Zenit.org annonce deux rencontres qui manifestent la vitalité du dialogue entre les deux Eglises:

• Le patriarche grec melkite catholique participe au premier Congrès antiochien orthodoxe du 26 au 28 juin au monastère Notre Dame de Balamand, au Liban.

• Une délégation du patriarcat œcuménique sera à Rome du 27 au 29 juin pour la célébration des saints apôtres Pierre et Paul et rencontrera le Pape et des représentants du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Le patriarche grec melkite catholique au premier Congrès antiochien orthodoxe
« Le patriarcat d’Antioche a relevé le défi de la conservation du dépôt de la foi et de l’ouverture aux autres. L’ouverture au monde arabe et musulman. L’ouverture à Constantinople et à l’Occident », déclare le patriarche Gregorios III.

Gregorios III, patriarche grec melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem a pris part à la journée d’ouverture du premier « Congrès antiochien », en cours du 26 au 28 juin 2014 au monastère Notre Dame de Balamand, au Liban.

Organisé par le patriarcat d’Antioche des Grecs-orthodoxes sous la présidence du patriarche Jean X, primat de l’Église grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, ce congrès a pour thème « L’Unité antiochienne : Portées et Exigences », précise un communiqué du patriarcat grec melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient d’Alexandrie et de Jérusalem.

Conservation du dépôt de la foi et ouverture aux autres

« C’est avec fierté et humilité, crainte révérencielle et responsabilité, que je porte cet antique titre apostolique de patriarche d’Antioche et de tout l’Orient… » : C’est en ces termes que Gregorios III a entamé son intervention, évoquant tout ce qui fait que la culture du siège d’Antioche est « une culture multiforme et diverse. D’abord grecque, puis syriaque et arabe elle est en même temps plus que grecque, plus que syriaque, plus qu’arabe, plus que latine et romaine… Le patriarcat d’Antioche est l’unique siège qui ait écrit, successivement, ses prières dans ces trois langues. »

« Les Antiochiens ont aimé la civilisation et la culture grecque qu’ils ont assimilés jusqu’à la baptiser et à la christianiser avant de l’arabiser et de l’offrir au monde arabe et musulman faisant d’elle les fondations d’une société pluraliste jetant les bases d’un savoir-vivre ensemble… Du monde arabe la culture grecque a conquis l’Europe », a-t-il poursuivi.

« Ta naissance ô Christ, notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance. En elle les serviteurs des astres, enseignés par l’étoile, apprennent à T’adorer, Toi, Soleil de Justice, et à Te connaître, Orient d’en haut. Seigneur, gloire à Toi ! ». Reprenant ce tropaire de la Nativité de Notre Seigneur, Gregorios III a rappelé que si Jésus-Christ est né en Palestine, le christianisme, lui, est né à Antioche et de l’Orient vient la lumière, ce que le saint pape Jean-Paul II a souligné dans sa lettre apostolique Orientale Lumen.

« Le patriarcat d’Antioche a relevé le défi de la conservation du dépôt de la foi et de l’ouverture aux autres. L’ouverture au monde arabe et musulman. L’ouverture à Constantinople et à l’Occident. Comme il s’est singularisé en sauvegardant l’unité chrétienne refusant de déchirer la tunique du Christ, la robe sans couture, en ne prenant pas partie quand Rome et Constantinople se sont déchirées… », a-t-il ajouté.

Gregorios III a souhaité que « ce premier congrès antiochien orthodoxe se transforme dans les années à venir en un congrès antiochien auquel prendront part les membres et le clergé des cinq Eglises relevant du siège d’Antioche réalisant ainsi les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ : qu’ils soient un afin que le monde croie! ».
Rome, 27 juin 2014 Zenit.org

Délégation du patriarcat œcuménique au Vatican

Une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople sera à Rome du 27 au 29 juin dans le cadre du traditionnel échange de délégations à l’occasion des fêtes des saints patrons : le 29 juin à Rome, pour la célébration des saints apôtres Pierre et Paul, et le 30 novembre à Istanbul pour la célébration de l’apôtre saint André.

La délégation orthodoxe sera conduite par le métropolite de Pergame Ioannis Zizioulas, co-président de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Il sera accompagné par l’archevêque Job de Telmessos et l’archidiacre patriarcal, le théologien américain John Chryssavgis.
Rencontre avec le pape François le 28 juin

Le samedi 28 juin, la délégation œcuménique sera reçue par le pape François, puis par des représentants du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, sous la présidence du cardinal Kurt Koch.

Ils assisteront à la messe solennelle présidée par le pape, qui imposera le pallium aux archevêques métropolitains nommés dans l’année, dimanche 29 juin cf. Zenit du 23 juin 2014

Avec une traduction d’Océane Le Gall
Rome, 27 juin 2014 Zenit.org et Anne Kurian


Rédigé par Vladimir Golovanow le 30 Juin 2014 à 10:04 | 28 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Irénée le 01/07/2014 11:10
Je ne suis pas sûr que l'on puisse vraiment parler de "rencontre oecuménique à haut niveau" concernant la rencontre qui a eu lieu à Balamand. Ces deux communautés (grecque catholique et grecque orthodoxe) sont très proches, leurs patriarches sont tous deux syriens, tous deux arabes de culture et de langue, tous deux issus de grandes familles orthodoxes du proche-orient... Ils se connaissent depuis toujours, sont voisins à Damas dans leurs patriarcats respectifs... et se voient très souvent !
Ces analyses "vues de Rome" sont toujours un peu étranges.... mal informées, ou destinées à influencer nos visions des choses ?

2.Posté par Daniel le 01/07/2014 17:25
Je note le mensonge complet dans la phrase suivante: « Les Antiochiens ont aimé la civilisation et la culture grecque qu’ils ont assimilés jusqu’à la baptiser et à la christianiser avant de l’arabiser et de l’offrir au monde arabe et musulman faisant d’elle les fondations d’une société pluraliste jetant les bases d’un savoir-vivre ensemble… Du monde arabe la culture grecque a conquis l’Europe »

3.Posté par Tchetnik le 01/07/2014 22:41
La culture Grecque avait ensemencé l'Europe largement avant les "Arabes" et les "Arabes" en question sont les Syriaques Chrétiens. Pas les autres. Un Averroes qui ne parlait pas un mot de grec aurait eu bien du mal à traduire Aristote...

4.Posté par Un bel exemple d''''unité: création d''''une commission conjointe consultative pour stimuler la coopération entre les Églises antiochiennes et organiser des actions conjointes. Vladimir.G le 02/07/2014 10:24
Voit la photo des cinq patriarches d;Antioche sur http://www.lorientlejour.com/article/874337/les-patriarches-catholiques-et-orthodoxes-appuient-lalternance-au-pouvoir-sur-lequel-repose-le-liban-.html

Dans un appel commun lancé à partir du siège patriarcal grec-orthodoxe de Balamand, les cinq patriarches orientaux se réclamant d'Antioche ont rendu grâce « pour le climat de liberté dont le Liban continue de jouir en dépit des difficultés qu'il traverse », et ont invité les responsables « à préserver les valeurs démocratiques, la liberté et l'alternance au pouvoir sur lequel repose le Liban ».
Cet appel au respect de la démocratie intervient à l'heure même où un groupe jihadiste tente d'établir une théocratie en Irak et en Syrie.

Invités par le patriarche grec-orthodoxe Jean X à l'occasion de l'ouverture du synode annuel de l'Église grecque-orthodoxe, les cinq patriarches d'Antioche Jean X, Béchara Raï (maronite), Ignace Ephrem II Karim (syriaque-orthodoxe), Ignace Youssef III Younan (syriaque-catholique) et Grégoire III Laham (grec-catholique) ont en outre invité les hommes politiques libanais « à se hisser au-dessus des intérêts privés et à se hâter d'élire un président de la République qui veillerait sur l'unité du Liban et rétablirait les institutions dans leur fonctionnement régulier, en particulier la Chambre des députés et le Conseil des ministres, pour permettre à l'État de faire face aux graves défis économiques, sociaux et sécuritaires qu'il affronte ».

Rendant compte de la réunion interecclésiale qui a précédé l'ouverture des travaux du synode annuel, le patriarche Jean X a également affirmé que la rencontre « a été l'occasion de réaffirmer l'importance d'un témoignage unifié au Christ ressuscité dans l'espace ecclésial antiochien et l'ensemble du Machrek (...) expression sincère de l'unité de vie et de destin qui les rassemble et le renforcement de l'unité antiochienne ».

À cette fin, les patriarches ont décidé « la création d'une commission conjointe consultative pour stimuler la coopération entre les Églises antiochiennes et organiser des actions conjointes ».

Le devoir d'hospitalité
Par ailleurs, les patriarches ont demandé à leurs fidèles de compatir aux souffrances qui ont leurs racines dans la guerre, et les conditions économiques difficiles « et d'offrir l'hospitalité, chaque fois que c'est possible, à leurs frères poussés à l'exode.
Parallèlement, ils leur ont demandé de rester attachés à leur terre et à ne pas la quitter sous la pression des circonstances, car elle est pétrie des sacrifices des générations passées et parce que le Christ les a choisis pour y vivre et témoigner de Lui ».
Les patriarches ont réclamé « le retour de tous les otages laïcs et religieux, à commencer par les évêques Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi disparus depuis 14 mois, pendant que le monde assiste lâchement et en silence aux pires des violations des droits de l'homme et des communautés de notre époque ».
Par ailleurs, les patriarches ont prié « pour la Syrie dans l'épreuve » et réclamé « l'arrêt de la violence », ainsi que « l'arrêt des accusations réciproques d'apostasie », afin d'y substituer « le langage de la justice, de la vie commune sincère, de la réconciliation ».
Ils ont prié également « pour l'Irak et en particulier pour la population de Mossoul et du Nord irakien ». Ils ont invité la communauté internationale à « sauver l'Irak de l'éclatement », à y « préserver l'homme et les civilisations, notamment la civilisation chrétienne ». Les Irakiens eux-mêmes ont été invités « à préserver leur présence, leur terre et leurs biens, et à sauver leur longue expérience de la convivialité ».
Ils ont enfin prié pour qu'en Égypte soit sauvegardée « la culture de la modération » et ont renouvelé « leur appui à la cause palestinienne ».
Enfin, ils ont présenté leurs vœux aux musulmans à l'occasion du mois de jeûne de ramadan.

5.Posté par "LES GRECS, LES ARABES ET NOUS. ENQUÊTE SUR L''''ISLAMOPHOBIE SAVANTE". Vladimir.G le 02/07/2014 10:59
"LES GRECS, LES ARABES ET NOUS. ENQUÊTE SUR L'ISLAMOPHOBIE SAVANTE" sous la direction de Philippe Büttgen, Alain de Libera, Marwan Rashed, Irène Rosier-Catach. Fayard, "Ouvertures", 374 p., 24 €.
Ce livre fait le point du débat lancé par l'affirmation de Daniel, manifestement fausse, ou tout au moins largement exagérée.

Les auteurs sont des savants (*) qui remettent à plat le dossier de la transmission arabe du savoir grec vers l’Occident médiéval. S'appuyant sur des sources et des études nombreuses, montrent comment la philosophie médiévale et la science moderne se sont progressivement bâties grâce à des héritages grecs et arabes, comme juifs et latins. Ils rappellent aussi combien il est erroné de vouloir considérer les religions comme des ""essences" homogènes et atemporelles", plutôt que comme des réalités historiques évoluant sans cesse et s'influençant les unes les autres. L'oeuvre de traduction du monde arabo-musulman au Moyen Age a été fondamentale, soulignent encore les auteurs, et elle a favorisé la circulation des textes antiques. Enfin, on sait aujourd'hui que toute pensée peut être formulée par n'importe quelle langue : contrairement à ce que voudrait faire croire une vision dépassée de la linguistique, l'opération de traduction du grec, langue indo-européenne, vers l'arabe, langue sémitique, n'a été limitée par aucune incapacité linguistique.

(*) Philippe Büttgen est chargé de recherche au CNRS (Laboratoire d’études sur les monothéismes, Paris).
Alain de Libera est directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études et professeur à l’université de Genève.
Marwan Rashed est professeur à l’Ecole normale supérieure.
Irène Rosier-Catach est directrice de recherche au CNRS (Laboratoire d’histoire des théories linguistiques, Paris) et directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études.

6.Posté par Nicodème le 02/07/2014 17:47
Et alors ? est-ce que ça rend pour autant le Coran présentable ? On peut être "savant" et être un idiot utile , car enfin , ce qui compte , c'est le jugement que nous devons former dans la situation actuelle de la France , de l'Europe et du monde , notamment proche-oriental , afin de prendre les bonnes décisions . Comme je l'ai déjà indiqué , on lira avec intérêt l'excellent ouvrage de Guggenheim : "Aristote au Mont St Michel" , lequel démonte un certain nombre de mythes , entretenus avec soin depuis plus de 50 ans afin de nous désarmer au moins moralement .

J'ajoute que , venant du "Monde" , la teneur de cet article ne m'étonne pas . Il s'agit d'une tentative grossière de désinformation sur la réalité du monde arabe et de l'islam .

7.Posté par "Encore faudra-t-il que les historiens formés sur les bancs des universités n’agissent pas en pousse-au-crime". Vladimir.G le 03/07/2014 10:14
Bien cher Nicodème

Il ne faut pas tout mélanger: nous parlons du rôle du patriarcat d'Antioche dans la transmission de "la civilisation et la culture grecque ... au monde arabe et musulman /et à/ l’Europe" au Moyen-Age. A priori pas grand chose à voir avec "la situation actuelle de la France , de l'Europe et du monde", sauf pour démontrer qu'il y a Islam et Islamisme...
Bien que polémique et largement contredit par la plupart des spécialistes, l'ouvrage que vous citez appui cette vérité: les Chrétiens du Proche-Orient s’étaient arabisés tout en restant fidèles à leur religion. écrit Sylvain Gugenheim, et ce sont des Chrétiens de rite et de langue syriaque, donc justement le patriarcat d'Antioche, qui traduisirent du grec les Ecritures et les auteurs grecs en syriaque. Et, précise l'auteur, ils enrichirent l'arabe, langue de bergers nomades, des termes indispensables "pour traduire Aristote" et les ouvrages grecs de médecine, mathématiques... C’est donc à travers le filtre syriaque que les auteurs grecs sont traduits en arabe résume Gugenheim ... et le communiqué ne dit pas autre chose!

Quand à la thèse que ce sont les rares ouvrages grecs parvenus en Europe sans le filtre arabe et l'obscure Jacques de Venise qui ont permis la Renaissance... l'ouvrage sous la direction de Philippe Büttgen en démontre l'inanité. Voici ce qu'en dit Max Lejbowicz,dans "Cahiers de recherches médiévales et humanistes" [ECe n'est "Le Monde"!], 2009, mis en ligne le 20 novembre 2009, http://crm.revues.org/11662
"Que faire quand un produit de l’excellence scolaire, un agrégé professeur des Universités, Sylvain Gouguenheim pour ne pas le nommer, en vient à agir en ignare et en saccageur dans l’exercice de la discipline où il s’est formé ? Ignare parce que son Aristote au Mont-Saint-Michel (AMSM) est documenté à la six-quatre-deux, pensé à l’emporte-pièce et écrit à la va-vite. Saccageur parce que, dans le prolongement de son inculture et au nom d’une idéologie ennemie de l’étude et du savoir, il cherche à détruire les résultats obtenus depuis un bon demi-siècle par une multitude de chercheurs de nationalités diverses.
...
Je suis convaincu que le XXIe siècle s’honorera en assurant le triomphe d’une conception métisse des sciences et de la raison. Encore faudra-t-il que les historiens formés sur les bancs des universités n’agissent pas en pousse-au-crime. "

8.Posté par Daniel le 03/07/2014 11:22
Il faut dire que le mythe de la science islamique éclairant l'occident est destiné à nous faire accepter l'islamisation. Quant au CNRS, institution étatique, il dispense bien entendu... la doxa étatique... du vivre ensemble... Il ne manquera plus que le Qatar finance une chaire et on apprendra que Notre Dame de Paris fut une ancienne mosquée.

9.Posté par Tchetnik le 03/07/2014 11:54
Ce qui est étrange, outre que le livre de Gougenheim est en fait largement documenté et soucé, est que cette thèse "stupide" est aussi soutenue par d'éminents historiens comme Serafin Fanjul...

Les Syriaques Chrétiens connaissaient le grec, les Arabes musulmans de L' Al Andalus, ne le connaissaient pas. Ils auraient bien du mal à transmettre un savoir qu'ils ne faisaient que reproduire de manière tr`s partielle, ce uniquement par les traducteurs Arabes Chrétiens.

Le CNRS ayant par ailleurs prouvé son incompétence chronique sur bien d'autres sujets...

10.Posté par « Congrès antiochien » œcuménique à Balamand : état des lieux et manifestation d’unité. Vladimir.G le 03/07/2014 14:13
Pour manifester la force de l'unité chrétienne et confirmer l'attachement des chrétiens du monde arabe à leur terre, un « congrès antiochien » s'est ouvert hier à l'Université de Balamand.
Le congrès, une première absolue dans l'histoire des Églises orientales, regroupe six Églises aux racines antiochiennes en la personne de leurs patriarches : l'Église grecque-orthodoxe, à l'initiative de laquelle il se tient, avec le patriarche Jean X, l'Église maronite, avec le patriarche Béchara Raï, l'Église arménienne-catholique, avec le patriarche Nersès Bedros, l'Église syriaque-catholique, avec le patriarche Ignace Younan, l'Église grecque-catholique, avec Grégoire III et enfin l'Église syriaque-orthodoxe, représentée par le patriarche Ignace II Ephrem.
Il s'agit d'un grand événement par la force de l'image qu'il projette. Il donne certainement un rôle et une envergure régionale plus grande au patriarcat grec-orthodoxe, et précisément au patriarche Jean X, qui en prend l'initiative. Toutefois, ses objectifs œcuméniques et théologiques restent limités, selon les observateurs, dans la mesure où il ne détient qu'en partie les moyens de l'unité souhaitable. Il servira surtout à dresser un état des lieux de la présence chrétienne en Orient, à la lumière des développements souvent dramatiques qui s'y déroulent, sans oublier les exodes forcés et le flux migratoire qui vide certaines régions de leurs populations chrétiennes, ni les grandes causes du monde arabe à l'origine de cette hémorragie.
Mais aucune mesure concrète n'en est attendue, sinon l'expression d'une solidarité retrouvée, affirmée ou réaffirmée face aux dangers qui menacent la présence chrétienne.
Dans leurs discours inauguraux, les patriarches présents ont réaffirmé cette solidarité liée à une source ecclésiale commune antiochienne, ainsi que la volonté d'unité et l'ouverture sur l'islam.
Plus hardi que les autres, ou peut-être plus visionnaire, le patriarche syriaque-catholique a proposé à ses pairs l'unification des calendriers et donc la date de la fête de Pâques, réclamée avec insistance par le peuple chrétien, ainsi que l'intercommunion.

11.Posté par "Plus hardi que les autres, ou peut-être plus visionnaire, le patriarche syriaque-catholique a proposé à ses pairs l''''unification des calendriers et de la date de la fête de Pâques, réclamée par le peuple chrétien, et l''''intercommunion". le 03/07/2014 14:18
Pour manifester la force de l'unité chrétienne et confirmer l'attachement des chrétiens du monde arabe à leur terre, un « congrès antiochien » s'est ouvert hier à l'Université de Balamand.

Le congrès, une première absolue dans l'histoire des Églises orientales, regroupe six Églises aux racines antiochiennes en la personne de leurs patriarches : l'Église grecque-orthodoxe, à l'initiative de laquelle il se tient, avec le patriarche Jean X, l'Église maronite, avec le patriarche Béchara Raï, l'Église arménienne-catholique, avec le patriarche Nersès Bedros, l'Église syriaque-catholique, avec le patriarche Ignace Younan, l'Église grecque-catholique, avec Grégoire III et enfin l'Église syriaque-orthodoxe, représentée par le patriarche Ignace II Ephrem.

Il s'agit d'un grand événement par la force de l'image qu'il projette. Il donne certainement un rôle et une envergure régionale plus grande au patriarcat grec-orthodoxe, et précisément au patriarche Jean X, qui en prend l'initiative. Toutefois, ses objectifs œcuméniques et théologiques restent limités, selon les observateurs, dans la mesure où il ne détient qu'en partie les moyens de l'unité souhaitable. Il servira surtout à dresser un état des lieux de la présence chrétienne en Orient, à la lumière des développements souvent dramatiques qui s'y déroulent, sans oublier les exodes forcés et le flux migratoire qui vide certaines régions de leurs populations chrétiennes, ni les grandes causes du monde arabe à l'origine de cette hémorragie.

Mais aucune mesure concrète n'en est attendue, sinon l'expression d'une solidarité retrouvée, affirmée ou réaffirmée face aux dangers qui menacent la présence chrétienne.
Dans leurs discours inauguraux, les patriarches présents ont réaffirmé cette solidarité liée à une source ecclésiale commune antiochienne, ainsi que la volonté d'unité et l'ouverture sur l'islam.

Plus hardi que les autres, ou peut-être plus visionnaire, le patriarche syriaque-catholique a proposé à ses pairs l'unification des calendriers et donc la date de la fête de Pâques, réclamée avec insistance par le peuple chrétien, ainsi que l'intercommunion.

12.Posté par Théophile le 03/07/2014 14:57
Étonnant cet apriori pour refuser que les Arabes puissent avoir transféré des connaissances à l'Occident latin.
Pourtant reconnaissez au moins que les Latins avaient progressivement oublié le grec (ce qui explique en partie le schisme catholique - ils ne comprenaient plus très bien les formulations orthodoxes à notre plus grand malheur).
Par ailleurs, les Arabes ont effectivement réalisé de grandes entreprises de traduction du grec très tôt à Bagdad (puis en Andalousie), ce qui ne peut se faire sans que des érudits (qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans) maîtrisent l'arabe et le grec à l'époque.
Je ne vois pas ce qu'il y a dérangeant à ce que leurs connaissances aient été discutées en Occident par des lettrés (NB. Thomas d'Aquin a même écrit même un traité contre Averroès), de la même manière que les connaissances élaborée à Constantinople. Surtout quand on connaît le retard scientifique de l'Occident latin face à l'Orient byzantin ou arabe au Moyen-Âge (en géographie ou mathématiques par exemple).
Les connaissances intellectuelles circulent, même approximativement.

13.Posté par Daniel le 03/07/2014 18:18
Sauf que ces Arabes étaient des syriaques, des perses etc. Il y a une imposture que dénonça ainsi un iranien

http://www.rezki.net/Sciences-arabes-un-auteur-denonce.html#nb1

Les intéressés parlaient arabes mais ne l'étaient pas forcément tout en utilisant un savoir de civilisations antérieurs... Un peu comme si l'on parlait de sciences anglosaxonne car toutes les publications scientifiques se font en cette langue.

14.Posté par Il n''''est pire sourd qui ne veut entendre et la culture c''''est comme la confiture... Vladimir.G le 03/07/2014 22:55
Bien cher Théophile,

Je pense qu'il est clair pour tout lecteur de bonne fois que Gregorios III parle vrai: même Sylvain Gugenheim confirme que ce sont "des Chrétiens de rite et de langue syriaque", donc justement le patriarcat d'Antioche, qui traduisirent du grec les Ecritures et les auteurs grecs en syriaque. Mais nos contradicteurs ne l'ont peut-être pas lu...

Quand à la thèse disant que les Arabes n'étaient pas de vrais Arabes et autres façons de martyriser les coléoptères, elle a fait long feu ... J'ai cité les historiens sérieux qui font la part des choses et reconnaissent bien entendu que le savoir transmis par les Arabes a été recueilli et développé par nos monastères dont certains avaient déjà commencé par leurs propres moyens (Jacques de Venise a bien existé, mais bien peu en avaient entendu parler avant que Sylvain Gugenheim le déterre!). Mais il n'est pire sourd qui ne veut entendre et la culture c'est comme la confiture...

PS: mon commentaire 10 ayant croisé le commentaire 11 il ne faut pas en tenir compte. De toute façon je l'ai reporté sur le nouveau fil qui rend compte de ce premier congrès historique des Églises orientales.

15.Posté par Daniel le 04/07/2014 10:16
Et bien non, un Perse n'est pas un arabe quand bien même il parlerait arabe, de même d'un Berbère... ou d'un syriaque... Qu'est-ce qui garantit le sérieux de vos historiens? On l'ignore... C'est ignorer aussi le mode de fonctionnement de l'univers de la recherche: vous pouvez être ostracisés pour des thèses non conformes à la doxa, comme sur le réchauffement climatique...

16.Posté par Tchetnik le 04/07/2014 12:40
...Et un Arabe Chrétien n'st pas un arabe musulman. Or c'est pourtant cette thèse-là qui est défendue...

17.Posté par Gabrielle le 04/07/2014 17:44
Well, c'est fou hein ? Il faut que la guerre fasse rage pour que nos cinq patriarches décident de faire cause commune... A moins que ce ne soit François 1 qui ait subordonné la poursuite de l'aide humanitaire de Caritas à une réunion oecuménique qui devrait faire date dans l'histoire...

18.Posté par justine le 04/07/2014 17:48
Concernant ce travail de traduction du grec en arabe, il convient de rappeler d'abord que les Syriens, ethniquement des Assyriens à l'origine, ne sont pas des Arabes et qu'avant la conquete arabe du 7e siècle ils parlaient soit grec (dans les villes), soit syriaque (dans les campagnes).

Puis il faut distinguer deux périodes de traductions différentes:

- D'une part la traduction des philosophes grecs anciens, laquelle fut l'oeuvre des Grecs de Syrie et des Syriens hellénisés et fut exécutée sur demande des nouveaux maitres politiques de l'Orient au 7e et 8e siècles, désireux de relever leur niveau de culture et de connaissance et au service desquels ces Grecs et Syriens hellénisés étaient entrés par la force des choses (un exemple bien connu fut St Jean de Damas lequel remplit une haute fonction à la cour du Caliphe où il fut responsable des affaires de la communauté chrétienne).

(Daniel a donc raison quand, dans son post 2, il qualifie de mensonge le texte cité. La Syrie d'avant la conquete arabe avait été d'abord pendant 300 ans une partie du monde helléniste issu des conquetes d'Alexandre le Grand, puis une province byzantine, donc du monde grec de l'Empire romain oriental. Les Antiochiens en question étaient en grande partie des Grecs eux-memes ou des Syriens hellénisés depuis des générations (fait historique que plusieurs des commentaires ci-dessus semble ignorer), et ils n'ont pas "baptisé la culture grecque", expression fleurie qui voile la réalité historique laquelle fut que ces Grecs, les "hellénistes" des Actes des Apotres, se convertirent au Christ et formèrent l'Eglise a Antioche.)

- Et d'autre part la traduction de la littérature ecclésiastique, tant grecque que syriaque, aux temps postérieurs, lorsque la langue arabe avait pris le dessus sur les langues autochtones et que les Chrétiens de Syrie ne comprenaient plus ni le grec ni le syriaque. Ces traductions furent surtout l'oeuvre de moines dans les monastères de Syrie et de Palestine.

Pour nous Chrétiens orthodoxes, il est toujours préférable, parce que plus sûr, de se ressourcer non auprès des "scientifiques" contemporains (on sait la valeur d'une science au service des intérets les plus divers...), mais auprès des historiographes de notre Eglise, lesquels nous donnent des témoignages directs de l'époque et non pas à des siècles de distance et dans une optique idéologique particulière.

19.Posté par Clovis le 04/07/2014 18:04
En effet Tchetnik
Arabe est en effet un mot abscons qui désigne beaucoup et renvoie à peu de choses en effet, on dirait aujourd'hui fourre tout.
Il faudrait replacer aussi cette histoire de transmission de savoir dans le contexte de l'époque, toujours actuel, celui du Djihad.
Permettez-moi de douter que les amoravydes et autres omeyades étaient venus nous pour apporter les traductions en arabe de l'Ethique à Nicomaque et le De Natura rerum... ;-)

20.Posté par Qui sont les Arabes? Vladimir.G le 04/07/2014 20:24
Quand on parle des "Arabes qui ont transmis la culture grecque" il s'agit bien entendu des érudits de langue et culture arabe qui œuvraient dans les califats. Leur origine ethnique n'a évidement rien à faire dans le débat (si non il faut parler de "race", notion sans aucune base scientifique...). Justine apporte l'excellent exemple de St Jean de Damas pour démontrer que c'est bien le patriarcat d'Antioche qui est en pointe dans ce domaine. Et personne n'a encore suggéré que les califats n'étaient pas arabes, même situés à Damas ou Bagdad, au Caire ou à Cordoue... La "race" des savants ou artistes qui y travaillaient ne préoccupe personne de sérieux: ils participaient tous à la culture arabe.

Mais si on veut chercher des origines, on s’aperçoit que les "Arabes de souche" n’existent pas en dehors de la péninsule arabique: il n'y eut que quelques milliers de cavaliers pour lancer l'expansion arabe qui s'étendit de l'Espagne à la Chine. Il est évident que la plus grande partie de ses sujets furent des autochtones arabisés par la langue. Cela devrait en rassurer plus d'un: les Maghrébins, Égyptiens, Syriens, Palestiniens et autres Irakiens ne sont pas des Arabes... de souche!

21.Posté par Tchetnik le 04/07/2014 21:49
....mais il ne s'agit pas d'érudits "musulmans"...chose qu tous les ministres du culte laic et mondialiste tentent de faire accroître. Et que certains "chrétiens" plus ou moins idiots utiles confirment.




22.Posté par Clovis le 05/07/2014 12:38
En effet Vladimir, c'est un mot fourre tout qu'il convient de préciser.
Pour revenir à la culture grecque, les évangiles ont été écrit dans cette langue, même ce n'était pas dans un grec très savant, on peut situer dès leur rédaction les liens étroits qui ont été tissés entre le christianisme et la culture grecque.
Les histoires de races comme vous le soulignez et autres ne sont que fadaises.
Il n'y a qu'a regarder l'histoire des deux cultures chrétiennes et musulmane pour voir où l'émulation avec la culture grecque s'est faite. L'islam est la religion du livre d'un seul livre, pour évoquer saint thomas d'aquin.

23.Posté par Nicodème le 05/07/2014 14:35
@Tcheknik ...heu "de faire accroire" :-)

24.Posté par Vladimir.G le 05/07/2014 14:47
Bien cher Tchetnik,

Je me demande bien où vous êtes allé chercher ces "érudits "musulmans"..."? Daniel, lui, est carrément allé chercher des Perses...

Gregorios III parle clairement du "patriarcat d'Antioche" qui a toujours été chrétien, malgré ses différents avatars, et qui a donc repris la culture grecque, à commencer par les textes chrétiens, mais pas uniquement, pour la passer aux Arabes (culture arabe), puis aux Européens... Rien d'autre que des faits historiques démontrés, malgré qu'en aient ceux qui parlent de "mensonge"...

La généralisation Arabe=Musulman est là battue en brèche et c'est l'avantage de ce débat de l'avoir aussi clairement mis en lumière...

Et aussi de souligner que l'Islam dans les califats ne faisait pas obstacle à ces progrès de la pensée chrétienne. Il peut donc ne pas être totalitaire...

25.Posté par Tchetnik le 06/07/2014 20:39
A moins d'être d'une mauvaise foi absolue, il est difficile de ne pas comprendre la civilisation "arabe" comme signifiant civilisation "musulmane" dans la bouche de ceux qui emploient ce terme.

Vous-mêmes êtes d'ailleurs reparti dans vos commentaires précédents sur vos habituels procès en "islamophobie" avant de faire machine arrière ensuite...

Les Taifas de l'Al Andalus n'avaient rien de "chrétien" tout comme les montagnes du Hedjaz ou les plaines de Mésopotamie...

Et la réelle provenance de la culture, connaissance en sciences en médecine, astronomie et autres comme leur mode de transmission réel ont été eux aussi traçés et sourcés de manière bien sérieuse, référencée et prouvée...

26.Posté par Chrétiens ou musulmans? Vladimir.G le 06/07/2014 23:37
Je ne vous suis plus, bien cher Tchetnik, qui a transmis la "connaissance en sciences en médecine, astronomie et autres"? Les Chrétiens d'Antioche au départ, comme le dit le patriarche Gregorios ou directement les Musulmans, comme vous semblez maintenant l'affirmer?

Pour moi la réponse est clairement prouvée et documentée: d'abord les Chrétiens d'Antioche dans le cadre de la civilisation arabe-musulmane des califats, exactement ce que dit le patriarche... Car il y avait bel et bien des Chrétiens arabisés œuvrant dans le cadre de la brillante civilisation arabo-musulmane du siècle d'Or: «Les artistes et scientifiques musulmans, les princes et les travailleurs ont fabriqué ensemble une culture unique qui a directement et indirectement influencé les sociétés sur les autres continents.»(1) Exemple typique la "Composition mathématique" de Ptolémée traduite de l'arabe en latin sous le titre arabe "d’Almageste" (2)

Et c'est de cela que parle le patriarche!

(1) Howard R. Turner, Science in Medieval Islam, University of Texas Press,‎ 1997 (ISBN 0-292-78149-0), p. 270.
(2) Roshdi Rashed et Régis Morelon (dir.), Histoire des sciences arabes, Paris, éditions du Seuil,‎ 1997,

27.Posté par Tchetnik le 07/07/2014 08:09
""Et aussi de souligner que l'Islam dans les califats ne faisait pas obstacle à ces progrès de la pensée chrétienne. Il peut donc ne pas être totalitaire...""

-La destruction de la bibliothèque d'Alexandrie comme les millions de néomartyrs apprécieront...

""Les Chrétiens d'Antioche au départ, comme le dit le patriarche Gregorios ou directement les Musulmans, comme vous semblez maintenant l'affirmer?""

Nul ici n'a jamais affirmé une telle chose, sauf vous sans doute, vu votre acharnement à défendre un islam indéfendable.

Il est très difficile de parler de "brillante civilisation musulmane du siècle d'Or" à partir du moment où tous ses éléments culturels comme scientifiques sont Chrétiens...

28.Posté par justine le 17/07/2014 13:22
Dans une interview au Mont Athos qui fut filmée avant la guerre en Syrie, donc avant 2011, publiée aujourd'hui par "romfea", le métropolite Paul d'Alep (enlevé et disparu depuis avril 2013) fait une remarque intéressante sur la langue arabe. Après avoir expliqué que c'est au 13e siècle que la langue arabe en Syrie remplaça définitivement le grec comme langue liturgique et quotidienne, ce qui exigea alors la traduction des textes ecclésiastiques en arabe, il dit que la langue arabe écrite, la langue du Coran donc, qu'il qualifie de "langue sacrée" qu'on ne peut traduire pour la réciter dans le culte, cette langue donc est, dans sa structure grammaticale, l'œuvre des chrétiens orthodoxes de l'Orient. On peut voir cette vidéo (en grec) sur:
http://www.romfea.gr/ektakta-nea-2/25400-2014-07-16-13-44-19

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