Vladimir GOLOVANOW

Les informations se suivent et se contredisent: alors que mon article précédent montrait les progrès du dialogue avec les catholiques et ses avantages pour lutter ensemble contre le seul ennemi commun, l'Église de Chypre donne une vision caractéristique de la division de l'Orthodoxie sur ce sujet. Nous avions déjà publié une intéressante analyse des enjeux de la visite du Pape à Chypre et Irénée nous avait posté un extrait de la longue interview du métropolite Athanase de Limassol expliquant son opposition à cette visite.
Mgr Athanase est le fils spirituel de l'Ancien Joseph de Vatopaidi et l'une des personnalités les plus influentes de l'Église de Chypre, et cette interview constitue de fait un véritable réquisitoire, particulièrement bien argumenté, contre le dialogue avec les Catholiques; c'est d'autant plus frappant que ce dialogue fait la quasi unanimité des Églises orthodoxes et que la dernière réunion de la commission mixte pour le dialogue théologique s'est justement déroulée à Chypre les 16-23 octobre derniers… non sans incidents violents!

Il me semble indispensable de bien analyser la position de Mgr Athanase car elle est très représentative: alors que le Saint Synode de l’Eglise de Chypre a publié une lettre encyclique le 16 mai dernier, dans laquelle ses membres rappellent que « notre participation à l’accueil du pape, notre présence durant les manifestations en son honneur et notre rencontre avec lui, ne signifient pas l’occultation des grandes différences dogmatiques et autres qui nous séparent», le métropolite Georges de Paphos (ville où s'est justement déroulée la réunion de la commission dont je parle plus haut) va dans le même sens que Mgr Athanase en précisant "qu’il ne s’agissait pas non plus d’occulter la déviance ecclésiologique de l’uniatisme, qui constitue une forme abhorrée du prosélytisme: les évêques catholiques, vêtus comme des évêques orthodoxes, induisent les fidèles en erreur en disant qu’ils professent les mêmes choses, mais à la fin ils commémorent le pape" (d'après orthodoxie.com. citant Amen.gr). C'est en tout trois métropolites et deux chorévêques de l’Eglise de Chypre qui ont annoncé leur intention de boycotter la visite du pape à Chypre "en raison du prosélytisme qu’exerce le Vatican aux détriments de l’orthodoxie" indique le site d'informations. Et il faut bien reconnaître que l'uniatisme reste la pierre d'achoppement du dialogue puisque la commission mixte n'a pu parvenir à un véritable accord sur ce sujet (Balamand, 1993).

Ces évènements viennent malheureusement confirmer mon analyse d'octobre dernier: la question du dialogue avec le catholicisme est vraiment un problème crucial qui traverse toutes les Églises orthodoxes en séparant une hiérarchie, qui voit tous les avantages de ce dialogue face à l'adversaire commun de la sécularisation (cf. article cité), et une base qui reste hantée par ses vieilles peurs.
C'est un immense travail d'explication qui devrait être entrepris et je suis surpris que le sujet ne soit pas abordé dans les rencontres préconciliaires. Il est vrai que cette crispation semble assez récente: elle n'avait peut-être pas atteint autant d'acuité dans les années 1980, quand l'ordre du jour préconciliaire avait été arrêté.
Mais si c'est le cas, il faudrait sans doute le revoir!



Rédigé par Vladimir Golovanow le 8 Juin 2010 à 16:00 | 81 commentaires | Permalien


Commentaires
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

1.Posté par makarios le 31/05/2010 18:52
Je fais partie de la base et il faut reconnaître que la hiérarchie n'a pas la partie facile!
Est-ce que la hiérarchie peut-elle réellement faire sienne ce que Justin Popovic, Jean de Changai, Paissios l'Ancien pour ne citer que ceux-là ont écrit et dit à propos du dialogue avec l'église catholique? Ce serait impensable puisqu'ils passeraient pour des sectaires bornés! Et Marc d'Ephese, au concile de Florence, n'a-t-il pas eu une attitude très entêtée? Alors qui suivre?
Et puis quel est le but du dialogue? Avoir de bonnes relations? Ce serait déjà une excellente raison de le poursuivre...L'union des églises? Là par contre à vue humaine cela paraît plus que difficile car une l'union ne peut se faire au sommet...

2.Posté par Daniel le 31/05/2010 19:31
Il faut quand même rappeler que la "hiérarchie" n'est pas propriétaire de l'Eglise et ne peut en faire ce qu'elle veut, sans oublier qu'elle peut se tromper aussi...

3.Posté par Daniel le 01/06/2010 14:52
Aux dernières nouvelles, l'Archevêque de l'Eglise de Chypre, Chrysostome II, voudrait expulser les 2 évêques et 3 chorévêques (un chorévêque est un évêque des campagnes) du synode pour une durée d'un an s'ils ne mettent pas la sourdine à leurs protestations et s'ils refusent d'assister à la cérémonie de réception du pape http://www.ansamed.info/en/cyprus/news/ME01.XAM20532.html




4.Posté par vladimir le 01/06/2010 17:02
Le moins qu'on puisse dire c'est que le consensus indispensable n'est pas en vue et ce, je crois bien, dans toutes les Églises Orthodoxes: l'essentiel des problèmes avec Mgr Diomide du Kamchatka, démis et déchu de son rang il y a plus d'un an mais qui garde des adeptes en Russie venaient de cette question et les interventions sur ce blog le démontrent aussi. La position de Mgr Chrysostome me semble l'une des plus dures: si cette façon d'agir se repend, les rangs des "zélotes" non canoniques vont grossir de tous ces exclus et le schisme que craignait Mgr Jean de Pergame deviendrait une réalité... Un effort de dialogue amènerait une nouvelle fracture et le Malin triompherait...
Je ne vois qu'une solution: prier réellement "pour l'unité de la sainte Église"!

5.Posté par l'équipe de rédaction le 01/06/2010 17:29
Flottille: le raid israélien "n'influencera pas" le voyage du pape à Chypre
CITE DU VATICAN, 1 juin 2010 (AFP)
Le raid israélien contre une flottille pro-palestinienne d'aide à Gaza "n'influencera pas" le déroulement du voyage du pape à Chypre de vendredi à dimanche, a déclaré mardi le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi."C'est un événement très triste et préoccupant pour le climat général" au Proche-Orient, mais "il n'a pas d'influence sur le déroulement du voyage", a déclaré le père Lombardi en présentant à la presse ce déplacement, le premier d'un pape sur cette île méditerranéenne et le premier de Benoît XVI dans un pays majoritairement orthodoxe.
Des commandos de marine israéliens ont lancé lundi un assaut contre six bateaux transportant des centaines de militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide, qui voulaient forcer le blocus israélien imposé à Gaza.
Selon l'armée israélienne, neuf passagers ont été tués et sept soldats blessés lors des violences ayant éclaté à bord du ferry turc Mavi Marmara, le plus grand des six bateaux qui transportait 600 personnes.
Le père Lombardi a par ailleurs affirmé que "la paix sera la clef de lecture de ce voyage". "Le style du pape est de dire les choses de façon très équilibrée et de parler de la paix pour tous", a-t-il rappelé, soulignant que Chypre est un "pont entre l'Europe et l'Asie" et un "carrefour entre cultures et religions" .L'oecuménisme sera l'un des thèmes importants du voyage sachant, comme l'a noté le père Lombardi, que les orthodoxes chypriotes "ont des rapports très bons et intenses" avec les orthodoxes russes (environ 80% de la communauté orthodoxe mondiale). Suite AFP

6.Posté par Daniel le 02/06/2010 15:21
Le métropolite Paul de Kyrenia ( à Chypre) qui s'oppose à la visite du pape s'est exprimé dans le magazine "Orthodox press" en date du 28 mai 2010. Une traduction anglaise est en ligne ici :

http://www.oodegr.com/english/papismos/pope_visit_cyprus_2.htm

Il explique son refus de prendre part aux cérémonies prévues car le pape en plus d'être un chef d'Etat est le représentant d'une hérésie.

Il affirme, point plus intéressant, que l'encyclique lue dans les églises de Chypre au sujet de sa visite a été modifiée entre le texte adoptée par le synode et le texte lu au final.

Il regrette la confusion que va créer cette visite papale auprès des fidèles orthodoxes (et du public plus généralement) car elle ira de pair avec une réunion des membres des églises uniates, semblables par leur tenue aux orthodoxes, ce qui donnera l'impression de concélébrations entre le pape et les orthodoxes et contribuera à faire apparaître le pape comme le leader de la chrétienté.

Il conclut en affirmant que la solution de Chypre (partition et occupation) turque ne sera pas réglée en s'associant avec le pape car chaque fois qu'il y a eu un mélange entre foi et politique (notamment sous l'Empire byzantin en espérant recevoir une aide occidentale), l'issue n'a pas été favorable. Enfin, dit-il, le désir du pape demeure "d'uniatiser" les orthodoxes.

7.Posté par Irénée le 02/06/2010 15:21
Il me semble assez sain qu'il puisse y avoir des voix diverses qui se fassent entendre sur ces questions.
Il est aussi toujours très instructif de voir (par exemple) le métropolité Basile (chypriote) qui est à la fois l'actuel président de la commission Foi et Constitution au COE, et qui par ailleurs anime des émissions de télévision à Chypre qui sont d'une grande Orthodoxie...
Nous verrons bien comment se passera ce voyage de Benoît XVI à Chypre... Bien probablement, mais sans grandes suites pour le monde orthodoxe...

8.Posté par Irénée le 02/06/2010 15:51
Il est vrai que la présences d'évêques uniates à Chypre à cette occasion est une iitiative assez malheureuse...
Mais je pense que dans le monde orthodoxe personne n'est dupe quand il y a des célébrations liturgiques auxquelles partcipent des uniates et des latins.
Je dirais même qu'en général, ceux qui ont assisté à de telles Liturgies n'en sont ensuite que plus opposés à l'uniatisme !

9.Posté par Cathortho le 02/06/2010 17:25
Ce voyage du Pape Benoît XVI à Chypre, île de grande importance de par sa situation géographique, son histoire et son symbolisme, sera son premier en terre orthodoxe d'où son importance particulière. Tout chrétien de bonne volonté (cela devrait aller automatiquement de pair mais c'est malheureusement loin dêtre toujours le cas), soucieux de voir se réaliser une Sainte Alliance Chrétienne face aux séductions anti-chrétiennes du monde moderne, ne peut que se réjouir de cet événement et souhaiter son plein succès pour l'Eglise orthodoxe-catholique, pour l'Evangile et pour la Liberté.

" Entre catholiques et orthodoxes il ne doit pas y avoir de compétition dans la mission, mais une collaboration. ", Métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, " L'Evangile et la Liberté ", cerf, 2006, p. 65

10.Posté par Irénée le 02/06/2010 22:46
Je m'efforce de comprendre depuis des années ce qu'est l'Eglise, et d'en vivre autant que je le peux...
Par contre j'ignore tout (sauf ce que je m'efforce de comprendre sur ce blog) de la Sainte Alliance Chrétienne et de l'Eglise orthodoxe-catholique.
Pardonnez l'ignorance d'un simple chrétien.

11.Posté par vladimir le 03/06/2010 10:32
Sur http://www.orthodoxie.com/2010/06/-chypre-entretien-avec-le-m%C3%A9tropolite-de-kykkos.html une très intéressante analyse de l'interview du métropolite Nicéphore de Kykkos-Tillyrie et higoumène du monastère de Kykkos dans le journal « Philelevtheros ». Il dit son désaccord avec la réaction de cinq hiérarques contre la visite du pape Benoît XVI demain à Chypre, mais il n'est pas d'accord non plus avec la menace du primat d'exclure du Synode des hiérarques qui seront absents lors de l’accueil du pape.

Quelques extraits particulièrement significatifs (j'ai mis en majuscules ce qui me parait le plus important):
"Tout d’abord, en tant que hiérarque orthodoxe, je suis l’ennemi de tout extrémisme et je m’oppose à tout fanatisme. Pour les Pères de l’Eglise, à la base du fanatisme il y a le péché d’égoïsme qui est à mettre sur le même pied que l’impureté de l’adultère puisque, comme le dit la parole de Dieu, « L’homme arrogant est impur aux yeux du Seigneur ».Tout évêque de l’Eglise orthodoxe a le devoir d’élever la voix avec courage pour défendre la foi et les droits de son Eglise. Les dogmes de l’orthodoxie sont immuables, mais point n’est besoin de passion aveugle et de fanatisme. Notre orthodoxie doit être enflammée mais point intolérante, car le fanatisme et l’intolérance sont des manifestations pécheresses et sont opposées à la prédication du Dieu-Homme. ILS SONT LOIN DE LA HAUTE VERTU CHRETIENNE DE LA VERITE, CEUX QUI REFUSENT D’ACCUEILLIR LES HOMMES D’AUTRES CONFESSIONS ET RELIGIONS ET DE DISCUTER AVEC EUX. Je respecte le pape comme chef spirituel d’un million et demi de chrétiens catholiques-romains. Je l’aime et je le respecte en tant qu’être humain et frère et je participerai à toutes les manifestations qui seront organisées en son honneur. Je ne sens pas du tout que mon orthodoxie et ma foi sont en danger.
- Vous avez accompagné l’archevêque au Vatican ?
Nous y sommes restés une semaine, en tant qu’hôtes du pape. Nous avons souvent mangé ensemble et nous sommes revenus à Chypre orthodoxes comme nous l’étions et notre foi n’a point été souillée. Par conséquent, je ne suis pas d’accord avec ceux qui sont scandalisés par la visite du pape, ni non plus d’ailleurs avec la position du métropolite de Lemesos et d’autres frères hiérarques qui sont opposés à cette visite. J’ai trouvé très étrange l’interview qu’a donnée le métropolite de Lemesos à votre journal dimanche dernier. (…) Il aurait pu dire ce qu’il voulait, mais après la visite. Ensuite, IL A AFFUBLE LE PAPE DE NOMBREUX EPITHETES. ON NE PEUT AINSI OFFENSER LE CHEF RELIGIEUX DE N’IMPORTE QUELLE CONFESSION OU RELIGION, et qui plus est le pape, qui est le chef religieux des maronites et des latins qui vivent à Chypre. Lorsque nous ouvrons la bouche, nous devons mesurer le poids de nos paroles et les conséquences qu’elles entraîneront. En cet instant, en tant qu’évêque, je dois des excuses aux frères maronites et latins qui vivent à Chypre, pour les paroles prononcées par métropolite de Lemesos. Je souhaite qu’ils ne soient pas tristes suite aux positions négatives à l’égard du pape, qu’elles viennent de membres du saint-synode ou de laïcs fanatiques. Certes, je respecte les opinions de n’importe quel membre du Saint-Synode, comme eux-mêmes respectent la mienne. La grande majorité de nos concitoyens entourent nos frères maronites et latins. (…) Puisque lui-même /le métropolite de Lemesos / et d’autres hiérarques se sont démarqués lors de la réunion du Saint-Synode, pourquoi alors a-t-on publié une déclaration du synode ? TOUS ETAIENT D’ACCORD SUR LA DECLARATION, et ceux qui sont scandalisés par la visite du pape et ceux qui ne le sont pas. Etant donné que CERTAINS GROUPES DE FANATIQUES - DES HYPER-ORTHODOXES, DIRAIS-JE -, ONT TENTE DE TROMPER LES GENS en faisant circuler des pamphlets et des livres présentant la visite du pape comme la dissolution de l’orthodoxie, nous avons ressenti la nécessité, en tant que hiérarques, d’informer le peuple correctement.

- Puis il passe à un autre sujet: des questions financières se posent à l'Église de Chypre. Après avoir dénoncé le projet de nouvel impôt, qui ruinerait l'Église, Mgr Nicéphore répond à ceux qui ACCUSENT LES PRELATS DE VIVRE DANS LE LUXE, question souvent soulevées dans nombre d'Églises: "Il s’agit d’une affirmation maladroite. Les églises et les monastères sont des lieux de prière et de culte qui n’appartiennent ni à Nicéphore ni à Chrysostome mais bien à l’ensemble du peuple. Prenez ce monastère : un million de personnes le visitent le chaque année. Oublient-ils la contribution de l’Eglise ? Des millions d’euros ont été dépensés pour organiser son parc qui fonctionne comme poumon vert de la capitale et dont profitent des gens de tout âge. Je passerai sous silence l’œuvre philanthropique, culturelle, sociale et spirituelle de l’Eglise. Il faut chasser l’idée selon laquelle l’Eglise est un pactole qui charrie de l’argent."

12.Posté par vladimir le 03/06/2010 10:37
PS: Pour ce qui concerne "une réunion des membres des églises uniates", il s'agit des fidèles maronites et latins autochtones que le Pape vient, bien évidement, visiter. D'ailleurs Mgr Nicéphore dit dans son interview "En cet instant, en tant qu’évêque, je dois des excuses aux frères maronites et latins qui vivent à Chypre, pour les paroles prononcées par métropolite de Lemesos."

13.Posté par Cathortho le 03/06/2010 23:50
@ Un " simple " chrétien qui ignore tout de la Sainte Alliance Chrétienne.

" Le besoin urgent de notre témoignage commun au sujet des valeurs chrétiennes est tout à fait évident, car de nombreux défis actuels auxquels nous sommes tous affrontés exigent DES REPONSES ADEQUATES DE TOUT LE CHRiSTIANISME. Cela concerne particulièrement la tendance à exclure les valeurs chrétiennes de la vie et de la société, à revoir les normes éthiques auxquelles l'humanité est restée fidèle pendant des miliers d'années. Dans ce contexte LA COLLABORATION ENTRE L'EGLISE RUSSE ET L'EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE DEVIENT AUJOURD'HUI PARTICULIEREMENT IMPORTANTE ET PRESSANTE. Je crois qu'une collaboration ouverte, honnête, dépourvue de toute concurrence malsaine, dans le domaine de la proclamation des valeurs chrétiennes, dans celui de la culture, dans la sphère sociale de la bienfaisance, permettrait d'instaurer un climat de confiance et aiderait à l'AVANCEMENT DU DIALOGUE THEOLOGIQUE EN VUE DU RETABLISSEMENT DE L'UNITE. "
Métropolite Cyrille de Molensk et de Kaliningrad [devenu par la grâce du Saint-Esprit Patriarche de Moscou], " L'evangile et la Liberté ", cerf, 2006, p. 68.
(Les passages soulignés en majuscule le sont par un chrétien se revendiquant orthodoxe-catholique, c'est-à-dire ne se résignant pas au schisme " humain trop humain " ayant déchiré la sainte tunique ecclesiale du Christ et désireux du " rétablissement de l'unité ". Chrétien au demeurant pas moins... " simple " que tout autre).

14.Posté par Irénée le 04/06/2010 09:17
Ni les latins, ni les maronines ne sont des uniates...Et ça m'étonnerait qu'il n'y ai pas quelques évêques des églises grecque catholique du Liban ou de Syrie voisins...

15.Posté par vladimir le 04/06/2010 11:24
Cher Irénée,
Comme votre mise au point est bienvenue!Je pense que ce sont les Maronites de Chypre que Mgr Athanase qualifie abusivement "d'uniates semblables par leur tenue aux orthodoxes". Ce genre d'amalgame est, malheureusement, trop fréquent chez les GROUPES DE FANATIQUES - DES HYPER-ORTHODOXES, comme dit justement le métropolite Nicéphore, et c'est avec cela qu'ils TENTENT DE TROMPER LES GENS (ibid). Même vous (commentaire 8)!

16.Posté par Irénée le 04/06/2010 12:21
Avec tout le respect que j'ai pour SS Cyrille, je n'ai pas été très enthousiasmé par la lecture de ce livre que je trouve plutôt médiocre...Et ce n'est pas simplement avec des citations de ce genre qu'on changera l'écclésiologie et l'enseignement de l'Eglise orthodoxe.
Les réponses " ADEQUATES DE TOUT LE CHRiSTIANISME" ont déjà fleri dans les années 20 et 30 dans le mouvement oecuménique naissant... on a des volumes entiers de déclarations de bonnes intentions, et on voit la situation 80 ans plus tard...
Ce n'est pas sur la défense de valeurs morales que se construit la vie chrétienne, mais sur la foi au Ressuscité et la participation aux mystères de l'Eglise...

17.Posté par Irénée le 04/06/2010 14:01
Je viens de lire le programme du voyage de Benoît XVI à Chypre sur le site de La Croix :
"Dimanche 6 juin. Messe célébrée au Palais des sports Eleftheria. Puis Benoît XVI remettra à tous les primats des Églises catholiques du Moyen-Orient l’Instrumentum laboris, le document de travail pour préparer l’assemblée spéciale pour le Proche-Orient du Synode des évêques qui aura lieu à Rome en octobre. Conclusion avec une visite à la cathédrale maronite Notre-Dame-de-Grâces, à la Porte de Paphos"
Cela semble indiquer la présence de tous les chefs d'églises uniates à Chypre ! C'est assez malheureux comme idée pour favoriser le rapprochement avec l'Eglise orthodoxe...

18.Posté par Daniel le 04/06/2010 14:12
Concernant la déclaration du métropolite qui dit : "IL A AFFUBLE LE PAPE DE NOMBREUX EPITHETES. ON NE PEUT AINSI OFFENSER LE CHEF RELIGIEUX DE N’IMPORTE QUELLE CONFESSION OU RELIGION", je ne rejoins pas son affirmateur car il faudrait qu'ils nous expliquent quels sont les épithètes injurieux en question.

Si c'est hérétique, il ne s'agit pas d'une insulte et il faudrait aussi demander tous les saints orthodoxes qui ont dit que le catholicisme était une hérésie.

L'évêque contestataire n'a pas par ailleurs affirmé qu'il était hostile au dialogue mais que ce dialogue se déroulait dans de mauvsaises conditions qui expliqueient d'ailleurs l'absence de résultat?

19.Posté par Daniel le 04/06/2010 14:13
Il est facile aussi de traiter les gens de fanatiques; n'est-ce pas aussi une épithète injurieuse? Que dire des fanatiques de l'oecuménisme?

20.Posté par Cathortho le 04/06/2010 15:42
A propos de la question controversée de l' uniatisme, voici ce qu'en disait le patriarche Cyrille dans un entretien avec le frère Hyacinthe Destivelle, o.p., et le hiéromoine Alexandre Siniakov (Sa Sainteté était alors président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou) :

" Question : Les Eglises gréco-catholiques sont-elles pour vous un obstacle rédhibitoire à la réconciliation avec l'Eglise catholique ?
Réponse : Dans la mesure où les Eglises gréco-catholiques en communion avec Rome sont un phénomène historique particulier, nous ne pouvons contester leur droit à l'existence ! En revanche, le modèle qu'elles proposent du rétablissement de l'unité chrétienne est tout à fait inacceptable.
Dans l'histoire des relations entre les Eglises orthodoxes et l'Eglise catholique romaine aucune tentative unioniste n'a donné de résultats positifs et n'a réussi à rapprocher nos Eglises. Pour cette raison, il est remarquable que, lors de la rencontre de la Commission mixte de dialogue théoloigique entre l'Eglise catholique romaine et les Eglises orthodoxes à Balamand (liban) en 1993, les deux parties ont promulgué une déclaration commune affirmant que l'uniatisme ne peut être une méthode dans la recherche de l'unité chrétienne et contredit les traditions de nos Eglises. "
Métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, " L'Evangile et la Liberté ", cerf, 2006, p. 68

La question est donc réglée, et de manière "remarquable" insiste Mgr Cyrille, alors pourquoi essayer de la remettre sur le tapis à l'occasion de cette improtante visite du Pape Benoît XVI à Chypre ?

21.Posté par Cathortho le 04/06/2010 16:05
Extrait d'un article de La Croix mis en ligne sur son site le 3 juin 2010 :

" Les catholiques latins sont ultra-minoritaires à Chypre : trois paroisses, 30 prêtres, 42 religieuses, pour quelques centaines de fidèles. Mais plusieurs milliers d’immigrés philippins, sri-lankais et indiens sont venus récemment grossir leurs rangs.
Plus nombreux, les 4500 maronites d’origine libanaise, il y a bien longtemps alliés des Croisés, sont paradoxalement plus proches du Vatican que du Liban. Leurs villages historiques se trouvant en zone septentrionale occupée par les Turcs, qui ont désaffecté des centaines d’églises pour en transformer plusieurs dizaines en mosquées, ils aspirent à un droit de visite que le Saint-Siège pourrait soutenir publiquement durant ce voyage. D’autant que la tombe de l’évangélisateur Barnabé se trouve en zone turque. Leur archevêque, Mgr Youssef Antoine Soueif, a été nommé par Benoît XVI, secrétaire spécial du futur synode pour le Moyen-Orient. "

Ne serait-il pas plus légitime pour nous chrétiens orthodoxes de nous indigner de voir les église de nos frères maronites transformées en mosquées plutôt que de nous indigner de la présence d'évêques uniates lors de la visite de Benoît XVI à Chypre ?

22.Posté par Daniel le 04/06/2010 16:39
@ Irénée

En fait à l'occasion de cette visite, le pape tiendra une rencontre avec des orientaux-catholiques, dont des uniates venus des pays alentours.

23.Posté par Cathortho le 04/06/2010 21:10
Paroles prononcées par le pape Benoît XVI dans son discours à l'arrivée à l'aéroport de Paphos à 13h le 4 juin 2010 (extrait).

" En mettant mes pas dans ceux de nos pères communs dans la foi, les saints Paul et Barnabé, je viens parmi vous comme un pèlerin et comme le serviteur des serviteurs de Dieu. Depuis que les Apôtres ont porté le message chrétien sur ces côtes, Chypre a été bénie par un grand héritage chrétien qui a résisté au temps. Je salue, comme un frère dans la foi, Sa Béatitude Chrysostomos II, Archevêque de Nouvelle Justinienne et de tout Chypre; j’attends avec joie de rencontrer bientôt beaucoup de chrétiens de l’Église Orthodoxe de Chypre.
C’est aussi avec impatience que j’attends de pouvoir saluer les autres responsables religieux chypriotes. J’espère pouvoir contribuer au renforcement de nos liens de communion et réaffirmer la nécessité de faire croître davantage la confiance réciproque et l’amitié durable entre ceux qui adorent le Dieu Unique."

Puisse la joie ressentie par le pape de rencontrer les chrétiens de l'Eglise orthodoxe de Chypre être ressentie en retour par le plus grand nombre de chrétiens de l'Eglise orthodoxe de Chypre de rencontrer le pape ; et puisse cette joie commune contribuer à affermir la sainte réconciliation entre Rome et les Eglises orthodoxes.


24.Posté par alextheia le 04/06/2010 21:35
@Daniel

C'est relativement simple les fanatiques sont la plupart du temps des idéologues qui n'argumentent pas, veulent immédiatement imposer leurs points de vue par la force et l'invective et donc refusent tout débat considérant que leur contradicteur a systématiquement tort sur tous les plans.

Personnellement je suis catholique mais considère que certains orthodoxes ou protestants ont parfois des comportements et des opinions plus justes et plus "chrétiens" que certains catholiques aujourd'hui et dans l'histoire. Je pense qu'il faut éviter de généraliser sans pour autant tomber dans un relativisme idiot qui conduit au scepticisme contemporain et au doute radical et stérile.
Comme chrétien catholique je peux critiquer le Pape(en distinguant la fonction et la personne), le Vatican et certains Evêques et peux aussi me sentir proche de certains juifs et d'un certain judaisme.

Je suis d'accord avec vous quand vous dites qu'un certain oecuménisme peut être fanatique,idéologique et mensonger. Par exemple je ne crois pas à un oécuménisme qui veut instaurer une fausse unité sur le mensonge.
Par exemple avec l'islam il y a beaucoup de faux dialogues pour des raisons politiques

25.Posté par Gérard le 05/06/2010 04:00
Chers frères et soeurs
J'ai trouvé les discours de Benoit 16 à Chypre en faisant "vatican benoit 16 voyages apostoliques en dehors de l'italie". Par contre, je n'ai pas trouvé le discours de Sa Béatitude Chrysostomos II. Je serais enchanté de la lire en français.
Quelle joie de voir SB Chrysostomos II et Benoit 16 ensemble si désireux d'avancer vers l'unité de nos églises apostoliques et si conscients de la responsabilité qui leur incombent, ainsi qu'à tout chrétien d'être un ferment d'unité pour répondre au testament de Jésus. Les choses avancent et les successeurs des apôtres que sont nos pasteurs nous montrent le chemin.
Je comprends que l'on puisse avoir peur de s'unir à l'Eglise catholique. Peur de disparaitre dans l'immense Eglise catholique? Mais les orthodoxes continueront d'exister puisque l'Esprit-Saint vous a fait traverser les siècles et tant de choses nous approchent après tant de temps séparés. Je vois, dans tant de choses communes à nos 2 Eglises, le travail de l'Esprit à travers les siècles qui ne peut être qu'UN. L'Esprit ne peut dire qu'une vérité, qu'une seule foi. Nous cherchons ensemble le chemin de la vérité.
Nous ne voulons pas le syncrétisme. Comme vous, nous voulons la vérité. L'unité, et non l'uniformité.
Les catholiques ne deviendront pas orthodoxes, et ce serait de l'uniatisme à l'envers de le croire. L'église catholique a reconnu que l'uniatisme n'était pas la voie de l'unité, il y a bientôt 20 ans.
Les orthodoxes ne deviendront pas catholiques.
Le chemin de l'unité est ailleurs et ne le connaissons pas encore. Ce chemin se fera dans la vérité.
Pourquoi revenir constamment sur des sujets qui appartiennent au passé ou qui sont en voie de réglements.?
Par contre, les premiers chrétiens ont du renoncer à la circoncision et cela a été douloureux pour certains. Qu'est ce qui est premier? Le Christ? Une forme d'exercice de l'autorité et d'organisation? La nation? Les traditions nationales? Le pouvoir? Peut-être que pour parvenir à l'unité, l'Esprit Saint nous demandera aux catholiques, comme aux orthodoxes, de renoncer à des choses qui n'appartiennent pas à l'essentiel de la foi, et de la charité?
Nous avons tous besoin de nous laisser convertir et de prier pour nos pasteurs pour qu'ils sachent trouver les chemins de la vérité ensemble, mais il sera bien difficile d'arriver à l'unanimité car certains préfèreront leurs idoles.
Pour ce qui disent que l'oecuménisme ne fait aucune avancée depuis son existence, je peux vous dire qu'à ce que je vois autour de moi depuis je suis devenu chrétien, il y a 25 ans, dans leur immense majorité, les catholiques vous considèrent comme des frères et non comme des hérétiques. Cela est une avancée.
Et les beaux gestes d'amitié entre nos pasteurs en sont aussi de beaux exemples. Ils sont portés par le souffle de l'Esprit qui souffle ce désir d'unité.
Je vois aussi des avancées de l'oecuménisme quand je vois les nombreux frères et soeurs orthodoxes de ce site désireux de rechercher l'unité dans la vérité.
Et nos pasteurs ont fait des avancées dans la reconnaissance mutuelle, les discussions sur les sacrements, sur l'uniatisme, la levée des excommunications, le désir d'unité.
L'unité est la clé de l'évangélisation, car "A l'amour que vous aurez les uns pour les autres, le monde reconnaitra que vous êtes mes disciples." Notre unité avec le Christ évangélise, l'unité des familles évangélisent, l'unité des paroisses et des communautés évangélisent, l'unité des églises orthodoxes évangélisent, l'unité de l'Eglise Orthdoxe évangélise, l'unité de L'Eglise catholique évangélise, l'unité des églises chrétiennes apostoliques évangélisent et l 'unité de tous les chrétiens évangélisent.
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26.Posté par vladimir le 05/06/2010 10:34
Donc, contrairement à ce que je pensais au départ, il y aura bien des Uniates (Gréco-catholiques) en plus des Latins et Maronites locaux (il manquera le vicaire apostolique d'Anatolie, tué hier par son chauffeur... http://www.lexpress.fr/actualite/monde/meurtre-du-chef-de-l-eglise-catholique-en-turquie_897217.html ). La diversité des Églises catholiques d’Orient n'est pas sans rappeler nos Autocéphalies (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Diversite-dans-l-Unite-les-catholiques-aussi_a407.html), mais avec la différence fondamentale que, chez les catholiques, l'Unité se réalise par la communion avec le Pape, alors que chez nous il s'agit de l'inter-communion "inter pares". C'est d'ailleurs ce point qui a conduit au rejet du "document de Ravennes" (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html)

Mais ce qui est le plus triste pour nous, c'est de voir la fracture de l'Orthodoxie clairement mise en lumière dans cet affrontement par voie de presse des deux évêques chypriotes: voici donc deux docteurs de la loi, membres du même synode, connaissant les mêmes canons et proclamant en principe la même doctrine, qui prennent l'opinion publique à témoin de leur différent! Comment peut-on attendre d'eux qu'ils conduisent leur troupeau dans la paix et la concorde? Ils en sont au même point que Cathortho et Daniel sur notre blog! Le spectre du schisme me semble vraiment proche: comment espérer un consensus au Concile (sauf miracle)? Et sera-t-il suffisant? La déclaration du concile de Moscou de 2000, confirmée si je ne me trompe par le concile de 2009, devrait fournir une base canonique renouvelée. Pourtant, loin de s'apaiser, la polémique a resurgi à l'intérieur même de l'Église russe, marquée en particulier par la condamnation de Mgr Diomide du Kamchatka dont les disciples ont rejoint des communautés schismatiques. "Comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" (JF. Colosimo, ibidem )

27.Posté par Cathortho le 05/06/2010 15:55
@ Gérard

J'apprécie beaucoup votre commentaire 25 avec lequel je suis globalement en total accord et qui est empreint d'un véritable esprit évangélique. Vous avez mille fois raison de poser la question : "Pourquoi revenir constamment sur des sujets qui appartiennent au passé ou qui sont en voie de réglements ?" C'est effectivement troublant. Ainsi, comme on peut le constater en lisant certains messages sur ce même fil, la question controversée de l'uniatisme est mise sur le tapis avant même l'arrivée de Benoît XVI à Chypre alors que, comme je le signale dans mon commentaire 20 en citant le patriarche Cyrille, cette question a été réglée lors de la rencontre de la Commission mixte de dialogue théologique entre l'Eglise catholique romaine et les Eglises orthodoxes à Balamand (liban) en 1993, je cite de nouveau Mgr Cyrille : " Les deux parties ont promulgué une déclaration commune affirmant que l'uniatisme ne peut être une méthode dans la recherche de l'unité chrétienne et contredit les traditions de nos Eglises. " L'uniatisme a été en effet une erreur majeure de Rome dans son désir de réunification, une erreur contre laquelle s'est élevé Dom Lambert Beauduin et qui l'a amené à la fondation du monastère bénédictin de Chevetogne en Belgique, monastère qui se vit honoré par plusieurs visites de Mgr Nicodème (Rotov) et plus récemment de Mgr Hilarion (Alfeyev). Je suis personnellement tout à la fois attristé et scandalisé de constater que certains orthodoxes reprochent à Benoît XVI de vouloir rencontrer des maronites alors que ces frères chrétiens se voient déposséder d'une bonne partie de leurs églises transformées ensuite en mosquées ! Quant au désir du Pape de rencontrer des uniates, on peut être en désaccord avec l'uniatisme ce qui est mon cas comme celui de tous les orthodoxes et d'une très grande partie aujourd'hui de prélats et fidèles catholiques tout en comprenant ce désir de rencontre, je cite encore Mgr Cyrille : " Dans la mesure où les Eglises gréco-catholiques en communion avec Rome sont un phénomène historique particulier, nous ne pouvons contester leur droit à l'existence ! En revanche, le modèle qu'elles proposent du rétablissement de l'unité chrétienne est tout à fait inacceptable. "

Alors comment comprendre l'attitude de ces " HYPER-ORTHODOXES " comme les qualifie à juste raison le métropolite Nicéphore de Kykkos-Tillyrie opportunément cité par Irénée dans son commentaire 11 (et que je remercie pour nous offrir ainsi un autre son de cloche de la part de la hiérarchie orthodoxe chypriote), ces orthodoxes au zèle autosatisfait et nombriliste " LOIN(S) DE LA HAUTE VERTU CHRETIENNE DE LA VERITE ", " QUI REFUSENT D’ACCUEILLIR LES HOMMES D’AUTRES CONFESSIONS ET RELIGIONS ET DE DISCUTER AVEC EUX " et qui s'emploient infatigablement à jeter de l'huile sur des foyers d'incendie éteints ou en voie d'extinction ? On ne peut y voir que la manifestation quelquefois de la bêtise, souvent de la peur de mettre fin à une séparation (et non pas un divorce) à laquelle on s'est habitué et dont la suppression dérangerait le confort psychologique, souvent aussi et c'est ce qui est sans doute le plus grave la manifestation de l'orgueil humain dans la sphère du religieux : " Je suis orthodoxe, l'orthodoxie c'est confesser la vraie foi, donc les groupements qui se disent chrétiens mais qui ne sont pas sous la dénomination orthodoxe sont des hérétiques (peut-être plus encore les catholiques que les protestants car ces derniers ont cette qualité, en commun avec nous, de détester le pape) donc des non-chrétiens, essayer de se réconcilier avec eux est rien moins que trahir l'orthodoxie. " Et de mettre en avant, inlassablement, avec délectation, tous les sujets qui, durant des siècles, ont servis de prétexte pour toujours mieux déchirer l'Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique : 1054, le filioque, le sac de Constantinople par les croisés, le concile de Florence, le pain azyme, le papisme, le dogme de l'Immaculée Conception, le thomisme, l'uniatisme, etc, etc, etc (j'en oublie sans doute mais je leur fais confiance pour me rafraichir la mémoire) . A ceux-la comment ne pas penser à cette parole du Sauveur : " Père, pardonne-leurs, ils ne savent pas ce qu'ils font " !

Si j'apprécie globalement votre commentaire, l'orthodoxe oecuménique que je suis ne peux cependant qu'être en désaccord avec vous lorsque vous écrivez : "Je comprends que l'on puisse avoir peur de s'unir à l'Eglise catholique. " C'est là une phrase malheureuse et sans dout irréfléchie qui ne peut apporter que de l'eau, et là je ne peux qu'être d'accord avec eux, au moulin des anti-oecuménistes. En effet en vous exprimant ainsi vous tombez dans le travers uniatiste qui consiste à considérer que pour mettre fin à la division les orthodoxes n'ont qu'à se rallier à la centralité romaine telle qu'elle est actuellement. Or l'union ne peut se faire par le seul mouvement d'une partie vers l'autre mais par deux mouvements : celui des orthodoxes vers le principe de centralité de l'Eglise catholique, mais aussi celui des catholiques vers le principe d'autocéphalie des Eglises orthodoxes, deux principes non pas contradictoires mais complémentaires


28.Posté par Cathortho le 06/06/2010 01:22
Cher Vladimir

Dans votre commentaire 26 vous faites un rapprochement assez surprenant entre deux évêques orthodoxes chypriotes opposés sur la venue de Benoît XVI à Chypre et deux commentateurs de ce blog : " ...voici donc deux docteurs de la loi, membres du même synode, connaissant les mêmes canons et proclamant en principe la même doctrine, qui prennent l'opinion publique à témoin de leur différent! Comment peut-on attendre d'eux qu'ils conduisent leur troupeau dans la paix et la concorde? Ils en sont au même point que Cathortho et Daniel sur notre blog! "
Je ne sais au moment où j'écris ces lignes ce que pense Daniel de ce rapprochement inattendu, en ce qui me concerne je suis touché de voir ainsi mes importuns commentaires comparés par vous aux déclarations de deux hiérarques orthodoxes et je ne sais comment vous remercier de m'accorder une telle importance que je ne mérite certes pas !
Je redeviens sérieux quoique je ne suis pas sûr d'en avoir tellement envie.
Je suppose qu'en écrivant : " Ils en sont au même point que Cathortho et Daniel sur notre blog! " vous voulez dire que les commentaires de Daniel et les miens sont l'expression de deux attitudes extrémistes au sein de l'orthodoxie, la vôtre étant celle, modérée, du juste milieu. Si je ne me trompe pas dans l'interprétation de votre phrase vous ne serez certainement pas étonné si je vous dis que vous faites erreur en pensant ainsi. Je m'explique tout en étant certain que je n'arriverai pas à vous convaincre.
La position de Daniel, totalement opposée à la mienne, a le mérite d'être cohérente dans son erreur : pour lui l'Eglise catholique est non seulement schismatique mais hérétique et ce, si je l'ai bien compris, principalement à cause du filioque et de certains dogmes comme par exemple celui de l'immaculée conception, secondairement à cause de son ecclésiologie, tares a ses yeux rédhibitoires. Il en conclut logiquement que Rome, ainsi, s'est coupée de la succession apostolique et que par conséquent ses sacrements ne sont plus valables, elle est donc un corps étranger à l'Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique représentée uniquement par les Eglises orthodoxes et toute tentative de rapprochement, voire même de dialogue, avec elle relève de la trahison à la sainte orthodoxie. En toute logique l'oecumménisme lui parait détestable. Je ne pense pas avoir trahi sa pensée mais si tel est le cas je ne doute pas qu'il me rectifiera.
Ma position vous la connaissez mais, pardonnez-moi, je vais néanmoins essayer de la résumer. La triste tragi-comédie de 1054 dont la responsabilité incombe tout autant à Rome qu'à Constantinople n'est pas comme on l'a longtemps cru le motif du schisme bien qu'elle reste un événement symbolique important de ce schisme. Après 1054 Rome et Constantinople ont continué à être tant bien que mal liées et l'intercommunion n'a pas été abolie. Le lamentable sac de Constantinople par les croisés a été un événement traumatisant bien compréhensible pour l'Eglise byzantine et le véritable début de l' " estrangement " comme disait le père Congar, à savoir le fait que Rome et Constantinople de sentirent étrangères l'une à l'autre. La prise de Constantinople par le Turcs acheva ce sentiment. Les Eglises romaine et byzantine se sont éloignées l'une de l'autre comme deux époux qui, n'ayant pas divorcés, se sont séparés de corps. Le schisme peut être considéré comme très relatif puisque aucun des sept conciles reconnus comme pleinement oecuméniques des deux côté n'a condamné Rome comme schismatique et encore moins comme hérétique. Moscou n'est en rien responsable de cette séparation de corps, elle en a hérité les effets de la deuxième Rome dont elle est la fille. En se proclament troisième Rome, Moscou se positionne au delà de la rivalité des deux précédentes et s'invinstit ainsi du rôle du tiers inclus abolissant une dualité relative. Le ternaire rétablit l'unité. Rome reconnait l'héritage apostolique des Eglises orthodoxes et Moscou reconnait l'héritage apostolique de Rome : " ...les orthodoxes et les catholiques appartiennent à une tradition liée à la conservation de la succession apostolique et ils diffèrent en cela des protestants. " (Métropolite Cyrille, " L'Evangile et la Liberté ", cerf, 2006, p. 63) Cette reconnaissance mutuelle fait que rien ne s'oppose a considérer que l'Eglise catholique et les Eglises orthodoxes sont ensembles l'Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique puisque l'origine de leur tradition apostolique commune remonte à Pierre et aux collège des apôtres choisis par le Christ pour constituer son Eglise. Les théologoumènes comme celui du filioque ainsi que le le différent opposant la centralité romaine à l'autocéphalie orthodoxe ne sont donc que relativement peu de choses au regard de l'importance capitale de la reconnaissance réciproque de la succession apostolique non rompue ni d'un côté ni de l'autre, succession apostolique suffisante pour faire de l'Eglise catholique et des Eglises orthodoxes l'unique Eglise du Sauveur au delà de leur rivalité et de leur séparation due uniquement au péché d'orgueil des hommes.
Ainsi vous comprendrez cher Vladimir, même si je ne vous ai pas convaincu, que je ne me considère pas comme extrémiste au sein de l'orthodoxie, comme l'est par contre à mes yeux Daniel bien que je lui reconnaisse, je le répète, une certaine cohérence. Par contre, bien que je me sente plus proche de vous puisque vous n'êtes pas opposé à l'oecuménisme avec l'Eglise catholique, je ne comprend pas bien votre position " mi figue mi raisin ". Soit on est oecuméniste et on va jusqu'au bout de la logique oecuménique comme je crois le faire, soit on est anti-oecuméniste et on va jusqu'au bout de la logique anti-oecuménique comme je crois que le fait Daniel. Votre positionnement qui se veut médian et qui est aussi celui, je le reconnais, de la majorité des hiérarques orthodoxes, est tout à votre honneur quant à son intention mais me paraît guère convaincant quant à la vérité.




29.Posté par Gérard le 06/06/2010 03:47
Cher cathotho, chers frères et soeurs
Je vois depuis que je vous lis, avec beaucoup de plaisir et de joie, que vous avez un grand désir de l'Unité. Je vous remercie pour votre dernier commentaire qui me permet de clarifier mon propos.
Vous écrivez: "l'union ne peut se faire par le seul mouvement d'une partie vers l'autre mais par deux mouvements : celui des orthodoxes vers le principe de centralité de l'Eglise catholique, mais aussi celui des catholiques vers le principe d'autocéphalie des Eglises orthodoxes, deux principes non pas contradictoires mais complémentaires"
Je pense bien sûr que les catholiques ont une bonne partie du chemin à faire et que les orthodoxes ont aussi leur part à faire. Ce ne seront pas les catholiques qui donneront la musique aux orthodoxes, ni les orthodoxes qui donneront la musique aux catholiques. Ils la feront ensemble. Ils devront écouter, accueillir, et obéir aux inspirations que l'Esprit-Saint donnera aux églises et aux personnes qu'Il a oints pour être nos pasteurs. Ils n'ont pas été choisi par hasard: Bartholomée, Benoît, Chrysostomos, Cyrille, Daniel, Irinej,....Et les débats qui animent aujourd'hui les Eglises préparent ces décisions.
Les critiques de l'oecumémisme dans l'histoire de l'oecuménisme ont permis d'éviter des écueils et d'élever le niveau d'exigence. Mais que nous désirions le dialogue ou pas, n'oublions pas que nous sommes soumis à des exigences sans exception: l'amour du prochain et la soumission à la vérité.
Fraternellement ou hérétiquement.
Gérard

30.Posté par vladimir le 06/06/2010 19:18
Chers frères en Christ,
Je suis très heureux de voir le niveau des échanges entre un Catholique ouvert et intéressé, un Orthodoxe "oeucuméniste" et un autre "anti-oeucuméniste". Les arguments échangés sont de vrais arguments et non de vaines polémiques, comme trop souvent sur ce sujet.

Cathortho a tout a fait raison au début de son commentaire 28: je trouve ses arguments, comme ceux de Daniel, du même niveau que ceux des 2 docteurs de la foi ... et cela me peine car je considère que les évêques doivent être en avance sur leur troupeau dans la proclamation de la doctrine pour accomplir leur ministère d'enseignement.

Par contre je ne considère pas que ce soit là des positions extrémistes: depuis mon premier article sur cette "nouvelle querelle" je souligne qu'il s'agit là de positions qui divisent l'Orthodoxie. La majorité des Orthodoxes se placent d'un coté ou de l'autre... ils ne sont pas tous extrémistes, heureusement! La preuve c'est qu'ils continuent à discuter en recherchant, j'espère, la Vérité du consensus.

Personnellement, je ne suis ni neutre ni partisan du "juste milieu". Le fait que nous n'arrivions pas au consensus montre que nous ne connaissons pas la Vérité, ni d'un coté ni de l'autre, et que nous devons la rechercher des deux cotés. Chaque courant a certainement des parts de Vérité qu'il faut identifier, et le résultat ne sera pas "entre les deux" mais "tous ensemble".

Je ne suis pas Cathortho dans certaines de ses "avancées" vers le centralisme et la réalisation de l'Unité sans accord sur le fond: "l'avancée" du document de Ravenne me semble avoir jeté de l'huile sur le feu, comme le montre la Confession de foi contre l’œcuménisme», et l'unité sans accord sur le reprend la position dominatrice de Vatican II, acceptant les Églises orthodoxes comme des "Églises locales" dont les divergences ressortiraient de la "légitime diversité en matière de culte" (Unitatis Redintegratio 17). Je trouve que la positions des hiérarques orthodoxes, bien expliquée et développée par la proclamation du Concile local de 2000, est totalement cohérente et pourrait servir de base à un consensus général: oui le Catholicisme est dans la continuité apostolique, mais il est aussi dans l'erreur et le dialogue doit lui permettre de retrouver le chemin de la Vérité gardée par l'Orthodoxie. L'Orthodoxie, elle, garde la Vérité, mais cette Vérité peut et doit être approfondie, comme elle l'a été tout au long de ces 20 siècles, et là encore le dialogue avec le Catholicisme peut et doit y contribuer…

Par contre je ne suis pas Daniel quand il assène comme vérité révélée des théologoumènes qui n'ont jamais recueillis de consensus et ne peuvent donc prétendre être la Vérité: ainsi le concile de 869 n'a pas plus été reçu par les Églises que celui de Ferrare et les saints peuvent se tromper (seul Dieu est infaillible, les désaccords entre saints sont d'ailleurs courants, comme la fameuse controverse entre saint Nill et saint Joseph). Il me semble que la proclamation du concile de 2000 répond à ces arguments et permet d'avancer. Né du consens de prés de 200 évêques, il a un poids canonique certain. Alors pourquoi ressasser des arguments dépassés? Avançons!

31.Posté par Daniel le 06/06/2010 21:27
@ Vladimir

Que voulez-vous dire par "L'Orthodoxie, elle, garde la Vérité, mais cette Vérité peut et doit être approfondie". D'un point de vue orthodoxe, il n'y a pas de développement dogmatique, de découvertes de nouveaux dogmes, les conciles oecuméniques et même locaux servant à condamner les hérésies. Le seul approfondissement de la Vérité que je vois est d'être plus "saint", de vivre la dite Vérité. Mais j'ai mal dû comprendre "approndie"...

J'aimerais savoir aussi quel théologoumène j'assène comme vérité révélée : que l'Esprit procède du Père seul (dans la procession)? C'est l'opinion orthodoxe, de tous les saints depuis belle lurette... Je veux bien que des saints se trompent mais s'il y a unanimité des saints sur une question, ça veut peut-être dire quelque chose.

32.Posté par Cathortho le 06/06/2010 23:46
Cher Gérard

Je suis heureux que vous me confirmiez que lorsque vous avez écris : "Je comprends que l'on puisse avoir peur de s'unir à l'Eglise catholique. " cela ne voulait pas dire que vous pensiez à un seul mouvement des orthodoxes vers Rome. J'aime votre image sur les deux musiques, catholique et orthodoxe, quil devront être jouées ensemble sous l'inspiration du Saint Esprit qui a fait don tant aux catholiques qu'aux orthodoxes des grands pasteurs dont vous égrenez les noms comme sur un chapelet oecuménique et auxquels ont pourrait ajouter beaucoup d'autres comme par exemple le cardinal archevêque de Vienne Christophe Schônborn, un des très proches du pape Benît XVI, maître d'oeuvre du "Catéchisme de l'Eglise catholique", auteur d'un remarquable ouvrage sur l'icône : "L'icône du Christ", Cerf, 1986, et qui a confié son ministère d'évêque à lintercession de sainte Thérès de Lisieux. Dans son livre "Le défi du Christianisme", Cerf, 2003, p. 16, à une question qui lui est posée sur la théologie patristique et la théologie de l'icône il répond : "Nous avons été un petit groupe de jeunes frères (dominicains) qui se sont tournés vers les pères de l'Eglise. Certains ont qualifié alors notre choix de romantisme, de réflexe frileux, de nostalgie passéiste. Notre orientation vers les premiers siècles de la pensée chrétienne n'étaient pas fondée sur la peur et la nostalgie. Au contraire. Il s'agissait pour nous de retrouver une veine féconde de la théologie et de reposer les problèmes théologiques à leur source, bien avant les disputationes médiévales ou contemporaines. Il y a donc eu pour nous une certiane analogie avec ce que l'on a appelé la "théologie nouvelle". Il s'agissait, comme pour les jésuites des années 1940 et 1950, les fondateurs de la collection "Sources chrétiennes, les pères Daniélou, de Lubac, Montdésert, de plonger dans cet UNIVERS VITAL, passionnant des pères de l'Eglise. En son temps, ce mouvement avait permis une DECOUVERTE DE L'ORTHODOXIE VIVANTE. Ce fut également le cas pour nous. Et pour moi, autrichien, natif d'un pays qui est une charnière entre l'Europe occidentale et l'Europe orientale, CETTE RENCONTRE AVEC LA TRADITION ORTHODOXE A ETE PRECIEUSE."
(Les passages soulignés en manuscules le sont par moi.)

Cher Vladimir

Merci pour le ton conciliant qui est toujours celui de vos messages et le fait que vous appréciez favorablement les échanges entre catholiques et orthodoxes auxquels vous participez de manière construcitive. Sachez cependant que je n'ai pas la prétention de mettre mes arguments aux même niveau que ceux des docteurs de la foi ! Je suis heureux de m'être trompé en pensant que vous rangiez mon oecuménisme orthodoxe-catholique dans la catégorie extrémiste. Comme vous le dites très justement c'est tous ensemble que nous avancerons dans le mystère de l'Unité retrouvée, mais encore faut-il le vouloir vraiment, ce qui je n'en doute pas au vu de vos commentaires, est votre cas.
Quand vous écrivez : "Je ne suis pas Cathortho dans certaines de ses "avancées" vers le centralisme et la réalisation de l'Unité sans accord sur le fond", soit je me suis mal exprimé, soit vous m'avrez mal compris. Loin de moi en effet de vouloir l'Unité sans accord sur le fond, bien au contraire : c'est bien sur le fond que je m'appuie lorsque je parle de "l'importance capitale de la reconnaissance réciproque de la succession apostolique non rompue ni d'un côté ni de l'autre" car c'est là l'essentiel, à savoir le fondement de l'authenticité écclesiale aussi bien de Rome que des Autocéphalies orthodoxes. Les questions du filioque et de la nature de la primauté de l'évêque de Rome, bien qu'importantes, apparaissant comme secondaires au regard de cette authenticité ecclesiale réciproquement reconnue. Quant au document de Ravenne, auquel je n'ai pas fait allusion sur ce fil, je suis bien d'accord avec vous il a jeté de l'huile sur le feu alors que son intention est louable, mais à cause de l'incident que vous savez.
Vous reconnaissez que l'Eglise catholique est dans la continuité apostolique ce dont je me réjouis mais pour ajouter assitôt qu'elle est "dans l'erreur" ce qui me semble contradictoire. Quelle est cette "erreur" au singulier ? Je serais d'accord avec vous si vous parliez d'erreurs au pluriel comme par exemple le filioquisme (à ne pas confondre avec le filioque), le papisme (à ne pas confondre avec la papauté), ou encore l'uniatisme (à ne pas confondre avec le légitime désir d'union). En effet, apparemment de manière paradoxale, parler de plusieurs erreurs comme celles que je viens d'énumérer est moins important que de parler d'une erreur, erreur singulière et mystérieuse puisque vous ne nous dites pas ce qu'elle est. Moins important car plusieurs erreurs relatives relèvent de la quantité et n'affectent pas l'essentiel, alors que parler d'une erreur qui semble ici, sauf erreur de ma part, absolue relève de la qualité et touche donc l'essentiel. Mais sans doute vous ai-je mal compris et suis-je... dans l'erreur. J'attends donc de vous lire sur ce point.
Lorsque vous dites : "Alors pourquoi ressasser des arguments dépassés? Avançons!", comme vous avez raison !




33.Posté par makarios le 07/06/2010 11:55
On peut argumenter longtemps sur le sujet et avec des élements pleins de bon sens.
Pour ma part je me base sur les enseignements des pères contemporains:
- Paissios l'Ancien
- Jean Maximovitch
- Justin Popovic
- Silouane de l'Athos
On pourrait ajouter de moins récents comme Jean de Cronstdat, Théophane le reclus, Ignace Briantchnaninov...
Toutes ces personnes affirment que la plénitude de la vérité se trouve dans l'Eglise orthodoxe...alors je ne veux pas m'appuyer sur mon intelligence qui me dit de relativiser ne serait-ce qu'un tout petit peu...
Nous voulons tous l'unité, alors d'après mon humble avis (mais là je me base sur mon intelligence) l'église catholique doit rétablir la pratique du jeûne sous son aspect alimentaire. Elle devrait rétablir les 4 jeûnes annuels + ceux des mercredis et vendredis+le jêune eucharistique. Que les gens suivent ou pas c'est une autre affaire.
J'ai entendu à de nombreux débuts de carêmes dans les paroisses catholiques où j'assistais à la messe les prêtres catholiques rappeler que durant la période de carême ce qui est exigé est l'abstinence le mercredi des cendres, le vendredi saint et pas de viande les autres vendredis.
Autrement dit il n'y a que deux jours de jeûne effectif.
L'argument que le côté alimentaire n'a pas d'importance n'est pas recevable (cet argument est systématiquement ressorti).
En fait ni le jêune, ni les veilles, ni les prières , ni toute forme d'ascèse ne peuvent par elles seules nous unir à Dieu, par contre elles peuvent indiquer notre bonne volonté et nous rendre apte "à recevoir le divin".(Nicodème l'Athonite).
Pour arriver à l'union il faut que l'église catholique insiste (ou plutôt redécouvre en pratique ) l'aspect ascétique de la vie chrétienne...Jean Chrysostome disait qu'il n' y a pas de réelle différence entre le moine et l'homme marié...tous les deux doivent se conformer à l'enseignement de l'Eglise (certes avec moins de rigueur pour l'homme marié).
Il faut reconnaître aussi que beaucoup d'orthodoxes ignorent également cet aspect ascétique...mais je pense que nous parlons de chrétiens qui prennent leur foi au sérieux et essaient de la vivre au mieux.

34.Posté par Daniel le 07/06/2010 14:41
@ Makarios

Je vous rejoins car le dialogue avec les catholiques me semblent présenter un trible enjeu :

- les questions dogmatiques
- la question de la centralisation (ou décentralisation) qui a malheureusement tendance à occulter les questions dogmatiques
- les questions liés à la praxis (le jeûne est un exemple)

Jusque là, la question qui domine les débats est celle de la primauté du pape et les autres sont laissées un rien de côté, ce qui donne l'impression que le seul désaccord porte sur la primauté du pape.

35.Posté par Cathortho le 07/06/2010 15:42
Voici les paroles que le pape Benoît XVI a prononcées lors de la cérémonie de congé à l'aéroport International de Larnaca le 6 juin 2010 (extrait) :

" Tout en remerciant Dieu pour ces journées durant lesquelles la Communauté catholique chypriote a vécu, sur son propre sol, sa première rencontre avec le Successeur de Pierre, je me rappelle aussi avec gratitude, de mes rencontres avec les responsables des autres églises chrétiennes, en particulier avec Sa Béatitude Chrysostomos II et avec les autres représentants de l’Église de Chypre, que je remercie pour leur accueil fraternel. J’espère que ma visite, ici à Chypre, sera vue comme un autre pas du parcours initié avant nous à Jérusalem, par l’accolade entre le regretté Patriarche Athenagoras et mon vénéré Prédécesseur le Pape Paul VI. Ces premiers pas prophétiques nous indiquent le chemin que nous devons aussi emprunter. Nous sommes appelés par Dieu à être frères, en marchant côte à côte dans la foi, humblement devant le Dieu tout-puissant, unis par des liens indestructibles d’affection les uns pour les autres. Alors que j’invite mes frères chrétiens à poursuivre cette marche, j’aimerais les assurer que l’Église Catholique, avec la grâce de Dieu, poursuivra elle-même la recherche de l’unité parfaite dans la charité, à travers une valorisation toujours plus profonde de ce que les Catholiques et les Orthodoxes ont de plus cher. "

Dans leurs commentaire 6, 8, 14 : " Et ça m'étonnerait qu'il n'y ai pas quelques évêques des églises grecque catholique du Liban ou de Syrie voisins... ", 17, 22 : " En fait à l'occasion de cette visite, le pape tiendra une rencontre avec des orientaux-catholiques, dont des uniates venus des pays alentours " Daniel et Irénée ont supposé ou affirmé que Benoît XVI rencontrerait des évêques uniates ( ce qui ne me choquerait pas même si je suis opposé à l'uniatisme ) durant son voyage historique à Chypre. J'ai visité plusieurs sites catholiques et nulle part je n'y ai vu d'informations concernant ces supposées rencontres, le pape a par contre rencontré Mgr Youssouf Soueif, archevêque maronite de Chypre, mais sauf erreur de ma part les maronites ne sont pas des uniates ! Peut être mes recherches pour trouver des preuves de ces fameuses, bien que jusqu'à présent inconnues en tout cas par moi, rencontres n'ont pas été faites avec suffisamment de zèle ou de chance. Je saurai donc infiniment gré à Daniel et Irénée, si ils ont mené leurs recherches avec plus de succès que moi de le faire savoir. Merci d'avance.




36.Posté par Daniel le 07/06/2010 16:52
@ Irénée

Les faits sont rapportés ici : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20100606-chypre-le-pape-benoit-xvi-met-rails-le-synode-le-moyen-orient

"Et puis très symboliquement, le pape a remis l'instrumentum laboris, un « instrument de travail » à une quinzaine d’évêques et de patriarches orientaux."

Les patriarches orientaux sont des uniates, pris au sens large car il y a aussi des uniates arméniens, syriaques, coptes etc. J'ignore lesquels étaient présent sur place.

37.Posté par Gérard le 07/06/2010 18:38
Chers frères et soeurs
Je rejoins, comme par hasard, Cathortho, à propos de "l'erreur". J'ai réfléchi à ce que Vladimir voulait dire.
Pape, filioque (je ne pense pas car je crois me rappeler que vous aviez minimisé ce problème dans un commentaire ancien), Immaculée Conception, Infaillibilité papale, Assomption, mode d'organisation de l'Eglise catholique, célibat des prêtres,...
1) Commençons par le Pape. Ca va. Je peux, hummm.
Chers frères orthodoxes, j'ai sous les yeux 2 modèles d'organisation. Je lis votre blog depuis 3 ans presque tous les jours. Au début, je ne connaissais pas du tout les orthodoxes. Je voyais juste des popes en noir, icones, ... Mais en vous lisant tous les jours ainsi que orthodoxie.com, je commence à mieux vous connaître et je me sens proche de vous. J'ai été agréablement surpris par la proximité spirituelle qu'il y a entre nos églises, par le désir de sainteté qu'il y a chez beaucoup d'entre vous.
Mais néanmoins, je ne sais pas si le modèle d'organisation centralisée de l'Eglise catholique et le modèle plus autonome de l'Eglise orthodoxe sont des absolus. Pour moi, la structure et le mode de décision doivent être au service du mieux pour la croissance spirituelle des fidèles et pour la plus grande diffusion de l'évangile chez les non-chrétiens. L'évangélisation des fidèles et des non-chrétiens, voilà notre mission. En tant que catholique, je trouve que notre mode d'organisation autour des évêques et du pape fonctionne (je ne parle pas de l'infallibilité papale pour le moment, attendez ..) et quand je vois toutes les disputes de territoires et de compétences que votre système engendre, ça ne me donne pas du tout envie d'avoir jusqu'à 7 ou 8 juridictions différentes sur un même territoire. Je suis ouvert à beaucoup de choses mais là non, désolé. Je ne suis pas du tout polémique quand je dis ça. Car l'enjeu, c'est l'évangélisation d'un pays athée comme la France qui a renié la foi de ses ancêtres et qui se décompose sous nos yeux à cause de la perte de son identité chrétienne. Si, vous frères orthodoxes, vous voulez évangéliser la France, vous êtes vraiment les bienvenus.
Voilà, mon point de vue pour le mode d'organisation et d'exercice de l'autorité. Donc, votre mode d'organisation et de prise de décision pour la communauté orthodoxe ne fonctionne pas. Je vous lis souvent l'écrire vous même. Et j'espère que ce n'est pas ce mode d'organisation-là que vous nous proposez. Je suis d'accord qu'on discute pour le pape et que l'on renonce à des prérogatives papales mais pas pour en arriver là tout de même. Je pense qu'on est d'accord là-dessus.
2) Filioque, je passe,
3) Les 3 dogmes que l'Eglise catholique a promulgués depuis la séparation. Alors là, je vous donne mon point de vue personnel, qui n'engage pas du tout mon Eglise. Marie l'avait écrit, il y a déjà un moment et j'avais trouvé sa proposition juste. Ils doivent être comme suspendus, et rediscutés. Ce sera dur pour nous catholiques mais on va peut-être être obligés de passer par là. Les dogmes chrétiens, c'est la maison, c'est notre croyance. Nous devons donc être d'accord sur des choses aussi essentielles. Les dogmes depuis 1054 peuvent être rediscutés.
A) Pour nous catholiques, la sainte vierge restera "Immaculée Conception". Nous avons eu trop de preuves (Lourdes) pour y renoncer, mais nous pourrions suspendre le dogme . Et le vivre comme avant 1858, les gens le pensaient mais le dogme n'était pas promulgué. Et puis attendre les nouveaux conciles avec les orthodoxes. Et si après on nous dit qu'elle n'est plus immaculée, bon, ben,....
B) L'"Assomption", je crois savoir que vous avez la "Dormition" . Qu'est ce qu'on fait? Les théologiens en discutent. Attendons.
C) L'infaillibilté du Saint-Père promulgué en 1870. Ce dogme n'a été utilisé qu'une seule fois dans l'histoire. Pie XII, a engagé son infaillibilté dans la promulgation du dogme de l'Assomption en 1950. Ce dogme serait bien sûr rediscuté en cas de nouvelle organisation ecclésiale avec les orthodoxes.
3) Le célibat des prêtres. Je pense que l'Eglise catholique a déjà des prêtres mariés chez les orientaux et les anglicans-catholiques. Nous ne voulons pas l'uniformité n'est ce pas? Donc, les catholiques de rite latin garderont peut-être leurs prêtres célibataires pour encore un bon moment et même peut-être pour toujours. Cela n'est pas du tout un frein à l'unité de L'Eglise dans la diversité des traditions ecclésiales.
4) Des frères parlent de l'ascèse. Je n'ai aucune compétence à discuter de cela. C'est exact ce que dit Makarios. Pour les catholiques, le jeûne est obligatoire le Mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint et abstinence de viande les vendredis du Carême. Mais la pratique du jeûne revient de plus en plus après avoir quasiment disparu en dehors des communautés religieuses.
Pour ce qui concerne la praxis (Daniel, je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que couvre exactement ce mot), est-ce les conditions pour accueillir le Corps du Christ? Si c'est cela, nous devons être confessés ou exempts de péchés "graves", aussi appelés "mortels" pour communier.
5) Je pense qu'il y a un point qui est très important par rapport à l'évangélisation, c'est l'harmonisation des dates de Noël et Pâques. Pitié, renonçons à quelque chose, mais trouvons une solution. A Jérusalem, au Saint-Sépulcre, quand les dates sont différentes, c'est criant que le Corps du Christ est déchiqueté. Là, il faut bouger car c'est un contre-témoignage puissant.
Merci encore de me permettre de dialoguer avec vous.
Fraternellement.
Gérard

38.Posté par Cathortho le 07/06/2010 18:40
" Les patriarches orientaux sont des uniates, pris au sens large car il y a aussi des uniates arméniens, syriaques, coptes etc. J'ignore lesquels étaient présent sur place. "
Il fallait oser ! Vous vous surpassez Daniel.

39.Posté par vladimir le 07/06/2010 19:27
@Daniel
Je pense que c'est à tort que vous baptisez "uniate" toutes les Églises catholiques de rite oriental. A mon sens il faudrait réserver ce terme aux adhérents de l'union de Brest, et encore ils préfèrent qu'on les appèle Gréco-catholiques

40.Posté par Daniel le 07/06/2010 20:33
@ Cathorto et Wladimir

Voici la définition que le dictionnaire Littré donne du mot uniates : "Groupes de nestoriens, de monophysites et de grecs qui se sont successivement réunis à l'Église romaine, tout en conservant leur rite, leur discipline et leur langue liturgique". Le terme uniate ne désigne pas uniquement les églises catholiques orientales anciennement orthodoxes, en Ukraine, Russie et Bélarussie, mais aussi en Roumanie et en Syrie et au Liban (les melkites comme à la paroisse Saint Julien le Pauvre à Paris sont des uniates anciennement orthodoxes).

Le terme désigne toute église catholique de rite oriental qui a suivi le même processus que les uniates orthodoxes, à savoir, maintien du rite propre mais reconnaissance de la primauté du pape et des dogmes catholiques. C'est ainsi le cas des coptes catholiques anciennement coptes, des Arméniens catholiques anciennement arméniens grégoriens et des syriaques catholiques (anciennement jacobites?). Ces patriarches seraient donc ( http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glises_catholiques_orientales )

-le Patriarche d'Alexandrie (Église catholique copte)
-le Patriarche d'Antioche (Église maronite, Église catholique melkite, Église catholique syriaque)
-le Patriarche de Babylone (Église catholique chaldéenne)
-le Patriarche de Cilicie (Église catholique arménienne)
-le Patriarche de Jérusalem (Patriarcat latin de Jérusalem)

Dans cette liste seul le patriarche latin n'est pas un uniate à proprement parler.

41.Posté par Daniel le 07/06/2010 20:47
@ Gérard

Vous avez en partie raison : l'usage de prêtre non mariés était propre à l'Eglise de Rome et à celle de Carthage. Mais cela n'a jamais été la norme en Occident jusqu'à ce que ce soit imposé un rien manu militari. Il y a eu aussi en Occident des évêques mariés, des prêtres mariés. Le père Andrew Phillips le rappelle dans cet article ici :

http://orthodoxengland.org.uk/rccrisis.htm

42.Posté par Cathortho le 07/06/2010 23:25
@ Daniel

Je ne suis pas sûr que malgré ses grands mérites, le Littré, ni tout autre dictionnaire, ne fasse autorité en matière religieuse et plus particulièremen en matière ecclésiale ! Je vous ai connu mieux inspiré dans vos laborieux et pathétiques efforts pour justifier la mauvaise foi (au sens propre comme au sens figuré) de votre cathophobie.

43.Posté par Irénée le 08/06/2010 07:37
Je ne sais pas non plus qui était présent à Chypre comme délégués des communautés uniates.
Je rejoins la définition proposée par Daniel, pour moi toutes les églises orientales (de rite oriental, byzatine ou non) qui se sont détachées de l'orthodoxie ou des anciennes églises orientales pour rejoindre Rome sont uniates...
Par rapport à la liste extraite de wikipédia, il faudrait préciser que le patriarche melkite est patriarce d'alexandrie, antioche et jérusalem, et qu'il y a par ailleurs une branche syriaque catholique.
Le cas des maronites est particulier, leur histoire ne suit pas le "mouvement uniate", leur rattachement à Rome est antérieur, et dans un tout autre contexte.

44.Posté par Cathortho le 08/06/2010 15:07
Que l'on accepte on non (ce qui est mon cas) la définition " large " de l'uniatisme, je ne vois pas au nom de quoi l'on devrait reprocher au Pape d'avoir rencontré des uniates. Comment peut-on reprocher à un berger d'aller à la rencontre d'une partie de ses brebis ? Le Pape a rencontré Mgr Chrysostomos, ce dont je me réjouis au nom de l'oecuménisme, il a rencontré aussi le chef d'une organisation soufie Nazim Mehmet ce qui me réjouis au nom du dialogue inter-religieux, alors comment lui reprocher d'avoir rencontré une partie de ses ouailles? Les uniates sont-ils des parias, des maudits ? Le principe de l'uniatisme est inacceptable mais les uniates existent, et comme le dit à juste raison le Patriarche Cyrille que je cite dans mon comm. 29 , en tant que phénomène historique particulier nous ne pouvons contester leur droit à l'existence. L'important est que l'Eglise catholique a reconnu son erreur, Mgr Cyrille : " ...il est remarquable que, lors de la rencontre de la Commission mixte de dialogue théologique ENTRE L'EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE ET LES EGLISES ORTHODOXES à Balamand (Liban) en 1993, les deux parties ont promulgué UNE DECLARATION COMMUNE AFFIRMANT QUE L'UNIATISME NE PEUT ETRE UNE METHODE DANS LA RECHERCHE DE L'UNITE CHRETIENNE et contredit les traditions de nos Eglises. " Voici donc dix-sept ans, dix-sept pas moins !, que cette question, une de celle qui divisait gravement l'Eglise, a été réglée ! Il faut vraiment être animé d'un esprit de division bien peu évangélique pour la remettre sur le tapis. Par contre, les mêmes qui prennent des postures de vierges effarouchées face à la rencontre réelle ou supposée avec des uniates au sens propore ou au sens " large " n'ont pas dit un seul mot pour soutenir leurs frères maronites chypriotes vivant sous occupation turque et dont une partie de leurs églises a été transformée en mosquées !

45.Posté par Cathortho le 08/06/2010 17:10
Cher Gérard

Relisant votre comm. 37 je me dis que vous avez bien raison quand vous écrivez : " quand je vois toutes les disputes de territoires et de compétences que votre système engendre, ça ne me donne pas du tout envie d'avoir jusqu'à 7 ou 8 juridictions différentes sur un même territoire. " De même quand vous ajoutez : " votre mode d'organisation et de prise de décision pour la communauté orthodoxe ne fonctionne pas [...] j'espère que ce n'est pas ce mode d'organisation-là que vous nous proposez.. " Effectivement le mode d'organisation ecclesial autocéphale orthodoxe ne fonctionne pas bien, c'est le moins que l'on puisse dire, et face au rouleau compresseur du Nouvel Ordre Mondial ayant prétention à l'universalité, mais sur des idées issues des Lumières opposées dès leurs appartion à l'Eglise, ce mode d'organisation excessivement décentralisé est inefficace et peu crédible pour annocer à ce monde déboussolé ces paroles du Christ : " Qu'il soient Un comme toi et moi Père nous sommes UN. "
Je suis par contre en désaccord avec vous lorsque vous écrivez : " En tant que catholique, je trouve que notre mode d'organisation autour des évêques et du pape fonctionne. " Du moins je suis en désaccord si vous considérez qu'il fonctionne bien ce que vous ne nous dites pas mais que je suppose puisque vous avez l'air de le présentez comme un contre exemple par rapport à notre mode de fonctionnement orthodoxe. En effet malgré ses avantages, en premier lieu une autorité centrale le Pape et son caractère institutionnel solide face aux institutions anti-christiques, le mode de fonctionnement ecclesial romain ne va pas beaucoup mieux que le mode de fonctionnement orthodoxe. Malgré l'autorité vaticane l'Eglise catholique est divisée en nombreux courants et les évêques locaux sont loin d'obéir au Pape comme ils le devraient en bons catholiques, le dernier exemple étant celui du motu proprio accordant au rite pré-conciliaire la même valeur comme rite romain que le rite, désastreux à bien des égards, post-conciliaire, motu proprio rejeté dans les faits par la grande majorité des évêques français (je ne sais pas quelle est la situation dans les autres pays). Dans l'ensemble on peut dire sans exagérer que les courageuses initiatives de Benoît XVI suite à celles de son prédécesseur Jean-Paul II en faveur d'une correction des erreurs de Vatican II sont peu suivies d'effet, c'est le moins qu'on puisse dire. Il n'y a que les initiatives oecuméniques du Vatican qui soient relayées par les épiscopats locaux, mais pas toujours pour les bonnes raisons. Ainsi je pense que le mode de fonctionnement ecclesial dans son ensemble, romain et orthodoxe, traverse une crise profonde, une crise qui ne peut se résoudre que dans l'amour évangélique, un amour qui doit pousser toujours plus au rapprochement entre les héritiers communs de la succession apostolique que sont les catholiques et les orthodoxes pour oeuvrer à marier ce qu'il y a de meilleur dans les deux modes d'organisation.
Comme vous l'écrivez, et là je vous suis de nouveau : " la structure et le mode de décision doivent être au service du mieux pour la croissance spirituelle des fidèles et pour la plus grande diffusion de l'évangile chez les non-chrétiens. "

46.Posté par Cathortho le 08/06/2010 22:45
" BENOIT XVI, UN PAPE AU COEUR DU MONDE "

Editorial de Gérard Leclerc (extrait).

" Inutile de prolonger les querelles des semaines passées, avec des polémiques qui paraissent obsolètes le lendemain même de leur diffusion ! Hier, un éditorialiste accusait Benoît XVI d’être « un pape fictif ». On juge de la pertinence de son propos en le mettant en rapport avec l’étonnante présence de l’évêque de Rome sur la scène du monde ! Il était, il y a quelques jours, à Chypre. Chypre : symbole du choc des cultures, avec la plaie vive d’une division en deux comme l’était l’Allemagne d’avant 1989… Chypre, d’où sont partis les bateaux d’aide à Gaza qui n’est qu’à quelques encablures, cette flottille qui a provoqué la crise internationale dont Israël a le plus grand mal à se dépêtrer… "
Eucharistiemiséricordieuse.free.fr


47.Posté par Gérard le 09/06/2010 02:20
Cher Cathotho
Chers frères orthodoxes, j'interviens beaucoup ces derniers temps sur votre blog et je vous remercie encore pour votre accueil.
Je crois que votre regard sur la communion dans l'Eglise catholique ne correspond pas à la réalité. Ne voyez-vous pas l'amour que les catholiques ont pour leur pape? Je crois que des personnes comme Paul VI, Jean-Paul II ou Benoît XVI méritaient et méritent cette confiance.
Il y a en effet des familles spirituelles très variées dans l'Eglise catholique mais celles-ci ne s'opposent pas entre elles. L'Eglise n'est pas un parti politique où certains chercheraient à s'imposer aux autres. Il y a les traditionalistes qui sont un de ses mouvements. Ils sont très minoritaires et ils ne sont pas, du moins pour ceux qui sont en communion avec le pape, en rébellion, ni en opposition avec les autres catholiques. Ils veulent juste vivre leur rite et ont des réticences par rapport à certaines avancées de l'oecuménisme et le dialogue inter-religieux. Je ne suis pas traditionaliste mais ils ne me posent pas de problèmes et tout ce qu'ils disent n'est pas faux. Certaines de leurs questions méritent d'être entendues.
Et il y a une multitude d'autres mouvements, mais je peux vous garantir que les mouvements en opposition avec le pape sont des groupes ultra-minoritaires et qui reçoivent un accueil disproportionné par rapport à ce qu'ils représentent dans les médias.
Nous devons accepter nos différences et nous considérez comme frères, c'est la priorété du chrétien au dessus de tout mouvement ou courant; et la tâche de l'évêque est d'accueillir toutes ces enfants dans leurs différences.

Quand aux évêques locaux qui n'obéissent pas au pape, je ne suis pas au courant. Les médias (l'esprit du monde) ont voulu créer une polémique avec "Motu propio" mais ils se la sont faite entre eux. Les demandes d'explication des évêques et des fidèles ont eu lieu car la présentation des médias, comme d'habitude, n'était pas ajustée à la réalité de la décision du pape. Quand les explications ont été données par les canaux de communication propres à L'Eglise catholique, les catholiques et leurs évêques ont été rassurés. Le pape travaille à l'unité de l'Eglise.
Ensuite, j'imagine mal un évêque qui refuse l'autorité du pape, et je crois que les fidèles n'apprécieraient pas trop et qu'il perdrait toute autorité et crédibilité dans son propre évêché. Mais sur les 4.800 évêques, on pourra peut-être en trouver. Que les médias, donc, quêtent ces 2 ou 3 oiseaux rares et qu'ils les utilisent pour démontrer la division de l'Eglise catholique.
Merci.
Gérard

48.Posté par Irénée le 09/06/2010 07:43
Quelques commentaires suite au message de cathortho (44)
Je ne reproche pas au pape d'avoir rencontré des chefs d'églises uniates, c'est bien naturel. Par contre, cela me semble assez maladroit que ce genre de rencontre se déroule en marge d'une visite à une Eglise orthodoxe.
N'oublions pas que malgré les déclarations de Balamand, l'uniatisme reste très actif (voire agressif) dans de nombreux pays. Chaque jour, des orthodoxes sont poussés à rejoindre une communauté uniate. Les déclarations des papes et de SS Cyrille ne changent malheureusement pas la réalité quotidienne dans certains pays !
Enfin, s'agissant des maonites de Chypre, leur présence est très récente (pendant et après la guerre civile au Liban, dans le courant des années 80) ce ne sont donc pas leurs églises qui ont été transformées en mosquées, mais bien les églises et monastères de l'Eglise orthodoxe de Chypre. Il y a aussi quelques très belle églises construites par les croisés dans un style proche de nos églises de France qui sont maintenant des mosquées. Toutes les Eglises ont condamnées cette situation, ainsi que les organisations internationales.

49.Posté par Daniel le 09/06/2010 07:44
@ Cathortho

Balamand n'a absolument rien réglé. Balamand fut une réunion de théologiens en chambre délégué par quelques églises et non toutes; réunion dont les conclusions furent validées par peu de synodes et qui suscita de nombreuses critiques, dont celles du Mont Athos. On ne peut dire qu'une question est réglée quand la solution proposée suscite autant de critiques... et ne fait d'ailleurs l'objet d'aucune application concrète (à ma connaissance).

50.Posté par vladimir le 09/06/2010 09:44
Je suis désolé de ne pas avoir le temps matériel de répondre sérieusement à cette passionnante discussion. Je veux juste apporter mon soutien à Daniel sur Balamand (cf. evry.catholique.fr/IMG/rtf/Stavrou_dec07.rtf). La mention de ce document par SS Cyril serait quasiment un début de reconnaissance de ce document! Et sur la situation concrète: les communautés orthodoxes expulsées de leurs églises par les uniates en Ukraine occidentale n'ont toujours pas de lieux de culte (je reconnais, bien entendu, que les Uniates avaient eux-mêmes été spoliés en 1945...) et des prêtres orthodoxes se convertissent régulièrement à "l'Uniatisme"...

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