Daniel

Traditionnellement, lors d’une entreprise humaine, l’accomplissement du milieu de la tâche marque une sorte de cap, de moment fort. C’est également le cas pour le Grand Carême, dont nous franchissons aujourd’hui mercredi la moitié. 20 jours viennent donc de s’écouler depuis le début du carême. Il en reste 20 qui seront suivis de la semaine sainte.Ce franchissement de cap est placé sous le signe de la Croix. Dimanche dernier, nous célébrions déjà la Croix en nous prosternant devant elle, ce qui est une des rares fois où l’on se prosterne un dimanche.

Toute la semaine suivant ce dimanche de la Croix demeure donc placée sous le signe de cette même Croix qui fait l’objet de nombreux hymnes dans les vêpres et matines du Triode de Carême. Ces hymnes nous rappellent le terme de notre voyage (dans 27 jours environs), à savoir la Passion et la Résurrection du Christ.Et c’est aussi l’occasion de prier le Christ de nous donner de voir et de célébrer sa Résurrection tant attendue, et naturellement de nous affermir dans les bonnes dispositions du saint carême.


Voici quelques exemples d’hymnes tirés du Triode de Carême pour cette semaine de carême.

« Du carême franchissant bientôt le milieu, grâce à la puissance de la Croix, glorifions la force de notre Dieu et Sauveur jadis exalté au milieu de la terre sur ce bois et disons-lui : Seigneur, donne-nous de contempler ta Passion et ta sainte Résurrection, nous accordant ton pardon et la grâce du salut » (Lundi soir aux vêpres, 1er stichère du lucernaire)

En s’adressant à la Croix : « Réjouis-toi, délice des jeûneurs et leur ferme appui, réjouis-toi destructrice des passions et terreur des démons, réjouis-toi nouvel arbre de vie » (2nd cathisme des matines du mardi)

« Toi dont l’image autrefois adoucit les eaux de Mara, de ce carême sois la douceur, Croix du Christ qu’en ce jour nous vénérons » (jeudi ode 9 des matines)

« La Croix en terre plantée causa la chute des démons ; et nous qui maintenant la voyons glorieusement exposée, nous voilà relevés du péché où nous sommes tombés » (Ode 6 des matines de vendredi)

Après ce passage de l’Equateur, le carême nous réserve encore des moments liturgiques uniques, propres à cette période. Il y a ainsi le jeudi du Grand canon lors duquel aux matines, le canon de Saint André de Crète est lu dans son intégralité. On y lit aussi parfois en entier la vie de Sainte Marie l’Egyptienne. Cette année, cela tombe le 29 mars. Il ne faut pas non plus oublier le samedi de l’acathiste au cours duquel, lors des matines de samedi, l’acathiste à l’Enfantrice de Dieu est lu en entier (cette année, c’est le 31 mars). N’oublions pas non plus les fêtes des Saints. Pendant le carême, tombe systématiquement (ou presque toujours) la fête des 40 martyrs de Sébaste, martyrs très connus et vénérés. Elle aura lieu demain.

Nous pouvons donc dire : « Ayant accroché notre voile au mât de la Croix, voici que nous avons franchi à moitié le Carême, ce pacifique océan : conduis-nous, Seigneur Jésus, jusqu’au havre de ta sainte Passion » (mercredi canon des matines Ode 3)."



Rédigé par Daniel le 21 Mars 2012 à 14:04 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 21/03/2012 16:29
Je voudrais d'abord remercier Daniel pour cet excellent texte qui nous permet de bien "faire le point" dans le carême.

Mais, en contre point, je vous propose ce texte sur la mi-carême catholique, qui n'est pas ce que l'on pourrait croire de l'extérieur!

QU’EST CE QUE LA MI-CAREME ? FETE DU CALENDRIER LITURGIQUE OU TRADITION POPULAIRE ?
Comme son nom l’indique, la mi-Carême marque la moitié du Carême, mais rien dans le calendrier liturgique n’indique cette mi-temps. Les oraisons du jour gardent la même tonalité que celles des jours qui l’entourent. « Que tes serviteurs se purifient dans la pénitence et s’appliquent à faire ce qui est bon… » dit l’oraison d’ouverture de la messe. Seule l’antienne d’ouverture porte la marque d’une joie particulière ; celle de celui qui cherche le Seigneur de toute sa force. Ainsi est donné l’axe de la vraie joie, celle qui consiste à « imiter la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde. » (Prière d’ouverture du 5e dimanche de Carême).

Alors pourquoi les crêpes, les bugnes et autres traditions culinaires festives viennent-elles agrémenter ce jour ? La logique du bon sens économique ! Le Carême est un temps de jeûne et les générations passées prenaient très au sérieux cet aspect particulier. Même les œufs étaient interdits. Mais les œufs ne se conservent guère plus de vingt jours, c’est-à-dire la moitié de quarante. C’est pour ne pas perdre cette denrée précieuse pour beaucoup, qu’on l’utilisait sous toutes les formes possibles. De la même manière, c’est pour vider les réserves qu’on fait des crêpes pour le mardi gras. Après la mi-Carême, on attend à nouveau vingt jours pour sortir, décorés de joie pascale, les œufs gardés en réserve.

Bénédicte Ducatel - SNPLS (Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle )

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