"Le monde tel qu'il devrait être ! l'Eglise telle qu'elle devrait être ! - Ma Chronique d'hier dans "Lumières de l'Orthodoxie" sur Radio Notre Dame, j'aborde la charge du Pape contre la curie romaine, qui emprisonne le Christ !

LISEZ LA, elle est ci-après et repète ce qu'a dit le Pape sur l'Alzheimer spirituel: "narcissisme", le "cœur dur", "la perte des sentiments de Jésus", le fait de "se sentir" indispensable", "l'activisme" inutile, "l'empierrement spirituel de ceux qui ont un cœur dur et qui ont perdu les sentiments de Jésus et sont incapables d'aimer", "l'excessive planification", "le pasteur qui devient un comptable et qui ne laisse plus piloter la liberté de l'Esprit Saint", "l'orchestre qui fait du bruit parce qu'il n'est plus en communion avec lui même", "la maladie d'Alzheimer spirituel de ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur", "la rivalité et la vaine gloire» guidée par la recherche des «apparences» et des «honneurs» au prix parfois d'un «faux mysticisme», "la schizophrénie existentielle», qui conduit à «une double vie» et une «hypocrisie typique du vide spirituel que des titres académiques ne peuvent cacher» et j'en passe ! Une charge d'une rare violence !

"Le monde tel qu'il devrait être ! l'Eglise telle qu'elle devrait être" --- Oui, mes chers amis, moi l'orthodoxe, je l'avoue, je ne peux m'empêcher de parler du pape !

Plutôt de "ce" pape ! A une journaliste qui m'interviewait sur son voyage à Constantinople et me disait qu'il était partout dans l'actualité, je l'ai reprise et corrigée en disant: "Il n'est pas dans l'actualité, c'est lui qui fait l'actualité". Oui, pas un jour ne passe sans qu'il ne fasse parler de lui, par un "twit", une pensée, un discours, une action signifiante, un geste aimable et aimant. L'événement papal des deux dernières semaines fut son "coup de maître", celui de la réconciliation historique entre Cuba et les États Unis.

C'est lui qui a pris sa plume pour écrire aux deux dirigeants cubain et américain, afin de les pousser à enterrer la hache de la guerre, de cette guerre qui appartient désormais au passé d'un monde "bipolaire" qui n'existe plus, même s'il est remplacé par un "monde multipolaire" plus dangereux.

C'est lui qui a réussi à mettre sous les projecteurs ce coup d'éclat de la diplomatie vaticane qui a été du coup, encensée pour son rôle de facilitateur stratégique, par les deux leaders cubain et américain. « Je veux remercier sa sainteté, le pape François, dont l’exemple moral nous montre l’importance de rechercher un monde tel qu’il devrait être, plutôt que de se contenter du monde tel qu’il est », a déclaré le président américain OBAMA en remerciant le pape pour son rôle, imité quasi simultanément, de la même manière, par le président cubain Raoul CASTRO. Voilà un mur abattu et un pont dressé ! Terminologie chère à François qui ne cesse de répéter aux dirigeants du monde d'aujourd'hui que l'humanité a besoin de ponts qui relient et non plus de murs qui séparent !

"Le monde tel qu'il devrait être et non pas tel qu'il est" ! Belle phrase du président OBAMA mais quel aveu aussi de la part du président de la première puissance au monde, qui a théorisé la "realpolitik" dans les relations internationales, sur la nécessité, inspirée pour ce faire par le pape, de tendre vers "un monde tel qu'il devrait être"!

C'est bien ce pape qui avec un grand sens de l'esprit d'initiative, avec des paroles audacieuses et une grande intelligence communicationnelle, met en scelle sur la scène mondiale ce "besoin d'agir" pour "prendre soin de l'humanité" qui souffre et pour montrer aux leaders du monde la nécessité de dépasser les vieilles querelles et équations oppositionnelles et destructrices. Pour ce faire, il ose interpeller ces dirigeants pour leur rappeler l'essentiel, le "bien commun universel", cher au bon pape Jean XXIII, canonisé par François !

Ce dernier n'a-t'il pas tancer les dirigeants européens en novembre dernier au Conseil de l'Europe et au Parlement Européen ? "Europe où est ta vigueur", avait tonné le pape François, avant d'ajouter, "où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l'a rendue grande ?" N'a-t'il pas prié devant le mur de la séparation à Jérusalem, -une façon provocatrice de l'abattre aussi-, avant de provoquer une réunion au Vatican entre le président palestinien et le président israélien ?

N'a-t'il pas écrit aux dirigeants du G20 réunis en Russie en septembre 2013 en disant: "à chacun d'entre vous, je lance un appel du fond du cœur pour qu'il aide à trouver des voies afin de surmonter les positions conflictuelles et qu'il abandonne la poursuite futile d'une solution militaire" ? Avec humilité, humanité, simplicité et détermination, conscient de sa mission, et prêt à tout faire pour la mettre en œuvre, ce pape avance à la manière d'un Cyrano de Bergerac, l'épée à la main, et, pour lui, la Croix à la main: il ose, avance, dégaine, ferraille avec l'ennemi et marque plein dans le mille ! Il est là où personne ne l'attend ! Il surprend et avance vers son destin avec panache à la manière de ce Cyrano qui, sentant la fin, sa fin, avance le nez haut et dit: "Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose ! Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu, mon salut balaiera le seuil bleu, quelque chose que sans un pli, sans une tâche, j'emporte malgré vous et c'est mon panache !".

Oui, comme Cyrano, ce pape ne manque pas de panache !
Il sait que pour renverser la vapeur des pesanteurs installées, tout est et doit être dans l'exemplarité. Il sait que le monde d'aujourd'hui a besoin d'un langage de vérité et d'un ethos de simplicité et d'authenticité ! C'est pour cela qu'il s'applique à lui même ce qu'il demande aux autres de faire ! Panache, oui, il en fallait à ce pape cette semaine pour affronter la curie romaine dans un discours virulent et sans concession qui marquera les esprits mais aussi l'histoire, forme, fond et dans la tonalité, dans lequel le pape n'a pas manqué, sans détours, sans langue de bois ni parole maquillée et aseptisée, à dire à la curie romaine toutes ses quatre vérités mais aussi ses 15 maladies dont l'Alzheimer spirituel !

Le "narcissisme", le "cœur dur", "la perte des sentiments de Jésus", le fait de "se sentir" indispensable", "l'activisme" inutile, "l'empierrement spirituel" de ceux qui ont un cœur dur et qui ont perdu les sentiments de Jésus et sont incapables d'aimer", "l'excessive planification", "le pasteur qui devient un comptable et qui ne laisse plus piloter la liberté de l'Esprit Saint", "l'orchestre qui fait du bruit parce qu'il n'est plus en communion avec lui même", "la maladie d'Alzheimer spirituel de ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur", "la rivalité et la vaine gloire» guidée par la recherche des «apparences» et des «honneurs» au prix parfois d'un «faux mysticisme», "la schizophrénie existentielle», qui conduit à «une double vie» et une «hypocrisie typique du vide spirituel que des titres académiques ne peuvent cacher» et j'en passe ! Une charge d'une rare violence ! Un mur en plus qu'il vient d'abattre avant d'appeler à la conversion "La conversion est alors urgente", a lancé le pape. Comme en matière politique, aussi en matière de gouvernance de l'Eglise, François rappelle la règle, bouscule les pesanteurs, renverse les habitudes, rétabli l'ordre des choses et indique les vrais critères. Pendant longtemps, dans l'Eglise, et ceci est valable dans toutes les Eglises, y compris dans l'Eglise orthodoxe, la gestion, l'administration, l'institution ont pris le dessus sur la mission, le service, la diaconie et le soin de l'autre.

Des explications souvent savantes et intelligentes sont données ici et là par les responsables pour expliquer et s'auto-justifier pourquoi le "service" est devenu "privilège", pourquoi la "diaconie" est devenu "pouvoir", pourquoi la "primauté de service" était devenu une "présidence" qui gère, dirige et ordonne, souvent sans consultation ni concertation. François remet les choses en ordre et rappelle la norme, l'ecclésiologie de communion. Il remet l'Eglise dans la seule et unique finalité qui est la sienne celle du service et du témoignage !

"Que le premier parmi vous soit le serviteur de tous", nous rappelle le Christ dans l'Evangile. Je l'ai souvent dit, et je le répète ici et là, en observant ce pape inspiré à l'œuvre: Une révolution évangélique est en marche, et rien ne l'arrêtera si c'est le Seigneur qui l'inspire et la guide".
Bonnes fêtes à tous !

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Décembre 2014 à 16:49 | 0 commentaire | Permalien



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile