Le 23 novembre 2011, un concert du Chœur synodal de Moscou a été donné à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle sous la direction d’A. Pouzakov, artiste émérite de Russie. Le programme, intitulé « La musique spirituelle russe à travers cinq siècles » comportait des pièces de chant neumatique ainsi que des œuvres contemporaines, comme celles du métropolite Hilarion (Alfeyev). Le curé de la cathédrale, José Maria Fernandes et le recteur de la paroisse de la Nativité-du-Christ de Madrid, le père André Kordotchkine, ont présenté l’évènement à l’auditoire. « Les voix du Chœur synodal de Moscou se font entendre pour la première fois au sein de ces murs bénis par la présence des reliques de l’apôtre saint Jacques de Zébédée...Suite MOSPAT

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 25 Novembre 2011 à 16:12 | 9 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Marie Genko le 28/11/2011 00:26
Voici le passionnant témoignage d'une personne qui a assisté à ce concert:

"Je voudrais revenir sur un évènement passé un peu inaperçu, le concert du chœur synodal à St Jacques de Compostelle en Galicie le 23 Novembre dernier. Ce concert, organisé dans le cadre des années croisées Russie-Espagne, a été le point d’orgue d’une rencontre russo-espagnole sur le thème de la famille. Cette conférence, organisée conjointement par la Fondation « Familias Mundi » et l’Université de Santiago de Compostella et l’Université d’Etat Humanitaire Russe de Moscou (РГГУ), a regroupé pendant trois jours une cinquantaine de professeurs et d’universitaires venant de diverses universités russes et espagnoles pour un échange d’une très grande richesse sur un sujet d’extrême actualité.
La cathédrale de St Jacques de Compostelle et les reliques de l’apôtre Saint Jacques sont le lieu d’un important pèlerinage catholique très ancien et toujours vivace en terre éminemment catholique et l’arrivée d’un chœur russe orthodoxe en ces lieux a été un évènement exceptionnel et historique. Plus de 1500 invitations ont été distribuées gratuitement et la cathédrale était remplie. Le recueillement était total et aucun bruit n’est venu perturber la forte impression de n’être plus sur terre pendant toute la durée du concert. A l’issue du concert l’enthousiasme était à la mesure de l’évènement c’est debout que le public a reçu les souhaits de longue vie (многая лета) entonnés par le père André Kordotchkine du diocèse de Chersonèse, venu de Madrid et le chœur.
A. Moussine-Pouchkine

2.Posté par hiéromoine Nicolas le 28/11/2011 11:31
Permettez une digression à l'occasion d'un détail qui a tout de même son importance. Pourrait-on éviter cette absurde tournure de phrase : terre de ... (d'islam, de chrétienté, terre catholique, protestante, bouddhiste ...) Pour des chrétiens orthodoxes, c'est un abus de langage et une erreur dogmatique. La Terre appartient à Dieu et il l'attribue ou permet qu'elle soit attribuée à qui il veut. La terre de Russie n'est pas de soi orthodoxe. Ce sont les orthodoxes natifs de Russie qui, par leur authenticité accomplissent leur patrie dans sa vocation d'image de la seule Terre que les Chrétiens connaissent et à laquelle ils aspirent : le Royaume des Cieux.
Mais cette tournure de phrase est aussi une absurdité historique : Comment qualifier l'Egypte ? Terre des pharaons, terre des Juifs, terre des chrétiens, patrie des moines, terre des coptes, de l'Islam ? L'Histoire mouvante façonne et déforme sans cesse la géographie.
Personne n'est propriétaire de la Terre. Personne non plus n'est propriétaire sur la terre. Illustration :

C.S. Lewis, Tactique du Diable, Lettres d'un vétéran de la tentation à un novice, Ed. Empreinte, p. 96-98.
Lettre XXI : De Screwtape à Wormwood : "En général il faut encourager le sens de la propriété chez les hommes. En fait, ils sont toujours en train de revendiquer tel ou tel droit de propriété , ce qui semble aussi bizarre au Ciel qu'à l'enfer. Mais il faut les laisser faire. ... Ce sens de la propriété, nous ne le produisons pas seulement (nous les démons) par l'orgueil mais aussi par la confusion. Nous enseignons aux hommes à ne pas tenir compte des sens différents du pronom personnel - de ses nuances et de cette gradation dans le sens si l'on va par exemple de "mes bottes" en passant par "mon chien", "mon serviteur", "ma femme", "mon père", "mon maître", "mon pays" jusqu'à "mon Dieu" ... Nous avons appris aux hommes à dire "mon Dieu" en donnant au pronom un sens très proche de celui qu'il a dans "mes bottes", c'est-à-dire "le Dieu sur lequel j'ai acquis des droits grâce à mes mérites exceptionnels ... et que je mets à mon service."

Et le comique de l'histoire c'est que le mot "mien" dans son sens possessif ne peut être prononcé par aucun être humain à l'égard de quoi que ce soit. En fin de compte, ce sera soit notre père infernal soit le Dieu du Ciel qui pourra appeler "sien" chaque chose et surtout chaque homme qui aura existé. ... Pour le moment le Dieu du Ciel appelle "sien" tout ce qui existe pour la raison pédantesque et légaliste qu'il en est le créateur. Notre père infernal espère cependant qu'à la fin, il pourra appeler toutes choses "siennes" pour la raison plus réaliste et dynamique qu'il en a fait la conquête."
Pour une meilleure compréhension, j'ai introduit une ou deux précisions mineures. Un livre à lire ou relire de toute urgence en ces temps moroses : Castigat ridendo mores.

3.Posté par Marie Genko le 28/11/2011 14:19
Cher Père Nicolas,

Bénissez-moi, mon Père.
Permettez-moi de m'adresser à votre compétence et à votre savoir, car je comprends, et ne comprends pas à la fois, votre propos ci-dessus!

Je m'explique:

Nous avons tous besoin de l'Eglise.
Notre Eglise obéit à des règles qui ont été fixées par les Saints Pères de notre Eglise.
Notre Eglise s'est toujours construite localement dans sa pratique, ses habitudes et son rite.
Cette construction s'est faite, tout d'abord autour de son évêque, et ensuite sur un territoire patriarcal
donné, défini par le consensus des évêques et des Pères de l'Eglise.

Cette notion de territoire patriarcal n'a pas été une invention fortuite!!!

Elle correspond, autant que je sois capable d'en juger, à un besoin profond.
Et c'est la raison de l'existence de ces patriarcats qui nous induit à parler d'une terre patriarcale de Constantinople de Rome ou d'Alexandrie, ou comme dans le message ci-dessus, d'une terre éminamment catholique.

Il est indénialbe que l'ancien patriarcat latin de Rome est riche de sa propre culture et que nous ne pouvons pas l'ignorer, même si nous déplorons l'ajout de dogmes que cette Eglise latine a ajouté à sa Foi!
Dogmes qui n'ont jamais été acceptés par les autres patriarcats orthodoxes et qui nous séparent aujourd'hui de nos frères latins!

Mais devons-nous pour autant faire table rase de l'organisation de l'Eglise primitive?
N'est-ce pas au contraire la confiance que nous témoignons aux Saint Fondateurs de notre Eglise qui nous pousse à suivre les règles et à respecter les territoires, qu'ils ont fixées pour notre plus grand bien?

Je comprends que les peuples et leurs civilisations respectives, évoluent au fil des siècles!
Je ne peux que vous suivre lorsque vous écrivez que nous ne possédons rien et que Seul Dieu décide de notre destin.

Mais devons-nous à cause des temps troubles que nous vivons, temps troubles qui persistent début le début de l'Histoire humaine, nier toute légitimité à ce qui a été établi par la sagesse de nos anciens?

Pour moi, comme pour beaucoup d'entre nous, nous nous trouvons en Occident sur une terre attribuée depuis le tout début de l'Histoire du Christianisme au Patriarche de Rome.

Respecter le territoire canonique me semble bien éloigné de l'exemple que vous donnez ci-dessus, lorsque vous écrivez:

"Ce sens de la propriété, nous ne le produisons pas seulement (nous les démons) par l'orgueil mais aussi par la confusion. Nous enseignons aux hommes à ne pas tenir compte des sens différents du pronom personnel - de ses nuances et de cette gradation dans le sens si l'on va par exemple de "mes bottes" en passant par "mon chien", "mon serviteur", "ma femme", "mon père", "mon maître", "mon pays" jusqu'à "mon Dieu" ... Nous avons appris aux hommes à dire "mon Dieu" en donnant au pronom un sens très proche de celui qu'il a dans "mes bottes", c'est-à-dire "le Dieu sur lequel j'ai acquis des droits grâce à mes mérites exceptionnels ... et que je mets à mon service."

Mais peut-être ai-je mal saisi votre pensée?
Dans ce cas je compte sur votre patience pour bien vouloir m'éclairer.

Avec tout mon respect et ma reconnaissance Marie





4.Posté par T. Schakhovskoy le 28/11/2011 14:47
Bravo et merci, mon Père, très drôle, ce texte... pour ajouter un (mon) petit caillou à votre contribution, je ferai remarquer que le français est particulièrement "possessif". Par exemple, aucun Italien ou Anglais ne dira "je vais prendre mon bain, ou ma douche" (la mia doccia ? My shower ? tsssss, shocking !), voire "mon train"... en russe, c'est encore plus marqué, et cela n'a rien à voir avec 1917.. à quand une thèse de psychologie sur ce thème ?

5.Posté par vladimir le 28/11/2011 16:33
Excellente remarque chère T...
Toutefois le texte cité par le père Nicolas s'applique totalement en russe, de "mes bottes" en passant par "mon chien", "mon serviteur", "ma femme", "mon père", "mon maître", "mon pays" jusqu'à "mon Dieu"...

Et pour le fonds, il est curieux de remarquer comment le même terme, "en terre éminemment catholique" peut être perçu de façons différentes suivant les personnes:

- A. Moussine-Pouchkine lui donne le sens de "pays de tradition ou culture éminemment catholique"
- Le père Nicolas l'interprète comme "terrain appartenant aux Catholiques"
- Et Marie Genko parle en fait du "territoire canonique de l'Eglise catholique romaine"

Chacun peut ensuite développer des discours parallèles … et intéressants!

6.Posté par hiéromoine Nicolas le 29/11/2011 09:44
@ T. Schakhovskoy.
Je ne suis pas grammairien mais il me semble que dans les expressions "mon bain, ma douche" le possessif est détourné de son sens ordinaire. Il n'est pas question de la douche qui m'appartient, mais de la douche à laquelle je serai personnellement exposé. De même "mon train" ne signifie pas tant le train qui m'appartient où sur lequel j'ai acquis des droits par l'achat du billet, mais le train qui doit me prendre pour m'emmener là où je le souhaite. Par un curieux retournement de sens, dans les expressions que vous mentionnez, le possessif se fait réflexif et met moins en valeur la personne comme sujet que comme objet. Il s'agit là probablement d'une intuition de la langue française qui rend compte de l'expérience que faisaient déjà les Pères : l'ambiguité du possessif . Nous devenons objets de ce que nous possédons. Avec son corollaire : nous ne possédons vraiment que ce que nous avons offert. Mais çà, c'est déjà dans l'Evangile.
@Marie
J'ai répondu longuement hier à votre objection, mais j'ai du mal à expédier mes messages en cliquant sur le bouton "Proposer". Je ne sais pourquoi. Pour le résumer : je faisais remarquer, comme l'a fait Vladimir, qu'il ne fallait pas confondre Propriété du territoire et Juridiction. Ce sont deux choses qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Quant à votre obsession du patriarcat romain, je vous ferai remarquer pour la n!eme fois a) qu'il est en déshérence en raison de l'éloignement de la foi de ceux qui prétendent aujourd'hui le représenter et que, stricto sensu, il n'est pas d'église "catholique" qui ferait nombre avec l'Eglise orthodoxe b) que ce "patriarcat" n'existe même plus pour les catholiques eux-mêmes puisque le pape actuel a fait supprimer récemment "Patriarche d'occident" de ses titulatures possibles, probablement pour mettre en relief une prétention à la juridiction universelle à laquelle nous sommes plus que rétifs.
Comme ces choses vous sont serinées depuis des années et que vous ne parvenez pas à les entendre, je n'espère pas y réussi ce coup ci, même si je vous dis, comme chaque fois, que ces rappels doivent être exposés à l'extérieur avec prudence et ne doivent pas altérer la charité que l'on doit à tout homme, ni la reconnaissance du fait que, si les catholiques ne jouissent pas de la grâce sacramentelle (qui les constituerait de facto comme une seconde église au sens plein du terme), il n'en bénéficient pas moins de la grâce habituelle que Dieu accorde à tous ceux qui le cherchent pour qu'ils progressent vers la plénitude de l'Orthodoxie.

7.Posté par Daniel Fabre le 29/11/2011 10:00
pour le père hiéromoine Nicolas, je dirais que le mot mien ou mienne n'est pas obligatoirement possessif...mais peut-être distinctif... si je dis mon épouse, ce n'est pas qu'elle m'appartienne, ou mes enfants, mais parmi les épousées présentes c'est de celle-ci que je suis l'époux et parmi les enfants, ceux-ci sont de notre famille (église domestique)....mais intellectuellement on peut toujours chercher la petite bête faute de n'avoir mieux à faire...c'est pour cela que j'ai confiance en NOTRE Seigneur, Mon Seigneur et Mon Dieu, qui a pitié de Moi pécheur même quand je Le prie si ma bouche dit mal ce que vit mon Coeur....car Dieu connait mon coeur.

8.Posté par Marie Genko le 04/12/2011 22:13
Cher Père Nicolas,

Bénissez-moi, mon Père.
J'ai pris en compte votre message N°6 et j'y ai beaucoup réflechi.
Je me suis permise d'écrire les conlusions de ma réflexion dans un article intitulé:

Une question de fond divise actuellement la diaspora orthodoxe établie en Occident.

Il me semble vraiment que les théologiens orthodoxes sont à présent divisés sur le respect ou le non respect des territoires canoniques de l'Eglise des premiers siècles.

En toute sincérité je dis ce qui me semble être juste et respectueux envers nos frères séparés catholiques! Frères dont je souhaite ardamment le retour à la foi orthodoxe qui durant plus de mille ans a été la leur.
Voilà pourquoi j'ai écrit que ce sujet me semble trop vaste et trop important pour que nous puissions, même vous avec tout votre savoir et moi avec mon sens aigu (du moins je l'espère? ) de la justice, être certains que notre compréhension de la marche à suivre est celle qui convient ?

Voilà pourquoi je me suis permis d'écrire que le consensus de tous nos patriarches est nécessaire pour fixer une compréhension commune à tous les orthodoxes sur un sujet aussi important pour l'unité future le l'Eglise du Christ!

J'espère que vous ne m'en voudrez pas d'avoir une opinion différente de la vôtre.
Avec tout mon respect et ma reconnaissance.

Marie

9.Posté par Les chemins de Compostelle - Parlons d'orthodoxie le 26/01/2012 22:03
180’000 pèlerins sur les chemins de Compostelle l’an dernier

Vienne, 25 janvier 2012 (Apic) Le pèlerinage sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle a attiré 180’000 personnes l’an dernier en Europe. Après "l’année sainte" 2010, qui a connu une fréquentation record de 272’000 pèlerins, le nombre est resté élevé, se réjouit Anton Wintersteller, de l’Association des Chemins de Saint Jacques en Autriche.

Pour comparaison, en 2009 ils étaient 146’000 sur les chemins de Compostelle. Le décompte des pèlerins enregistre ceux qui ont parcouru au moins quelques centaines de kilomètres sur un des nombreux chemins recensés en Europe. "La plupart se déplacent à pieds, quelques-uns en vélo, 491 ont pris le cheval et 32 une chaise roulante", précise Anton Wintersteller.

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