Commentaires

1.Posté par Le Patriarcat orthodoxe d’Antioche rompt la communion avec le Patriarcat de Jérusalem le 10/07/2015 08:20
Le saint-synode du Patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche, dont le siège est à Damas, a annoncé samedi 27 juin rompre la communion ecclésiastique avec le Patriarcat de Jérusalem.

Ainsi, les prêtres et diacres relevant du Patriarcat d’Antioche et de tout l’Orient – selon le titre complet de l’Église orthodoxe d’Antioche – ne doivent plus participer à des célébrations présidées par des prêtres ordonnés par le patriarche de Jérusalem.

QATAR
Cette décision intervient après des tentatives de conciliation dans le conflit de juridiction territoriale qui oppose les deux patriarcats au sujet de l’Église grecque-orthodoxe au Qatar.

En mars 2013, le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem a nommé un prêtre de sa juridiction, l’archimandrite Macaire, archevêque du Qatar, créant ainsi un nouveau diocèse de ce Patriarcat sur le territoire canonique du Patriarcat d’Antioche. Depuis plusieurs années, ce prêtre desservait « par économie » la paroisse orthodoxe de Doha, capitale du Qatar, avec le titre d’exarque du Patriarche de Jérusalem.

Afin de « mettre fin à la violation de ses droits », et « éviter d’ébranler l’unité de l’Orthodoxie », le Patriarcat d’Antioche a demandé la médiation « du Patriarcat Œcuménique et d’autres Églises sœurs, ainsi que par le Gouvernement grec, sans parvenir à une solution du problème ».

ACCORD NON RESPECTÉ
Selon le communiqué du Patriarcat d'Antioche, un accord a été conclu entre les parties en conflit en juin 2013, à Athènes, qui n'est pas respecté aujourd'hui par le Patriarcat de Jérusalem.

L'avocat Carol Saba, par ailleurs responsable de la communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France, a témoigné sur Radio Notre-Dame dimanche 5 juillet avoir été présent dans la délégation antiochienne lors de l'accord conclu au siège du ministère grec des affaires étrangères, en présence du ministre et du représentant du Patriarcat œcuménique de Constantinople, le métropolite Jean de Pergame.

« Le Patriarcat de Jérusalem a renié cet accord par la suite et a prétendu qu’il n’a jamais existé. Et pourtant, son existence a été non seulement annoncée, le jour même des négociations par un communiqué officiel du ministère des affaires étrangères grec, communiqué dont chaque mot avait été validé par les délégations des deux patriarcats (...), ainsi que par les représentants du Patriarcat de Constantinople et du ministère grec, mais aussi dans les correspondances échangées entre les primats de l’Église de Constantinople et d’Antioche » a précisé Carol Saba.

2.Posté par Vladimir. G: Quelles sont les explications de Jérusalem? le 10/07/2015 14:39
Quelles sont les explications de Jérusalem?

Cet article explique clairement les origines de la crise avec ses racines historiques. Mais quelles sont les explications de Jérusalem? Nous avons dans le milieu orthodoxe un matraquage à sens unique de la position du patriarcat d'Antioche et Jérusalem souffre très nettement d'un déficit d'information. Est-ce un silence volontaire de sa part, un manque de moyens ou un ostracisme organisé dans les média?


3.Posté par Irénée le 10/07/2015 16:49
Je ne crois pas qu'il y ai le moindre complot !
Mais le patriarcat de Jérusalem n'a pas la même capacité de relayer les informations que la puissante diaspora antiochienne...
Ce que dit Carol Saba me semble dans l'ensemble assez juste, mais bien entendu partial et incomplet.
Je ne peux que répéter ce que j'ai déjà écrit ici : Le patriarche de Jérusalem a AUSSI la Syrie et l'arabie dans son titre officiel :
"Patriarche de la Sainte Cité de Jérusalem et de toute la Palestine, de Syrie, d'Arabie Pétrée, du Jourdain, de Cana de Galilée et de la sainte Sion"
Ce n'est donc pas un argument...
Pour le reste, les échanges ne manquent pas sur cette question... Ici même beaucoup de choses ont été écrites. Je n'ai malheureusement pas le temps de tout reprendre, ni d'écrire une réponse développée.
La question centrale me semble être de savoir si l'évêque prend soin des fidèles présents au Qatar. Le reste se discutera le moment venu...

4.Posté par Vladimir. G: en rester à la géographie de l''''empire romains? le 10/07/2015 22:58
Je suis assez d'accord avec vous, bien cher Irénée (3), aussi bien sur la puissance de communication d'Antioche, qui surclasse clairement Jérusalem (Carol Saba n'est pour rien avocat et responsable de la communication de l'AEOF), que sur la justesse des arguments développés. Le titre officiel du patriarche de Jérusalem fait clairement référence aux provinces de l'empire romain: la province romaine d'Arabie ou "Arabie pétrée" capitale Pétra, fut créée en 106 par la conquête du royaume Nabatéen; elle n'incluait pas le Qatar qui, me semble-t-il, n'a jamais appartenu à l'empire romain et ne faisait donc pas parti de cet "Orient ancien" dont parle Carol Saba dans sa chronique. Et y a-t-il jamais eu des Chrétiens au Qatar avant l'arrivée des travailleurs immigrés palestinien qui se réclament de Jérusalem?

Je trouve très caractéristique le passage parlant "d'Accueillir par une Eglise (celle d’Antioche) un prêtre d’une autre Eglise (celle de Jérusalem), par mesure de tolérance canonique et d’économie pastorale sur son propre territoire": c'est évidement une excellente solution pour assurer l'accueil pastoral des immigrés orthodoxes hors de leurs territoires canoniques et cela se pratique assez largement (Antioche accueille ainsi une paroisse russe à Tripoli, sans parler de Beyrouth...)

Il est bien clair que la création de cet archevêché est, par contre, tout à fait exceptionnelle, bien qu'il y eut des précédents historiques: Ravenne et son exarchat rattaché à Constantinople, les provinces Illyriennes rattachées à Rome, Nea Justianapolis sur l'Hellespont rattachée à Chyptre... Dans tous les cas il s'agissait de décisions du pouvoir politique.

5.Posté par Vladimir. G: "famille chretienne": Alors qu’approche le Concile pan-orthodoxe prévu en 2016, une nouvelle division vient d’affecter les orthodoxes. le 10/07/2015 23:37
Patriarcats de Jérusalem et d’Antioche : l’orthodoxie divisée

Alors qu’approche le Concile pan-orthodoxe prévu en 2016, une nouvelle division vient d’affecter les orthodoxes.

Au cœur de la discorde, la juridiction sur le Qatar. En 2013, le Patriarcat de Jérusalem a nommé un archevêque pour le siège de ce pays de la Péninsule arabique. Pourtant, d’un point de vue canonique, l’autorité sur ce territoire revient au Patriarcat d’Antioche et de tout l’Orient, dont le siège se trouve à Damas (Syrie). Aussi, après plusieurs mises en garde et tentatives de conciliation, ce dernier a acté la rupture entre les deux Églises sœurs « jusqu’à nouvel ordre ». Une décision rendue publique par le synode du patriarcat d’Antioche au terme de la réunion qu’il tenait, à Balamand (Liban), du 23 au 26 juin.

Pour le Père Nicolas Karazian, professeur à l’Institut de théologie Saint-Serge, cette compétition intra-orthodoxe est avant tout politique. Elle s’inscrit dans un contexte de « perte d’influence » de Jérusalem et d’Antioche sur leurs territoires respectifs, d’où une volonté accrue d’assoir leur autorité au sein du monde arabe en ces temps troublés par les conflits en cours dans la région.

Ce différend envenime l’unité de l’orthodoxie, composée de nombreuses Églises autocéphales, alors qu’approche le très attendu Concile pan-orthodoxe annoncé pour la Pentecôte 2016 et dont la préparation remonte au début des années 1960. L’objectif de cette assemblée est de réunir l’ensemble des composantes de l’orthodoxie : « Il s’agit pour nos Églises de réactualiser notre discours et de parler d’une seule voix face aux défis du monde contemporain », explique Carol Saba, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, qui regroupe les représentants d’une dizaine de Patriarcats

Le principe de fonctionnement du Concile étant celui de l’unanimité, la présence de toutes les Églises est un préalable pour la tenue de cet événement. Autant dire que toute nouvelle dissension au sein de l’orthodoxie peut faire reculer des années de travail. Mais pour l’heure, le Patriarcat d’Antioche compte être partie prenante de ce rendez-vous historique et espère en un prompt règlement du conflit.

6.Posté par av aleksandr le 11/07/2015 01:00
Je ne souhaite pas entrer dans une polémique. Vous avez raison de dire que le Patriarcat de Jérusalem communique d'une manière qui peut être différente des moyens proposés par les techniques modernes de communication. Encore que le Patriarcat dispose d'un site qui diffuse les principales nouvelles en grec, arabe, anglais et en russe.

J'ai écrit des notes à plusieurs reprises sur le sujet, non pas pour entrer dans une querelle mais parce que je suis le témoin d'événements que je puis suivre en essayant surtout de les replacer dans un contexte plus large.

Chaque patriarcat peut agir en fonction de ses propres traditions ou droits, héritage ou conflits, ne considérer que son propre bien, sauvegarde ou développement. La situation actuelle au Proche-Orient est telle qu'il y va d'abord du sens, de la décence, de la Communion dans le Seigneur ressuscité. Il paraît, en général, particulièrement difficile ou douloureux dans notre contexte de guerre terrible, de demeurer ensemble et surtout de préserver toutes les facultés qui peuvent être les nôtres en tant êtres humains, marqués du signe de Jésus Christ ressuscité.

"Le Fils de l'Homme n'a pas où reposer la tête" dit Jésus Christ en Saint Matthieu 8, 20. C'est un verset qui prend tout son sens dans la région. Nous sommes entourés de ruines, entourés de vestiges. Il ne se passe pas de semaine sans qu'en Israël, mais aussi dans les Territoires Palestiniens, dans tout le Croissant fertile, on ne trouve des signes de la présence longue et affirmée des traditions de toutes les Eglises de Dieu. On trouve des sites archéologiques d'une très rare valeur pour l'ensemble des communautés religieuses.

Dans le même temps, l'histoire semble avoir éradiqué ou désertifié certaines régions. Que penser et surtout ne faut-il pas prier avec ferveur pour toutes ces villes et sites du christianisme, de la culture et des confluences de civilisations (Palmyre aussi) qui sont systématiquement détruit ou violés entre la Plaine de Ninive et la Syrie.

Si l'on regarde une carte, on remarque de suite que le christianisme a été massivement présent dans la Péninsule Arabique, dans le désert du Sinaï où Dieu a parlé, où le Christ enfant est passé vers l'Egypte puis de retour en Terre d'Israël (Matthieu 2,20). L'Arabie - oui, elle fait partie des titres du patriarche de Jérusalem ainsi que la Syrie et le pays au-delà du Jourdain - et il ne faut pas oublier que ces termes désignaient des réalités bien plus grandes territorialement que celles que nous évoquent ces noms aujourd'hui. Les Eglises d'Orient (Eglises orthodoxes anciennes) qui se sont déployées au cours de l'histoire jusqu'à la Perse, l'Afghanistan, le Cachemire, le Tibet (Lhassa fut une métropolie assyrienne) puis sur l'Asie, sont effectivement passées par une vaste Arabie qui furent largement christianisée. Elles furent accompagnées ou précédées par la présence très ancienne des communautés juives, depuis le Yemenat (Reine de Saba à cheval sur la Corne d'Afrique) et ont remonté vers les plaines de Ninive, d'Irak, ancienne Sumer et Mésopotamie, berceau de la foi monothéiste.

On peut comprendre que l'on pense naturellement à la montée depuis Jérusalem jusqu'à Damas puis Antioche où les croyants reçurent le nom de "chrétiens = xristyané" en araméen, donc un mot hellénistique et non sémitique (meshixé) (tardivement dans les Actes des Apôtres 11, 26).

La route qui longe tout le pourtour méditerranéen, depuis l'antique siège patriarcal d'Alexandrie et de toute l'Afrique remonte, à partir de Jérusalem vers Antioche puis Constantinople et Rome. Mais la route de l'Est a bien existé, de même que celle du Nord, comme vers l'Arménie (premier Etat chrétien en 301) et la Géorgie qui reçut l'autocéphalie du siège patriarcal d'Antioche.

Aujourd'hui, il n'y a plus de chrétienté visible et établie comme sièges reconnus au sein des Eglises de Dieu sur le territoire de l'Arabie. Certes, il y a des titres qui ont été attribués par le Patriarcat d'Antioche et de Tout le Levant. C'est le thème-même du débat. Mais les sièges historiques de l'Eglise péninsulaire ont disparu et on assiste à une fragilisation majeure et dramatique dans toute la région alors que c'est là que l'Eglise a commencé d'exister, de vivre des Saints Mystères et les a portés dans le monde entier. Mais ceci, conformément au témoignage de l'Evangile s'est produit parce que le Seigneur a demandé à ses Apôtres et disciples "d'être ses témoins par le don du Saint Esprit depuis Jérusalem, toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la Terre" (Actes des Apôtres 1, 8).

Le kérygme du salut, de la rédemption en Christ comme l'attente de son second et glorieux Avènement part de Jérusalem et y revient. Cette dimension théologale appartient autant à l'histoire qu'elle prend une dimension méta-historique.

Notre génération a la grâce de servir Dieu dans des paysages très variés, des Eglises locales qui ne sont pas des "diasporas" mais l'incarnation en tout point du globe de la toute-présence du Seigneur. Nous sommes du coup les "membres les uns des autres". Cela peut paraître un doux rêve face à une réalité plus fragmentée, sinon "split" comme le disent en anglais et au quotidien les locaux de Terre Sainte en voyant nos divisions persistantes. Nous avons la tâche et la grâce d'attester d'une unité qui nous "incardine" (comme diraient les Latins catholiques, car nous sommes scellés "comme des gongs/cardo" à une Eglise locale) dans un lieu qui fait l'Eglise locale et celle-ci ne peut s'approprier quoi que ce soit.

Il est vrai que Jérusalem a été le dernier patriarcat créé et reconnu canoniquement en 451. Ce n'est pas le seul patriarcat ou Eglise orthodoxe dans le cas et ceci s'est produit maintes fois au cours de l'histoire, dans des lieux et des contextes très variables.

Il reste que le patriarcat de Jérusalem est vivant et existe parce que le Seigneur est né, a vécu, a préché, enseigné, marché au travers de la Terre Sainte d'Israël ou de Canaan, en Judée et en Samarie, à Cana de Galilée (aussi l'un des titre du Patriarche de Jérusalem et de toute la Palestine) et qu'il est mort, ressuscité selon notre foi à Jérusalem, entre le mont des Oliviers, la Colline de Sion et la Vallée du Cédron. La liste des premiers évêques, à commencer par Saint Jacques, frère du Seigneur (mentionné dans le Talmud de manière laudative) et une liste impressionnante de martyrs - tout cela fait qu'il faut reconnaître que nous avons le devoir de garder le sens de la révélation et de l'histoire, au delà de tout différend qui peut être pertinent,.

Dans les différents blogs et sites que j'anime, je fais mention de ce qui se passe dans l'ensemble des Eglises, surtout orthodoxes, quelles qu'elles soient et où qu'elles agissent. Je suis un prêtre israélien, juif de naissance, et j'affirme ce fait au nom de la Tradition sur une terre où se rencontrent toutes les nations, toutes les langues et formes spirituelles qui peuvent exister à ce jour. J'aime la tradition grecque parce qu'elle a imbibé en profondeur l'âme universelle du christianisme reçu du judaïsme hellénistique qui est par trop absent, la richesse vénérable des traditions liturgiques. C'est essentiel dans des situations très imbriquées car "le caractère hellénistique" reste, peut-être à son insu, un recours extérieur qui doit à tout prix continuer d'exister tout en tenant dument compte de toutes les belles et riches traditions de l'Orient chrétien et byzantin ou autre auquel nous appartenons.

Il y a le monde arabe, la langue arabe, sa pensée qui lie par un trait d'union invisible le christianisme à l'islam et au judaïsme - en plus de l'hébreu et de l'araméen. Il y a les Eglises byzantines issues du monde slave (notamment russe, mais une forte présence ukrainienne, biélorusse ou encore d'Asie centrale ou orientale). L'Eglise roumaine ou celle d'expression moldave, géorgienne, serbe - tout cela se retrouve à cette heure à Jérusalem.

Il est utile de le rappeler car le rôle du patriarcat de Jérusalem dépasse de très très loin le petit nombre de notre clergé et de nos fidèles in situ: il y va d'une situation tellement imbriquée qu'elle invite à la supplication et sûrement pas à la chicane d'où que celle-ci puisse venir. Existerait-il un "phylétisme territorial ou géographique" alors que nous affirmons l'unité de la foi.

Dès 1996, l'archimandrite et futur Patriarche Theophilos a servi comme desservant officiel du Patriarcat de Jérusalem à Doha, au Qatar. Il s'y est rendu tous les mois. Je n'entre dans aucune polémique, c'est un fait. Son service a cessé lorsqu'il a été nommé à Moscou. L'archimandrite Makarios, hieromoine grec qui avait séjourné un certain temps en Serbie et parle très bien serbe et aussi assez bien le russe, est arrivé à Jérusalem très jeune et il parle parfaitement arabe. Il s'est rendu au Qatar. Il y a une église "rattachée au patriarcat de Jérusalem" où il sert et vient donc en aide aux nombreux expatriés qui travaillent au Qatar tandis que de très nombreux chrétiens palestiniens travallent dans tous les pays du Golfe, sinon en Arabie Saoudite.

Nous pouvons réfléchir aux erreurs et/ou aux droits des uns comme des autres, mais croit-on vraiment qu'une communauté religieuse chrétienne est totalement libre d'agir sans le consentement des autorités qataries et, toutes choses étant égales, de tout émir des Pays du Golfe pour chaque jurisprudence concernée? Saint Paul parle de "la profondeur, de la largeur, de longueur de la connaissance de DIeu"... (Ephésiens 3, 18) ce qui incite à la réflexion de choses bien plus vastes que nos désaccords intra-ecclésiaux dont il faut tenir compte aussi.

Tout ceci se produit dans un cadre où se constitue une re-christianisation difficile car non-admise par certains pays islamiques mais qui brasse un nombre inouï de fidèles orthodoxes issus de l'ancienne URSS, des Pays de l'Est européen mais aussi de la Terre Sainte. Ils viennent gagner leur vie et en même temps ils témoignent de la richesse de la foi chrétienne.

Il y a donc une urgence pastorale. Ceci est essentiel, c'est le plus important.

J'étais présent à la consécration épiscopale de l'archevêque Makarios. Il a été accompagné dans l'autel/Ol'tar par les représentants des différentes Eglises orthodoxes présentes à Jérusalem. Les photographies, les vidéos en témoignent comme elles montrent des différentes manifestations publiques et officielles à Doha.

Le Patriarche Theophilos avait, depuis longtemps, été en contact avec certains milieux musulmans. Il avait créé une association arabophone alors qu'il était encore prêtre à Cana de Galilée. Ce que j'écris là est très succinct, mais il faut replacer toute la vie de toutes les Eglises présentes ou en visite à Jérusalem dans une perspective globale qui ne peut reposer sur des conflits de quelque nature que ce soit.

Enfin, pour rappel, ces questions "territoriales" ont déjà été problématiques par le passé récent. Lorsque l'ancien secrétaire général du Saint et Sacré Synode du Patriarcat de Jérusalem Timotheos (aujourd'hui exarque du Patriarcat de Jérusalem à Chypre) fut nommé "métropolite de Vostra", cela provoqua aussi des tensions avec le Patriarcat d'Antioche puisque Vostra est situé au sud de l'Arabie (aujourd'hui saoudite). Et puis les choses passèrent.

Dans le cas présent, il y a d'autres paramètres. Ils sont nombreux et il n'y a aucune raison de les énoncer, sinon que de donner des éléments de réflexion sur des faits connus et publics. Pour ma part, le lien originel qui lie les territoires entre la Syrie et le Sinaï, l'Arabie et l'Irak incite à préserver en tout l'union. Le Patriarcat d'Antioche est tellement riche par son histoire, son rôle de pont entre christianisme, tradition byzantine et arabité, monachisme et maintien dans une région tellement éprouvée.

Un dernier point: le Patriarcat de Jérusalem est le seul à avoir maintenu un unique épiscopat local; nous ne connaissons pas la multiplication du même siège à l'identique du titre, ni la situation de "clonage" à la manière d'Avignon bis ou ter.

Voyant Jérusalem, Jésus pleura sur elle. "Roi céleste, Consolateur..."

protopresbytre (av) aleksandr

7.Posté par Irénée le 12/07/2015 11:28
Un communiqué en provenance de Jérusalem a été publié par orthodoxie.com :http://orthodoxie.com/communique-du-secretariat-general-du-patriarcat-de-jerusalem/

8.Posté par justine le 12/07/2015 17:52
A Vladimir, post 4: "Et y a-t-il jamais eu des Chrétiens au Qatar avant l'arrivée des travailleurs immigrés palestinien qui se réclament de Jérusalem?"

Bien sur qu'il y en a eu, et ceci depuis les premiers temps du christianisme. Mais toutes ces regions au-dela des frontieres de l'Empire byzantin appartenaient alors à l'Empire perse et les chrétiens y étaient sujet a de sévères persecutions (voir p.ex. le martyre de St Symeon Bar Sabbae, Katholikos de Perse, fete 16 avril), parce que les souverains persans les classaient parmi leurs ennemis du fait qu'ils suivaient la religion des empereurs byzantins, leurs rivaux. Puis après le 3e et 4e Conciles Ecumeniques, les chrétiens de l'Empire perse - qui jusqu'alors participaient à la vie de l'Eglise universelle, ne serait-ce que de manière incomplète du fait des barrieres politiques - se detachèrent spirituellement de l'Eglise Une, Sainte, Apostolique et Catholique en adhérant aux hérésies du nestorianisme et du monophysitisme, suivant dorénavant leurs propres voies, formant ce que les historiens appellent "l'Eglise d'Orient", dont certaines parties a partir du 16e siecles finirent dans la soumission au pape. Il ne semble pas que ces régions et communautés chrétiennes n'aient jamais été sous une quelconque juridiction ni antiochienne ni jerosolomytaine (quelques groupuscules orthodoxes exceptés).

Et donc les prétentions des deux Patriarcats sur ces regions sont historiquement aussi infondées les unes que les autres.

9.Posté par Vladimir. G: un sujet bien débatu dans la péparation du Concile le 13/07/2015 15:56
Bien chère Justine (8),

Bon retour après cette longue absence, j'espère que vous allez bien et que nous pourrons à nouveau profiter de votre érudition...

Votre information est intéressante mais elle porte sur une époque bien lointaine: il y avait un évêque du Qatar au premier concile de Nicée (325) et "en 424, un synode décide de proclamer l'indépendance de l'Église de Perse vis-à-vis d'Antioche et confère le titre de catholicos ou patriarche à l'évêque de Séleucie-Ctésiphon" (http://www.croire.com/Definitions/Mots-de-la-foi/Eglise/L-aventure-des-assyriens-premiers-chretiens-d-Asie). L'Église de Perse, située hors de l'empire romain, dépendait donc bien d'Antioche, comme l'Arménie et la Géorgie. (En 484, l'Église de Perse rejette officiellement conclusions du concile d'Éphèse (431) et se sépara du plérôme orthodoxe...).

Le christianisme a complètement disparu après est l'arrivé de l'islam au Qatar (7e siècle), et lors de la conquête portugaise au XVIe siècle il n'en est pas fait mention. Il semble bien que la première église est consacrée à Doha en 2008 (http://pointdebasculecanada.ca/qatar-la-premiere-eglise-ouvre-pas-de-clocher-pas-de-croix-et-crainte-dun-backlash/) et il s'agit de l'église catholique Notre-Dame du Rosaire. Il y aurait actuellement environ 90 000, tous immigrés, majoritairement catholiques (principalement originaires des Philippines), suivis de loin par les protestants (14 %) et par plusieurs autres groupes plus petits (anglicans, orthodoxes, etc.) (https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens/profils-pays/qatar/.)

On voit donc bien que la notion traditionnelle de "territoires canoniques" ne peut sérieusement s'appliquer au Qatar dont la situation est clairement celle d'une diaspora orthodoxe très minoritaire. Le communiqué du patriarcat de Jérusalem (lien en 7) reprend d'ailleurs bien la définition des juridictions de diaspora: "répondant à une invitation formulée par les chrétiens du Qatar" et souligne le liens indispensable avec les autorités: "sur un terrain offert par Son Altesse l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani." En effet, seules sont légales les Églises catholique, anglicane, orthodoxe, copte et "inter-confessionnelle / Inter Denominational Christian Church" (28 communautés dont l'Église catholique syro-malabare, l'Église catholique syro-malankare, l'Église malankare orthodoxe, l'Église malankare Mar Thoma, l'Église de l'Inde du Sud...); elles sont réservées aux immigrés. Pour qu'une église puisse demander un statut officiel, elle doit au moins compter 1500 fidèles (ibid.)

Bénissez-moi cher père Alexandr,

Je ne vois pas clairement le sens des deux derniers paragraphes de votre commentaire (6). Que signifie "est le seul à avoir maintenu un unique épiscopat local"? "Avignon bis ou ter" me semble bien ne pas être orthodoxe, alors à quoi faites vous allusion? Au fait que Jérusalem n'a pas de diocèses hors de son territoire traditionnel? Mais je me demande si Alexandrie, Chypre, Varsovie... en ont?
Comme nous l'avons souvent écrit, la question de la diaspora orthodoxe et des territoires canoniques est l'une des pierres d’achoppement des discussions préconciliaires (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-preparation-du-Concile-Differences-d-approche-II_a4040.html). Le document adopté en 2009 constate que, «au stade actuel est impossible… un passage immédiat à l’ordre canonique strict de l’Église concernant cette question, à savoir la présence d’un seul évêque dans le même lieu. Pour cette raison, la décision est prise de proposer la création d’une certaine situation transitoire, qui prépare aussi la base d’une solution strictement canonique du problème»... et c'est la décision d'instituer des conférences épiscopales. L'installation effective des conférences épiscopales dans 11 des12 régions (il ne semble pas y en avoir dans les pays scandinaves) montre que cette décision est bien reçue. Mais les objectifs de cette organisation "transitoire" semblent contradictoires: pour le patriarcat de Constantinople elle permet de maintenir son autorité, puisque les Assemblées sont présidées par ses représentants; par contre pour les tenants de la création d'Eglises autocéphales locales, les conférences épiscopales sont les embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes… Ainsi le débat continue et continuera probablement après le Concile (ibid.).

10.Posté par av aleksandr le 13/07/2015 16:34
Cher Vladimir,

Comme je le notais, le Patriarcat de Jérusalem a un service de presse en grec, arabe, anglais et russe et a donc bien publié une mise au point qui est nécessaire. Je remercie Irénée de l'avoir mentionné, il faudrait peut-être, pour plus de clarté en afficher visiblement tout le texte.
Encore une fois, sans entrer dans un esprit de polémique auquel nous cèdons trop volontiers dans le domaine de la foi, je note aussi que le texte de Carol Saba a été publié en anglais dans l'excellent blog "araborthodoxy.blogspot.com" avec une mention soulignant que le texte n'engageait pas l'auteur (Carol Saba) en sa qualité de porte-parole de la Conférence des Evêques Orthodoxes de France.
Il y aurait des actions à mener pour une entente, même à partir de l'Europe, entre un Patriarcat de Jérusalem très localisé en Terre Sainte te le Patriarcat d'Antioche et de tout l'Orient dont la présence se déploie un peu partout dans le monde, avec des membres nombreux aux Etats-Unis, en Europe, le Patriarche Youhana était à Paris pour gérer un territoire d'Europe de l'Ouest er centrale.

Ma phrase dans le dernier paragraphe de mon message 5 est très simple: dans son "papier", Carol Saba compare une situation où le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris aurait un ou plusieurs co-hiérarques qui seraient nommés sans son consentement et en déplit de son plein gré.... C'est dans ce sens que Avignon prend son sens, sans aucune référence catho vs orthodoxe, mais seulement parce que à cette époque il y a eu deux papes l'un à Rome, l'autre à Avignon.

Pour être franc, il y a bien une multiplication des évêques et des patrairches un peu partout et il suffit de voir cela pour le siège-même d'Antioche dont se réclament diverses juridictions isues des brisures et des séparations de l'histoire des Eglises. Jérusalem garde un épiscopat unique en ce sens que seul le Patriarcat de Jérusalem nomme et assure les seul évêques consacrés et qui sont sur son territoire canonique de Jérusalem. Merci de ne pas commencer de "disputatio" à ce sujet, mais par exemple, il n'y a pas, encore aujourd'hui d'évêques orthodoxes canoniques es Eglises soeurs comme la Russie, la Roumanie, la Serbie etc. Cela peut irriter, mais c'est une discipline de l'Eglise ancienne. En France, on assiste comme dans d'autres pays à une surenchère des nominations épiscopales et aussi dans le monde, toutes juridictions orthodoxes, catholiques, anglicanes etc etc. comprises et on peut se démander à quoi cela correspond.

En ce qui concerne Doha et le Qatar, j'ai répondu dans mon point 5... De fait, il y a eu et il subsiste de manière "archéologique" en tant que sièges vacants des métropolies assyriennes (ausi dites nestorienne mais le terme est obsolète en ce moment) à Dairan (Qatar), Sana'a (Yémen), Beth-Qatrayé (Oman) et Helouan (Iran), entre autre. La Péninsule Arabique a été un foyer chrétien important. Il ne l'est plus au sens du développement historique. En revanche, IL FAUT TENIR COMPTE du nombre très grand des expatriés qui ne sont pas uniquement "palestiniens" mais aussi de l'ensemble du monde arabe, indien, pakistanais, philippins, népalis et des milliers de travallleurs venus de l'ex-URSS et le Patriarcat de Moscou y est aussi présent.

Dernier point : il y a avant tout, aujourd'hui, en ce moment, un devoir pastoral envers des personnes qui d'une manière particulière prennent le relais d'anciennes communautés chrétiennes et y assurent la Présence du Seigneur. Благословляю и молюсь

av aleksandr (Jerusalem)

11.Posté par Vladimir. G: juridiction de la diaspora? le 13/07/2015 20:20
Merci pour cet éclaircissement, cher père Alexandr,

Il n'y a, à ma connaissance, aucun exemple de "multiplication d'évêques orthodoxes" dans les territoires canoniques incontestés, et c'est pour cela que la consécration de l’archevêque Macaire du Qatar pose un problème. Vue d'Antioche, elle s'apparente aux créations de hiérarchies parallèles en Estonie par Constantinople et en Moldavie par Bucarest vues du point de vue de Moscou... Le cas des juridictions de la diaspora est évidement différent et il me semble que le Qatar devrait plutôt être vu sous cet angle là...

Quand à la multiplication des patriarcats, Jérusalem n'y échappe malheureusement pas puisque il y en a 3 qui portent ce titre:
- Le Patriarche de la Sainte Cité de Jérusalem et de toute la Palestine Théophile III,
- Le Patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal,
- Le Patriarche arménien de Jérusalem Nourhan Ier.

Sans compter le Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem des Melkites, qui réside à Dames...

12.Posté par av aleksandr le 13/07/2015 22:05
Oui, cher Vladimir, je vous ai dit que je n'entrais pas en polémique. On pourrait tous continuer longtemps sur le sujet, sinon que jetiens, pour ma part, à souligner le devoir d'assistance pastorale. C'est une notion très absente malhereusement dans nos contrées du Proche-Orient.

Il faut aussi bien comprendre les points: Jérusalem est, quoi qu'on puisse en penser, un cas unique et peut-être me suis-je mal faire comprendre ou bien il est aussi difficile de concevoir des réalités canoniques. Je maintiens qu'à Jérusalem, il n'y a qu'un seul patriarche orthodoxe (donc de rite byzantin à laquelle vous-même êtes rattaché). Le Patriarcat arménien de Jérusalem n'est pas dans la Communion orthodoxe et appartient aux Eglises dites orthodoxes ou orientales anciennes (ou encore "monophysites" comme on le disait longtemps). Il fut créé en 638, après le sac de Jérusalem postérieur à l'Edit de tolérance ou Achtiname concédé par le Calife Omar Ibn al-Khattab au Patriarche Sophronios qui était le patriarche orthodoxe donc à la tête de toutes les communutés chrétiennes et qui reçut ce document qui reste en vigueur encore aujourd'hui (je vous ai envoyé l'un de mes articles à ce sujet par email). Le Patriarche Theophilos est donc toujours à la tête de toutes les communautés chrétiennes même si ce caractère peut sembler honorifique ou contesté par les uns ou les autres. Il reste le seul évêque orthodoxe de la tradition byzantine. C'est localmeent plus significatif qu'il n'y paraît en raison de tous les enjeux à prendre en compte. Il n'y a pas d'^évêque orthodoxes de la tradition byzantine autre que ceux du patriarcat de Jérusalem.

Dans le cas du patriarche latin de Jérusalem, il a été rétabli que très récemment, à la fin du 19ème siècle. Or il est doublé, comme représentant de l'Eglise catholique par le Custode franciscain dont la Custodie assure la garde de tous les Lieux Saints depuis Chypre, la Turquie, la Syrie, le Liban, Terre Sainte (Israël, Palestine, Jordanie, Egypte) et aussi les évêques catholiques orientaux : 1 melkite et 1 syrien-catholique et il y avait ausi 1 arménien catholique jusqu'à peu, désormais remplacé par un prêtre au rang de prélat sans l'=être (comme le Custode franciscain.

13.Posté par Vladimir. G: juridiction de la diaspora? Suite le 13/07/2015 23:00
Bien cher père Alexandr, bénissez,

Il n'est pas question de polémiquer pour moi, mais uniquement d'essayer de comprendre, car je n'ai pas fais d'études théologiques et, comme humble autodidacte, j'essaye de m'informer...

Je comprends donc bien que le patriarche orthodoxe est le seul évêque de mon église à Jérusalem. Mais n'est ce pas ainsi dans les 14 Églises canoniques reconnues? A Constantinople, Alexandrie, Antioche, Moscou... etc. cela me semble bien être la même situation et c'est votre mention du siège-même d'Antioche dont se réclament diverses juridictions qui m'interpelle; car s'il y a bien d'autre patriarches qui se réclament du même siège (5 au total je crois), ils ne sont pas orthodoxes, comme nous l'entendons, mais bien "issus des brisures et des séparations de l'histoire des Eglises", comme vous écrivez joliment, tout comme les patriarches arménien, melchite, latin et les évêques orientaux de Jérusalem que vous citez...

Je pense que maintenant je comprends assez bien ce que vous exprimez et vous en remercie encore.

Et je suis surtout bien d'accord que c'est l'assistance pastorale qui doit passer en premier et que nos basses querelles de juridictions ne sont que des déchirures supplémentaires et bien inutiles dans la Tunique de Notre Seigneur!

Votre serviteur en Christ
Valdimir

14.Posté par av aleksandr le 13/07/2015 23:10
No problem, cher Vladimir, vous avez mes bénédictions comme tous et je vous souhaite un bon et serein 14 juillet!

15.Posté par Affeninsel le 15/07/2015 11:31
La chronique de Carol Saba en anglais sur le sujet (http://byztex.blogspot.fr/2015/07/more-on-qatar-affair.html) contredit fortement ce que raconte Justine sur le sujet du rattachement canonique du Qatar. Il apparaît évident que le Qatar appartient au territoire canonique du Patriarcat d'Antioche.
Dire que personne n'a de revendications légitimes sur un territoire est faux, c'est considérer que l'Eglise n'a pas prévu d'évangéliser ledit territoire. Mais on sait bien ce qui, dans la tête de certains fanatiques pro-Moscou, vient après ce genre de raisonnement : c'est le premier arrivé qui récupère le jackpot.

16.Posté par Vladimir. G: juridiction de la diaspora? Suite le 15/07/2015 23:32
Au Moyen Orient rien n'est simple et aussi bien Justine que Carol Saba ont dû simplifier les choses.

L'Église de Perse, dont dépendaient donc les diocèses du Qatar que cite le père Alexandr, a dépendu d'Antioche... avec différentes vicissitudes en fonction des fluctuations politiques. Ainsi, après l’évangélisation par Thaddée d'Édesse, "frère" du Seigneur, et la conversion du roi Akbar d'Osroène (Édesse), qui fait de lui le premier roi chrétien, ses successeurs seraient revenus au paganisme (Sanatruk Ier, roi d'Osroène de 91 à 109 aurait martyrisé Addée, que Thaddée avait nommé évêque de la ville). Le christianisme se rétablit au IIIe siècle et au IVe Éphrem le Syrien fonda à Édesse une école théologique fameuse qui fut concurrente de l'école d'Antioche. L'Église de Perse proclama son indépendance d'Antioche en 424 en tant que Catholicosat de Séleucie-Ctésiphon et se sépara du plérôme orthodoxe en 484 en refusant les conclusions du concile d'Éphèse. Il n'y avait donc plus d'Orthodoxes dans cette région à partir de cette date (et cela fait 1500 ans!) ni aucun Chrétien entre le VIIe et le XXe siècle: parler de "territoire canonique traditionnel" dans ces conditions me semble totalement surréaliste!

La réimplantation de l'Orthodoxie se fit depuis près de 20 ans sans aucune participation d'Antioche (communiqué de Jérusalem) mais grâce au travail continu de Jérusalem: nomination de l’archimandrite Théophile (1997) puis de l'archimandrite Macaire (2004), visites des patriarches (1999, 2010) et pour finir cette consécration épiscopale qui provoque l'ire d'Antioche. Je ne pense pas que ce soit "le premier arrivé qui récupère le jackpot", mais il me semble normal que, comme l'écrit le père Alexandr, "il y a avant tout, aujourd'hui, en ce moment, un devoir pastoral envers des personnes qui d'une manière particulière prennent le relais d'anciennes communautés chrétiennes et y assurent la Présence du Seigneur." Par contre je trouve particulièrement malsain de faire appel aux autorités civiles pour régler des questions internes à l'Orthodoxie et se plaindre, par exemple, à l’émir du Qatar ne me semble pas du tout une bonne idée...

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