En Estonie le patriarche Cyrille a rendu hommage aux victimes de la déportation  et a appelé les Estoniens et les Russes à la réconciliation
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est arrivé le 14 juin 2013 à Tallinn pour célébrer le 20e anniversaire du Tomos du patriarche Alexis II de Moscou, accordant l'autonomie à l'Église orthodoxe d'Estonie.

Le patriarche de Moscou Cyrille qui se trouve actuellement en Estonie, le 14 juin, déposé une gerbe au pied du monument de la Douleur des victimes de la déportation.

Cette statue représente Linda, le personnage féminin d’une épopée estonienne.

Le patriarche Cyrille a dit : « Nous rendons, auprès de ce monument à la Douleur, hommage aux souffrances de tous les innocents qui ont été déportés. Chaque famille estonienne ou presque a été concernée par la déportation. Il y avait parmi les déportés beaucoup de personnes d’origine russe dont de proches parents du métropolite de Tallin et d’Estonie Cornelius.Ce règne de l’arbitraire se fondait sur une idéologie qui excluait toute pensée autre que celle qu’elle préconisait. Les méthodes les plus cruelles qui soient ont été mises en œuvre.

En Estonie le patriarche Cyrille a rendu hommage aux victimes de la déportation  et a appelé les Estoniens et les Russes à la réconciliation
Nous comptons des millions de victimes en Estonie, en Russie, en Ukraine, en Belarus et en Moldavie. Comment oublier le passé ?Comment ne pas en tirer les leçons qui s’imposent ? Mais nous ne devons pas identifier le passé avec le présent. Au pied de ce monument j’appelle tous ceux dont le cœur est rempli d’amertume à ne pas éprouver d’amertume à l’égard des frères et des sœurs qui habitent à vos côtés. J’appelle les peuples de l’Estonie et de la Russie à la réconciliation et au pardon. Je souhaite que disparaissent les lignes de démarcation qui marquent l’histoire de nos deux peuples et qui induisent l’aliénation tout en consommant en vain nos énergies » - a jouté le patriarche Cyrille.

La statue de Linda personnifie la douleur qu’éprouve le peuple estonien. Tous les 14 juin, date du début de la déportation en Sibérie de 10.000 personnes ordonnée par Staline des centaines de personnes se réunissent au pied du monument.

« Nous commémorons le 72e anniversaire de la déportation. Parmi ceux qui ont été expédiés en Sibérie sans autre forme de procès on comptait près de 3.000 russes résidant dans le pays. Pratiquement tous les membres des associations et organisations regroupant les orthodoxes, les anciens officiers des Armées blanches, les jeunes monarchistes, les étudiants ainsi que tous les entrepreneurs russes et les membres de leurs familles ont été convoyés en Sibérie. La majorité d’entre eux ont été par la suite exécutés ou sont morts de faim, de maladies et des conditions insupportables dans lesquelles ils devaient vivre».

Rousskaia linia
Traduction "PO"

..............................................................
Le patriarche Cyrille de Moscou se rend en Estonie

Le métropolite d’Estonie Cornelius à propos de la restitution au Patriarcat de Moscou de ses biens immobiliers légitimes

Présentation à la bibliothèque nationale d’Estonie du livre « L’Orthodoxie en Estonie : études et documents »

Présentation à Tallin d’un livre du patriarche Cyrille en estonien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Juin 2013 à 18:23 | 23 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Alexis le 17/06/2013 14:02
Bonjour,

Une "petite" précision, le Patriarche a accordé en 1993 un "indépendance ecclésiastique", ce qui n'est pas du tout une autonomie, ou une autocéphalie, ce n'est pas un tomos, au sens canonique du terme, mais un simple décret... Un vrai tomos doit être approuvé par tous les Patriarcats et toutes les Églises du monde, et ne peut être proclamé que par le Patriarche de Constantinople... le but était d'essayer de récupérer des biens. Il y a eu un vrai tomos, en 1923, le Patriarcat de Constantinople accordant l'autonomie à l'Église d’Estonie, suite à l'indépendance de ce pays en 1918...

Je cite le Patriarche Cyrille:
"J’appelle les peuples de l’Estonie et de la Russie à la réconciliation et au pardon. Je souhaite que disparaissent les lignes de démarcation qui marquent l’histoire de nos deux peuples et qui induisent l’aliénation tout en consommant en vain nos énergies " - a jouté le patriarche Cyrille

Il a raison, mais la seule méthode pour y arriver, c'est de reconnaître que l'Estonie était indépendante en 1918, l'église orthodoxe de ce pays autonome en 1923, et qu'il faut revenir à cette situation parfaitement légitime.

En tant que français, je suis très malheureux de voir toutes ces querelles teintées de politique... je prie pour les chrétiens orthodoxe d'Estonie et leur unité.

2.Posté par Daniel le 17/06/2013 16:44
@ Alexis

D'après les accords convenus par tous les orthodoxes, les autonomies sont du seul ressort de l'église locale et seules les autocéphalies doivent être validées par toutes les autres églises (point d'ailleurs discutable historiquement parlant). Si l'église d'Estonie était indépendante en 1918, qui lui a donné cette indépendance? Comment a-t-elle pu passer d'une indépendance à l'autonomie?

L'église en Estonie devait être pour sûr un diocèse de l'Eglise de Russie, ce qui n'a été contesté par personne. Comment se retrouver tout d'un coup à Constantinople?

3.Posté par Alexis le 18/06/2013 14:42
@ Daniel

L'orthodoxie en Estonie ( et Finlande) remonte à l'époque byzantine, il y avait de nombreux échanges entre Mer Noire et Mer Baltique. Ensuite, les premiers princes de Kiev (Ru's) et Novgorod étaient des vikings, évangélisés par des missionnaires byzantins et athonites.
En 1054, ces chrétiens se placent naturellement sous la protection du Patriarcat œcuménique.
L'Estonie devenue pays indépendant en 1918, le Traité de Tartu, entre Estoniens et Soviets, tous les biens mobiliers et immobiliers ayant été pris par la Russie sur ce territoire reviennent entièrement à l'Estonie, y compris les biens sortis d'Estonie. Ce traité existe toujours et fait foi...Ensuite le Patriarche Tikhon s'est clairement positionné pour la transformation du diocèse de Tallinn en église autocéphale. Mais il espérait garder la main...

Le Tomos de 1923 est pragmatique: il accord un statut d'autonomie, comme en Finlande, pour ne pas froisser les églises autocéphales plus anciennes. Ce tomos a sauvé cette église. Tout le reste n'est que politique, compromission en Patriarcat de Moscou et soviets, pour garder un territoire stratégique, et volonté d'écraser un pays resté authentique et qui a droit à son indépendance. Il faut reconnaître tout cela, même et surtout si on aime la Russie, son Église, sa culture et ce qu'elle apporte au monde actuel.

4.Posté par Daniel le 18/06/2013 17:29
@ Alexis

Et entre 1054 et 1918, que s'est-il passé?

Je rappelle que la question des biens immobiliers et mobiliers n'a absolument à voir avec le statut de l'église et son affiliation... Si le diocèse de Tallin devait être autocéphale, alors cela ne pouvait être décrété que par l'Eglise dont il relevait. Il n'y a aucun acte lui accordant cette autocéphalie; un tel acte devrait émaner du synode de la dite église, à savoir de Russie.

Constantinople n'était pas habilité à recevoir des paroisses en Estonie, pas plus qu'à recevoir l'Eglise de Finlande, dont l'autonomie fut donnée par celle de Russie. Il faut être conscient que dès les année 20, avec le très douteux patriarche Meletios Metaxakis, le patriarcat a été pris d'une boulimie en voulant s'approprier des territoires qui n'avaient jamais été les siens:

- en Hongrie et Tchecoslovaquie qui relevaient par une loi de l'Empire austro-hongrois de l'Eglise de Serbie, son action de Constantinople a causé de nombreux dégâts faisant d'ailleurs des orthodoxes la risée des uniates. D'ailleurs dans les années 90, on a vu cette même attitude en Hongrie avec des procès contre l'Eglise de Russie pour la possession d'églises, procès d'ailleurs perdus

- en Pologne

- en Lettonie

- en Finlande

Cela dit, je suis hostile à toute russification présente, passée et à venir, mais je ne vois aucune légitimité dans les prétentions de Constantinople en Estonie.

5.Posté par Clovis le 18/06/2013 22:42
@ Daniel : Cela dit, je suis hostile à toute russification présente, passée et à venir, mais je ne vois aucune légitimité dans les prétentions de Constantinople en Estonie.

Tant qu'il n'y aura pas d'église orthodoxe locale dans les pays latins à culture historiquement catholique, comme la France, l'Espagne et consort, les orthodoxes se heurteront toujours plus ou moins avec les églises des pays de traditions orthodoxes qu'ils soient de Roumanie, de Russie ou de Grèce. Il me semble que part leur diaspora les Russes et par leur patriarcat semblent les plus actifs.

Les églises orthodoxes en France répondent avant tout au besoin d'un lieu de culte pour les expatriés, la question de l'évangélisation est seconde, cela en laisse certains amers, mais c'est un fait. Comme le disait Saint Paul, la charité d'abord envers ses frères dans la foi. Vient ensuite la question de l'évangélisation, qui est politiquement très très délicate, on sait ce qui se passe avec les uniates en orient, pourquoi les catholiques devraient-ils accepter une évangélisations sur leurs terres (grosso modo). C'est une situation que je crois unique dans l'histoire, du moins la mondialisation aidant à cette échelle. Ce problème ne sera pas résolu sans église locale à langue vernaculaire.

6.Posté par Marie Genko le 18/06/2013 23:39
Cher Clovis,

Mais nous avons une Eglise Locale!

Et cette Eglise Locale c'est l'Assemblée des Evêques de France sous la présidence du métropolite Emmanuel représentant le Patriarche de Constantinople.
Tant que nos frères catholiques ne seront pas orthodoxes, une autre forme d'Eglise Locale est impossible!
Cette Assemblée des évêques sert les orthodoxes français, dans leur langue, dans les paroisses francophones qui dépendent des différents évêques présent sur notre sol.
Et ces assemblées d'Evêques se mettent en place dans toute l'Europe occidentale et les convertis allemands ont eux aussi des offices en Allemand. Idem pour les Néerlandais etc.
Le témoignage orthodoxe existe bel et bien!

Et plus notre engagement dans l'Eglise sera convainquant plus notre témoignage le sera aussi !

Comme vous l'écrivez très justement:

"pourquoi les catholiques devraient-ils accepter une évangélisations sur leurs terres (grosso modo). C'est une situation que je crois unique dans l'histoire.."

Parce que cette situation est unique, nous devons attendre avec patience que l'Esprit Saint nous éclaire tous afin de rendre possible l'Orthodoxie de tous les chrétiens en Occident et le retour d'un patriarche orthodoxe sur le trône de Saint Pierre à Rome.

7.Posté par Daniel le 19/06/2013 09:41
@ Clovis

Il y a un malentendu. Quand je disais "Cela dit, je suis hostile à toute russification présente, passée et à venir, mais je ne vois aucune légitimité dans les prétentions de Constantinople en Estonie.", je parlais de l'Estonie uniquement. Il n'y avait aucun rapport avec la situation en Europe occidentale dans mes propos. Si on revenait à l'Estonie, donc...

8.Posté par Tchetnik le 19/06/2013 11:13
@Clovis

A l'époque de Saint Paul, les "frères dans la foi" n'étaient que les Chrétiens dans leur ensemble. pas uniquement les Juifs.

Chose dont certains "orthodoxes" en france devraient être un peu plus conscients. De plus, Saint Paul n'a jamais dit que toute évangélisation devait être "seconde", bien au contraire, elle relevait du sens premier de sa mission.

Faire attention à ses frères dans la foi revient à leur porter aide et assisatnce, à les protéger (notamment de toute tentative d'agression) mais certainement pas à négliger la mission d'évangélisation de l'Église qui demeure la premiere et dont nulle juridiction n'est dispensée, aussi "russe" soit-elle.

9.Posté par Alexis le 19/06/2013 15:02
En effet, le sujet et l'Estonie. L'AEOF joue un rôle intéressant, mais canoniquement, rien à voir avec une église locale... vaste sujet.

En Estonie, après 1054 et ce que j’indiquais précédemment, il y a eu une période durant laquelle le catholicisme s'est imposé, puis une période luthérienne. Après cette période, nouvelle occupation russe, en 1558 la religion orthodoxe est restaurée et placée sou la juridiction du Patriarcat de Constantinople par le Prince Ivan 3. Ensuite, pas le temps ni la place ici, ce petit pays a été l'objet de toutes les convoitises et envahi plusieurs fois.
Il faut seulement noter qu'avant la moindre présence "canonique" russe, l'orthodoxie en Estonie était sous la protection de Constantinople, il serait assez normal de considérer que ceci est la situation "normal"... je précise que le traité de Tartu est un traité de paix entre les soviets et l’Estonie, qui règle , entre autre, le problème des biens, il n'a pas été mis en cause...

Voici ce qu'en dit Wikipédia: "Il commence par la reconnaissance de l'indépendance de l'Estonie, avec comme frontière la Narva et jusqu'à Petserimaa, de l'abandon de la dette due à l'Empire russe (15 millions de roubles soit 11,6 tonnes d'or) et, de plus, la R.S.F.S.R. construira un chemin de fer Moscou-Narva ; un droit d'exploitation de la forêt pour 1 000 000 d'hectares.
Mais aussi, il reconnaît le droit au retour des populations estoniennes de Russie (environ 190 000 personnes) et le droit pour les populations russes en Estonie de choisir leur allégeance.
Le traité de Tartu marque un temps fort pour la R.S.F.S.R. qui signera ensuite avec la Lituanie le 12 juillet, la Lettonie le 11 août et la Finlande le 14 octobre 1920, la Pologne le 18 mars 1921."

Clairement, les russes avaient le choix de rester en Estonie, en faisant allégeance à cet état, et malheureusement, je cite encore Wikipédia:

"Cette signature donne la première impulsion pour une autonomie de l'Estonie ; mais les termes du traité ne seront pas tous remplis comme le retour des trésors pillés pendant la guerre dans les églises, l'Université de Tartu1, le droit d'usage de la forêt. "

Ce qui confirme que les russes n'ont pas tout restitué, et ils ont toujours voulu garder les forêts comme région stratégique, d'où l' "évêché" de Tallinn du patriarcat de Moscou... en totale contradiction avec le traité de Tartu, je cite Wikipédia, page sur l'église orthodoxe d’Estonie, Patriarcat de Moscou:
"1920 Statut d'autonomie accordé en juin et décembre 1920 par le Patriarche de Moscou, Tikhon (par usurpation de la prérogative exclusive du Patriarcat de Constantinople), bien qu'auparavant, le Traité de Tartu (russo-estonien) de février 1920 ait stipulé que « la Russie [soviétique] reconnaît, sans aucune restriction, l'indépendance pleine et entière de l'Estonie et renonce, pour toujours, à tous les droits souverains que possédait la Russie [tsariste] sur le peuple et les territoires estoniens »"

Reconnaître et accepter tout cela permettrait une vie plus paisible en Estonie et un rapprochement... prions.

10.Posté par Daniel le 19/06/2013 16:17
@ Alexis

Vous confondez d'une part le Traité de Tartu, traité entre états qui traite de questions immobilières et la situation ecclésiales qui sont deux choses différentes. Avant 1054, l'orthodoxie était déjà présente en Estonie. Pouvez-vous prouver qu'elle dépendanit de Constantinople? Par l'intermédiaire de quel évêque? Car c'est bien loin géographiquement...

11.Posté par Marie Genko le 19/06/2013 18:01
Pour l'Estonie il me semble qu'il serait sage de commencer à parler de son histoire ecclésiale à partir du XVIIème siècle.
Et l'Histoire ecclésiale durant la période communiste n'est pas vraiment une référence non plus.
Si nous revenons à 1920, il est assez irréfutable que l'Eglise orthodoxe d'Estonie était dans l'obédience du tout nouvellement créé patriarcat de Moscou!

Nous sommes d'accord par ailleurs que les frontières des Patriarcats ne doivent pas réfléter les frontières d'une Nation, elles sont l'expression de la culture patriarcale commune à une Eglise Locale donnée.
Pour changer ce concept de territoire canonique patriarcal, ou tout simplement pour modifier la nature de son territoire, il faudrait pour le moins un concile oecuménique!

Autrement nous allons vers des litiges et des contestations perpétuelles!

12.Posté par Alexis le 19/06/2013 21:50
@ Daniel

Je reprends un précédent message:

L'orthodoxie en Estonie ( et Finlande) remonte à l'époque byzantine, il y avait de nombreux échanges entre Mer Noire et Mer Baltique. Ensuite, les premiers princes de Kiev (Ru's) et Novgorod étaient des vikings, évangélisés par des missionnaires byzantins et athonites.
En 1054, ces chrétiens se placent naturellement sous la protection du Patriarcat œcuménique.

13.Posté par Clovis le 19/06/2013 22:58
@ Daniel, au temps pour moi

@ Tchetnik,
N'essayez pas de me convaincre, j'analysais simplement la situation au vu de mon expérience personnelle, je n'ai pas donné mon avis propre, ni même de jugement.

Clovis, français ancien catholique de la tradition devenu orthodoxe paroissien de la rue Pétel. Qui n'aime la liturgie qu'en Russe

14.Posté par Marie Genko le 20/06/2013 09:15
Cher Clovis,

Merci pour votre témoignage!

Et oui il me semble que les fervents des liturgies francophones, sous prétexte d'évangélisation, oublient volontiers les Français, tels que vous même, qui n'aiment la Liturgie qu'en Russe!

La meilleure Evangélisation est encore la voix du témoignage orthodoxe sur les nombreux sites catholiques qui fleurissent sur Internet...!

La meilleure Evangélisation est le rayonnement de chaque orthodoxe au sein d'une Société laïcisée.
N'hésitons pas à affirmer notre Foi, essayons de nous élever dans notre Foi et, avec l'aide de Dieu, nombreux seront ceux qui se convertiront !

Et parmi ces convertis, je ne doute pas un instant qu'il y en aura beaucoup, qui seront comme vous l'êtes vous-même, attachés aux magnifiques Liturgies en Slavon!

15.Posté par Daniel le 20/06/2013 10:32
@ Marie

"La meilleure Evangélisation est encore la voix du témoignage orthodoxe sur les nombreux sites catholiques qui fleurissent sur Internet...!"

Encore le syndrome de la crypte de l'église catholique hébergeant la paroisse orthodoxe... Cela dit, l'Estonie dans tout cela... Oui effectivement, il y a des liens entre Baltique et Mer noire... Et une présence orthodoxe ancienne en Estonie... Qui semble ensuite disparaître, puis réapparaîtra avec la conquête russe et la conversion d'Estoniens à l'orthodoxie; d'ailleurs on célébrait en estonien à cette époque pour ces personnes... Mais Constantinople dans tout cela? De quel évêché a dépendu l'Estonie, depuis le début jusqu'à 1054 puis après 1054... A-t-on des traces d'un évêque dépendant de Constantinople? Des traces de protestations de Constantinople quand ce diocèse lui aurait été volé...

Par la suite quand bien même cela dépendrait de Constantinople, le procédé de chiper en diocèse à une autre église quand celle-ci est en proie à de grosses difficultés est pour le moins douteux, surtout quand dans la même période le cas se reproduit ailleurs...

En Ukraine, dans les années 90, on sentait une revendication de Constantinople, on parlait d'une fusion des autocéphalistes sous la direction de Constantinople avec le Métropolite Emmanuel à leur tête, et patatra, au final Constantinople déclare qu'elle n'a pas de revendication etc. Comme quoi les choses sont très mouvantes et parfois, pas pour des raisons canoniques...

En fait, que le territoire de l'Estonie relève de Constantinople ou ait relevé de Constantinople m'a l'air tout sauf évident sans plus d'éléments. Il faudrait prendre en compte les époques, puis le fait que l'orthodoxie semble avoir disparu entièrement à une époque de ces territoires. Que devient un diocèse dans ce cas? Les cartes sont-elles rebattues etc. Cela me semble nécessiter une étude vraiment plus approfondie dont je suis incapable, connaissant mas l'histoire de la région, des diocèses et évêchés qui se sont succédés etc.

16.Posté par Marie Genko le 20/06/2013 11:08
Cher Daniel,

Vous avez raison de revenir au sujet de ce fil.
Vous avez raison aussi de dire que l'Histoiire ecclésiale de l'Orthodxie en Estonie est confuse, du moins pour nous.
C'est la raison pour laquelle je proposais de ne prendre en considération cette Histoire qu'à partir du XVIIème siècle!

Il me semble essentiel que la notion de territoire canonique soit respectée!

Mais l'évangélisation est le devoir de chaque patriarcat!
Donc, si un territoire patriarcal est soumis à une conquête, musulmane par exemple, et que le christianisme en disparaît totalement, ne peut-on dans ce cas considérer que tous les patriarcats, qui en ont la possibilité, sont les bienvenus à venir y témoigner!

Nous pouvons presque dire que la terre de France ressemble étrangement à ce cas de figure et qu'il est normal que tous les patriarcats orthodoxes s'emploient de leur mieux à y témoigner!

Mais le cas de l'Estonie me paraît tout de même très différent, puisque c'est le synode de l'Eglise de Russie qui a durant près de trois siècles été responsable des orthodoxes estoniens.

17.Posté par Tchetnik le 20/06/2013 13:26
@Clovis

Aucune volonté de convaincre, simplement de rappeler ce qu'est la réalité de la mission de l'Église en dehors de toute opinion personnelle.

Par ailleurs, la Liturgie chez les Russes se fait en Slavon, pas en russe.

Ce qui ne facilite pas leur catéchèse d'ailleurs.

18.Posté par Daniel le 20/06/2013 15:03
@ Marie Genko

Oui l'histoire est confuse et les choses pas forcément claires. Prenons le cas du Qatar où il n'y a plus de chrétiens autochtones depuis la conquête musulmane. Dans les faits, le territoire relève du Patriarcat d'Antioche qui a protesté quand le Patriarcat de Jérusalem a nommé un évêque pour ce pays. Donc la disparition de population chrétienne autochtone ne signifie pas que le territoire soit ouvert à tous, tant qu'il relève d'une église orthodoxe qui existe encore.

19.Posté par Clovis le 20/06/2013 15:26
@ Tchetnik,

Oui oui en slavon, je vous remercie ;-), mais vous avez raison d'être précis.
Dans les paroisses en slavon, je connais depuis que j'y vais 4 ou 5 personnes nouvellement converties, qui comme moi préfèrent le slavon. Il n'ont eu aucun problème de catéchèses, la plus part du clergé de Pétel parle bien le français, et même avec deux ou trois notions de russe/slavon élémentaires, on sait se retrouver dans la liturgie.

Pour revenir aux Pays Balte, la situation comme elle a déjà maintes fois été expliquée est confuse, et je serais plutôt d'accord avec Marie pour la comparer dans une certaine mesure et avec des guillemets avec la France.
Mais la question de l'évangélisation est très délicate puisque chaque pays à son clergé avec son pré carré. Regardez comment a été perçu et vécue l'évangélisation catholique dans les pays de l'est, et qui pis est avec les uniates... Au moment où le dialogue se déride entre cathos et orthos, il faut prendre des pincettes.

20.Posté par Daniel le 20/06/2013 16:14
@ Clovis

Je me permets un hors sujet total, comment faites-vous quand on lit le canon des matines en slavon... Parce que la liturgie, c'est facile, même en chinois non simplifié mais pour le reste...

21.Posté par Marie Genko le 21/06/2013 11:02
Cher Daniel,

Je ne veux pas répondre à la place de Clovis, mais en ce qui me concerne j'ai acheté le
LIVRE DES HEURES
contenant les offices quotidiens de l'Eglise Orthodoxe.
Il est édité avec la bénédiction des évêques orthodxes de France par la Fraternité Orthodoxe en Europe occidentale. C'est un ouvrage en Français de 298 pages.
Je peux vous assurer que pour un laïque, il est tout à fait suffisant.
Je ne sais pas si Clovis est comme moi disponible pour une famille nombreuse, mais dans mon cas je peux avouer sans trop de honte que je fais ce que je peux et que je n'assiste pas systématiquement à tous les offices...

22.Posté par Daniel le 21/06/2013 15:05
@ Marie Genko

Merci pour cette indication. Je ne connais pas cette édition. Pour ma part, je dispose d'un livre de prière avec les prières usuelles, du triode de carême, du pentecostaire, du grand octoèque et des menées... Un peu cher tout ça, mais c'est un bon investissement spirituel... Cela permet d'avoir à peu près tout à domicile ou en voyage ou dans les transports et notamment de pouvoir suivre le cycle liturgique pour chaque jour (notamment les saints du jour qui sont dans les menées)

Je pose la question à Clovis car les vêpres et les matines étant très catéchétiques, à l'inverse de la liturgie, je me demandais comment il se débrouillait pour les vêpres et matines ou vigiles... en slavon...

23.Posté par Clovis le 22/06/2013 18:44
@ Daniel,

Je dispose de plusieurs livres de prières en français naturellement, et mon russe me permet de comprendre en direct, et de savoir où l'on en est. De plus, j'ai parfois l'honneur de lire les heures en français, le plus généralement lorsque je sers à l'autel. Plus préférablement en semaine, moins de monde et plus calme, le matin j'arrive à me libérer, le soir et plus difficile je dois l'avouer avec mon activité.
Après c'est une question de volonté.

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