Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe a désigné vendredi l’évêque Irinej de Nis nouveau patriarche de Serbie. Un choix d’ouverture pour une Église souvent taxée de nationalisme et tentée par le repli identitaire

Lové dans un vallon boisé, à l’écart du centre-ville de Belgrade, le monastère orthodoxe de Rakovica est devenu un lieu de mémoire pour des centaines de Serbes. C’est dans ce paisible sanctuaire du XIVe siècle que le patriarche Pavle, décédé le 15 novembre à l’âge de 95 ans, avait souhaité reposer, fidèle à sa réputation d’ascète.

Dans la cour, une simple veilleuse surmontée d’une croix de bois brut marque la sépulture de celui que les fidèles surnommaient affectueusement « le saint qui marche », en raison de son refus d’acquérir une automobile. « Pavle était le plus grand homme de notre Église, c’est pour cette raison que nous sommes venus nous recueillir. Pour nous, il incarnait la bonté même », glisse un père de famille.

« Plus qu’un chef religieux, nous avons perdu un père. Il sera très difficile de le remplacer », ajoutent Svetlana et Mirko Vojnovic, qui tenaient à venir embrasser la modeste stèle, comme le veut la coutume orientale. C’est pourtant chose faite : depuis vendredi, les Serbes ont un nouveau patriarche, l’évêque Irinej de Nis, élu par ses pairs au siège de saint Sava (du nom du fondateur de l’Église serbe, en 1219).

Irinje, homme modéré et de transition

En désignant le patriarche Irinej – comme on l’appellera dorénavant –, les électeurs ont fait le choix d’un homme modéré et de transition. La succession de Pavle, unanimement salué pour son action modératrice en Serbie, s’annonçait extrêmement délicate.

Le pays est encore très marqué par les guerres des années 1990 en Croatie, en Bosnie et au Kosovo, les sanctions internationales qui s’en sont suivies et les frappes de l’Otan en 1999, dont Belgrade préserve les ruines avec un soin troublant.

Si ces conflits semblent aujourd’hui résorbés, la Serbie se voit confrontée à des défis politiques majeurs : intégration européenne, adhésion à l’Otan et, surtout, gestion de l’épineux dossier du Kosovo, dont l’État serbe refuse toujours de reconnaître l’indépendance…

À cela s’ajoute une crise au sein de l’orthodoxie, qui se confond avec l’identité nationale. Deux immenses étendards aux couleurs de la Serbie, déployés dans la nef de la somptueuse cathédrale Saint-Sava de Belgrade, rappellent qu’ici, Église et nation ne font qu’un.


"Pas encore remise des quatre décennies de communisme"


« Cette Église, résume Jean-Arnault Dérens, rédacteur en chef du Courrier des Balkans, a été directement impliquée dans les vicissitudes tragiques de l’éclatement de la Yougoslavie. Souvent accusée, parfois injustement, d’avoir exacerbé le nationalisme, elle peine toujours à redéfinir le sens de sa mission et sa place dans la société. »

Au fond, l’Église serbe ne s’est pas encore totalement remise des quatre décennies de communisme, qui l’ont durablement affectée. « Nous avons connu des jours très durs, se souvient le P. Momir Lecic, au service de la paroisse Alexandre Nevski, à Belgrade. Nous étions surveillés en permanence, nos biens ont été complètement pillés, poursuit celui qui fut aussi chef de cabinet du patriarche Pavle.

Après 1945, 93 % de nos propriétés et de nos terres ont été saisies. La situation s’améliore très lentement, il n’y a toujours pas eu de loi de restitution à l’échelle nationale. » Pour autant, les années Tito sont bel et bien révolues. L’Église ne cesse de se renforcer, d’asseoir son influence et de peser de tout son poids dans les débats de société.

« On a pu l’observer l’été dernier, quand la Serbie s’est dotée d’une nouvelle législation en matière de lutte contre les discriminations sexuelles », relève un diplomate européen, qui dit avoir été frappé par « la force d’intervention de l’Église » contre ce projet de texte à contre-courant des valeurs traditionnelles de l’orthodoxie.

"Sans s’en rendre compte, l’Église s’est éloignée des fidèles"

Mais les prises de position des évêques dépassent largement les seules questions familiales ou morales. Ainsi, le 11 janvier dernier, le métropolite Amfilohije Radovic (alors gardien du trône patriarcal) s’est-il joint à un comité de 200 intellectuels s’opposant à l’adhésion de la Serbie à l’Otan et protestant contre l’indépendance du Kosovo. En octobre, déjà, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe avait appelé les Serbes du Kosovo à boycotter les élections…

Sans doute les Serbes voient-ils en l’Église la seule institution capable de garantir l’identité nationale dans une période de doute et de fragilité. Selon un récent recensement, 80 % des Serbes se déclarent orthodoxes. La plupart demeurent très attachés a la slava – coutume, typiquement serbe, de fêter le saint patron de chaque famille.

« Je n’ai jamais vu autant de jeunes à la messe, beaucoup se signent en passant devant les lieux de culte », témoigne une habitante de Belgrade. Ainsi Marina, 15 ans : « Je vais à l’église plusieurs fois par semaine, explique l’adolescente, venue allumer un cierge à la chapelle Sainte-Petka, qui surplombe le Danube. Cette confiance en l’Église, je la dois à l’enseignement religieux. »

Depuis neuf ans en effet, des cours d’orthodoxie sont proposés dans toutes les écoles de Serbie. Bien que facultatifs – les élèves peuvent choisir d’autres religions, ou l’éducation civique –, la majorité accepte de les suivre. « Après l’athéisme qui a régné pendant l’ère communiste, la culture religieuse était très faible dans notre peuple, motive le P. Aleksandar Djakovac, chargé de coordonner le dispositif à Belgrade. On a souffert d’un manque de formation, y compris dans les milieux cultivés. La situation s’améliore. Nous espérons voir davantage de jeunes s’impliquer dans la vie de l’Église. »

Cette vigueur pourrait pourtant s’émousser. « La société serbe est en train de changer, elle connaît un début de sécularisation, prévient Zivica Tucic, responsable d’une agence d’informations religieuses en Serbie. Sans s’en rendre compte, l’Église s’est éloignée des fidèles. » Selon lui, ils seraient de plus en plus nombreux à attendre de l’Église qu’elle soit « une force morale et éthique plus qu’une institution nationale ».

"Sans réconciliation, la Serbie ne devrait pas entrer dans l’UE"


D’ailleurs, plusieurs jeunes évêques ont récemment exigé que l’épiscopat se débarrasse de ses liens avec la politique pour se recentrer sur sa vocation spirituelle. Zivica Tucic se dit aussi très préoccupé par « l’euroscepticisme, voire l’anti-européanisme » d’une frange importante du clergé serbe, qui pourrait, à terme, aboutir à une rupture avec l’opinion publique, laquelle soutient massivement la candidature européenne du pays.

Trop d’évêques considèrent encore que l’Europe se construit « sans Dieu », que l’orthodoxie ne peut pas trouver sa place au sein de cette alliance catholico-réformée, même si, officiellement, l’Église serbe participe aux travaux de la Conférence des églises européennes (KEK) et de la commission mixte théologique catholique orthodoxe…

Dans ce contexte, le projet de rencontre œcuménique internationale, en 2013, aura valeur de test pour une Église tentée par le repli. La Serbie envisage en effet de réunir de hauts représentants catholiques, anglicans et orthodoxes pour fêter les 1 700 ans de l’édit de Milan (sur la liberté de culte), à Nis, au sud-est de Belgrade, lieu de naissance de l’empereur Constantin – et ancien siège du patriarche Irinej !

L’invitation a été adressée à Benoît XVI par le président Boris Tadic, au mois de novembre, à Rome. Côté orthodoxe, Irinej avait justement déjà apporté publiquement son soutien à cet événement, quelques jours avant son élection… Tout semble donc possible.

Pour Zivica Tucic, le successeur de saint Sava devra aussi avoir « le courage » de tendre la main aux peuples des Balkans : « Musulmans, catholiques et orthodoxes, nous avons tous été à la fois victimes et coupables, certains plus que d’autres. Mais les responsables religieux doivent désormais trouver la force de se réunir pour reconnaître leurs fautes et se pardonner mutuellement. Sans cette réconciliation, la Serbie ne devrait pas entrer dans l’Union européenne. »

La Croix
François-Xavier MAIGRE

Rédigé par l'équipe de rédaction le 25 Janvier 2010 à 10:15 | 6 commentaires | Permalien

L’Eglise russe prévient du danger qui consiste à voir des miracles et des signes dans les phénomènes de la nature. Mgr Mercure, évêque de Zaraïsk, responsable du Département de l’instruction religieuse et de la catéchisation du P.M., a raconté au cours d’une conférence de presse tenue à Moscou le cas d’un village dont les habitants auraient vu « l’image de la Vierge sur la coupe d’un tronc d’arbre ». La nouvelle se propagea rapidement, de très nombreux pèlerins venaient s’incliner devant ce tronc d’arbre. Les gens disaient « la Vierge est apparue sur un poirier ».

Nos gens éprouvent le besoin de voir la Vierge sur un tronc d’arbre scié, c’est un désir qui peut être compris. Mais n’ont-ils pas réfléchi au fait que, et ceci quotidiennement, la divine liturgie est dite dans nos églises, le Seigneur y est présent dans Sa chair et Son san

Nous rencontrons le Christ et la Vierge en assistant à la liturgie. Ces rencontres sont la nature et le sens mêmes de nos vies de chrétiens.
Mgr Mercure a poursuivi : «Des foules nombreuses procèdent le jour de la Théophanie à des immersions dans l’eau glacée des rivières. L’Eglise s’oppose à ces pratiques nocturnes. Le véritable baptême par l’eau ne prend tout son sens que si le croyant s’y prépare par la prière et la participations aux divins offices. Ni l’Eglise, ni le ministère des situations d’urgence ne sont pas à même de faire face à ce phénomène de masse ».
L’archiprêtre Vsevolod Tchapline a de son coté rappelé que l’eucharistie est pour les croyants le sacrement essentiel. Il a mis en garde les fidèle contre la crédulité et la foi dans de faux miracles ainsi que contre les charlatans cupides qui veulent obtenir de l’argent en affirmant qu’ils agissent au nom de l’Eglise. L’Eglise ne peut approuver les manipulations magiques avec l’eau. Nous voyons nombre de sorciers et de mages qui ont recours à des cierges, des icônes, des coupoles. Une grande vigilance est indispensable face à ces phénomènes ».

Interfax



Rédigé par l'équipe de rédaction le 25 Janvier 2010 à 08:00 | 0 commentaire | Permalien

Mgr Irénée de Nis élu patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe
L'Eglise orthodoxe serbe vient d'élire Mgr Irénée (Gavrilović), évêque de Nis, comme nouveau patriarche serbe. Les 45 évêques constituant l'assemblée électorale de l'Église orthodoxe serbe ont désigné ce matin trois évêques candidats : Mgr Amphiloque, métropolite du Montenégro, Mgr Irénée de Backa et Mgr Irénée de Nis. Ce dernier a été choisi par tirage au sort. Mgr Irénée a été pendant 35 ans l'évêque du diocèse de Nis. Baptisé Miroslav, il est né en 1930 à Vidovo, près de Cacak (Serbie), et après avoir terminé ses études secondaires au lycée de Cacak, il s'est inscrit au séminaire de Prizren et a accompli ses études supérieures à la faculté de théologie de Belgrade. Avant de devenir professeur au séminaire de Prizren en 1959, il est tonsuré moine et ordonné prêtre, prenant le nom monastique d'Irénée. Après quelques années passées à Athènes pour ses études doctorales, il est nommé en 1969 à la tête de l'école monastique du monastère d'Ostrog, pour ensuite être désigné recteur du séminaire de Prizren.

En 1974, il est élu évêque vicaire de Sa Sainteté le patriarche Germain, portant la titulature d'évêque de Morava. En 1975, il est élu évêque de Nis, grande ville du Sud de la Serbie, lieu de naissance de saint Constantin le Grand. L'intronisation du nouveau patriarche aura lieu dimanche.Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image.
Source Orthodoxie.com

BELGRADE, 22 jan 2010 (AFP) - Serbie: l'Eglise orthodoxe choisit son nouveau Patriarche
La Croix
Le Saint-Synode, l'assemblée dirigeante de l'Eglise orthodoxe serbe, s'est réuni vendredi à Belgrade pour désigner son nouveau patriarche, qui succèdera au patriarche Pavle, décédé en novembre.
Le Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe serbe, qui regroupe 45 évêques de Serbie mais aussi d'autres pays des Balkans comme le Monténégro ou la Macédoine, a entamé sa réunion après avoir suivi un service religieux dans la cathédrale du patriarche, dans le centre de Belgrade, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les évêques doivent choisir leur nouveau chef spirituel au sort parmi les trois évêques qui auront réuni le plus de suffrages lors des scrutins précédents.Le nouveau chef spirituel de l'Eglise orthodoxe serbe doit être intronisé dimanche. Trente-sept évêques réunissent les conditions pour devenir le nouveau patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe, assurant notamment les fonctions d'évêque depuis au moins cinq ans. Le patriarche Pavle est décédé le 15 novembre à l'âge de 95 ans, mais sa santé déclinante l'avait contraint à se retirer depuis deux ans.
Ses funérailles avaient rassemblé plusieurs centaines de milliers de Serbes à Belgrade.

Très étroitement contrôlée sous le pouvoir communiste, l'Eglise orthodoxe serbe a considérablement gagné en influence ces vingt dernières années, correspondant aux années où Pavle était patriarche.

Pavle avait accompagné l'Eglise orthodoxe serbe tout au long de la sanglante décennie des années 90, qui ont vu l'éclatement de l'ex-Yougoslavie, la chute du communisme et la montée en puissance du nationalisme.
La très grande majorité de la population serbe, 7,5 millions d'habitants, est de confession orthodoxe.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 22 Janvier 2010 à 19:46 | 2 commentaires | Permalien

Nous apprenons de source fiable que le conseil juridique de l’ACOR a introduit le 22 janvier un appel de la décision rendue le 20 par le TGI de Nice .
l’ACOR s'est également réservé d'initier en référé devant le Premier Président de la Cour d’Aix en Provence une démarche en vue afin de tenter d’arrêter l’exécution provisoire. Ce référé sera éventuellement examiné dans les deux semaines qui suivraient son dépôt. Cependant, le jugement reste exécutoire
Il appartient donc à la Fédération de Russie, légitime propriétaire du terrain Tzarevitch et de la Cathédrale de fixer les modalités et les délais de la mise en œuvre du jugement.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 22 Janvier 2010 à 19:19 | 6 commentaires | Permalien

Saint Philarète de Moscou (+ 1867)
Philarète (né Basile Drozdov en 1782) fut métropolite de Moscou de 1821 à 1867, il est mort le 19 novembre 1867.

Il fut une des figures les plus marquantes de l'Église russe au XIXe siècle.
"Saint Philarète de Moscou, qui avait introduit l’usage du russe dans les séminaires, lisait d’abord Saint Grégoire de Nazianze en latin" Source: diocèse de Bordeaux

"Comme le notait le saint évêque Philarète de Moscou au XIXe s., la vraie et sainte Tradition ne consiste pas uniquement en une transmission visible et verbale des enseignements, des règles, des institutions et des rites : elle est en même temps une communication invisible et actuelle de grâce et de sanctification"
A lire aussi: Calendrier Orthodoxe - Fêtes et Saints de la Sainte Eglise Orthodoxe

Rédigé par l'équipe de rédaction le 22 Janvier 2010 à 13:05 | 0 commentaire | Permalien

Jean-Marie Guénois - Envoyé spécial à Nice

La justice française doit dire aujourd'hui si l'édifice appartient à la Fédération de Russie ou à une association cultuelle fondée par des familles fuyant le bolchevisme au début du XXe siècle. Un bras de fer judiciaire mais aussi politique, diplomatique et religieux.

Il ne lui manque que la neige. Regardez la cathédrale orthodoxe de Nice, puis fermez les yeux, et vous êtes en Russie… Rien d'étonnant, c'est l'un des joyaux de l'architecture religieuse russe, bâtie en 1903. Même la semaine dernière, quand la France était blanche de neige, Nice, unique enclave, échappait aux flocons et les bulbes torsadés et colorés de l'église, insolents, semblaient se jouer du temps.

Pourtant, vue de Moscou, cette carte météo et sa petite poche niçoise ressemblaient ce jour-là plutôt à la carte de France des albums d'Astérix ! Avec un empire, la Fédération de Russie, en conflit avec une poignée de résistants. Ce ne sont pas les redoutables Gaulois, mais des Français, de religion orthodoxe, pour une part, issus à deux ou trois générations, de l'immigration «blanche». Ils quittèrent leur patrie avec la révolution d'Octobre 1917. Leurs familles finirent par s'installer durablement dans cette cité fétiche, et favorite, de l'élite russe. L'objet du conflit ? Rien de moins que la propriété de la cathédrale ! L'association cultuelle qui utilise la cathédrale depuis 1923 récuse la volonté de la Fédération de Russie de reprendre la propriété du bâtiment. Le bail emphytéotique de 99 ans, signé le 9 janvier 1909, est pourtant arrivé à terme le 31 décembre 2007. Mais il y a désaccord frontal et sur sa validité, et son autorité juridique.

La magie du climat niçois n'y peut rien. Entre les deux parties, la glace s'est installée. Seul le tribunal de grande instance de Nice pourra les départager. Mais quel que soit le résultat annoncé ce matin, les deux parties ont déjà décidé qu'elles feraient appel. Il faudra donc attendre pour que l'affaire soit définitivement tranchée. Banale histoire de bulbes et de clochetons ? Pas vraiment. L'énergie investie dans cette apparente querelle de sacristie niçoise tient à plusieurs enjeux majeurs, directement affectés par son dénouement.

«David contre le Goliath russe»


Il y a, tout d'abord, le rayonnement international de la Russie nouvelle. Après un siècle d'histoire, tsariste, soviétique, puis démocratique, ce pays attache le plus grand soin aux symboles de sa culture nationale et religieuse. Et la cathédrale de Nice en est un, éminent. Il y a aussi la dynamique de la diaspora russe. Ancienne ou récente, elle est souvent divisée sur l'attitude à adopter face au Kremlin et tout aussi partagée sur le patriarcat orthodoxe de Moscou. Autre contexte, une sourde concurrence entre les deux grands patriarcats de l'Église orthodoxe, Constantinople et Moscou, pour le leadership international de l'orthodoxie mondiale. Grandeur des enjeux, mais étroitesse des réalités terrestres. Sur le terrain, le conflit est très dur. Il a vraiment explosé le 7 février 2006. Ce jour-là, un huissier s'est présenté à la porte de la cathédrale pour réaliser un inventaire. Mandaté par la Fédération de Russie, il anticipait l'échéance du bail emphytéotique. Mais le recteur de la cathédrale, Jean Gueit, refusa l'accès au sanctuaire et fit boucler les portes pour empêcher l'homme de loi d'y pénétrer.

L'affaire prit aussitôt de l'importance puisque l'Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (Acor), se considérant propriétaire, refusa toute négociation. «Imaginez, explique Jean Gueit au Figaro, vous êtes propriétaire d'un appartement, un matin, un huissier sonne chez vous pour vous dire non seulement que vous n'êtes pas propriétaire, mais qu'il va faire l'inventaire du lieu.» Présentée à la manière «David contre le Goliath russe», la cause gagna, dans un premier temps, un soutien régional. Celui de Christian Estrosi notamment, maire de Nice, qui défendit sa cathédrale, même s'il a pris de nettes distances depuis. Mais le blocage s'est à ce point durci que la Russie finit par saisir la justice. Le recteur, l'archiprêtre Jean Gueit, par ailleurs professeur de droit, n'a pas la réputation d'être un homme facile.

Deux faits récents l'illustrent : l'ancienne secrétaire de la cathédrale, descendante de Russes blancs, qui exprime publiquement sa divergence s'est retrouvée «excommuniée» en bonne et due forme pour calomnie par un décret, signé le 15 avril 2008, par l'archevêque Gabriel, autorité de tutelle. Le gardien de la cathédrale, lui, vient de gagner un procès aux prud'hommes à la suite d'une mise à pied illégale. Il était sanctionné par le recteur pour n'avoir pas signalé aussitôt la visite à la cathédrale, en mai 2008, de l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Avdeev. Le gardien ne connaissait pas l'illustre visiteur, venu incognito en visite privée avec sa famille avant de rentrer en Russie.

Alexandre Avdeev est aujourd'hui ministre de la Culture de la Fédération de Russie. Il explique au Figaro les motivations de son pays : «J'ai proposé une entente à l'amiable, et elle n'a pas abouti. En aucun cas nous ne voulons transformer une discussion juridique en discussion religieuse. Et, sur ce plan, il n'est pas question de remplacer les religieux qui sont sur place par des religieux venus de Moscou ! L'État Russe demande simplement le retour de cette propriété selon l'échéance du bail emphytéotique. Une fois cela confirmé, nous maintiendrons ce qui est à Nice. La seule chose que nous supprimerons est le prix d'entrée actuel. La gratuité de l'entrée est dans la tradition des Églises orthodoxes.»

Effectivement, il faut payer aujourd'hui trois euros pour visiter la cathédrale. Multipliée par des milliers de visiteurs, cette somme alimente un budget confortable pour une paroisse. Il a été de 580 784 euros en 2008, selon les comptes approuvés en assemblée générale. Cela en fait l'une des paroisses orthodoxes les mieux dotées en France. Elle a la charge de neuf salariés dont les prêtres, et une dizaine d'appartements de fonctions. Autant d'éléments matériels qui entrent dans l'équation du conflit. Cette aisance, qui donne son indépendance à l'association - les visites rapportent un peu moins de la moitié du budget -, cesserait le jour où la Russie serait confirmée dans la propriété du lieu.

En attendant, le débat tranché ce matin par la justice française est avant tout juridique. Pour l'aborder, les deux avocats parisiens, Me Alain Confino pour la Fédération de Russie et Me Antoine Chatain pour l'association cultuelle, ont dû manier les subtilités du droit et visiter les dédales d'une histoire très complexe. Celle de l'orthodoxie russe hors frontière : animée par ceux qui avaient fui la révolution communiste, celle-ci s'est défiée du patriarcat orthodoxe russe, considéré sous contrôle. En 1931, elle a fini par s'abriter, provisoirement, sous la protection du patriarcat de Constantinople. Quant à l'histoire politique, elle a aussi son importance. Le régime tsariste a fait construire la cathédrale, boudée ensuite par l'Union soviétique, puis devenue un enjeu symbolique pour la Fédération de Russie.

Se réconcilier avec les racines russes

Me Chatain, lui, part du principe que l'association est pleinement propriétaire puisqu'elle occupe les lieux légalement depuis 1923, date de la création effective de l'association cultuelle. Elle n'a pas formellement signé le bail emphytéotique litigieux. N'a rien signé non plus avec l'Union soviétique. Il estime que c'est à la Fédération de Russie de faire la preuve de la «continuité de propriété» par l'État russe. Me Confino répond, pièces en main, qu'il s'agit d'une propriété de l'État russe et non d'une propriété personnelle du tsar. Tous les actes signés, dont le bail emphytéotique de 99 ans, fondent «sans conteste», pour lui, la propriété à l'État russe.

Au-delà de la querelle judiciaire, ce conflit s'inscrit dans l'histoire de la lente et difficile réconciliation de la Russie avec son passé ! Le 17 mai 2007, le synode de l'Église orthodoxe russe hors frontières - la plus anticommuniste qui soit -, dont le siège est à New York, a signé un «acte de communion canonique» avec l'Église russe du patriarcat de Moscou ! Ainsi les familles orthodoxes, qui avaient fui la Russie en 1917 et qui avaient coupé les ponts avec le patriarcat de Moscou l'accusant d'être aux mains des Soviétiques, sont symboliquement revenues au bercail après un petit siècle d'indépendance forcée. Épisode qui a entraîné des turbulences dont l'affaire de Nice et sa communauté orthodoxe ne sont pas indemnes. Partout en France ou en Europe, ceux qui se méfiaient de Moscou jugent que le temps est venu de se réconcilier avec les racines russes perdues. Ils regardent donc favorablement vers Moscou. D'autres, au contraire, restent foncièrement méfiants. Ils considèrent que l'Église orthodoxe russe est encore trop proche du pouvoir, ou vice versa.

Une autre catégorie - c'est le cas de l'actuel recteur de Nice - travaille à une troisième voie. Souvent accusé de «russophobie», ce courant minoritaire, mais qui détient un pouvoir réel dans les instances orthodoxes, est uni par la «fraternité orthodoxe». Ce réseau peu connu a pourtant l'ambition de créer une orthodoxie sui generis, occidentale et européenne. Et cherche donc à gagner son autonomie, tant vis-à-vis du patriarcat de Constantinople que de celui de Moscou.

Source Le Figaro

Rédigé par l'équipe rédaction le 22 Janvier 2010 à 11:06 | 1 commentaire | Permalien

Le président russe Dmitri Medvedev a félicité Irinej, le nouveau patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe intronisé samedi, exprimant l'espoir qu'il allait contribuer à renforcer les "liens de fraternité" entre les Russes et les Serbes. "J'espère que suivant l'exemple du (défunt) patriarche Pavle et de plusieurs autres de vos prédécesseurs, vous apporterez une contribution importante pour renforcer les liens de fraternité séculaires entre les peuples russe et serbe", a déclaré le président russe dans un message diffusé par le service de presse du Kremlin.

M. Medvedev souligne dans ce texte que le nouveau patriarche jouit d'"une grande autorité" auprès les fidèles et a une "grande expérience". L'évêque Irinej de Nis (sud de la Serbie), 80 ans, considéré comme un modéré, a été intronisé samedi nouveau patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe lors d'une cérémonie en la cathédrale de Belgrade. Les Russes comme les Serbes sont en grande majorité de confession orthodoxe.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 22 Janvier 2010 à 11:00 | 0 commentaire | Permalien

Voici un lien vers l'interview accordée par M. Michel Sollogoub à un quotidien très lu en Russie quant à propos de la décision du TGI de Nice. Lien: "Ejednevny Lournal"
Nous serons très reconnaissants au bénévole qui accepterait d'en effectuer la traduction.


Rédigé par l'équipe decrédaction le 22 Janvier 2010 à 10:42 | 8 commentaires | Permalien

Le président russe Dmitri Medvedev et le réalisateur serbe Emir Kusturica ont été décorés jeudi par l'Eglise orthodoxe russe pour "le renforcement de l'unité des peuples orthodoxes", ont rapporté les agences russes.
Le patriarche Kirill a remis un prix au chef de l'Etat russe pour avoir contribué à "un développement fructueux des relations entre l'Eglise et l'Etat", lors d'une cérémonie à la cathédrale Christ-Sauveur à Moscou. "Au cours des deux dernières décennies, l'Etat et l'Eglise orthodoxe ont collaboré de manière fructueuse en ce qui concerne l'éducation des jeunes, le maintien des traditions nationales", a déclaré M. Medvedev.
Il a dit qu'il reverserait l'argent accompagnant ce prix à une organisation caritative qui se charge de la reconstruction d'un monastère ainsi qu'à une série d'orphelinats.

Le montant du prix varie entre 20.000 et 50.000 dollars.
Emir Kusturica a pour sa part été décoré pour "le développement du cinéma serbe, de la culture et des traditions spirituelles". L'Eglise russe a également remis un prix au catholicos (patriarche suprême) Karékine II, chef de l'Eglise apostolique arménienne (orthodoxe) pour la "promotion des valeurs chrétiennes".
Agence France Presse


Rédigé par l'équipe de rédaction le 21 Janvier 2010 à 18:58 | 0 commentaire | Permalien

A l'occasion de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, Radio Notre Dame a interrogé plusieurs orthodoxes. Les émissions sont en ligne après la diffusion. C'est le cas du père Michel Evdokimov mardi dernier (voir et écouter ici); du père Alexandre (Siniakov), recteur du séminaire russe près de Paris (voir et écouter ici) hier; aujourd'hui, d'Emilie van Taack, iconographe, marguillier de la paroisse cathédrale des Trois-Saints-Docteurs à Paris à 10h45; du père Serge Sollogoub et de Bogdan Florin Vlaicu, animateur de l'émission "L'Église orthodoxe aujourd'hui", en dialogue avec le père dominicain Hyacinthe Destivelle, aujourd'hui de 11h05 à midi. Dans la soirée, de l'archimandrite Syméon du monastère Saint-Silouane de 22 heures à minuit; vendredi du "grand débat ", à partir de 7h23, et dans la soirée.

Lien Orthodoxie.com

Rédigé par l'équipe rédaction le 21 Janvier 2010 à 09:29 | 0 commentaire | Permalien

Fresques de la crypte de la cathédrale du Christ Sauveur - Moscou
Anne Khoudokormoff.
août 2009, Moscou.
En août dernier à Moscou, il m’a été donné de pouvoir circuler librement parmi les iconographes en train de peindre les voûtes de la crypte de la Transfiguration, sous la cathédrale Saint Sauveur à Moscou.
PHOTOS - ICI

Un peu d’histoire
Rappelons qu’il y a bientôt 10 ans que la cathédrale du Saint Sauveur ( consacrée en 1883 en l’honneur des défenseurs de la Patrie tombés lors de la guerre de 1812 contre Napoléon, et dynamitée en décembre 1931 par ordre de Staline) a été rebâtie à l’identique et consacrée solennellement en août 2000 - après avoir été décorée suivant les modèles originaux par des iconographes choisis pour l’excellence de leur art après un concours sévère. La crypte, dédiée à la Transfiguration, se voit à son tour ornée de fresques. La différence cette fois-ci réside dans le fait que lors de la reconstruction de la cathédrale on s’est trouvé devant un énorme cratère, on a imaginé alors de l’utiliser pour construire une crypte qui n’existait pas à l’origine, c’est ainsi que cet espace nouveau, murs, voûtes et galeries entourant la crypte ont offert un emplacement idéal pour peindre de nouvelles fresques inédites. C’est ce travail de peinture de fresques, presque achevé, qui a été photographié avec la bénédiction du doyen de la cathédrale.


Je voudrais tout d’abord dire que je suis tout à fait consciente que c’était un privilège énorme que de pouvoir ainsi assister à la création de tout cet ensemble unique et tout à fait original, par l’innovation iconographique des thèmes et bien entendu par leur qualité, mais aussi par la tradition de sujets mieux connus (comme par exemple la Dormition de la Mère de Dieu).
J’ai voulu exprimer mon admiration, non seulement du travail minutieux et varié, mais aussi de l’atmosphère très dense et très priante des iconographes. Lors de la première session photographique, tôt dans la matinée, il n’y avait qu’une iconographe qui venait d’achever son travail : Elle a expliqué qu’elle préférait travailler la nuit, pour plus de concentration.
Une équipe de six iconographes travaillent par spécialité : deux exécutent les visages, deux autres les plis des vêtements, et deux autres encore assurent les bordures. J’ai également été frappée par la qualité du silence qui régnait. Il était difficile de photographier une œuvre religieuse en train de naître tout en naviguant parmi les pots de peinture, les échafaudages, tout ceci en se faisant le plus invisible possible pour ne pas nuire au silence, et à la ferveur des iconographes.

C’est donc une série de photos prises sur le vif, de gros plan de certains visages ou objets suivants des thèmes choisis que l’on trouvera ci-annexé. Je peux dire que ce fut une magnifique expérience. Les iconographes ont été photographiés pendant leur travail sur les voûtes de l’église, les paraboles, elles, étaient terminées et se trouvent dans les galeries entourant la crypte.

Galerie photo des fresques de la crypte du Saint Sauveur – Moscou

LIENS DIAKONIA

Rédigé par l'équipe de rédaction le 20 Janvier 2010 à 18:55 | 1 commentaire | Permalien

Le Tribunal de Grande Instance de Nice a stipulé dans une décision dont il a été donné lecture le 20 janvier que la Fédération de Russie est en droit le propriétaire de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas à Nice. L’ACOR (Association cultuelle orthodoxe russe), relevant canoniquement de l’exarchat du patriarcat de Constantinople, a été déboutée. Le jugement est exécutoire. « Bogoslov.ru » a appris cette nouvelle de Nikita Krivochéine, l’un des rédacteurs du blog francophone « Parlons d’orthodoxie ».

La cathédrale Saint-Nicolas est la plus grande église russe à l’étranger. Elle a été construite en 1912 par l’empereur Nicolas II sur un terrain où se trouvait la villa Bermont. C’est là qu’en 1865 est décédé le Grand-Duc Nicolas Alexandrovitch, oncle de Nicolas II.

La Fédération de Russie a intenté en 2006 un procès contre l’ACOR en vue de rétablir ses droits de propriété car elle s’estime être l’unique et légitime propriétaire de la cathédrale. La Fédération se fonde en cela sur des documents qui se trouvent dans les archives de la ville de Nice et les archives nationales russes.

Un représentant de l’ambassade de Russie ayant assisté à la séance du Tribunal a précisé : « Le terrain avait été acquis par l’Empereur pour devenir la propriété de la Chancellerie de Son Altesse Impériale. Le Gouvernement Provisoire (venue au pouvoir en février 1917) a par la suite déclaré que les biens de la Chancellerie devenaient propriété de l’Etat russe. La Fédération de Russie étant le successeur en droit de l’URSS et donc de l’Empire Russe, elle est le propriétaire légitime de la cathédrale ».

L’ACOR de Nice revendiquait également le droit de propriété. L’association gère la cathédrale depuis plus de 80 ans. Le bail emphytéotique en vigueur a expiré le 31 décembre 2007 ce qui a incité la Fédération à aller en justice.

L’ACOR affirmait que le terrain avait été acquis sur les deniers personnels de l’empereur et non par l’Empire Russe et que la Fédération n’en est donc pas le propriétaire.

« Nous sommes les propriétaires du terrain et de la cathédrale depuis 80 ans et nous rejetons les exigences de l’Etat russe », a déclaré l’archiprêtre Jean Gueit, président de l’Association.

L’ambassade de la Fédération a précisé que personne n’a l’intention de confisquer à la paroisse la jouissance de la cathédrale. Les choses se feront progressivement.

La Russie ayant été rétablie dans ses droits, il lui faudra trouver une solution à la question de la composition du clergé de la cathédrale. Cette tâche reviendra certainement à l’Eglise orthodoxe russe.

Bogoslov. ru


Rédigé par l'équipe rédaction le 20 Janvier 2010 à 11:58 | 37 commentaires | Permalien

Nous venons d'apprendre que le TGI de Nice a donné aujourd'hui, le 20 janvier à 9h30, lecture de la décision qu'il a adoptée dans le procès opposant la Fédération de Russie à l'ACOR.
La Fédération de Russie obtient satisfaction pour l'ensemble de ses demandes, l'ACOR étant déboutée et condamnée aux frais de justice.
Indépendamment de l'examen d'éventuels appels et recours le jugement serait exécutoire.
Ce communiqué se fonde sur des informations reçues par téléphone, nous publierons des précisions aussi rapidement que possible.

L'équipe de rédaction

Rédigé par l'équipe rédaction le 20 Janvier 2010 à 10:35 | 2 commentaires | Permalien

FEDELE MENDICINO

Genève -Le propriétaire du lieu de prière tire la sonnette d’alarme: au moins trois millions de francs de travaux sont nécessaires. - Toitures, peintures intérieures, tuyauterie sont à refaire. L’Etat et la Ville se disent prêts à participer aux frais.

Elles ont beau toujours briller au soleil, les coupoles d’or de l’église russe ont perdu de leur éclat. La toiture fait grise mine et les murs de pierre s’effritent et se fendillent avec le temps et les intempéries. Quant aux décorations intérieures, dorures et icônes, elles sont également menacées par l’humidité ambiante.
«En comptant la peinture, la tuyauterie, le chauffage et les installations électriques, on arrive à des besoins de rénovation dépassant les trois millions de francs», estime Me Serguei Lakoutine, avocat de l’association Les amis de l’église orthodoxe russe. Il faut dire que les derniers grands travaux de rafraîchissement du lieu remontent à 1966.

340 000 francs pour les coupoles en or


Propriétaire du bâtiment classé, la Société de l’église russe tire la sonnette d’alarme et appelle à la générosité de tous depuis le début de l’année: fidèles, autorités consulaires et locales. «Tout doit être terminé pour 2016, date des 150 ans de ce monument historique», explique François Moser, membre de la Société de l’église russe. La récolte a d’ores et déjà été lancée dans la communauté russe de Genève via notamment le site Internet Nashia Gazeta.ch.

«Nous comptons notamment sur les quelque 5000 Russes installés dans le canton», souligne François Moser. Un budget provisoire a déjà été établi: on apprend ainsi que pour la rénovation des coupoles recouvertes de feuilles d’or, il faudrait débourser environ 340 000 francs.

20% couverts par le canton

Contactés hier, le canton et la Ville de Genève sont prêts à mettre la main au porte-monnaie avant même d’avoir pris connaissance des devis. Et pour cause, le bâtiment, appelé la cathédrale de l’exaltation de la sainte croix, est classé depuis 1979 en raison de sa valeur historique. La loi prévoit jusqu’à 20% de couverture des travaux par le canton, confirme Sabine Nemec Piguet, directrice générale de l’Office du patrimoine et des sites: «En principe, ce taux est le même pour la Confédération, précise la conservatrice cantonale des bâtiments. Mais attention, nous prenons en charge la restauration et non pas l’achat d’un nouvel équipement.» Par exemple, si l’orgue n’a pas d’intérêt historique et qu’il est remplacé, l’Etat ne participera pas à son financement. Ainsi le futur lift pour faciliter l’accès aux personnes âgées et aux handicapés ne devrait pas être payé par les autorités.

Responsable du Département des constructions de la Ville de Genève, le conseiller administratif Rémy Pagani se montre aussi favorable à participer aux frais de rénovation: «Je n’ai pas encore pris connaissance du projet, mais nous contribuerons avec bienveillance au financement, probablement à la même hauteur que le canton. Nous l’avons fait pour le Palais de l’Athénée, nous le ferons pour tout autre bâtiment classé.»

Source Tribune de Genève

Rédigé par l'équipe de rédaction le 19 Janvier 2010 à 19:33 | 0 commentaire | Permalien

Nobel: "MEMORIAL" proposée
Nous avons souvent évoqué l'action remarquable de MEMORIAL pour la débolchevisation et la défense des droits de l'homme en Russie. Cette action serait enfin remarquée par les "droits-de l'homistes" internationaux au plus niveau: une députée norvégienne a annoncé son intention de proposer l'ONG Memorial et une de ses responsables, Svetlana Gannouchkina, pour le prix Nobel de la paix 2010.

Mais plutôt que de s'intéresser à l'action de MEMORIAL, qui justifie amplement la reconnaissance internationale que constitue le Nobel, nos faiseurs d'opinion mettent l'accent sur des questions de personnes qui n'intéressent que le microcosme politique: " Cette candidature risque de poser un dilemme au président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland, qui occupe aussi les fonctions de secrétaire général du Conseil de l'Europe, où la Russie est un acteur important, souligne le journal Verdens Gang (VG) qui a publié l'information."

Et la déclaration de la députée Erna Solberg, qui préside le parti conservateur norvégien, l'une des deux principales formations d'opposition au parti travailliste au pouvoir, dont M. Jagland est issu, fait malheureusement surtout penser à un règlement de compte politicien: "Je ne propose pas Memorial pour défier M. Jagland. Mais s'il doit évaluer une telle candidature à la lumière de sa position au Conseil de l'Europe, M. Jagland est confronté à un dilemme", a ajouté Mme Solberg.

Espérons que comité Nobel saura surmonter ces basses querelles et se grandir un peu, car ses dernières nominations ont été très controversées…

Source: Le Figaro AFP
19/01/2010

Rédigé par Vladimir Golovanow le 19 Janvier 2010 à 14:15 | 0 commentaire | Permalien

Vernissage de l’exposition : « Martyre et sainteté au xxe siècle » à l’Union des plasticiens de Saint-Pétersbourg

Le 13 janvier 2010, à l’Union des plasticiens de Saint-Pétersbourg, a eu lieu le vernissage de l’exposition : « Martyre et sainteté au xxe siècle ». Cette manifestation a été précédée d’une table ronde sur le même thème au cours de laquelle ont été évoquées les questions du martyre chrétien en Russie durant le siècle dernier.
À ce vernissage assistaient l’archiprêtre Vladimir Sorokine, président de la commission diocésaine pour la canonisation des saints, le diacre Vladimir Vassilik, maître de conférences à l’Académie locale de Théologie, le professeur Mikhaïl Ouvarov de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, responsable de l’aspect scientifique du projet, Alexandre Klestov, vice-président du fond italo-russe « Dialogue de cultures », des critiques et des artistes plasticiens.
L’ascèse de ceux qui ont lutté et souffert pour la foi sous le régime soviétique a été comparée à celles des martyrs des premiers siècles de la chrétienté.

L’exposition présente cent cinquante œuvres d’artistes, confirmés ou débutants, dans les domaines de la peinture, de l’iconographie, de la gravure, de la sculpture et de la tapisserie.

Selon les organisateurs, l’exposition, à l’origine, ne devait occuper que la petite salle du centre d’expositions, mais les artistes désireux d’apporter leur contribution à la glorification des nouveaux martyrs de Russie ont été si nombreux qu’il a fallu ouvrir deux salles contigües.
L’une des œuvres les plus importantes de cette exposition est le groupe À la mémoire des prêtres martyrs réalisé sur une idée de l’archiprêtre Vladimir Sorokine par le sculpteur Galina Dodonova (qui est aussi l’auteur du monument à Anna Akhmatova face à la Maison d’arrêt). Selon l’archiprêtre, le meilleur endroit pour ériger cet ensemble sculptural qui symbolise « les vertus crucifiées durant les années déicides » serait l’endroit où ont été fusillées et ensevelies les innocentes victimes : le terrain vague de Lévachovo.
« Quiconque connaît quelque peu l’histoire russe ne peut rester insensible au fait qu’au xxe siècle, dans notre pays, on fusillait pour la Foi, l’Espérance et l’Amour. Le reconnaître, c’est déjà faire un pas vers la connaissance de soi et de son peuple » a déclaré le Père Vladimir.
L’idée d’organiser cette table ronde et cette exposition est née au cours des Lectures patristiques qui se sont déroulées à Saint-Pétersbourg avec la bénédiction du métropolite Vladimir durant l’été 2007.
Les initiateurs prévoient d’organiser annuellement une exposition, plus importante encore, sur ce thème. Quant aux travaux qui y ont figuré cette année, ils seront reproduits dans un album à paraître prochainement.

© Traduction de Marc F.

L’Eau vive, 15 janvier 2010
et Bogoslov.ru

Rédigé par l'équipe de rédaction le 19 Janvier 2010 à 14:04 | 0 commentaire | Permalien

Nombre de nos lecteurs savent probablement qu’un site orthodoxe francophone pilote ces derniers jours "une discussion" à propos du séminaire orthodoxe d’Epinay s/Sénart.
Il ne s’y agit nullement de questions relevant de la doctrine de notre foi.
Mais de ragots et de règlements de compte du plus mauvais aloi.
C’est délibérément que « Parlons d’orthodoxie » se tient, pour l’instant du moins, à l’écart de ce vil débat.
Pour de simples raisons de salubrité.

L’équipe de rédaction

Rédigé par l'équipe de rédaction le 18 Janvier 2010 à 15:01 | 18 commentaires | Permalien

Deux articles consacrés au séminaire orthodoxe russe à Épinay-sous-Sénart viennent de paraître sur le site de Voice of America et dans National Catholic Reporter.

Dans le premier, qui peut être lu à cette page, la vie et les objectifs du séminaire sont présentés brièvement, ainsi que des témoignages des étudiants et des enseignants.

Le deuxième article, analyse la signification de cette fondation dans les relations entre le patriarcat de Moscou et l'Église catholique romaine
Lien ICI

Rédigé par l'équipe rédaction le 18 Janvier 2010 à 14:26 | 0 commentaire | Permalien

L'émission de télévision sur France 2 "Orthodoxie", du dimanche 17 janvier, de 9h30 à 10 heures, proposera la première partie d'un reportage sur l'inauguration (1) du Séminaire russe du patriarcat de Moscou (à Epinay-sous-Sénart). La deuxième partie de cette émission sera diffusée le 14 février prochain.

Lien orthodoxie.com




Rédigé par l'équipe rédaction le 16 Janvier 2010 à 20:03 | 0 commentaire | Permalien

Le modèle laïque français n'est pas universel

Extrait d'un article de Caroline Bruneau dans Le Figaro
Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image. Dès octobre, les communes, la police fédérale, les organismes caritatifs et la compagnie nationale des chemins de fer mettent en place les procédures à suivre en cas de grand froid. En particulier l'ouverture des gares, afin de garantir à tous un abri minimal lorsqu'il gèle dehors, notamment pour tous ceux qui refusent l'hébergement d'urgence : «Ceux qui ont passé plusieurs hivers dehors ne veulent plus venir», explique Michael Grosse, qui dirige à Berlin la Stadtmission, un centre d'hébergement d'urgence près de la gare centrale.

Jusqu'à 120 personnes peuvent passer la nuit ici : «Tous ceux qui se présentent sont acceptés.» Une politique qui évite les drames : entre dix et quinze sans-abri meurent en Allemagne chaque année. En France, ce sont 353 personnes qui ont succombé dehors aux rigueurs de l'hiver depuis le 1er janvier 2009, selon le bilan du collectif Morts de la rue publié le 29 décembre.
Pour ceux qui refusent l'hébergement, des cafés de nuit existent dans toutes les villes, plus d'une trentaine rien que dans la capitale. Ils acceptent souvent les chiens, seuls compagnons des SDF. Certains sont exclusivement réservés aux femmes, qui représentent désormais un quart des sans-domicile-fixe. Les bus maraudent dans les grandes villes pour apporter boissons chaudes et sacs de couchage à ceux qui veulent rester dehors. Le but avoué, c'est que personne ne meure de froid en Allemagne.

Financées par l'impôt, les Églises d'outre-Rhin épaulent l'État dans l'aide aux sans-abri.

Des installations qui coûtent cher, mais qui sont professionnalisées outre-Rhin. Maria, par exemple, est salariée de Caritas, et sa stagiaire accomplit son année de service civil. Cette organisation est possible grâce à une disposition de la loi allemande qui oblige tous les contribuables déclarant appartenir à une religion à payer un impôt à leur Église. Représentant environ 8% de l'impôt sur le revenu, cette somme - 4,198 milliards d'euros pour les catholiques et 3,689 milliards pour les protestants en 2007 - est redistribuée aux Églises dans le cadre du concordat. En contrepartie, elles doivent prendre à leur charge des missions d'intérêt général. Caritas et Diakonie font travailler respectivement 600.000 et 400.000 personnes à temps plein ou partiel.

Ces moyens permettent un meilleur suivi des sans-abri, dont on estime le nombre à environ 400.000 en Allemagne, à peu près comme en France. Notamment pour démarcher l'aide sociale, car ici, c'est l'État qui paye directement le loyer des personnes dans le besoin. Et ce, même pour les appartements du secteur privé, contrairement à la situation en France.

La politique volontariste de l'État porte ses fruits : en Rhénanie du Nord-Westphalie, seule région où existent des statistiques précises, le nombre de SDF est passé de 65.000 en 1980 à 26.000 en 2000.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 16 Janvier 2010 à 18:12 | 1 commentaire | Permalien

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