XXIVe Colloque œcuménique international de spiritualité orthodoxe
MARTYRE ET COMMUNION Monastère de Bose, en collaboration avec les Églises orthodoxes
7-10 septembre 2016

Le colloque entend éclairer le lien intime rendu au Christ par les martyrs et la communion entre les Églises, dans ses fondements scripturaires et patristiques, et en particulier dans les traditions des différentes Églises orthodoxes. Le thème revêt une actualité dramatique en ce temps de guerre et de persécution qui touche de nombreuses communautés chrétiennes dans le monde. L'expérience des martyrs au XXe siècles et un héritage évangélique précieux pour toutes les Églises et pour l'humanité entière

Monastère de Bose: MARTYRE ET COMMUNION  7-10 septembre 2016
Programme

7 septembre 2016
9,00
Introduction au colloque
ENZO BIANCHI, Priore di Bose
Le sang des martyrs, semence de communion
✠ YOUHANNA X, Patriarca di Antiochia e di tutto l’Oriente
Le témoignage et le service de communion du Patriarcat œcuménique
✠ JOB DI TELMESSOS, Ginevra

15,30
L’Esprit, source et soutien de l’unique témoignage chrétien
PANTELEIMON MANOUSSAKIS, Worcester MA
«Heureux êtes-vous lorsque l’on vous persécute à cause de moi» (Mt 5,11).
Les paroles de Jésus sur les persécutions
EKATERINI TSALAMPOUNI, Tessalonica
“Omnes in Christo unum sumus”.
Martyre et unité de l’Église chez saint Ambroise et les pères latins du IVe siècle
GEORGIY ZAKHAROV, Mosca

8 septembre 2016
9,00
“Je suis le froment de Dieu” (saint Ignace d’Antioche).
La dimension eucharistique et communionnelle du martyre
ATHANASIOS PAPATHANASSIOU, Atene
La mémoire liturgique des martyrs
✠ JERONIM DI JEGAR, Novi Sad

15,30
Recherche de la communion et témoignage de la vérité.
Maxime le Confesseur et le pape Martin V
ANDREW LOUTH, Durham
Les martyrs de l’Église orthodoxe russe au xxe siècle.
Le Polygone de Butovo
KIRILL KALEDA, Mosca
Martyre et communion au XXe siècle. Une perspective de l’Église d’Angleterre
✠ JOHN STROYAN DE WARWICK, Coventry

9 septembre 2016
9,00
Le témoignage d’amour et de miséricorde de la grande-duchesse Élisabeth Fedorovna
LIDYA GOLOVKOVA, Mosca
Une communauté dans la persécution. Le père Aleksandr Glagolev (1872-1937)
KONSTANTIN SIGOV, Kiev
Le martyrologe du xxe siècle. L’Église de Géorgie
TAMARA GRDZELIDZE, Roma

15,30
La persécution à cause du Christ comme lien de communion.
Le moine Nicolae Steinhardt et son Journal du bonheur
BOGDAN TĂTARU-CAZABAN, Roma
Martyrs et confesseurs dans l’Église orthodoxe bulgare sous le régime communiste
DANIELA KALKANDJIEVA, Sofia
Martyrs, témoins de communion dans l’Église arménienne
SHAHE ANANYAN, Etchmiadzin

10 septembre 2016
9,00
Témoignage commun, espérance d’unité

✠ KURT KOCH, Città del Vaticano
Les martyrs chrétiens comme don pour l’humanité
Dire la vérité comme martyre en vue de la communion
ARISTOTLE PAPANIKOLAOU, New York
Conclusions du colloque
LUIGI D’AYALA VALVA, Bose

Lien Bose

Monastère de Bose: MARTYRE ET COMMUNION  7-10 septembre 2016

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Août 2016 à 17:43 | 9 commentaires | Permalien

L'archevêque Michel de Genève: "La Russie est toujours vivante dans le cœur des hommes"
Ce texte a été proposé et traduit du russe par Marie et André Donzeau

L'archevêque Michel de Genève et d'Europe occidentale pour l'Eglise orthodoxe russe hors frontières parle de la foi, du monde russe et du Donbass.

Svobodnaya pressa (SP) Alexandre Sivov avec l' Archevêque Michel

L'Eglise orthodoxe russe hors frontières (EORHF) représente le peuple russe dans le monde et, en particulier, dans une Europe occidentale qui n'est guère bienveillante à l'égard de notre pays. A la lumière du «printemps russe» en Ukraine, la position de l'EORHF est particulièrement intéressante en ce qui concerne l'unité nationale et la guerre en Donbass.

SP : Vous appartenez au milieu de l'émigration russe en Europe. Pouvez-vous nous en parler ?

AM: - Je suis né à Paris dans une famille russe pendant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande, qui était très cruelle en particulier à l'égard des Russes. Je suis né un jour où les Américains bombardaient Paris. J'ai grandi à Paris. Le monde russe est très présent chez nous, ma famille était russe, ainsi que l'Église et la société russe dans toutes ses nuances. Nous avions des organisations russes, une école russe, un lycée russe, des organisations de jeunesse russe. Nous avions nos orchestres russes, des groupes de théâtre et de sport. Autrement dit, nous vivions dans une société russe à Paris.

Les gens qui avaient quitté la Russie, c'est à dire l'Empire russe, les Cosaques du Don, en particulier, étaient imprégnés du mode de vie russe, qui est très différent de celui avec lequel ils furent confrontés en Occident. Ils étaient partis "russes" et "russes" ils restèrent pour le reste de leur vie. Lorsque les nôtres se rencontraient dans un pays étranger, c'était une fête. Et notre tournure d'esprit restait russe. Les relations avec les Français étaient très bonnes, d'autant plus que la guerre réduisait les inégalités : tous étaient réduits à la misère. On peut dire que les Français aimaient les Russes, bien qu'ils eussent du mal à les comprendre. On me disait toujours : "mais toi tu es russe !", cependant cela n'avait jamais un sens péjoratif. Nous vivions bien dans le milieu français, mais notre milieu à nous était russe à tous les égards. À l'école, nous essayions de ne pas nous faire remarquer, mais on nous distinguait par nos noms de famille. Nous ne nous considérions pas comme étrangers ou bannis.

Lire aussi L'archevêque Michel (Donskoff) de Genève (EORHF) celebre ses 70 Ans

Lorsque nous devînmes plus âgés, au lycée et à l'université, on faisait la différence entre le mot "russe" et le mot "soviétique". Et on expliquait toujours que ce n'était pas la même chose. Dans ces années-là nous pensions que nous ne verrions jamais la Russie, et que nous avions notre propre Russie, celle de l'étranger. Les Français nous demandaient : "comment pouvez-vous si bien comprendre la Russie, alors que vous ne l'avez jamais vue ?".

Nous-mêmes, dans notre jeunesse, ne pouvions pas vraiment répondre, mais avec le temps, il devint clair pour nous que dans nos familles et dans notre société nous vivions selon nos traditions.

Nous sommes allés pour la première fois en Russie en tant qu'étudiants, dans deux voitures, en camping. Cela était devenu possible en 1967. Auparavant (avant 1965), l'URSS ne pouvait être visitée que par les membres du Parti communiste et leurs sympathisants, ou simplement par des touristes fortunés.

Et nous vîmes cette Russie, que, comme il apparut, nous connaissions bien. Cette Russie, qui était la nôtre, était encore en vie dans les hommes, dans les églises et dans la nature.

SP :- Comment vit l'Église orthodoxe russe hors frontières que vous représentez ?

AM: - L'Église orthodoxe russe à l'étranger s'est constituée après une terrible guerre civile. Alors, une partie du peuple russe a dû quitter sa patrie. Nous soulevions souvent la question, nous, les enfants : pourquoi ? La réponse des parents et de la génération plus âgée se réduisait à peu près à ce qui suit :
- pour sauver notre vie ;
- pour sauvegarder la vraie Russie. Car contre la Russie s'était levée une force hostile en même temps qu'un régime athée ;
- pour se préparer au retour.

Il y avait à l'étranger environ trente évêques russes. La plupart des émigrés avaient quitté la Crimée avec Wrangel. Une partie se trouvait en Estonie. Sept évêques de Sibérie et d'Extrême-Orient restèrent en Chine. Les canons de l'Église disent que si le lien se perd avec la direction de l'Église, il faut alors créer en ce lieu une église : ce processus fut placé sous l'autorité du métropolite Antoine Khrapovitsky. En 1921, le patriarche serbe Dimitri nouvellement élu invita le métropolite Antoine, et le premier Concile hors frontières fut convoqué à Sremski Carlowitz, en Yougoslavie, du 8/21 Novembre au 20 Novembre / Décembre 3, 1921.

Tout l'épiscopat russe se trouvant à l'étranger fut invité, ainsi que les représentants de l'armée et de la société russe (des personnes qui occupaient une position élevée dans la vie de l'État : d'anciens membres de la Douma, des savants, en tout plus de 150 personnes). Et c'est ainsi que fut fondée, en 1921, l'Église orthodoxe russe hors frontières.

Lire L’église russe de Genève fête ses 150 ans
L'archevêque Michel de Genève: "La Russie est toujours vivante dans le cœur des hommes"

En 1921 apparut la notion de Russie à l'étranger : l'Église, l'Armée et la Société. Il se fait que jusqu'en 1924 le monde reconnaissait comme l'Armée russe celle qui était commandée par le général Piotr Nicolaïevitch Wrangel. Jusque-là, la communauté internationale ne reconnaissait pas les bolcheviks. C'est pourquoi, jusqu'en 1924, continuaient d'exister à l'étranger des ambassades russes avec l'aigle à deux têtes. Après cela, il ne resta plus que l'Église orthodoxe russe hors frontières, comme image de la Russie pour tous les pays du monde, comme un organisme vivant, dans lequel se fondait l'émigration russe.

L'Église traversa des épreuves pénibles et se trouvait constamment sous la pression hostile du pouvoir soviétique, mais elle a survécu jusqu'à nos jours. Notre église est aujourd'hui représentée dans le monde entier. En 2007, fut signé l'Acte d'Unité de l'Église orthodoxe russe. Depuis 2007, toute l'Église orthodoxe russe commémore son premier hiérarque, le Patriarche de Moscou et de toute la Russie. Aujourd'hui l'EORHF est une partie autonome de l'Église orthodoxe russe.

SP : - Parlez-nous de votre cathédrale à Genève...

AM: - Jusqu'en 1848, dans le canton de Genève, il n'était pas autorisé de construire des églises d'autres confessions que calviniste (protestante). Puis il fut permis de construire des églises d'autres confessions. Ce fut une décision historique, la ville fournit le terrain. La cathédrale orthodoxe de Genève a été construite dans les années 1863-66 à l'initiative des russes qui vivaient là. Ils fondèrent pour cela une association (la Société de la Chapelle Russe). À Saint-Pétersbourg, le Saint Synode approuva et soutint la construction, qui fut entreprise avec la bénédiction du métropolite de Saint-Pétersbourg (qui dirigeait alors toutes les institutions ecclésiastiques à l'étranger).

Lire L’ARCHEVEQUE DE GENEVE MICHEL (ÉGLISE RUSSE A L'ETRANGER) A KAZAN POUR LE "CONGRES DES ORTHODOXES DU TATARSTAN"

Le financement fut assuré principalement par la communauté russe à l'étranger et un soutien important vint de donateurs de Russie. L'église fut construite sur un grand terrain près du centre de Genève, qui est visible sur une vieille photo. Aujourd'hui, tout l'espace autour de la cathédrale est bâti. Dès sa construction, aucun office, aucune liturgie ne furent manqués. C'est précisément à Genève que se trouvent aujourd'hui la chaire de Genève et du diocèse d'Europe occidentale.
L'archevêque Michel de Genève: "La Russie est toujours vivante dans le cœur des hommes"

SP : - Qui sont les paroissiens à Genève?

AM - Avant la révolution, l'essentiel des paroissiens étaient des ressortissants russes, principalement de l'aristocratie, de la communauté diplomatique et de la haute société. Notre église a reçu la visite de Dostoïevsky et de beaucoup d'autres personnalités de la culture et de l'art russe. Après la révolution (il y a déjà près de 100 ans) la composition de la paroisse a changé, beaucoup de réfugiés russes sont arrivés. Des ressortissants suisses, qui vivaient en Russie depuis l'époque de Pierre le Grand, retournèrent en Suisse. C'est à dire des Russes avec des noms suisses.

Nous avons aujourd'hui dans la paroisse, outre les Russes, de nombreux Serbes, Roumains, Ethiopiens, Bulgares, Géorgiens et Suisses orthodoxes résidant à Genève. Et, bien sûr, de nouveaux arrivants avec leurs enfants. Nous voyons clairement que la fréquentation de la cathédrale s'est multipliée par cinq au cours des dix dernières années. Autrefois on disait qu'après le départ de l'ancienne génération tout s'achèverait, mais ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, parmi les paroissiens, il y a beaucoup d'enfants et d'adolescents, et on célèbre de nombreux mariages et baptêmes.

SP : - Parlez-nous de l'attitude de l'EORHF à l'égard du "printemps russe" en Ukraine et de l'insurrection dans le Donbass.

AM- À l'étranger, et en particulier en Europe occidentale, on a l'expérience de l'émergence progressive d'institutions supranationales qui régissent de plus en plus les pays. Ce phénomène suscite de l'inquiétude chez presque tous et parfois même l'anxiété de voir s'écrouler les fondements étatiques nationaux. À ceci est liée toute une série de réformes, qui entraînent des lois à caractère contre-nature, comme par exemple la négation de la famille comme fondement de l'État, le droit à la mort assistée et la reconnaissance des mariages homosexuels. Tout cela est mis en œuvre complètement à l'encontre de l'opinion générale. Pas moins de 85% de l'opinion se considèrent comme offensés. Ajoutons à cela la crise économique, organisée on ne sait par qui.
L'archevêque Michel de Genève: "La Russie est toujours vivante dans le cœur des hommes"

C'est pourquoi, non seulement nous sympathisons avec le Donbass, mais voyons là une des manifestations d'un processus d'échelle mondiale qui commence à conquérir le monde entier. Le plus important aujourd'hui est de garder la foi orthodoxe et d'orienter la plénitude des forces de chaque famille au renforcement de l'état spirituel et moral du peuple tout entier. Seul Dieu décide de tout, à condition que tout le peuple vive avec le Christ.

Dans notre prédication, nous appelons à apporter toute l'aide possible au Donbass, et nous la diffusons par nos canaux ecclésiastiques à Moscou. Nous faisons cela afin que dans le Donbass on sache qu'ici nous comprenons bien la situation et que nous ne nous contentons pas d'exprimer de la sympathie ou du regret. Nous versons beaucoup de larmes et prions Dieu que tout ceci, premièrement, cesse. Et, deuxièmement, nous souhaitons que toute cette situation se retourne pour le bien du peuple russe. Nous sommes un seul peuple, et après le Kosovo et la Serbie l'ennemi s'en prend de nouveau à nous. Cela perturbe non seulement nous, mais également toute la Russie.

À chaque liturgie célébrée par nous et par tout notre clergé, non seulement dans notre diocèse, mais dans l'ensemble de l'Église orthodoxe russe hors frontières, nous adressons une prière instante à Dieu pour que cessent ces souffrances.
L'archevêque Michel de Genève: "La Russie est toujours vivante dans le cœur des hommes"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Août 2016 à 14:26 | 10 commentaires | Permalien

La vie du Christ, ou la résistance à la catastrophe dans la science néotestamentaire
La présentation du nouveau livre du métropolite Hilarion de Volokolamsk, « Le commencement de l'Evangile », a eu lieu à l'Institut de l'Eglise.

Maria Stroganova, Anna Danilova, Traduction Marie et André Donzeau

Le livre « Le commencement de l'Evangile » est le premier d'une série de six ouvrages sous l'appellation générale de « Jésus-Christ, Sa vie et Son enseignement ». « J'ai réellement pensé ce livre comme une biographie de Jésus-Christ, dit le métropolite Hilarion. Dans ce premier volume, j'ai essayé d'esquisser Son portrait psychologique, de parler de Ses traits de caractère, des particularités de Sa parole ».

L'ensemble du cycle comporte six ouvrages. Il se continuera par « Le Sermon sur la montagne », « Les miracles de Jésus », « Les paraboles de Jésus », « l'Agneau de Dieu. Jésus dans l'Évangile de Saint Jean », « Mort et Résurrection ».

La vie du Christ, ou la résistance à la catastrophe dans la science néotestamentaire
En ouverture de la présentation, l'évêque Tikhon de Egorievsk, responsable du Conseil Patriarcal pour la culture, a souligné l'actualité et l'importance de cette série :

- La personne de notre Seigneur Jésus-Christ est la plus étudiée et la plus disputée de toute l'histoire de l'humanité. Et c'est la première fois que paraît un ouvrage aussi volumineux, écrit par un hiérarque orthodoxe. Ce livre sera aussi intéressant pour les scientifiques que pour les simples lecteurs qui veulent savoir qui était le Sauveur, ainsi que pour les chrétiens orthodoxes qui ont un grand besoin d'affermir leur foi et les prêtres qui pourront, grâce à lui, non seulement construire un sermon, mais aussi mettre à l’épreuve leur propre foi et s'instruire de notre principal pasteur, le Christ.

Vladimir Legoyda, en accord avec l'opinion de l'évêque Tikhon, a mentionné la sortie du livre sur le Christ comme un « événement dans l'histoire intellectuelle moderne » :

- Le livre aborde un thème auquel rien ne peut être comparé dans l'histoire de l'humanité. Il fait référence à l'Evangile et à la vie de notre Seigneur Jésus-Christ, et c'est un événement qui ne peut être ignoré et pas seulement des croyants. En effet, à quelque époque que l'homme vive, quelle que soit sa vision du monde, il ne peut ignorer le fait que le Christ a marché sur la terre. Et son attitude à cet égard détermine sa manière d’être.

Vladimir Legoyda a également noté l'accessibilité de ce livre à un large public, et bien qu'aujourd'hui on entende souvent dire que « l'homme moderne s'éloigne de la tradition de la lecture réfléchie et n'est plus capable de lire de grands textes », ce livre sera intéressant pour tous, car « il ne nécessite pas de niveau d'instruction particulier ».

En tant que président du Département synodal pour les relations de l'Eglise avec la société, Vladimir Legoyda a exprimé sa conviction que le livre intéressera de nombreux média :
- Il sera mentionné ; on le prendra en référence, on y choisira des citations. Quel que soit le développement des techniques d'information, au centre se trouve toujours le problème du contenu.

La vie du Christ, ou la résistance à la catastrophe dans la science néotestamentaire
Le métropolite Hilarion a également commencé la présentation du livre en mettant l'accent sur son accessibilité à un large public. Il fait observer que, malgré le gros volume de chacun des six tomes, une partie importante de chaque livre est occupée par des illustrations : les 800 pages du premier tome comportent 300 illustrations. Quant à l'aspect scientifique du livre, les nombreuses notes, les références à la littérature scientifique, l'utilisation de mots hébreux et grecs ne doivent pas effrayer le lecteur, « car je m'efforce d'écrire de manière à pouvoir être lu par toute personne ayant une éducation secondaire. »

La théorie du « Jésus mythologique »

Le métropolite Hilarion raconte qu'il a passé sur ce livre plus d'un quart de siècle. Ayant commencé à faire connaissance avec la littérature scientifique sur le Nouveau Testament au début des années 90, il s'est heurté, dans les années qui ont précédé la publication, aux méthodes de travail avec le texte évangélique qui existent dans la science occidentale :

- Au stade de l'étude des recherches sur le Nouveau Testament je me suis trouvé confronté, par exemple, avec la théorie mythologique, qui considère que Jésus-Christ était pas un personnage historique, mais que c'était une figure abstraite fondée sur les anciens mythes grecs des dieux qui meurent et ressuscitent.

En particulier, cette théorie a été développée en Allemagne nazie dans les années 20 - 30, elle a été activement utilisée en Union soviétique dans la propagande de l'athéisme et trouve également son expression dans le roman de Boulgakov « Le Maître et Marguerite », dans lequel beaucoup, dans notre pays, par exemple la génération de mes parents et grands-parents, ont appris au moins quelque chose au sujet de Jésus-Christ. Ce roman commence par une scène où deux écrivain sont assis par une chaude journée sur un boulevard et parlent de Jésus-Christ ; l'un d'eux énonce justement la théorie mythologique et l'autre le second acquiesce.

La théorie du « Jésus historique »


Une autre approche évoquée par le métropolite Hilarion, qui a cours jusqu'à aujourd'hui dans la science occidentale du Nouveau Testament, est l'approche historique de la personne du Christ. Son créateur, le théologien luthérien Rudolf Bultmann « a empoisonné la science néotestamentaire occidentale du venin de ses élucubrations pendant de nombreuses décennies. »

- La théorie est la suivante : il y avait un certain personnage historique, Jésus-Christ ; il a créé un certain mouvement, et peut-être a-t-il également écrit un recueil de sentences, qui a ensuite été perdu. Mais son mouvement a commencé à se répandre, des communautés de ses disciples ont commencé à se former et quelque part vers la fin du Ier siècle, peut-être au début du IIe, ce personnage historique a commencé à s'entourer d'une sorte de mythologie : on inventa le mythe de sa résurrection, de sa naissance d'une vierge, on lui attribua divers miracles.

En quoi consiste l'étude du Nouveau Testament du point de vue de Bultmann et de ses disciples ? En ce qu'il faut séparer le noyau authentique, la « réalité historique », de toutes les strates religieuses ultérieures. Sur notre sol, cette approche fut appliquée par Léon Tolstoï, qui a créé sa propre version de l'Evangile : un Evangile sans miracles, sans naissance virginale, sans résurrection. Sur le sol occidental, la même chose s'est produite, à commencer par Hegel, Schleiermacher, et d'autres philosophes rationalistes du XIXe siècle. Toutes ces idées sont présentes également dans les ouvrages néotestamentaires de Bultmann et de nombreux autres.

La vie du Christ, ou la résistance à la catastrophe dans la science néotestamentaire
La « source Q » et la catastrophe dans la science néotestamentaire

Parlant de l'approche historique de la personne du Christ, le métropolite Hilarion a montré comment elle se diffuse dans le texte évangélique et quelles sont les approches de son authenticité.

- Les chercheurs ont fait valoir que les évangélistes étaient les chefs de certaines communautés chrétiennes qui existaient à la fin du premier et au début du deuxième siècle ; ils ont écrit leurs textes en fonction des besoins pastoraux de la communauté, ils les ont adaptés à leurs besoins pastoraux. Par exemple, Matthieu a pris des passages de l'Evangile de Marc, et les a adaptés à ses besoins pastoraux. Il aurait ainsi utilisé un hypothétique recueil de sentences. Ce recueil a été désigné par la lettre Q, du mot allemand « Quelle », qui signifie source. Ils affirmèrent que cette « source Q » existait et que c'est précisément là que sont contenus les enseignements du personnage historique de Jésus-Christ ; quant aux Evangiles ce serait des développements ultérieurs.

Je considère cette situation de la science néotestamentaire comme catastrophique. Il est temps de la « démythologiser ». Nous devons revenir au texte évangélique parce que nous n'avons et n'aurons aucune autre source fiable, hors des quatre Evangiles.

La « source Q » a été créée par des scientifiques en extrayant des paroles isolées, des petits récits sortis des évangiles canoniques et apocryphes. Ils ont décidé que le Jésus, qu'ils ont modélisé, devait précisément créer un tel « évangile ».

Deux clés pour la compréhension de l'Evangile et de la personne du Christ

Chaque chercheur qui s'efforce réellement de comprendre l'Évangile et la personne du Christ, doit disposer, selon Monseigneur Hilarion, de deux clefs :
La première est la conviction que Jésus était un vrai personnage historique, qu'Il était un homme avec tous les sentiments inhérents à l'homme, les émotions, les inquiétudes, c'est à dire les sentiments dénués de passions, comme disaient les Saints Pères. Un homme qui était capable de se réjouir et de pleurer, d'être fatigué, de se mettre en colère - tout cela est dans l'Evangile. Pour ceci, il n'est pas nécessaire de créer une « source Q ». Jésus Christ est un homme réel : ceci est la première clef.

La deuxième clef est la foi en le fait que Jésus-Christ était Dieu incarné. Et c'est seulement sous cet éclairage que tout ce que nous lisons dans l'Evangile acquiert un sens et une signification : les miracles du Christ, Ses paraboles, et le plus important, l'histoire de Ses souffrances, de Sa mort et de Sa résurrection.

Si le Christ n'est pas ressuscité...

En évoquant les origines de la foi chrétienne, le métropolite Hilarion propose de se référer à la première épître de Saint Paul aux Corinthiens : « S'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ n'est pas ressuscité ; et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vaine, et vaine est votre foi » (1 Cor, 15, 14).

- Comparez ce simple message, comme on dit maintenant, que l'apôtre Paul a envoyé aux chrétiens de Corinthe, avec ce qu'essaient de nous faire admettre les scientifiques modernes, qui affirment qu'au début il y avait un recueil de sentences, autour duquel a alors commencé à se former une sorte de mythologie. Une telle conception de l'histoire chrétienne met tout à l'envers.

C'est précisément la résurrection du Christ que le métropolite Hilarion appelle « la force motrice, grâce à laquelle a commencé à se répandre le christianisme ».

La vie du Christ, ou la résistance à la catastrophe dans la science néotestamentaire
L'authenticité de la tradition orale

Les premiers chrétiens n'avaient pas de livres. L'apôtre Paul ne se réfère nulle part aux Evangiles. Pourquoi ? Parce qu'ils n'existaient pas encore. Et qu'y avait-il ? Il y avait la conviction que Jésus-Christ était ressuscité, il y avait l'Eucharistie, qu'Il avait laissée, et que les premiers chrétiens célébraient et autour de laquelle ils se rassemblaient. Et il y avait la tradition orale, c'est à dire les récits des apôtres sur ce qu'ils avaient vu et entendu.

Le métropolite Hilarion estime que ce témoignage oral, qui est le fondement des Evangiles et qui fut par la suite couché sur le papier, n'est pas moins précis que ce qui est écrit.

Maintenant les scientifiques nous disent : pour autant que c'était une culture orale, tout cela, naturellement, s'est modifié, a changé, chacun ajoutant ce qu'il voulait. Rien de tout cela : la transmission orale de l'information peut être non moins précise qu'une transmission écrite. On demande : « Comment les disciples pouvaient-ils se rappeler mot pour mot ce qu'avait dit Jésus-Christ, par exemple, le Sermon sur la montagne ? ». Mais pourquoi les disciples n'auraient-ils pas pu se rappeler mot pour mot ce qu'Il avait dit ? Est-ce que vous et moi, en étudiant à l'école ou au jardin d'enfants, n'apprenons-nous pas par cœur des vers et ne les gardons-nous pas en mémoire tout le reste de notre vie ? Or, le discours du Seigneur Jésus-Christ était très poétique, Il parlait en aphorismes, en rimes. C'est à une telle conclusion surprenante que sont arrivés les chercheurs qui tentent de restaurer l'original de Son discours en araméen.

Les évêques de l'Eglise orthodoxe russe qui ont assisté à la présentation, ainsi que ceux des Eglises locales de Chypres, de Serbie et de Bulgarie, ont demandé au métropolite Hilarion de faire faire une traduction de ce livre dans diverses langues.

Parmi les évêques a même surgi une discussion amusante : quelle sera la deuxième langue dans laquelle le livre sera publié ? (le grec a été élu en premier d'un commun accord).

Le métropolite Hilarion a confirmé la nécessité d'une traduction rapide du livre, car ainsi une riposte sera énoncée contre les théories des savants occidentaux et leur approche de la personne du Christ.
La présentation s'est achevée par une séance d'autographes. Le métropolite Hilarion a déclaré aux journalistes que le tirage du premier volume est de dix mille exemplaires ; les volumes suivants sont déjà rédigés et peuvent être édités au cours de l'année.

« Que pouvons-nous offrir de meilleur aux hommes d'aujourd'hui ? Le Christ. Mieux que le Christ, nous n'avons rien », dit l'auteur de la biographie du Christ en conclusion de sa présentation.

C'est justement la personne divine et humaine du Christ qui inspire et attire comme toujours une énorme quantité de personnes. Nous, les hommes d'Eglise, nous y contribuons partiellement, mais il ne s'agit pas de nous. Le Christ lui-même trace sa route vers le cœur des hommes. Et le fait qu'Il a accompli des miracles pour nous est confirmé par ceci : les miracles autour de Sa Personne continuent de se produire sous nos yeux.

La vie du Christ, ou la résistance à la catastrophe dans la science néotestamentaire

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Août 2016 à 14:06 | 11 commentaires | Permalien

La chapelle russe au col de Vršič en Slovénie
La chapelle russe Saint-Vladimir du col de Vršič, dans les Alpes Juliennes (Slovénie), fut construite en 1916 à la mémoire des soldats russes morts pendant la Première guerre mondiale.

Pourquoi un mémorial aux soldats russes ici?

Situées à cheval sur la Slovénie, l'Italie et l'Autriche, les Alpes Juliennes appartenaient à l'empire austro-hongrois avant la première guerre et constituaient un obstacle difficile à franchir.

Aussi l’armée autrichienne avait-elle décidé de construire une route stratégique traversant la montagne par le col de Vršič. Quand la guerre éclata, l'armée eut recours aux nombreux soldats russes faits prisonniers lors des malheureuses offensives de 1914-15 pour intensifier les travaux à partir de l'automne 1915. Une avalanche meurtrière s'abattit le 12 mars 1916, ensevelissant de nombreux prisonniers et gardiens (on parle de 170 à 300 Russes et 10 à 80 soldats autrichiens tués) et, durant les deux années d’existence du camp de travail (1915-17), de nombreux soldats russes moururent encore de maladie et d'épuisement

En mémoire de leurs camarades défunts, les prisonniers russes élevèrent près de leurs baraquements une petite chapelle en bois qui fut consacrée en novembre 1916.

La route fut reconstruite dans les années 1920, les restes des prisonniers qui avaient été inhumés le long de la voie furent transportés dans une fosse commune près de la chapelle et un petit monument pyramidal portant l’inscription « Aux Fils de la Russie » fut élevé au-dessus de cette tombe.
La chapelle russe au col de Vršič en Slovénie

La chapelle est en bois sur une base en pierre, avec deux tours latérales couronnées par deux bulbes typiquement russes. L'autel a été exécuté en bûches de bois coupées et est décoré d’icônes. En 1995, la chapelle russe fut classée au patrimoine culturel. En 2005, les terrains autour du monument furent transformés en parc mémorial. La petite chapelle est ouverte au public.
La chapelle russe au col de Vršič en Slovénie

Commémoration solennelle

Une cérémonie commémorative solennelle est organisée chaque année devant la chapelle avec la participation du clergé russe et serbe. En cette année du centenaire, elle a pris un tours particulièrement solennel et œcuménique: à côté des délégations des Églises orthodoxes de Russie et de Serbie, conduites par les métropolites Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, et Porphyre de Zagreb et de Ljubljana, ordinaire du lieu, il y avait aussi l’archevêque métropolitain de Ljubljana et primat de Slovénie Stanislav Zore et le nonce apostolique en Russie, représentant l'Église catholique romaine, et les présidents de la Russie et de la Slovénie, V. V. Poutine et B. Pahor.

A la fin de l’office, le métropolite Hilarion s’est adressé à l’assistance : « Les prisonniers de guerre russes qui sont morts ici ont donné leur vie pour leurs frères. Ceux qui sont restés en vie, à quoi ont-ils pensé d’abord. Ils ont pensé à saint Vladimir, le Baptiste de la Rus’, et lui ont dédié cette chapelle qu’ils ont édifiée de leurs propres mains.

Depuis cent ans déjà, le peuple slovène conserve pieusement la mémoire de ce saint lieu et prend soin de la chapelle Saint-Vladimir. Je tiens à remercier tous les Slovènes au nom de l’Église orthodoxe russe et de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

Que la tragédie qui s’est déroulée il y a cent ans ne se répète jamais, elle qui causa d’innombrables victimes humaines. Qu’un soleil paisible brille sur nos pays, sur tout le continent européen. Que le Seigneur bénisse nos peuples. Que Dieu vous garde tous. »

Rédigé par V. Golovanow

La chapelle russe au col de Vršič en Slovénie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Août 2016 à 13:08 | 1 commentaire | Permalien

C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski) (1863-1936)
C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski). Il décédait à Belgrade (Serbie) il y a 78 ans. Il faillit être patriarche de Moscou lors de l'élection du concile de 1917-1918, mais le Seigneur lui confia une autre mission : celle de semer l'Orthodoxie dans le monde entier à travers les églises russes de l'émigration. MÉMOIRE ÉTERNELLE !

En quoi réside la force de l'âme du très Vénérable Métropolite Antoine (Khrapovitski)

Allocution de saint Jean de Changhaï et de San Francisco

"Il était bien instruit par la grâce de l'Esprit qu'un représentant de l'Eglise doit se préoccuper non seulement de l'Eglise qui lui est confiée par l'Esprit, mais de toute l'Eglise Universelle; il l'a appris dans les saintes prières. Si tu dois - dit saint Eustache - faire des prières pour l'Eglise Universelle d'une extrémité à l'autre du monde, aussi dois-tu d'autant plus faire preuve de sollicitude envers elle toute entière, et te préoccuper autant de toutes les églises et prendre soin de tous".

C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski) (1863-1936)
Ces paroles de louanges de saint Jean Chrysostome à l'intention de saint Eustathe d'Antioche, sont pleinement applicables au très bienheureux Antoine Métropolite de Kiev. Il était véritablement un luminaire universel ayant approfondi toutes les questions de la vie de l'Eglise dans tout l'univers, prenant sur lui toutes ses maladies et ayant pratiquement porté tout leur poids sur ses épaules.

Encore jeune Evêque d'Oufa, son âme souffrait des différents qui existaient dans le Proche Orient et avait proposé au Patriarche Joachim des moyens pour les supprimer.

Peu de temps après, il dirigea son action sur la Russie du Sud Ouest, l'étendit au-delà des limites de son Evêché de Volhynie et favorisa par tous les moyens le rétablissement de l'Orthodoxie en Galicie et dans la Russie des Carpates.
Il était en même temps préoccupé par la question de mettre fin au raskol (schisme), et se mit en rapport pour cela avec l'Archevêque des vieux croyants et mena en parallèle une correspondance avec les représentants de la foi anglicane pour découvrir les possibilités de leur rattachement à l'Orthodoxie.

Le regard de l'intelligence du Hiérarque embrassait toutes les facettes de la vie de l'église et pas seulement intellectuellement mais c'est avec tout son être qu'il s'en approchait.

C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski) (1863-1936)
Croyant foncièrement à la victoire finale de la Vérité, il souffrait en même temps profondément de toutes les infortunes de l'Eglise.

Sa personne n'existait pas en dehors de l'Eglise et reflétait en quelque sorte en elle-même l'Eglise.

Chaque orthodoxe lui était proche quelle que soit sa nationalité et quelle que soit sa provenance. Pour chacun de ceux qui avaient besoin de lui, il se montrait un bon père et un sage instructeur. Avec chacun de ceux qui venaient le voir pour un conseil spirituel, il se comportait comme avec quelqu'un de proche spirituellement, la parenté physique ayant cessé pour lui d'exister dès qu'il entra en monachisme. Il se devait d'aider comme un proche quiconque s'adressait à lui pour un soutien et une aide, donnant fréquemment la dernière chose en sa possession, supportant souvent lui-même les privations.

Un tel comportement envers les gens n'était pas chez lui une affectation ou une contrainte. Il provenait des tréfonds de son être et avait ses racines dans une foi profonde et un dévouement à Dieu. Aimant le Christ dès son jeune âge, et ayant désiré Le suivre dès ses années d'enfance, il avait fait des progrès spirituels en grandissant, et avait atteint dès son adolescence une grande acuité spirituelle.
Possédant une vaste intelligence, très doué de nature, après avoir reçu une admirable instruction séculaire, il a étudié avec un tel zèle les sciences théologiques qu'il s'est pour ainsi dire entièrement imprégné de théologie, et alliant en outre cela à une vie d'une morale irréprochable, il est devenu lui-même une source de sagesse spirituelle, comme s'il se déversait de lui un flot de théologie, abreuvant ses enfants spirituels de la Grâce divine.

C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski) (1863-1936)
Sa manière d'être avec les gens était toujours simple, naturelle, il n'y avait jamais en lui de mièvrerie affectée.

Estimant essentiels pour l'homme son progrès spirituel et le salut de son âme, il s'en inquiétait même lorsque l'on s'adressait à lui pour des problèmes de la vie quotidienne, étudiant toutes les affaires et les actions du point de vue de leur utilité spirituelle et tâchant de faire en sorte que cela ait non seulement une utilité matérielle mais aussi une valeur morale.

C'est pourquoi il semblait souvent même brusque dans son attitude avec les gens et ceux qui le voyaient pour la première fois restaient perplexe devant sa fréquente mais apparente rudesse.

Mais en s'approchant plus près de lui ou plus justement en s'approchant de lui avec son âme, chacun sentait que là se dissimulait l'amour paternel ardent de Monseigneur Antoine pour les gens, cet amour que les parents se doivent parfois de cacher par une apparente sévérité.

Le Métropolite Antoine pouvait agir particulièrement fortement sur l'âme des gens grâce à la pureté de son cœur. L'ayant voué à Dieu dès son jeûne âge, il le garda intact jusqu'à la fin de sa vie et bien que se trouvant encore dans son corps, il était entièrement attaché au monde céleste. Se tournant lui-même de plus en plus vers le monde des cimes, il y attirait chacun de ceux qui étaient en relation avec lui, agissant invisiblement sur eux par la pureté et l'élévation de son esprit.

Se détachant au fur et à mesure de tout ce qui est terrestre, se vouant tout entier à Dieu et demeurant en Dieu (1 Jean 3 : 24), il devint un roc adamantin de la foi et, accueillant dans son cœur plein d'amour tous et chacun, il attirait comme un aimant ceux qui cherchaient le salut, les élévant à la connaissance de la Vérité divine.

Changhaï 28 juillet 1941. Jean, Archevêque de Changhaï.

Jour du décès du très Bienheureux Métropolite Antoine.; N° 3-4, 1996. Traduit du russe par C. Savykine. Lien à cette page

C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski) (1863-1936)
17 mai 2007 , réunion des deux branches de l’Église orthodoxe russe, le métropolite Antoine aurait été comblé de bonheur


L’Administration ecclésiale suprême hors-frontières prit la suite de l’Administration ecclésiale suprême créée en 1919 pour pourvoir aux besoins spirituels des orthodoxes se trouvant dans le Sud de la Russie, administré par le gouvernement du général Dénikine. Elle fut dissoute par le patriarche Tikhon en mai 1922, mais poursuivit néanmoins ses activités. En 1925, elle se transforma en un Synode épiscopal de l’Église orthodoxe russe hors-frontières, présidé par le métropolite Antoine (Khrapovitski)

"Le métropolite Philarète faisait référence aux paroles d’Alexandre Soljénitsyne dans une lettre qu’il avait adressée au Concile de l’EORHF : " La seule voie juste, c’est la voie qui mène à la future union de toutes les branches de l’Église russe. La doctrine qui a causé la perte de notre pays était continuellement inspirée par les idées d’une séparation permanente, c’est pour cela que la reconstruction de la Russie ne pourra se faire que par une réunion de toutes ses forces physiques et spirituelles ". L’appel du Concile de l’EORHF indiquait qu’il ne fallait pas " regarder en arrière, vers notre passé ", mais précisait néanmoins que le droit de l’Église hors-frontières à se considérer comme la partie libre de l’Église orthodoxe russe se fondait sur " la résolution canonique du très saint Patriarche Tikhon du 7/20 novembre 1920 " N. ROSS

C'est aujourd'hui l'anniversaire du décès du bienheureux métropolite Antoine (Khrapovitski) (1863-1936)

Митрополит Антоний (Храповицкий) и его время (1863-1936) в ТРЕХ ТОМАХ Нижний Новгород. Христианская библиотека Les éditions « Khristianskaia biblioteka » Nijni Novgorod

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Août 2016 à 09:47 | 1 commentaire | Permalien

La cathédrale Saint-Nicolas de Nice: Hymne à la renaissance du Christ !
Amanda Breuer Rivera

Hymne à la renaissance du Christ, cette cathédrale orthodoxe fut construite par des Russes exilés sur la côte d’Azur au XIXe siècle, suite à la guerre de Crimée

Si les galets blancs et l’azur de la mer niçoise se souviennent sans peine des Anglais, le souvenir des Russes est plus dilué. Pourtant, la douleur de la tsarine Alexandra Feodorovna reste gravée dans la pierre à l’entrée de son lopin de terre au nord de la gare : « Souvenir 1865. » La mort du tsarévitch Nicolas Alexandrovitch poussa sa mère à raser la villa où il se faisait soigner afin de construire une chapelle commémorative à l’endroit exact où il rendit son dernier souffle. Aujourd’hui protégé dans un huis clos de verdure, le monument est fortement dégradé par les intempéries.

Tout autour, des passants se prélassent sur le gazon. La plus grande et belle cathédrale orthodoxe russe exilée arbore les couleurs de sa ville d’adoption. Reposant sur un bâtiment brique et blanc, des coupoles bleues et vertes guettent la mer. Un petit dôme se tient à l’écart. Vêtu d’or véritable, il abrite le clocher visible depuis son balcon et illuminé la nuit tombée. Des chérubins de céramique témoignent de l’influence de l’art nouveau s’inspirant du patrimoine russe du XVIIe siècle. Au sommet des deux entrées, un aigle à deux têtes, blason de la famille impériale russe, virevolte face aux vents.

La cathédrale Saint-Nicolas de Nice: Hymne à la renaissance du Christ !
Bulle verte et mosaïque byzantine

À l’origine, l’édifice devait être à un carrefour de rue, mais il est aujourd’hui reclus dans sa bulle verte : la seconde entrée a été condamnée et la mosaïque byzantine n’accueille plus que les promeneurs. L’intérieur de la cathédrale est un hymne à la ville et à la renaissance du Christ. Ses parois sont baignées d’un bleu de mer méridionale et garnis de végétation luxuriante peinte en trompe-l’œil.

L'ancien recteur de la cathédrale, Jean Gueit, qui vouait une haine féroce à « l’impérialisme » russe, aspirait à rassembler toutes les églises orthodoxes de la région pour fonder une église orthodoxe territoriale d’Europe occidentale. Un souhait pieux qui semble aujourd’hui illusoire, d'autant que la cathédrale a changé de propriétaire, revenant dans le giron de Moscou en 2011, au terme d'une longue bataille judiciaire.

La présence russe à Nice date de la défaite lors de la guerre de Crimée. L’Empire blanc avait trouvé un nouveau lieu pour mouiller sa marine au large de Nice, qui à l’époque n’était pas française. Le climat doux avait attiré les aristocrates et la famille royale. Une communauté orthodoxe se forma à Nice et ils fondèrent Sainte-Alexandra, la première église orthodoxe d’Europe occidentale. Jugée trop petite, les paroissiens voulurent une cathédrale. Elle fut bâtie de 1903 à 1912, avec l’aide de la famille impériale. Le tsar céda son lopin de terre où reposait la chapelle commémorative de son oncle, puis finança et patronna la cathédrale.

La cathédrale Saint-Nicolas de Nice: Hymne à la renaissance du Christ !
Au gré des vagues d’immigration

Le temps forgea ensuite une communauté paroissiale au pouls des immigrations politiques. Aujourd’hui, la paroisse se compose de très rares survivants de la première vague d’immigration des Russes blancs datant de la révolution d’octobre 1917, de quelques immigrés de la deuxième vague de la Seconde Guerre mondiale et essentiellement d’immigrés de la troisième vague correspondant à la fin de l’URSS. Un prêtre, habillé d’or et de blanc, indiquait qu’il existe quelques tensions entre certains « novariches », les nouveaux Russes très argentés venus dès la décennie 1990, et les derniers venus, plus modestes et originaires d’autres anciennes contrées de l’ex-URSS comme la Géorgie, la Moldavie ou la Roumanie.

Non loin de lui, Maïa est debout dans le chœur. Musicienne professionnelle, elle participe bénévolement aux chants liturgiques accompagnant les messes orthodoxes. Sous sa tignasse blonde platine, cette Géorgienne mère de famille a fui la révolution rose. Arrivée par hasard à Nice sans parler un mot de français, la paroisse russophone lui a été d’un grand secours pour s’intégrer dans son nouveau pays d’adoption : « Lorsque nous sommes arrivés, ils ne nous ont pas demandé notre nationalité. Je pense qu’ici tout est parfait et qu’on y trouve la vraie foi car l’orthodoxie est transnationale. »

Ce dimanche matin, ils étaient une centaine de paroissiens dans la cathédrale. De différentes nationalités, de toutes les générations, ils sont restés deux heures debout.


Durant la messe, certains ont circulé pour saluer des amis, la famille, ou sont sortis prendre l’air. Au sol, quelques bébés ont fait leurs premiers pas sous l’œil attendri de leurs mères. Les rares sièges de la salle n’ont pas tous été occupés. Les personnes âgées présentes se sont tantôt assises, tantôt levées pour être en harmonie avec l’office. Un professeur de russe à la retraite explique : « Nous sommes gênés de voir partout en ville des panneaux indiquant une église russe, car nous sommes orthodoxes avant d’être russes. L’orthodoxie russe a été figée par la persécution puis par sa mise sous tutelle, tandis que nous avons développé une orthodoxie non-nationale et autonome. Aujourd’hui, nos prêtres ne considèrent pas comme primordiale la façon de s’habiller, mais ils regardent juste la sincérité de la foi. Nous aimerions encore vivre trente ans sur ces acquis importants sans être balayés par un intégrisme venant de Russie avec sa vision nationaliste de la religion » , conscient que face à la désaffection des églises, l’avenir de la paroisse reposera sur l’afflux d’immigrés.

La cathédrale Saint-Nicolas de Nice: Hymne à la renaissance du Christ !
Au centre de la nef, les retardataires se pressent vers l’icône présentée pour Pâques. Si certains font le signe de croix puis touchent le sol, d’autres déposent délicatement leur front ou leur joue comme pour lui confier un secret avant d’embrasser l’image. Après cette marque de respect, les plus fervents croyants se déplacent d’icône en icône pour les saluer. Parmi ces images, certaines ont appartenu au tsar Nicolas II (1868-1918) ou à Ivan IV le Terrible (1530-1584). Sous ces reliques, une petite fille court vers des cierges et souffle dessus. Sa mère tente de la rattraper tout en restant silencieuse.

L’enfant rit de bon cœur et la sème en tournant autour du meuble. Un homme d’âge mûr oublie momentanément la liturgie et sourit face à la scène. Les paroissiens restés à côté du chandelier s’approchent des bougies et les rallument. Une vieille femme ridée et voilée d’un foulard blanc s’approche et nettoie le meuble de la cire fondue. Puis le silence vient. Le prêtre proclame une injonction en russe. Les fidèles baissent la tête et prient. L’homme qui plus tôt souriait se couche sur un meuble surplombé d’un Christ en croix ; les paumes liées, il prie à genoux sous la présence d’une Vierge au foulard argenté et incrusté de perles.

Un iconostase couleur miel

La vieille femme au foulard blanc passe entre les fidèles pour l’aumône. Dans ce panier rempli de pièces, flottent quelques billets de 10 et 20 euros. La foule en mouvement entre et se retire de la cathédrale.

À la fin de la messe, la plupart des paroissiens sont déjà partis et presque aucun n’est resté devant l’édifice. Au soleil, une famille de Géorgiens s’apprête à aller déjeuner. Heureux de s’être lavés de leurs péchés, ils regrettent un peu qu’il n’y ait pas d’église orthodoxe géorgienne en ville.

Lire Après deux ans de travaux la cathédrale russe Saint-Nicolas retrouve sa splendeur!

La cathédrale Saint-Nicolas de Nice: Hymne à la renaissance du Christ !
Au même moment, près de la place Masséna, célèbre pour son sol en damier, un petit garçon se laisse glisser sur la rampe d’escalier de l’église orthodoxe Sainte-Alexandra.

Les chants liturgiques en langue française prennent fin.

Deux femmes voilées, un homme et un vieillard sortent silencieusement. La salle de prière est lumineuse, l’iconostase d’or et de bois couleur miel, le personnel célébrant l’office plus nombreux que le public. Malgré tout, la dignité se lit sur tous les visages. Ils sont des survivants et témoignent d’un des derniers vestiges de la grandeur de la communauté russe à Nice.

Lien Le Monde des religions

Ces textes figurent dans notre hors-série numéro 16 « Les hauts lieux spirituels, 50 sites sacrés en France ».

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Août 2016 à 14:19 | 5 commentaires | Permalien

Lettre de l’évêque Irénée de Batchka, à propos du Concile de Crête: "Pourquoi je n'ai pas signé le texte du Concile réuni en Crête"
Chers Amis,

J'aimerais partager avec vous un texte trouvé sur le site d'actualité ecclésiastique grec, www.romphea.gr. en PDF

C'est une lettre écrite par l’évêque Irénée de Batchka, membre du Saint-Synode de l’Église orthodoxe serbe, au sujet du texte publié par le Concile: "à propos des relations de l'Eglise Orthodoxe avec le reste du monde chrétien".

On sait en effet le rôle décisif joué par l'Eglise de Serbie dans les péripéties liées à ce Concile.

Avec cette lettre, j'ai enfin reçu l'information que j'attendais depuis longtemps sur son déroulement, tenu pour ainsi dire secret.

Après la lecture de la lettre de Mgr Irénée, on comprendra mieux pourquoi en effet tout a été fait pour tenir le peuple orthodoxe ignorant de ce qui s'y est réellement passé. J'ignore pourquoi cette lettre n'a pas été publiée en serbe mais seulement en grec.


Je l'ai moi-même traduite. La langue en étant extrêmement difficile, une katharevoussa à la fois elliptique et archaïsante, j'ai fait vérifier ma traduction par un ami, professeur de théologie à la faculté de Théologie de Thessalonique. Je puis donc vous en garantir la teneur.

Peut-être certains lecteurs de PO seraient-ils intéressés eux aussi? J'ai l'impression que je ne suis pas la seule à me sentir sous-informée sur ce "Saint et Grand Concile"!

Bien à vous, en Christ,
Emilie van Taack

***
Evêque Irénée de Batchka
(Patriarcat de Serbie)


Pourquoi je n'ai pas signé le texte du Concile réuni en Crête à propos des relations de l'Eglise Orthodoxe
avec le reste du monde chrétien


A propos du "Saint et Grand Concile" achevé dernièrement à Kolymbari en Crête, avec des accents de triomphe mais de façon peu convaincante selon notre Eglise, et déjà non reconnu comme tel par les Eglises absentes, Concile mieux caractérisé par elles comme "Réunion de Crête", [et ce] à cause de la contestation soulevée par de très nombreux évêques orthodoxes participants, - ont été publiés et continuent d'être publiés une grande quantité de commentaires, bienveillants ou très peu bienveillants, autant que possible objectifs ou subjectifs, véridiques ou qui altèrent plus ou moins franchement la vérité, spontanés ou commandés, intéressés ou désintéressés, apologétiques ou polémiques, théologiquement corrects ou théologiquement incohérents...
Dans la surproduction d'informations et de commentaires sur ce sujet, se trouve un thème parmi d'autres restés flous [jusqu'à présent], celui du refus de certains évêques de signer le texte litigieux proposé au Concile, même s'il fut quelque peu amélioré [au cours des séances]: "Les relations de l'Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien".

(p. 2) Puisqu'un défaut de clarté et une incertitude ont été évoqués sur la question [de savoir] si certains évêques déterminés auraient ou n'auraient pas signé et pourquoi, ceux-ci ont publié des déclarations dans lesquelles ils répondent à cette question et expliquent pourquoi - et justifient - leur refus de co-signer le texte en question. En ce qui concerne l'auteur de la présente, a circulé la nouvelle correcte selon laquelle j'étais l'un de ceux qui n'avaient pas signé; cependant restait inexpliqué pour beaucoup de frères comment et pourquoi - étant donné qu'il avait en effet lui-même, avec énergie et sans interruption depuis plusieurs décennies, pris part à la préparation du Synode et à l'effort d'élaboration et de correction des textes ratifiés pour la discussion conciliaire.
Avant de continuer à donner la réponse à laquelle je suis tenu, j'en profite pour faire remarquer en passant que, contrairement à ce qu'ont laissé entendre certaines publications "bien intentionnées", je n'ai pas été le seul, sur les vingt cinq évêques Serbes présents au Concile, à ne pas signer mais que [c'est] la plus grande partie d'entre eux [qui] n'a pas signé. En dehors de ceux-ci, il y eut encore de nombreux autres évêques pour ne pas signer non plus.
Ce texte, par conséquent, est sans effet légal, pour autant que, conformément au principe d'unanimité en vigueur depuis 1961, il suffit qu'un seul évêque ne signe pas (alors que sa signature est exigée!) pour que le document soit sans validité ecclésiale.

L'une des raisons pour les quelles je n'ai pas signé le texte concernant "Les relations de l'Eglise Orthodoxe avec le reste du monde chrétien", mais ce n'est cependant pas encore la plus grave, est le fait qui s'est avéré que les évêques membres du (3) Concile, avaient le droit à la parole mais pas le droit de vote. Dans le Concile, au lieu du principe apostolique et patristique, conservé depuis toujours, "un homme - une voix (vote)", était en vigueur ce principe-ci : "une Eglise autocéphale - une voix (vote)", ce qui signifie que seuls les Primats des Eglises votaient. Les conséquences évidentes pour tous de ce principe sont les suivantes:
-1 Le Concile n'apparait plus comme l'institution de l'Un et Unique Corps de l'Eglise, mais comme une sorte d'organe parlementaire d'Eglises qui sont indépendantes les unes des autres, chacune formant pour elle-même un tout complet;
-2 Le collège des Primats fonctionne dans la pratique comme une sorte de pape collectif, soit que nous acceptions de le reconnaitre honnêtement soit que nous ayons pris l'habitude de nous aveugler nous-mêmes [sur ce sujet], et
-3 le Concile, qu'il le veuille ou non, est abaissé [au niveau] d'une réunion de Présidents, ayant simplement [autour d'eux] une cour élargie, comme il a été très justement remarqué.

En conséquence, la seule différence entre un évêque orthodoxe et un observateur hétérodoxe au Concile consiste dans le fait que l'un a la possibilité de s'exprimer selon sa volonté et que l'autre au contraire est assis en silence: ni l'un ni l'autre ne décide rien. Dans cette situation, cependant, à quoi sert la signature de ceux qui [par ailleurs] n'ont pas le droit de voter les textes? Cherche-t-on à donner l'impression que le système conciliaire fonctionne alors qu'il est inactif - puisqu'il est annulé? Ou bien pour quelle autre raison? Je l'ignore, évidement, mais j'ai au moins la possibilité de ne pas signer ce qui n'exprime pas mes convictions.

(4) La raison la plus grave, cependant, pour laquelle je n'ai pas signé, c'est, selon moi, le contenu du texte pour le moins ecclésiologiquement ambigu et suspect, sur certains points s'approchant des frontières de l'hétérodoxie. Son caractère problématique ne se focalise pas seulement dans sa proposition plus discutable et qui a provoqué les plus nombreuses objections et réfutations des Pères conciliaires, selon laquelle l'Eglise Orthodoxe reconnait ( dans une variante ultérieure connait) "l'existence historique des autres Eglises et confessions chrétiennes" et laquelle a été remplacée, à l'instigation de l'Eglise de Grèce, par cette phrase que l'Eglise Orthodoxe accepte " l'appellation historique des autres Eglises chrétiennes et confessions". D'un côté, oui, la formulation hellénique se trouve [en effet] plus prudente et moins dangereuse en tant qu'elle évite judicieusement l'éventualité d'une équation entre "l'appellation historique" et le contenu ontologique de la définition Eglise; d'un autre côté, elle ne diffère pas de la première formulation en cela que [déjà] "l'existence historique" n'équivalait pas automatiquement à la reconnaissance de la nature ecclésiale et de l'hypostase des réalités ecclésiastiques visées sous ces dénominations ou, si vous préférez, de ces organismes ecclésio-morphes. Est simplement levée et exclue par une telle formulation la possibilité qu'une double interprétation [puisse être donnée à la formule] à savoir [aussi bien] la définition dogmatique orthodoxe selon l'akribie que l'autre expression, obscure et dans une certaine mesure amphibologique.

(5) Je déclare sincèrement et sans détour que j'ai eu l'intention de signer le texte tel qu'il était, dans ses deux versions, par conséquent malgré l'ambigüité sémantique de la version antérieure, pour autant seulement que le point présent devait constituer le "talon d'Achille" de son contenu dans son entier. Malheureusement, cependant, le texte est, depuis le début jusqu'à la fin - toujours selon mon opinion - difficile à amender et inacceptable, parce que c'est un mélange de choses qui ne peuvent pas se mélanger, des thèses purement orthodoxes avec des postures œcuméniques et de belle phrases élevées. Mais "le temps de raconter me manquerait " si je tentais de justifier mon allégation par des citations.

Je pense personnellement que, dans ce cas précis, nous devions réserver le terme Eglise seulement au catholicisme romain (qui, étrangement, n'est pas mentionné dans le texte isolément, alors qu'il est jusqu'à satiété la référence du Conseil Œcuménique des Eglises) parce que la querelle dogmatique de plus d'un millénaire entre eux et nous n'a pas été tranchée jusqu'à présent au niveau d'un Concile Œcuménique, sinon uniquement dans les Conciles pseudo-œcuméniques de Lyon et de Ferrare-Florence. En principe, cependant, - au moins théoriquement - il est permis de nourrir l'espoir que l'un ou l'autre des futurs Conciles Œcuméniques s'occupera du thème de cette division de position et que se produira la levée des "pierres de scandale" que sont le Filioque et la primauté postérieure et hypertrophiée en même temps que la fameuse "infaillibilité" de l'évêque de Rome. Dans cette perspective (6) seule, il serait possible qu'il y ait une raison [de parler] d'Eglise de l'ancienne Rome, dont les différences dogmatiques, à savoir les déviations triadologiques et les innovations ecclésiologiques, ne sont nullement [encore] relativisées ni abandonnées ni, tant s'en faut, ignorées ou amnistiées. Il faut remarquer d'autre part que les communautés ecclésiastiques qui, avec la Réforme, sont issues de Rome par apostasie, se sont éloignées encore plus - et s'éloignent encore continuellement, hélas, jusqu'aujourd'hui de plus en plus - autant de l'Eglise de Rome que de notre Eglise.

Nous avions la possibilité, bien plus, nous avions le devoir, de faire ce qu'à fait le Deuxième Concile du Vatican (c'est à dessein que je ne remonte pas au type et au modèle des conciles orthodoxes du passé le plus ancien). Le concile en question a commencé par proclamer se foi que l'Eglise est Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Dans la continuité de cette affirmation, il a donc montré que, chez ceux qui ne sont pas catholiques romains, on trouve, à la fois, plus ou moins d’éléments authentiques appartenant au christianisme primitif et, à la fois, des dérives et des manques. Il met l’accent particulièrement sur le fait que l’Eglise Orthodoxe, bien que ses membres soient des « frères séparés » (fratres separati, disiuncti), possède d’un côté les caractéristiques essentielles de l’Eglise (Eucharistie, mystères, prêtrise, succession apostolique…), et ensuite, principalement, qu’elle ne reconnait pas pleinement et suffisamment la primauté du Pape. Notre concile aussi aurait du s'exprimer d'une façon analogue: après le postulat de la confession fondamentale de la foi que l’Eglise Orthodoxe est l’Eglise Une, Sainte, (7) Catholique et Apostolique, confession inscrite expressément et sans périphrase au commencement du présent texte, il fallait que soit ajouté immédiatement et catégoriquement que les chrétiens qui ne sont pas orthodoxes possèdent, à la fois, des éléments sains, appartenant à la Tradition ancienne commune et, à la fois, des glissements extrêmement graves sur le plan de la foi et de la discipline et que, pour cette raison, ils n’ont pas de communion avec l’Eglise Orthodoxe.

Particulièrement à l’intention des catholiques romains, il fallait que soit clairement mis en relief que non seulement le dogme de la primauté papale hydrocéphale et infaillible, mais aussi l’adjonction du Filioque dans le Symbole de foi, constituent des empêchements indépassables à l’unité de l’Orient et de l’Occident, au même titre que les thèmes principaux du dialogue théologique inter-ecclésiastique. Si nous nous étions exprimés de cette manière, la nécessité de la phraséologie maigre et pas-exprimée-jusqu'au-bout (hemilektou) de « l’existence historique » des Eglises et des confessions non orthodoxes aurait été superflue ainsi que la nécessité de la dialectique sur les « dénominations historiques ».

Si, dans ces conditions également, certaines Eglises avaient été absentes du Concile, la recherche d'autres motifs de leur absence, aussi bien ecclésiastiques qu'extra-ecclésiastiques, aurait été légitime. Selon moi, les actes d'accusation publiés aujourd'hui contre les Eglises absentes du Concile, comme ayant soit disant refusé de participer sans raison ou bien intentionnellement, dans des buts étrangers et de manière préméditée, constituent un faux-fuyant sinon aussi une grande injustice. Afin de ne pas être mal compris et accusé pour la énième fois, "d'être passé à l'ennemi" (!) (8) ou de jouer à "l'avocat" qui s'invite lui-même des Pères et des frères qui, pour des causes raisonnables ou déraisonnables, étaient absents, je déclare que leur présence et leur contribution puissante et énergique aurait, au plus haut point, été utile pour l'Eglise.

J'ai, de cela, compréhension et perception, lorsque j'entends [sonner] la cloche du danger de nouveaux schismes, d'assemblées illégales qui manquent par conséquent de "fortifications", de textes essentiellement indigents, inférieurs aux textes du Deuxième Concile de Vatican eux-mêmes, ou [même] en conséquence de tentatives inconsidérées et imprécises d'intervention dans les thèmes du mariage, du jeûne, du calendrier et d'autres institutions similaires.

Mais en même temps, je n'ai ni compréhension ni sympathie pour ceux qui disent "les fanatiques, les obscurantistes, les..., les... ne nous intéressent pas". Au contraire, tous nous intéressent: et "les nôtres" et les "étrangers", ceux qui sont proches et ceux qui sont loin. " [Le plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité:] c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses" (Saint Matthieu, 23, 23), selon la Parole du Seigneur. Et s'il n'y avait que cela, la faiblesse de la conscience de notre frère, justement ou injustement scandalisé, ne remplirait-elle pas le sentiment pastoral de notre âme, la responsabilité humaine, la solidarité, la sympathie... "Notre piété n'est pas dans les mots mais dans les choses". Si elle est aussi cherchée dans des mots, alors elle doit être recherchée exclusivement dans "les mots étrangers, les enseignements étrangers, c'est-à-dire dans les dogmes étrangers de la Sainte Trinité".

(9) Les Pères de l'Eglise discernent deux sortes de langue théologique, la "parole dogmatique" et la "parole agonistique" (ou "parole de réfutation"), ils utilisent aussi souvent également une langue de-pensée-et-de-sentiment-amicaux (philophrosynis), une langue de-pensée-et-de-sentiment-subtils (avrophrosynis), de noblesse, d'affabilité, de délicatesse. Un exemple classique en est la manière dont s'exprime saint Marc d'Ephèse: dans le prologue du "Dialogue entre Latins et Grecs", il parle une langue de-pensée-et-de-sentiment-amicaux (philophrosynis), touchant indirectement et avec discernement les différences dogmatiques, comme il est manifeste dans le Préambule introductif au Pape Eugène IV; dans la suite du dialogue, il poursuit dans un langage d'acribie et de clarté dogmatique, sans abandonner l'élévation de bienveillance et de douceur; [puis,] à la fin, après l'issue affligeante du concile d'unité, il fait appel [en dernier recours], pour des besoins de responsabilité pastorale, au jugement d'une langue polémique et réfutative.
Sous ce prisme, notre Concile, d'une manière correcte d'un côté, selon mon humble point de vue, s'est adressé aux observateurs hétérodoxes, par l'intermédiaire de son tout saint Président, avec des paroles fraternelles et cordiales en évitant en même temps, au nom du dialogue, la dure hauteur de la confrontation. Il aurait fallu cependant, - bien plus, c'était un devoir - rendre témoignage à son identité et à sa conscience ecclésiologique propres par le moyen du texte dont nous parlons, de la manière la plus nette, la plus fidèle et la plus exacte.
Cela, malheureusement, il n'a pas été possible de le faire, parce que la plupart des réunions préparatoires de Genève, malgré la désapprobation de beaucoup en ce qui concerne (10) ce texte et la critique la plus pertinente qui en fut faite, - pour des raisons qui furent honorée par le silence - n'a pas été ré-examiné en profondeur et dans toute son extension, malgré le désir [exprimé] et l'incitation des Premiers-délégués des Eglises autocéphales, mais il a été renvoyé, sans être essentiellement retouché, au Concile où, par manque de temps et d'accord, il a subi des changement qui relèvent seulement de l'ornementation, si l'on excepte la reformulation de l'Eglise de Grèce sur le point le plus contesté et porteur de malentendus.

Ne nous trompons pas et ne nous cachons pas ceci à nous-mêmes: ce texte problématique est la première et la principale cause du refus des quatre Patriarcats Orthodoxes de participer au Concile. Alors que l'Eglise de Serbie à éprouvé de l'embarras et a hésité jusqu'aux derniers instants en ce qui regarde sa participation, elle est venue finalement pour deux raisons: par amour pour son Eglise Mère martyre, l'Eglise de Constantinople, d'abord, et ensuite, dans l'espoir que les manques et les faiblesses de la période préparatoire seraient guéris et compensés par les travaux du Concile, c'est-à-dire dans l'espoir que, ce texte mis à part, le Concile se pencherait aussi sur les graves problèmes contemporains de notre Orient, comme les schismes, qu'ils soient d'inspiration nationaliste ou "zélote", le manque de communication entre certaines Eglises et le comportement anti-canonique d'autres Eglises, l'autocéphalie qui est devenu le mal de tête de l'Eglise, et certains autres.
Cependant, rien de tel n'a eu lieu: et cela parce que la proposition de l'Eglise de Serbie, [à savoir que] les travaux conciliaires en Crête (11) soient considérés [seulement ] comme la première phase du processus conciliaire d'ensemble et que le parcours accompli par le Concile ne soit annoncé qu'ultérieurement, au moment opportun, après des discussions "sur toute la matière" et avec la participation de toutes les autres Eglises, [parce que cette proposition donc] a été rejetée, et que le Concile a limité lui-même son activité à quelques jours, en dissipant la plus grande part du peu de temps imparti dans l'analyse et quelques corrections des choses évoquées dans ce même texte, sans qu'[ait eu lieu] un échange d'opinions vivant, spontané et libre au sujet des questions brûlantes de l'Orthodoxie contemporaine.

L'occasion historique bénie, très malheureusement, s'est évanouie de la possibilité d'affronter la multitude de provocations et de tentations dans la vie de notre sainte Eglise et le commencement de leur solution; [s'est évanouie également] l'occasion d'un témoignage sur sa Tradition vivante et génératrice de vie, sur son unité, sa catholicité et sa conciliarité. Un miracle de Dieu, aurait été que Concile puisse recevoir en partage son héritage désirable pan-ecclésial en tant que Saint et Grand Concile! Nous craignons, au contraire, que ce Concile ne soit retenu dans l'histoire future de l'Eglise que comme le Concile de Crête, un concile régional des Eglises qui y participèrent, sans rayonnement et sans influence plus significatifs. Peut-être cela est-il malgré tout préférable au mutisme et à l'absence complets, [comme le serait de tomber] hors de l'histoire.



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Août 2016 à 13:16 | 22 commentaires | Permalien

L'archevêque Job de Telmessos a démenti les rumeurs selon lesquelles le patriarcat de Constantinople aurait l’intention de fonder une métropole relevant de lui en Ukraine.

Mgr Job a dit : « Quoi qu’en disent les rumeurs le patriarcat de Constantinople n’a pas la moindre intention d’installer une entité ecclésiale en Ukraine. Une telle juridiction existerait simultanément à une autre. La non canonicité d’une telle situation ne ferait qu’exacerber les problèmes qui sont déjà là. L’objectif essentiel du patriarche Bartholomé est de contribuer à l’unité de l’Eglise orthodoxe en Ukraine. Il souhaite pouvoir aider à surmonter le schisme comme il a pu le faire il n’y a pas si longtemps en ce qui concerne les Eglises de Bulgarie, de Tchéquie et de Slovaquie. Je tiens à souligner que les Ukrainiens, que tous les orthodoxes de par le monde souhaitent que le schisme soit résorbé ».


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Août 2016 à 10:34 | 0 commentaire | Permalien

Meurtre du père Paul Adelheim à Pskov (  1938-2013)
Il y a trois ans le pere Paul était sauvagement assassiné. Sa présence est forte dans cœurs .

Le patriarche Cyrille prie pour le repos de l'âme du prêtre assassiné à Pskov

Le prêtre "est devenu, si l’on en juge d’après les informations maintenant obtenues, la victime de ses devoirs pastoraux comme celui d’être toujours prêt à venir en aide à qui que ce soit", comme l’a déclaré le chef du service de presse patriarcale, le diacre Alexandre Volkov.

Le pere Paul a été tué aujourd'hui 5 août 2013 par un malade mental venu le voir dans l'espoir d'une guérison. Il habitait chez le père Paul depuis trois jours et l'a tué aujourd'hui d'un coup de couteau dans le ventre, pendant qu'ils parlaient à la cuisine. Au moment de son arrestation l'assassin aurait hurlé qu'il avait agi sur l'ordre de Satan et ce serait porté deux coupd de couteau à la poitrine. Il a été hospitalisé en réanimation.

"Sa Sainteté le Patriarche Cyrille est endeuillé par la mort tragique du père Paul Adelheim et prie pour le repos de son âme», - a dit le diacre Alexandre Volkov.Selon lui, le prêtre "est devenu, si l’on en juge d’après les informations maintenant obtenues, la victime de ses devoirs pastoraux comme celui d’être toujours prêt à venir en aide à qui que ce soit"

Le représentant de l'Eglise orthodoxe russe a exprimé l'espoir que la police fera tout son possible pour élucider cet assassinat.

Une affaire pénale a été entamée pour traiter du fait de l’assassinat du prêtre et un suspect a été arrêté. Selon le ministère de l'Intérieur, il s’agit d’un moscovite né en 1986. Actuellement, il est à l'hôpital – l’homme a eu le temps de se poignarder à la poitrine. Selon les enquêteurs, le suspect de ce crime était connu du prêtre, il est venu lui rendre visite.

MOSCOU, 5 Août - RIA Novosti.
.....................................................................

Le père Paul Adelheim, né en 1938, est issu d’une famille allemande installée en Russie

. Son grand père, un industriel, a été fusillé en 1938, son père en 1942. Lui-même fut élevé dans un orphelinat après l’arrestation de sa mère, qu’il rejoignit par la suite sur son lieu de relégation au Kazakhstan. Novice à la Laure de Kiev, puis étudiant au séminaire de Kiev, il en est exclu pour raisons politiques. Il devient prêtre, achève le séminaire à Moscou, puis est nommé à Kagan en Ouzbékistan en 1964. Il réussit à construire une nouvelle église pour sa paroisse, mais est arrêté en 1969 et condamné à 3 ans d’internement pour « calomnies contre le pouvoir soviétique ». Il quitte les camps en 1972, avec une jambe en bois suite à un accident survenu en détention. Rattaché depuis 1976 au diocèse de Pskov, marié, avec 3 enfants, le père Paul est recteur de deux paroisses auprès desquelles il a organisé une école de direction de chœur et un orphelinat pour enfants handicapés. Il est aussi l’auteur de publications sur le droit canon et la vie de l’Eglise, et en particulier d’un ouvrage intitulé « Le Dogme de l’Eglise » (Dogmat o Tserkvi), en 2002, véritable manuel d’ecclésiologie et de droit canonique, qui est aussi une critique sans concession des récents statuts de l’Eglise de Russie (1998 et 2001). Ce travail a été complété par une étude intitulée « Juger sans rendre la justice », parue dans le numéro 189 du « Vestnik R.KH.D » (2005), consacrée au Règlement provisoire des tribunaux ecclésiastiques de l’Eglise de Russie.

PRAVMIR

Une exposition consacrée à l’archiprêtre Paul Adelheim (1938-2013)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Août 2016 à 05:49 | 9 commentaires | Permalien

"In memoriam Lydia Ouspensky". Un livre collectif sous la direction d'Émilie van Taack
Éditions Sainte-Geneviève : Un livre collectif sous la direction d'Émilie van Taack

Ce livre, publié à l’occasion du 10e anniversaire du rappel à Dieu de Lydia Alexandrovna Ouspensky, rassemble plusieurs écrits dont le principal - "Une vie comme une autre" - est le récit autobiographique que Lydia a laissé de son émigration hors de Russie et de sa vie entre les deux guerres.

Dans sa brièveté, ce récit en dit beaucoup sur elle, sur sa famille, et sur la survie des Russes au cours de cette période redoutable.

Des portraits, ensuite, écrits par ses amis, Galina Makhrova, Véronique Lossky, Marie-Chantal Savinkov, Valery Sergueev, Emilie Van Taack, composent une image de Lydia et du couple qu’elle formait avec son époux — uni jusqu’à la fin de leur vie, définitivement, en un seul être. Il est impossible de parler de Lydia, en effet, sans évoquer Léonide Alexandrovitch qui fut, dès qu’elle l’eut rencontré, comme la cause à laquelle elle se dévoua, corps et âme.

Lydia Alexandrovna Ouspensky est la veuve du célèbre iconographe et théologien de l’icône, Léonide Ouspensky, qui fut rappelé à Dieu en décembre 1987.

Elle lui survécut près de vingt ans, jusqu’en octobre 2006. Celle qui s’était effacée volontairement durant toute sa vie derrière son époux, est apparue involontairement, pendant cette période, aux yeux de tous, dans toute sa grandeur, non seulement digne de lui mais semblable à lui et son émule spirituelle.
"In memoriam Lydia Ouspensky". Un livre collectif sous la direction d'Émilie van Taack

L’existence de Lydia, hors son intérêt propre, a modelé la vie quotidienne de cet iconographe exceptionnel et constitue, en cela, un trésor pour ceux qui s’intéressent à l’icône ou veulent s’y consacrer.
"In memoriam Lydia Ouspensky". Un livre collectif sous la direction d'Émilie van Taack

C’est un témoignage irremplaçable du mode de vie exigé d’un peintre d’icône et de ses proches pour que l’œuvre parvienne au niveau du commandement de Dieu, dans le sillage de l’adage patristique : « Donne ton sang et reçois l’Esprit ! »
"In memoriam Lydia Ouspensky". Un livre collectif sous la direction d'Émilie van Taack

Lydia Ouspensky devant la tombe de son époux. Cimetière de Ste Geneviève-des-Bois, fin Avril 2006

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Août 2016 à 14:04 | 4 commentaires | Permalien

L’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE du patriarcat de Moscou, a publié un article sur le site Interfax-religion.

Il y est dit: "L’archevêque Job est une personne très instruite, c’est un fin connaisseur du droit canon. Il nous est difficile de croire qu’il ait pu affirmer que l’Ukraine ferait partie du territoire canonique du patriarcat de Constantinople. Cette affirmation contredit la vérité de l’histoire, elle est en porte à faux avec la position officielle de Constantinople.

Mgr Job s’était rendu à Kiev sur l’invitation personnelle du métropolite Onuphre ce dont le patriarche Bartholomé a officiellement informé le patriarche Cyrille. Ce simple fait montre d’une manière probante que le patriarcat de Constantinople reconnait qu’il n’existe en Ukraine qu’une seule Eglise canonique. Laissons aux journalistes le loisir de publier des ragots.

C’est Tatiana Derkatch, qui a, pour le site RISU, interviewé l’archevêque Job / traduction ICI et originale . Elle avait dans le passé milité pour la secte « Ambassade Dieu ». Le site RISU bénéficie de l’appui des greco-catholiques.

Le désir de nier l’unité légitime qui existe entre la métropole de Kiev et le patriarcat de Moscou (la Charte d’unité a été signée en 1686 elle est reconnue par tous les patriarcats d’Orient) fait également penser à des élucubrations journalistiques bien plus qu’à des prises de position du hiérarque orthodoxe qu’est Mgr Job".

Interfax religion Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Août 2016 à 10:54 | 4 commentaires | Permalien

Un Français chez les vieux-croyants
Près de Moscou, une communauté de vieux-croyants garde la mémoire d’un Français converti à l’orthodoxie.

Issue d’un schisme d’une violence inouïe avec l’Église orthodoxe russe, l’Église vieux-croyant tente de se perpétuer dans une Russie en pleine mutation.

Le quai de la gare de Viaz­ni­ki, à 300 km au nord-est de Moscou, s’étire à l’infini. Deux ou trois passagers descendus avec nous empruntent l’immense passerelle au-dessus des voies désertes. « Ne bougez pas, mon fils Sergueï vient vous chercher », nous rassure Galina au téléphone. Voilà trois semaines que Svetlana, une consœur journaliste de Moscou, déploie des trésors de patience pour nous ouvrir les portes d’une famille de « vieux-croyants ».

Réputée fermée, voire sectaire, cette minorité religieuse issue d’un schisme au sein de l’Église russe a bien souvent développé des réflexes de défiance à l’égard du monde extérieur. Mais à Viazniki, à des milliers de kilomètres des confins sibériens où ces communautés vivent recluses, un lien de confiance a fini par s’établir.

Vavila, un Français comme un saint

« Vous savez, la venue d’un journaliste français n’a rien d’un hasard », annonce Sergueï, au volant de sa voiture. Tout en slalomant entre les nids-de-poule, l’homme dévoile un aspect surprenant de l’histoire des vieux-croyants dans sa région. Voilà près de 400 ans, un Français, dont nous ignorions jusqu’alors l’existence, nous a précédés sur la route de Viazniki. Un dénommé Vavila, brillant esprit formé à la Sorbonne avant de se convertir à l’orthodoxie.

Arrivé dans la région, l’homme a passé le reste de sa vie dans un « skite » (ermitage, en russe) avec, dit-on, « une endurance égale à celle d’un parfait diamant ». En 1666, alors que le patriarche Nikon impose d’une main de fer sa réforme liturgique dans le pays, le Français préfère périr sur un bûcher en place de Viazniki plutôt que de renier l’antique tradition orthodoxe. Depuis lors, son héroïsme lui vaut d’être révéré comme un saint chez les vieux-croyants dont il incarne au plus haut point l’esprit de résistance.

Lire COMMENT UN FRANCAIS A DEMENAGE A IVANOVO ET TROUVE UN SENS A SA VIE : L’HISTOIRE DE JEAN-MICHEL COSNIEAU
Un Français chez les vieux-croyants

Le P. Vladimir, port altier et regard pénétrant

Un compatriote de Vavila à Viaz­ni­ki… La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans l’entourage de Galina. Dans son séjour faiblement éclairé, tout le voisinage vieux-croyant a pris place autour de la table. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. L’instant est solennel : formules de bienvenue, échange de cadeaux – camembert et biscuits bretons côté français ; assiettes estampillées « Viazniki », assorties d’un chapelet en similicuir côté vieux-croyants. Sur la table, des petites coupes remplies de framboises et des assiettes de crudités sans assaisonnement. On n’attend plus que l’arrivée du prêtre, le P. Vladimir, qui prend place sur un petit trône blanc réservé aux membres du clergé. Port altier, regard pénétrant, l’homme, marié et père de quatre enfants, tient son rang. Il invite la petite assemblée à se lever pour prononcer un bénédicité à grand renfort de signes de croix – douze au total, comme les apôtres....SUITE
Un Français chez les vieux-croyants


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Août 2016 à 08:34 | -1 commentaire | Permalien

L’archevêque Jean de Charioupolis, ordinaire de l’exarchat des églises russes du patriarcat de Constantinople en Europe occidentale, a publié le 28 juillet une déclaration, dans laquelle il reproche « aux représentants du Patriarcat de Moscou à Nice <de faire> intrusion dans le cimetière [de Caucade], parmi les sépultures de nos proches et de nos parents, pour [y creuser] une tombe pour monsieur Igor Chelechko », une des victimes de l’attentant à Nice le 14 juillet dernier. L’archevêque dénonce cette « invasion » des « lieux de culte et de mémoire » de son exarchat.

Nous sommes attristés et scandalisés par les propos sectaires de cette invective, que les circonstances tragiques rendent d’autant plus cyniques. La volonté d’inhumer au cimetière russe de Caucade M. Chelechko, qui fut paroissien et lecteur de l’église Saint-Nicolas de Nice, après avoir servi pendant des années des communautés orthodoxes en Belgique et rendu régulièrement des services à la paroisse Saint-Pantéléimon de l’exarchat dirigé aujourd’hui par Mgr Jean de Charioupolis, est celle de l’épouse et des enfants du défunt. Nous savons qu’après son installation à Nice, M. Chelechko avait lui-même évoqué un tel souhait, sans se douter sûrement de l’imminence de cette perspective. La famille s’adressa à l’ambassade de Russie, propriétaire du cimetière selon le Service de la Propriété Foncière, qui autorisa l’inhumation. Cette autorisation fut confirmée par la Mairie de Nice. Le recteur de la paroisse Saint-Nicolas, membre du clergé de notre diocèse, en concélébration avec des représentants de l’Église russe hors frontières, a présidé l’office des obsèques dans son église et accompagné la famille, les proches du défunt et de nombreux orthodoxes niçois au cimetière. Aucun représentant du patriarcat de Moscou n’y avait creusé de tombe. Faire une « démonstration politique » ne pouvait être l’intention du prêtre qui enterrait non seulement un des paroissiens les plus dévoués, mais aussi un ami de longue date.

Est-ce trop espérer que, pour une fois, dans une telle affliction qui nous est commune, on ne cherche pas derrière le geste naturel d’un prêtre, meurtri par la disparition violente de trois de ses amis, accompagnant son plus proche collaborateur dans sa dernière demeure, une prétendue marque que « le clergé du Patriarcat de Moscou montre, une fois encore, qu’il préfère obéir à l’État russe plutôt qu’à l’enseignement ecclésial de fraternité et de concorde » ?

Nous sommes convaincus que le clergé du patriarcat de Moscou en France, ainsi que la plupart des fidèles de notre diocèse, souhaitent avoir avec leurs frères et sœurs de l’exarchat du patriarcat de Constantinople, où ils comptent de nombreux amis, les liens les plus chaleureux et fraternels. Le conseil de notre diocèse réaffirme son désir de tout faire pour que les chrétiens de nos communautés « aient les uns pour les autres la même aspiration à l’exemple de Jésus-Christ, afin que d’un même cœur et d’une même bouche » nous glorifions « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ » (Rm 15, 5-6). Nous prions pour qu’il n’y ait aucune méfiance entre nous, aucune suspicion, aucune accusation injuste, aucune exclusion des uns des autres des célébrations liturgiques réciproques, que l’amour fraternel nous lie d’affection entre nous, « chacun regardant les autres comme plus méritants » (Rm 12, 10).

Lien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Août 2016 à 07:29 | 3 commentaires | Permalien

Des prêtres de l'Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) se sont rendus dans des unités des Forces armées ukrainiennes et y ont béni les nouvelles recrues
Sur la bénédiction de leurs évêques diocésains des prêtres de l'Église orthodoxe ukrainienne (PM) se sont rendus du 24 au 28 juillet 2016 dans les cantonnements d’unités militaires ukrainiennes. Avec la bénédiction de Monseigneur Antoine, métropolite de Borispol, l’archiprêtre Léonide Smagliouk a visité une brigade d’artillerie de la Garde nationale d’Ukraine opérant dans la zone des combats antiterroristes, région de Donetsk.

Le père Léonide et les militaires de l’unité ont élevé leurs prières pour l’armée ukrainienne qui accomplit son devoir à l’Est du pays. Une panikhide a été officiée pour le repos des âmes des militaires tombés au combat. Ensuite l’archiprêtre, accompagné par les militaires a effectué, pour commémorer le jour du baptême de la Rus, un pèlerinage dans la Laure de la Dormition.

Le père Léonide s’est entretenu avec des représentants de la Mission d’observation du cessez le feu.
Des prêtres de l'Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) se sont rendus dans des unités des Forces armées ukrainiennes et y ont béni les nouvelles recrues

Une prière é été dite pour le retour de la paix. Chaque militaire s’est vu remettre en cadeau un exemplaire des Saints Evangiles.

Le 30 juillet plusieurs unités de la garde nationale ont reçu la visite d’autres prêtres.

Lien Украинская Православная Церковь Trad."PO"

Voir aussi : Les paroisses de l'Eglise ukrainienne (PM) ont procédé à une collecte d'aide alimentaire destinée aux unités militaires ukrainiennes
Des prêtres de l'Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) se sont rendus dans des unités des Forces armées ukrainiennes et y ont béni les nouvelles recrues

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Août 2016 à 16:46 | 3 commentaires | Permalien

« On ne naît pas chrétien, on le devient » a dit le grand didascale de l’Église du deuxième siècle, Tertullien (Apol, XVIII). Il avait certainement en tête les paroles de notre Sauveur Jésus-Christ à Nicodème : « si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jn 3, 3). Ce passage fait référence au baptême, au fait d’être immergé dans l’eau pour en ressortir. Ce rite symbolique signifie une mort à une vie passée et une nouvelle naissance pour une vie nouvelle. Le saint apôtre Paul commente ainsi le baptême : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rm 6, 4).

En ce jour significatif de la christianisation de la Rous kiévienne, permettez-moi de vous saluer au nom de Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée, du Saint Synode qui l’entoure et de l’Église Mère. Car c’est en effet de Constantinople que l’ancienne Rous kiévienne a reçu le baptême, et l’Église de Constantinople demeure à jamais l’Église Mère de l’Église de Kiev qui demeura dans la juridiction directe du Patriarcat œcuménique jusqu’à la fin du 17e siècle.

 Archevêque Job de Telmessos: Discours pour la célébration de la christianisation de la Rous kiévienne
Lien en russe Представитель Константинопольского Патриарха на Владимирской горке напомнил о праве каждого верующего свободно исповедовать религию без всякого вмешательства со стороны власти

Par ce baptême, la Rous kiévienne a eu accès à une vie nouvelle. Par sa christianisation, la Rous kiévienne a reçu de Byzance non seulement l’organisation de la vie ecclésiastique, mais aussi tout ce qui avait de bon et d’utile pour la société : les lettres, l’art, l’éducation, la loi, la justice, la paix et même l’abolition de la peine de mort.

De même qu’une mère veille toujours sur ses enfants, la Sainte et Grande Église du Christ — le Patriarcat œcuménique ne cesse de s’intéresser au destin de l’Ukraine et de son peuple. En ces temps difficiles, elle ne cesse d’écouter la voix de ses enfants spirituels. Face à la guerre et à la violence, elle ne cesse de prier et d’agir pour le rétablissement de la paix. Face aux divisions et aux schismes qui déchirent la Tunique sans couture (cf. Jn 19, 23) du Corps du Christ qu’est l’Église, elle ne cesse d’intercéder et d’œuvrer pour le rétablissement de l’unité du corps ecclésial.

Il y a un mois, le Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe fut convoqué en Crète par Sa Sainteté le patriarche œcuménique, avec l’accord de Leurs Béatitudes les Primats des Églises orthodoxes autocéphales locales pour examiner des sujets de grande actualité pour l’Église et pour ratifier les textes relatifs aux thèmes adoptés à une échelle panorthodoxe lors de sa préparation qui a duré une cinquantaine d’années.

Dans son encyclique, le Saint et Grand Concile rappelle au plérome de l’Église orthodoxe : « L’Église ne se mêle pas de politique au sens strict du terme. Cependant, son témoignage est essentiellement politique en tant que souci pour l’humain et pour sa liberté spirituelle. Sa parole est bien distincte et restera à jamais un devoir d’intervention en faveur de l’humain. Les Églises orthodoxes locales sont aujourd’hui appelées à établir une nouvelle relation harmonieuse avec l’État de droit dans le nouveau contexte des relations internationales, conformément à l’affirmation biblique : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). Cette coopération doit sauvegarder la singularité de l’Église et celle de l’État, et assurer leur franche coopération au profit de l’unique dignité humaine dont émanent les droits de l’homme, garantir aussi la justice sociale » (Encyclique, 16). Pour cette raison, le Saint et Grand Concile a réitéré la condamnation de l’ethnophylétisme, c’est-à-dire du nationalisme religieux, qu’avait condamné le concile panorthodoxe de 1872. A cela, il ajoute que « La protection du principe de liberté religieuse dans toutes ses perspectives est un droit fondamental, c’est-à-dire la liberté de conscience, de foi, de culte et toutes les manifestations individuelles et collectives de la liberté religieuse, y compris de droit de chaque croyant de pratiquer librement ses devoirs religieux, sans immixtion d’aucune sorte de la part des pouvoirs publics, ainsi que la liberté d’enseigner publiquement la religion et assurer les conditions de fonctionnement des communautés religieuses » (Encyclique, 16).

Lire UKRAINE: QUAND POLITIQUE ET RELIGION S'EMMÊLLENT

Face à la violence qui se déploie aujourd’hui partout dans le monde, le Saint et Grand Concile souligne que « L’Église orthodoxe suit, avec douleur et dans la prière, constatant la terrible crise humanitaire qui sévit de nos jours, la propagation de la violence et des conflits armés, la persécution, les déportations et les meurtres commis contre des membres de minorités religieuses, l’expulsion forcée de familles hors de leurs foyers, la tragédie du trafic d’êtres humains, la violation des droits fondamentaux d’individus et de peuples, ainsi que la conversion religieuse forcée. Elle condamne catégoriquement les enlèvements, les tortures, les atroces exécutions. Elle dénonce la destruction d’églises, de symboles religieux et de monuments culturels. […] Nous exhortons donc toutes les parties impliquées, indépendamment de leurs convictions religieuses, à travailler à la réconciliation et au respect des droits de l’homme, et à protéger avant tout le don divin de la vie. Il faut que cessent la guerre et l’effusion de sang, et que prévale la justice, pour faire revenir la paix et rendre possible le retour de ceux qui ont été bannis de leurs foyers ancestraux. Nous prions pour la paix et la justice dans les pays éprouvés d’Afrique et l’Ukraine » (Encyclique, 18).

Lire aussi Le patriarche Bartholomée ne reconnaîtra pas le schisme ukrainien

Par ailleurs, le Saint et Grand Concile affirme que « l’Église est sensible à ceux qui l’ont quittée et souffre pour tous ceux qui ne comprennent plus sa voix. Dans sa conscience d’être la présence vivante du Christ dans le monde, elle transpose dans des actions concrètes l’économie divine en utilisant tous les moyens à sa disposition afin de témoigner de la vérité de façon crédible dans la rigueur de la foi apostolique. Partant de cette compréhension du devoir de témoignage et de disponibilité, de tout temps, l’Église orthodoxe accorde une grande importance au dialogue, notamment avec les chrétiens hétérodoxes. Moyennant ce dialogue, les autres chrétiens connaissent désormais mieux l’Orthodoxie et la pureté de sa tradition. Ils savent aussi que l’Église orthodoxe n’a jamais accepté le minimalisme théologique ou la mise en doute de sa tradition dogmatique et de son éthos évangélique. Les dialogues interchrétiens furent une occasion pour l’Orthodoxie de souligner le respect dû à l’enseignement des Pères et de témoigner valablement de la tradition authentique de l’Église une, sainte, catholique et apostolique. Les dialogues engagés par l’Église orthodoxe n’ont jamais signifié et ne signifieront jamais faire des compromis d’aucune sorte en matière de foi. Ces dialogues sont un témoignage de l’orthodoxie étayé sur le message évangélique : « Viens et vois » (Jn 1, 46) et « Dieu est amour » (I Jn 4, 8) » (Encyclique, 20).

C’est dans cet état d’esprit qu’en ce jour festif le Patriarche œcuménique est spirituellement avec vous tous en tant que votre père spirituel et partage avec vous non seulement les souffrances que traverse votre pays en ce moment mais aussi la joie de la festivité de ce jour. Consciente que sans la Croix il n’y a pas de Résurrection, l’Église Mère implore sur vous tous la bénédiction de Dieu et prie pour le rétablissement de la paix dans le pays et de l’unité du corps ecclésial, reprenant les paroles de la prière de l’Unique Grand Prêtre de l’Église, notre Seigneur Jésus-Christ : « que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21). Que Dieu vous aide et vous dirige en tout !

+ Archevêque Job de Telmessos

Kiev, 28 juillet 2016

Lien Українська Православна Церква

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Août 2016 à 15:21 | 7 commentaires | Permalien

"Spiritualité orthodoxe. Le mystère du Dieu incarné et de l'homme déifié": cours du P. Alexandre Siniakov au Centre Sèvres de Paris
Tous les vendredis de 14h30 à 16h30 du 4 novembre 2016 au 6 janvier 2017 le P. Alexandre Siniakov donnera un cours au Centre Sèvres de Paris, intitulé: "Spiritualité orthodoxe. Le mystère du Dieu incarné et de l'homme déifié".

Ce cours présentera la façon dont les mystiques orientaux dépassent le spiritualisme antique par une théologie essentiellement biblique et humaniste, fondée sur la conviction que le Père invisible se fait connaître en l’homme Jésus-Christ. La liturgie et l’iconographie orthodoxes illustrent la transfiguration de l’être humain dans sa totalité à l’image du Fils de Dieu et révèlent la lumière divine qui resplendit dans le corps même de l’homme déifié et qui est une anticipation de la résurrection au dernier jour.

« Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l’a dévoilé ». La transcendance absolue de Dieu, affirmée avec force par la théologie orthodoxe, ne laisse qu’une voie pour approcher le Père inaccessible : son Fils, Dieu devenu homme et homme devenu Dieu. Le christocentrisme de la mystique orthodoxe sera traité en premier lieu dans ce cours. Il fait que la spiritualité orthodoxe est foncièrement et authentiquement humaniste.

La prière à Jésus, venant du cœur, nourrie par la grâce des sacrements, l’Eucharistie surtout, loin de nous séparer de l’Église nous permet de vivre à tout instant l’appartenance au Corps du Christ et d’être transfigurés par l’Esprit de Dieu. L’harmonie entre la piété personnelle et la liturgie en Église est un aspect fondamental de la spiritualité orthodoxe qui n’est pas l’absolutisation d’un courant mystique, mais la fidélité à l’Évangile.

Lien Séminaire orthodoxe russe

Programme complet des enseignements au Centre Sèvres en 2016-2017

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Juillet 2016 à 10:06 | 1 commentaire | Permalien

Enterrement de Igor Cheleshko, sacristain de la cathédrale Saint-Nicolas et une des victime de l’attentat du 14 juillet
Igor Cheleshko, sacristain de la cathédrale Saint Nicolas, l’une des victime de l’acte barbare commis le 14 juillet, a été inhumé.

Le jeudi 28 juillet, fête de Saint Vladimir Egal aux Apôtres, le sacristain Igor Cheleshko, l’une des victimes de l’attentat de la Promenade des Anglais, a été inhumé au cimetière de Caucade. S’étaient réunis pour assister à l’office funèbre de cet ami du recteur de la cathédrale, l’archiprêtre André Elisséev, les proches et les parents du défunt, le clergé de la cathédrale, des représentants de la Mairie de Nice et de la Préfecture, de la mission diplomatique russe, de nombreux fidèles.

Enterrement de Igor Cheleshko, sacristain de la cathédrale Saint-Nicolas et une des victime de l’attentat du 14 juillet
L’office était présidé par le père André Elisséev, lui concélébrait le père Maxime Politov, secrétaire de l’administration diocésaine ainsi que l’archiprêtre Nicolas Ozoline, recteur de la paroisse de la Mère de Dieu Joie de tous les Affligés à Menton (EORHF).

C’est au cimetière de Caucade qu’a eu lieu l’inhumation du cercueil. Lien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Juillet 2016 à 13:35 | 3 commentaires | Permalien

Le théologien libanais Berge Traboulsi* propose ce schéma particulièrement clair et synthétique de l'organisation orthodoxe à l'appui de sa "Proposition préliminaire pour la modernisation des relations de Primauté et inter-Églises sur la base des principes d'égalité et de rotation"

ORTHODOXIE: SCHEMA D'UNE ORGANISATION
Berge Traboulsi est docteur en théologie de l'université d'Athènes (1997), professeur associé à l'Université Haigazian de Beyrouth, membre de la Société européenne pour l'étude des sciences et de la théologie (ESSSAT) [www.esssat.eu], la Société européenne de théologie interculturelle et des sciences interreligieuses (ESITIS) [www.esitis.org] et le Forum européen pour l'étude de la religion et de l'Environnement [www.hf.ntnu.no]. Lien
V.G.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Juillet 2016 à 12:26 | 0 commentaire | Permalien

UKRAINE: QUAND POLITIQUE ET RELIGION S'EMMÊLLENT
Après la rencontre de Porochenko avec le patriarche Bartholomé le 10 mars dernier au cours de laquelle le président ukrainien avait évoqué «l’avenir de l’Ukraine, la paix et la création d’une seule Église locale, attendue par le peuple ukrainien» c'est au tour d'un haut dignitaire du Phanar, l'archevêque Job de Telmessos, de venir rencontrer Porochenko à Kiev comme l'annonce un communiqué officiel de la présidence ukrainienne

ÉCHANGE D'AMABILITÉS

Le président ukrainien a remercié le patriarche œcuménique "de l'attention qu'il porte à la question d'une église nationale unique en Ukraine" et formé le vœu que la commission qui étudie l'adresse de la Rada d'Ukraine demandant l'octroi de l'autocéphalie à l'Eglise orthodoxe en Ukraine "ne tardera pas à donner ses conclusions".

Mgr Job a informé le Président des travaux de cette commission et confirmé la prise en considération de la demande de créer une Eglise orthodoxe ukrainienne autocéphale. "Bien que l'Église et l'Etat soient séparés, l'Église et l'Etat doivent travailler ensemble" - a déclaré l'archevêque en transmettant le salut du Patriarche Bartholomée et en assurant qu'il souhaite "aider l'Ukraine".

Revenant sur les récentes processions de l'Église Orthodoxe d'Ukraine, le président a exprimé sa satisfaction de la façon dont les services de sécurité ont permis d'empêcher toute possibilité de provoquer des conflits inter-religieux. Il a également complimenté le Patriarcat œcuménique pour le succès du Concile de Crête…

Lire aussi Les Églises orthodoxes réunies à Crète ne discuteront pas de la situation en Ukraine


COMMENTAIRE

Il faut souligner que ce communiqué de la présidence ukrainienne donne sa propre vision de cette rencontre. Il n'y a pas (encore) d'information du côté du Phanar et l'éclairage pourrait en être différent.

Il n'en reste pas moins que le simple fait qu'une telle rencontre puisse avoir lieu et que des questions internes à l'Église russe y soient traitées ne peut qu'aggraver les tensions au sein de l'Orthodoxie.

V.Golovanow

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Juillet 2016 à 23:17 | 11 commentaires | Permalien

Cet enseignement aura pour base le récit des souffrances infligées contre la foi durant les années du pouvoir soviétique…

À peine plus d’un an avant le centenaire du sanglant coup d’État bolcheviste qui a changé jusqu’à ses racines le paradigme de l’existence de la Russie, qui a transformé le pieux Empire orthodoxe en un infernal régime communiste où ont brûlé des millions de vies innocentes. Nous allons encore longtemps récolter les fruits de cet événement lugubre, car son « écho » ne donne pas de repos à toutes sortes de revanchards d’orientation communiste.

On entend parler de l’inéluctabilité d’un si terrible événement et de ses bienfaits pour l’histoire de notre pays, aux aspects positifs du système communiste soviétique, du « rôle colossal » des sanguinaires Lénine et Staline dans l’histoire de la Russie.

Le martyre des nouveaux saints sera au programme de toutes les écoles de Russie
Quarante-deux moniales de Toula, condamnées pour activités antisoviétiques, réhabilitées

Pour rappeler le véritable sens et les effets du coup d’État bolcheviste, à l’approche du centenaire de cet événement, l’Église orthodoxe russe a préparé des recommandations pédagogiques pour la conduite de ces cours dans les écoles et autres établissements d’instruction. Le centre d’intérêt de ces cours sera le récit de la vie des ceux qui ont souffert pour avoir proclamé leur foi chrétienne durant les années du pouvoir soviétique. Le cours recommandé pour établissements d’enseignement nationaux et municipaux dans le cadre du module facultatif « Nouveaux martyrs et propagateurs de la foi de l’Église russe » doit attirer l’attention des élèves sur l’exploit de leurs concitoyens réprimés pour leur foi et leur fidélité à l’Église au XXe siècle.

Le couvent de femmes de Pokrov dans les années trente du XX siècle

« Le XXe siècle a été particulièrement tragique pour la Russie qui a perdu des millions des fils et de ses filles non seulement à cause de ses ennemis extérieurs, mais aussi de ses propres persécuteurs impies. Parmi les victimes de féroces tortures et assassinats durant les années de répressions il y a eu une incommensurable quantité d’orthodoxes : paroissiens, moines, prêtres, évêques dont le seul crime était d’avoir une inébranlable foi en Dieu » écrit le hiéromoine Guennadi (Voïtishko), chef du Bureau d’information du Département synodal d’instruction religieuse et de catéchèse. (RIA NOVOSTI)

Nouveaux martyrs : le prêtre Yakov Vladimirov +1918

Selon le hiéromoine, la canonisation des nouveaux martyrs par le Concile épiscopal jubilaire de 2000, à la limite du millénaire, « a tiré un trait sur la terrible époque de l’impiété combative », a montré « la grandeur de leur exploit », et est devenue « le témoignage de la profonde reconnaissance des tragiques erreurs et douloureux errements du peuple. »

« Il n’y a eu jusqu’à ce jour dans l’histoire du monde de canonisation par l’Église d’un si grand nombre de nouveaux intercesseurs célestes (rappelons que le Concile de 2000 a canonisé plus de mille nouveaux martyrs — RL), les fruits spirituels de leur exploit doivent maintenant être assimilés par la société, » a conclu le père Guennadi.

Russkja linija
Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Juillet 2016 à 09:12 | 1 commentaire | Permalien

1 ... « 94 95 96 97 98 99 100 » ... 314


Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile