Comme ces paroles de l'Archiprêtre Vsévolode Tchapline sont réconfortantes et comme nous aimerions les entendre dans le diocèse franco-constantinopolitain …

Mais ce n'est pas seulement la mission avec la résistance au politiquement correct qui y est en jeu, c'est tout l'édifice liturgique et spirituel orthodoxe qui est remis en question de façon de plus en plus déterminée à l'intérieur de ce diocèse.

En réalité nous sommes saturés d'y entendre d'éternelles incantation de la bouche de ceux qui se prennent pour de nouveaux prophètes préconisant : "une liturgie dépouillée, ramenée à son sens originel" (?), "des offices simplifiés accessibles à tous", "adapter les Evangiles au langage d'aujourd'hui" et même "une spiritualité non seulement monastique mais nuptiale, royale, prophétique" (???) etc .. etc ..

Où conduit-on les fidèles avec ce jargon ? A croire que rien ne convient jamais, que personne ne comprend quoi que ce soit, qu'il faut toujours adapter, changer, moderniser, raccourcir.
Mais attention, en restant créatifs !

Ces fans de la mode, du modernisme, de la modernité, du moment, des nouveautés, ne s'aperçoivent-ils pas qu'elle est fugace par essence la modernité, et que par définition elle ne cesse de se démoder ? Comment peut-on en arriver là ?

Pourtant nous avons sous les yeux le malheureux contre-exemple catholique, avec des liturgies et offices raccourcis et simplifiés à l'extrême, vidés de leur substance, tant et si bien qu'ils en sont réduits à des bribes. Même le Credo est limité à quelques petites phrases simplistes et n'a plus rien à voir avec celui de Nicée que nous chantons tous les dimanches. Sans parler de la Semaine Sainte qui a disparu des écrans radars depuis belle lurette, ainsi que les carêmes, les jeûnes en général et le jeûne eucharistique en particulier, la vénérations des saintes reliques, qui abondent en France, ainsi que bien d'autres "inutilités complètement dépassées".

Pourquoi ce contre-exemple ne suffit-il pas à calmer l'obsession militantiste chez nous ?

D'autant plus que, tandis que chutaient vertigineusement les vocations sacerdotales, il est visible hélas que les églises se vidaient aussi par la même occasion, ces magnifiques églises bâties avec les mains, avec amour et sacrifices depuis des siècles, parsemant les campagnes jusqu'aux moindres villages, jusqu'aux plus petits hameaux de quelques feux.

Devenues maintenant des édifices désertés, abandonnés, se fissurant pathétiquement avant d'être déclarés en état de péril et de tomber en ruine. Quand elles ne sont pas transformées en mosquées.

Alors s'il vous plaît qu'on nous laisse notre Orthodoxie intacte. Que les nouveaux prophètes incessamment critiques aillent faire leur Vatican II et fonder leurs liturgies et spiritualités relookées sous d'autres latitudes. Nous leur souhaiterons fraternellement bon vent.