Géorgie: radiographie d'une Eglise orthodoxe nationale
Régis Genté

Après la perte de la majorité par le parti fortement pro-occidental du Président Saakachvili, le 1er octobre dernier, l'Eglise orthodoxe géorgienne est passée à l'offensive politiquement. Elle estime venu le temps d'imposer sa volonté au pouvoir et de ramener Tbilissi dans l'orbite politique orthodoxe dominée par Moscou. Esquisse de description d'une Eglise portée par ses courants conservateurs et nationalistes.

Le 17 mai, la «Journée mondiale contre l'homophobie», à l'occasion de laquelle une vingtaine d'homosexuels et de personnes opposées à l'homophobie ont souhaité se rassembler symboliquement, a donné lieu à des scènes de chasse à l'homme dans le centre de Tbilissi. La contre-manifestation, estimée à quelque 20.000 personnes, a été d'une grande violence.

Elle était planifiée et dirigée par des prêtres et des membres du haut clergé de l'Eglise orthodoxe autocéphale géorgienne. Cependant, le fond de l'affaire avait moins à voir avec l'outrage ressenti par l'organisation de ce qui fut présenté par l'Eglise comme une «Gay pride» qu'avec des raisons politiques.

Au soir de cette journée agitée, l'évêque Jacob, très proche du patriarche Ilia II, se lança dans une diatribe politique, davantage adressée au nouveau gouvernement (depuis les élections parlementaires d'octobre dernier) qu'à l'ancien, celui de l'ultra pro-occidental président Saakachvili. Au nouveau Premier ministre, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, l'évêque a expliqué que sa coalition ne gagnerait pas la présidentielle d'octobre prochain sans l'Eglise. L'évêque «a pour la première fois dit directement que l'Eglise veut décider des grandes orientations du pays», pense le politologue Guiga Zédania. Le tout est à replacer dans un contexte où, «l'Eglise concourt à l'affirmation de la souveraineté et l'on assiste, à l'heure actuelle, à la désécularisation du nationalisme géorgien», explique Silvia Serrano, spécialiste de la république caucasienneè SUITE Radioscop

Jubilé du Primat de l’Église de Géorgie
Russie-Géorgie

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 3 Juillet 2013 à 10:42 | 36 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 03/07/2013 13:02
Comme d'habitude, analyse assez médiocre de la situation en Géorgie qui se réduirait à la lutte entre pro-russes (je n'en connais pas beaucoup en Géorgie depuis l'indépendance, toutes tendances politiques confondues) et pro-occidentaux...

2.Posté par Vladimir le 03/07/2013 15:18
3/7
Cet article a le mérite de montrer que l'Eglise géorgienne, qui joue incontestablement un rôle important, est traversée de courants très divers, tout comme la société géorgienne. Il montre bien que le clivage pro-russes contre pro-occidentaux est une simplification, même s'il correspond à une certaine réalité, surtout au sein de l'Eglise, les "pro-russes" étant plutôt des réalistes qui comprennent que la Géorgie ne peut s'en sortir sans, et surtout contre, la Russie. Le patriarche Elie II soutient la plupart des positions de l'Eglise russe, ce qui lui permet de garder l’Abkhazie et l'Ossétie dans son obédience "de jure" (de facto aucun clerc de l'Eglise de Géorgie ne peut y mettre les pieds), et c'est un point fort par rapport aux politiques qui n'ont pu éviter la reconnaissance de l’indépendance de ces pays par la Russie.

L'analyse des clivages "sur la base de sympathies personnelles et sur la notion de «fils spirituels»" et la tentative d'en faire une présentation synthétique me semble aussi intéressante tant il est difficile de se retrouver dans les différents jeux de pouvoir qui se jouent dans la société géorgienne comme dans son Eglise.

3.Posté par Daniel le 03/07/2013 20:49
Ces dernières années, la Géorgie affiche de fort taux de croissance économique, sans la Russie, grâce à des réformes économiques entre autre, au développement assez rapide du tourisme, Le gaz vient d'Iran... Quant à l'immigration géorgienne, elle s'oriente de plus en plus vers l'Europe occidentale. Les pays baltes semblent s'en sortir assez bien sans la Russie Il y a une vie sans la Russie et objectivement, il y a plus de fonds à aller chercher auprès d'une Union Européenne même bancale qu'auprès de la Russie... qui n'exporte que du gaz et de l'armement pour faire simple...

La question de la situation ecclésiale en Ossétie et Abkhazie tient plus au jeu panorthodoxe à plusieurs... Chacun cherche des alliées dans le bras de fer Constantinople - Moscou. Pour l'Eglise de Russie, reconnaître une église d'Abkhazie ou d'Ossétie autocéphale aurait signifié que l'Eglise de Géorgie aurait pu se ranger à certaines thèses constantinopolitaines sur l'Estonie ou d'autres endroits...

4.Posté par Daniel le 04/07/2013 10:32
Sur les faits et la contre-manifestation contre le rassemblement gay, elle a été en effet violente mais il n'y a eu aucun blessé comme la police a fait monté les militants homosexuels dans les bus et les a évacués... Cela dit, en Géorgie, le sujet est on ne peut plus tabou, et je soupçonne les militants homosexuels (pas ceux qui étaient sur place, mais les donneurs d'ordre) d'avoir organisé la chose dans le but qu'il y ait des débordements et des martyrs... D'ailleurs, l'on n'a parlé que de cela pendant 15 jours, comme s'il n'y avait pas des problèmes plus urgents...

5.Posté par Marie Genko le 04/07/2013 11:03
Je suis personnellement outrée par le ton de cet article!
L'auteur, Régis Genté, n'est certainement pas orthodoxe et n'a visiblement rien compris à l'Orthodoxie...
Il ne s'agit pas ici d'être pro ou anti russe ou pro ou anti occidental!
Il s'agit d'essayer, contre vent et marée, de rester orthodoxe!!!
Et c'est ce à quoi le Patriarche Ilia II de Géorgie a oeuvré durant toute son existence!

Ilia II de Géorgie est à mes yeux un immense Patriarche.

Ilia II de Géorgie défend le principe du territoire canonique des différents patriarcats et en cela il a le soutien du Patriarche Kyrill.
Ilia II défend la foi orthodoxe lorsqu'il contribue avec son clergé à s'opposer aux "gay pride"
Que des violences aient été commises contre des imbéciles, qui veulent à toute force s'afficher en public, cela est regrettable, il aurait mieux valu que le gouvernement interdise aux homosexuels cette provocation publique !

6.Posté par Tchetnik le 04/07/2013 12:19
L'apport en Géorgie des revenus des centaines de milliers de Géorgiens travaillant en Russie reste encore assez fondamental, tout comme la Russie reste le principal débouché économique de la production Géorgienne.

la pseudo-croissance actuelle est factice et, à l'instar d'Israel, repose avant tout sur une perfusion économique qui ne durera pas.


7.Posté par Daniel le 04/07/2013 14:39
@ Marie

Bonne remarque, ce n'est pas parce qu'on est soi disant pro-occidental et qu'on reçoit des fonds de l'UE qu'on est automatiquement pour la gay pride et le mariage pour tous...

D'un point de vue légal, il semblait difficile d'interdire les deux manifestations mais elles auraient dû être hermétiques; le lynchage a été évité tout de même de justesse... Je précise que ce n'est pas chrétien de s'attaquer à des gens de cette façon... Il faut haïr le péché mais aimer le pécheur... L'église a aussi été très maladroite dans sa gestion de l'affaire en apparaissant de la sorte comme un ramassis de gens violents. S'il y avait eu un mort ou des blessés graves (ce qui, à mon humble avis était le but recherché par certains membres du lobby gay, pas les manifestants mais ceux qui se cachent derrière), cela aurait été catastrophique pour son image. L'attitude de l'église en Moldavie a été bien plus fine lors de gay pride locale...

Voici une des vidéos en Géorgie : http://www.youtube.com/watch?v=djha0IJyC0c

@ Tchtenik

Je crains que vous n'ayez raté quelques statistiques économiques en Géorgie. Cela a beaucoup changé! En 2012, pour des exportations atteignant 2,4 milliards de dollars au total, celles vers la Russie n'ont atteint que 46 millions de dollars soit moins de 2% du total! Voici les principaux destinataires des exportations géorgiennes en pourcentage, pour 2012, la Russie n'est plus que 11e

Azerbaijan : 26,4%
Armenie:11,0%
USA : 9,5%
Ukraine :7,0%
Turquie :6,0%
Canada :4,4%
Bulgarie :2,9%
Kazakhstan: 2,6%
Belgique:2,5%
Italie :2,2%
Russie: 1,9%
United Arab Emirates :1,6%
Allemagne : 1,6%
Israel:1,5%
Belarus: 1,4%
China:1,1%

Source : Office des statistiques géorgiens
http://www.geostat.ge/index.php?action=page&p_id=137&lang=eng

C'est une parenthèse, mais Israël est très performant en matière de nouvelles technologies et d'armement et a des universités de qualité.

8.Posté par Tchetnik le 04/07/2013 14:54
La Russie avait maintenu pendant un certain temps un embargo sur la production Géorgienne, il faut en tenir compte aussi.

L'Azerbaidjan et l'Arménie sont des pays traditionnels dans le commerce Géorgien, Arménie fidèle alliée de la Russie par ailleurs.

Les USA viennent juste ensuite, de la manière artificielle que j'ai mentionnée et l'Ukraine est effectivement aussi un partenaire important, surtout en matière militaire. Ce qui avait d'ailleurs posé un problème constitutionnel en Ukraine...

Le million de Géorgiens de Russie continue de jouer son rôle de fournisseur de revenus, comme je le disais (il n’y a pas le même nombre de Géorgiens aux USA).

En matière d'armements, y compris en termes de technologies, Israel dépend à 100 pour 100 de l'armée US. Les universités Israeliennes, elles, peuvent dire merci au système éducatif Soviétique qui leur a fourni de si brillants professeurs.

9.Posté par Daniel le 04/07/2013 19:11
Pour la Géorgie, mes chiffres ne recensent que les exportations géorgiennes. L'embargo russe n'est que partiellement levé et a forcé à trouver de nouveaux débouchés (cela a été son côté positif). D'après ces mêmes statistiques, en 2000, la Russie représentait 20% des exportations géorgiennes contre moins de 2% aujourd'hui alors même que le volume global des exportations a crû. On note devant la Russie des pays voisins comme l'Arménie, pays enclavé qui dépend de la Géorgie pour son accès à la mer, ce qui est assez logique mais aussi des pays assez surprenants qui n'ont pas de liens évidents avec la Géorgie : Canada, Italie, Belgique, Bulgarie! Comme quoi, les liens économiques avec la Russie se sont très distendus en 10 ans.

Les transferts des émigrés en Russie sont importants mais c'est un héritage de l'ancien temps qui va decrescendo; ceux qui le peuvent n'émigrent plus en Russie, pays pour lequel il faut un visa, mais ailleurs... C'est amusant de constater qu'on commence à trouver des Géorgiens un peu partout dans le monde... Je n'ai trouvé aucune statistique sur le montant de ces transferts.

10.Posté par Tchetnik le 04/07/2013 22:17
Il faut aussi tenir compte des importations du pays.

Et de ce qui est réellement exporté.

Le rôle joué par l'USAid est aussi des plus édifiants. Pour le Canada, pays assez suiviste en matière de "droits de l'homme" et en général faux=nez des lobbies économiques rotschildiens, ce n,est pas étonnant. Et la part canadienne dans les "exportations" Géorgiennes (machines-outils? Biens d'équipement? Ampoules électriques? Aéronautique? Armements?...) reste quand même bien mince.
Pour la Belgique et l'Italie, il faut quand même reconnaitre que leur part est mince.

Mais un pays ne peut passer de 20 pour cent d'exportations à moins de deux pour cent sans que cela ait des conséquences, surtout quand on tient compte des biens exportés en l'occurence.

11.Posté par Vladimir le 04/07/2013 22:40
4/7
Que la Russie soit un marché naturel pour la Géorgie est une évidence: qui d'autre consommerait leurs vins et eaux minérales dont les Russes sont toujours friands? Sans parler du thé, dont la production est tombée à 0 après l'indépendance et, bien entendu, des transferts des émigrés. Le boycott russe a été une catastrophe, faisant de l'une des régions les plus riche de l'URSS l'une des républiques les plus pauvres actuellement... Quand au soutien occidental ils en ont vu l'efficacité en août 2008!

Mais là n'est pas du tout le sujet de l'article qui parle du rôle politique de l'Eglise (et non de son rôle religieux, comme le regrette Marie). Cette Eglise, comme le montre bien Régis Genté (1), est avant tout le reflet d'une société qui n'est pas tant construite sur des clivages politiques ou sociaux mais sur un système de clans (cf. "La Géorgie livrée aux luttes de clans" par Amnon Kapeliouk, février 1992 (http://www.monde-diplomatique.fr/1992/02/KAPELIOUK/10492)) entre lesquels les alliances politiques se font et se défont. Et la même chose se passe dans l'Eglise, qui est avant tout un organisme social, avec la différence que les groupes ne sont pas liés par des liens de sang, comme les clans, mais par les fidélités...

Il y a néanmoins un point commun à tous les groupes et clans: le nationalisme qui est clairement plus présent que chez nous en Géorgie, comme dans tous les pays de l'Est d'ailleurs. C'est donc autour de l'idée nationale que se créent les différentes majorités qui s'emparent du pouvoir avant de se déliter dans la lutte des clans qui les composent. Le nationalisme est devenu anti-russe après la défaite de 2008 et la perte des territoires, mais l'extrémisme pro-occidental de Saakachvili et son clientélisme (cf. http://www.lemonde.fr/international/article/2013/04/27/en-georgie-saakachvili-disposait-du-budget-comme-de-son-portefeuille_3167664_3210.html) lui ont fait perdre le soutien de la majorité. Et Bidzina Ivanichvili a su récupérer l'idée nationale en l'habillant dans le réalisme de la réconciliation avec la Russie. Il avait au départ le soutien de la majorité de l'Eglise opposée à l'occidentalisation excessive (si la position du métropolite d'Urbnisi et Ruisi Job Akiashvili est très marginale, elle n'en éclaire pas moins un important courant traditionaliste de l'opinion qui préfère la Russie orthodoxe à l'Occident athée et promoteurs de gay-prides), mais cet article montre que les choses sont peut être en train de changer car, comme précédemment, les différents groupes ou clans qui soutenaient le gouvernement retournent à leurs luttes de pouvoir habituelles ...

(1) Journaliste basé à Tbilissi, correspondant au Caucase et en Asie centrale du Figaro, de Radio France Internationale, France 24 et du Bulletin de l’Industrie Pétrolière, auteur de « Voyage au pays des Abkhazes (Caucase, début du XXIe siècle) », éditions Cartouche, avril 2012, 180 p. Voir aussi http://www.diploweb.com/L-Abkhazie-et-la-Russie-Dans-les.html

12.Posté par Daniel le 05/07/2013 00:33
@ Tchetnik

Sur le lien que je donne, vous pouvez trouver les statistiques du commerce extérieur géorgien depuis 20 ans environ... Elles confirment toutes que la part de la Russie se réduit aussi bien en exportation qu'en importation, ce qui est assez logique. La Russie exporte des matières premières et de l'armement pour faire simple, et n'est pas un fournisseur irremplaçable. Ainsi, elle représente 7% des importations géorgiennes en 2012 contre 20% en 2002. Il y a bel et bien une vie sans la Russie: d'ailleurs il n'y a aucune honte à bénéficier de l'aide des Etats-Unis qui se montrent plus amicaux, même si c'est une amitié intéressée. Personne n'a reproché aux pays européens d'avoir accepté le Plan Marshall.

13.Posté par Marie Genko le 05/07/2013 09:59
Cher Daniel,

Puisque j'ai une goutte de sang géorgien et que je me suis donné la peine de visiter à deux reprises ce beau pays, je peux vous dire qu'il faut aussi tenir compte de facteurs économiques, qui n'apparaissent pas dans les statistiques.
En Géorgie, comme en Russie, et dans quantité d'autres pays, il y a une économie paralèlle qui fausse les statistiques. C'est à dire qu'une quantité non négligeable de personnes cultive son jardin, ses légumes etc. Et cette consommation n'apparaît dans aucune statistique.
Cette activité parralèle fausse certainement les chiffres basés sur les commerces déclarés à l'Etat.

Par ailleurs, il y a une longue tradition de liens amicaux et FAMILIAUX avec le grand voisin russe!
Et les Américains et l'UE pourront bien danser encore longtemps devant les Géorgiens, ces liens ne se distendront pas si facilement!

Je ne sais pas si la Russie Tsariste avait le don de la Communication, mais il est une chose certaine c'est que la Russie post soviétique n'a pas la moindre idée de cet Art!!!

Et je pense que les relations avec les pays périphériques à la Russie en souffrent certainement!

Mais comme les Occidentaux, eux, n'ont pas la moindre idée de la mentalité de ces peuples, leur approche est encore moins bonne que celle des Russes...!
Donc nous verrons encore bien des revirements politiques en Géorgie et ailleurs.

Pour revenir au sujet de ce fil, l'Orthodoxie est attaquée non seulement en Géorgie, mais dans le monde entier.
Dans le monde entier, le christianisme est attaqué et nous pouvons voir avec consternation, au nom des droits de l'homme, des lois de plus en plus Athées se mettre en place dans nos pays...!

Il N'Y A PAS DE PAYS QUI DETIENNE LE MONOPOLE DU BIEN, OU CELUI DU MAL,
comme on s'efforce trop souvent de nous le faire croire!

Il y a les forces du Mal qui s'efforcent de terrasser l'homme toujours et partout depuis la chute d'Adam!

Voilà pourquoi, en ce qui me concerne, je salue un chef d'Etat qui soutient l'Eglise de son pays, et je ne crois pas me tromper en écrivant que le président Bidzina Ivanichvili soutient l'Eglise orthodoxe géorgienne, tout comme le Président Poutine soutient l'Eglise orthodoxe russe.

Il nous reste à prier pour que dans notre malheureux pays, la France, un président véritablement chrétien soit élu un jour...

14.Posté par Daniel le 05/07/2013 12:07
@ Vladimir

Vos analyses sont comme de coutume totalement biaisées sur la Géorgie. Le nationalisme s'oppose par principe à ce qui menace l'indépendance d'une nation. Il a donc été

- anti-turque et anti-perse jusqu'au début du 19e siècle et a envisagé la Russie comme un protecteur Traité de Georgievsk non respecté par la Russie
- anti-russe avec l'annexion des Etats géorgiens par la Russie au début du 19e siècle
- antisoviétique après l'invasion de la Géorgie dans les années 20 et l'insurrection de 1924 (de mémoire)
- sous Staline, la nationalisme a diminué car Staline était géorgien et mais il a ressurgi à la mort de Staline
- à nouveau antisoviétique dès 1953
- antirusse dès avant l'indépendance des années 90 notamment avec les manifestations pour la défense de la langue géorgienne, et encore plus après l'indépendance étant donné que les sécessions abkhazes et ossètes sont pilotées, aidées, alimentées directement par la Russie depuis les années 90; ce qui a expliqué d'ailleurs le rapprochement fort logique avec les Etats-Unis

Le clientélisme était moindre sous Saakachvili que sous Chevarnadzé, la corruption également et les réformes juridiques ont créé un cadre légal propice aux investissements qui fait que la Géorgie est le 9e pays au monde où il est le plus facile de faire des affaires (d'un point de vue juridique et administratif):
http://www.doingbusiness.org/rankings

Si l'on compare les PIB par habitant (en dollars) des anciens pays de l'Union Soviétique (source Banque mondiale), on a ceci:

Estonie: 16 316$
Lituanie: 14 150$
Russie: 14 037
Lettonie: 14 009$
Azerbaïdjan: 7 228$ (grâce au pétrole sans doute)
Bélarus: 6 685$
Ukraine : 3 867$
Géorgie: 3 508$
Armenie: 3 338$
Moldavie: 2 038$

Mais il faut prendre en compte d'où partaient ces pays à l'indépendance; certains ont connu la guerre, d'autres n'avaient que pas ou peu d'industries etc, certains ont des ressources naturelles importantes etc.

15.Posté par Tchetnik le 05/07/2013 12:38
L'amitié des USA est une amitié très chère et qui n'est certainement pas plus "amicale" que celle des Russes qui, quoi qu'on en dise, ont permis à la Géorgie de survivre aux différents (et nombreux) exterminateurs musulmans, même si ensuite on peut dire ci et mi d'une conduite qui n'a pas été parfaite. Il y aurait beaucoup à dire sur la qualité du respect de la dignité et de l'identité des peuples, et des exigences d'allégeance politique conditionnées à ces aides. La Grèce a aussi bénéficié de cette aide, ce qui l'a rendue certainement encore plus pauvre qu'avant.

Le Plan Marschall est une chose, décidée dans un contexte bien particulier avec déjà des arrière-pensées conumméristes et hégémonistes, les "aides" d'égrégores comme l'USAid ou Soros sont une autre chose, qui ont prouvé leurs véritables objectifs, très hypocrites et mensongers par ailleurs. De plus, si je peux comprendre la présence Russe dans le caucase d'un point de vue géopolitique et logique (et en apprécier les fruits positifs), la présence US, bien loin de son espace vital naturel, m'intrigue d'avantage. Surtout eux qui se montrent si chatouilleux dès qu'un pays Européen intervient aux Amériques, et qui n'ont pas hésité à remettre au pas une Confédération trop indépendantiste...

Ce qui est très difficile à remplacer est le revenu généré par les centaines de milliers de Géorgiens travailllant en Russie et le produit des exportations vers la Russie, qui n'a pas été compensé par les exportations vers d'autres pays (encore une fois quels articles la Géorgie peut-elle bien exporter hormis des produits agricoles facilement trouvables ailleurs...).

16.Posté par Tchetnik le 05/07/2013 12:41
Les armes russes ne sont pas en effet irremplacables, mais outre qu'elles restent excellentes, les armes américaines (aussi excellentes) ne sont pas gratuites. Rayon qualité-prix, on y perd un peu.

Le gaz russe peut être remplaçé par du gaz Algérien, Kazakh ou Azeri mais les ressources de ces pays sont déjà réservées pour longtemps et leurs tarifs ne sont pas ceux que les Russes ont eu la gentillesse de pratiquer pendant longtemps pour leur étranger proche. De plus, les USA étant eux-mêmes gros consommateurs de ressources énergétiques, on se demande qulle alternative ils offiraient à la Géorgie.

17.Posté par Daniel le 05/07/2013 15:22
Le gaz consommé en Géorgie vient d'Iran, il n'y a plus de pénuries d'électricité à présent. Les tarifs à prix réduit du gaz russe ne sont pas caritatifs, mais en échange d'un alignement politique également... Les pays ne sont pas des restaurants du coeur de Coluche!

18.Posté par Tchetnik le 05/07/2013 16:55
Les tarifs réduits étaient surtout considérés par les pays ex-soviétiques comme un dû et les Russes comme de gros méchants d'y renoncer.

Cependant, je suis en fait d'accord qu'une vie sans la Russie est possible, même souhaitable et somme toute logique. Ces deux pays sont de culture et d'histoire fort différente et leur communauté de destin, fondée surtout sur des impératifs provisoires n'a pas de raison de durer même avec ce point commun très fort qu'est la fondation spirituelle commune de leur héritage. Cette fondation justifierait une bonne entente et des échanges limités mais pas une fusion économique, institutionnelle ou politique.

Mais cette vie sans la Russie n'est pas encore pour demain, et il ne faudrait pas croire des indices qui, remis dans leur contexte, sont loin d'être aussi brillants et révélateurs. Ou s'ils le sont, c'est surtout d'une écon omie Potemkine sous perfusion d'ONG loin d'être desintéressées.

La vie sans la Russie ne peut pas se faire CONTRE la Russie et je crois que les Géorgiens commencent aussi à le comprendre. Ni en abandonnant sans alternative les liens économiques réels (surtout pas pour ls remplacer par des prêts d'argent à haute dose qui ne contribueront qu'à créer de la dette vis à vis des Banksters), ni en réécrivant de manière négative et mensongère l'histoire de l'influence Russe dans ce pays.

19.Posté par Tchetnik le 05/07/2013 16:59
@Daniel

Vous avez aussi raison de nuancer les PIB car vous constatez que le PIB de la Géorgie est à peine supérieur à celui d'une Arménie certainement moins favorisée économiquement, qui ne peut compter que sur ses liens avec la Russie et surtout avec sa diaspora, qui n'a pas la clause de "nation la plus favorisée" et qui a en plus dû gérer la guerre en Artzakh.

L'Arménie arrive à un résultat assez similaire à la Géorgie avec pourtant pas le quart des aides "US" qui sont accordées à ce pays.

20.Posté par Daniel le 05/07/2013 20:43
L'Arménie n'a pas eu à gérer un état de guerre quasi permanent depuis son indépendance
n'a pas eu à gérer des sécessionismes locaux. Sans compter
que ce n'est pas la Géorgie qui intrigue contre la Russie depuis l'indépendance mais le
contraire.

21.Posté par Daniel le 05/07/2013 21:10
Comparaison n'est pas pas raison, surtout quand on compare des choses très différentes.
L'Arménie a eu à mener la guerre du Nagorni Karabakh, guerre en Azerbaïdjan, hors de son territoire, avec une durée limitée et un nombre de réfugié limité.

La Géorgie a eu à mener des guerres sur son territoire dès son indépendance avec force réfugiés, à cela s'est ajouté une mini-guerre civile. Par ailleurs, l'aide américaine à la Géorgie ne date pas de l'indépendance mais de la révolution des Roses en 2003, ce qui fait qu'entre 1990 et 2003 soit 13 ans, la Géorgie n'a pas du tout été massivement aidée par quiconque et certainement pas par les Etats-Unis. Forcément, elle a pris du retard et a régressé à cause de ces circonstances.

Par ailleurs, depuis son indépendance, ce n'est pas la Géorgie qui a eu une politique hostile à la Russie mais bien le contraire, ce qui a d'ailleurs poussé fort logiquement la Géorgie à se rapprocher des Etats-Unis. C'est plus la Russie qui est CONTRE la Géorgie et pas le contraire.

Vous noterez aussi que dans les statistiques économiques, les pays à être sortis de l'ancienne économie héritée du modèle soviétique avec la division socialiste du travail, à savoir les pays baltes, sont ceux qui ont les plus forts PIB... et qui d'ailleurs ont surmonté la crise de 2008...

22.Posté par Tchetnik le 05/07/2013 22:39
L'Artzakh n'est pas en dehors du territoire Arménien à moins de considérer comme légitimes les découpages territoriaux bolcheviks, ce qui me surperndrait un peu.

En l'occurence, ce territoire est comme kosovo pour les Serbes, un berceau spirituel et culturel. Cette guerre a duré 2 ans avec un nombre de réfugiés de plusieurs dizaines de milliers, ce qui n'est déjà pas si mal.

"""Par ailleurs, depuis son indépendance, ce n'est pas la Géorgie qui a eu une politique hostile à la Russie mais bien le contraire, ce qui a d'ailleurs poussé fort logiquement la Géorgie à se rapprocher des Etats-Unis. C'est plus la Russie qui est CONTRE la Géorgie et pas le contraire""

-Désolé de devoir vous contredire, mais la mise au pouvoir de Sakaachvili n'a rien d'un geste de bien veillance envers la Russie et elle n'a pas grand chose à voir avec une qualconque prise de pouvoir populaire, à moins de croire encore à la propagande médiatique rotschildienne. Et l'ensemble des gestes, dires et faits du Sakaachvili en question n'ont pas été précisément d'ordre amical. Il convient de souligner que personne ne lui demandait rien.

Le point d.orgue de la politique de ce pantin qui a été mis en place par les officines et Banksters résidant aux USA, mais aussi en Euroland et qui s'est bien peu préoccupé de la dignité de son propre peuple a certainement été le bombardement au mortier de 122 (tout sauf une arme défensive) d'une ville qui ne demandait rien à personne et d'entrainer ensuite son peuple dans cette mesaventure. Mesaventure dont il semble, au vu des différentes déclarations actuelles du gouvernement Géorgien, d(éclarations qui sans être àplatventistes devant Moscou, sont quand même plus mesurées et raisonnables), que ce pays soit revenu (enfin).

La Géorgie, comme l'Ukraine, décidra seule de son avenir. Lequel ne s'écrira pas dans une soumission servile et stérile envers Kuhn&Loeb ou Soros pas plus qu'envers Moscou. Et qui ne se fera pas tant que certains choisiront d'écrire l'Histoire en mensonge.

Au sujet de votre trop grande évocation des PIB, je vous recommande la plus grande prudence. Car des chiffres bruts, sortis de leurs contextes ne veulent pas dire grand chose. La Grèce proposait en 2002 des chiffres économiques irréprochables. On sait ce qu'il en a été. Le PIB est un indice partiel permettant de mesurer la production des entreprises installées sur un territoire. Il ne mesure pas la santé de l'économ,ie d'une nation et encore moins la manière dont les fruits de cette économie peuvent être répartis. Et les Baltes risquent de connaitre le même genre de surprise qu'Athènes.

23.Posté par Marie Genko le 05/07/2013 23:04
Cher Daniel,

Pouvez-vous m'expliquer pour quelle raison la Russie serait contre la Géorgie????
J'avoue que même en y réfléchissant, je ne parviens pas à trouver une seule bonne raison!
Deux pays voisins n'ont-ils pas tout intérêt à avoir de bonnes relations?
Je pense que le XIXème siècle et ses poètes russes amoureux de la Géorgie continueront à faire rêver les Russes de Russie!

Je suis personnellement toujours étonnée lorsque je parle à des Russes de constater qu'ils n'ont même pas de rancune pour les trente années de dictatures de Joseph Djougashvili et la sanguinaire poigne de son ami Béria...!

Dans le temps présent, il faut tout de même rester réaliste, Saakashvili a entraîné son pays en 2008 dans une triste et inutile aventure. Il est à présent mis de côté, et il faut espérer que la situation va totalement se normaliser.

24.Posté par Daniel le 05/07/2013 23:49
@ Tchetnik

Il faut réviser votre histoire et citer des sources fiables. Vous débutez la discussion en affirmant que la Russie est un grand client de la Géorgie et je vous monte chiffre à l'appui que cela ne représente même pas 2% des exportations. A présent, vous parlez d'attitude géorgienne hostile à la Russie en me citant Saakachvili qui vient au pouvoir en 2003 à peine!! Ce n'est pas sérieux, vous faites de l'idéologie (et du mensonge), pas de l'histoire et encore moins de l'économie qui se base sur les chiffres qu'on peut trouver et non sur des propos en l'air.

L'indépendance géorgienne c'est 1991, Saakachvili est arrivé en 2003 au pouvoir soit 12 ans après. Dès l'indépendance géorgienne, la Russie a mis des bâtons dans les roues en soutenant les séparatismes abkhazes et ossètes de façon militaire (livraison d'armes, de matériels et dit-on des hommes sur le terrain) mais aussi en Adjarie. A l'époque Chamil Bassayev faisait le mercernaire pour les Russes en Abkhazie... Les Géorgiens voulaient juste vivre indépendants et libres, la Russie a exploité et accru des problèmes ethniques réels selon une méthode bien soviétique car la fameuse Ossétie du Sud est une circonscription administrative créée à l'époque soviétique de façon artificielle, pour des Ossètes qui émigrèrent au 17e siècle et qui n'y étaient même pas majoritaires... Vous n'allez pas me dire qu'en 1991, la Géorgie complotait contre la Russie! Elle n'en avait pas les moyens et est demeuré sans aucun soutien extérieur pendant 10 ans...

Par la suite, suite à la corruption de l'ancien régime qui se préoccupait plus de son compte en banque que de toute autre chose, Saakachvili est arrivé au pouvoir via une coalition et non tout seul, il bénéficiait du soutien populaire. Il va de soi que la restauration de l'intégrité est une priorité pour tout dirigeant; chose qu'il a faite en Adjarie. Quant à savoir ce qui s'est passé en 2008, d'après les Wikileaks (câbles volés des amabassades américaines, les tirs ossètes avaient débuté avant l'attaque géorgienne). Cela dit, la guerre de 2008 n'est pas une guerre nouvelle, mais un nouveau coup de chauffe dans une guerre qui date des années 90, de même que les 3 guerres israélo-arabes sont 3 moments intenses d'un conflit qui est sur la très longue durée... C'est toute la différence entre l'histoire (qui étudie les choses dans la longue la durée et le journalisme qui vit dans l'instant).

La raison de cette hostilité russe est simple, la Russie ne veut pas d'une Géorgie vraiment indépendante pour des raisons purement impérialistes qui remonte au 19e siècle. Avec l'annexion du 19e siècle, la Russie a eu tendance à considérer la Géorgie comme sienne si bien que l'indépendance de 1917 est restée dans la gorge, aussi bien des Blancs que des Rouges, qui ont envahi la Géorgie dès qu'ils purent. Par la suite, la Russie a hérité certains réflexes soviétiques (fort compréhensibles vu que le personnel politique n'a que peu changé, Poutine étant un ancien du KGB) qui visent à satelliser les pays voisins, et à en faire des protectorats...

Il n'y a pas que les Etats-Unis qui sont impérialistes dans ce bas monde. Mais, au moins, les Etats-Unis le font avec une certaine finesse et savent se faire aimer...

25.Posté par Daniel le 06/07/2013 08:33
@ Tchtenik

Je vous serais très reconnaissant, quand vous faites affirmations économiques de les vérifier, notamment grâces aux bases de données gratuites (Instituts de Statisitiques nationaux, banques mondiale). Vous nous affirmiez que l'Arménie avait reçu moins d'aide que la Géorgie... C'est à nouveau erroné!

Après vérification sur le site de la Banque mondiale ( http://donnees.banquemondiale.org/ ), téléchargement des fichiers et deux minutes pour faire une somme... que trouve-t-on si on étudie l'Aide publique au Développement (APD) reçue par habitant depuis 1991 dans les deux pays en dollars constants (on annule l'effet de l'inflation).

De 1991 à 2002, un Géorgien aura reçu total 505 dollars d'APD contre 677 pour un Arménien soit 34% de plus pour l'Arménie

De 2003 à 2012, 1031 contre 935 en faveur d'un Géorgien soit 12% de moins pour un Géorgien.

Sur toute la période, on a 1536 pour la Géorgie contre 1583 pour l'Arménie. Celle-ci a donc bénéficié de plus d'APD sur la période démentant votre assertion (une fois de plus). Une analyse de la chose montre par ailleurs que l'APD/ tête a explosé en Géorgie en 2008 uniquement, passant de 86 dollars à 202, pour se maintenir élevée en 2009 également (205) dollars, puis retomber sur des niveaux similaires à l'Arménie : en 2011 c'est 120 et 122 pour les deux pays.

Une affirmation non étayée est une affirmation gratuite...

26.Posté par Tchetnik le 06/07/2013 11:28
""Il faut réviser votre histoire et citer des sources fiables. Vous débutez la discussion en affirmant que la Russie est un grand client de la Géorgie et je vous monte chiffre à l'appui que cela ne représente même pas 2% des exportations. A présent, vous parlez d'attitude géorgienne hostile à la Russie en me citant Saakachvili qui vient au pouvoir en 2003 à peine!! Ce n'est pas sérieux, vous faites de l'idéologie (et du mensonge), pas de l'histoire et encore moins de l'économie qui se base sur les chiffres qu'on peut trouver et non sur des propos en l'air.""

-Le problème n'est pas de savoir ce que la Russie représente maintenant mais ce qu'elle représentait autrefois et qui n'a JAMAIS été compensé. Je l,ai suffisamment exprimé, mais vous avez un peu vite lu. Et en l'occurence, le débouché économique que représentait la Russie n,a jamais été remplacé par les autres pays partenaires.

""Je vous serais très reconnaissant, quand vous faites affirmations économiques de les vérifier, notamment grâces aux bases de données gratuites (Instituts de Statisitiques nationaux, banques mondiale). Vous nous affirmiez que l'Arménie avait reçu moins d'aide que la Géorgie... C'est à nouveau erroné""

-Effectivement, l'Arménie ne bénéficie pas du même apport et financier et technologique des ONG comme l'USAid. C'est cette ONG là que j'ai mentionnée en l'occurence. Et l'aide de l'USAid pour l'Arménie J'aurais pu aussi mentionner les aides techniques et militaires US qui ne sont pas du même ordre.

Ainsi, de 1992 à 2010, l'Arménie reçut une aide de 1,95183 millions d'USD contre 3,36933 pour la Géorgie, avec effectivement une aide supérieure à l'Arménie de 1992 à 1998. La tendance s'inverse ensuite avec pour la Géorgie, des chiffres de 123, 33, 119, 51, 124,5 151,23, 150.44 150.64 148.29 129.1 147.35 131.58 895.67 423.87 154.36 pour chaque année allant de 1998 à 2010. Pour l'Arménie les chiffres de ces mêmes années sont: 116.14, 91.86, 117.19, 102.47, 112.74, 105.08, 93.19, 91.01, 88.17, 71.91, 78.92, 69.2, 59.16. Donc, les proportions revienent progressivement de 3 à 1. J'espère que ces chiffres seront suffisamment exhasutifs...


Par ailleurs, je vous ai dit qu'il fallait vous méfier des chiffres bruts et hors-contexte. Vous ne dites pas comment cette aide, qui n'est absolument pas du même ordre, a été répartie, utilisée, si elle a été efficace, si elle a bénéficié à l'ensemble de la population ou si elle a été récupérée par les habituels oligarques...Comme vous le voyez, à l'instar du PIB, ces chiffres demandent à être ramenés dans leur réalité.

J'en profite pour rappeler aussi que le conflit de L'Artzakh a fait pas loin de 20 000 morts et plus d'un million de réfugiés. Donc, pas grand chose à envier à la situation en Géorgie.

""L'indépendance géorgienne c'est 1991, Saakachvili est arrivé en 2003 au pouvoir soit 12 ans après. Dès l'indépendance géorgienne, la Russie a mis des bâtons dans les roues en soutenant les séparatismes abkhazes et ossètes de façon militaire (livraison d'armes, de matériels et dit-on des hommes sur le terrain) mais aussi en Adjarie. A l'époque Chamil Bassayev faisait le mercernaire pour les Russes en Abkhazie... Les Géorgiens voulaient juste vivre indépendants et libres, la Russie a exploité et accru des problèmes ethniques réels selon une méthode bien soviétique car la fameuse Ossétie du Sud est une circonscription administrative créée à l'époque soviétique de façon artificielle, pour des Ossètes qui émigrèrent au 17e siècle et qui n'y étaient même pas majoritaires... Vous n'allez pas me dire qu'en 1991, la Géorgie complotait contre la Russie! Elle n'en avait pas les moyens et est demeuré sans aucun soutien extérieur pendant 10 ans...""

-Personne ne dit le contraire, et cette aide Tchétchène à l'État Russe a d'ailleurs fini par se retourner contre cette dernière. Cependant cela n'enlève rien au comportement postérieur de Saakachvili ni au fait que ses actions ne sont pas plus légitimes parce que la Russie Elstinienne a pu commettre des erreurs.

""Par la suite, suite à la corruption de l'ancien régime qui se préoccupait plus de son compte en banque que de toute autre chose,""

-La réalité a prouvé que le gouvernement Sakaachvili n,est pas un parangon de vertus non plus. Et si on peut reprocher à Chevarnadze bien des choses, il avait au moins réduit la Mafia en Gérogie.

""il bénéficiait du soutien populaire.""

-Il bénéficiat surtout de L'or et de l'organisation de Soros. Avec des manifestations "spontannées" qui était quand même organisées au quart de tour, comme en Ukraine.

""Quant à savoir ce qui s'est passé en 2008, d'après les Wikileaks (câbles volés des amabassades américaines, les tirs ossètes avaient débuté avant l'attaque géorgienne). ""

-Bizarre, ce n'est pas ce qu'affirme Wikileaks justement. De plus, des tirs de mortiers de 122 sur une zone civile peuvent difficilement passer pour des tirs de ripostes. Le 122 n'est pas une arme à vocation défensive, je l'ai déjà dit.

""La raison de cette hostilité russe est simple, la Russie ne veut pas d'une Géorgie vraiment indépendante pour des raisons purement impérialistes qui remonte au 19e siècle. Avec l'annexion du 19e siècle, la Russie a eu tendance à considérer la Géorgie comme sienne si bien que l'indépendance de 1917 est restée dans la gorge, aussi bien des Blancs que des Rouges, qui ont envahi la Géorgie dès qu'ils purent. Par la suite, la Russie a hérité certains réflexes soviétiques (fort compréhensibles vu que le personnel politique n'a que peu changé, Poutine étant un ancien du KGB) qui visent à satelliser les pays voisins, et à en faire des protectorats...""

-On est tout à fait d'accord sur le fait que les Russes ont outrepassé leurs prétentions initiales sur la Géorgie. Prétentions qui n'auraient pu se faire sans le concours d'élites locales néanmoin,s les Russes ayant su profiter du manque d'unité de ladite élite.

""Il n'y a pas que les Etats-Unis qui sont impérialistes dans ce bas monde. Mais, au moins, les Etats-Unis le font avec une certaine finesse et savent se faire aimer...""

-Tout à fait, mais outre que la cote d'amour des USA reste quand même sujette à caution, leur "impérialisme" se montre bien moins respectueux de la dignité et des identités des peuples qu'ils "colonisent" non pas en leur nom propre, mais au nom d'un fond de commerce idéologique pseudo humaniste, comme il l'ont déjà inauguré avec succès en 1861.

Et, encore une fois, si la présence Russe, avec ses défauts effetcifs sur lesquels je suis d'accord avec vous est somme toute logique dans le Caucase, la présence US l'est dèja beaucoup moins...

27.Posté par Tchetnik le 06/07/2013 12:24
@Daniel

Ceci dit en passant, je constate qu'une des phrases que j'ai dites à été mal interprétée, mais pas de votre faute.

Quand je parlais des gens qui écrivaient l'histoire avec le mensonge, je ne pensais pas à vous et ne vous mentionnais pas, mais j'évoquais les mass- médias et les "autorités morales" officielles qui, en Occident, réécrivent l'Histoire de la Russie de manière négative, ce parla déformation voire la falsification de faits d'actualité.

J'aurais dû le préciser et si vous avez pris cette remarque pour vous, c'est de ma faute car je n,ai pas joué mon rôle d'émeteur correctement et je vous en présente mes excuses.


28.Posté par Daniel le 06/07/2013 13:11
Votre affirmation sur le commerce extérieur est incorrect. Si on prend la période de 2003 (Révolution des Roses) à 2012, les exportations géorgiennes augmentent au global de 1,9 milliards. Sur la même période, les exportations vers la Russie diminuent de 38 millions de dollars. La hausse de 1,9 milliards fait plus qu'absorber les 38 millions de dollars perdus avec la Russie.

Le marché russe s'est fermé, et bien les Géorgiens apprennent à faire autres choses en le vendant à d'autres personnes, c'est la vie, ça concerne tous les pays et toutes les entreprises. Et bien sûr, certains se retrouvent au chômage ou doivent se reconvertir. Schumpeter a parlé de destruction créatrice en économie. Des activités disparaissent, d'autres se développent, et les nouveaux clients, en chiffres bruts compensent la perte des clients russes.

Les guerres font des morts civiles, et la notion de légitimité dans une guerre est des plus risibles... Quand on vous tire dessus, vous ripostez, en général pas en envoyant des roses... Quant aux zones civils, certains sont experts pour tirer depuis les zones civiles, pour occasioner des ripostes sur les dites zones et ensuite pleurer (spécialité palestinienne). Cela dit, en matière de bombardements de zones civiles pour réduire une menée séparatiste, les Russes en ont largement montré l'exemple en Tchétchénie et ne semblent pas avoir de sérieux remords...

Je pense que les chiffres de la Banque mondiale que j'ai citées intègrent l'USaid (ce doit être une aide publique au développement). Ma méthodologie me semble donc plus correcte car elle englobe toutes les aides et la rapporte à la population totale... Il faut considérer l'aide totale reçue par un pays sur une période similaire quel que soit le donateur et voir les effets produits.

Shevarnadzé n'a en rien réduit la mafia, la corruption était à son summum avec un entourage avide qui était la vraie mafia. Son successeur n'était pas forcément un saint, mais en a fait bien moins et a créé un cadre juridique propice pour les affaires...

29.Posté par Tchetnik le 06/07/2013 14:31
""Je pense que les chiffres de la Banque mondiale que j'ai citées intègrent l'USaid (ce doit être une aide publique au développement). Ma méthodologie me semble donc plus correcte car elle englobe toutes les aides et la rapporte à la population totale... Il faut considérer l'aide totale reçue par un pays sur une période similaire quel que soit le donateur et voir les effets produits.""

-En l'occurence, mes chiffres viennent du Congrès Américain et n'englobent pas l'aide militaire qui vient donc s'ajouter.

Vous aviez demandé des chiffres, les voila. Désolé s'ils confirment ce que je disais bien à savoir que l'Arménie s'en sortait presque aussi difficilement avec un quart des aides que les USA ont accordé à la Géorgie, et, en dehors du million et demi d'Arméniens présents aux USA, sans aucun soutien de gros lobbies économico-philosophiques extérieurs.

De plus, votre méthodologie ne tient toujours pas compte et de la répartition des aides et des biens et services qui entrent RÉELLEMENT en ligne de compte des importations-exportations. Après, je répète ce que j'ai dit à un commentaire précédent, une vie sans la Russie est effectivement possible et logique, mais elle ne peut se faire contre elle, n'est pas pour demain et ne doit pas être mesurée au prix d'indices tronqués et truqués. L'étude de la structure économique et sociale réelle, du taux d'inactivité et autres pourra vous renseigner un peu d'avantage sur la réalité au dela de chiffres.

""Les guerres font des morts civiles, et la notion de légitimité dans une guerre est des plus risibles... Quand on vous tire dessus, vous ripostez, en général pas en envoyant des roses... Quant aux zones civils, certains sont experts pour tirer depuis les zones civiles, pour occasioner des ripostes sur les dites zones et ensuite pleurer (spécialité palestinienne). Cela dit, en matière de bombardements de zones civiles pour réduire une menée séparatiste, les Russes en ont largement montré l'exemple en Tchétchénie et ne semblent pas avoir de sérieux remords...""

-ici on ne parle pas de la tchétchénie, guerre qui a été en son temps largement condamnée par les mêmes agenst d'influence qui en 2008 ont justifié l'agression Géorgienne sur Tskhinvali.

Car je dois vous rappeler que, encore une fois, l'utilisation d'obusiers de 122 ou de BM-21 ne correspond pas à un "tir de riposte". Vous devriez reconnaitre que les événements du 7 Aout 2008, 23h30 heure locale ont été bel et bien, non pas une "riposte" à un tir ennemi, mais une initiative offensive illégitime.
Car, désolé de vous décevoir, mais si aucun camp n'est jamais totalement propre dans une guerre, légitimité il y a bien d'un côté plus que d'autre. Et on ne peut appliquer en la matière du deux-poids-deux mesures sans que cela ne finisse par se voir. On ne peut condamner Milosevic et soutenir Sakaachvili, spécialité de nos zinzintellos.. Et en dehors de cet aspect, la réalité brute des faits qui sont têtus est que le 7 Aout, c'est l'Armée Géorgienne qui a ouvert le feu sur une zone civile et pas l'inverse. Aucune "riposte" là dedans.

""Son successeur n'était pas forcément un saint, mais en a fait bien moins et a créé un cadre juridique propice pour les affaires...""

-Effectivement, un peu comme l'UCK à Kosovo. Cela ferait desordre si les entreprises de Wall Street se faisaient attaquer par quelques sauvages en robe de chambre:)

30.Posté par Daniel le 06/07/2013 16:07
Estimer l'impact d'une aide reçu d'un seul pays donateur pour effectuer une comparaison est bien évidemment, méthodologiquement entièrement erroné; il faut additionner TOUTES les aides publiques au développement reçue et a minima les rapporter à la population globale, ce que j'ai fait. L'aide que reçoivent Arménie et Géorgie ne vient pas que des Etats-Unis, que je sache. il faut donc TOUT additionner.

S'il ne faut pas parler pas de la guerre de Tchétchénie, il ne faut pas parler du Kosovo, soyez logiques. Par ailleurs, je ne suis pas un intello et n'est jamais dit une quelconque chose sur Milosevic qui permette de savoir ce que je pense du Kosovo. Ceci est un procès d'intention discourtois.

Autre chose, vous retombez dans votre vision journalistique: en 2008, il se serait passé telle chose sans considérer les choses sur le longue durée. C'est une guerre qui dure depuis 1991 environ, elle n'a pas débuté en 2008.

Enfin, vos propos montrent que vous confondez la réalité avec ce que vous voulez qu'elle soit et ne connaissez pas grand chose à la Géorgie actuelle, et notamment à son cadre juridique issu des réformes. Peut-être faut-il cesser de ne regarder que Russia Today.

31.Posté par Vladimir le 06/07/2013 17:54
6/7
Les erreurs d'appréciation de nombreux commentateurs occidentaux viennent de l'application irréfléchie à la Géorgie des critères d'analyse élaborés par et pour les pays occidentaux. Ainsi le RNB/habitant (anciennement le PNB/habitant) calculé par la BM (http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GNP.PCAP.CD) donne 3 280$ et montre une Géorgie 13 fois moins riche que la France (41 750$), proche de l'Egypte (3 000$) et du Paraguay (3 290$). Le revenu mensuel moyen équivaudrait donc à environ 210 €, soit moins de la moitié du RMI (483,24 €). Autrement dit c'est la misère... Et pourtant personne ne marche pieds nu, comme en Egypte, il y a des embouteillage de voitures récentes à Tbilissi, télévision, smartphones et Internet sont rependus... Comme l'écrit Marie, l'économie parallèle pallie largement les faiblesse de l'économie officielle mais échappe aux statistiques. Et là l'impact de la Russie est primordial, a commencer par la fortune personnelle du premier ministre, 1ère fortune du pays essentiellement acquise en Russie...

Le nationalisme aussi a peu à voir avec la notion que ce terme recouvre ici. Il s'agit là-bas d'un véritable amour de la patrie, pour laquelle on peut consentir bien des sacrifices. L'organisation politiques est très spéciale, comme je l'ai écrit, puisque ce sont les alliances de clans qui font et défont partis et majorités dont les orientations peuvent fluctuer au grès des circonstances. Enfin les relations "musclées" avec Ossètes et Abkhazes datent de ... 454 (je n'ai pas oublié de 1!) quand le roi Vakhtang Gourganslan soumit les Ossétes, après avoir tué leur chef en combat singulier, puis les Abkhazes. Ensuite il y eut alternance de guerres et d'alliances, avec des princes Ossètes et Abkhazes rois de Géorgie. Les Ossètes aidèrent les Rouges à renverser la république géorgienne en 1921 et leur pays fut divisé par Staline, l'Ossétie du sud revenant à la Géorgie... La dislocation de l'URSS fur suivie d'une guerre civile sanglante en Ossétie du sud et en Abkhazie (1991-92, plus de 2000 morts) et une indépendance de facto sous protectorat russe pendent 15 ans que M. Sakaachvili voulut abolir par la force en 2008 avec le résultat que nous connaissons. Prenant le contrepieds de cette politique désastreuse, Bidzina Ivanichvili déclare le 23 avril 2013 devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe: "Au cours des vingt dernières années, les autorités géorgiennes ont commis beaucoup d'erreurs envers nos frères abkhazes et ossètes. Des erreurs, il y a eu des deux côtés. Il y a des blessures qui mettront du temps à cicatriser. Notre objectif est de ne plus penser qu'on puisse régler les relations avec nos frères par la force", espérons que ces bonnes intentions vont se concrétiser.

La victoire de Bidzina Ivanichvili a surpris en Occident (les manifestations du printemps 2011 avaient fait plusieurs morts, mais "Le Figaro" écrivait, 15 mois avant la débâcle électorale, "le régime n'a jamais été réellement inquiété par l'opposition" et titrait le 1 octobre 2012 " L'opposition crée la surprise en Géorgie"). On ne l'avait pas vu rassembler derrière lui les clans nationalistes et traditionalistes avec l'Eglise (y compris le métropolite d'Urbnisi et Ruisi Job Akiashvili, clairement pro-russe), les déçus de l'occidentalisme, qui aurait du leur amener le niveau de vie de l'Europe, et les opposants à l’autoritarisme (scandale de la torture dans les prisons, manifestations sévèrement réprimées), la concussion et la corruption du pouvoir (la baisse de la corruption n'existait que dans les chiffres officiels; pour les Géorgiens tout continuait comme avant, les amis du pouvoir en profitaient et seuls ceux qui tombaient en disgrâce risquaient des poursuites... tout comme en Russie!) Mais surtout Ivanichvili portait le drapeau des victimes du marasme économique («L'évocation des réformes de Saakachvili me plonge dans l'hilarité. Car elles ont ruiné le pays.» déclarait-il lors de sa première conférence de presse après l'élection, http://www.lefigaro.fr/international/2012/10/02/01003-20121002ARTFIG00631-georgie-ivanichvili-inflige-une-claque-a-saakachvili.php). Les relations avec la Russie ne sont pas mentionnées dans son programme.

Fin connaisseur de la Géorgie, qu'il connait de l'intérieur en y résidant depuis plusieurs années et non par la presse ou des études académiques, Régis Genté soulève dans cet article un pan du voile qui nous masque la réalité sociopolitique géorgienne. Même l'Eglise, groupe de pression qui semble homogène, est divisée sur ses options politiques. Le prestige personnel du patriarche masque ces divisions et donnent à l'Eglise un poids certain dans la société, mais quelle sera succession?

"L'orient est affaire de finesse" dit un dicton russe. La Géorgie fait partie de cet orient là.

32.Posté par Tchetnik le 06/07/2013 20:41
@Daniel

Effectivement, il faut additionner TOUTEs les aides et surtout TOUTES les formes d'aides, ce que vous avez omis de faire, justement. Non pas que vos informations soient fausses, mais elles sont parfois HC d'une part et biaisées (involontairement je vous l'accorde) de l'autre. Par exemple, vous mentionnez l'EDBI de la Banque Mondiale pour prouver que l'économie Géorgienne est florissante. Le problème est qu'.un autre indice, le Global Competitiveness Index du Forum Economique Mondial (WEF) place la Géorgie à la 85ième place sur 135 pays, dans le document que j'ai sous les yeux.

Les indices bruts, sans la réalité des entreprises, des secteurs économiques, de la réalité de qui travaille, de qui investit, de quelles entreprises fournissent la plus grosse part de la "richesse" d'un pays....risquent de donner ce que les Banksters veulent justement qu'ils donnent en Géorgie, à savoir de la flute de Hamelin.

Pour le 7 Aout, ucune vision journalistique. Simplement la vision de la réalité militaire des faits.

Laquelle est sans appel. Une attaque commise avec les matériels qui ont été utilisés n'est pas une "riposte". Point Barre. C'est du matériel destiné à attaquer et à faire un maximum de dégâts. Matériel qui n,a pas été utilisé jusqu'ans ce conflit.

Si vous dites que la Russie a outrepassé voire violé le traité de Gueorgievsk,on sera entièrement d'accord. Si vous dites que la Russie a toujours été oppressive vis à vis de la Géorgie, on le sera beaucoup moins car ce serait faire très bon marché du fait que une bonne partie des élites et de la population Géorgienne y trouvait son compte, comme ce serait faire bon marché du fait que sans la Russie, la Géorgie aurait été rayée de la carte depuis belle lurette.

Si vous dites que, après 1991, la Russie a perpetué une politique de mainmise sur son étranger proche, politique accompagnée de soutiens aussi maladroits qu'illégitimes à des mouvements dont la population Géorgienne a eu à souffrir, on sera d'accord.

Si vous passez sous silence le fait que certains, en Géorgie ont voulu aussi faire de la purification ethnique, on le sera beaucoup moins.

Si vous dites que la Géorgie est un pays libre, doté d'un patrimoine culturel et historique (sans oublier le spirituel) riches, profonds, qui vaut largement celui de la Russie et qui justifie la dignité et la liberté de son peuple, nous serons tout à fait d'accord. Que l'appareil de production Géorgien soit ammené à terme à nouer des relations commerciales avec d'autres parties du monde que la Russie est aussi un fait sur lequel nous sommes d'accord.

Mais si, au nom de cette volonté légitime à la base, on écrit (pas vous, encore une fois) l'Histoire de manière injuste et mensongère, si on diabolise un pays qui, sans avoir été prafait, reste quand même un pays qui joua un rôle dans lequel le positif domine, nous ne serons pas d'accord.

Que vous souhaiteiez que la Géorgie soit libre de toute suzeraineté extérieur abusive est votre droit le plus légitime. Mais il ne faudrait pas cautionner alors tout et n'importe quoi non plus. L'Histoire récente de Géorgie a vu ce pays victime, elle l'a aussi vue bourreau. Ce n'est pas la plus grosse part de son rôle, mais elle a néanmoins existé. Le soutien au positif ne doit pas ammener à être sourd au négatif. Simplement il est bon de remettre les choses dans leur contexte et à leur juste place.

33.Posté par Marie Genko le 07/07/2013 00:28
Cher Vladimir,

Merci pour votre excellent message 31.
La seule chose pour laquelle je suis en désaccord avec vous est votre élogieuse appréciation de Régis Genté!
Ce Monsieur réside peut-être depuis plusieurs années en Géorgie, mais son discours est déformé pour deux raisons:
1/ il raisonne faux comme tous les athées occidentaux.
2/ il est payé pour écrire des articles aussi anti-russes que possible par son rédacteur en chef!

Il faut tout de même se souvenir que le gouvernement de notre pays subventionne grassement la presse écrite et exige donc de lire le son de cloche politiquement correct selon le gouvernement en place.
Le journal Le Monde flatte le PS, et le Figaro l'UMP
Le Figaro appartient d'après mes souvenirs actuellement à Serge Dassault...
Ce grand industriel français soutient une politique atlantiste, qui est une politique commune au PS et à l'UMP.
Donc vous ne lirez dans ces deux journaux que des horreurs concernant la Russie...
Je ne dis pas que dans ce pays tout soit parfait, mais à force de lire des critiques, le mieux étant l'ennemi du Bien, on finit par ne plus rien croire du tout!

Grâce à weekyleeks et à Edward Snowden le grand public commence à se rendre compte de l'étendue des mensonges et des combines de nos politiciens!
Peut-être ce derniers commenceront-ils à comprendre que dire la Vérité est infiniment plus payant que de mentir en permanence!!!!

Je suis de plus en plus persuadée que les hommes de bonne volonté des tous les pays devraient commencer à prendre conscience qu'il devient impératif de contrôler les politiciens qui nous gouvernent afin d'assainir le paysage politique de chacune de nos Nations!
C'est une action que les chrétiens devraient mener avec fermeté de l'intérieur de nos pays afin d'empêcher la mise en place de lois amorales et empêcher les menteurs de fabriquer de toutes pièces d'hypothétiques ennemis....

34.Posté par Daniel le 07/07/2013 07:45
L'indice "Doing business" ne mesure absolument pas le dégré de compétitivité d'une économie mais l'adéquation du cadre juridique et administratif pour promouvoir les affaires. Je n'ai ainsi jamais dit que l'économie géorgienne était florissant mais que le cadre juridique et administratif avait été amélioré considérablement et posait certaines bases d'un futur essor. La nuance est de taille!

35.Posté par Les coptes de Géorgie le 07/07/2013 13:49
Plus de 2 000 coptes, ces chrétiens d'Egypte, descendants directs de l'Egypte pharaonique, dit-on, ont trouvé refuge ces derniers mois en Géorgie, l’ex-république soviétique du Caucase.
La cause ? Le climat d’insécurité qui règne notamment depuis que la révolution a éclaté, les agressions et menaces proférées par les groupes extrémistes musulmans.
Pourquoi avoir choisi la Géorgie ? Beaucoup de coptes se considèrent comme orthodoxes, comme les Géorgiens, une relative proximité géographique et, jusqu’à présent, la facilité d’y faire des affaires.
Mais la réalité est un peu plus dure que celle espérée…

36.Posté par Tchetnik le 07/07/2013 14:41
@Daniel

On est bien d'accord, mais même cet indice n'est pas forcément représentatif de la réalité administrative du pays, en particulier de la corruption, phénomène par définition difficile à chiffrer mais bien perceptible, et, à ce sujet, la mairée est bien trop belle, de l'aveu même des citoyens Géorgiens Lambda qui n'ont pas franchement vu de différence. Et, bien s^pur, la part d'économie souterraine, phénoménale en Géorgie comme en Grèce et à laquelle tout investisseur peut difficlement échapper, n'est par définition pas prise en compte alors qu'elle est dans ce pays, capitale (pour le moment, il n'est pas dit que les choses ne changeront pas en mieux).

Cela ne signifiant pas par ailleurs que les Géorgiens ne seront pas capables de construire effectivement des infrastructures efficaces et fiables, et de les construire avec leur force et leur génie propres. Mais cela prendra encore un peu de temps et demandera, sinon un retour vers la Russie en tout cas un réajustement raisonnable de leurs relations politiques, diplomatiques et économiques. Bismark disait que la Géographie restait la seule constante politique et il n'avait pas entièrement tort. La Russie est à côté et les USA, comme L'Euroland bien loins. Et de plus, ces ensembles ne sont pas si florissants économiquement, bien au contraire, et cela commence à se voir. Il est plus probable que la Géorgie fera comme l'Arménie, à savoir des relations avec la Russie, plus limitées qu'autrefois, bien sûr (et sans doute pas aussi bienveillantes que pour l'Arménie) et des relations commerciales fortes avec l'Iran et le Moyen Orient.

37.Posté par Daniel le 07/07/2013 15:26
La présence des coptes en Géorgie tient aussi à la relative facilité avec laquelle les Egyptiens peuvent obtenir un visa géorgien. C'est bizarre que les coptes ne célèbrent pas dans l'église arménienne car en théorie coptes et arméniens sont en communion.

38.Posté par Isaac le 27/01/2019 18:50 (depuis mobile)
J'ai lu tous les commentaires depuis le début; à de très rares exceptions près, on y parle que de géo-politico-économie (?!)...pourtant, sur un site orthodoxe, qui plus est sur la Géorgie, il serait fort avenant d'y parler spiritualité aussi, non ???

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