Le métropolite Hilarion propose de dire les offices en russe dans certaines églises
Le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou, vient de préciser qu’il ne préconise pas « la russification » des offices mais que des exceptions sont envisageables. Intervenant dans le cadre du programme « L’Eglise et le monde » (Tzerkovj i mir) , chaîne « Rossya 24 », Monseigneur Hilarion a dit :

« Une solution de compromis devra être en définitive trouvée. Si, par exemple, une agglomération compte près de 100 églises pourquoi ne pas dire les divins offices en russe dans trois ou dix de ces églises, à la demandes, bien sûr, des paroissiens.

C’est quelque chose de tout à fait envisageable . Je continue à croire que le slavon, tel qu’il a été maintenu dans les livres de prières ainsi que dans la tradition liturgique de notre Eglise, doit être maintenu et protégé.

Il s’agit bien du patrimoine que nous ont légué Saints Cyrille et Méthode, patrimoine que nous avons en commun avec les autres peuples slaves. Cela dit, la majorité des Eglises orthodoxes des pays slaves ont transité vers leurs langues nationales. Je pense à la Serbie où les offices sont, en règle générale, dit en serbe moderne et non en slavon. Il en est de même en Bulgarie.

J’estime qu’il devrait y avoir une sorte d’effort réciproque : un fidèle qui souhaiterait s’imprégner de la langue liturgique peut le faire sans trop de difficultés. En effet, le slavon n’est pas le latin ou l’hébreu. Le slavon et le russe ont une majorité de mots et de termes en commun. Il ne faut pas d’efforts surhumains pour apprendre le slavon.

La majorité des fidèles qui assistent tous les dimanches à la divine liturgie en comprennent pratiquement chaque mot. Il y a, certes, des textes liturgiques dits rarement, théologiquement très denses, comme par exemple les offices de la Pentecôte, qu’il n’est pas simple de comprendre. Un travail explicatif est en l’occurrence indispensable ou bien, ce que je n’exclus nullement, on pourrait avoir recours au russe pour une partie de l’office, ceci avec la bénédiction des autorités ecclésiales ».

Interfax religion
Traduction "PO"
...................................
Comprendre réellement les offices n'est pas une question de langue

Le métropolite Hilarion se prononce contre une « russification » complète des offices

Traduire ou ne pas traduire: là n'est pas la question!


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Juin 2014 à 16:57 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G : Les choses bougent... le 05/06/2014 10:37
Une attitude intelligente et mesuré. "La majorité des fidèles qui assistent tous les dimanches à la divine liturgie en comprennent pratiquement chaque mot" est caractéristique; Mgr Hialarion ne parle pas du canon des matines, mais on comprend que, si les fidèles l'acceptent, " on pourrait avoir recours au russe pour /cette/ partie de l’office" aussi "ceci avec la bénédiction des autorités ecclésiales"...

L'article donne un lien vers les déclarations précédentes de Mgr Hilarion en 2009 (*), où il parlait déjà de l'introduction de "passages traduits en russe ... il est tout à fait acceptable de lire en russe l'Apôtre, l'Évangile, les cathismes... Mais, soulignait-t-il, il ne sert à rien de tout traduire: "cela détruirait notre culture liturgique, il faudra inventer de nouvelles musiques (…). Il faudra complètement réformer la structure liturgique et, en résultat, on pourra arriver à rendre les célébrations plus compréhensibles mais nous y perdrons quelque chose de beaucoup plus important." Et il comparait avec les tentatives faites il y a cent ans de traduire le langage de l'icône en langage de la peinture ordinaire et il soulignait que "personne ne pourra comprendre comme il faut les célébrations, quelle que soit la langue, s'il ne lit pas les saintes écritures et s'il n'étudie pas les textes liturgiques, s'il ne se pénètre pas de l'esprit et de la forme de pensée qui ont donné naissance à ces textes."

La prudence et la progressivité des propositions de Mgr Hilarion s’expliquent en effet par les expériences précédentes malheureuse. En particulierle père Georges Kochetkov avait tenté de célébrer en russe , il y a plus de vingt ans, et il fut suivi par plusieurs prêtres. Mais cela provoqua un tel scandale que l'expérience fut interdite en 1997. Une introduction progressive, qui garde l'essentiel du slavon, a donc plus de chances de réussir.

Notons que le père Georges a concélébré avec le patriarche Cyrille en 2009, que des représentants de l'Institut St. Philarète et de la Fraternité de la Sainte Rencontre, qu'il a fondés, participent à la Conférence interconciliaire et que sa traduction complète des offices en russe a été publiée en 2010 avec la bénédiction de l'archevêque Josapha de Turchinsk et Bratslavsk...

Les choses bougent...

(*) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Comprendre-reellement-les-offices-n-est-pas-une-question-de-langue_a467.html


2.Posté par Vladimir.G : Russie : la contribution de l’Eglise orthodoxe à l’intégration des étrangers le 06/06/2014 17:50
Le conseil diocésain de Moscou a annoncé la prochaine publication d’une Bible en langue ouzbèke à destination des immigrés afin de les aider à s’intégrer en Russie. Précédemment, l’Eglise orthodoxe a mis en place des sessions de cours de langue, de culture et de législation russes dans le même but. Un représentant du conseil diocésain de Moscou, le hiéromoine Dmitri Pershin a expliqué à la Douma qu’il s’agit de « la réponse [de l’Eglise] aux demandes de la société au sujet de l’adaptation culturelle et l’intégration des travailleurs migrants. »

International, Russie / Par Baudouin Lefranc / le 6 juin 2014 à 10:22 /

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