semble dangereuse: celle qui consiste à minimiser le rôle des Églises locales alors que, pour moi, ce rôle est primordial. On ne peut être Orthodoxe sans être membre à part entière d'une Église locale; cela m'apparait comme un fondement essentiel de notre ecclésiologie...

Donc, bien cher Tchetnik, vous classez les Orthodoxes en deux catégories: les bons (dont vous faites évidement partie) et les autres, qui ne font pas partie du vrai troupeau et, à ce titre, n'ont pas voix au chapitre... Que pensez vous de l'attitude du Bon Pasteur et des brebis égarées? N'est-ce pas plutôt celles-ci qu'il va chercher?

17.Posté par Irénée le 29/01/2015 15:23
Je voulais dire ce qui serait souhaitable, et conforme à la tradition de l'Eglise. Ce n'est pas un voeu pieux, mais un rappel de l'enseignement de l'Eglise et des Pères.
Je ne minimise pas le rôle des Eglises locales, bien au contraire !
Ce que je conteste, c'est une forme d'exportation des usages locaux, et de la dimension nationale d'une Eglise.
Nous n'avons pas besoin d'une Eglise russe ou roumaine ou grecque en France. Mais d'une Eglise fidèle à l'enseignement de l'Evangile, des Apôtres et des Pères.
Compte tenu des réalités de l'histoire, on peut remercier Dieu que les phénomènes migratoires en provenance de Russie, des Balkans, d'Asie Mineure ou du Proche-Orient au XXè siècle aient permis de faire redécouvrir la tradition orthodoxe en Europe occidentale anciennement chrétienne.
Mais pour autant, le principe ecclésiologique orthodoxe doit demeurer : un seul évêque sur un territoire, responsable de son troupeau.
Que cet évêque soit d'origine chinoise ou patagone m'importe peu, pourvu qu'il soit orthodoxe !
Et s'il est souhaitable qu'il y ai dans son diocèse des paroisses qui prient partiellement en slavon ou en grec, pas de problème !
Mais un évêque grec pour les grecs, et un géorgien pour les géorgiens, ce n'est pas conforme à la Tradition de l'Eglise !
Alors que dire quand sur le même territoire il y a 3 évêques pour les "russes" !
Quant à la question des juridictions, je maintiens que les fidèles y sont peu attachés. Et s'ils le sont, il serait souhaitable qu'ils se détachent de ces préoccupations là pour essayer de vivre conformément aux règles de l'Eglise.

18.Posté par Tchetnik le 29/01/2015 16:12
Il faudra que VG explique (avec honnêteté, ce qui va être révolutionnaire) comment il peut à la fois se réclamer de la "vox populi" quand cet dernière réclame des juridictions ethniques genre Aryan Brotherhood et qu'il la rejette comme "rétrograde et peu éduquée" quand elle refuse l'œcuménisme relativiste.

Double Standard? Schizophrénie?

Il se trouve que, effectivement, on peut différencier les Chrétiens selon leur différent niveau de compréhension du Christianisme, lequel n'est pas équivalent pour tous et, n'étant pas équivalent, peu engendrer des avis dont la légitimité ne sera pas la même, en effet. Et je confirme, avec l'autorité qui est la mienne que sur cet aspect VG a encore bien des choses à apprendre.

C'est même un peu le principe de la pastorale que d'élever des Hommes d'un niveau de compréhension bas à un niveau plus élevé. Mais je comprends bien que, en maintenant une atmosphère folklorique superficielle, sans aucune catéchèse, uniquement avec quelques tchastuschki, la chose soit difficilement concevable.

Le Bon Pasteur va effectivement chercher les brebis égarées mais POUR LES ÉDUQUER. POUR CHANGER LEUR CONCEPTION DES CHOSES, POUR LE RAMNER A LA VÉRITÉ. Pas pour qu'elles restent où elles sont. Et dans ce sens, le "fort attachement" à une juridiction est effectivement une erreur, quand il supplante complètement tout attachement au Christ. La lecture des Épitres de Saint Paul serait sur ce sujet très instructive et édifiante.

19.Posté par Tchetnik le 29/01/2015 16:13
Les églises locales sont locales CHEZ ELLES. Pas en dehors de leur espace vital. Simple bon sens.

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile