Benoît XVI aurait donné récemment son accord de principe pour nommer saint Irénée « docteur de l'unité dans l'Église toute entière », selon le vœu du cardinal Barbarin. Irénée, évêque de Lyon au IIe siècle, est l'un des pères de l'Église.

En juillet dernier à Lyon, le patriarche Bartholomé de Constantinople, et le cardinal Barbarin, s'étaient recueillis dans la crypte de saint Irénée, en marge de la Conférence européenne des églises.

Père de l'Église grecque, évêque et premier théologien du christianisme.

« Saint Irénée est né en Asie Mineure entre 120 et 140; on ne sait pas avec sûreté comment ni quand il est mort. Auditeur de Polycarpe et des presbytres, homme d'une culture remarquable, il vint en Gaule avec des missionnaires, y répandre la foi catholique. Il fut ordonné par saint Pothin, évêque de l'Église de Lyon.

Les évêques d'Asie ayant condamné les Montanistes, Irénée fut député auprès du Pape Éleuthère, pour demander qu'on soit indulgent à leur endroit. Ce voyage lui évita, par ailleurs, d'être victime de la terrible persécution dont furent alors victimes les chrétiens de Lyon (177-178). Une seconde visite à Rome, beaucoup plus tard, le verra jouer de nouveau un rôle de pacificateur, quand il tentera d'empêcher le pape Victor de sévir contre les évêques d'Asie Mineure qui célèbrent la Pâque le 14 nisan, comme les Juifs, au lieu de la célébrer le dimanche suivant, comme on faisait à Rome.

La plus grande œuvre de sa vie cependant fut son apostolat contre les Gnostiques de la secte de Ptolémée (disciple de Valentin), contre lesquels il écrivit son livre, intitulé: Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, qui, en plus d'une réfutation, est une synthèse des données fondamentales de la théologie chrétienne. Sa doctrine de la Trinité, confond les mythes gnostiques; sa doctrine de la Rédemption montre comment Jésus-Christ est le chef (la Tête) de l'humanité régénérée; il montre, de plus, comment l'Esprit-Saint, par la grâce, rend à l'homme la ressemblance perdue avec Dieu; il est enfin le grand théologien de la Vierge Marie, montrant que, par son obéissance, elle a réparé la désobéissance d'Ève.

Irénée est le premier auteur d'une Somme de théologie chrétienne, sûre de ses principes et capable d'en donner une démonstration impeccable dans un des cas les plus difficiles qui soient: celui de la confrontation avec la Gnose. Pour lui, toute spéculation chrétienne doit se régler sur le credo baptismal, tel qu'il a été conservé et transmis dans l'Église depuis les origines. Or, sur ce point, comme l'église de Rome rapporte la tradition des deux plus grands apôtres, Pierre et Paul, c'est sur cette église surtout que doit s'appuyer tout penseur chrétien:

Là, où est l'Église, là est aussi l'Esprit de Dieu; et là où est l'Esprit de Dieu, là est l'Église et toute grâce: et l'Esprit est vérité. C'est pourquoi ceux qui s'excluent de l'Esprit ne se nourrissent pas aux mamelles de leur Mère pour puiser à la source limpide qui coule du corps du Christ, mais se creusent des citernes crevassées (Jérémie 2, 13)... et boivent l'eau fétide d'un bourbier: ils fuient la foi de l'Église de crainte d'être démasqués, et ils rejettent l'Esprit, pour n'être pas instruits (Dénonciation etc. III 24, 1). »

Edmond Robillard, Saintes et saints de la liturgie canadienne et quelques Éphémérides de notre Histoire, Montréal, Maxime, 1999, p. 125.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 2 Janvier 2010 à 11:59 | -1 commentaire | Permalien



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