Le site « Pravoslavie i mir » publie d’importants extraits d’un texte paru le 15 août 2015 sur le site officiel du Gouvernement de la Fédération de Russie:

« La Russie ne saurait devenir un Etat de droit digne de ce nom et revendiquer la place qui lui revient au sein de la communauté mondiale si elle ne rendait pas l’hommage qui leur est dû aux nombreux millions de ses citoyens devenus victimes de la répression politique ».

L’histoire de la Russie a connu de nombreuses périodes tragiques. Évoquons les persécutions religieuses, l’exil des élites, la collectivisation des campagnes (fin des années 1920), les campagnes de répressions ayant entrainé la mort des millions de personnes, les déportations massives dans les camps du GOULAG, les relégations accompagnées de confiscations de tous les biens, la discrimination systématique des représentants des élites n’ayant pas émigré.

Aucun monument consacré à la mémoire de ces victimes n’a été jusqu’à présent érigé. Les lieux d’exécutions massives ne sont pas encore tous connus et répertoriés. Il est indispensable de garantir un libre accès aux archives, de mettre en place des centres mémoriaux là où se sont produites des exécutions en masse. Le gouvernement prévoit l’élaboration de programmes éducatifs consacrés à ces thèmes.

Ce programme doit être mené à bien en 2019.

La campagne de réhabilitation juridique des victimes de la répression a commencé en 1953, après la mort de Staline. Des millions de victimes n’étaient toujours pas innocentées en 1987.

Une vaste campagne de réhabilitations a été à nouveau lancée en 1989. A la suite des évènements d’août 1991 cette campagne s’est poursuivie et a été menée d’une manière encore plus active. La répression massive pré et post-stalinienne a été officiellement reconnue. Plusieurs fosses communes ont été trouvées et sont devenues des lieux de mémoire (Kouropaty, Levachovo, Boutovo, Kommounarka). Plusieurs recueils de souvenirs ont alors été édités. Le 30 octobre a été proclamé Journée de la commémoration des victimes de la répression.

Traduction "PO"
Photo: In 1996, Ernst Neïzvestny termine son « Masque de tristesse », un monument de 15 mètres de haut, dédié aux victimes des purges soviétiques, situé à Magadan.
Les autorités russes mettent un place un programme de commémoration des victimes de la répression


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Août 2015 à 12:22 | -5 commentaire | Permalien



1.Posté par Vladimir. G: il était temps! le 19/08/2015 15:13
Ce document va évidemment dans la bonne direction pour "débolchéviser" la Russie. Plusieurs points méritent d'être soulignés:

1. Comme souligné, "Aucun monument /OFFICIEL/ consacré à la mémoire de ces victimes n’a été jusqu’à présent érigé". "Le masque de tristesse" de Magadan constitue toutefois une exception: il a été érigé en 1996 avec la participation du gouvernement russe et de sept villes… Mais Magadan est bien loin! Heureusement il y eut des initiatives non-gouvernementales pour pallier cette carence des autorités: la Pierre des Solovki à Moscou, le musée du Goulag à Perm, par exemple, mais surtout les nombreuses églises et chapelles mémorielles érigés par l'Église russe ainsi que les icônes aux Nouveaux-martyrs qu'on trouve maintenant pratiquement dans chaque église…

2. Il est curieux que l'action de l'Église, justement, ne soit pas mentionnée (séparation oblige?) et la répression religieuse n'est mentionnée qu'en une ligne… L'Église russe avait pourtant payé eu tribu particulièrement lourd et fait depuis plus de quinze ans l'essentiel du travail de mémoire dont traite le document.

3. Ce document fait le point des actions précédentes de réhabilitation et de mémoire des victimes de la terreur bolchévique. Il est tout à fait remarquable que l'essentiel date d'avant Poutine (le document cite en particulier trois décrets de Boris Eltsine en 1966, № 378 "sur la réhabilitation des clercs et des croyants victimes de répressions infondées", № 931 "Sur les révoltes paysannes des années 1918 – 1922" et № 1247 "Sur la création de complexes commémoratifs à Katyn et à Mednoe" (lieux du massacre de milliers de prisonniers polonais et déportés russes en 1940.) Il n'y a pratiquement rien eu de fait depuis au niveau de l'état et il est temps que ce programme revienne sur ces vingt ans de silence assourdissant et mette fin à ce déni.

Reste à voir quels actes suivront ces belles déclarations…

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