NOUVEAU VOYAGE DU PAPE FRANCOIS  EN PAYS ORTHODOXE ET MUSULMAN
EN GEORGIE

C'est donc en Géorgie que se rendra le pape François les 30 septembre et 1 octobre prochains, sur les pas de Jean-Paul II qui l'avait précédé en 1999. Il y rendra visite à Sa Béatitude Élie II, catholicos et patriarche de toute la Géorgie, après avoir rencontré le président de la République et des représentants des autorités, de la société civile et le Corps diplomatique. Il se rendra aussi dans l'un des hauts lieu de l'Orthodoxie géorgienne, la cathédrale patriarcale Svoetuskhoveli de Mtskheta, l'une des plus vieilles villes de Géorgie, à 20 km de Tbilissi, capitale du royaume d'Ibérie du IIIᵉ siècle av. J.-C. au Vᵉ siècle. La cathédrale de Svétitskhovéli date du XIe siècle.

Église orthodoxe géorgienne

La Géorgie est majoritairement orthodoxe (87%), avec 10% de musulmans et moins de 1% de Catholiques. L'Église orthodoxe géorgienne est l'une des plus anciennes Églises orthodoxes. Elle a été fondée par le saint apôtre André et le christianisme fut déclaré religion officielle en 317 grâce à l'action de sainte Nino de Cappadoce.

L'autocéphalie fut octroyée par le patriarcat d'Antioche, dont elle dépendait, en 484 (cette date n'est pas reconnue par Constantinople ce qui pose la question du rang de l'Église de Géorgie dans les dyptiques*), elle fut abolie par l'Église russes en 1811 (après l'annexion de la Géorgie à l'empire russe) et restaurée de facto en 1917, puis reconnue par l'Église russe en 1943 et par le Patriarcat œcuménique seulement en 1989…

Lire Le pape François se rend dans le "premier pays chrétien" – l'Arménie

Cette réception du pape apparait assez surprenante car l'Église de Géorgie est plutôt réticente face aux dialogues œcuméniques. Elle fut bien partie prenante du COE dès les premières de sa fondation (1948) "car cela constituait à cette époque quasiment la seule opportunité pour l’Église, qui se trouvait derrière le rideau de fer, de communiquer avec les Églises orthodoxes-sœurs et le monde extérieur," (cf. http://orthodoxie.com/le-metropolite-de-gori-et-ateni-andre-clarifie-la-position-de-leglise-orthodoxe-de-georgie-a-legard-du-concile-panorthodoxe/) et le présent patriarche Élie II en avait même été l'un des huit de 1979 à 1984, mais elle ne participe plus au COE après la sixième Assemblée (Vancouver en 1983). Elle a aussi boudé le concile panorthodoxe de Crête (juin 2016) en particulier à cause de son attitude jugée trop favorable à l'œcuménisme (ibid.)

* Les dyptiques désignent ici l'ordre dans lequel sont commémorés entre eux les primats des Églises locales.; ils fixent l'ordre des préséance des Églises et cette question a été retirée de l'ordre du jour du concile panorthodoxe faute de consensus…

Communauté assyro-chaldéenne

Le Pape ensuite ira à la rencontre de la communauté assyro-chaldéenne locale à l’église catholique Saint-Simon. L’église chaldéenne est une des cinq subdivisions de l’Église d’Orient, fondée en Mésopotamie par l’apôtre Thomas. Elle tire son nom de la Chaldée, sa région d’origine anciennement située entre le Tigre et l’Euphrate (partagée entre la Turquie, la Syrie et l’Irak actuels) et descend de l’Église nestorienne qui rayonna entre le VIIe et le XIVe siècle avant d’être réduite à une minorité religieuse sous le coup de persécutions successives. Au XVIe siècle elle se divisa en deux patriarcats, l’Église chaldéenne catholique, qui fait partie des Églises catholiques de rite oriental, et l’Église nestorienne, devenue par la suite l’Église de l’Orient des assyriens. Un rapprochement est en cours actuellement et l’on peut parler de communauté "assyro-chaldéenne". En Géorgie cette communauté compte 6-7000 membres issus de réfugiés des massacres ottomans de 1915.

Le Centre d’assistance des Camilliens

Le lendemain, samedi 1 octobre, le pape présidera une grande messe dans le stade M. Meskhi et rencontrera les prêtres, religieux et religieuses dans l’église de l’Assomption, puis les personnes aidées par les institutions de charité dépendant de l’Église catholique ainsi que les personnels de ces structures, devant le Centre d’assistance des Camilliens. L'ordre des "Clercs réguliers pour les malades" ou "ordre des Clercs réguliers ministres des infirmes" a été fondé en 1582 par saint Camille de Lellis (1550-1614) à Rome pour soigner les malades dans les hôpitaux, d'où le nom de Camilliens. Camille de Lellis était infirmier et, devant la situation lamentable des malades dans les hôpitaux, a voulu venir en aide efficacement aux malades en fondant cet ordre. Le Centre d’assistance des Camilliens pour malades physiques et mentaux a été créé en Géorgie en 2010.

RENCONTRES INTERRELIGIEUSES EN AZERBAÏDJAN


Le dimanche 2 octobre, le pape François s'envolera pour l'Azerbaïdjan où il célébrera la messe dans l’église de l’Immaculée du Centre salésien de Bakou et déjeunera avec la communauté salésienne locale. Puis le pape participera à une cérémonie de bienvenue sur la Place du Palais présidentiel de Genclik et rendra visite au président de la République, Ilham Aliyev et aux autorités.

Suivra un échange privé avec le cheikh des musulmans du Caucase et un entretien avec l’évêque orthodoxe de Bakou ainsi qu’avec le président de la communauté juive.

Contrairement à la Géorgie, l'Azerbaïdjan est un pays majoritairement musulman, dont la langue, l'azéri, appartient au groupe des langues turques. Les Orthodoxes sont essentiellement des ressortissants russes et ne représentent actuellement que 2,3% de la population. Leur présence est relativement ancienne - la première église fut construite en 1815 et l'évêché de Bakou fut fondé en 1905. Mais toutes les églises furent fermées par les bolchevicks, Puis deux premières paroisses furent rouvertes en 1944. À l'heure actuelle il y a 7 paroisses orthodoxes en Azerbaïdjan, 6 dépendent de l'archevêque de Bakou de l'Église russe (archevêque Alexandre Ichein depuis 1999) et 1 de l'Église de Géorgie.

Le catholicisme reste marginal, bien que la première église fut construite à Bakou en 1909 (détruite en 1930; le curé et plusieurs fidèles avaient ensuite été tués). Il n’y a aujourd'hui que quelque 400 catholiques; environ 300 d’entre eux sont originaires du pays lui-même, les autres étant les étrangers qui y vivent et y travaillent. Il n’y a qu’une seule paroisse, Marie Immaculée, à Bakou. La visite du Pape Jean-Paul II en mai 2002 avait ramené les catholiques sur le devant de la scène publique et le Président Aliyev avait alors offert aux catholiques un terrain sur lequel la nouvelle église paroissiale a été consacrée en 2007 (la cession du terrain a également été un acte d’indemnisation pour la destruction de l’ancienne église). Un centre pastoral a pu être ouvert en 2012 avec le soutien de « l’Aide à l’Église en Détresse ». La préfecture apostolique de Bakou est dirigée par le père salésien slovaque Vladimir Fekete et entouré de 7 prêtres.

V. Golovanow

NOUVEAU VOYAGE DU PAPE FRANCOIS  EN PAYS ORTHODOXE ET MUSULMAN

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Juillet 2016 à 18:54 | 98 commentaires | Permalien


Commentaires
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

1.Posté par Père Joachim le 19/07/2016 16:02
je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. Luc 15, 7
Il semble que cette phrase ait un poids central dans la manière de penser la mission dans l'église de Rome.
Ne serais ce qu'à considérer l'insistance dans les aumôneries hospitalières pour inciter les orthodoxes à communier...
Le Saint Père rentre et sort par les portes et plus souvent par les fenêtres (Jean 10, 1) dans des églises orthodoxes où il n'est pas attendu.
Quand l'un se prends "un bide" à Athènes, l'autre passe par Lesbros... pour essayer de transformer l'essai.
Faute de Moscou on passe par l'aéroport de La Havane.

Tous cela vient d'une interprétation tronquée des textes saint (en grec: par-herminia)

et pour finir on passe à côté de la solution et on tombe dans le risible pour ne pas dire: dans la tristesse morbide du pathétique.
Là où il y a un passage vers un faute plus grave c'est dans l'utilisation du déchirement Irakien pour tenter l'annexion de l'église Assyrienne par la médiation d’œuvres caritatives et la proposition de la "solution"de l'uniatisme chaldéen.
Un phénomène très proche a du se passer dans la province Indienne du Kérala... BREUH !
Comment peut on après cela voir avec sérénité se lever la soleil sur le grand forum constantinien de la ville éternelle ?
Vraiment le qualitatif HÉTÉRODOXE bien que teinté de sécularisme est très bien choisi par le"St et Grd" !

2.Posté par Tchetnik le 19/07/2016 16:27
A noter que les Adjars sont (re)devenus massivement Chrétiens depuis une trentaine d'années.

3.Posté par Marie Genko le 19/07/2016 22:09
Cher Vladimir,

Permettez-moi de rectifier les quelques lignes qui concernent la Géorgie.
La Géorgie n'a pas été annexée par l'empire russe, c'est elle qui a demandé son rattachement à cet empire pour être protégée contre les envahisseurs musulmans qui opéraient un véritable génocide dans ce pays.
C'est l'empereur Alexandre Ier qui a accepté ce rattachement en 1801.
Je me permets aussi de rappeler que l’Église russe était soumise à un synode depuis Pierre Ier.
Il était donc difficilement concevable qu'un patriarche subsiste en Géorgie alors qu'il n'y en avait pas en Russie....

4.Posté par Marie Genko le 19/07/2016 22:15
Cher Père Joachim?
Mon Père bénissez.
Votre message n'est pas complètement clair pour moi/
Vous semblez rejeter l'existence des œuvres caritatives fondées par les Catholiques au Moyen-Orient?
Ne sont-elles pas vraiment nécessaires dans ces pays ravagés?
Avec tout on respect. Marie

5.Posté par Père Joachim le 20/07/2016 00:27
Chère Madame il ne m'appartient pas de "rejeter"...
Je cite "Le Centre d’assistance des Camilliens pour malades physiques et mentaux a été créé en Géorgie en 2010" et je découvre en même temps que l’existence de cet ordre religieux son utilisation (messe papale) à des fins autres que son objectif affiché.

Utiliser la médiation d’œuvres caritatives à d'autres fins que la manifestation proclamé par st.Paul en I Co.13, 5 (l'Agapé qui ne cherche pas son intérêt) est une insulte blasphématoire à notre Maitre commun, démontrant par sa propre Croix ce dont parle st.Paul.
C'est également STERILE car étranger à la liberté qui découle de l'annonce de la Bonne Nouvelle.

L'agapé de l'hymne en I corinthiens est une invitation essentielle et basique de la spiritualité orthodoxe.
Balayons devant notre porte, chez nous, en Afrique et ailleurs pour le témoignage attendu de la Croix/Liberté et grandissons spirituellement, avec l'Autre, à l'aune de nos actes d'AGAPE.

6.Posté par Daniel le 20/07/2016 16:28
@ Marie

Je vous invite à relire le Traité de Georguievsk définissant les relations entre la Russie et la Karthlie Kakhétie. Le traité fait de la Karthlie Kakhétie un état vassal mais indépendant pour toutes ces affaires intérieures, notamment disposant de sa dynastie, les Bagration. Il y a bien donc eu violation du Traité par la Russie qui a bien annexé la Karthlie Kakhétie. D'ailleurs, on ne peut pas dire que les Russes aient particuliérement honoré leurs obligations militaires vis-à-vis de la Karthlie Kakhétie quand les Perses ont envahi le pays et rasé Tblilissi en 1795. Ils étaient absents...

L'Empire byzantin pouvait compter plusieru églises autocéphales, Antioche, Constantinople etc, pourquoi pas l'Empire russe.

7.Posté par Marie Genko le 21/07/2016 11:16
Cher Daniel,

Vous savez, aussi bien que moi, qu'en 1795 Catherine II était incapable d'honorer le traité de Gueorguievsk pour la raison suivante: Elle n'était plus d'une prime jeunesse et elle était totalement absorbée par le partage de la Pologne.
Que cette attitude ait été une faute de sa part est tout à fait exact, puisque les Géorgiens s'en souviennent jusqu'aujourd'hui!

8.Posté par Daniel le 21/07/2016 15:27
@ Marie Genko

Non, je ne savais pas... Le partage de la Pologne était-elle une guerre qui occupait l'armée russe ?

9.Posté par Marie Genko le 21/07/2016 22:14
Cher Daniel,
Je ne suis pas une experte en Histoire de la Pologne!
Voici ci-dessous comment Wikipédia résume la situation des années 1794/1795:

"Après le deuxième partage, le peuple commence à se révolter. En 1794, Tadeusz Kościuszko conduit un soulèvement national, brisé le 4 novembre 1794 avec le massacre de Praga. La réaction de la Russie, de la Prusse et de l'Autriche se termine par le démembrement du reste de la Pologne le 3 janvier 1795.
CATHERINE II MEURT L’ANNÉE SUIVANTE. L'empereur romain germanique et le roi de Prusse sont désormais alliés contre la France révolutionnaire."

Je ne pense pas vous avoir induit en erreur en écrivant que la priorité d'une Catherine II vieillissante n'était pas de venir en aide à la Géorgie.
Malgré les excellentes relations qui s'établirent par la suite entre Russes et Géorgiens durant le XIXème siècle, aucune occasion n'est manquée actuellement pour rappeler cette page tragique de l'histoire de la Géorgie.

10.Posté par Tchetnik: le 22/07/2016 09:03
Que la Russie ait outrepassé le traité de Gueorgievsk est certainement une réalité, qu'elle ait parfois failli à ses obligations militaires aussi, mais elle n'a pas failli à toutes, a su jouer ensuite un rôle protecteur plus qu'efficace et si Guergievsk a été dépassé, c'est aussi avec l'approbation d'une grosse partie de l'élite Géorgienne.

La présence Russe en Géorgie n'a pas nécessairement été parfaite, mais elle a certainement été bien plus positive que celle des Perses ou des Turcs.

11.Posté par Daniel le 22/07/2016 10:43
@ Tchetnik

Vu le nombre de révoltes organisées par des nobles géorgiens contre les Russes, je doute fort que l'approbation ait été trés majoritaire. Mais il y a toujours des gens qui se mettent dans le sens du vent.

Par ailleurs, la tentative de russification (interdiction des offices en géorgien notamment) n'a pas renforcé l'amour de la Russie...

12.Posté par Marie Genko le 22/07/2016 15:00
Cher Daniel,

Peut-être pouvez-nous nous citer des exemples de ces révoltes, ou tout du moins nous donner des liens les mentionnant?

Mon propre Père a grandi en Géorgie, j'ai toute mon enfance baigné dans un entourage russo-géorgien et je peux vous assurer que tous les Géorgiens que j'ai pu rencontrer aimaient la Russie.
Mon arrière grand-père, russe, a aidé son beau-frère Ilia Tchavtchavadze à fonder la première banque de Tbilissi. Il a également soutenu l'enseignement des jeunes filles géorgiennes; enseignement inauguré par la femme d'Ilia Tchavtchavadze. Il a enfin fondé des publications en langue locale.

Toutefois, je sais que certaines figures de mouvance mencheviques étaient nationalistes et qu'ils ont œuvré à la fondation d'une république géorgienne. Certains de leurs descendants se sont retrouvés, tout comme les social révolutionnaires russes, exilés par les bolchéviques.
Tout cela est de l'Histoire ancienne et n'a pas beaucoup de relation avec la visite du Pape François en Géorgie, qui est le sujet de ce fil de discussion!
Je souhaite de longues années au patriarche Ilia II de Géorgie!
Je souhaite que sa lumineuse personnalité aide le Pape François à se rapprocher de notre foi orthodoxe.
Avec toute mon amitié Marie

13.Posté par Tchetnik: le 22/07/2016 15:00
@Daniel

En effet, il y a eu de gros défauts.

Mais si j'en juge du nombre de Géorgiens qui vivent et travaillent en Russie actuellement, on peut se dire que dans l'ensemble, ils y ont aussi trouvé leur compte.

14.Posté par Daniel le 22/07/2016 23:14
Pour les révoltes géorgiennes, la plus célèbre est celle de 1832

https://en.wikipedia.org/wiki/1832_Georgian_plot

Mais aussi celle de 1841 en Gouri https://en.wikipedia.org/wiki/1841_rebellion_in_Guria

Le nationalisme n'était pas propre aux menchéviques. Ilia Tchactchavadzé était lui-même nationaliste et cela se manifestait dans le domaine culuturel.

Cela nous éloigne du pape François.

15.Posté par Daniel le 23/07/2016 10:22
@ Tchetnik (13)

Phénomène migratoire ancien des plus classiques. L'émgration se fait vers des zones plus riches. En outre, du temps de l'URSS, l'installation étaient encore plus facile. Il y a aussi une grande immigration des Républiques d'Asie centrale etc.

16.Posté par Tchetnik: le 23/07/2016 12:20
@Daniel

Pas uniquement un phénomène migratoire classique si j'en juge de l'ancienneté de ces déplacements et des populations, parfois très élites, concernées...

Il y a aussi un cousinage culturel, il faut simplement l'admettre. La présence Russe a permis aussi l'éclosion d'une littérature, une restauration de monuments ainsi qu'une prospérité économique et une tranquillité sociale. La Géorgie a été dans l'Empire comme en URSS une des régions les plus riches.

17.Posté par Vladimir.G: Le climat de la visite du pape François en Géorgie ne sera peut pas tout à fait aussi chaud que celui auquel il est habitué. le 02/09/2016 14:54
A un moment où le rythme des dialogues théologiques formels semble lent à beaucoup Mgr Farrell, secrétaire du Conseil Pontifical pour l'unité des Chrétien, dit au "Catholic News Service "que «le vécu de nos relations spirituelles se développe de façon très positive."

Le climat de la visite du pape François en Géorgie ne sera peut pas tout à fait aussi chaud que celui auquel il est habitué. Bien que le patriarche Élie II ait invité le pape et le rencontrera le premier jour, le pape et le patriarche n'assisteront pas à leurs liturgies réciproques, pratique courante quand le pape se rend dans un pays majoritairement orthodoxe.

Le patriarche Élie , 83 ans, a été élu chef de l'Eglise orthodoxe géorgienne en 1977, lorsque la Géorgie était encore une république soviétique et le gouvernement communiste mettait des restrictions sévères sur la pratique de la foi. Des centaines d'églises et de monastères ont été fermés mais, dans les années 1980, sous la direction du Patriarche Élie, l'Église a commencé à se reconstruire fut co-président du Conseil œcuménique des Eglises (COE).

Après la dislocation de l'Union soviétique les Géorgiens ont commencé à retrouver leur identité ethnique et culturelle - une identité étroitement liée à l'orthodoxie depuis le IVe siècle. Il y eut alors une critique croissante du mouvement œcuménique moderne perçu comme tendant à absorber toutes les expressions du christianisme. L'Eglise orthodoxe de Géorgie se retira du Conseil œcuménique des Eglises en 1997.

Lorsque les représentants de 14 églises orthodoxes du monde se préparérent à se rencontrer en Crète en Juin dernier, l'Église géorgienne fut l'une des premiers à annoncer qu'elle ne participerait pas, son synode pointant le document proposé sur les relations avec les autres chrétiens comme l'une des raisons pour lesquelles il sont restés en dehors.

source: http://www.catholicnews.com/services/englishnews/2016/ecumenical-autumn-popes-calendar-filled-with-dialogue-opportunities.cfm

18.Posté par Daniel le 02/09/2016 19:44
On en lit des bêtises : "Après la dislocation de l'Union soviétique les Géorgiens ont commencé à retrouver leur identité ethnique et culturelle"

L'identité ethnique et culturelle n'a jamais été perdue et toujours été défendue, ce qui est logique avec une langue unique qui n'appartient à aucune famille, des régions montagneuses peu faciles d'accès...

19.Posté par Marie Genko le 02/09/2016 21:22
Merci pour votre message 17.
J'ai entendu récemment que ce qui est reproché à l’Église de Russie est de ne pas savoir s'adapter au monde moderne.
Voilà la raison invoquée par beaucoup de Russes, issus de l'émigration, pour préférer rester sous l'omophore de Constantinople...

Je pense que l’Église de Géorgie, comme celle de Russie souhaite rester fidèle à ses traditions!
Et comment les blâmer ?
Il n'est probablement pas exagéré de dire que les efforts des Catholiques pour se mettre au diapason de l’œcuménisme, ont chassé le sens du Sacré de leurs églises et ont fini par vider de nombreuses paroisses.
Voilà certainement une des raisons profondes du désaccord entre Moscou et les Églises absentes de la réunion en Crête et le Patriarcat de Constantinople.

Si nous devons souhaiter le dialogue inter religieux, nous ne devons pas abandonner le message des Pères de l’Église, dont nous nous nourrissons jusqu’aujourd’hui

20.Posté par Hai Lin (Montevideo) le 03/09/2016 07:14
К очень уважаемой мадам Генко,

Пожалуйста, простите мое большое хамство, что я не обращаюсь к вам вашего имени и отчеству. Это было бы самым вежливым с моей стороны, но я их не знаю. Опять же, я извиняюсь.

Я следовал за то, что вы написали, и что другие написали на эту тему очень осторожно.

Я хотел бы взять на себя смелость, чтобы направить вас и передать другим к проходу, который я вставил, ниже которого исходит из Евангелия от Иоанна.

>

1 Да не смущается сердце ваше; веруйте в Бога, и в Меня веруйте.

2 В доме Отца Моего обителей много. А если бы не так, Я сказал бы вам: Я иду приготовить место вам.

3 И когда пойду и приготовлю вам место, приду опять и возьму вас к Себе, чтобы и вы были, где Я.

4 А куда Я иду, вы знаете, и путь знаете.

5 Фома сказал Ему: Господи! не знаем, куда идешь; и как можем знать путь?

6 Иисус сказал ему: Я есмь путь и истина и жизнь; никто не приходит к Отцу, как только через Меня.

7 Если бы вы знали Меня, то знали бы и Отца Моего. И отныне знаете Его и видели Его.

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Et pour les francophones de ce site, je me permettrais de rajouter un passage différent qui vise la tolérance tiré de Saint Matthieu (version Jean Calvin),

43 Vous avez appris qu'il a été dit : tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.

44 Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis, et bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous courent sus, et vous persécutent. 45Afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est aux cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants, et sur les gens de bien, et il envoie sa pluie sur les justes, et sur les injustes.

46 Car si vous aimez [seulement] ceux qui vous aiment, quelle récompense en aurez-vous? Les péagers mêmes n'en font-ils pas tout autant?

47 Et si vous faites accueil seulement à vos frères, que faites-vous plus [que les autres]? les péagers mêmes ne le font-ils pas aussi?

48 Soyez donc parfaits, comme votre Père qui est aux cieux est parfait.

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Мои наилучшие пожелания всем вам из Монтевидео Восточной Республики Уругвай пятницу 2016.09.02.

Hai Lin

21.Posté par Marie Genko le 03/09/2016 15:54
Cher Hai Lin,

Merci pour votre beau message.
C'est très difficile d'exprimer ce qui semble juste à chacun d'entre nous.
En fait chacun exprime ce qui lui convient à lui personnellement...mais qui sommes nous pour juger le ressenti de nos frères orthodoxes, s'il n'est pas conforme au notre !
Certains sont convaincus qu'une forme plus dépouillée de notre Liturgie est nécessaire, que l'iconostase est davantage une barrière qu'une aide à une participation plus étroite des fidèles au déroulement de notre Liturgie...Sont-ils pour autant de mauvais Orthodoxes?
Lorsque vous citez:

"В доме Отца Моего обителей много". (il y a beaucoup de demeures dans la maison de Mon Père)

Vous nous rappelez que l'Orthodoxie s'est toujours attachée à respecter le génie propre de chaque peuple qui s'est tourné vers la Foi en Christ.
C'est vrai qu'il ne nous appartient pas de juger, mais comment ne pas exprimer ses craintes devant la sécularisation envahissante de l'époque dans laquelle nous vivons...?
Comment ne pas souhaiter préserver, de toutes nos forces, l'extraordinaire héritage qui nous a été confié?

Voilà pourquoi il me semble que nous devons respecter les coutumes et les Traditions de nos frères chrétiens occidentaux.
Mais nous devons rester intransigeants sur nos dogmes et conserver nos propres usages.
Ces usages qui nous ont portés depuis notre enfance et attachés si profondément à la Personne de Notre Sauveur.
Avec toute mon amitié. Мария Ивановна Генко

22.Posté par Tchetnik: le 03/09/2016 17:42
Aimer ses ennemis n'a jamais consisté à approuver leurs actes ou croyances.

23.Posté par Hai Lin (Montevideo) le 03/09/2016 21:00
Очень уважаемая Мария Ивановна,

Я хотел бы поблагодарить Вас за ответ на мое предыдущее сообщение.

Я на самом деле согласен с вами на многие из ваших комментариев.

Я вырос в Русской Церкви в изгнании, который церковь была, несомненно, самая консервативная церковь всех церквей в эмиграции.

Таким образом, с точки зрения литургики и ритуалов, я сам тоже очень консервативны. Откровенно говоря, я не потерплю никаких изменений в Церкви. Церковь, на протяжении веков, было дано Богом, и онa будет оставаться, по крайней мере, на мой взгляд, как дано Богом.

Православная Церковь остается верной целительной миссии. Это, как говорится, в Православной Церкви существует давняя история толерантности и сострадания.

Православная Церковь никогда не знал, что такая вещь, как испанская инквизиция;
Православная Церковь никогда не сжигали инославных на костре;
Православная Церковь никогда не распяли Микеланджело.

С другой стороны, я боюсь Римско-католической церкви.
Войны религии в Западной Европе.
Униатство в провинциях Восточной царской России.
Испанская инквизиция.
Убийство миллионов коренных жителей в Западном полушарии Писарро и компании.

И затем, наконец, великое молчание Папы, как и миллионы евреев были отправлены на смерть в последней войне.

И в этом последнем пункте, позвольте мне сказать, что это. Патриарх Болгарии защищал евреев Болгарии. Патриарх Румынии сделал то же самое. Патриарх в Белграде прятал евреев. Архиепископ Афинский решительный протест нацистов.

Папа сидел в своем Ватикане и ничего не делал.

Так что для всех этих причин я призываю много уважения и интеллектуальной осторожности с точки зрения отношений между Православной Церковью и Римским Престолом. В этом смысле, я совершенно согласен с нынешней политикой Русской Православной Церкви. Видение церкви истории в этом случае делает совершенно здравый смысл.

Что же касается реформаторов Православной Церкви, я хотел бы призвать вежливую твердость по отношению к ним. Православная Церковь не нуждается в реформировании.

Это душа человека, которая должна реформировать себя.

От Цицерона следующее :

O tempora, o mores! Senatus haec intellegit. Consul videt; hic tamen vivit. Vivit? immo vero etiam in senatum venit, fit publici consilii particeps, notat et designat oculis ad caedem unum quemque nostrum. Nos autem fortes viri satis facere rei publicae videmur, si istius furorem ac tela vitemus.

Et maintenant je voudrais aussi m'adresser à Monsieur Ttechnik avec qui je suis en parfait et entier désaccord. Je suis navré, bien cher monsieur, mais il me semblerait que vous vous éloigniez de la pensée chrétienne telle qu'elle nous a été transmise au cours des siècles.

Commençons par le Grand rabbin Hillel qui avait écrit:

Не делай другим того, чего вы не хотели бы, чтобы поступали с вами.

Не судите друга твоего, пока ты не стоишь на своем месте.

То, что вы сами ненавидите, не делайте своему соседу. В этом весь закон остальное комментарии. Иди и исследование.

Et par la suite les pensées mêmes du Saint-Sauveur :

Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les leur aussi de même, car c'est là la Loi et les Prophètes.

С наилучшими пожеланиями из Монтевидео, Хай Лин

24.Posté par Marie Genko le 05/09/2016 11:01
Cher Hai Lin,

Merci pour votre message 23.
Grâce à vous je me suis donné la peine de lire un long article paru en ligne sur un site appelé "Fort Russ" et qui rappelle combien d'actions ont été entreprise par la Papauté romaine au cours des siècles pour essayer d'affaiblir et de supplanter le monde Orthodoxe.

Il me semble que déjà l'idéologie nazie a été un premier choc au siècle dernier, car si cette idéologie a menacé ce qui restait du monde orthodoxe en Russie, elle n'en pas moins porté un coup à la Pensée chrétienne toute entière.

Aujourd'hui le monde chrétien est menacé par un nouvelle idéologie, celle que veulent à toute force nous imposer les gouvernements occidentaux. L'idéologie d'un bouleversement de notre civilisation par la mise en valeur d'un mariage entre personnes du même sexe et l'enseignement du GENDER dans nos écoles.

Je pense que la papauté romaine a pris conscience du désastre qui guette l'Occident, et la rencontre entre le Pape François et le Patriarche Kyrill à la Havane en est la preuve tangible.

Pour lire quotidiennement les blogs franco-français, je peux vous assurer que le catholicisme a durablement imprégné les consciences françaises. La pression monte dans ce pays et nous pouvons voir aujourd'hui autant de Catholiques que beaucoup de Français de souche, agnostiques ou Athées, dans la pure tradition de Croisés, ne rêver que d'en découdre avec les Musulmans.
Que le Seigneur préserve nos enfants, mais il se peut que la France bascule dans une guerre civile ?
Car si les Français du XXIème siècle ne cherchent plus aujourd'hui à délivrer le tombeau du Christ, ils veulent à tout prix préserver leur mode de vie hédoniste et leur sacro-sainte Laïcité.

Laïcité qui est parvenue avec succès à éradiquer le Christ dans le cœur des enfants de France.

Voilà pourquoi il me semble que l'ancienne rivalité romaine se transforme à présent en une alliance nécessaire entre Catholiques et Orthodoxes.

Pour Rome, comme pour Constantinople ou Moscou, la finalité première est de sauver les âmes.

Le Pape François s'appuie sur l’Évangile et sur la Parole du Christ lorsqu'il appelle les Catholiques de l'Europe toute entière à l'accueil et à la Charité. Il s'efforce d'éteindre les braises des violences à venir.
Mais son attitude est totalement incomprise par la mentalité d'un grande majorité de Français, qui rejettent sa parole et qui le traite de collaborateur à la destruction de leur identité.
Autant que je puisse en juger, le Pape François, par ses constants appels à l'amour évangélique rapproche incontestablement son troupeau de notre Foi orthodoxe.
Avec toute mon amitié.

25.Posté par Vladimir G: «Nous sommes convaincus que grâce à votre visite les rapports entre nos deux Eglises seront renforcés» a dit Ilia II au chef de l’Église catholique. le 01/10/2016 15:57
La visite fraternelle du Pape François au patriarcat orthodoxe de Géorgie

(RV) La dimension œcuménique du voyage du Pape s’est manifestée ce vendredi après-midi dans la rencontre du Pape avec le catholicos Ilia II, patriarche orthodoxe de toute la Géorgie, au siège du patriarcat à Tbilissi. Une rencontre qui s’est déroulée en présence des métropolites, archevêques et évêques membres du Saint Synode de l’Eglise géorgienne. Les deux chefs spirituels ont échangé un baiser de paix.

«Nous sommes convaincus que grâce à votre visite les rapports entre nos deux Eglises seront renforcés» a dit Ilia II au chef de l’Église catholique. Le Pape a fait part de sa grande joie d’être reçus par l’Église orthodoxe géorgienne.

«Les liens significatifs qui existent entre nous depuis les premiers siècles du christianisme ont pu ainsi se renforcer. Ils se sont développés, et ils se maintiennent respectueux et cordiaux» a souligné le Souverain pontife dans son discours de remerciement, qui a précisé qu’il était «venu sur cette terre bénie en tant que pèlerin et ami alors que, pour les catholiques, l’Année jubilaire de la Miséricorde atteint son apogée». François a rappelé que Saint Jean-Paul II était lui venu au seuil de l’année jubilaire 2000 et était déjà venu pour renforcer des liens profonds et forts avec le siège de Rome.

«La Providence divine nous fait nous rencontrer de nouveau et, face à un monde assoiffé de miséricorde, d’unité et de paix, a expliqué le Pape, elle nous demande que ces liens entre nous reçoivent un nouvel élan, connaissent une ferveur renouvelée. L’Église orthodoxe de Géorgie, à la suite de la figure de l’Apôtre André, et l’Eglise de Rome, fondée sur le martyre de l’Apôtre Pierre, ont ainsi la grâce de renouveler aujourd’hui, au nom du Christ et à sa gloire, la beauté de la fraternité apostolique», a-t-il souligné, demandant au Seigneur d’être toujours des annonciateurs de sa présence. Ces Apôtres ont été transformés par l’amour du Seigneur, un amour qui soutient. Ainsi, a dit François, «l’amour permet de nous élever au-dessus des incompréhensions du passé, des calculs du présent et des craintes de l’avenir».

Le Pape a ainsi rappelé que «le peuple géorgien a témoigné au cours des siècles de la grandeur de cet amour. Il y a trouvé la force de se relever après d’innombrables épreuves», il a rendu hommage à Sainte Nino, l’Evangélisatrice du pays qui a diffusé la foi avec le signe particulier de la croix faite en bois de vigne.

Pour que l’Évangile porte du fruit encore aujourd’hui, il nous est demandé, cher Frère, de rester encore plus fermes dans le Seigneur et uni entre nous a encore dit le pape au patriarche Ilia II, rappelant que «les difficultés ne sont pas des empêchements mais des stimulants à mieux nous connaître, à partager la sève vitale de la foi, à intensifier la prière les uns pour les autres et à collaborer avec charité apostolique dans le témoignage commun».

Le Saint-Père a fait part de son désir «d’être un ami sincère de cette terre et de cette chère population». Avec la paix et le pardon nous sommes appelés à vaincre nos vrais ennemis, qui ne sont pas de chair ni de sang, mais qui sont les esprits du mal, en nous et en dehors de nous, a conclu le Pape, qui a rendu hommage aux nombreux saints et martyrs que cette terre a donné, souhaitant que leur intercession renforce le désir d’être unis pour annoncer l’Évangile.

(CV-OB)

Le texte intégral de l'intervention du Pape François : http://fr.radiovaticana.va/news/2016/09/30/la_visite_fraternelle_du_pape_fran%C3%A7ois_au_patriarcat_orthodoxe_de_g%C3%A9orgie/1261885

26.Posté par Vladimir.G: Pour l'archevêque orthodoxe de Bakou: “Nos divisions ne mènent pas au Ciel” le 02/10/2016 19:45
Pour l'archevêque orthodoxe de Bakou: “Nos divisions ne mènent pas au Ciel”

(RV) Entretien - Ce dimanche 2 octobre 2016, le Pape est arrivé en Azerbaïdjan, deuxième étape de son 16° voyage apostolique dans le Caucase. Cet après-midi à Bakou, la capitale, le Saint-Père s'entretiendra en privé avec le Grand Mufti des musulmans du Caucase, le cheik Haji Allahshükür Hummat Pashazade. Ils prononceront ensuite un discours lors d'une rencontre interreligieuse. A cette occasion, l’archevêque orthodoxe de Bakou et de l’Azerbaïdjan, Aleksandr, présentera au Pape les autres dignitaires religieux du pays, dont le chef de la communauté juive, Simion Ikjiilov.

Notre collègue de la rédaction russe de Radio Vatican, Viktor Vladymyrov a demandé à Alexandre, l’archevêque orthodoxe de Bakou et de l’Azerbaïdjan, où en est le dialogue interreligieux dans le pays.

« Должен сказать, что межрелигиозный диалог для Азербайджана очень актуален... Je dois dire que le dialogue interreligieux est très important en Azerbaïdjan. Le fait que ce soit un pays multi-ethnique implique qu’il est aussi multiconfessionnel. Historiquement, des représentants de diverses religions abrahamiques traditionnelles habitent en Azerbaïdjan : le christianisme, le judaïsme et l’islam, et je dois dire que le rapport entre les responsables respectifs se déroule au mieux. Naturellement, cet exemple est structurant pour les citoyens azéris de diverses religions et concourt à leurs bonnes relations humaines.

J’aimerais aussi dire qu’en Azerbaïdjan, le phénomène du multiculturalisme est élevé au niveau de la politique interne de l’Etat : nous n’avons ni quartiers, ni rues, ni villages nationaux ou religieux, parce que dans la même ville, dans la même rue, dans la même maison, dans le même quartier vivent des personnes de diverses nationalités et religions. C’est encourageant que tous perçoivent et respectent l’aspect quotidien de la vie religieuse. Nous savons tous quand se déroulent les fêtes du Ramadan et de l’Aïd al-Adha. Ils savent tous quand seront célébré Noël et Pâques, ou quand ce sera Roch Hachana ou Pessah. C’est normal, les personnes se rencontrent lors de ces fêtes. Ils sont souvent accueillis dans les maisons de proches et voisins à ces occasions.

Je dois dire qu’en Azerbaïdjan, selon le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le Patriarche Kirill, nous sommes passés à une nouvelle phase : au « dialogue interreligieux constructif ». Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu'ensemble nous sommes à la recherche des espaces où nous pouvons coopérer.

Quel message les responsables religieux veulent-ils lancer au monde d’aujourd’hui avec ses diverses crises ?

Вот передо мной лежит совместное заявление Папы Римского Франциска и Святейшего Патриарха Кирилла. В 13 пункте… J’ai devant moi la déclaration commune du Pape François et du Patriarche Kirill. Au paragraphe 13, il est très bien expliqué que nous devons montrer à tous les peuples du monde que «les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de foi, de confessions diverses, de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les responsables religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses.» C’est justement cela que les responsables religieux doivent montrer au monde et le convaincre de cela dans leurs discours. Lors des rencontres de responsables religieux, on doit parler de cela. Je crois que ces rencontres sont un exemple merveilleux et disent au monde, que «la religion ne divise pas les personnes, mais, au contraire, les unit, et il n’y a aucune justification pour des actions criminelles motivées par des slogans religieux».

Excellence, selon le programme de la visite apostolique, vous rencontrerez le Pape François à Baku personnellement. Qu’attend l’Eglise orthodoxe en Azerbaïdjan de cette visite ?

Я думаю, что этот визит будет свидетельствовать о том... Je crois que cette visite témoignera que nos barrières ne mènent pas au ciel ; que nous tous «cheminons sous (le regard de) Dieu», et que les responsables religieux peuvent travailler ensemble pour la paix, pour la diffusion de la prédication de l’Evangile et au bien de tous les peuples de la Terre. Je crois que c’est la chose la plus importante.

(MD-SB)

27.Posté par Daniel le 04/10/2016 07:11
On peut retrouver l'intégralité des vidéos de la vsite papale en Géorgie sur internet et gratuitement sur le site de la chaîne KTO.

Signalons que l'assistance à la messe papale a été très réduite. Cela n'est pas suprenant car les catholiques sont autour de 20 mille en Géorgie, avec une présence dans le sud du Pays en majorité. Tels sont le enseignements du dernier recensement de 2015, qui sont donc éloignés des 50 à 150 mille catholiques annoncés par la Croix.

Un article intéressant en anglais.

http://www.pravoslavie.ru/english/97534.htm

28.Posté par Théophile le 04/10/2016 10:38
@Daniel

Quand on sait que le patriarche de Géorgie a été lui-même co-président du Conseil Oecuménique des Eglises de 1978 à 1983, on ne peut qu'avoir un sourire entendu à la vue du spectacle actuel.

29.Posté par Marie Genko le 04/10/2016 12:31
Si même les orthodoxes géorgiens prennent conscience que les divisions entre les chrétiens sont un exemple repoussant pour les non chrétiens, nous pouvons espérer que la Parole du Christ triomphera bientôt de nos querelles et que les Nations se convertiront !

30.Posté par Vladimir G: "Pour les personnes les plus cultivées, l''''attitude négative de groupuscules d''''influence aura favorisé un regard bienveillant envers les catholiques mais pour d''''autres, cela aura renforcé leur nationalisme étroit." le 04/10/2016 13:19
INTERVIEW - Le Père Pierre Dumoulin, prêtre du diocèse de Monaco et membre de l'œuvre de Roc-Estello (France), a participé à la fondation des séminaires du Kazakhstan, de Russie et de Géorgie. Actuellement recteur de l'Institut de Théologie de Tbilissi (Géorgie), il revient sur les tensions observées au cours du voyage pontifical.

LE FIGARO.- Comment se fait-il qu'il y ait eu si peu de monde, samedi lors de la grande messe catholique dans le stade de Tbilissi?

Père DUMOULIN.- L'évêque catholique avait demandé un lieu plus fermé et plus petit pour la célébration, mais cela a été refusé et on a imposé un stade de 27.000 places que nous ne pouvions pas remplir avec nos fidèles qui viennent de zones éloignées et pauvres, ne pouvant souvent même pas se payer le voyage. La plupart des médias géorgiens ont boycotté l'annonce de la visite du pape jusqu'à quelques jours de cette visite. L'Église orthodoxe a clairement dit aux fidèles qu'il est impossible de prier avec des catholiques et donc qu'il ne fallait pas venir à la messe célébrée par le Pape. Elle a retiré sa délégation quelques jours avant la célébration, comme elle l'a fait pour sa participation au concile pan-orthodoxe. Certains catholiques ont reçu des menaces de perdre leur emploi s'ils ne venaient pas au travail ce samedi. De plus le pape est venu en juin en Arménie et les catholiques Arméniens de Géorgie avaient fait un effort pour aller le rencontrer à Gyumri, ce qui était plus proche pour eux que Tbilissi!

Comment expliquez-vous le peu d'enthousiasme populaire - à l'exception évidemment de la minorité catholique - rencontré par le pape François en Géorgie?

Il faudrait ne pas oublier l'accueil chaleureux des catholiques Assyro-Chaldéens, vendredi, jour d'arrivée du pape en Géorgie. Samedi, les catholiques ont accueilli le pape avec grande joie, et il le leur a bien rendu, dans un dialogue merveilleux à la cathédrale catholique de Tbilissi, fait sans notes, directement: s'adressant à un séminariste, puis aux religieux, à des couples et aux fidèles présents, le pape a parlé au cœur des fidèles qui ont été émerveillés, enthousiasmés. Les Géorgiens sont actuellement en période électorale, avec une élection des députés la semaine prochaine et cela focalise les attentions, les rues sont couvertes d'affiches électorales. Il ne fait pas bon se montrer avec les catholiques si on ne veut pas avoir la puissante église nationale contre soi. De plus tout a été fait pour que le pape ne soit pas reçu comme un représentant religieux, mais simplement comme le chef d'un petit État européen sans importance, c'est ainsi que la visite a surtout été présentée.

Pourquoi, en ce pays, l'Église orthodoxe est-elle la plus anticatholique de toutes les Églises orthodoxes du monde?

Rappelons que les mariages mixtes, entre catholiques et orthodoxes, sont interdits par l'église orthodoxe géorgienne depuis juin 2016. Elle a quitté le conseil œcuménique des églises. Elle a participé à faire échouer le concile pan-orthodoxe de Crète au printemps dernier. En septembre, et sans motivation, elle a refusé de signer l'accord théologique de Chieti en Italie sur le rôle du primat pontifical durant le premier millénaire alors que beaucoup d'autres églises orthodoxes l'ont signé. Ici, on rebaptise les catholiques avant les mariages ou avant le décès! L'Église orthodoxe est fortement nationaliste, elle joue sur ce sentiment exacerbé par la guerre et la défaite de 2008. La présence catholique, millénaire, oblige à dépasser ce sentiment national pour s'ouvrir à un contenu évangélique de la foi, à une dimension sociale et caritative, à une catéchèse et une théologie. Pour un catholique, la foi n'est pas seulement une identité, mais l'adhésion à un contenu de foi et c'est cela qui dérange. Les Géorgiens sont une petite nation, entourée de géants comme la Russie, la Turquie, l'Iran et l'Europe, ils ont peur de disparaître et de perdre leur identité propre qu'ils trouvent dans leur église nationale, avec leur patriarcat indépendant. Comme les petits enfants ont leur âge du «non» afin de se situer et de trouver leur identité propre, ainsi, sans doute, l'Église géorgienne orthodoxe se considère comme l'unique garant de l'identité nationale. Les autres églises orthodoxes, souvent plus ouvertes, sont conscientes de ce radicalisme et en souffrent, en particulier le patriarcat œcuménique de Constantinople.

Est-ce que cette visite peut toutefois faire progresser les relations entre orthodoxes et catholiques?

Sans doute pas au niveau local, mais elle a montré aux croyants orthodoxes que l'Église catholique existe et qu'elle ne peut pas être considérée comme hérétique. Pour les personnes les plus cultivées, l'attitude négative de groupuscules d'influence aura favorisé un regard bienveillant envers les catholiques mais pour d'autres, cela aura renforcé leur nationalisme étroit. La visite aura sans doute favorisé les relations entre Rome et Tbilissi, mais pas avec l'Église catholique locale. Pourtant nous, en Géorgie, nous recevons cette visite comme une invitation à poursuivre l'effort en vue de l'unité des chrétiens et la recherche de paix, malgré les discriminations dont les catholiques sont l'objet - non de la part du gouvernement, mais des personnes qui croient être fidèles à leur foi en agissant ainsi -, pour envers et contre tout, privilégier la relation fraternelle.

31.Posté par Daniel le 04/10/2016 20:03
Quelques imprécisions et erreurs dans le texte du Père Dumoulin:

"Rappelons que les mariages mixtes, entre catholiques et orthodoxes, sont interdits par l'église orthodoxe géorgienne depuis juin 2016."

Ce n'est pas la position de l'Eglise de Géorgie depuis juin 2016 mais depuis toujours...

"En septembre, et sans motivation, elle a refusé de signer l'accord théologique de Chieti en Italie sur le rôle du primat pontifical durant le premier millénaire alors que beaucoup d'autres églises orthodoxes l'ont signé."

Il y a des motivations qui sont censées figurer en note de bas de pages mais qu'on ne trouve pas dans le document publié.

"Ici, on rebaptise les catholiques avant les mariages ou avant le décès!"

Où est le problème? C'est aussi le cas au Mont Athos, à Jérusalem et en Serbie. Il n'y a pas de baptême hors de l'église et donc pas de rebaptême.

"L'Église orthodoxe a clairement dit aux fidèles qu'il est impossible de prier avec des catholiques et donc qu'il ne fallait pas venir à la messe célébrée par le Pape"

Il est interdit de prier avec les excommuniés qu'ils soient hérétiques, schismatiques ou membres de parasynagogues. Ce prêtre ne l'ignore pas mais fait comme s'il était surpris.

32.Posté par Tchetnik le 04/10/2016 22:05
@Daniel

L'Eglise Catholique rebaptisait bien elle-aussi, ce qui était logique du reste.

33.Posté par Daniel le 04/10/2016 22:07
Le père Dumoulin à paroles est décidément un comique:

"La présence catholique, millénaire, oblige à dépasser ce sentiment national pour s'ouvrir à un contenu évangélique de la foi, à une dimension sociale et caritative, à une catéchèse et une théologie. Pour un catholique, la foi n'est pas seulement une identité, mais l'adhésion à un contenu de foi et c'est cela qui dérange"

On découvre qu'il n'y a pas de dimension sociale, caritative, catéchétique et théologique dans l'orthodoxie en Géorgie, que tout se résume à la dimension nationale.

Quant aux catholiques qui adhèrent au contenu de leur foi, cela me fait bien rire car en la matière leur ignorance n'a rien à envier à celle des orthodoxes.

En somme, une interview de propagande d'un oecuméniste catholique qui est vert de rage car les orthodoxes en Géorgie ne sont pas oecuménistes.

34.Posté par Vladimir G: "Ce prêtre ne l''''ignore pas mais fait comme s''''il était surpris." le 04/10/2016 22:59
"Ce prêtre ne l'ignore pas mais fait comme s'il était surpris."

Les pratiques soulignées par le Père Dumoulin ne sont effectivement pas en vigueur dans la plupart des Églises orthodoxes: il suffit de regarder autour de nous. Il est donc naturel que le père Dumoulin mette en avant pour les lecteurs du "Figaro" ces particularités de l'Église de Géorgie qui est effectivement "la plus anticatholique de toutes les Églises orthodoxes du monde"; elle se singularise clairement par rapport au plérôme orthodoxe et ne doit pas être considérée comme représentative de l'Orthodoxie. Même si ce type d'attitude se rencontre aussi ailleurs, cela reste l’exception et non la règle... Heureusement!.

35.Posté par Daniel le 05/10/2016 05:07
Question de vocabulaire. Plérôme signifie plénitude et ne doit pas être confondu avec majorité. Toutes les églises moins une, ce n'est pas la plérôme.L'église, ce n'est pas une question de majorité prise au temps T présent sans prendre en compte la pratique historique. L'Eglise de Géorgie s'inscrit dans la pratique orthodoxe millénaire et traditionnelle, ce sont les autres églises qui s'en écartent à présent en faisant bande à part de siècles d'usages.

36.Posté par Théophile le 05/10/2016 08:21
@Daniel

Si cela vous rassure de tout enfermer dans des formules mathématiques aussi froides que mortifères...
Comme disait Pascal - "Qu'il y a loin de la connaissance de Dieu à l'aimer".

Ce qui est froidement logique, c'est la loi du monde, de l'intérêt, du calcul, du pouvoir. L'Evangile n'est pas logique, Il est au-dessus de la logique, comme le Ciel est au-dessus de la Terre.
Et le Credo proclame bien un seul baptême. Vos petites arguties juridiques n'y pourront rien changer.
La "pratique orthodoxe millénaire"? Rien que cela? Pour une pratique née au XXe siècle?

37.Posté par justine le 05/10/2016 19:59
Sur la visite du pape en Géorgie les médias occidentaux ont été exclusivement alimentés par les présentations du Vatican, ce qui fait que les impressions créées ont été ce que le Vatican a voulu qu'elles soient. Radio Vatican a notamment diffusé la fausse information que "la délégation des hiérarques géorgiens qui était attendue à la messe du pape au stade de Tiflis finalement n'est pas apparue". En réalité, de la part de l'Eglise de Géorgie on souligne que dès le début de la préparation de la visite du pape, le patriarcat de Géorgie a très clairement fait savoir qu'il n'y aura aucune participation du clergé géorgien à la messe du pape.

En Russie (comme le montre l'article de pravoslavie.ru auquel renvoie Daniel dans son post 27) et aussi en Grèce on est par contre informé de source orthodoxe directe. Ainsi on apprend entre autres ceci: Le patriarche a bien reçu le pape avec tout l'honneur et respect qui lui est dû en tant que chef d'Etat, mais ne l'a traité a aucun instant de ses contacts avec lui comme un hiérarque canonique. Il n'y a rien eu de tout ce que d'habitude on voit dans les contacts des phanariotes p. ex. avec le pape. Aucun hiérarque géorgien n'a baisé la main du pape, il n'y a eu aucune cérémonie religieuse ou prière commune, et quand le pape a visité la cathédrale de Svetitskhoveli, le patriarche Elie est entré au sanctuaire avant l'arrivée du pape, y a prié et puis et sorti en fermant la porte derrière lui.

Quant à ceux qui ont protesté contre la visite du pape, le patriarche Elie s'est comporté envers eux avec beaucoup de respect et d'amour paternel, sans les insulter - comme le font en général les hiérarques écuménistes à l'egard de ceux qui s'opposent à leur écuménisme -, mais calmant tout au contraire leurs inquiétudes avec la ferme assurance que l'Eglise de Géorgie qui en pleine conscience et connaissance de cause a quitté le COE en 1983, était et reste opposée à l'écuménisme et maintiendra dans sa plénitude le dogme et la Tradition orthodoxes. Voilà un Bon Pasteur, qui aime son peuple et l'Orthodoxie. Puissent d'autres suivre son exemple!

38.Posté par Clovis le 05/10/2016 20:20
EN règle générale je n'aime pas le ton adopté par les catholiques romains concernant l'orthodoxie et l'image qu'ils en ont. Tout y est trop politique et trop "mondialisé" dans le sens que le monde actuel y est toujours la référence, le seul poncif étant qu'il faut être de son temps.
Un peu comme si une personne qui s'imagine être de son temps parlait d'un réac ou autre.
Les propos sur l'identité semblent avoir été recopié d'une émission de france 2.
Comme si la venue du pape devait partout soulever les foules et être célébré comme une fête.
La preuve que non voilà tout.
L'église catholique depuis vatican I et l'uniformisation ultramontaine ont fait que l'église romaine à perdu tout sens de l'identité vernaculaire des peuples au nom d'une pseudo-communauté mondialo-universelle, (métissée sans doute ?).
Après il ne faut s'étonner de voir que cet article était publié dans le figaro.

39.Posté par Daniel le 05/10/2016 20:34
@ Théophile

Manifestement, vous ignorez bien des choses:

- le credo mentionne un seul baptême et il s'agit du baptême orthodoxe et non du baptême des hérétiques. Le canon des saints apôtres est explicite.

46. Des clercs qui acceptent le baptême des hérétiques.

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Béliar, et quelle part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?

- la pratique de ne pas célébrer les mariages mixtes est en effet millénaire car leur introduction date de Pierre le Grand en Russie, et du début du 19e siècle en Grèce

Il faut donc se renseigner avant de se précipiter pour écrire des erreurs.

40.Posté par justine le 05/10/2016 20:44
A ajouter encore ceci au sujet de la visite du pape en Géorgie: S'adressant au pape à la cathedrale de Mtshketa, le patriarche Elie a souligné que l'unité des chrétiens ne peut se faire que par la vraie Foi. "La Foi véritable, l'humilité, le repentir et l'amour du prochain constituent le chemin le plus court vers le salut", a-t-il dit, et alors que son texte préparé se terminait par les paroles: "Puisse Dieu unir les chrétiens sur la base de la vraie Foi", le patriarche ajouta hors-texte avec emphase: "Seule la vraie Foi et le vrai amour ouvriront la voie vers l'unité."

41.Posté par Tchetnik le 05/10/2016 21:45
Pas au XXème siècle non. Il s'agit bien de la compréhension - logique par ailleurs de l'Eglise Orthodoxe depuis toujours quant à la réalité des sacrements, de la notion même de sacrement. Compréhension qui peut s'appliquer ensuite avec une certaine économie, une certaine adaptation à la richesse et à la complexité de la vie, avec une certaine intelligence bienveillante, mais compréhension de base quand même.

42.Posté par Daniel le 06/10/2016 07:24
Cet article du Figaro est un monument de désinformation. A quoi bon envoyer un envoyé spécial en Géorgie si celui-ci n'est capable que de parler avec un prêtre catholique et ne décroche aucune interview avec des orthodoxes pour que ceux-ci expriment leur point de vue? Certes, peu de Géorgiens parlent français, mais on peut faire des efforts, non?

L'article confirme que la seule orthodoxie qui a gré aux yeux des latins est l'orthodoxie canada dry, oecuménisé et uniatisée soit officiellement, soit officieusement.

43.Posté par Théophile le 06/10/2016 07:38
@ Daniel

"- la pratique de ne pas célébrer les mariages mixtes est en effet millénaire car leur introduction date de Pierre le Grand en Russie, et du début du 19e siècle en Grèce"

J'ai beaucoup ri à cette phrase. Un Jésuite ne ferait pas mieux!

Oui Justine - seule la vraie foi peut unir les chrétiens divisés, je suis d'accord avec vous. Mais justement, c'est d'abord une question de foi, de foi profonde. Là où ce qui est impossible à l'homme devient possible à Dieu. Il ne s'agit pas de calcul politicien ou d'Unia.

Si notre foi devient tiède et que l'on se contente d'administrer sans autre foi qu'en soi-même et ses certitudes médiocres, avec suffisance, on est très loin du publicain qui se frappait la poitrine et demandait le pardon de ses péchés. Pourtant c'est bien lui qui fut justifié par Dieu - lui qui n'avait aucune certitude, mais qui s'en remettait entièrement à Dieu.

44.Posté par Marie Genko le 06/10/2016 14:59
Sur toutes les questions soulevées dans ce fil de discussion, nous pouvons trouver une réponse dans un merveilleux livre, traduit du russe par Laurence Guillon.
Il s'agit des pensées et des homélies de l'archiprêtre Valérian Kretchetov :

LE PLUS IMPORTANT Toutes les façons de croire se valent-elles? Éditions Sofia 2015

Dans ces 206 pages d'une lecture accessible et profondément édifiante, nous trouvons les réponses à toutes les problématiques abordées dans ce fil de discussion et à bien d'autres encore.
Merci pour tous les témoignages ci-dessus!

45.Posté par Manolis le 06/10/2016 16:12
Si la sainte église de Géorgie n'a pas su accueillir fraternellement le pape François, les chrétiens pourront se réjouir de l'invitation de l'archevêque de Paris au métropolite Emmanuel qui va célébrer, dimanche 9 octobre prochain les Vêpres à Notre-Dame-de-Paris.

46.Posté par Vladimir G: une grave fracture au sein de l'Orthodoxie le 06/10/2016 23:10
Contrairement à ce qu'écrit Daniel, l'interview du Père Dumoulin est particulièrement bien adaptée au lectorat du Figaro et, plus généralement, à tous ceux qui s'intéressent à l'Orthodoxie en Occident. Il met en effet en lumière cette face de l'Orthodoxie qui est peu connue ici: celle qui refuse le dialogue et se replie sur une vision renfermée et exclusiviste de la tradition Orthodoxe.

J'avais souligné à plusieurs reprises cette fracture au sein de l'Orthodoxie (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-oecumenisme-divise-l-Orthodoxie_a2353.html) entre un courant "inclusiviste"(*), favorable au dialogue œcuménique, et un autre qui lui est opposé. L'Occident ne connait que le premier car il est représenté par la hiérarchie de la majorité des 15 Églises autocéphales (seules les Églises de Géorgie et de Bulgarie s'en démarquent officiellement) et par leurs théologiens qui participent au dialogue interconfessionnel.
(*) Pour les théologiens orthodoxes "l'inclusivisme" reconnait une grâce incomplète chez les autres confessions chrétiennes alors que l'exclusivisme ne leur en reconnait aucune, réservant l'exclusivité de la grâce aux Eglise orthodoxes canoniques…

Pour autant, le courant plus traditionaliste, qu'illustre l'Église de Géorgie comme l'explique le Père Dumoulin, est présent non seulement dans les Église de Géorgie et de Bulgarie, qui se sont retirées des différentes instances du dialogue œcuménique, mais aussi dans les autres Églises au niveau de très nombreux monastères et paroisses, voire parmi certains évêques et théologiens renommés, sans parler du Mont Athos qui est le principal bastion. Ce courant nourrit le fondamentalisme orthodoxe (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Reflexions-sur-le-fondamentalisme-orthodoxe_a4190.html) et représente cette "subculture normative" dénoncée par le père Pierre Meschtcherinov et Serge Tchapnine (Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Hegoumene-Pierre-Mechtcherinov-Debat-sur-l-etat-de-l-Eglise_a198.html et http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-la-culture-et-le-nationalisme-en-Russie_a1805.html). Le refus du dialogue avec les hétérodoxes et les pratiques décrites par le Père Dumoulin en sont caractéristiques…

Cette fracture avait été mise en évidence en 2009 lorsque une «Confession de foi contre l’œcuménisme», signée par de nombreux moines, prêtres, prélats et théologiens de plusieurs Églises orthodoxes, avait jeté le trouble dans l'Orthodoxie (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html.) Le patriarche Bartholomée et Mgr Jean de Pergame, qui co-présidait alors la Commission internationale mixte de dialogue théologique, avaient tous deux publié des déclarations qui évoquaient clairement un risque de schisme au sein de l’Église orthodoxe. J'espère que cela n'ira pas jusque là, mais il est important que les Occidentaux partisans du dialogue soient informés de cette fracture avec le grand troupeau des fidèles qui, dans toutes les Eglises, semble bien rejeter en bloc toute tentative de dialogue ou d'action commune. L'accueil glacial réservé au pape en Géorgie en est bien une illustration comme le montre l'interview du Père Dumoulin.

47.Posté par Clovis le 07/10/2016 13:23
Je ne crois pas au "dialogue" élevé comme vertu supérieure dans notre monde contemporain.
La position de l'église géorgienne me apraît saine et claire, qu'y a-t-il à ajouter ? Pourquoi perdre son temps en verbiage ? Ils estiment qu'ils font (et font) partie de l'église une indivisble apostolique et catholique, ils n'ont pas à entamer de dialogue, n'ayant aucun "problème" avec leur foi.
Beaucoup d'écuménistes donnent l'impression que le dialogue religieux est une fin en soi, force est de constater que depuis 1054 et même avant, les choses n'ont guère évoluées, dialogue ou pas, comme si la Vérité se trouvait dans le compromis, entre les deux positions, et que seul ledit dialogue pouvait y mener.
Ensuite il faudrait se pencher sur ce que cache le dialogue entre l'orthodoxie et le catholicisme. Pour les uns l'uniatisme est un pont entre les religions, pour les autres une pierre d'achoppement.
Plaçons la prière avant le dialogue.
Il y a et il y a eu dans le catholicisme de gros problèmes de profondes crises qui ne sont pas encore refermées (je ne dis pas que l'orthodoxie n'en a pas, mais c'est différent), le protestantisme en est une qui n'est toujours pas close. Et trop souvent la vérité passe après les nécessités et "accidents" de ce monde, comme la fin tragique des papes d'Avignon et de Pedro de Luna, pape sacrifié sur l'autel d'un réalisme et du compromis que ne faisait peu cas de la vérité (vérité qu'ils prêchent cela s'entend).
N'église catholique n'est pas apte au dialogue dans la mesure de sa position qu'elle croit dominante, et du pouvoir terrestre et financier dont elle se targue, Elle tend la main. Mais l'érreur ne tend pas la main, c'est l'inverse.
C'est sans brut et pas très politiquement correct, mais il faut bien appeler un chat un chat et un véritable dialogue ne peut se faire que sur de bonnes bases, saines et décomplexées.
Les Epîtres sont pleines de remontrances les uns envers les autres lorsque les uns venaient à pêcher à s'égarer.
Mais comment revenir sur une situation plus que millénaire sans placer la prière et le reprentir au centre même de la vie et de la foi ?
Les vierges folles qui attendaient pourtant l'époux ont trouvé porte close. Il faut se tenir prêt, pauvre de coeur, comme Job et là le dialogue pourra débuter.
Et pas sur une visite en terrain que l'on croit conquis par la seule et unique venue d'un évêque qui a besoin de télé, de show et de terrain de football pour se montrer et montrer son influence.
Et les orthodoxes géorgiens seraient de mauvais joueur parce qu'ils refusent ces règles là ?!!!
Allons un peu de sérieux.

48.Posté par Théophile le 07/10/2016 16:26
@ Clovis

"Les vierges folles qui attendaient pourtant l'époux ont trouvé porte close. Il faut se tenir prêt, pauvre de coeur, comme Job et là le dialogue pourra débuter."

Justement, les pères (Jean Chrysostome, saint Augustin notamment) ont interprété l'huile qui manquait aux Vierge folle comme le manque de charité et de miséricorde, l'absence d’œuvres et de fruits à leur foi, alors que la nuit du monde régnait et que la charité tiédissait parmi les chrétiens. Il s'agit d'une parabole éminemment eschatologique.

Ceux qui auront tenu bon dans la charité, ceux-là seront sauvé. Il ne s'agit pas de renoncer à la pureté de notre foi orthodoxe face au catholicisme, mais de demeurer dans la charité, même si tout semble aller mal.

Le dialogue, comme le silence, fait partie de la charité. Il ne s'agit pas d'une compromission, mais de la dimension du témoignage et de la bienveillance. Le témoignage chrétien n'est pas seulement un témoignage doctrinal, mais de vie.
Si vous devez tendre la main à un homme tombé à terre, vous n'allez pas d'abord chercher votre manuel de théologie, lui demander s'il respecte chaque iota de la foi, s'il jeûne le mercredi et le vendredi et de quand date sa dernière confession.
La lampe s'éteint peu à peu, l'Epoux est à la porte.

49.Posté par Clovis le 07/10/2016 17:19
Cher Théophile, je vous félicite, vous avez l'art et la manière de réduire comme bon vous semble, les écrits d'autrui. ;)
Il se trouve que le message que je voulais passer était totalement différent de la manière dont vous le présentez, j'ai dû mal m'exprimer. Il ne s'agit pas de refuser la charité, voire de refuser la conversion des catholiques.
Cela dit, si les vierges folles manquaient de charité, lorsqu'elles en demandèrent à celles qui en avaient (de la charité) elles, n'en ont pas reçu, car il n'y en aurait pas eu assez pour tout le monde...
Charité bien ordonnée commencerait-elle par soi-même ?
Blague à part :
Le dialogue avec les romains en tant que tel, n'apporte rien car, justement ledit dialogue est considéré comme une fin en soi. Le pape disant qu'il faut s'unir ne semble pas comprendre la portée de cette parole de l'Unité, puisqu'il tend la main non pour se sortir de son bateau, mais pour tirer l'autre vers le sien.
La question de l'unité est claire, elle passe par le credo ou Symbole, de Nicée et par la mise au ban des doctrines hétérodoxes etc. Rien de plus, mais c'est a priori insurmontable sans la prière et la foi.

Aucun orthodoxe ne refuserait de ramasser son prochain à terre, mais si ce dernier ne veut pas se relever, on ne va pas non plus s'asseoir pour en discuter et conclure s'il est mieux de se coucher ou de se tenir prêt et debout.

J'étais catholique romain il y a encore moins de dix ans, ma famille l'est encore, le seul dialogue qu'ils peuvent concevoir est celui d'inverser les rôles et d'attendre gentiment magnanimement que les orthodoxes reconnaissent la pape pour chef de l'église et lieutenant du Christ sur terre (car c'est la primauté seule désormais qui semble importer)...
C'est grossièrement résumé mais c'est ainsi, pis encore pour le catholique plus traditionaliste qui croit encore que la Saint Vierge les a suppliés de convertir les russes hérétiques.

La meilleure illustration de ce que j'exprime est la relation de l'entretien du Figaro par le prêtre catholique au sujet de la visite du pape en Géorgie se demandant grosso modo pourquoi ce dernier n'était pas accueilli comme le Christ à Jérusalem ?!

50.Posté par Daniel le 07/10/2016 17:30
La vérité surtout fait partie de la charité... Quand le Christ envoie ses apôtres en mission, il leur demande aussi de secouer la poussiére des sandales en quittant les villes où ils n'auront pas été écouté...

Le dialogue n'est pas possible si l'un refuse d'écouter systématiquement.

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