L’Académie d’iconographie de Bruxelles

L’Académie d’iconographie de Bruxelles a été fondée en septembre 2005 par Irina Gorbounova-Lomax avec la bénédiction de Mgr Simon, archevêque de Bruxelles et de Belgique ( Une icône d'Irina Gourbounova, page de garde du site) Plus de vingt personnes appartenant à diverses confessions chrétiennes suivent actuellement ses cours.
Les cours durent quatre ans, à la fin des études des diplômes sont remis, signés par le recteur, par Mgr Simon ainsi que par un représentant de l'Église catholique responsable pour les relations inter confessionnelles

"L’icône : Vérité et élucubrations"
par Irina Gorbounova-Lomax

Lorsque l’objet de mes préoccupations, qui m’a finalement poussée à écrire cet essai, se présenta à moi pour la première fois à la fin des années 1990, je ne devinais pas encore qu’un jour je viendrais vivre en Belgique, ni que j’écrirais sur l’icône. A l’époque je me contentais de peindre des icônes au fin fond de la Carélie, dans l’atelier de Mère N., sur les bords du lac Onega.

Mon « objet » prit les traits d'une sympathique jeune femme, une journaliste de la télévision française, qui avait fait un voyage interminable (des centaines de kilomètres en avion, et puis une nuit de train, et puis encore deux heures de bus dans des forêts sans fin) pour trouver la paroisse de la Dormition de Kondopoga, et notre atelier. C’est là, lui avait-on assuré, que de vrais iconographes peignaient encore de vraies icônes, en respectant toutes les règles et tous les canons… !

A peine a-t-elle aperçu notre maison paroissiale, que notre intrépide voyageuse est déjà légèrement découragée : la grande isba est aménagée et meublée à la manière d’une maison de campagne européenne. De plus, une des iconographes (l’auteure de ce livre) qui aide la Mère N. s’adresse à elle dans un français assez correct, si bien qu’elle n'a pas besoin de l'interprète amené de Saint-Pétersbourg. Mais les plus grosses déceptions sont encore à venir… En entrant dans l’atelier, notre visiteuse s’arrête horrifiée : sur une table elle aperçoit une icône... du 19ème siècle, de style académique, en attente de restauration.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » demande la visiteuse. « Est-ce que ce genre d’icône n’est pas interdit en Russie ? »

L’Académie d’iconographie de Bruxelles
D’abord, nous ne comprenons pas que c’est le style académique de l’icône qui la choque.

Mais nous faisons bientôt comprendre à notre Parisienne fondamentaliste que ces icônes n’ont jamais été proscrites, et qu’elles sont toujours en usage dans les églises, tout à fait comme les icônes byzantines.

« Mais vous, vous ne peignez quand même pas dans ce style décadent ? » insiste la visiteuse.
Nous sommes obligés de lui expliquer que non, notre atelier travaille bien uniquement dans le style byzantin, mais que nous acceptons aussi de restaurer des icônes. Et que, comme nous savons restaurer non seulement les icônes peintes à la détrempe, mais aussi celles faites à l’huile, on nous en amène de tous les styles.
Le fait que nous maîtrisions aussi la peinture à l’huile ne nous grandit pas aux yeux de notre visiteuse. Elle parcourt l’atelier d'un œil critique : aux murs, sur les rayonnages, sur chaque table de travail il y a des dizaines de petites photos d’icônes de toutes les origines, les écoles ou les époques possibles. L’une sert de modèle de schéma canonique, une deuxième est utilisée pour l'expression du visage ou les plis, une troisième a été laissée par quelqu'un en souvenir, une quatrième est chère à l’iconographe elle-même pour l’une ou l’autre raison personnelle… Toute cette « iconostase » si bariolée, et si habituelle pourtant à n’importe quel atelier d'icônes, lui paraît séditieuse : les icônes en papier ne sont pas « vraies », on ne peut pas prier devant elles, car elles sont absolument vides de toute présence divine. Et à fortiori elles ne peuvent évidemment pas servir de modèles, surtout les reproductions d’icônes peintes dans un style académique… !
« Mais alors, comment réaliser par exemple l’image de saint Séraphim de Sarov, qui vivait au 19ème siècle et n’a forcément jamais été peint dans le style byzantin ? » disons-nous, en essayant de rappeler notre visiteuse au bon sens.

La Parisienne répond sans hésitation que dans ce cas-là il faut peindre l’icône d’après les descriptions des témoins, car la ressemblance est loin d’être aussi importante que la sainteté, et celui qui peint une icône d’après une photo, d’après un portrait ou, pire encore, d’après nature, commet des dégâts irréparables à la sainteté. Étonnés de la profondeur des connaissances de notre visiteuse, elle-même catholique romaine, et qui de son propre aveu ne pratique plus depuis longtemps, nous la questionnons sur l’origine de ces connaissances. Elle ne peut pas donner de réponse très claire, ni vraiment intelligible. Pour elle, ce qu’elle dit est accepté de tous, c’est tout simplement « en l'air ».

Car l’air parisien vibre visiblement de toute une série de théories fort amusantes sur l'icône russe

Par exemple nous tombons tous dans le péché, Mère N. en tête, en utilisant des pigments tout faits (les petites bouteilles marquées « Sennelier » et « Windsor and Newton » nous ont trahis… !). Au lieu de ces produits artificiels, privés de toute spiritualité, nous aurions dû récolter des pierres colorées et les broyer nous-mêmes, car ce n’est qu’ainsi que la Terre-Mère offre ses minéraux à Dieu. Nous affirmations timides que les pigments tout prêts aussi sont d'origine terrestre - et non pas martienne - ne convainquent pas notre visiteuse. Ensuite ce sont nos palettes en porcelaine qui sont sujets de (con)damnation : les pigments doivent se mélanger directement avec le doigt dans les coquilles d'œuf, voyons ! Et notre vernis moderne !!! Seule l’olifa est vraiment sainte ! Mais grâce à Dieu nos œufs ne nous attirent aucun reproche : nous les achetons heureusement au village même (mais pour la raison pas très théologique qu’ils sont ainsi plus frais et plus fermes…). Que serait-il resté de notre réputation si nous avions acheté les œufs au supermarché. Horribile dictu !

Une fois terminé l’examen du « matériel » la visiteuse s’intéresse à présent au côté spirituel, c'est-à-dire aux prières « spéciales » que nous devrions réciter en travaillant. Elle est confondue en apprenant que nous ne récitons, et même que nous ne connaissons, aucune prière de la sorte : dans la maison paroissiale nous disons les prières normales du matin et du soir. Tous les dimanches et pour toutes les fêtes nous allons à l’église, et nous communions régulièrement, mais en travaillant nous ne récitons ni à haute voix ni en silence aucune sorte d’incantation. En tout cas, il n'y a là aucune obligation.

A cause de toutes ces inquisitions nous ne trouvons même plus le temps de parler de la peinture d'icône elle-même. D'ailleurs le côté artistique de notre activité n’intéresse pas terriblement notre visiteuse. Ce qui l’intéresse, c’est authenticité, dont elle semble connaître les critères mieux que nous. Elle a d'ailleurs partagé avec nous quelques perles de la « sagesse parisienne ». Par exemple la peinture des visages sur les icônes de Mère N. lui semble beaucoup trop claire: dans les « vraies » icônes, les visages doivent être couleur de terre, signe dit-elle qu'Adam en a été modelé.

« Mais alors, comment faire avec l’illumination des visages des saints et du Seigneur Lui-même ? » demandons-nous stupéfaits
« Il faut le comprendre au sens spirituel » reprend la visiteuse. Mais comme nous ne saisissons toujours pas pourquoi on doit comprendre la terre au sens propre et l'illumination au sens spirituel, elle ajoute :
« L’illumination s’exprime par l'absence d'ombres dans l'icône! »
« Comment, pas d’ombres ? Et ça, qu’est-ce que c’est ? » disons-nous en montrant la reproduction de la fameuse Mère de Dieu de Vladimir. « Voici les ombres sous les sourcils de la Mère de Dieu, sous son menton, et voici l'ombre de son nez... ! »
« Ce sont toutes des ombres propres, et non pas des ombres portées! Moi je parle des ombres portées ! Où sont-elles ? » réplique la visiteuse triomphante.
Je prends un pinceau et l'enfonce légèrement dans la paume de ma main.
- Selon vous, c’est quel type d’ombre ?
- Portée, naturellement!
- Et celle-ci ?
J’ôte le pinceau et le remplace par un de mes doigts de l’autre main, de façon qu’il donne la même ombre. « Portée ! » affirme la visiteuse.
« Vous croyez vraiment ? C’est toujours mon corps pourtant, bien que les mains soient différentes... ». Ensuite je soulève légèrement l’index pour qu’il projette son ombre sur la paume de la même main. « Et ça, c’est quelle ombre ? »
La visiteuse se met à renifler d'embarras. La frontière entre les ombres portées et les ombres propres ne semble pas tranchée de manière aussi péremptoire que dans les traités ou les conférences où elle a puisé ses informations. Là pourtant tout était si compréhensible, si évident…
« Vous savez que toute votre science optique et physique ne prouve rien… Moi je parle du sens spirituel de l’icône ! » dit-elle pour s’en sortir.

Devant cet argument-là nous restons sans voix... Nous avons très envie de lui demander comment une ombre portée - par exemple par le pied d'un personnage - sur le plancher pourrait détruire son illumination, alors qu’une ombre portée par son nez sur sa joue ne le pourrait pas… mais nous sentons que la tolérance de la visiteuse envers notre manque de spiritualité commence à s'épuiser… !

Entre-temps l’heure du déjeuner est arrivée. Nous descendons au réfectoire. Le Père N., sa famille, les invités, les menuisiers de l’atelier paroissial, les iconographes - une vingtaine de personnes en total - prennent place à table. La Parisienne promène son regard autour d'elle avec une certaine inquiétude, se préparant sans doute à se régaler de pain noir et d'eau mais, comme ce n’est pas un jour de carême, on nous sert de la soupe au poulet, des côtelettes et de la kacha. Et là, horreur, les iconographes partagent le même menu que les autres ! La dernière illusion s’écroule !

« Mais comment ? Vous ne jeûnez pas pendant quarante jours avant de commencer votre travail ? » demande la visiteuse d’une voix tremblante.
Je traduis la question. Les apprenties pouffent de rire, les menuisiers rigolent à gorge déployée. On explique à la visiteuse qu’ici on travaille tous les jours et non pas une fois tous les quarante jours - et que nous n’avons d’autres règles de carême que celles de l'Eglise.
Elle est inconsolable. Inconsolable et sourde à toutes les exhortations théologiques, historiques et culturelles du Père N., lui-même diplômé en Histoire de l’art de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Elle sait tout de même mieux que nous ce qu’est une vraie icône, à la fin !!! Elle a fait un trajet fou dans l’espoir de trouver dans les forêts impénétrables une skite en bois, peuplée de startsi émaciés à la barbe blanche et vêtus de noir, ne parlant que le slavon d’Eglise, et se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Les startsi devraient tailler à la hache les planches de tilleul, broyer dans des mortiers de cuivre de l’ocre et du cinabre et, tous les quarante jours, en chantant de secrètes incantations, peindre une « vraie icône ».

Et maintenant qu’elle n’a pas trouvé chez nous l’exotisme de la vieille Russie chrétienne qu’elle était venue chercher, elle se sent flouée.
Mais pour elle, ceux qui l’ont trompée, ce ne sont pas ceux qui lui ont donné ces idées délirantes sur l'icône, ce ne sont pas ceux qui lui ont recommandé l’atelier de la Mère N. Non, c’est nous... !
« Si chez vous on ne peint pas de vraies icônes, on ne peut vraiment pas vous consacrer un film ! » nous lance-t-elle en nous quittant.

La Parisienne est partie, et peut-être cherche-t-elle toujours les véritables iconographes de ses rêves. Nous avons bien ri, et nous avons vite oublié cet épisode étrange. Qui aurait pu croire à l’époque qu’à peine dix ans plus tard je ne rirais plus du tout ! Qu'il m'arriverait de voir de mes propres yeux des expositions d’horribles et honteux barbouillages, présentés par des dizaines de peintres comme « l’icône traditionnelle russe ». Qu’il m’arriverait d’entendre des conférences où l’on fait croire à un pieux auditoire que la spiritualité chrétienne orientale réside dans le plâtrage de planches et le broyage de pierres, dans la perspective inversée et la physionomie différente des deux moitiés du visage du Christ. Qu’il m’arriverait, pour avoir émis un timide appel à la retenue, de me faire accuser de manque de spiritualité et même de… communisme ! Et non seulement moi, mais aussi toute la Russie orthodoxe contemporaine.

Et ce qui était à l’époque un ridicule malentendu, un petit épisode anodin à la paroisse de la Dormition, s'est reproduit ici en Europe occidentale dans des proportions bien plus épouvantables. Ces idées chimériques sur l’icône russe semblent avoir acquis la solidité de dogmes. D’horribles barbouillages amateurs, engendrés et justifiés par toutes ces fausses doctrines, indignes d’être appelés art sacré ou même simplement art chrétien, se répandent toujours plus, et sont pris par des millions d’Européens, chrétiens ou non, pour de véritables icônes chrétiennes.

Mais il y a heureusement des exceptions, des gens dont la conscience chrétienne ne se contente pas ni d’une telle théologie, ni d’une telle peinture d’icônes. Ici en Belgique l’auteure a rencontré des personnes sincères, orthodoxes ou catholiques, qui apprennent avec sérieux à peindre des icônes, ou bien en peignent déjà, et les peignent bien. Ce livre, en fait, est né des réponses à leurs questions, et à celles qu’on nous pose lors des expositions et des conférences.

Ce n’est pas notre faute si ces questions commencent presque toujours par « Est-il vrai que… ? » et que notre réponse est presque toujours « Non, parce que… ».
Ce n’est pas notre faute, mais celle des fausses doctrines qui tiennent toujours le haut du pavé en Europe. Et si toute une série de chapitres de ce livre sont consacrés à la démolition de thèses trop souvent présentées comme évidentes, le lecteur ne doit pas en être étonné. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire des idées que des thèses complètement farfelues ont donné naissance, par une saine réaction, à des opinions plus raisonnables sur l’une ou l’autre question. Toute la théologie orthodoxe par exemple est née en réaction à des hérésies.

L’auteure ne prétend pas être théologienne, mais elle prend toujours bien soin de confronter l’exactitude de ses propos théologiques avec l’enseignement de l’Eglise.

Nous nous contenterons donc de porter un jugement sur la véracité et la qualité des fausses théories trop répandues sur l’icône en restant dans le cadre de l’Histoire de l’art, parce que c’est à ce cadre-là que ces théories appartiennent en effet, et non pas au domaine de la théologie où elles sont tombées par inadvertance et par ignorance. Notre objectif ici est seulement de décortiquer les bases de ces doctrines qui se disent « théologie de l’icône ».

Les icônes d'Irina Gorbounova-Lomax: 1 et 2 et 3 et 4

L’académie de peinture d’icônes, dirigée par Irina Gorbounova-Lomax, iconographe russe résidant à Bruxelles, offre un apprentissage sérieux à la peinture d’icônes, selon les méthodes et programmes admis dans les écoles d’iconographie en Russie.

Informations : 00 (32) 2-346-5165


© XK pour "Parlons d'orthodoxie"

Archevêché de Bruxelles et de Belgique, de l'Eglise Orthodoxe Russe
info@archiepiskopia.be

Rédigé par l'équipe de rédaction le 15 Janvier 2010 à 13:49 | -5 commentaire | Permalien

La famille Romanov a saisi vendredi la justice russe pour réclamer la reprise de l'enquête criminelle sur l'exécution du dernier tsar de Russie Nicolas II close il y a un an, ont annoncé leurs représentants lors d'une conférence de presse à Moscou.

La famille Romanov a saisi vendredi la justice russe pour réclamer la reprise de l'enquête criminelle sur l'exécution du dernier tsar de Russie Nicolas II close il y a un an, ont annoncé leurs représentants lors d'une conférence de presse à Moscou.
La grande-duchesse Maria Vladimirovna, chef de la maison impériale Romanov, "a déposé une plainte au tribunal Basmanny de Moscou en demandant de juger illégale et infondée" la décision du comité d'enquête du parquet russe de clore l'enquête, a déclaré l'avocat Guerman Loukianov.
Elle demande également d'"obliger le comité d'enquête à lui fournir une copie de la résolution sur la fermeture de l'enquête", selon la même source.

Selon les Romanov, la décision de clore l'enquête "contredit la décision de la Cour suprême" russe qui a reconnu en octobre 2008 Nicolas II et sa famille "victimes de la répression politique".
"Et le comité d'enquête semble estimer qu'ils ont été tués par des criminels", a ajouté Me Loukianov.

La demande de rouvrir l'enquête s'explique par le fait que la grande-duchesse ne veut pas qu'il "ait du nihilisme juridique" dans cette affaire, a-t-il poursuivi.Nicolas II, son épouse Alexandra et leurs cinq enfants, avaient été faits prisonniers puis exécutés par la Tcheka, la police politique de Lénine, le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg, dans l'Oural.
La famille Romanov et l'Eglise orthodoxe doutent par ailleurs que des restes humains découverts en 2007 dans la région d'Ekaterinbourg soient ceux du tsarévitch et de sa soeur Maria, assassinés avec toute leur famille, malgré les résultats de tests ADN en Russie, aux Etats-Unis et en Autriche.
"Ces restes sont enterrés dans la sépulture de la famille Romanov, mais nos avons des doutes", a déclaré Alexandre Zakatov, chef de la chancellerie de la maison Romanov.

AFP

Rédigé par l'équipe de rédaction le 15 Janvier 2010 à 13:18 | 12 commentaires | Permalien


Le « Codex Pauli » renferme les contributions inédites, préparées spécialement pour l'occasion, du patriarche Œcuménique de Constantinople, Bartholomée I; du patriarche de Moscou et de toute les Russies, Cyrille ; de Gregorios III Laham ; de Rowan Williams, primat de la communion anglicane; d'Eduard Lohse, évêque émérite de l'Eglise évangélique d'Hannovre; et de nombreux autres.

le « Codex Pauli », une œuvre monumentale, unique en son genre, conçue dans le style des anciens codex monastiques et agrémentée d'une minutieuse sélection de frises, enluminures et illustrations provenant de manuscrits de différentes époques conservés à l'Abbaye de Saint-Paul hors-les-Murs.

L'œuvre, un tome unique de 424 pages de haute valeur œcuménique, est dédiée à Benoît XVI, qui a lancé les célébrations pour le bimillénaire de la naissance de saint Paul. Le tirage est limité à 998 copies numérotées.
En même temps que le Codex a été créé le font original « Paulus 2008 », reproduisant la graphie du copiste de la Bible carolingienne (IXème siècle).
L'œuvre sera présentée au Capitole, dans la salle de la Protomoteca, à 17h30, en préparation à la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens (18-25 janvier).

Pour plus d'informations ICI


Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Janvier 2010 à 17:29 | 0 commentaire | Permalien

Mgr Hilarion (Alféev), archevêque de Volokolamsk, a rencontré le 12 janvier des représentants de la presse. Il a souligné que l’Eglise orthodoxe russe souhaite approfondir ses contacts avec l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe.

« Notre dialogue doit essentiellement porter sur les aspects moraux et éthiques de la vie humaine. Nous croyons que lors de l’élaboration des textes législatifs il est indispensable de tenir compte de la vision religieuse, plutôt que séculière ou athée des choses. Les organisations européennes s’inspirent actuellement d’une certaine idéologie qui a mis longtemps à prendre forme. Nous constatons à regret qu’aujourd’hui cette idéologie a des problèmes éthiques et moraux une approche séculière et athée.

L’Eglise orthodoxe russe estime nécessaire de prendre en compte une conception religieuse du monde lors de l’élaboration de projets de loi ayant trait à l’éthique de la famille, à la fin de vie, à l’euthanasie. Il est impensable à nos yeux que l’athéisme soit considéré comme une sorte de dénominateur commun. Certains hommes politiques disent qu’il existe des divergences entre les religions. Aussi conviendrait-il de s’inspirer d’une vision agnostique afin de ne vexer personne. Une telle approche est à nos yeux totalement fausse et inacceptable. En effet, il y a bien plus de points communs que de divergences dans le domaine moral entre les confessions traditionnelles. Les organisations régionales européennes se doivent de prendre en comte les valeurs morales essentielles des communautés religieuses. La communauté chrétienne s’inspire de ces valeurs depuis de nombreux siècles.

Il nous faut revenir à notre approche traditionnelle de la famille. Il est inacceptable qu’une union homosexuelle bénéficie d’un statut identique à celui du mariage hétérosexuel. Il est inadmissible que les couples homosexuels bénéficient du droit d’adopter et d’éduquer des enfants. L’Eglise orthodoxe russe n’acceptera jamais de ne pas considérer comme un péché, voire d’encourager, les interruptions volontaires de grossesse. Jamais nous ne serons d’accord pour dire que les médecins ont pour mission de donner la mort à leurs patients et non de les aider.
Telle est la vision orthodoxe de la déontologie»

Bogoslov.ru

© N.K.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Janvier 2010 à 12:59 | 1 commentaire | Permalien

Le Catholicos de tous les Arméniens Garéguine II
Le Catholicos de tous les Arméniens Garéguine II est attendu les 21 et 22 janvier à Moscou où il s'entretiendra avec le patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille, a annoncé mardi la Section des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.

"En 2010, nous envisageons de continuer à développer nos relations avec les Églises chalcédoniennes (orthodoxes, ndlr). Notamment, le patriarche Cyrille rencontrera le Catholicos de tous les Arméniens Garéguine II qui arrivera le 21 janvier pour une visite de deux jours à Moscou", a indiqué l'archevêque Hilarion de Volokolamsk.

L'objectif principal de cette visite est l'assistance le 21 janvier à la cérémonie de remise des prix du Fonds international pour l'unité entre les peuples orthodoxes, dont il est lauréat.

Le Patriarcat a en outre signalé qu'en vue de la rencontre avec Garéguine II et avec les hauts responsables de l'Etat arménien, le patriarche Cyrille envisageait à son tour de se rendre à Erevan en mars.
RIA Novosti


Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Janvier 2010 à 20:02 | 0 commentaire | Permalien

Au séminaire orthodoxe russe de Paris, dimanche dernier, premier dimanche après la Nativité, mémoire de saint Jacques, frère du Seigneur, la divine liturgie a été célébrée selon le très ancien rite attribué à saint Jacques, premier évêque de Jérusalem.

Cette très belle et chaleureuse liturgie, au cours de laquelle les laïcs communient d’abord au Corps puis au Sang de notre Seigneur, a été célébrée par le recteur du séminaire, le hiéromoine Alexandre Siniakov et chantée par le très bon chœur des séminaristes.

L’homélie du père Alexandre et des photographies de cette célébration sont disponibles sur le site du séminaire ICI

Rédigé par Marc FOUGERON le 13 Janvier 2010 à 17:52 | 0 commentaire | Permalien

Le patriarche Bartholomée - visite officielle en Russie
Le patriarche Bartholomée de Constantinople effectuera une visite officielle en Russie, dans la deuxième quinzaine de mai 2010, à l'invitation du primat de l'Église orthodoxe russe, le patriarche de Moscou Cyrille Ier, a annoncé lors d'une conférence de presse, le 12 janvier dernier, l'archevêque Hilarion (Alféïev), responsable du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou. Le programme de cette visite comportera des célébrations liturgiques à Moscou, Vladimir, Souzdal et Saint-Pétersbourg, a-t-il été précisé. L'archevêque Hilarion, cité par l'agence de presse RIA-Novosti, avant d'estimer que cette visite avait été rendu possible grâce au fait qu'en 2009 s'était produite " une substantielle amélioration de nos relations avec le patriarcat de Constantinople " du fait de " la prise de conscience de la nécessité d'une coopération plus étroite entre les Églises orthodoxes locales".

Lors de la visite, l’été dernier, du patriarche Cyrille à Istanbul le patriarche Bartholomé avait déclaré : « Nous vous tendons notre main droite en signe d’amour sincère et non feint. L’actuel patriarche de Moscou a toujours été connu comme un brillant théologien et un fervent ouvrier de l’Evangile. Le peuple russe est un peuple empreint de piété, il est béni par Dieu ». Le patriarche de Constantinople a souligné que « les nuages qui, parfois, avaient obscurci les relations entre les deux Églises sœurs ne sont que passagers et ont vocation à disparaître . Personne n’est à même de porter dommage à l’unité qui nous a été donné dans le Calice ».

A la question d'un journaliste sur un éventuel accord entre les deux patriarcats concernant la situation ecclésiale en Ukraine, où les orthodoxes sont divisés en trois juridictions parallèles, l'archevêque Hilarion a répondu qu'il n'y avait " aucun accord sur la thématique ukrainienne, ni verbal ni écrit ". " Mais on comprend clairement, de part et d'autre, que le mouvement positif engagé en 2009 sous-entend que l'un des deux patriarcats ne fera rien contre le territoire canonique de l'autre et réciproquement ", a-t-il ajouté. Lors de la même rencontre avec la presse, l'archevêque Hilarion a indiqué que le patriarche de Moscou se rendrait en visite protocolaire au patriarcat d'Alexandrie (Egypte), au début du mois de mai 2010, et au patriarcat d'Antioche, dont le siège est à Damas (Syrie), à l'automne de cette année.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Janvier 2010 à 13:06 | 0 commentaire | Permalien

D’après un sondage de Selection Readers Digest (*) portant sur 16 pays, plus des ¾ des personnes interrogées croient au royaume céleste. Je reprend ci-dessous l'essentiel de l'article.

Les Français sont les plus sceptiques puisque 50 % à peine s’imaginent aux côtés de Dieu après leur trépas.
Elle est accompagnée dans le scepticisme par 4 pays de la "Vieille Europe" et la Chine:

* Pays bas 54%,
* Chine 57% plus chez les jeunes
* Allemagne 58%,
* Espagne 63%, plus chez les jeunes
* Royaume Uni 64%.

Dans les 11 autres pays, plus des ¾ des sondés croient à l'au-delà:

* Australie 75%, plus chez les jeunes
* Russie 76 % plus chez les jeunes
* Canada 78%
* Brésil 81% plus chez les jeunes
* Singapour 82% surtout chez les jeunes
* Italie 83 % (une exception dans la "Vieille Europe"?)
* Inde 86%
* Etats-Unis 91%
* Philippines 97%
* Malaisie 98%

L’âge n’est pas déterminant, les personnes âgées étant même les moins nombreuses à espérer la béatitude éternelle dans les six pays indiqués. Les Chinois de plus de 45 ans sont d'ailleurs le groupe le plus sceptique du sondage: 75% disent ne pas y croire.
VG: Pour la Chine et la Russie on peut penser qu'il s'agit des séquelles de l'éducation marxiste, dont les plus de 45 ans sont imbibés; je ne vois aucune explication pour les autres pays, sauf à penser à la prédiction attribuée à Malraux: "le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas"
La foi n’est pas liée aux ressources: les États-Unis, avec un revenu annuel par habitant de 31 400€, présentent les mêmes résultats que les pays les plus pauvres, comme l’Inde et les Philippines, avec 2000€ par habitant et par an.
Avoir la foi, une question de sexe? Les répartitions par sexe sont assez égales dans 11 pays. Sauf au Royaume-Uni : 72 % des femmes espèrent aller au ciel, contre seulement 55 % des hommes.

VG: probablement un biais du sondage!
VG: conclusion personnelle; je suis heureux de constater, en ce lendemain de Noël, que le scepticisme qui règne en France n'est pas universel; il s'agit d'un avatar de cette exception française" que nos intellectuels donneurs de leçons brandissent comme un objet de fierté alors qu'il vaudrait mieux, bien souvent, la cacher...


(*) Nous n'avons strictement aucune donnée sur les modalités de ce sondage. Les résultats sont donc à prendre sous toute réserve. Ils n'en donnent pas moins des indications intéressantes.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 13 Janvier 2010 à 12:14 | 0 commentaire | Permalien

Des cathédrales pour oublier les murs de la prison
Voici un bel article de " La CROIX " par Bruno BOUVET:

« Ce projet m’a ramené à certaines valeurs essentielles »
Durant sa détention, vécue « comme un moment de retraite intérieure », Gilles Grégoire a mûri un projet qu’il nourrissait depuis sa jeunesse : construire des bateaux en bois. À sa sortie, il est entré dans une école de charpente et, depuis quatre mois, il effectue un stage en Bretagne, au Chantier du Guip, où il participe à la restauration du dernier thonier en bois…

« Je rappelle toujours aux détenus que Dieu n’a pas de rétroviseur, indique le P. Frigaux. Il n’enferme pas les gens dans leur passé et ne les confond pas avec ce qu’ils ont fait. Cette cathédrale, je l’appellerais bien Notre-Dame de l’Ailleurs. »

La Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris a fait l’acquisition d’une maquette de la cathédrale de Laon, réalisée par 57 détenus de la maison d’arrêt du Val-d’Oise

Six ans de travail, soit trente-cinq mille heures de construction patiente et ingénieuse, pour un projet mené au total par 57 détenus… et, au final, une entrée triomphale dans un musée national, la Cité de l’architecture et du patrimoine au Palais de Chaillot, à Paris.

N’importe quel esprit rationnel imagine qu’il a fallu un sacré chef de chantier et une incroyable foi en l’avenir pour assurer la continuité d’une telle entreprise, avec des « ouvriers » souvent appelés à finir leur peine ailleurs, voire à retrouver la liberté. Eh bien, non… À en croire le P. Dominique Frigaux, 75 ans, sa participation à la fantastique maquette de la cathédrale de Laon se résumerait à l’achat de kilomètres de papier millimétré et à de multiples allers-retours entre le Val-d’Oise et l’Aisne pour prendre des photos.

En réalité, cette réplique désormais visible par le grand public (voir ci-contre) doit bien davantage à l’aumônier de la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo), à Osny. Depuis près de quinze ans, le prêtre a compris l’enjeu d’un atelier maquette en milieu carcéral.

Cette maquette doit beaucoup à l’aumônier de la prison

Gilles Grégoire, détenu pendant quatre ans et demi à la Mavo, en parle mieux que personne. « Sur les 800 détenus (600 hommes, 200 femmes), le quart seulement peuvent avoir une activité salariée. En l’occurrence, des travaux de pliage, rétribués de manière dérisoire. Quand j’ai appris qu’il y avait un atelier maquette, je me suis dit que ce pouvait être une occasion de tuer l’ennui. »

Pour d’autres prisonniers, l’atelier représentait tout simplement la seule manière de sortir de leur cellule. « Les trois quarts des gars ne vont pas en promenade, pour échapper à la violence qui règne dans la cour. En les faisant participer à la maquette, le P. Dominique en a sauvé certains qui se laissaient mourir à petit feu, dans la crasse et la promiscuité », poursuit Gilles Grégoire.

Avec son verbe fleuri, cet ancien cadre d’une société de transport, qui a connu « un accident de la vie », se souvient de sa première visite à l’atelier. « Une cathédrale en prison, cela avait un côté décalé… Je me suis demandé où je mettais les pieds. »

Le projet a sauvé certains détenus qui se laissaient mourir

Il ne tarde pas à découvrir que l’aumônier n’en est pas à son coup d’essai. D’abord, il y eut une maquette ferroviaire construite par les prisonniers à l’intention des pensionnaires – et parfois anciens retraités de la SNCF – du service gériatrique de l’hôpital de Pontoise, où le P. Frigaux fut aumônier et brancardier pendant vingt ans. « Lorsqu’elle a été terminée, un détenu a dit en riant qu’il ne leur restait plus qu’à faire une cathédrale ! »

Qu’à cela ne tienne… Les voilà donc qui se mettent à l’ouvrage en réalisant la réplique de la cathédrale de Noyon. Quatre ans de travail plus tard, le chef-d’œuvre fait la joie du maire de la petite sous-préfecture de l’Oise. « Depuis 2001, elle est exposée sur un socle tournant dans la vitrine de l’office de tourisme de la ville. Les passants peuvent la voir jour et nuit », se réjouit l’aumônier.

L’aventure s’est révélée moins heureuse avec la municipalité de Laon, qui avait passé commande d’une maquette de la cathédrale de la ville. Apparemment, le résultat, trop ambitieux, ne correspondait pas à la demande initiale des édiles… Il faut désormais trouver un autre financement pour les 15 000 € nécessaires au projet et lui trouver un espace digne !

L’aumônier Dominique Frigaux n’en est pas à son coup d’essai

« Un jour, j’ai entendu à la radio que la Cité de l’architecture venait d’être inaugurée par Nicolas Sarkozy. J’ai téléphoné le lendemain et ai reçu un accueil chaleureux. J’avais toujours dit aux gars qu’on finirait par trouver une solution. » L’aumônier sait à quel point ils méritent de voir leurs efforts publiquement récompensés. « Nous passions six heures par jour à l’atelier », indique Gilles Grégoire, intarissable sur les problèmes techniques qu’il a fallu surmonter pour édifier l’édifice en résine, pierre après pierre, tuile après tuile.

L’emploi de matériel (cutter, ponceuse…), théoriquement interdit en prison, n’a donné lieu à aucun incident majeur. « L’atelier était le seul lieu de confiance de la maison d’arrêt. Aucun surveillant n’était présent pendant les heures de construction. Moi-même, je n’étais pas là pour les encadrer. Je venais les rejoindre pour me détendre, après mes visites dans les cellules », souligne le P. Frigaux.

Gilles Grégoire a une explication sur cette ambiance inhabituelle en milieu carcéral. « Sans le dire, beaucoup de gars sont venus là pour se racheter. Moi aussi, ce projet m’a ramené à certaines valeurs essentielles », dit ce « croyant » qui ne pratique que pour les grandes fêtes mais « aime saint Paul et les valeurs de Jésus ». Pour lui, cette cathédrale sortie des murs est plus qu’un symbole. « C’est une bouteille à la mer envoyée à l’extérieur. Une manière de dire que les détenus ne sont pas “incurables”. Un appel au secours en faveur de la réinsertion. »

Rédigé par l'équipe de rédaction le 12 Janvier 2010 à 11:07 | 0 commentaire | Permalien

Mgr Hilarion, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, estime qu’il ne convient pas de changer de calendrier ecclésial à la hâte. Les Églises orthodoxes serbes, géorgienne, de Jérusalem ont célébré Noël dans la nuit du 6 au 7 janvier, en même temps que l’Eglise russe. Les monastères du Mont Athos, les catholiques de rite oriental ainsi que certains protestants qui s’en tiennent au calendrier Julien ont fait de même. Le décalage entre les calendriers Julien et Grégorien est de treize jours. « Le nouveau style calendaire » a été introduit en Russie soviétique en 1918.
Les autres onze Églises orthodoxes ont célébré Noël dans la nuit du 24 au 25 décembre de même que la majorité des catholiques et des protestants.

Il faut préciser qu’il ne s’agit pas du calendrier Grégorien catholique mais de Nouveau calendrier Julien qui, jusqu’à présent, coïncide avec le calendrier Grégorien. En 2800 le décalage entre les deux calendriers deviendra de quatorze jours. Mgr Hilarion a déclaré à la radio « Écho de Moscou » : " Tous les fidèles doivent être prêts à accepter la coïncidence des calendriers ecclésiaux. Il ne serait pas admissible d’imposer de force la synchronisation des deux calendriers car cela risquerait d’avoir des conséquences indésirables. Nous avons l’exemple de la Grèce.

Le passage au nouveau calendrier y a à l’époque provoque l’apparition du schisme vétérocalendaire. Beaucoup de fidèles se sont éloignés de l’Eglise. Rien de dramatique dans la coexistence en Eglise de deux calendriers. Dans l’Eglise des premiers siècles mêmes Pâques étaient célébrées à des dates différentes selon les régions. Ce n’est que plus tard qu’une harmonisation est survenue"

C’est au XVI siècle, sous le pape Grégoire XIII qu’a eu lieu la réforme calendaire remplaçant le calendrier Julien par le Grégorien. D’où le nom du nouveau calendrier. La réforme avait pour but de gommer la différence croissante entre l’année astronomique et l’année calendaire. En 1923 c’est à l’initiative du patriarche de Constantinople qu’une assemblée des Églises orthodoxes décida de corriger le calendrier Julien. L’Eglise orthodoxe russe ne pu prendre part à cette assemblée car elle se trouvait déjà sous le joug des bolcheviks. Le patriarche Tikhon ayant pris connaissance des décisions de l’assemblée prit la décision de faire adopter le nouveau calendrier Julien. Cette décision suscita des protestations de la masse des fidèles. Aussi, le patriarche révoqua cette décision un mois après l’avoir adoptée.
Ce nouveau calendrier fut introduit en Grèce, le mécontentement et les divisions furent nombreux au sein de l’Eglise grecque. Les communautés monacales du Mont Athos et l’Eglise de Jérusalem refusèrent catégoriquement d’adopter le nouveau calendrier. C’est en 128 ans que le décalage entre le calendrier Julien et l’année astronomique croît d’un jour, en ce qui concerne le Grégorien un jour de décalage supplémentaire survient en 3.333 ans. Pour le nouveau calendrier Julien cette période est de 40.000 ans. L’Eglise orthodoxe russe n’envisage pas actuellement de réforme calendaire car « le style Julien » est cher aux cœurs de ses fidèles. Cependant, certaines paroisses du patriarcat de Moscou à l’étranger dont les communautés sont en majorité constituées d’habitants du pays célèbrent Noël le 24 décembre. Certains protestants russes ainsi que les catholiques de rite oriental célèbrent Noël le 7 janvier.

Les prêtres de diverses confessions chrétiennes s’accordent à dire qu’il ne s’agit pas là d’une différence de doctrine mais de tradition.

RIA Novosti


Rédigé par Nikita Krivochéine le 12 Janvier 2010 à 09:25 | 2 commentaires | Permalien

Les téléphones portables bénis par un prêtre dans une église de la City

Des employés de la City de Londres ont pu faire bénir leurs téléphones portables par un prêtre lundi au cours d'une cérémonie organisée dans une église du quartier financier de la capitale britannique.
Le service spécial en l'église St. Lawrence Jewry, qui date de 1136, a été suivi par quelque 80 personnes qui ont brandi leurs téléphones pendant la bénédiction, a expliqué à l'AFP le prêtre anglican David Parrott.

L'idée de cette bénédiction est venue d'une ancienne tradition chrétienne qui voulait que les travailleurs apportent leur outil de travail, comme leur charrue, pour le faire bénir le premier lundi après Noël.

"Nous avons décidé d'organiser ce service en l'adaptant à notre temps, j'ai prié pour les gens qui utilisent les nouvelles technologies et ceux qui les font fonctionner", a expliqué le prêtre.
"Pendant que je priais dieu pour qu'il bénisse ces outils technologiques, (l'assistance) tenait les téléphones en l'air", a indiqué David Parrott.

Ses ouailles ont même pu exceptionnellement garder leur téléphone allumé - mais sur silencieux - pendant le service, en raison de la nature de la cérémonie, a-t-il précisé

LONDRES, (AFP)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 11 Janvier 2010 à 20:28 | 1 commentaire | Permalien

Russie: l’orthodoxie, une idéologie de substitution ?
Pour "Parlons d'orthodoxie", texte de Vladimir Golovanow

Le site géopolitique diploweb.com publie sous ce titre provocateur un article de Nathalie OUVAROFF Journaliste, correspondante à Moscou durant plusieurs années. Il commence bien – "Alors que s’approche le Noël orthodoxe, début janvier, il est utile de s’interroger sur la place de l’orthodoxie dans la Russie de 2010" et, après une analyse rapide des 20 dernières années en Russie, conclu lapidairement: "Il semble donc que la Russie s’orienterait plutôt vers une forme de « conservatisme social » dont l’orthodoxie serait une composante au même titre que les autres religions traditionnelles. Ce qui n’empêche pas de l’utiliser sur le plan international comme un étendard permettant de rallier, voire d’instrumentaliser, les communautés russes de l’étranger en cas de besoin."

L'approche est intéressante car l'auteur connaît bien la situation en Russie. Ce qu'il écrit n'est pas faux mais son analyse, si brève qu'elle en devient caricaturale, souffre surtout du défaut habituel chez les analystes occidentaux: on juge la situation en Russie à partir de critères occidentaux et en occultant complètement le contexte historique. Or la réalité russe ne rentre pas dans les cases de la grille d'analyse occidentale car l'échelle de valeurs des Russes n'est pas identique à celles des Occidentaux (qui croient leur échelle de valeurs universelles!). De ce fait il est difficile d'en rendre compte brièvement sans caricaturer et je prie mes lecteurs d'excuser la longueur inhabituelle de cet article.

Russie: l’orthodoxie, une idéologie de substitution ?
La Russie sort du plus terrible régime totalitaire que le monde moderne ait connu. Est-il surprenant qu'elle cherche encore sa voie? Toutes les transitions historiques ont connu un passage anarchique et une réaction: 20 ans après la révolution française Napoléon avait rétabli l'esclavage et Hitler est au pouvoir 20 ans après la chute de l'empire germanique… La Russie, elle, se cherche encore: après 10 ans de libéralisme désordonné avec Eltsine, qui a dévalorisé la notion de démocratie dans l'opinion, et 8 ans de remise en ordre autoritaire avec Poutine, parler d'un "conservatisme social", d'ailleurs sans le définir, parait inadapté.

Quelle place pour l'Église orthodoxe?

Nathalie OUVAROFF souligne à juste titre la place importante qu'elle occupe: "C’est la religion dominante : 80% des habitants de la Fédération de Russie se réclament de l’orthodoxie mais seulement 10% pratiquent régulièrement. Cependant, la religion devient de plus en plus présente dans la vie de la nation. Pas une manifestation publique sans la bénédiction d’un prêtre. Les médias couvrent toutes les fêtes religieuses et rapportent la moindre des interventions du Patriarche." Mais elle ne pousse pas son analyse:
- En faisant remarquer que cette situation, où la majeure partie de ceux qui se réclament de l'orthodoxie ne pratiquent pas réellement, rappelle celle de nombreux pays, dont la France (cf. note dédiée). Il est clair que cela correspond à la sécularisation croissante de nos sociétés, dont les Églises, orthodoxes comme catholiques, sont parfaitement conscientes. L'Église russe y fait face avec les autres religions traditionnelles de Russie (1) et propose aussi des actions communes à l'Église catholique.
- En analysant ce que l'on entend par "pratiquer régulièrement" (cf. notes précédentes : s'il s'agit de la messe hebdomadaire, le chiffre de 10% est certainement trop élevé (on parlerait plutôt de 2-3%, à comparer au 4,5% en France d'après la note citée). Ces 10% se rapprochent des derniers chiffres connus pour une fréquentation très épisodique de l'église (au moins 1 fois/an), mais il ne tient pas compte des autres formes de pratique plus répandues en Russie: port d'une croix pectorale, vénération individuelle des icônes, bénédiction des biens, jeune pendent le grand carême, recueillement dans les cimetières(2), usage de l'eau bénite… etc. (cf. note dédiée. Toute cette approche ritualiste de la religion touche un nombre de personnes qui n'a jamais été estimé à ma connaissance et l'Église russe est bien consciente qu'il y a là un terrain prioritaire pour son action pastorale.
- Enfin, et cela me parait essentiel pour toute analyse qui se veut prospective, en rappelant les tendances: nous partions, il y a 25 ans, de quelques milliers de pratiquants dans quelques centaines d'églises. En reprenant ce chiffre de 10%, nous serions passés à 14 millions et il y a prés de 10 000 paroisses en Russie d'après les derniers chiffres: l'accroissement représente certainement un facteur supérieur à 10! Nathalie OUVAROFF rappelle la vague de baptêmes des années 1990, qui est retombée car ceux qui voulaient être baptisés le sont (là encore je ne connais pas de chiffres!). Mais les ouvertures d'églises et de monastères, comme les ordinations de prêtres, continuent à un rythme soutenu et devraient se poursuivre car on est loin de la saturation: il n'y a qu'une église pour 14 000 habitants en Russie contre une pour 1500 à 5000 habitants en Occident. C'est cela qui permet à l'Église de prendre une place croissante dans la société.

Un rôle social essentiel:

Curieusement, l'article néglige complètement cet aspect là. Pourtant, l'effondrement du système soviétique et l'éclatement des grandes entreprises avait mis bas tout le système de protection sociale: jardins, d'enfants, orphelinat, maisons de retraites, organisations de jeunesses ont quasiment disparu, laissant les plus défavorisés complètement démunis. Ils se sont alors tournés vers l'Église, seule institutions organisée qui semblait pouvoir répondre. Et l'Église a répondu, mais avec de grandes difficultés: toute activité sociale lui avait été interdite durant 70 ans et elle ne disposait ni des moyens physiques ni des cadres nécessaires. Il y eut néanmoins des initiatives et des réponses à tous les niveaux et orphelinats, soupes populaires, accueils des infirmes, organisations scouts et autres maisons de repos ont vu le jour à travers toute la Russie.

Prés de 20 ans après, ces aspects là de l'action ecclésiale sont en train de se structurer complètement: des départements spécialisés existent depuis plusieurs années au niveau central et dans les évêchés, et des cadres spécifiques vont faire leur apparition dans la nouvelle organisation paroissiale. L'Église renforce ainsi sa place institutionnelle au sein de la société… comme en Occident ou existent "Secours catholique", "enseignement catholiques", "Ordre de Malte"… etc

Idéologie de substitution ou contre-pouvoir?

C'est donc en se substituant à une carence du pouvoir que l'Église a pris un rôle social important. Et de la même façon elle a retrouvé une place de guide moral: après l'effondrement de l'idéologie communiste, la société russe s'est retrouvée sans repères, sans idéaux, et la religion a été le seul recours possible. Toutes les réponses religieuses ont d'ailleurs été sollicitées et nous avons vu fleurir toutes sortes d'églises importées, des Krishnaïtes aux Mormons en passant par les communautés protestantes ou des sectes locales. Mais une étude récente montre que ces mouvances là sont en perte de vitesse alors que les Églises traditionnelles progressent, avec l'Église orthodoxe au premier rang. Bien entendu, l'Église orthodoxe participe aussi au débat sur "l'idée nationale" (ce qu'on appelle en France "identité nationale") et une majorité de Russes, même non-religieux, reconnaissent les racines orthodoxes de la Russie.

Le pouvoir reconnaît à l'Église ce double impact moral et culturel et, n'ayant rien d'autre à proposer, cherche à s'appuyer dessus. Nous avons donc là une situation unique dans l'histoire de l'Orthodoxie: l'Église était traditionnellement soumise au pouvoir, l'empereur, le sultan ou le tsar nommant et destituant les principaux dignitaires, à commencer par le patriarche(3); là, au contraire, le pouvoir fait tout son possible pour obtenir le soutien de l'Église. Et l'Église obtient des résultats concrets, de l'enseignement des fondements religieux à l'école à la fête nationale du 4 novembre, de l'interdiction des "gay-prides" à la condamnation des crimes staliniens, sans oublier la restitution des biens ecclésiastiques (y compris, parfois, ceux qui avaient été confisqués… sous Catherine II (4)).

Vers une "Démocratie chrétienne"?

L'Église Russe semble ainsi en passe d'occuper dans la société une place similaire à celle que l'Église catholique occupait en France au XIXe siècle, et qu'elle occupe toujours dans nombre de pays (Italie, Espagne, Pologne Lituanie… l'Église orthodoxe occupant d'ailleurs une place similaire en Grèce): celle d'une référence morale et sociale indiscutable, voire d'une référence politique. Cela ne va toutefois pas sans résistance: l'administration fait tout son possible pour écarter l'Église des organisations de jeunesse et nombre de chefs d'unités voient d'un mauvais œil l'arrivée d'aumôniers… Mais la volonté politique est affirmée au plus haut niveau, comme le montrent encore les .changes pour Noël (5), et le reste va suivre, même en trainant les pieds, car en Russie l'exemple d'en haut vaut loi!

Par contre les tentatives de créer un parti "démocrate chrétien" semblent vouées à l'échec car l'Église ne souhaite pas s'engager en politique:
- Les patriarches Alexis et Cyrille ont clairement répété que l'Église devait se tenir en dehors des partis et toute activité politique est interdite aux clercs
- Sa Sainteté Cyrille I propose une alternative à la démocratie parlementaire à l'occidentale(6), qu'il considère comme étrangère à la Russie. Il développe l'idée d'explorer les voies d'une conciliarité consensuelle sur le modèle ecclésial, qui seraitbasée sur des "États Généraux" (Zemski sobor) comme il en existât avant Pierre le Grand (le dernier s'est réuni en 1683-84…). Aucune mise en œuvre pratique n'est toutefois esquissée et on est loin d'une véritable option politique.

Conclusion: une vision renouvelée de la société
L'Église est, en Russie, un vecteur de progrès moral et social essentiel pour mettre fin à l'idéologie communiste, dont les reliquats marquent encore les esprits et empêchent une véritable renaissance sociale. Le pouvoir prend en compte cette donnée et s'appuy sur l'Église pour faire avancer la société. Par contre le « conservatisme social » reste l'apanage des forces qui, autour du Parti communiste, cherchent à freiner cette évolution pour revenir au système bolchevique. Elles cherchent d'ailleurs à s'attirer les bonnes grâces de l'Église, mais elles lui restent en fait fondamentalement hostiles.

En fait, tant au plan économique que politique, la Russie semble explorer des voies nouvelles, où l'efficacité de l'économie de marché serait au service de la justice sociale. C'est en effet la justice sociale qui est la principale valeur sociétale pour les Russes, contrairement à l'Occident qui insiste plus sur les droits et libertés individuelles, mais il est intéressant de constater que cette optique rejoint les recherches occidentales les plus avancées sur la "moralisation de l'économie" après la crise…

L'Église se situe bien dans cette démarche là mais, en mettant en avant les valeurs éthiques et morales traditionnelles que l'Occident néglige complètement, elle apparait comme rétrograde aux yeux de l'observateur superficiel (7). L'article de Nathalie OUVAROFF est ainsi typique de la vision que l'intelligentsia occidentale se fait de la Russie actuelle et il est intéressant en cela: en partant d'éléments justes, mais partiels, et en appliquant des critères et échelles de valeurs occidentaux on aboutit à une idée complètement fausse de ce qui se passe là bas.


Notes
(1) Ainsi Le Conseil interreligieux de Russie, qui réunit les représentants des principales religions russes - orthodoxie, islam, bouddhisme et judaïsme, a adressé en 2008 une lettre au commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe pour protester contre l'intention des
organisations européennes d'imposer aux citoyens russes les "gay prides".
(2) Des sondages d'avril 2009 montraient que 30% des Russes "font un effort" pour le Grand Carême et que, pour Pâques, il y en plus qui vont au cimetière qu'à l'église
(3) Cela allait encore plus loin en Russie après la suppression du patriarcat par Pierre le Grand: l'Église était dirigée par le Synode dont les membres étaient nommés et prêtaient serment à l'empereur. Il était contrôlé par un fonctionnaire nommé par l'empereur, le Procureur du Synode, secondé par des "inquisiteurs" (sic!)
(4)Par exemple les bâtiments de l'évêché de Krutiskoie à Moscou).
(5) Cf. Commentaire 2 sur
(6) Cf. "L'Evangile et la liberté" de Mr Cyrile (qui n'était pas encore patriarche), cerf, 2006, pages 133-148
(7) Au même titre que l'Église catholique, d'ailleurs, avec qui l'Église russe entend mener le combat contre ce reniement des valeurs traditionnelles que Sa Sainteté Cyrille I appelle "libéralisme". La note 1 ci-dessus en est un parfait exemple.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 11 Janvier 2010 à 10:02 | 38 commentaires | Permalien

Les icônes russes à la Fondation Gianadda
IMAGES SAINTES. MAÎTRE DENIS, ROUBLEV ET LES AUTRES
Fondation Gianadda, à Martigny
Jusqu’au 13 juin 2010

Accrochées le long de piliers, les icônes de saint Jean Chrysostome et de saint Grégoire de Nazianze dominent la salle d’exposition. Représentés en pied sur plus de trois mètres de hauteur, ces Pères de l’Église orthodoxe fascinent par leur attitude tranquille. Ces images ont été peintes en 1408 par le moine Andreï Roublev pour l’iconostase (1) de la cathédrale de la Dormition de Vladimir, à Moscou. Épurées de détails narratifs, elles se distinguent par leur clarté et l’harmonie de leurs motifs et couleurs.

Célèbre pour son icône de la Trinité, Roublev figure, avec Maître Denis et Simon Ouchakov, parmi les grands artistes présentés dans ce nouvel accrochage de la Fondation Gianadda, à Martigny. Après deux premières expositions avec la galerie Trétiakov de Moscou – en 1997, sur l’Ancien et le Nouveau Testament, et en 2000, sur les saints russes –, la Fondation renouvelle son partenariat avec le musée russe. Sous le titre «Images saintes, Maître Denis, Roublev et les autres», elle accueille 64 icônes du XIVe au XVIIIe siècle, issues de différents ateliers : Souzdal, Vladimir, Iaroslav, Novgorod, Pskov et Moscou.

Des règles strictes définies au Xe siècle

Ces icônes, vénérées par les fidèles orthodoxes, ont été placées ici à hauteur de regard. Et si le cadre de la Fondation Gianadda date un peu, son atmosphère feutrée se prête à un certain recueillement. On y découvre à la fois des représentations de saints et différents épisodes de la Bible à travers de minutieux détails, avec un style particulier selon les ateliers et les époques. Nathalia Cheredega, chef du département des arts de l’Ancienne Russie à la galerie Trétiakov, fait ainsi remarquer « l’expression douce et lyrique » des icônes issues de Iaroslav au XIVe siècle. En témoigne une Sainte Face, aux nuances de jaune, brun et rouge, icône la plus ancienne de l’exposition.

À Pskov, « les yeux au regard perçant sont soulignés de triangles blancs », comme dans cette icône admirable du XVe siècle représentant les Saints Élus orthodoxes. L’école de Moscou, principal centre de production, est évoquée avec l’un des chefs-d’œuvre de Maître Denis : La Crucifixion (1500). Cette icône conserve une composition traditionnelle, mais sa luminosité est étonnante. « La gamme chromatique solennelle est marquée par la noblesse et l’élégance des couleurs, les proportions des figures sont étirées, leurs poses, extraordinairement gracieuses », analyse Nathalia Cheredega.

Les icônes réalisées au XVIe siècle perdent un temps de la délicatesse transmise par Maître Denis. Puis, au XVIIe, sous l’influence notamment du peintre Simon Ouchakov, les traits s’affinent et s’entourent de tons clairs, subtils. Mais si les styles évoluent, toutes ces icônes obéissent à des règles strictes définies au Xe siècle, assurant une étonnante continuité. L’importance du regard, de la lumière éclairant l’icône de l’intérieur, rappelle ainsi au visiteur que ces « images saintes » sont le résultat d’un travail d’ordre sacré, auquel le peintre se prépare par la prière et le jeûne.

Laure de GONNEVILLE (à Martigny, Suisse)

Photo : Déisis, détrempe sur bois, Novgorod, fin XVe-début du XVIe siècle, 68 x 87 cm (Galerie nationale Tretiakov, Moscou).

(1) Dans les églises orthodoxes, paroi qui sépare le sanctuaire de la nef.

La CROIX


Notre Blog: " Icônes, sources de joie"

Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Janvier 2010 à 16:47 | 0 commentaire | Permalien

« La tragédie de la Russie »


Invitation pour une conférence du père Georges Mitrofanov.
Cette rencontre sur le thème de son dernier livre « La tragédie de la Russie » se tiendra le 15 janvier à 19H dans la salle paroissiale, 87 Bd Exelmans 75016 PARIS

Sur le blog « Parlons d’orthodoxie » : Communisme et décommunisation: à propos du livre du père Georges Mitrofanov

Et ICI

Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Janvier 2010 à 13:27 | 1 commentaire | Permalien

"TSAR" : Un interview avec Pavel Lounguine
"La Vie"
par Frédéric Théobald

Date de sortie cinéma : 13 janvier 2010

Avec son nouveau film, Tsar, Pavel Lounguine s’attaque à un mythe russe toujours brûlant, entre foi et politique.
Eisenstein, qui, en 1942, se lança dans l’aventure, vit le second volet de son diptyque censuré, Staline s’étant sans doute reconnu dans cette figure paranoïaque. Filmer la figure d’Ivan IV, dit le Terrible, c’est, en Russie, s’attaquer à un mythe.

Pavel Lounguine, lui, relate un épisode particulier du règne du premier tsar : sa confrontation avec le métropolite Philippe. En 1565, Ivan tira son ami d’enfance de son monastère de Solovski pour le mettre à la tête de l’Église orthodoxe. Mais le nouveau prélat, loin d’être un allié, va s’opposer corps et âme au tsar. Au péril de sa vie. Conflit spirituel, incandescent et violent. Tortures, décapitation, supplices en tout genre…

Tsar n’est pas une œuvre émolliente. Mais un film à grand spectacle, où action et métaphysique s’entrechoquent dans un Moscou rarement vu au cinéma. Âmes sensibles, s’abstenir ! Mais si La Vie parraine le film, c’est parce que cette violence est au service d’une réflexion aiguë sur ce qu’il peut y avoir de plus russe dans les rapports entre religion et pouvoir. Sujet brûlant, qui a provoqué un vif débat en Russie.

Jusqu’ici, vous avez ausculté la Russie contemporaine, pourquoi ce retour sur la figure d’Ivan le Terrible ?

Il est impossible de comprendre la Russie sans s’interroger sur ce personnage qui demeure le plus important de notre histoire. Ivan IV fut le premier à se donner le titre de tsar (du latin caesar) et il a créé la matrice du pouvoir russe qui demeure inchangée.


Sa personnalité complexe a beaucoup compté : c’était un homme éminemment doué et instruit, à la fois musicien et écrivain, mais en même temps son cas ressort de la maladie mentale avec une double, voire une triple personnalité ! Il n’était pas seulement un tyran, mais aussi un tortionnaire doublé d’un maniaque. Entre deux séances de tortures qu’il infligeait de sa propre main, il pleurait, se lamentait et priait…

Du règne d’Ivan le Terrible, vous avez retenu un épisode : le conflit qui l’a opposé au métropolite de Moscou, Philippe…

Cet affrontement est emblématique de son action : pour imposer son pouvoir d’essence divine, Ivan IV devait sacrifier ce hiérarque. Il vivait dans un rêve apocalyptique, persuadé que la fin du monde était proche et Philippe était un obstacle, car il incarnait une vérité absolue, une vérité religieuse qui l’encombrait et concurrençait la sienne. Selon Ivan IV, puisque son pouvoir émanait de Dieu, il n’avait pas besoin de signer un contrat avec ses sujets. Le seul registre possible était celui de l’adoration. Si les récoltes étaient mauvaises, si la guerre était perdue, c’est que le peuple n’aimait pas suffisamment son souverain. Et tout manque d’amour appelait une punition. Pour le tsar, chacun était coupable, chacun était un traître, donc peu importait de rechercher et châtier les vrais responsables. Concrètement, on pouvait torturer et décapiter le premier venu. Le métropolite Philippe, qui s’est opposé ouvertement à cette idée d’adoration aveugle du pouvoir, devait dès lors être éliminé. Philippe incarne ces êtres humains qui, même dans les époques les plus sinistres, sont prêts à sacrifier leur vie.

Le métropolite apparaît aussi comme un homme ouvert et tourné vers l’avenir…

C’est un homme de la Renaissance. J’ai découvert qu’il était non seulement ingénieur, mais aussi un brillant inventeur et un architecte. Ivan le Terrible est, lui, resté jusqu’à sa mort un homme profondément du Moyen Âge, qui refusait tout changement politique, culturel, esthétique… À cause d’Ivan le Terrible, la Russie
a raté sa Renaissance. Il a cassé quelque chose dans le pays. Et, plus ou moins, nous ne sommes jamais sortis du Moyen Âge.

Le tsar que vous dépeignez semble autant un roi païen qu’un souverain chrétien…

Pour moi, c’était un hérétique. Il s’est éloigné de la religion orthodoxe. Mais sa garde rapprochée était habillée comme des moines. Il a créé une église étrange dans son palais et il disait la messe pendant la nuit, de minuit à 5 heures du matin, entouré de ses guerriers. Ivan IV adorait le théâtre et le déguisement. Cette mise en scène échappe à notre raison, on ne peut la comprendre, mais on peut la montrer. Et la saisir avec notre intelligence intérieure. Cela fait penser aux procès sous Staline qui prenaient la forme de spectacles où chacun devait tenir un rôle et réciter un texte.

Une scène montre bien comment Ivan pouvait à la fois être dans le dénuement, priant comme un ascète, puis revêtir tous les symboles et l’apparat du trône et dès lors se montrer impitoyable…

Le tsar effectivement s’incarne à la fois dans la puissance du roi et dans la faiblesse de l’humain. Dans le film, j’ai utilisé pour les dia­logues des citations de ses très
nombreuses lettres. Dans l’une d’elles, il écrit : "Comme être humain, je suis mauvais, je suis le dernier des pécheurs, mais comme tsar, je suis parfait." Avec Ivan IV, la vérité se dédouble : vous avez la vérité du pouvoir et celle du peuple. Cela crée cette schizophrénie qui perdure depuis cinq siècles. En Russie, tout est double. Jusqu’à la religion ! D’un côté, vous avez un Christ officiel, sévère, qui punit, de l’autre, un Christ du peuple, bon et doux. Sous le communisme vous aviez la vérité officielle et la vérité des gens simples, l’une et l’autre ne se confondant jamais. À l’école, chaque enfant savait distinguer entre le discours autorisé en classe et les propos tenus à la maison.

Et aujourd’hui ?

Ivan IV avait créé une garde rapprochée, l’opritchniki, composée de cavaliers, tels qu’on les voit dans le film, avec des têtes de chien accrochées à leur selle. Il a divisé la Russie en deux, en donnant un droit de vie et de mort à ses hommes sur le reste du pays. Staline a fait la même chose avec le KGB. Et en ce début de XXIe siècle, rien n’a changé : tous ceux qui sont liés aux forces de l’ordre – si on peut appeler cela ordre – sont au-­dessus de la loi et à l’abri des juri­dictions. On vire à une forme de banditisme incontrôlable!

Comment votre film a-t-il été accueilli en Russie ?

Les patriotes, qui sont un groupement hétéroclite de communistes, de monarchistes et de nationalistes d’extrême droite, attachés à un pouvoir absolu, ont détesté et manifesté pour l’interdiction des projections. La Russie n’est pas un pays qui vit dans l’Histoire. Mais dans la mythologie. Personne ne s’intéresse aux faits. Les gens ne veulent pas connaître la réalité du règne d’Ivan le Terrible. Ivan IV a engendré ce mythe typiquement russe qui veut que le pouvoir soit implacable, féroce, dans l’intérêt même de la nation. Le deuxième mythe veut que la Russie soit entourée de pays ennemis qui concourent à sa perte et que l’Occident déteste la Russie. Pour le Russe moyen, dès son réveil, un gouvernant européen ou américain n’a qu’une chose en tête : comment faire une crasse à la Russie ! Et n’essayez pas de le convaincre du contraire ! Aujourd’hui, un nouveau mythe émerge : l’URSS aurait été un pays puissant et prospère et ce havre de bonheur aurait été victime de la mauvaise volonté et du complot d’une poignée de méchants. Les gens veulent oublier l’impasse économique et spirituelle du communisme, ils effacent de leur mémoire les queues interminables devant les magasins pour un morceau de saucisson…

En 2008, lors de la sortie de l’Île, vous parliez de renouveau de la spiritualité. Vous confirmez ?

Il y a une aspiration à la spiritualité. Toutefois, la vie réelle tire les gens vers le matériel. On ne compte guère plus de 4 % des Russes qui soient pratiquants. Mais tout un chacun arbore des signes religieux, des croix en or, des icônes…

On peut croire sans aller à l’église…

L’idée de quelqu’un qui croit en lui, et est sa propre église, est très proche de ma vision de la foi. Après Ivan, qui a éliminé le métropolite et les grands hiérarques, l’Église est tombée sous la tutelle de l’État. Ensuite, avec Pierre le Grand, elle est devenue une sorte de ministère de l’idéologie. Le roi étant comme à Byzance le prêtre suprême. Il n’y a que depuis deux décennies que l’Église orthodoxe est enfin indépendante et fait ses premiers pas dans la vie nouvelle…

Une publication antérieure de notre blog ICI
Et en russe "FOMA"

Rédigé par l'équipe de rédaction le 9 Janvier 2010 à 11:06 | 5 commentaires | Permalien

Six chrétiens et un policier ont été tués mercredi soir à la sortie de la messe de Noël dans un village du sud de l’Égypte. Cet événement, le plus sanglant de ces dernières années, illustre le regain de tension entre coptes et musulmans égyptiens

Comme quelque huit millions de coreligionnaires, les coptes de Nag Hammadi, une ville moyenne de Haute-Égypte, célébraient Noël mercredi 6 janvier au soir. Mais à l’issue de la cérémonie religieuse, une voiture s’est arrêtée devant l’église Mar Girgis, la plus importante de la ville, et des hommes ont tiré sur la foule qui en sortait. Sept personnes ont été tuées, six coptes et un policier, et dix ont été blessées, dont deux musulmans.

suite ICI

Rédigé par l'équipe de rédaction le 8 Janvier 2010 à 13:44 | 3 commentaires | Permalien

LES ARMES DES CHRETIENS
Pour "Parlons d'orthodoxie" texte de Vladimir Golovanow

"Ne résistez pas à celui qui vous veut du mal; au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre.…
Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent.…
Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui se serviront de l'épée mourront par l'épée."


Ces prescriptions de l'Évangile sont bien connues de tous. Mais comment les mettre en pratique? Comment réagir en Chrétien face aux "méchants" bien concrets qui s'en prennent à nous, à nos proches, à nos coreligionnaires? La Tradition et les vies des saints nous donnent des éléments de réponse.
Ainsi de la vie de saint Antoine le Grand (250-350): les persécutions, au cours des premiers siècles, ont eu cet effet particulier de rendre le désert inutile pour les moines. Eux qui avaient pratiqué l'anachorèse pour s'en aller combattre le diable au désert et maîtriser leurs passions voyaient que le démon se déchaînait dans les villes. Il exacerbait les passions et faisait des victimes parmi les serviteurs et servantes de Dieu, lesquels n'avaient que leur foi pour transformer par leur douceur (qualité virile s'il en est) leur malheur en occasion de salut. Dès lors, le retrait du monde des moines n'avait plus aucun sens, du moins pour les plus hardis d'entre eux, dont saint Antoine le Grand. Ce dernier quitta donc sa chère montagne et revint à Alexandrie. Pour quoi faire ? Un réseau de résistance ? Des attentats ? Pour protester hautement et réclamer le martyr afin de faire honte aux persécuteurs et les invectiver du haut du prétoire ? Non, rien de tout cela. Il se mit, sans se cacher et sans parader non plus, à servir les chrétiens emprisonnés pour les encourager à considérer, au delà de la souffrance présente, la récompense du Royaume céleste. Et ceux-ci - beaucoup en ont témoigné - subissaient sévices et tortures avec joie, car c'était le Christ lui-même qui souffrait en eux.

Dans cette expérience unitive de la mort consentie par amour en bénissant leurs bourreaux, ils goûtaient à l'avance leur union à Dieu dans la Résurrection. Par une disposition de la divine Providence, Antoine passa entre les mailles du filet des persécuteurs, lui qui était prêt à partager le sort des persécutés. La persécution prit fin et il retourna dans sa montagne aussi calmement qu'il l'avait quittée afin de reprendre le lent martyre de son ascèse monastique.

Et voici encore un exemple dans la Vie de saint Grégoire le Thaumaturge (213-270): lorsque reprit la persécution contre la piété, et qu’elle se fut étendue à presque toute la terre, l’admirable Grégoire chercha refuge en haut d’une colline déserte. Il y vécut en compagnie d’un ancien gardien de temple païen venu à la foi, et qui, maintenant, était assisté par la grâce du diaconat.
Quelqu’un ayant révélé l’endroit où les deux hommes se trouvaient, une grande foule de persécuteurs suivit leur trace. Une partie d’entre eux encercla le bas de la colline et le garda de façon à ce que le saint homme n’ait aucune échappatoire possible au cas où il aurait voulu fuir. Un autre groupe gravit la pente et fouilla tout avec soin. Or, le saint homme les avait aperçus dès l’instant où ils avaient entrepris de monter vers lui. Il enjoignit alors à son compagnon de se tenir tourné vers Dieu avec une foi ferme et dénuée d’hésitation, d’être persuadé de leur salut, de lever les mains vers Dieu comme lui-même le faisait et de ne pas laisser la peur refouler sa foi, même si les persécuteurs parvenaient tout près d’eux.
Grégoire donna au diacre l’exemple de ce qu’il venait de lui recommander. Il se tint droit, les mains étendues, les yeux fixés vers le ciel, et ils demeurèrent tous deux dans cette position. Leurs poursuivants inspectèrent soigneusement tout cet endroit. Ils examinèrent de près tous les buissons, les saillies des rochers et les creux des ravins sans trouver personne. Ils firent alors demi-tour et descendirent, supposant que les deux hommes avaient décidé de fuir par peur de leurs poursuivants et qu’ils s’étaient fait prendre par les gardes qui encerclaient le bas de la colline. Or, il s’avéra que ceux-ci n’avaient pas, eux non plus, arrêté qui que ce soit. Le traître qui avait vu la cachette où vivait le saint homme la leur décrivit alors en détail, mais ceux qui avaient fouillé l’endroit affirmèrent qu’ils n’y avaient rien vu, si ce n’est deux arbres isolés à petite distance l’un de l’autre. Quand les persécuteurs se furent retirés, leur informateur demeura sur place. Il gravit la colline et trouva l’homme de Dieu en personne avec son compagnon plongés dans la prière. Il reconnut alors que, grâce à la protection divine, les poursuivants avaient pris les deux hommes pour des arbres.
Il tomba aux pieds de Grégoire et crut au Verbe de Dieu. Ainsi, celui qui, peu auparavant, était un persécuteur devint-il l’un de ceux qui fuyaient la persécution.

Nous voyons donc là des illustrations claire du précepte divin.
En voici d'autres exemples: Que fit la mère des Machabbées ?
Elle encouragea ses enfants à endurer jusqu'au bout. Que fit sainte Sophie ?
Elle encouragea ses filles, Foi, Espérance et Charité. Que fit la mère du plus jeune des quarante martyrs de Sébaste lorsqu'elle vit que son fils n'était pas mort, mais que les soldats chargés de l'exécution l'avaient par compassion laissé sur le rivage du lac gelé espérant qu'il s'en remettrait ? Elle le mit sur ses épaules et alla le jeter, agonisant, sur les cadavres des tente-neuf autres pour qu'il y meure et gagne le Paradis avec eux. Que fit ce solide soldat qu'était le centurion Longin, celui qui confessa le Christ auprès de la Croix et qui devint chrétien ? On lit dans sa "Vie" que non seulement il offrit un banquet de trois jours aux soldats mandatés pour le mettre à mort, mais qu'en plus il convoqua deux autres anciens militaires devenus chrétiens avec lui pour qu'ils profitent de l'occasion et accèdent avec lui au Royaume des Cieux moyennant un minimum de souffrances. Ce à quoi ils consentirent volontiers.

Enfin, plus prés de nous, ce n'est pas la force des armes qui a triomphé des régimes athées, mais les prières et le sang des martyres. Très percutant est, à ce propos, le témoignage du p. Paul Florensky (1882-1937) : "Lorsque vous serez tristes, lorsqu’on vous aura offensés, lorsque vous aurez échoué, lorsqu’une tempête s’élèvera dans votre âme, sortez à l’air frais et restez seul avec le ciel, ainsi votre âme s’apaisera" écrit-il par exemple du terrible camp de Solovki ou il trouva la mort…

Ainsi donc la seule chose à faire, envers et contre tout, c'est de placer notre espoir dans le Seigneur! C'est dire que les Pères (qui sont vivants et intercèdent pour nous) sont nos maîtres et nos auxiliaires pour que s'épanouisse en nous les vertus essentielles d'humilité et de charité: " Heureux ceux qui sont humbles, car Dieu leur donnera la terre en héritage


Amen

Rédigé principalement à partir de commentaires proposés par Worwood

Rédigé par Vladimir Golovanow le 8 Janvier 2010 à 11:04 | 6 commentaires | Permalien

La misère persuade le désespoir, l'orgueil persuade la présomption. L'incarnation montre à l'homme la grandeur de sa misère, par la grandeur du remède qu'il a fallu.

Pensées, 526

Suis tombé sur ce texte aujourd'hui le 7 janvier, tout à fait par hasard.
N.K.

Rédigé par Nikita Krivochéine le 7 Janvier 2010 à 16:15 | 0 commentaire | Permalien

Les chrétiens d'Orient fêtent Noël
Les chrétiens d'Orient fêtent Noël ce jeudi 7 janvier.
Ce jour correspond en effet au 25 décembre dans le calendrier julien, en usage dans la plupart des Églises chrétiennes d'Orient (y compris certaines Églises orientales unies à Rome).
Le calendrier julien (introduit en 46 av. J.-C. par Jules César) accuse en effet aujourd'hui un retard de 13 jours sur le calendrier grégorien en usage en Occident depuis la réforme décidée en 1582 par le pape Grégoire XIII.
À Moscou, dans une cathédrale Saint-Sauveur pleine à craquer, le patriarche Kirill de Moscou a souhaité jeudi 7 janvier un «soutien de Dieu» au président Dmitri Medvedev et l'a remercié«pour son action qui a aidé la Russie à "ne pas reculer au niveau de chute profonde, où elle s'est trouvée à la suite des turbulences politiques des années 1990».

En Terre sainte, les fêtes du Noël oriental ont été troublées par des manifestations de Palestiniens reprochant au patriarche Theophilos III de Jérusalem de brader des terrains au profit d'Israël. Des slogans hostiles ont même été lancés lors de la traditionnelle procession marquant le début des célébrations et le patriarche a dû être escorté par la police palestinienne.

La-Croix. com (avec AFP)

Photo : Des fidèles orthodoxes allument des cierges dans la cathédrale orthodoxe de Tbilissi (Georgie), le 6 janvier à l'occasion du Noël oriental (AFP/SHLAMOV).

Rédigé par l'équipe rédaction le 7 Janvier 2010 à 13:49 | 10 commentaires | Permalien

LA NATIVITÉ DU CHRIST
Office de Noël bilingue (slavon-français) ici (édition de la cathédrale orthodoxe russe de l'Exaltation de la Croix à Genève [[Eglise russe hors frontières:


Selon les paroles du staretz Porphyre (†1991) du Mont Athos, « les offices de l’Église sont les paroles avec lesquelles nous parlons à Dieu… Lorsque nous suivons tous ensemble les saints offices, les paroles du Seigneur avec les Évangiles, l’épître, les canons et les tropaires de l’octoèque, le triode, les ménées, nous atteignons notre union avec le Christ… Il faut aller à l’église d’une autre façon, non par obligation et par contrainte, mais avec plaisir. Pour en arriver là, il faut être attentif, trouver son plaisir dans l’office, les tropaires, les lectures, les prières. Il convient faire attention à chaque mot, de suivre son sens. Comprenez, c’est de là que commence la joie ! Les offices sont une grande oeuvre – c’est le tout. Je l’ai vécu. Il suffit que tout se fasse avec ardeur, intérêt, avec une attitude liturgique sincère, sans mélange, envers le Christ. Non pas comme une corvée, ni de façon mécanique ». Il faut également avoir conscience du fait que nos offices ont été composés par des saints qui nous communiquent ainsi leur expérience de prière. Nous avons donc la possibilité de nous adresser à Dieu avec les paroles qu’ils ont employées. Aussi convient-il de bien comprendre la langue liturgique. C’est ce qui nous a incités à publier cette édition bilingue de l’office de la Nativité du Christ, tel qu’il est célébré dans l’Église Orthodoxe Russe.

La traduction qui suit, établie d’après le texte grec, est précisément axée sur l’exactitude du texte, tout en sachant qu’une traduction est toujours imparfaite et que, parfois, un choix s’impose. Parmi les traductions existantes, c’est certainement celle de Dom Grégoire Brainbridge, maintenant épuisée, qui est la plus proche de l’original et qui a été, en partie, retenue ici. Néanmoins, un certain nombre de corrections, parfois importantes, y a été apporté. En cas de doute, les commentaires de S. Nicodème l’Hagiorite (†1809) et du grand liturgiste russe Michel Skaballanovitch (†1931) ont été suivis. Pour ce qui concerne les psaumes, nous avons utilisé la traduction du R.P. Placide Deseille.
Cette présentation bilingue permet également de suivre plus facilement l’office lorsque celui-ci est abrégé. A l’intention des fidèles qui ne connaissent pas l’alphabet cyrillique, nous avons indiqué une transcription des premiers mots de chaque stichère ou tropaire en caractères latins. Les notes renvoient aux explications figurant en fin de volume, qui sont suivies de courtes notices biographiques sur les hymnographes qui ont composé cet office ainsi que d’un glossaire des termes liturgiques.

OFFICE DES GRANDES COMPLIES

Les vigiles de la fête de la Nativité du Christ commencent par les grandes complies, office au caractère pénitentiel. Par cela, l’Église veut montrer aux fidèles que l’incarnation du Verbe de Dieu, à côté de la joie qu’elle amenait, était également due au péché du genre humain. Toutefois, afin de ne pas assombrir entièrement la joie de la fête qui commence, les grandes complies sont entrecoupées des chants joyeux « Dieu est avec nous, sachez-le nations », « Ta Nativité, Christ notre Dieu », ainsi que « La Vierge en ce jour ». Les grandes Complies s’achèvent par la litie, au cours de laquelle sont chantés les stichères de la fête.
SUITE

Rédigé par l'équipe de rédaction le 6 Janvier 2010 à 10:56 | 2 commentaires | Permalien

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