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12.Posté par Daniel le 18/02/2016 22:29
Là où est l'évêque, là est est l'église, tant que l'évêque garde la foi orthodoxe. Sinon, c'est tomber dans un nouveau papisme qui fait des évêques ou des synodes d'évêques des assemblées infaillibles. Comme je 'ai déjà écrit précédemment, vous auriez été monothélite en son temps, favorable à Ferrare Florence en son temps parce que vous vous limitez à compter le nombre d'évêques qui disent oui à telle ou telle chose... Ce n'est pas la démarche orthodoxe qui est de vérifier où la fidélité de la chose avec la foi des Pères et la foi de toujours et non pas de dire, la chose est vraie parce que mon évêque a dit...


11.Posté par justine le 18/02/2016 18:32
Après la critique des documents du Concile par le métropolite Athanase de Lemessos (Chypre) et de plusieurs théologiens grecs, dont le professeur Dimitrios Tselengidis, voici celle du métropolite Hiérotheos de Naupacte, lequel exprime, dans une lettre à l'Archévêque d'Athènes, son regret que les textes approuvés à Genève par les primats des Eglises locales, aient été rédigés sans consultation préalable des hiérarchies.
http://epomeni-tois-agiois-patrasi.blogspot.gr/2016/02/blog-post_17.html#more

Dans une première évaluation des textes - il exposera sa critique plus en détail lors de la prochaine réunion du Saint Synode de la Hiérarchie de l'Eglise de Grèce, prévue pour le 8-10 mars, ou le métropolite Germain d'Ilie doit présenter son rapport sur cette Synaxe des primats - il exprime ses réserves concernant plusieurs passages contradictoires du document sur la Relation de l'Eglise avec le reste du monde chrétien, notamment celui où il est question de reconnaitre "d'autres Eglises" en-dehors de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, c'est à dire de l'Eglise Orthodoxe, et où on donne à entendre que l'unité de l'Eglise indivisible aurait été perdue. Il demande par conséquent que ces passages contradictoires soient clarifiés et précisés conformément aux Saints Canons et à la Sainte Tradition orthodoxe.

Dans le document sur la Mission de l'Eglise dans le monde il relève entre autres des passages fortement marqués par l'anthropologie postpatristique zizoulienne (sans nommer expressément son auteur) et demande qu'ils soient éliminés du texte ou corrigés afin de sauvegarder la fidélité à la théologie et l'anthropologie orthodoxe.

Le métropolite Séraphim du Pirée de son côté a exprimé sa reserve contre l'avis des primats qu'il faut laisser "à chaque Eglise locale" la décision si oui ou non elle veut maintenir le calendrier pascal traditionnel. Il souligne que tout changement des Paschalia signifie transgression des décisions du 1er Saint Concile Ecuménique de Nicée, confirmées par le Quinisexte, et que selon les Saints Canons tout évêque ou prêtre qui célèbre Pâques avant ou en même temps que les Juifs est passible de déposition. Pour rappel: la date de Pâques canonique qui évite ces coincidences, est le premier dimanche qui suit la première pleine lune après l'équinoxe du printemps.

Il exprime aussi son regret que le Concile n'aie pas saisi l'occasion de guérir enfin la division au niveau liturgique qui règne en Orthodoxie du fait de l'introduction du calendrier grégorien par décision unilatérale et non pan-orthodoxe, omission que le métropolite caractérise comme "une grande faiblesse".
http://www.romfea.gr/katigories/10-apopseis/6518-peiraios-serafeim-to-imerologiako-zitima

La métropole du Pirée, soit dit en passant, organise une conférence théologique sur le Grand Concile qui aura lieu le 23 mars et à laquelle parleront plusieurs hiérarques et théologiens.

10.Posté par Vladimir.G: "Les formes que prend l’être historique de l’Église sont très variées ... Une forme historique de l’existence de l’Église en remplace une autre..." le 18/02/2016 17:08
Bien cher Daniel

St Cyprien de Carthage écrit "si quelqu'un n'est pas avec l'évêque, il n'est pas dans l'Église" (Lettre XVI). La prise de position unanime de plus de 300 évêques peut donc difficilement ne pas être prise en compte. Il s'agit là de la prise de position d'un concile local et elle s'impose en tout cas à tous les membres de cette église qui regroupe entre les 2/3 et les ¾ des Orthodoxes… Il est clair que ce sera aussi la position défendue par la délégation de cette Église au Concile panorthodoxe…

Sont d'ailleurs appelées "canoniques" les Églises qui sont reconnues par le plérôme de l'Orthodoxie, leurs autorités légitimes et les décisions qu'elles prennent légitimement dans le respect des règles canoniques…

Et pour ce qui est de l'interprétation des canons: "On sait que les canons ont été composés par l’Église à des époques et dans des circonstances différentes, le plus souvent dans le but de corriger des déviations de la vie ecclésiale ou en rapport avec de circonstances nouvelles de la vie de l’Église. Ainsi à leur naissance les canons étaient déterminés par la situation historique pour laquelle ils avaient été composés. Certains orthodoxes de tendance «libérale» en tirent la conclusion hâtive et erronée que les canons en général ne seraient plus «applicables», dans la mesure où les conditions de vie ont changé. Ils sont contrés par ceux qu’on peut désigner comme des zélateurs du formalisme canonique. Souvent peu informés de la théologie et de l’histoire de l’Église, ces derniers ne voient dans le canon que la lettre et tiennent pour «hérésie» toute tentative de discerner le sens derrière la lettre. A première vue, l’application des canons rencontre en effet de grandes difficultés. Quel rapport avec notre vie peuvent avoir certaines règles, celles par exemple du Concile de Carthage, traitant de la manière de partager les chaires épiscopales avec les évêques revenus de l’hérésie donatiste (règle 132 du Concile de Carthage)? Et cependant l’Église a solennellement confirmé à plusieurs reprises «l’indestructibilité et la pérennité des canons» (règle 1 du Septième Concile Œcuméniques, Concile in Trullo) et la promesse de fidélité aux canons fait partie du rite du serment épiscopal. En réalité la contradiction n’est qu’apparente et résulte d’un malentendu théologique. La principale erreur tant des «libéraux» que des «zélotes» tient en ce qu’ils voient dans les canons une loi de nature juridique, une règle administrative, applicable automatiquement, à condition de trouver le texte adéquat. Avec cette approche, les uns, lorsqu’ils trouvent un tel texte, cherchent à fonder sur lui leur position (qu’ils ont adoptée en réalité pour de tout autres raisons), tandis que les autres rejettent tout simplement les références aux canons, qui à leurs yeux sont un code de loi périmé.

Cependant les canons ne sont pas des documents juridiques, ni de simples règles administratives, à appliquer d’une manière purement formelle. Les canons renferment des indications sur la manière de réaliser et de manifester dans des circonstances déterminées l’essence éternelle et immuable de l’Église, et cette vérité éternelle exprimée dans les canons, peu importe que ce soit dans une situation historique tout autre, radicalement différente de la nôtre, constitue le contenu éternel et immuable des canons et fait d’eux une partie intégrante de la tradition de l’Église. «Les formes que prend l’être historique de l’Église sont très variées, écrit un canoniste orthodoxe, c’est une évidence qui se passe de démonstration pour toute personne un tant soit peu familière avec l’histoire de l’Église. Une forme historique de l’existence de l’Église en remplace une autre. Néanmoins malgré la diversité des formes historiques, on y trouve comme un noyau immuable. C’est l’enseignement dogmatique au sujet de l’Église, en d’autres l’Église elle-même. La vie ecclésiale ne peut adopter n’importe quelle forme, mais seulement celles qui correspondent à son essence, qui sont capables de refléter cette essence dans des circonstances historiques données» (George Florovski, « Sobornost’ » (Catholicité) dans The Church of God, Londres, 1934, p. 63.). Le canon est par conséquent précisément la mesure qui détermine la manière dont doit être réalisée la norme immuable de l’Église dans des circonstances historiques changeantes. Utiliser les canons signifie donc avant tout savoir trouver dans leur texte le noyau éternel, l’élément d’enseignement dogmatique au sujet de l’Église qu’ils renferment, pour ensuite actualiser sans cesse cet élément éternel dans la vie. Mais pour un tel usage des canons, comme d’ailleurs pour tout dans l’Église, il ne suffit pas d’une connaissance mécanique du Livre des règles, il faut un effort spirituel, car on ne peut détacher les canons de l’ensemble de la Tradition, comme le font souvent ceux qui en usent comme de règles juridiques absolues. La fidélité aux canons est la fidélité à la totalité de la Tradition, et cette fidélité, selon le père George Florovski, «ne signifie pas la fidélité à l’autorité extérieure du passé, mais un lien vivant avec la plénitude de l’expérience de l’Église. Les références à la Tradition ne sont pas seulement un argument historique et la Tradition ne se réduit pas à l’archéologie ecclésiastique.»

Ainsi ce n’est pas le texte nu des canons qui est la mesure de l’organisation ecclésiale, mais le témoignage au sujet de la Tradition qu’il renferme. Seule une telle conception des canons fournit un critère ecclésial objectif pour déterminer si tel ou tel canon est applicable ou non dans des circonstances données, elle seule nous enseigne la manière de les appliquer. Quand nous essayons de déterminer la norme canonique de notre organisation ecclésiale dans les circonstances où Dieu a voulu nous faire vivre, nous devons avant tout autre chose nous rappeler ce que l’Église a toujours et partout manifesté par son organisation externe, ce contenu essentiel qui est aussi ce que nous indiquent les canons."

Père Alexandre Schmemann Église et organisation ecclésiale p 2; Paris, 1949.

9.Posté par Daniel le 18/02/2016 10:04
Il y a un problème de définition dans le mot canonique. Est canonique ce qui est respecte les canons et non ce qui émane d'un synode d'évêque. Les évêques peuvent décider à l'unanimité de célébrer des mariages homosexuels, cela ne sera pas canonique pour autant. La source de la canonicité est dans les canons eux-mêmes et non dans un synode quelconque.

8.Posté par Vladimir.G: le débat sur l''''organisation de la Diaspora orthodoxe continue et continuera probablement après le Concile le 17/02/2016 22:47
Dans un article paru le 12 février sur bogoslov.ru*, le père Alexandre Siniakov, recteur du séminaire orthodoxe d'Épinay sur Seine, propose que, pour "faciliter le travail des Assemblées épiscopales," ainsi qu'il est demandé dans la conclusion du projet de document soumis au Concile, les présidence de ces Assemblées ne soient plus dévolues aux représentant locaux du patriarcat de Constantinople mais donne lieu à une élection ou à une permutation régulière. Cette proposition avait été faite par les représentants de l'Église russe en réunion préconciliaire mais n'avait pas rallié le consensus et c'est le système que nous connaissons qui a finalement été adopté. Le père Alexandre cite l'exemple de la SCOBA en Amériques, qui avait effectivement adopté un système de présidence tournante, mais cet exemple n'est plus d'actualité car la SCOBA a été dissoute en mais 2010 et remplacée par "l'Assembly of Canonical Orthodox Bishops of North and Central America", dont le président est le représentant de Constantinople es qualité...

En fait, comme je l'écris dans mon commentaire 1, "les objectifs de cette organisation "transitoire" semblent contradictoires: pour le patriarcat de Constantinople elle permet de maintenir son autorité, puisque les Conférences sont présidées par ses représentants, alors que pour les tenants de la création d'Eglises autocéphales locales les Conférences sont les embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes…" Ainsi le débat continue et continuera probablement après le Concile.

* http://www.bogoslov.ru/text/4847123.html

7.Posté par Daniel le 17/02/2016 22:34
Message 8

J'imiginais mal les évêques russes, peu réputés pour leur indépendance, remettre en cause un document signé par le patriarche... Reste de mentalité soviétique au garde-à-vous. En tout acs, en Grèce, ça bouge et les contestatires s'organisent, à Chypre aussi... Je suis curieux ce que cela va donner en Géorgie et Bulgarie.

6.Posté par Vladimir.G: UNE PRISE DE POSITION CANONIQUE le 17/02/2016 12:59
UNE PRISE DE POSITION CANONIQUE

Le métropolite de Volokolamsk Hilarion a fait le point du Concile épiscopal de l'Église russe le 3 février dernier et a parlé en particulier des préparatifs de la prochaine session du Concile panorthodoxe.

Il a précisée que "les textes préparés (pour le Concile panorthodoxe) ont été distribués aux participants du Concile épiscopal et, dans les décisions du Concile, il est dit: "Les membres du Concile épiscopal témoignent que, dans leur forme actuelle, les projets de documents du saint et grand Concile ne contreviennent pas à la pureté de la foi orthodoxe, et ne violent pas la tradition canonique de l'Eglise."

Le métropolite a aussi insisté sur la nécessité de l'unanimité des Églises pour toutes les décisions du Concile: "si l'une des églises, pour une raison quelconque, ne peut pas ou ne veut pas participer, alors ce ne sera pas un Concile panorthodoxe mais, au mieux, un Concile interorthodoxe..." Et il a parlé des efforts entrepris pour trouver une solution à lacrise enter Antioche et Jérusalem.
http://www.pravmir.ru/mitropolit-ilarion-o-podgotovke-k-predstoyashhemu-vsepravoslavnomu-soboru-video/

Voilà une décision importante puisqu'elle engage canoniquement la plus importante des Églises orthodoxes. Cela devrait mettre un frein à certaines attaques, au demeurant assez isolées…

5.Posté par Vladimir.G: "Nous prions pour que les chrétiens œuvrent en commun afin que le jour soit proche où le Seigneur comblera l’espoir des Églises orthodoxes : Un seul troupeau, un seul berger (Jn 10, 16)." le 15/02/2016 20:47
A propos des documents du Concile Panorthodoxe: LES RELATIONS DE L’EGLISE ORTHODOXE AVEC L’ENSEMBLE DU MONDE CHRETIEN. (https://mospat.ru/fr/2016/01/28/news127362/ )

Ce document a suscité quelques réactions et je pense donc intéressant d'en proposer une analyse.

UNE POSITION D'EQUILIBRE

Il apparait au premier abord que ce document garde une position d'équilibre entre les extrêmes et de ce fait se trouve attaqué de deux côtés: du coté "inclusiviste"(*), Antoine Arjakovsky voudrait aller plus loin dans l'ouverture en suivant le concile de Florence (1) alors que le côté "exclusiviste", nettement plus virulent, attaque toutes les ouvertures vers les autres confessions (2). Mais en fait le document confirme l’engagement des orthodoxes en faveur du dialogue œcuménique, tout en donnant des gages aux courants conservateurs, et penche plutôt vers un modèles ecclésiologique d'ouverture.

(*) Pour les théologiens orthodoxes "l'inclusivisme" reconnait une grâce incomplète chez les autres confessions chrétiennes alors que l'exclusivisme ne leur en reconnait aucune, réservant l'exclusivité de la grâce aux Eglise orthodoxes canoniques…

Ce document prend la suite de deux documents adoptés en 1986 sur "Les dialogues bilatéraux" et "le Conseil Œcuménique des Eglise (COE)", dont on voit le schéma dans le plan du nouveau document, mais il a été revu lors de la première réunion de la "Commission interorthodoxe spéciale pour la préparation du Concile panorthodoxe" (30 septembre - 3 octobre 2014 à Chambésy (3)) crée par décision de la synaxe des primats de mars 2104 (4). Le communiqué de l'Église russe dit à ce sujet "La Commission a révisé les projets de documents du Concile panorthodoxe adoptés en 1986, lors de la III Conférence préconciliaire panorthodoxe, sur la question des relations interchrétiennes, en tenant compte des changements significatifs qui ont eu lieu durant les dernières décennies au sein de nombreuses dénominations protestantes" (5) et on peut clairement y voir l'influence des «Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie», adoptés en 2000 par son Concile épiscopal de l'Église russe.(6)

Le document affirme (art, 1): L’Eglise Orthodoxe, étant l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique, croit fermement, dans sa conscience ecclésiale profonde, qu’elle occupe une place prépondérante pour la promotion de l’unité des chrétiens dans le monde d’aujourd’hui." Après l'affirmation canonique exclusiviste arrive la confirmation de la doctrine de "l'œcuménisme orthodoxe" dont il a souvent été question sur ce blog (7) et qui est confirmée dans les points 2, 3 et surtout 4: "L’Eglise orthodoxe qui prie sans cesse « pour l’union de tous », a toujours cultivé le dialogue avec ceux qui se sont séparées d’elle... Ainsi donc, la participation orthodoxe au Mouvement œcuménique ne va aucunement à l’encontre de la nature et de l’histoire de l’Eglise orthodoxe, mais constitue l’expression conséquente de la foi et tradition apostolique dans des conditions historiques nouvelles."

Le point 6 reprend le même équilibre: "D’après la nature ontologique de l’Eglise, son unité ne peut pas être compromise. L’Eglise orthodoxe reconnaît l’existence historique d’autres églises et confessions chrétiennes ne se trouvant pas en communion avec elle, mais croit aussi que les relations qu’elle entretient avec ces dernières doivent se fonder sur une clarification, le plus rapidement et le plus objectivement possible, de toute la question de l’ecclésiologie et, plus particulièrement de l’enseignement général que celles-ci professent sur les sacrements, la grâce, le sacerdoce et la succession apostolique. Ainsi, elle est favorablement disposée, tant pour des raisons théologiques que pastorales, à prendre part à tout dialogue théologique avec différentes Eglises et Confessions chrétiennes et plus généralement, à participer au Mouvement œcuménique contemporain…"

LES DIALOGUES THEOLOGIQUES

Après avoir souligné que "toutes les saintes Églises orthodoxes locales participent activement aujourd’hui aux dialogues théologiques officiels, et la majorité d’entre elles à différents organismes inter-chrétiens bilatéraux et multilatéraux, et prennent part à différents organismes nationaux, régionaux ou internationaux ; cela malgré la crise profonde que traverse le Mouvement œcuménique," le document parle en détails des dialogues théologiques qui "visent à trouver une solution aux divergences théologiques héritées du passé ou à celles qui ont pu apparaître récemment et à rechercher les éléments communs de la foi chrétienne" (art 11) et où "le but poursuivi par tous est le même : le rétablissement final de l’unité dans la vraie foi et dans l’amour" (art.12), dont il entrevoit une issue positive: "La décision panorthodoxe, au cas où un dialogue théologique s’achèverait avec succès, de rétablir la communion ecclésiale doit pouvoir se fonder sur l’unanimité de toutes les Églises orthodoxes locales." (art. 15)

LE COE ET LA COMMISSION « FOI ET CONSTITUTION»

Il en vient ensuite au Conseil œcuménique des Églises (COE): "Certaines Églises orthodoxes ont été membres fondateurs de ce Conseil, et par la suite, toutes les Églises orthodoxes locales en sont devenues membres." Mais "les Églises orthodoxes de Géorgie et de Bulgarie se sont retirées du Conseil Œcuménique des Églises … et, de ce fait, elles ne participent pas aux activités interchrétiennes menées par le Conseil Œcuménique des Églises et d’autres organismes interchrétiens." (Art. 16) Ey il souligne que les demandes formulées par la Conférence interorthodoxe de Thessalonique (1998) ont été satisfaites. (Art 17.) L'article 18 souligne que "l’Église orthodoxe … tout en participant au COE, n’accepte absolument pas l’idée de l’égalité des confessions et ne peut concevoir l’unité de l’Église comme un compromis interconfessionnel. Dans cet esprit, l’unité recherchée dans le COE ne peut être simplement le produit d’accords théologiques, mais aussi celui de l’unité de la foi de l’Église orthodoxe telle que vécue et préservée mystérieusement dans l’Église". Et l,article 18 rappelle que "Le but poursuivi par le Conseil œcuménique des Églises n’est pas de négocier l’union des Églises, ce qui ne peut être le fait que des Églises elles-mêmes, sur leur propre initiative ; il s’agit plutôt de créer un contact vivant entre les Églises et de stimuler l’étude et la discussion des problèmes touchant à l’unité chrétienne (Déclaration de Toronto, 1950, § 2)."

L'article 21 affirme que "L’Eglise orthodoxe souhaite renforcer l’œuvre de la commission « Foi et Constitution» et suit avec un vif intérêt l’apport théologique de celle-ci réalisé à ce jour. Elle évalue positivement les textes théologiques édités par celle-ci, la contribution estimable de théologiens orthodoxes, ce qui représente une étape importante dans le Mouvement œcuménique vers le rapprochement des Eglises. Toutefois, l’Eglise orthodoxe garde des réserves en ce qui concerne des points capitaux liés à la foi et à l’ordre." Et l'article 22 condamne "toute tentative de division de l’unité de l’Eglise, de la part de personnes ou de groupes, sous prétexte d’une présumée défense de la pure Orthodoxie..."

UN SEUL TROUPEAU, UN SEUL BERGER

Après avoir exclu "tout acte de prosélytisme ou d’autre action d’antagonisme confessionnel provocante (art 23) et soulignée que "le mouvement pour la restauration de l’unité des chrétiens prend des formes nouvelles pour répondre à des situations nouvelles et faire face aux défis nouveaux du monde actuel. Il est indispensable que l’Eglise orthodoxe continue d’apporter son témoignage au monde chrétien divisé sur la base de la tradition apostolique et de sa foi," (art 24) le document conclu: "Nous prions pour que les chrétiens œuvrent en commun afin que le jour soit proche où le Seigneur comblera l’espoir des Églises orthodoxes : Un seul troupeau, un seul berger (Jn 10, 16)."



(1) cf. https://www.youtube.com/watch?v=cG9xotvBX14&feature=youtu.be
(2) cf. Métropolite Athanase de Lemessos traduit par Justine sur http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-12-fevrier-rencontre-a-Cuba-du-patriarche-Cyrille-avec-le-pape-Francois_a4610.html?com#com_4925662 commentaire 28
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Fin-de-la-reunion-de-la-Commission-interorthodoxe-speciale-pour-la-preparation-du-concile-panorthodoxe_a3982.html
(4) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Message-de-la-synaxe-des-primats-des-Eglises-orthodoxes_a3742.html
(5) mospat.ru04/10/2014
(6) http://orthodoxeurope.org/page/7/5/2.aspx
(7) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LES-DIVISIONS-ORTHODOXES-SUR-L-OECUMENISME_a4530.html, http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/OEcumenisme-orthodoxe-et-vocabulaire_a3728.html

4.Posté par OLTR - WEB-MASTER le 13/02/2016 22:48
Au sujet du Concile, on nous signale que sur le blog personnel du représentant du Patriarcat œcuménique auprès du COE, l'Archevêque Job de Telmessos, figure un article intitulé "En route vers le Concile".

Monseigneur Job de Telmessos faisait partie, avec le métropolite de France Emmanuel, l’archimandrite Bartholomée (Samaras), l’archevêque d’Amérique Démétrios, de la délégation du Patriarcat de Constantinople, lors de la récente Synaxe des primats des Églises orthodoxes à Genève-Chambésy. A ce titre, cet article constitue un témoignage qu'il nous paraissait intéressant de partager sur le thème de la préparation de ce concile auquel le président de l'OLTR consacre son éditorial de février 2016.

Rappel de la liste des participants:
http://orthodoxie.com/liste-des-participants-a-la-synaxe-des-primats-des-eglises-orthodoxes-a-geneve-chambesy-et-compte-rendu-succinct-de-la-premiere-journee/

3.Posté par Gueorguy le 08/02/2016 23:37
Une information importante est rappelée, fort à propos,

“…S.S. le patriarche de Constantinople Bartholomée a, entre autres, salué la présence à la Réunion de S.B. le métropolite de Kiev Onuphre que, selon les paroles de Sa Sainteté, toutes les Églises orthodoxes reconnaissent en tant que seul primat canonique de l’Église orthodoxe d’Ukraine. »

2.Posté par Marie Genko le 05/02/2016 10:26
Cher Daniel,

Merci pour vos gentilles paroles.
Contrairement à ce qui nous est demandé dans l'Evangile, je suis incapable de me détacher de ma famille.
Et nous aurons très bientôt nos 12ème et 13ème petits enfants.
Comme je l'écris ci-dessus, j'ai profondément conscience que les temps de tempête se sont à nouveau levés sur notre malheureux continent.
Je me laisse absorber par la désastreuse politique de notre malheureux pays et je suis incapable de détacher mon esprit de l'étendue des dégâts spirituels et humains que nous pouvons constater autour de nous.
Depuis la Révolution française, les Droits de l'Homme, la Démocratie, les Lumières, bref toutes ces notions forgées par des esprits orgueilleux, se sont efforcées de remplacer le Christ dans le cœur des Occidentaux.
La rigidité et l'approche hérétique, je vous le concède, de l'enseignement catholique romain a achevé de vider les églises de France.
Mais nous sommes aujourd'hui parvenus à la croisée des chemins:
Soit la Vérité du message évangélique saura toucher les cœurs endurcis.
Soit la barbarie la plus primitive décimera nos enfants et nous en porterons la responsabilité.

Je pense que le monde catholique en est certainement très conscient.

Voilà pourquoi, lorsque le Pape François prêche plus d'humanité dans la pastorale et parle du principe conciliaire dans l'Eglise, je me prends à espérer en un possible rapprochement.
Voilà pourquoi j'aurais aimé voir au programme du grand Concile pan orthodoxe la condamnation sans appel de la nouvelle idéologie occidentale.
Cette idéologie de l'Homme qui se croit arbitre en toutes choses!
Cette redoutable idéologie qui libère en nous nos instincts les plus primitifs et qui cautionne une totale liberté des mœurs hétéro et homosexuelles.

Notre France est un si doux pays et je pleure de le voir livré chaque jour davantage aux fils de la Révolution de 1789 qui s'efforcent de la détruire dans une idéologie internationaliste et suicidaire.

Vous écrivez que le Pape François est loin d'avoir retrouvé l'Orthodoxie.
Mais comment un homme de bonne volonté, et le Pape François est indiscutablement un homme de Foi et de bonne volonté, comment ne pleure-t-il pas lui aussi sur l'étendue de la catastrophe qui menace notre monde?
Pourquoi les patriarches orthodoxes, en signe de fraternité, ne l'ont-ils pas invité à notre futur concile ?

Le temps n'est plus aux vaines querelles.
Le temps est venu de sauver tous ensemble le navire du Christ qui se débat sur une mer démontée.

1.Posté par Daniel le 05/02/2016 01:41
@ Marie Genko

Je me demandais où vous aviez disparu... Peut-être au Vatican... Mais non, je vous retrouve avec plaisir... En revanche, le pape François est loin d'avoir retrouvé l'orthodoxie...

0.Posté par Marie Genko le 04/02/2016 21:28
Un immense merci aux modérateurs d'avoir publié l'éditorial de février de l'OLTR.

Cette communication est très importante pour tous les fidèles en Diaspora.
Merci aussi à Vladimir pour son intéressante analyse et sa réflexion au sujet de ce grand Concile en préparation.

Comme l'écrit Séraphin Rehbinder, les Orthodoxes en Diaspora entretiennent d'excellentes relations entre eux, et cela pour la plus grande joie des fidèles.

Je remarque que Vladimir parle de deux visions assez différentes de l'organisation de la Diaspora orthodoxe. Je le cite ci-dessous:

"Mais les objectifs de cette organisation "transitoire" semblent toujours prêter à discussion:
pour le patriarcat de Constantinople elle permet d'affirmer son autorité, puisque les Conférences sont présidées par ses représentants, alors que pour les tenants de la création d'Eglises autocéphales locales les "Conférences" sont les embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes et l'autorité de chacune des Églises locales sur ses diocèses en Diaspora est explicitement confirmée…"

Nous vivons dans des temps troublés. Des temps de guerre et de tempête...Et plus que jamais le témoignage de la Parole du Christ doit briller de tout son éclat dans ce monde de chaos.
Si nous ne parvenons pas à nous convertir nous mêmes et à réaliser l'Unité du monde chrétien, nos enfants payeront le prix de nos fautes.

A quoi bon discuter des embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes, alors que l'Eglise Locale en Europe occidentale devrait être soumise au Pape François à Rome...
Que les fidèles en diaspora restent attachés à leur Eglise mère, cela tombe sous le sens.
Mais ne devons-nous pas aussi souhaiter le réveil de la foi en Occident?
Quelle joie ce serait de pouvoir communier à la même table que nos frères catholiques, dans leurs églises revenues à leur Orthodoxie première!
Mon souhait est en conséquence que les assemblées des évêques de la diaspora soient dans un futur, aussi proche que possible, présidées par le représentant du Primus inter pares, je veux parler du représentant de l'évêque de Rome.

-1.Posté par Vladimir.G: à propos des documents du Concile Panorthodoxe: la Diaspora orthodoxe le 04/02/2016 12:36
A propos des documents du Concile Panorthodoxe: la Diaspora orthodoxe

Maintenant que les documents préparés pour le Concile panorthodoxe sont rendus publiques grâce à l'Église russe (https://mospat.ru/fr/category/documents/), nous avons la possibilité de les étudier pour de bons. Il est en effet évident que ce Concile sera historique et que les documents qu'il proclamera fixeront des lignes de conduite pour tous les Orthodoxes. Grâce à la règle du consensus, il est peu probable qu'il y ait des refus de réception - la grande majorité des fidèles suivra ses prélats et adoptera ces règles qui, de fait, ne font que fixer ce qui se pratique déjà actuellement…

Le procès en non-représentativité fait dans les milieux fondamentalistes est clairement un faux procès: dans les Conciles œcuméniques aussi tous les évêques n'étaient pas présents individuellement et se faisaient représenter et le décompte de voix ne se faisait pas en nombre de sièges représentés. Ainsi par exemple le pape de Rome et les évêques occidentaux étaient représentés par des légats au concile de 879/880 et au Pseudo-Concile de Florence-Ferrare St Marc représentait sa métropole d'Ephèse ainsi que les patriarches de Jérusalem, d'Antioche et d'Alexandrie et ce sont donc ces trois juridictions qui ne signèrent pas avec St Marc ...

La situation ici sera très similaire: tous les évêques des Églises où ils sont moins de 24 seront présents personnellement et pour les autres Églises, ils seront tous représentés par la délégation de leur Église. La position de ces délégations sera arrêtée selon la procédure interne de chaque Église: ainsi le patriarcat de Moscou a réuni tous ses 354 prélats en concile local et la discussion des documents adoptés pour le Concile panorthodoxe est à l'ordre du jour. Il est donc certain que la délégation qui les représentera effectivement en Crête en juin prochain représentera leur point de vue commun…

Il semble intéressant de faire une analyse de chacun des documents publiés et je propose de commencer par la diaspora, car il nous intéresse au premier chef!

LES DEUX DOCUMENTS SUR LA DIASPORA
(IVe Conférence panorthodoxe préconciliaire, juin 2009, https://mospat.ru/fr/2016/01/30/news127483/ et https://mospat.ru/fr/2016/01/30/news127481/)

Les dispositions de ces documents étaient déjà largement connues et commentées et, de fait, ils ne font qu'entériner et préciser la situation qui existe sur le terrain:

- Ils fixent d'abord la notion même de Diaspora orthodoxe, qui s'écrit donc avec un D majuscule, mais n'en donnent pas de nouvelle définition. On peut donc se référer à celle de l'Archevêque de Bruxelles Basile (Krivochéine) en 1976: "des orthodoxes habitant en dispersion (diaspora), i.e. hors des frontières canoniques des Églises autocéphales, telles qu’elles furent établies tout au long de l’histoire. (Lettre au métropolite Juvénal de Toula, 1976, In "Messager de l'Église orthodoxe russe" No 25, juin 2014, "Éditions Sainte-Geneviève")

- Les documents ne tranchent pas entre les deux positions opposées de Moscou et de Constantinople (pour plus de détails sur ces deux position voir http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Comprendre-l-ordre-du-jour-du-Concile_a4602.html): "il n’est pas possible, pour des raisons historiques et pastorales, de passer immédiatement à l’ordre canonique strict de l’Eglise sur cette question, c’est-à-dire qu’il y ait un seul évêque dans un même lieu," souligne le texte qui propose donc cette "situation transitoire qui préparera le terrain pour une solution strictement canonique du problème." C'est la création (ou établissement) des « Assemblées Episcopales » par région "réunissant tous les évêques reconnus canoniques de cette région, qui continueront à être soumis aux mêmes juridictions canoniques qu’aujourd’hui." Le "Règlement de fonctionnement des Assemblées épiscopales dans la Diaspora orthodoxe" (ibid.) en définit le fonctionnement avec précision.

Ces "Conférences épiscopales" sont inspirées des exemples préexistants (SCOBA en Amérique du Nord, 1960, "Comité inter-épiscopal orthodoxe permanent en France", 1967, transformé en "Assemblée des Evêques Orthodoxes de France" en 1997) et leur mise en place effective dans 12 régions (il ne semble pas y en avoir dans les pays scandinaves, par contre celle d'Amérique du nord s'est divisée entre Canada et USA) montre que cette approche est bien reçue. Mais les objectifs de cette organisation "transitoire" semblent toujours prêter à discussion: pour le patriarcat de Constantinople elle permet d'affirmer son autorité, puisque les Conférences sont présidées par ses représentants, alors que pour les tenants de la création d'Eglises autocéphales locales les "Conférences" sont les embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes et l'autorité de chacune des Églises locales sur ses diocèses en Diaspora est explicitement confirmée… Le côté "transitoire" de ces dispositions semble appelé à durer comme l'affirme le patriarche Cyrile en déclarant le 2 février 2016 devant le Concile épiscopal de l'Église russe que les "Conférences épiscopales démontrent d'une part de façon visible l'unité de l'Eglise orthodoxe, et d'autre part confirment le droit naturel de chacune des Églises locales d'assurer la pastorale de leur troupeau dans la diaspora; l'expérience qu'elles ont accumulé montre qu'aucune nouvelle décision conciliaires ne s'impose plus sur ce sujet et le fonctionnement actuel des Conférences épiscopales doit être préservée dans l'avenir." (In "Доклад Патриарха Кирилла на Архиерейском Соборе Русской Православной Церкви 2 февраля 2016 года", https://mospat.ru/ru/2016/02/02/news127774/, traduction VG.)

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