Les sentences des pères du désert.
Jean Colobos:

- Un jour qu'il était assis devant l'église, les frères faisaient cercle autour de lui et l'interrogeaient sur leurs pensées. Un des vieillards, en le voyant, fut tenté de jalousie et lui dit: "Ta cruche, Jean, est remplie de poison". L'abbé Jean lui dit: "Il en est ainsi, abbé; et tu dis cela alors que tu vois seulement l'extérieur; mais si tu voyais l'intérieur, que dirais-tu?"

- Les Pères disaient qu'un jour, durant une agape que prenaient les frères, l'un d'eux rit à table. Et l'abbé Jean, le voyant, pleura et dit: "Qu'a donc ce frère dans le cœur pour rire, alors qu'il devrait plutôt pleurer puisqu'il mange une agape?"
Rédigé par l'équipe de rédaction le 24 Juillet 2009 à 10:39 | 0 commentaire | Permalien

Apophtegmes (Jean-Claude Guy, Seuil)
I.On disait d'abba Moïse à Scété que lorsqu'il se disposait à aller à Pétra, il fut fatigué en cours de route et se dit à lui même: "Comment pourrais-je recueillir mon eau ici?" Et une voix vint lui dire: "Va, et ne te soucie de rien". Il alla donc. Et quelques Pères vinrent le voir et il n'avait qu'une petite bouteille d'eau. Et il la dépensa tout entière à leur faire cuire quelques lentilles. Le vieillard était dans l'affliction. Entrant sortant de sa cellule, il priait Dieu, et voici qu'un nuage de pluie vint sur Pétra et remplit tous ses récipients.

Après cela, les visiteurs dirent au vieillard: "Dis- nous pourquoi tu entrais et sortais". Et le vieillard leur dit: "J'étais en procès avec Dieu, disant: Tu m'as amené ici, et voici que je n'ai plus d'eau pour abreuver Tes serviteurs. C'est pour cette raison que j'entrais et sortais, suppliant Dieu jusqu'à ce qu'il nous envoie de l'eau".

II. Abba Poemen dit qu'un frère demanda à abba Moïse comment quelqu'un peut se considérer comme mort envers son prochain. Et le vieillard lui dit: "Si l'homme ne met pas dans cœur qu'il est déjà depuis trois jours dans le cercueil, il n'atteint pas à cette parole".

III. Abba Macaire dit: "Si nous gardon le souvenir des torts que nous ont causé les hommes, nous supprimons la force du souvenir de Dieu. Mais si nous nous rappelons les maux des démons, nous serons invulnérables."
Rédigé par l'équipe de rédaction le 5 Juillet 2009 à 16:14 | 0 commentaire | Permalien

Catéchèse de Benoît XVI sur saint Germain de Constantinople

« Dans l’Église, Dieu parle et marche avec nous »

ROME, Mercredi 29 avril 2009 (ZENIT.org) - « Dans l'Église, Dieu parle et marche avec nous », titre L'Osservatore Romano du 30 avril à propos de la catéchèse de Benoît XVI, ce mercredi matin, sur saint Germain de Constantinople, en présence de quelque 40.000 visiteurs.

Pour sa part, Radio Vatican, en italien également, titre : « Que la foi nous aide à voir la lumière de Dieu dans l'Église et dans l'humanité, au-delà de la saleté du péché ». Et de préciser en citant la conclusion de la catéchèse du pape : « Même si le péché et la saleté obscurcissent son visage, la foi doit nous aider à voir la présence de Dieu dans l'Église et dans toute personne ».

Comment Benoît XVI en est-il venu à ces considérations en présentant ce patriarche courageux ? « Le Patriarche Germain de Constantinople eut un rôle significatif, au huitième siècle, durant la crise iconoclaste », a rappelé le pape en français.

En effet, a expliqué Benoît XVI, le patriarche « sut résister aux pressions de l'empereur Léon III qui était convaincu que le redressement de l'Empire devait commencer par une réorganisation des manifestations de la foi, face au risque d'idolâtrie auquel, selon lui, le peuple était exposé en raison d'un culte excessif des icônes ». Le patriarche Germain défendit le culte des icônes, mais, a expliqué le pape, « les rappels du Patriarche Germain à la tradition de l'Église et à l'efficacité d'images reconnues comme 'miraculeuses', ne servirent à rien : l'Empereur demeura inébranlable ».
Rédigé par l'équipe de rédaction le 23 Mai 2009 à 17:52 | 1 commentaire | Permalien

Abba Bané demanda un jour à abba Abraham: "Est-ce qu'un homme comme Adam dans le paradis a encore besoin de prendre conseil?" Et celui-ci lui dit: "Oui, Bané, car si Adam avait demandé conseil aux anges: "Est-ce que je mangerai de l'arbre?", ils lui auraient dit: "Non". (p. 74)

Il a dit encore: "Il y a un homme qui paraît se taire et son cœur condamne les autres; un tel homme parle sans cesse. Au contraire, il en est un autre qui parle du matin au soir, et qui pourtant garde le silence, parce qu'il ne dit rien qui n'ait une utilité spirituelle. (p. 79)
Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Mai 2009 à 11:40 | 2 commentaires | Permalien

Du site du diocèse de Chersonèse, les propos du patriarche Cyrille de Moscou à l'assemblée plénière de la Commission théologique synodale de l'Église orthodoxe russe:

"L'un des devoirs de la théologie aujourd'hui est de manifester la présence du Seigneur Jésus-Christ et de son Église dans la vie actuelle, dans notre contexte", a affirmé le patriarche, ajoutant que "nous avons besoin d'une pensée théologique créatrice", adaptée "à notre époque dynamique".

"Il convient aujourd'hui de contribuer par tous les moyens à la renaissance de la théologie russe afin qu'elle devienne effectivement un fondement intellectuel pour la vision du monde de nos contemporains", considère le patriarche Cyrille.

"Nous devons poursuivre le développement et l'ajustement de la doctrine sociale orthodoxe. Le temps passe, de nouveaux problèmes apparaissent, ils inquiètent nos fidèles et nos contemporains. Nous devons y donner une réponse ecclésiale, orthodoxe, traçant ainsi la voie que l'Église suivra pour aller prêcher et servir, dans l'accomplissement de sa mission dans le monde et la culture contemporaine". Selon le patriarche, cette mission "ne peut être accomplie si l'Église s'enferme dans un ghetto, dans l'isolement, derrières les murs érigés par la négation et le rejet de tout ce qui ne relève pas de notre propre subculture".
Rédigé par l'équipe de rédaction le 5 Mai 2009 à 11:22 | 3 commentaires | Permalien

Le carême ne signifie pas que nous sommes incités à multiplier nos demandes à Dieu, ou à nous présenter à la communion plus fréquemment qu’à l’ordinaire. Le carême est le temps où nous devons nous mettre devant le jugement de Dieu, écouter la voix de notre conscience et nous abstenir de communier si nous ne pouvons le faire dignement. Communier dignement signifie qu’avant d’approcher du calice nous devons nous réconcilier avec nos adversaires dans nos querelles ; nous devons faire un examen des pensées de notre esprit et de notre cœur, qui nous convainquent de trahison envers Dieu et de perfidie envers les hommes, et agir en conséquence ; nous devons faire la paix avec le Dieu vivant, pour qu’il n’apparaisse pas qu’Il est mort pour nous en vain. Notre tâche première consiste donc, après avoir passé par la confession, par le repentir, par une mise en examen scrupuleuse de notre vie, à sonder en long et en large notre conduite, à nous mettre en accusation sans indulgence et sans pitié. Nous nous écarterons ainsi de tout ce qui pourrait nous condamner, et n’approcherons pas avec négligence de la Table sainte.
Rédigé par Nikita Krivochéine le 15 Avril 2009 à 13:20 | 0 commentaire | Permalien

La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période de l’année [le Carême] est assurément la fête de l’Annonciation de la maternité divine faite par l’ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie. Une phrase des chants de matines résume toute la signification de cette fête : " Le mystère éternel est révélé aujourd’hui ; le Fils de Dieu devient Fils de l’homme… ". L’Épître aux Hébreux, lue à la liturgie (2, 11-18), insiste sur ce que, du fait de l’Incarnation, " le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères ". L’Évangile (Lc 1, 24-38) relate la révélation que Gabriel, à Nazareth, fit à Marie. La réaction de Marie, " comment cela se fera-t-il ? ", N’est pas l’expression d’un doute, et en cela elle diffère de la réaction de Zacharie, lorsque la naissance de Jean lui fut prédite. Marie pose simplement une question respectueuse ; et, quand l’ange explique que le Saint-Esprit descendra sur elle et la couvrira de son ombre, Marie répond, avec l’humilité et l’obéissance qui caractérisent toute sa personne : " Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ".
La fête de l’Annonciation a en quelque sorte deux faces. L’une d’elles est tournée vers la Très Sainte Mère de Dieu. Elle concerne sa gloire et notre piété envers Marie. La déclaration de cette gloire et l’expression de cette piété trouvent leur forme parfaite dans la première phrase du message de l’ange : " Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ". Nous ne pouvons mieux nous adresser à la Sainte Vierge qu’en répétant cette phrase avec vénération et tendresse. L’autre face du mystère de l’Annonciation est tournée vers les hommes. Dans la vie de tout chrétien, il doit y avoir des Annonciations divines, des moments où Dieu nous fait connaître sa volonté et son dessein à notre égard. Mais toutes ces Annonciations doivent s’unir et se fondre dans une Annonciation essentielle : l’Annonce que Jésus peut naître en nous, peut naître de nous – non point dans le sens où il fut conçu et mis au monde par la Vierge Marie, car il s’agit là d’un miracle unique et inégalable, mais dans le sens d’une prise de possession toute spirituelle et en même temps très réelle de notre personne par le Sauveur. Et puis rappelons-nous que toute Annonciation authentique est aussitôt suivie d’une Visitation : la faveur divine étendue sur nous doit immédiatement provoquer de notre part une démarche, une parole ou un acte de charité envers nos frères. Voilà pourquoi l’évangile des matines de l’Annonciation est le récit de la visite faite par Marie à Élisabeth. La Mère de Dieu, aussitôt après son entretien avec Gabriel, va porter la grâce à sa cousine et faire rayonner cette grâce sur Élisabeth et Jean.






Rambler's Top100
Rédigé par Nikita Krivochéine le 6 Avril 2009 à 18:17 | 1 commentaire | Permalien

Notre contributeur V. Golovanow nous a fait parvenir ce très bel extrait de l'ouvrage du père Alexandre Schmemann "Le Grand Carême" (référence en fin de texte). Nous l'en remercions:

Seigneur et Maître de ma vie, l’esprit d’oisiveté, de découragement, de domination et de vaines paroles, éloigne de moi.
L’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et de charité, accorde à ton serviteur.
Oui, Seigneur et Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car tu béni aux siècles des siècles. Amen.


Cette prière est lue deux fois à la fin de chaque office du Carême, du lundi au vendredi (on ne la dit pas le samedi et le dimanche, car les offices de ces deux jours ne suivent pas l’ordonnance du Carême). On la dit une première fois en faisant une métanie (prosternation) après chaque demande. Puis on s’incline douze fois en disant : " Ô Dieu, purifie-moi, pécheur ! " Enfin on répète toute la prière avec une dernière prosternation à la fin.

Pourquoi cette courte et si simple prière occupe-t-elle une place aussi importante dans la prière liturgique du Carême ? C’est qu’elle énumère d’une façon très heureuse tous les éléments négatifs et positifs du repentir, et constitue en quelque sorte un aide-mémoire pour notre effort personnel de Carême. Cet effort vise d’abord à nous libérer de certaines maladies spirituelles fondamentales qui imprègnent notre vie et nous mettent pratiquement dans l’impossibilité de commencer même à nous tourner vers Dieu.
Rédigé par Nikita Krivochéine le 3 Avril 2009 à 09:48 | 1 commentaire | Permalien

Lettre du cardinal Roger Etchegaray aux "catholiques troublés"
La Croix publie sur site le texte d'une très belle lettre du cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical Justice et Paix, adressée aux "catholiques troublés".

Nous vous la proposons sur ce blog parce que d'une part, dans le contexte actuel, elle n'est pas sans intérêt pour les orthodoxes vivant en Europe occidentale et, d'autre part, le cardinal Etchegaray est un grand ami de l'orthodoxie. Ami personnel du patriarche Alexis II, il fréquente les pays et patriarcats orthodoxes depuis plus d'un demi-siècle...

Cette période est pour l’Église bien rude, mais salutaire dans la mesure où elle saura en tirer les leçons. La crise n’est pas d’aujourd’hui, elle est même d’avant le concile Vatican II qui est heureusement venu l’assouplir. Quand je pense à mon temps de jeunesse, j’ai l’impression de vieillir dans un autre monde. Quelle distance entre l’Église de mon espérance et l’Église de mon expérience ! Les mutations les plus profondes sont de l’ordre de l’esprit et des mentalités plus que de la matière et des techniques.

Le mot « défi » est peut-être un des mots les plus actuels, exprimant l’angoisse de qui se sent menacé. Paradoxalement, l’homme moderne manque d’appétit pour le futur qui est pourtant de plus en plus entre ses mains. Saint Pierre estime que la mission du chrétien est de rendre compte aux autres de l’espérance qui est en lui (cf. 1 Pierre 3, 15). Mais nous en parlons à fleur de peau, avec trop de légèreté, alors que la prière assidue est le seul puits du fond duquel nous pouvons faire monter l’eau vive de l’espérance.
Rédigé par l'équipe de rédaction le 2 Avril 2009 à 12:50 | 2 commentaires | Permalien

L'un de nos auteurs, Vladimir G., nous envoie cet article de J.F. Colosimo (La Croix, 14 mars 2009): "Le vrai héros du Carême, c'est le corps".

Pendant cinq semaines, « La Croix » publie des entretiens consacrés au Carême. Cette semaine, Jean-François Colosimo explique le sens du Carême dans la tradition orthodoxe, où le jeûne tient une place toute particulière.

La Croix : Pourquoi, dans le Carême, les orthodoxes font-ils une si grande place au jeûne ?

Jean-François Colosimo : Le Carême, c’est une règle. Une règle de jeûne, universellement acceptée, très stricte : sept semaines d’abstinence de viande, de laitage, d’œufs et de poisson. Pendant deux mois, tout le monde renonce au sang, à l’animalité. Ce jeûne est accompagné de périodes d’abstinence sévère, où l’on ne mange pas du tout : ainsi, les trois premiers jours du Carême.

Beaucoup de gens le font. Eh bien, au premier repas après la communion eucharistique qui suit ces trois jours, le goût des choses est tout à fait extraordinaire ! On éprouve dans son corps l’idée même que nous sommes dans la main de Dieu. C’est une des premières leçons du Carême.
Rédigé par Nikita Krivochéine le 30 Mars 2009 à 10:45 | 20 commentaires | Permalien

Saint Jean Climaque, hégoumène des moines du Sinaï (+ 605)
Il venait de Palestine quand il se rendit au monastère Sainte-Catherine du Sinaï. Il avait 16 ans et il y restera 19 ans sous la direction d'un moine vénérable qui lui apprend la vie parfaite. Un jour, ce dernier l'emmène auprès d'abba Jean le Sabaïte, ascète respecté. Celui-ci verse de l'eau dans un bassin et lave les pieds de Jean, et non pas du vénérable vieillard. Interrogé pourquoi, Jean le Sabaïte répond :"J'ai lavé les pieds de l'hégoumène du Sinaï."

La prophétie devait se réaliser quelques décennies plus tard. En attendant, son maître étant mort, Jean se retire au désert durant 40 ans. Il ne refuse jamais de donner quelques conseils et quelques enseignements quand on vient le trouver. Des envieux le traitant de bavard, Jean comprend qu'on enseigne plus par les œuvres que par les paroles. Il rentre alors dans le silence. On devra le supplier de reprendre ses enseignements, ce qu'il fera par miséricorde. Après avoir longuement visité les monastères de l'Égypte, il revient au Sinaï et c'est à ce moment qu'il est élu hégoumène du monastère Saint- Catherine.

Vers la fin de sa vie, on lui demande de rédiger "L'échelle sainte" (en grec "klimax", d'où son nom) qui résume l'expérience spirituelle des trois premiers siècles du monachisme. "Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher les mots." disait-il souvent. Ce livre est une véritable somme de la spiritualité monastique, et lui donna dans l'Église byzantine la première place parmi les docteurs mystiques.
Rédigé par Nikita Krivochéine le 29 Mars 2009 à 09:05 | 1 commentaire | Permalien

L'hégoumène Pierre Mechtcherinov, directeur du centre patriarcal de la jeunesse auprès du monastère Saint-Daniel à Moscou, a partagé, lors d'un colloque à la Maison de l'émigration russe A. Soljénitsyne, son inquiétude au sujet de la fausse vision de la sainteté chrétienne qui règne actuellement dans certains milieux orthodoxes.

"La sainteté est assimilée par certaines personnes à une sorte d'héroïsme qui serait hors de portée de la majorité des chrétiens qui, selon cette fausse vision, doivent se fustiger de n'en être pas dignes". Selon le père Pierre, l'attitude des orthodoxes envers le sacrement de l'Eucharistie est une illustration de cette fausse conception de la sainteté. L'Eucharistie, à laquelle beaucoup de fidèles pratiquants ne participent que très rarement, "est transformé du sacrement quotidien et le plus indispensable en une sorte de sport avec une préparation renforcée". Ce glissement s'est opéré, dit-il, parce que "les hommes ont du mal à vivre d'une vie évangélique intérieure, cachée aux regards extérieurs".
Rédigé par l'équipe de rédaction le 24 Mars 2009 à 17:54 | 9 commentaires | Permalien

Alors que la presse mondiale publie le bilan des exécutions des condamnés à la peine capitale dans le monde (voir, par exemple, cet article du Monde), il est intéressant de citer ici ce que la doctrine sociale de l'Église orthodoxe russe dit au sujet de la peine de la mort et de son abolition:

Une forme particulière de châtiment est reconnue dans l’Ancien Testament : la peine de mort. Ni le Nouveau Testament, ni la Tradition, ni l’héritage historique de l’Église orthodoxe n’induisent la nécessité de son abolition. Cependant, l’Église s’est souvent fait un devoir d’intercéder auprès des autorités civiles en faveur des condamnés à mort, implorant pour eux miséricorde et adoucissement de leur peine. Bien plus, l’influence de la morale chrétienne a développé chez les hommes une attitude négative envers la peine de mort. Ceci explique qu’elle ait été très rarement employée en Russie du milieu du XVIIIe siècle à 1905. Pour la conscience orthodoxe, la vie humaine ne s’arrête pas à sa mort corporelle, et c’est pourquoi l’Église ne cesse d’entourer de son aide les condamnés à la peine suprême.

L’abolition de la peine de mort augmente les opportunités de travail pastoral et de conversion personnelle du coupable. Il est évident par ailleurs que la peine de mort ne peut avoir de sens rééducatif, rend toute erreur judiciaire irrémédiable, provoque des sentiments contradictoires dans le peuple. Aujourd’hui, de nombreux États ont aboli la peine de mort ou ont cessé de l’appliquer. Se souvenant du fait que la miséricorde envers l’homme déchu est toujours préférable à la vengeance, l’Église salue de telles initiatives des autorités politiques. Elle reconnaît par ailleurs que la question de l’abolition ou de la non-application de la peine de mort doit être résolue librement par la société, en tenant compte du degré de criminalité, des systèmes de sécurité et de justice, et plus encore de la sécurité des membres de la société.
Rédigé par le hiéromoine Alexandre le 24 Mars 2009 à 12:09 | 1 commentaire | Permalien

Selon le père André Lorgus (Russie), prêtre et psychologue, le sens du mariage chrétien consiste dans la recherche de l'unité spirituelle de deux êtres aimants et non dans la procréation qui en est une des conséquences. "La raison du mariage est d'opérer l'unité spirituelle de deux personnes. la naissance des enfants est la suite naturelle du mariage et non son objectif", a déclaré le père A. Lorgus lors d'une conférence au centre moscovite œcuménique "Bibliothèque de l'esprit". Ses propos résonnent comme un écho au débat actuel en France sur le "droit aux enfants" que réclament certaines personnes.

Selon le prêtre orthodoxe, le commandement divin sur la procréation est secondaire du point de vue théologique, psychologique et pastoral. "Le sens du mariage consiste dans le rétablissement de l'unité qui avait été donnée par Dieu dans le paradis. Les deux ne feront plus qu'une seule chair - c'est dit au sujet des époux et non de leurs enfants".

"Si l'on considère que la naissance des enfants est le but du mariage, alors celui des couples stériles devra être considéré comme un mariage non abouti. Les époux qui s'aiment et se comprennent, mais n'ont pas d'enfants devrait donc penser qu'ils n'ont pas accompli le précepte de Dieu. L'absence d'enfants ne doit pas porter atteinte à l'intégrité du mariage".
Rédigé par l'équipe de rédaction le 17 Mars 2009 à 12:50 | 4 commentaires | Permalien

Selon les participants du colloque "Persécutions politiques contre le clergé et les croyants en Russie au XXe siècle" qui s'est tenu le 10 mars à l'académie des sciences de Russie, pour qu'un chrétien soit canonisé comme martyr, il ne suffit pas qu'il ait été assassiné ou qu'il fasse objet d'une vénération populaire. Il faut avoir la pleine certitude de la motivation chrétienne de sa mort et de l'intégrité de sa vie.

L'hégoumène Damascène Orlovski, membre de la commission synodale pour la canonisation des saints, considère qu'une responsabilité particulière incombe de ce fait aux historiens de l'Église chargés de la préparation des dossiers pour la canonisation de nouveaux saints. Selon le père Damascène, le fait qu'un chrétien ait trouvé la mort pendant les persécutions contre l'Église n'est pas suffisant pour qu'il soit considéré comme martyr. Pas plus que son appartenance au clergé ou au monachisme. Il est important de savoir quelle était sa disposition intérieure au moment de sa mort et tout au long de sa vie: "Un saint offre un modèle de la conduite chrétienne. Il convient donc de prendre en considération toutes les étapes de sa vie".
Rédigé par l'hégoumène Platon le 16 Mars 2009 à 16:26 | 2 commentaires | Permalien

Récit d'un pèlerinage sur les lieux de l'assassinat de la famille impériale russe
Ce récit se veut un témoignage du renouveau spirituel de la Russie. Ce renouveau, ancré dans le sacrifice de la famille impériale, a commencé par la présence discrète de premiers pèlerins sur le site du massacre dans les années 1970. Le mouvement s’amplifiant et la liberté religieuse acquise à la fin de la pérestroïka, ce sont à présent des dizaines de milliers de pèlerins qui se sont rassemblés à Ekatérinbourg en juillet 2008 à l’occasion du 90e anniversaire des événements tragiques de 1918.

Dès les années 1970, devant la maison Ipatiev, sur la place dite de la Vengeance du Peuple, on pouvait trouver des cierges allumés et des bouquets de fleurs déposés par des pèlerins furtifs et anonymes. Pour prévenir le danger de voir cette maison devenir un lieu de pèlerinage populaire, le comité exécutif du soviet municipal, dirigé à l’époque par Boris Eltsine, reçut l’ordre d’Andropov de détruire l’endroit du crime et avec lui le souvenir de l’empereur. Eltsine ignora cet ordre. La maison fut à nouveau entourée d’une haute palissade. Cependant l’ordre fut réitéré dix jours plus tard et il fallut se résoudre à l’exécuter. Le 16 septembre 1977, commença la démolition qui dura deux jours. Les débris furent emportés dans une décharge et le sol égalisé à l’aide de bulldozers (…).
Rédigé par Marie Genko le 14 Mars 2009 à 18:32 | 8 commentaires | Permalien

Léonce de Jérusalem, théologien du VIe siècle, dans son Traité contre les Nestoriens, rapporte les propos suivants des adversaires du concile de Chalcédoine, notamment de ceux qui refusaient l'unité hypostatique du Seigneur Jésus:

"Si les hypostases de Dieu et de l'homme ne sont pas séparées, comme le sont les natures [divine et humaine], cela voudrait dire que Dieu n'est pas vraiment Dieu sans l'homme, tandis que l'homme n'est pas vraiment homme sans Dieu" (Adv. Nestor. II, 27). Ainsi, pour les Nestoriens, les hypostases de Dieu et de l'homme, étant parfaitement autonomes, ne peuvent que demeurer distinctes et séparées même dans le Christ.

C'est en lisant de tels propos qu'on prend conscience de la grâce d'être orthodoxes chalcédoniens. En effet, si pour les adversaires nestorianisants de Chalcédoine, le caractère définitif et irréversible de l'unité de Dieu et de l'homme en Christ est un scandale, pour nous autres, c'est le fondement même de notre salut. Il est vrai que Dieu reste Dieu en l'absence de l'homme. Mais l'homme peut-il vraiment être homme sans Dieu?
Rédigé par le hiéromoine Alexandre le 25 Février 2009 à 22:06 | 1 commentaire | Permalien

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