Une conférence de presse sur la bataille de l'information a réuni à Kiev un représentant de l'Eglise orthodoxe Ukrainienne du Patriarcat de Moscou, l'archiprêtre Géorguy (Коваленко), chef du service Synodal de l'information de l'EOU- PM, et le chef de la direction de l'information et de l'édition du pseudo-patriarcat de Kiev, l'archevêque Evstraty (Зоря).

Voici des extraits abrégés de ce débat. Pour plus de clarté, je désigne les deux porte-paroles par les initiales des patriarcats qu'ils représentent: PM pour l'archiprêtre Géorguy (Коваленко) et pseudo PK pour l'archevêque Evstraty (Зоря).

* * *
Nous voulons la réunification de l'Eglise orthodoxe en Ukraine

PM: La situation en Ukraine et le rétablissement de l'unité de l'Orthodoxie en Ukraine sont inscrits dans la déclaration de la synaxe des primats. Il y a aussi les déclarations du patriarche Cyrille et du Synode de l'EOR qui témoignent de la nécessité de la paix, du dialogue et du refus de la violence (…) La déclaration du conseil des Eglise d'Ukraine, actuellement présidé par l'EOU, va dans le même sens (…)


pseudo PK: Notre Eglise et notre primat sont très actifs dans ce domaine (…) Toutes nos instances insistent sur l'obligation de l'Eglise de dire la vérité et d'appeler les choses par leur nom, surtout en cette période de bataille de l'information. Nous qualifions ce qui se passe actuellement entre la FR et l'Ukraine guerre non déclarée. Nous appelons l'occupation – occupation, l'annexion – annexion.

Je pense très important l'appel du patriarche (note de VG: Philarète Denisenko) à garder l'unité, parce que la victoire commence toujours par la fermeté spirituelle et la conscience individuelle que ce qu'on fait est juste. Quelle que soit notre appartenance confessionnelle ou nationale, notre opinion politique, nous ne pouvons détruire notre propre maison quand sur le seuil se trouvent l'agression et la guerre. C'est pour cela que le patriarche a appelé à l'unité et à la compréhension mutuelle.

Soutien des musulmans en Crimée:

PM: En Crimée nos prêtres continuent leur sacerdoce. Ils n'ont pas eu de problèmes et commémorent le patriarche Cyrille, le métropolite Vladimir et le "locus tenens". Le synode de l'EOR a confirmé que les juridictions ecclésiales sont décidées par l'Eglise et ne dépendent pas des frontières politiques, La composante ecclésiale n'a pas pris part à la crise politique en Crimée.

pseudo PK: Nos paroisses sont évidement dans une situation bien plus compliquée du point de vue morale et psychologique. Seuls deux prêtres sont partis; les onze autres sont restés sur place avec l'archevêque Clément mais ont dû faire partir leurs familles car ils ne font pas confiance aux nouvelles autorités. Toutefois il y a eu une rencontre avec notre archevêque qui a été assuré qu'aucune coercition ne sera exercée sur nos paroisses. De plus le clergé tatar-musulman a assuré nos prêtres qu'il leur ferait place dans ses mosquées, s'il y avait des problèmes pour prier dans nos églises, et qu'il nous aiderait à défendre nos droits. C'est un bel exemple de soutien réciproque qui doit prévaloir entre tous les croyants. Malheureusement nous constatons que le pouvoir du Kremlin, qui se prétend chrétien, orthodoxe, ne respecte pas la sainteté du Carême, la sainteté des commandements de Dieu et se conduit à l'opposé à la face du monde entier. Mais nous espérons que le Seigneur arrêtera cela ou fera prendre conscience de ce qu'ils font à ceux qui en sont responsables.

"Le patriarche Cyrille ne soutient pas Poutine mais ce sont ses idées qui inspirent aujourd'hui l'agresseur russe"

PM: commençons par nous référer aux véritables déclarations et aux vrais actes. Il n'y a aucune base pour accuser le patriarche de soutenir une politique d'agression. Mais nous devons aussi comprendre qu'il est responsable de l'unité du peuple, y compris dans la Fédération de Russie. Nous somme tous en contact avec nos parents et amis en Russie; nous savons comme ce n'est pas simple actuellement et quelle image de l'Ukraine est donnée par les masses-média.

Pour ce qui concerne nos paroisses, nos monastères, je pense que l'EOU est justement LA structure qui a témoigné que l'unité est très importante et elle peut conforter cette unité. Il n'y a pas de baisse du nombre de paroissiens. C'est la Carême, les gens vont à l'église et je dirais au contraire que la qualité des paroissiens a changé - il y a beaucoup d'hommes de 30-40 ans qui vont aujourd'hui à l'église. Voilà la réalité que nous voyons.

pseudo PK: Gloire à Dieu que le patriarche Cyrille ne fasse pas de déclarations pour soutenir le président Poutine, mais c'est le président Poutine qui justifie ses activités avec les idées, les slogans et les concepts que nous avons entendus et que, justement, le patriarche Cyrille a diffusés. C'est l'idée du "Monde russe".

C'est l'un des proches du patriarche Cyrille, l'un des porte-paroles du patriarcat de Moscou, le père Vsevolod Chaplin, qui disait, bien avant le commencement des évènements, que le peuple russe est une nation divisée et le Congrès mondial du peuple russe avait déclaré dés 1995, que c'est une nation qui a le droit de se réunifier. Et ce qui s'est passé en Crimée est justement qualifié de "réunification avec la Crimée".

L'idée du "Monde russe" est actuellement utilisée pour justifier un vrai mal et un vrai mensonge.

Peut-on imaginer une réunification de l'EOU-PM et de pseudo l'EOU-KP sans une démission du patriarche Philarète?

pseudo PK: Depuis 22 ans on pose comme condition au patriarche Philarète qu'il doit démissionner. Mais je souligne qu'il est archevêque titulaire de la chaire de Kiev depuis 1966, qu'il a été élu primat de l'EOU en 1990, élection confirmée par le concile local de l'EOU en1991, et il a aussi été élu patriarche en 1995 par le concile de l'Eglise. Ce service lui a été imposé par l'Eglise. Et donc la décision de le démettre ou non n'appartient pas à ceux qui le pensent, mais à l'Eglise et à lui-même. (…) Et au dessus de tout il y a le Seigneur Dieu. Les différents Patriarcats et Eglises ne sont que des divisions selon les conditions terrestres alors que l'Eglise est Divine. Si Dieu accorde jusqu'à maintenant à notre Patriarche, qui a 85 ans, une bionne santé, un esprit clair et la capacité de faire son travail, pourquoi devrions soutenir ces conditions qui nous sont posées? Si Dieu décide que sa mission ici-bas est terminée, il le rappellera simplement à Lui ou lui inspirera l'idée qu'il doit partir.

Et pour en revenir à l'unification, c'est le commencement du dialogue qui a été annoncé. Nous en sommes au tout début et le but du dialogue est de trouver des points d'accords pendant ce dialogue. Nous disons qu'il ne peut être question de démission du patriarche et nos frères vont dire que c'est un obstacle à l'unification. Mais si nous refusons le dialogue, tout restera comme il y a 22 ans. L'unité se fera malgré tout, mais nous avons la responsabilité de ce que nous ferons pour cela. Et l'Unité se feera brusquement, comme l'indépendance de l'Ukraine, en un instant.

PM: En fait il n'y actuellement aucune condition préalable. Il y a une volonté d'unification, qui a été confirmée par les primats, y compris le patriarche Cyrille, lors de la synaxe. La commission pour l'unification de l'EOU s'est réunie, elle élabore une position et quand celle-ci sera élaborée nous pourrons en discuter. La division est inacceptable pour le peuple, qui souhaite la réunification; elle n'est pas acceptée par le clergé, qui veut l'unité. Mais cette unité ne doit pas provoquer de nouvelles divisions et les décisions qui seront prises devront être reçues par le peuple de Dieu, le clergé, l'épiscopat et toute la plénitude de l'Eglise orthodoxe, y compris le patriarche de Moscou. Je pense qu'il y la volonté, il y a la responsabilité. Nous espérons et nous prions, parce que ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Que faire si un prêtre fait preuve "d'ukrainophobie" et glorifie la "Grande Russie" dans son homélie? Cela se produit dans nombre d'églises du PM.

PM: L'autorité ecclésiale a toujours réagi ces derniers mois lorsque de tels faits ont été connus. Notre position est claire: l'ambon ne peut servir à promouvoir des opinions politiques et encore moins à faire de la propagande politique. L'ambon est le lieu pour annoncer le Christ. Si de tels cas se produisent, il faut les documenter par tous moyens, nous sommes prêts à faire une enquête sur chaque cas et la hiérarchie réagira de façon ecclésiale et non au plan politique.

pseudo PK: on peut guérir les conséquences ou rechercher les causes. Notre Eglise considère que les faits mentionnés sont la conséquence du refus de l'autocéphalie de l'Eglise d'Ukraine en 1991 comme cela aurait dû se faire. Si le patriarcat de Moscou avait agi fraternellement et donné sa bénédiction, nous n'aurions pas eu ces problèmes; personne n'aurait professé la doctrine du "Monde russe" dans les église ukrainiennes et je pense que cette doctrine ne serait même pas apparue dans la forme que nous lui connaissons.

Le Christ appelle à aimer ses ennemis. Comme appliquer ce commandement en Ukraine quand il y a un ennemi et un pays-agresseur?

PM: L'ennemi n'est pas celui que je considère comme tel – c'est celui qui SE considère comme tel. Il y a des gens qui se considèrent comme nos ennemis. C'est leur chois. Mais nous restons nous-mêmes et nous défendons ce qui nous appartient, tout en ayant une approche chrétienne de ceux qui se considèrent comme nos ennemis.

Soutien des musulmans en Crimée:

PM: En Crimée nos prêtres continuent leur sacerdoce. Ils n'ont pas eu de problèmes et commémorent le patriarche Cyrille, le métropolite Vladimir et le "locus tenens". Le synode de l'EOR a confirmé que les juridictions ecclésiales sont décidées par l'Eglise et ne dépendent pas des frontières politiques, La composante ecclésiale n'a pas pris part à la crise politique en Crimée.

pseudo PK: Nos paroisses sont évidement dans une situation bien plus compliquée du point de vue morale et psychologique. Seuls deux prêtres sont partis; les onze autres sont restés sur place avec l'archevêque Clément mais ont dû faire partir leurs familles car ils ne font pas confiance aux nouvelles autorités. Toutefois il y a eu une rencontre avec notre archevêque qui a été assuré qu'aucune coercition ne sera exercée sur nos paroisses. De plus le clergé tatar-musulman a assuré nos prêtres qu'il leur ferait place dans ses mosquées, s'il y avait des problèmes pour prier dans nos églises, et qu'il nous aiderait à défendre nos droits. C'est un bel exemple de soutien réciproque qui doit prévaloir entre tous les croyants. Malheureusement nous constatons que le pouvoir du Kremlin, qui se prétend chrétien, orthodoxe, ne respecte pas la sainteté du Carême, la sainteté des commandements de Dieu et se conduit à l'opposé à la face du monde entier. Mais nous espérons que le Seigneur arrêtera cela ou fera prendre conscience de ce qu'ils font à ceux qui en sont responsables.

"Le patriarche Cyrille ne soutient pas Poutine mais ce sont ses idées qui inspirent aujourd'hui l'agresseur russe"

PM: commençons par nous référer aux véritables déclarations et aux vrais actes. Il n'y a aucune base pour accuser le patriarche de soutenir une politique d'agression. Mais nous devons aussi comprendre qu'il est responsable de l'unité du peuple, y compris dans la Fédération de Russie. Nous somme tous en contact avec nos parents et amis en Russie; nous savons comme ce n'est pas simple actuellement et quelle image de l'Ukraine est donnée par les masses-média.

Pour ce qui concerne nos paroisses, nos monastères, je pense que l'EOU est justement LA structure qui a témoigné que l'unité est très importante et elle peut conforter cette unité. Il n'y a pas de baisse du nombre de paroissiens. C'est la Carême, les gens vont à l'église et je dirais au contraire que la qualité des paroissiens a changé - il y a beaucoup d'hommes de 30-40 ans qui vont aujourd'hui à l'église. Voilà la réalité que nous voyons.

pseudo PK: Gloire à Dieu que le patriarche Cyrille ne fasse pas de déclarations pour soutenir le président Poutine, mais c'est le président Poutine qui justifie ses activités avec les idées, les slogans et les concepts que nous avons entendus et que, justement, le patriarche Cyrille a diffusés. C'est l'idée du "Monde russe".

C'est l'un des proches du patriarche Cyrille, l'un des porte-paroles du patriarcat de Moscou, le père Vsevolod Chaplin, qui disait, bien avant le commencement des évènements, que le peuple russe est une nation divisée et le Congrès mondial du peuple russe avait déclaré dés 1995, que c'est une nation qui a le droit de se réunifier. Et ce qui s'est passé en Crimée est justement qualifié de "réunification avec la Crimée".

L'idée du "Monde russe" est actuellement utilisée pour justifier un vrai mal et un vrai mensonge.

Peut-on imaginer une réunification de l'EOU-MP et de l'EOU-KP sans une démission du patriarche Philarète?

pseudo PK: Depuis 22 ans on pose comme condition au patriarche Philarète qu'il doit démissionner. Mais je souligne qu'il est archevêque titulaire de la chaire de Kiev depuis 1966, qu'il a été élu primat de l'EOU en 1990, élection confirmée par le concile local de l'EOU en1991, et il a aussi été élu patriarche en 1995 par le concile de l'Eglise. Ce service lui a été imposé par l'Eglise. Et donc la décision de le démettre ou non n'appartient pas à ceux qui le pensent, mais à l'Eglise et à lui-même. (…) Et au dessus de tout il y a le Seigneur Dieu. Les différents Patriarcats et Eglises ne sont que des divisions selon les conditions terrestres alors que l'Eglise est Divine. Si Dieu accorde jusqu'à maintenant à notre Patriarche, qui a 85 ans, une bionne santé, un esprit clair et la capacité de faire son travail, pourquoi devrions soutenir ces conditions qui nous sont posées? Si Dieu décide que sa mission ici-bas est terminée, il le rappellera simplement à Lui ou lui inspirera l'idée qu'il doit partir.

Et pour en revenir à l'unification, c'est le commencement du dialogue qui a été annoncé. Nous en sommes au tout début et le but du dialogue est de trouver des points d'accords pendant ce dialogue. Nous disons qu'il ne peut être question de démission du patriarche et nos frères vont dire que c'est un obstacle à l'unification. Mais si nous refusons le dialogue, tout restera comme il y a 22 ans. L'unité se fera malgré tout, mais nous avons la responsabilité de ce que nous ferons pour cela. Et l'Unité se feera brusquement, comme l'indépendance de l'Ukraine, en un instant.

PM: En fait il n'y actuellement aucune condition préalable. Il y a une volonté d'unification, qui a été confirmée par les primats, y compris le patriarche Cyrille, lors de la synaxe. La commission pour l'unification de l'EOU s'est réunie, elle élabore une position et quand celle-ci sera élaborée nous pourrons en discuter. La division est inacceptable pour le peuple, qui souhaite la réunification; elle n'est pas acceptée par le clergé, qui veut l'unité. Mais cette unité ne doit pas provoquer de nouvelles divisions et les décisions qui seront prises devront être reçues par le peuple de Dieu, le clergé, l'épiscopat et toute la plénitude de l'Eglise orthodoxe, y compris le patriarche de Moscou. Je pense qu'il y la volonté, il y a la responsabilité. Nous espérons et nous prions, parce que ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Que faire si un prêtre fait preuve "d'ukrainophobie" et glorifie la "Grande Russie" dans son homélie? Cela se produit dans nombre d'églises du PM.

PM: L'autorité ecclésiale a toujours réagi ces derniers mois lorsque de tels faits ont été connus. Notre position est claire: l'ambon ne peut servir à promouvoir des opinions politiques et encore moins à faire de la propagande politique. L'ambon est le lieu pour annoncer le Christ. Si de tels cas se produisent, il faut les documenter par tous moyens, nous sommes prêts à faire une enquête sur chaque cas et la hiérarchie réagira de façon ecclésiale et non au plan politique.

pseudo PK: on peut guérir les conséquences ou rechercher les causes. Notre Eglise considère que les faits mentionnés sont la conséquence du refus de l'autocéphalie de l'Eglise d'Ukraine en 1991 comme cela aurait dû se faire. Si le patriarcat de Moscou avait agi fraternellement et donné sa bénédiction, nous n'aurions pas eu ces problèmes; personne n'aurait professé la doctrine du "Monde russe" dans les église ukrainiennes et je pense que cette doctrine ne serait même pas apparue dans la forme que nous lui connaissons.

Le Christ appelle à aimer ses ennemis. Comme appliquer ce commandement en Ukraine quand il y a un ennemi et un pays-agresseur?

PM: L'ennemi n'est pas celui que je considère comme tel – c'est celui qui SE considère comme tel. Il y a des gens qui se considèrent comme nos ennemis. C'est leur chois. Mais nous restons nous-mêmes et nous défendons ce qui nous appartient, tout en ayant une approche chrétienne de ceux qui se considèrent comme nos ennemis.

pseudo PK: Il faut savoir séparer la personne de ses actes. Aime le pécheur et hais le péché. Si nous séparons les personnes de leurs actions, nous pouvons dénoncer les actions mauvaises ou les soutenir quand elles sont bonnes et aimer la personne; alors il plus simple plus facile et plus simple de vivre.

Par Тatiana Gaïjevskaïa
Traduction et rédaction VG

Source: Obozrevatel.com

Rédigé par Vladimir Golovanow le 7 Avril 2014 à 14:10 | 8 commentaires | Permalien



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