Traduit du russe par Marie et André Donzeau

Moscou - 9 Mars - Interfax. Les Russes considèrent que de nouvelles rencontres entre le pape François et le patriarche de Moscou Cyrille sont nécessaires et soutiennent l'idée d'un rapprochement des Eglises sans leur unification. C'est ce que constatent des sociologues, en se fondant sur les résultats d'un sondage effectué par le Centre de recherche sur l'opinion publique.

Selon ce sondage, les deux tiers (67%) des Russes sont au courant de la récente rencontre des chefs des Eglises orthodoxe et catholique à Cuba. Cependant, 47% des personnes interrogées ont dit qu'elles avaient entendu parler de cette rencontre, mais qu'elles n'en gardent pas de souvenir particulier. Selon 4% des sondés, cette rencontre est le symbole de l'unification entre catholiques et orthodoxes, ainsi qu'un événement historique.

2% des personnes interrogées ont dit garder de cette rencontre le souvenir de la conclusion d'un accord entre les dirigeants des deux Eglises, d'une volonté commune de préserver la paix dans le monde, ainsi que de l'étude de la protection des chrétiens contre les persécutions au Proche-Orient et dans le monde entier. 1% des participants se souvenaient de la discussion sur la lutte contre l'organisation terroriste EI (Etat islamique - NDR) (interdit dans la Fédération de Russie), et ont également qualifié cette conversation entre les dirigeants de l'Eglise d'amicale, attendue depuis longtemps, et ont remarqué la coopération entre catholiques et orthodoxes.

Selon les deux tiers (66%) des Russes, il est nécessaire de tenir de telles réunions à l'avenir. Cette opinion est partagée par 71% des orthodoxes, plus de la moitié des croyants d'autres religions et confessions (54%) et des non-croyants (52%). Seuls 12% des interrogés ont mis en doute l'utilité de cette pratique. Un participant au sondage sur cinq (20%) n'a pas donné de réponse précise, 2% ont refusé de faire des commentaires.

Répondant à la question de savoir s'il y a des problèmes dans le monde qui ne peuvent être résolus sans les efforts conjugués des Eglises orthodoxe et catholique, un Russe sur trois (33%) a donné une réponse négative, 41% des personnes interrogées n'ont pas donné de réponse précise. 7% ont ajouté au nombre de ces problèmes la lutte contre le terrorisme dans son ensemble et contre les islamistes radicaux, 3% les conflits militaires au Proche-Orient et en Ukraine, 2% le développement spirituel des hommes, les questions internationales et de politique étrangère, l'unité des chrétiens. 4% pensent que sans les efforts conjugués des catholiques et des orthodoxes, il n'est pas possible de parvenir à la paix dans le monde.

1% des sondés ont estimé qu'un travail conjoint des deux Eglises est indispensable pour protéger les chrétiens contre les persécutions, obtenir une coopération entre les confessions, résoudre les problèmes des minorités sexuelles, la prévention des conflits inter-religieux. 3% ont donné d'autres réponses, 4% ont mentionné l'existence des problèmes qui ne pouvaient être résolus que par des efforts conjoints des Eglises. 2% ont refusé de répondre.
Au sujet des relations futures qui doivent s'établir entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise catholique romaine, 62% des Russes estiment que les parties doivent se rapprocher, mais rester distinctes l'une de l'autre. 8% s'expriment contre la coopération ou le rapprochement entre les deux Eglises, car elles "ne sont pas compatibles et doivent rester ainsi," un sur dix (10%) a appelé à l'unification des Eglises orthodoxe et catholique. 2% ont refusé de répondre, 18% ont eu du mal à donner une réponse précise.

Le sondage a été réalisé les 20 et 21 février sur un échantillon de 1600 personnes dans 130 localités de 46 régions du pays.

La rencontre historique du patriarche et du pape s'est tenue le 12 Février à La Havane. Le sujet central de leur entretien a été la persécution des chrétiens dans les pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord.
En conclusion de cette rencontre, une déclaration commune a été adoptée par les chefs des deux Eglises, dans laquelle les deux primats ont condamné les méthodes des uniates et le prosélytisme qui furent pendant de longues années un obstacle à leur rencontre. Ils ont pris la défense des chrétiens opprimés dans différents pays, et ont appelé tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme à des actions responsables et prudentes. Le Patriarche et le Pape se sont également prononcés pour la défense de la famille traditionnelle, fondée sur l'amour fidèle et libre entre un homme et une femme, et contre l’avortement et l'euthanasie.
l'avortement et l'euthanasie.l'

Interfax religion

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Mars 2016 à 14:10 | 1 commentaire | Permalien

Le Centre spirituel et culturel russe à Paris sera inauguré en automne
S.E. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, a accordé le 14 mars une interview au quotidien Rossiysskaya Gazeta.

En voici des extraits : « C’est selon toute probabilité en octobre prochain que doit être officiellement inauguré le centre spirituel et culturel quai Branly ainsi que la nouvelle cathédrale orthodoxe.

Assisteront à la cérémonie Sa Sainteté le patriarche Cyrille ainsi que les présidents Hollande et Poutine. La date précise sera définitivement foxée en fonction des programmes des deux présidents.

Le diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou, se situe depuis les années trente du siècle dernier dans les modestes locaux d’un ancien garage du XV arrondissement L’église-cathédrale des Trois saints Docteurs n’est plus en état d’accueillir tous les fidèles qui viennent y prier.

C’est en octobre 2007, lors de la visite du défunt patriarche Alexis II qu’est survenu le projet de la construction d’un centre spirituel orthodoxe à Paris. Le patriarche avait alors été reçu par le président Sarkozy. Il lui a fait part de son souhait de voir une nouvelle cathédrale orthodoxe à Paris.

Le Centre spirituel et culturel russe à Paris sera inauguré en automne

Cathédrale et centre Culturel russes du quai Branly: la première pierre posée mardi le 14 avril 2015

Le 19 mars prochain la principale des cinq coupoles qui couronneront la cathédrale sera mise en place. Les coupoles seront couvertes de fines feuilles d’or.
Le Centre spirituel et culturel russe à Paris sera inauguré en automne

Le projet du centre a été élaboré par l’architecte Jean-Michel Willemote. L’ensemble pourrait être repris dans d’autres capitales.

Etant donné son caractère exceptionnel le nouveau centre sera placé sous la responsabilité de l’ambassadeur de Russie en France, il sera d’un point de vue juridique l’une des ramifications de l’ambassade.

Voir l’interview en russe Traduction "PO"
Le Centre spirituel et culturel russe à Paris sera inauguré en automne

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Mars 2016 à 18:32 | 1 commentaire | Permalien

En mai 2010, le patriarche Bartholomée, au cours d’un déjeuner au Palais Constantin dans les environs de Saint Pétersbourg (Strelna) a répondu à une question de la chaîne « Rossia 24 » : - Que souhaiteriez-vous dire à ceux qui en Ukraine restent dans l’hésitation ? ces derniers temps de nombreux schismatiques reviennent au patriarcat de Moscou ?

« J’ai aujourd’hui au cours de ce repas dit au métropolite Vladimir primat de l’Eglise d’Ukraine, patriarcat de Moscou, qu’il aura sans doute la grâce de voir ce problème résolu de son vivant. Je voudrai que ce schisme prenne fin. Qu'ils n'hésitent pas et rejoignent l'Eglise canonique d' Ukraine qui est la nef de notre salut!».

En 2016 le président Porochenko se trouvait en Turquie pour une visite officielle de deux jours. Le président ukrainien a évoqué, le 10 mars 2016, avec le patriarche de Constantinople Bartholomée, la création d’une Église orthodoxe locale d’Ukraine. Le service de presse du président ukrainien Porochenko a communiqué que le président et le patriarche de Constantinople Bartholomée avaient discuté de la création en Ukraine « d’une seule Église orthodoxe locale ».

Le patriarche Bartholomée ne reconnaîtra pas le schisme ukrainien
De son côté, l’Église orthodoxe russe est certaine que le patriarche ne s’immiscera pas dans affaires ecclésiales en Ukraine dans le but plaire à telles ou telles forces politiques. Le patriarche de Constantinople Bartholomée reconnaît comme seul chef légal de l’orthodoxie canonique en Ukraine le primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine du Patriarcat de Moscou, le métropolite Onuphre.

Le service de presse du président ukrainien Porochenko avait communiqué jeudi dernier que le président et le patriarche avaient discuté de l’avenir de l’Ukraine et de la création, dans ce pays, « d’une seule Église orthodoxe locale ».

« Dans l’Église orthodoxe russe, on a la conviction que, pour ce qui concerne la situation ecclésiale en Ukraine, le patriarche Bartholomée part du concept qu’il avait exprimé clairement au mois de janvier lors de la rencontre des primats des Églises orthodoxe à Genève » a déclaré jeudi à l’agence russe RIA Novosti, le vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Nicolas Balachov, qui commentait les communiqués au sujet de la rencontre du patriarche Bartholomée et de Porochenko. Comme l’a mentionné l’archiprêtre Nicolas Balachov, « le patriarche de Constantinople a souligné à cette occasion i.e. la synaxe des primats à Genève , qu’avec toutes les Églises locales, il considère que le seul chef légal de l’Orthodoxie canonique en Ukraine est le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre, primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine ».

Le patriarche Bartholomée a également assuré le patriarche de Moscou et de toute la Russie Cyrille de « l’absence de plans d’une quelconque immixtion de l’Église de Constantinople dans les affaires ecclésiastiques en Ukraine ». « Nous ne doutons pas que l’on ne peut atteindre l’unité ecclésiale des fidèles orthodoxes d’Ukraine que sur la base du strict respect des canons orthodoxes, et non au moyen de la création d’une quelconque église unie selon les plans proposés par l’une ou l’autre force politique.

Une Église locale une existe déjà en Ukraine : c’est celle dirigée par le métropolite Onuphre et qui est une Église auto-administrée au sein du Patriarcat de Moscou » a ajouté l’archiprêtre Nicolas Balachov.

À différents moments, le patriarche de Constantinople a contesté la juridiction canonique de l’Église orthodoxe russe sur les pays baltes, la Chine et l’Ukraine. En 1990 et 1995, le Patriarcat de Constantinople a reçu en son sein les diocèses métropolitains d’Amérique et du Canada de l’Église autocéphale ukrainienne non reconnue. De même, en 1995, sur le territoire de l’Estonie, avec le concours du pouvoir de ce pays, a été institué le diocèse métropolitain du Patriarcat de Constantinople qui existe parallèlement à l’Église orthodoxe d’Estonie, qui est auto-administrée dans la juridiction de l’Église orthodoxe russe.

Lien Ria Novosti

Протоиерей Николай Балашов: Константинополь не будет вмешиваться в церковные дела на Украине

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Mars 2016 à 18:36 | -8 commentaire | Permalien

Le 11 mai 2016 un séminaire consacré au futur Concile panorthodoxe qui doit se réunir en juin 2016 dans l’île de Crète s’est tenu à Moscou dans la salle des fêtes de l’Institut Cyrille et Méthode.

Mgr Emmanuel, métropolite de Gaule, est arrivé à Moscou, la veille au soir, invité par la délégation de l‘Eglise orthodoxe russe qui avait pris part à la conférence des primats des Églises orthodoxes à Chambésy en janvier 2016.

Monseigneur Hilarion , métropolite de Volokolamsk, a dit en inaugurant le séminaire : «Nous avons prié Sa Sainteté Bartholomée, patriarche de Constantinople, de missionner pour participer à notre séminaire un représentant prestigieux du Patriarcat Œcuménique. Nous avons ainsi la possibilité d’entendre ce que nous dira le métropolite Emmanuel des préparatifs en cours ».

"Parlons d’orthodoxie" met en ligne la vidéo (en français) de l’intervention du métropolite Emmanuel. Il s’y agit de questions très importantes, en particulier celle de l’organisation canonique de la diaspora orthodoxe.

Le métropolite Emmanuel a dit : « Les principes de l’organisation canonique de la diaspora est une question brûlante : il nous faut parvenir à surmonter les divisions de cette communauté. Le Concile panorthodoxe a l’intention d’adopter un document consacré à la diaspora orthodoxe. Les évènements qui se sont produits au XX siècle, en particulier les grands mouvements migratoires, ont fait que l’orthodoxie est sortie des limites de ses territoires canoniques. Cela a favorisé l’essor de la pensée théologique et a, en même temps, posé d’une manière nouvelle la question de l’identité spirituelle. Diverses diasporas coexistent dans des conditions de « compétitivité juridictionnelle ».

Le Concile s’appliquera à surmonter l’isolement des diverses communautés orthodoxes séjournant dans des territoires canoniques non traditionnels. L’union permettra de développer les relations entre diverses Eglises sœurs. Cette union sera réalisée d’une manière progressive et ne pourra se faire d’une spontanément. Certaines Eglises et communautés ne sont pas encore prêtes à prendre des décisions radicales.

La synaxe de Genève a examiné plusieurs solutions et méthodes. On pourrait envisager pour commencer la mise en place d’Assemblées réunissant les évêques du lieu. Voilà, par exemple, plus de dix ans que je préside l’Assemblée des évêques orthodoxes de France AEOF. Y siègent ensemble dix évêques représentants dix Eglises locales. L’existence de cette Assemblée, et ceci compte tenu du compromis provisoire, certes, qu’elle représente aux yeux de droit canon est une chance exceptionnelle pour nos Eglises. Nous témoignons de l’orthodoxie, ceci pour le bien de tous ».

Lien PRAVMIR Traduction N.T pour "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Mars 2016 à 14:27 | 0 commentaire | Permalien

Le jeune homme à la chemise blanche
Auteur : Dmitri Chevarov

Traduit par Laurence Guillon
Le jeune homme à la chemise blanche ou le retour de Vladimir Timiriov

Revue "FOMA"

Maintenant, après le succès du film " l’Amiral" (malheureusement très loin de la réalité) Anna Vassilievna Timiriova est connue comme la compagne des derniers jours de l’amiral Koltchak. Mais la vie de la famille Timiriov fut incomparablement plus profonde, complexe et tragique que l’image reflétée par le film. Nous consacrons cette publication au peintre Vladimir Timiriov, fils d’Anna Vassilievna, qui fut fusillé au polygone de Boutovo en 1938.

Pendant l’été 2008, dans la maison-musée de Marina Tsvetaïeva, passage Borissoglebsk, on a présenté sur lui un livre, d’une noblesse et d’une pénétration rares. Sur la couverture, seulement son nom : « Vladimir Timiriov 1914-1938 »*. Et son portrait : un jeune homme en chemise blanche, au sourire réservé. Il est si bien de sa personne et si manifestement heureux qu’on pense involontairement : choyé par le destin…

Le 28 mai 1938, le peintre moscovite Volodia Timiriov, âgé de 23 ans, était fusillé au polygone de Boutovo.

Le jeune homme à la chemise blanche
Encore aujourd’hui, on ne sait pas avec précision combien de gens furent exécutés dans ce polygone, sur le territoire de l’ancienne demeure seigneuriale des Zimine. Sur le mémorial en huit tomes, on trouve 20 760 noms.

Lydia Alexeïevna Golovkova, historienne, rédactrice du livre « le Polygone de Boutovo », chroniqueuse dévouée de ce lieu tragique, et l’un des auteurs du livre sur Timiriov, rappelle au cours de la soirée au musée Tsvetaïeva : « Quand, dans les archives du FSB, j’étudiais ces affaires, je réalisais, d’un dossier à l’autre, que parmi ces fusillés, il y avait des gens de toutes origines, de toutes professions. Des paysans illettrés aussi bien que des savants, des officiers, des sportifs, des littérateurs, des artistes. Mais surtout des prêtres et des artistes-peintres. Neuf cent quarante prêtres et cent artistes-peintres. Et parmi eux, notre Volodia… Un jour, en revenant des archives, je rencontrai le professeur et historien d’art Galina Zaguianskaïa, je lui dis que voila, j’avais trouvé l’affaire d’un tout jeune gamin, un peintre inconnu de tous. Elle me demanda comment il s’appelait. « Son nom ne vous dira rien, lui dis-je : Volodia Timiriov. »

Zaguianskaïa s’écria : « Odia Timiriov ! Mais j’ai entendu parler de lui toute ma vie ! Il se trouve que le souvenir de ce peintre de talent s’est transmis, dans quelques familles moscovites, pendant trois générations… »

La vie de Volodia Timiriov s’est déroulée, dès ses premières années, à l’aube maléfique d’une époque, sous la canonnade, qui tantôt s’éloignait et tantôt se rapprochait. Sa naissance, dans la famille de l’officier de marine (plus tard contre-amiral) Sergueï Nikolaïevitch Timiriov et de la fille du directeur du conservatoire de Moscou, Anna Vassilievna Timiriova (née Safonova), se produisit au début de la première guerre mondiale. Après le succès du film » l’Amiral » Anna Vassilievna Timiriova est connue comme la compagne des derniers jours de l’amiral Koltchak. Mais la vie de la famille Timiriov fut incomparablement plus profonde, complexe et tragique que l’image reflétée par le film. Après la publication du livre sur Timiriov, c’est devenu particulièrement évident.

Anna Vassilievna n’était pas seulement une épouse chérie, elle était la mère d’un fils extraordinaire.
Et la perte subie (elle survécut quarante ans à celui-ci) fut l’évènement le plus tragique de son destin qui l’était déjà bien assez. Le moment le plus heureux de leur vie fut celui qu’un homme fortuné considèrerait comme une pesante épreuve : les années 1925 – 1928, quand Anna Vassilievna fut exilée, en tant « qu’élément socialement dangereux », au 101e kilomètre de Moscou et s’installa à Taroussa, où elle travaillait dans une usine de broderies.
Avec son fils, elle trouva refuge dans le village de Biekhovo, dans l’une des annexes de la célèbre maison des Poliénov. Alors le musée était dirigé par le fils du peintre, Dmitri Vassiliévitch Poliénov, il maintenait dans la maison une atmosphère créative, intelligente et bonne.

Lydia Golovkova raconte : « Après la révolution, quand il n’y avait plus ni gouverneurs ni institutrices à domicile, dans les grandes familles nobles, les enfants étaient éduqués par leurs propres parents et leurs amis, qui ne confiaient pas leurs pupilles aux pédagogues ignorants de l’école soviétique. Il en était ainsi dans la propriété des Tioutchev, Mouranovo, à Abramtsevo et à Ismaïlovka. Et il en était ainsi également à Poliénovo, où une nombreuse marmaille, été comme hiver, restait sous la surveillance vigilante mais indulgente des adultes. On y célébrait obligatoirement les grandes fêtes religieuses, Noël, Pâques, tous les anniversaires, on échangeait des cadeaux, on cherchait les moyens d’organiser les réceptions de fête. En plus de toutes les disciplines scolaires, les enfants apprenaient la musique, le dessin, on étudiait avec eux des vers, on inventait des charades. Il y avait partout un théâtre, dans lequel se produisaient avec plaisir les enfants et les adultes. Il y en avait aussi un à Poliénovo. L’été 1926, dans l’un des spectacles, Volodia Timiriov, âgé de 12 ans, tint le premier rôle. Plus tard, en 1937, on rappela au couple Poliénov, le directeur du musée et sa femme Anna Pavlovna, tous ces hôtes. Les Poliénov furent arrêtés et ne revinrent qu’en 1945… »

Le jeune homme à la chemise blanche
Volodia Timiriov termina l’école aux Khamovniki, l’institut technique de la construction et du bâtiment, et entra à l’institut d’architecture. Mais il abandonna au bout d’un an et demie. Depuis 1932, il travaillait dans le studio du célèbre artiste graphique moscovite A. I. Kravtchenko. Là, il rencontra l’amour en la personne de la fille du peintre, Natacha.

Parallèlement à ses études dans ce studio, Volodia travaillait comme peintre dans l’institut expérimental et scientifique du jouet, à Zagorsk, qui s’était créé la même année. Heureusement, ses esquisses et ses maquettes de jouets se sont conservées. En 1934, il fit une exposition d’aquarelles et fut reçu dans l’union des artistes-peintres.

En avril 1935, Volodia, partit avec un camarade en expédition scientifique à travers la région de la Caspienne. A ce moment là, à Moscou, on arrêtait une fois de plus Anna Vassilievna. On l’exila à nouveau au-delà du 101° kilomètre, et cette fois-ci, elle se retrouva à Maloiaroslavets.
En aout et septembre 1937, Volodia est à nouveau sur la Caspienne, mais cette fois-ci, il est déjà le chef de l’expédition en bateau. Volodia tenait un journal de cette expédition, il est publié maintenant dans le livre. Les dernières phrases de ce journal sont : « D’ici une heure, nous arriverons à Astrakhan, au débarcadère. On voit déjà la lueur de la ville et on entend les cornes des bateaux à vapeur… »

Volodia rapporta de cette expédition une grande quantité d’aquarelles, pas seulement très maîtrisées, mais exécutées avec une sorte de musique particulière dans les tons retenus, la tristesse secrète. Ses barques et ses chaloupes, par leur brillante facture, rappellent les travaux d’Albert Marquet, mais le célèbre Français n’avait pas cette mélancolie, ces tons étouffés, cette musique songeuse. Marquet, c’est Paris, Naples, Bordeaux, le soleil, les yachts, les joyeux remorqueurs. Timiriov, ce sont de pauvres voiles rapiécées, un ciel an larmes…
Pour le nouvel an 1938, Volodia vint à Maloiaroslavets, pour partager la fête avec sa mère, dans la maison de leurs amis, la famille du prêtre Mikhaïl Chik. En ce qui concerne le père Mikhaïl lui-même, les Timiriov ne le trouvèrent déjà plus : on l’avait arrêté en février 1937, (il devait être bientôt fusillé au polygone de Boutovo), mais les gens venaient comme auparavant, parfois de Moscou, dans sa petite église familiale située dans une annexe de sa maison.
Lydia Golovkova écrit qu’en arrivant chez sa mère, Volodia « produisit une impression inoubliable sur les grands-mères, les tantes et les cinq enfants de la famille Chik, particulièrement sur Dmitri, âgé de dix ans… Ses sœurs Maria et Elizaveta se rappelaient comment Odia (c’est ainsi que l’appelaient ses proches –D. C.) conduisait autour du sapin de Noël, des rondes de petits invités à la fête. Il aimait la compagnie des enfants, et les enfants l’aimaient… »

Le sculpteur Dmitri Mikhaïlovitch Chakovskoï, ( qui prit une part non négligeable au projet et à la construction de l’église des Saints Martyrs et Confesseurs Russes à Boutovo, où fit fusillé son père prêtre), évoque cette nuit de réveillon : « Nous avions décoré le sapin la veille, nous avions mis une nappe sur du foin, sur la table, nous avions posé un petit berceau, pour, pour lequel Anna Vassilievna avait fabriqué un bébé, je ne me souviens pas avec quoi, il me semble qu’elle avait dû le faire avec de la pâte à pain et le sécher… »

Le jeune homme à la chemise blanche
Volodia fut arrêté dans son appartement, à Pliouchikha, dans la nuit du 20 au 21 mars 1938. Trois jours plus tard, on arrêtait aussi sa mère.

On rappela à Volodia sa correspondance avec son père émigré, le contre-amiral S.N. Timiriov, la conservation des armes de celui-ci, (une épée, un poignard et un pistolet à silex) son expédition sur la Caspienne et ses aquarelles. Les conclusions de l’enquête qui se sont conservées ressemblent à un véritable délire : «… Participant à une expédition océano-géographique, il rassembla… des renseignements sur le développement de l’industrie de la pêche, l’état des conserveries de poissons, des chantiers maritimes, et de même, exécuta des croquis d’objets de l’industrie de la pêche… »

Anna Vassilievna n’apprit la mort de son fils qu’en 1956.
Et encore lui dit-on un mensonge notoire : « Il est mort le 17 février 1943 d’une pneumonie due au croup. »

En octobre et novembre 2003, eut lieu une exposition personnelle des œuvres de Vladimir Timiriov, dans le centre d’éducation scientifique du Mémorial de Boutovo. A travers ses travaux, on découvre un peintre mûr, original, avec une grande réserve de solidité éthique et de relation positive à la réalité. Aujourd’hui, les œuvres de Timiriov se trouvent à la galerie Tretiakov, et dans le musée national des beaux-arts Pouchkine, le musée d’art Savitski de la République de Karaka-Kalpakie (Noukous, Ouzbékistan).
Au cimetière Vagangovskoïe, près du caveau familial des Safonov, on a placé une pierre tombale symbolique, cénotaphe, au nom de Vladimir Timiriov.

Le jeune homme à la chemise blanche

En 1939, on condamna Anna Vassilievna à huit ans de détention, et on l’envoya aux camps Karlag. Là, sans rien savoir du destin de son fils, elle écrira ces vers :

Et plus loin, là ou se dressent ces roches nues,
Dans l’ombre, près des eaux courantes,
Est assise Marie avec sa quenouille,
Elle regarde son fils et elle file.

Ta vie, ne la déplore pas,
Sur elle ne te lamente pas,
La douleur qui t‘échoit, c’est ton lot.
L’été torride du Kazakhstan
Te montrera d’autres endroits,
Et tu verras d’autres tableaux.
Dans l’antique Palestine, où des chèvres en troupeau
Paissent dans la chaleur sur les cailloux brûlés,
Près de ce garçon-là, qu’on a torturé :
Le Christ…

Et plus loin sous les roches nues
Dans l’ombre, près des eaux ténues,
Tenant sa quenouille Marie, notre reine
Regarde son fils et file la laine.

Les enquêteurs criaient à Volodia : « Et toi, le gosse, nous t’écraserons dans la poussière du camp ! Personne ne se souviendra de toi ! Personne ne saura même que tu as existé ! » Les bourreaux ne savaient pas ce qu’ils faisaient…

Dieu n’a pas seulement reçu l’âme modeste de Volodia, mais des années plus tard, Il est venu en aide à ceux qui, à partir de fragments, reconstituèrent le destin du jeune homme dans sa totalité…
« Mort ! Où est ton aiguillon ? Enfer ! Où est ta victoire ? » (1 Cor 15 , 54-55)

Photos: Volodia Timiriov et Anna Vassilievna Timiriov (nee Safonov)

Le jeune homme à la chemise blanche
Анна Васильевна Тимирева с сыном Володей

Rédigé par Laurence Guillon le 12 Mars 2016 à 19:00 | 1 commentaire | Permalien

11 марта 2016 года по благословению Святейшего Патриарха Кирилла в Общецерковной аспирантуре и докторантуре имени святых Кирилла и Мефодия прошел семинар, посвященный Всеправославному Собору, который намечено провести в июне на острове Крит.

« Il n’y a pas de grands différends entre le Patriarcat œcuménique et l’Église orthodoxe russe » a déclaré le 11 mars 2016 le métropolite de France Emmanuel (Patriarcat œcuménique) lors d’un séminaire à Moscou, dédié au futur Concile panorthodoxe. « Certains voudraient notre confrontation, mais celle-ci n’existe pas. Oui, nous avons des vues différentes concernant certains sujets, mais cela est absolument naturel pour l’Église orthodoxe et témoigne du fait que le dialogue que nous avons est réalisé dans le respect de notre diversité ».

Évoquant le séminaire à Moscou, le métropolite de France du Patriarcat œcuménique a exprimé également son espoir que le Concile panorthodoxe prévu en juin prochain « montrera au monde l’unité de l’Orthodoxie ». « Il n’est pas question pour nous d’intervenir dans le domaine des définitions dogmatiques, d’établir de telles déclarations, nous voulons seulement élever notre voix pour montrer que nous sommes unis et que nous répondons à certaines questions qui préoccupent les fidèles », a-t-il précisé. Suite
Un séminaire à Moscou, dédié au futur Concile panorthodoxe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Mars 2016 à 18:59 | 32 commentaires | Permalien

Superstition = vacuité, bêtise et aveuglement
Entretien accordé par le professeur A.I. OSIPOV a Nikita FILATOV de « Pavoslavie.ru »

Comment définiriez-vous la superstition ?

« Superstition », on rencontre ce mot dans de nombreuses langues. En grec, par exemple, il y le concept de meteotis qui, dans les langues slaves, et en russe particulièrement, se traduit par sueverie, superstition. En grec, cela signifie vacuité, transparence, bêtise. Il y a en hébreux un mot de signification semblable fumée, vapeur qui se disperse rapidement, qui ne signifie rien, qui n’a pas de consistance » et aussi « bêtise et tromperie », Il me semble que, dans la mesure où ce sont celles de l’Écriture sainte et que la vanité est le sujet de la Bible, ces langues nous transmettent le sens profond de ce que l’on appelle superstition : vacuité et bêtise, et en hébreux, c’est aussi la tromperie et, dans ce cas précis l’aveuglement.

Vain, c’est-à-dire vide, insignifiant, sans consistance, ce qui n’existe pas. Et c’est à cela que l’homme accorde de l’importance, comme si cela existait et en conséquent se trompe soi-même, se fait du mal et s’abuse. Voilà ce qu’est la superstition : la croyance en ce qui est vain, inconsistant, insignifiant.

Pourquoi considère-t-on la superstition comme un péché ? C’est aussi une passion ?

Le péché est ce qui est néfaste à l’homme, tout ce qui lui est néfaste. Si je crois qu’il va m’arriver je ne sais quoi parce qu’un chat noir m’a coupé la route ou que j’ai croisé quelqu’un avec un seau vide, alors ma vie normale en est troublée, voilà pourquoi c’est un péché. Un prétendu starets de Vologda disait : « Quand vous faites le signe de croix, si vous n’élevez pas votre main jusqu’à votre épaule gauche, il va y rester assis et vous souffler dans l’oreille gauche de mauvaises choses. » Imaginez-vous qu’à l’église vous passiez quelque chose par-dessus votre épaule gauche, les gens vont…

Des fois on en rit, mais ça peut provoquer de tristes effets. Une religieuse dans un monastère m’a raconté « cette année nous n’avons pas pu nous baigner pour la fête de la Théophanie, c’est terrible parce que quand tu te baignes ce jour-là tous tes péchés te sont pardonnés pour toute l’année ! » Vous imaginez. D’ailleurs cette bêtise se répand dans toute notre sainte Russie : « il faut absolument se baigner, pour laver ses péchés », c’est facile, tu t’es baigné et tout est en ordre, pas de repentir, aucun effort. Et en plus après le bain si le gars boit un petit coup, c’est fameux ! L’orthodoxie est vraiment la meilleure religion du monde.
Superstition = vacuité, bêtise et aveuglement

Mais comment lutter contre la superstition ? Comment ne pas y succomber ?

On connaît cette loi de la vie spirituelle : moins il y a de foi en Dieu, plus il y a de superstition. Celui qui croit que rien ne se produit en dehors de la volonté de Dieu, qu’il n’y a pas de hasard et que la volonté de Dieu ce n’est pas simplement ce que Dieu a voulu et fait mais que c’est ce qui convient parfaitement à la condition spirituelle de l’homme et que Dieu, comme Médecin, nous donne les meilleures conditions pour que nous nous ressaisissions. Pour celui qui croit vraiment en Dieu, toutes ces superstitions ne sont que sottises et rien d’autre. Nous avons besoin de la foi en Dieu. Quand l’homme oublie Dieu, il commence à croire en des bêtises. Le paganisme repose là-dessus, le paganisme est, en fin de compte, de la superstition.

Qu’est-ce qui donne naissance à la superstition ? L’inculture ? Quelles sont les autres causes de ce phénomène ?

Il arrive que la prédiction se réalise. Un chat noir vous coupe la route, plus loin vous glissez et vous brisez le genou, ça y est ! Peut-être le fait de croire que le chat noir est un mauvais présage a fait que vous vous êtes cassé quelque chose. Et cette coïncidence de faits renforce votre conviction que chat noir est un présage.

Il se peut aussi que notre foi en Dieu nous rend responsable, devant notre conscience, devant notre foi en la vie éternelle, devant notre foi en ce que après notre mort tout ce que nous avons fait nous sera compté et nous serons châtiés pour le mal que nous avons commis.

La foi en Dieu est une responsabilité, un travail sur soi, une contrainte. Dans la superstition tout est facile, on n’a rien à faire. Simplement éviter. Éviter qu’un chat ne traverse devant moi ! La superstition ne m’impose aucune responsabilité morale, je n’ai besoin d’aucun commandement, je n’ai à penser à aucun péché, voilà pourquoi il est plus facile de s’en remettre aux présages, plutôt qu’à la foi en Dieu.
Superstition = vacuité, bêtise et aveuglement

La superstition ce serait emplir sa conscience de peurs injustifiées et ce contre quoi il faut lutter ?

Malheureusement on entend souvent dire que dans les homélies on parle de l’histoire de la fête du jour, de la signification du cierge, de l’ambon et bien peu, voire pas du tout, de ce qu’il existe des lois de la vie spirituelle qu’il est dangereux de transgresser, tout comme il est dangereux de transgresser la loi de la gravité : mieux vaut ne pas sauter du neuvième étage. Il y a une loi : ce n’est pas Dieu qui me punit si je saute du quatrième étage, c’est la gravité. Il en est de même dans la vie spirituelle : si tu veux du mal à quelqu’un, tu te poignardes toi-même.

Si tu envies quelqu’un, si tu es, comme on dit, « vert de jalousie », comme le disait saint Basile le Grand : « Il ne peut naître dans l’âme humaine pire passion que la convoitise ». Tout péché est une plaie que nous nous portons nous-même. Nous devons l’éviter et pour cela il faut connaître l’orthodoxie, savoir que ce n’est pas le strict respect de tel ou tel précepte religieux, mais une lutte constante contre ses mauvais penchants. « Donne-moi ton cœur, fils » dit le Seigneur, non pas tes mains, tes pieds. Mais nous, non c’est — mes mains, mes pieds.

Et considérer les saintes reliques comme des forces magiques Tu es malade — va à telle source, tu cherches un appartement — va là-bas. Pourquoi est-ce qu’un tel phénomène est apparu ?

Effectivement, alors que parlons de renaissance de l’orthodoxie, notre peuple devient-il si superstitieux. Un jour, à une conférence, j’ai demandé « Qui faut-il prier pour vaincre l’alcoolisme ? » Tous m’ont répondu : « l’Inépuisable coupe ! » Et moi, j’ai répondu « Exact. Prier Notre Dame de Vladimir, ou de Kazan, ou d’Ivérie, vous n’imaginez pas ! Elle ne vous aidera pas ! » Et tous se sont mis à rire. Voilà où nous en sommes.

Bien sûr c’est plus facile. On met un cierge, on commande une prière de rogations, on chante un acathiste. Un poète a dit avec raison : « Plus difficile est le combat contre soi-même. La victoire des victoires est celle sur soi-même. » On est prêt à faire des kilomètres jusqu’au monastère de l’Inépuisable coupe, mais quant à s’abstenir d’un petit verre, ça c’est trop…

Le combat avec soi-même est ce qu’il y a de plus difficile, c’est ce à quoi nous appelle l’orthodoxie : lutter contre l’homme primitif. Et esprit futé fait comme l’eau, s’il rencontre une pierre, il la contourne et continue de couler. Il en est ici de même, nous nous heurtons aux commandements divins, nous les contournons, nous les troquons pour ces choses formelles que le judaïsme appelle « sabbat ». L’important est de respecter le sabbat. Tu as respecté le sabbat, tu es bon. Voilà à quoi on en arrive.

Voyez ce qu’écrit des pèlerinages saint Théophane. On m’a envoyé un enregistrement d’une procession au début de laquelle le prêtre déclare : « Tous ceux qui feront le chemin jusqu’au bout seront libérés des péchés qu’ils ont commis. » Donc, c’est comme ça que sont remis les péchés, pas de repentir, pas de confession pas de travail sur soi-même, il suffit de marcher ! « En chemin vous ne remarquez pas combien vous vous ossifiez. Tant de choses vous trottent par la tête, c’est une forme qui marche, sans force ni vie. Ne vaudrait-il pas mieux que vous renonciez à ces pérégrinations » écrit saint Théophane le reclus à une correspondante, dans une autre lettre : « En chemin que n’engrangez-vous pas, que ne voyez-vous pas, que n’entendez-vous pas ! »

Est-ce que le carnaval est une fête religieuse ? C’est du paganisme ! Voyez comme les gens s’y préparent !

Voyez notre carnaval, qu’est-ce que c’est devenu. On peut lire : « Après la divine liturgie commenceront les festivités du carnaval. » Ce sont les annonces de bulletins paroissiaux ! Rappelons-nous l’histoire récente de notre Église russe, le combat de nos martyrs, cet évêque tué parce qu'il avait violemment condamné la débauche du carnaval. Aujourd’hui le carnaval entre dans nos mœurs. Bientôt nous ne saurons plus où est l’Église et où est le monde. Et tout ça sous couvert de mission. Vous connaissez des gens qui se préparent au grand carême, montrez-les. Que le carnaval soit une fête païenne, ça ne fait aucun doute.
Superstition = vacuité, bêtise et aveuglement

Mais comment lutter contre ces craintes, du chat noir, du mauvais œil, ce sont des gens qui vont à l’église qui les éprouvent, comment peuvent-ils lutter contre ?

Si je crois en notre Seigneur Dieu, si je nourris cette foi, alors il n’y a aucune crainte à avoir. Le Christ a répondu « Quand vous entendrez… » et Il énumère ce qui se produira à la fin des temps, « Quand vous entendrez, levez vos têtes. » car approche l’heure de notre rencontre avec le Christ. Il faut encore le répéter, moins nous auront foi en Christ, plus nous auront de peurs et de superstitions. Avec mon Seigneur Dieu, je n’ai pas peur. Il est important que je me souvienne de cela. « Les bonnes pensées, il ne faut les cacher dans un coin de sa mémoire, il faut continuellement se les rappeler, les tenir au chaud car elles réchauffent l’âme et aident dans la vie » écrit l’hégoumène Nikon (Vorobiev).Voilà le chemin que nous devons suivre. « Inclinez vos têtes ! » Pour les hommes de notre temps, ces mots ont une importance toute particulière.

Merci beaucoup !
Que notre Seigneur vous garde tous. Et nous tous !


«Суеверие – это пустота, глупость и самообман»
Беседа с профессором А.И. Осиповым Lien « Pavoslavie.ru » Traduction "PO"
Superstition = vacuité, bêtise et aveuglement

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Mars 2016 à 14:09 | 3 commentaires | Permalien

Un récipient contenant de l’eau bénite non corrompue depuis 1.300 ans a été trouvé en Géorgie
Des archéologues ont trouvé dans une grand vase d’argile pesant une tonne de l’eau bénite d’une pureté cristalline.

Cette trouvaille a été faite dans les ruines d’une église de la ville détruite de Kvareli, à l’Est de la Géorgie.

Le vase Qvevri, en géorgien/ ainsi que son contenu peuvent être datés des V-VIII siècles.

Le professeur Nodar Bakhtadze, responsable de l’équipe des chercheurs, précise que le vase se trouvait dans la partie centrale de la basilique du Ve siècle. Les sols sont ici d’une extrême sécheresse, le récipient était donc parfaitement protégé de toute humidité.

L’église avait été pillée et détruite lors d’une invasion musulmane qui s’était produite au VIII siècle. Les ruines de l’édifice ont préservé le vase - Qvevri.

Cette eau a été soumise à des analyses méticuleuses ayant permis de conclure qu’elle avait conservé toutes ses propriétés. Des clercs et des paroissiens des environs se pressent pour obtenir quelques gouttes de cette eau qui avait été consacrée par leurs lointains ancêtres.

Pravoslavie ru Traduction "PO"
Un récipient contenant de l’eau bénite non corrompue depuis 1.300 ans a été trouvé en Géorgie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mars 2016 à 17:59 | 0 commentaire | Permalien

Site de l'OLTR - Editorial de Mars 2016 : "Un désaccord inutile"
Par le communiqué du 20 février 2016 de l'Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale nous avons appris que le conflit entre cette entité d'une part, et la fédération de Russie et le patriarcat de Moscou d'autre part, entrait dans une nouvelle phase.

Nous sommes, bien entendu, atterrés par cette nouvelle.

A la lecture des premiers éléments en notre possession, il apparaît que la substance de ce conflit soit, en fait, un contentieux juridique sur la propriété de certains biens, actuellement gérés par l'ACOR-Nice (une association, certes, membre de l'Archevêché mais ce dernier n'est pas directement concerné). Il nous paraît difficile de prendre une quelconque position sur ce différend d'ordre strictement civil ou foncier ; d'une part parce que notre association ne dispose pas d'éléments tangibles pour en juger, d'autre part parce que cette question ne relève pas du domaine purement ecclésial.

Nous observons, aussi, que les responsables ou sympathisants de l'ACOR-Nice semblent postuler l'existence d'une opposition frontale entre la Fédération de Russie et l'émigration russe. Ce postulat est plus que contestable et il est tout à fait abusif de considérer que tous les membres de l'Archevêché partagent la même attitude d'hostilité à l'égard du patriarcat de Moscou. Il est vrai qu'en vertu du raisonnement spécieux selon lequel tous ceux qui ne partagent pas les vues du conseil de l'Archevêché s'excluent eux-mêmes de son sein, tous les opposants à la ligne hostile au Patriarcat de Moscou ont été discriminés et chassés de toutes les instances par des moyens parfois à la limite de la décence, qu'ils soient évêque, prêtres ou laïcs.

Nous sommes, pour notre part, à la fois membres de l'archevêché et amis du patriarcat de Moscou et nous trouvons ce conflit particulièrement mal venu.

Le communiqué du 20 février comporte du reste plusieurs inexactitudes.

Il y est écrit, à propos du cimetière de Caucade et de l'église de la rue Longchamp : « que possède et gère l'ACOR-Nice depuis l'origine ». Il faut préciser depuis quelle origine exactement il s'agit. L'église dont il est question a été construite en 1859, bien avant que l'Acor-Nice ne commence son existence après la révolution russe. Et le cimetière a été aménagé sur un terrain acheté par l'empire russe, en 1867, pour y installer une batterie destinée à protéger la baie de Villefranche où stationnaient des bateaux de guerre russes, après la guerre de Crimée.

Par ailleurs, ce communiqué accuse la Fédération de Russie de falsifier l'histoire. Pourtant, nul ne peut contester, même si on peut le regretter, que l'URSS a succédé à l'Empire Russe et que la Fédération de Russie, on s'en réjouit, a succédé à l'URSS. De même, on ne peut nier que l'Eglise russe, devenue autocéphale au 16ième siècle, a continué son existence quand elle eut perdu son patriarche, pour connaître l'époque synodale, puis le rétablissement du patriarcat, immédiatement suivi par les persécutions sauvages de l'époque soviétique. Qu'on le veuille ou non, c'est cette même Eglise qui a connu ces tribulations et donné des milliers de martyrs, qui vit sa renaissance depuis la dernière décennie du 20ième siècle. On peut ne pas l'aimer, voire le détester, on peut le calomnier ou l'affubler de tous les défauts de la terre, mais le patriarcat de Moscou administre la même Eglise russe qui existait avant la révolution.

Et puisqu'on en est à convoquer l'histoire, il faut se souvenir que la propriété de la cathédrale de Nice a été confiée à l'Acor expressément parce qu'elle représentait, alors, l'Eglise russe sur place. Les actes de transferts, attestant cela, existent toujours. Et il est certain que les premiers émigrés et leurs descendants ne se considéraient pas comme propriétaires des lieux de culte qu'ils ont trouvés en Europe, mais qu'ils en étaient les dépositaires avec le devoir de les entretenir pieusement. Ils n'auraient même pas pu imaginer que quelques membres des dernières générations puissent s'approprier ces monuments pour réaliser des projets sans aucun lien avec leur histoire russe. N'est-il pas paradoxal de voir « l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale » être en guerre avec l'Eglise russe (ou vice versa) ?

Manifestement, les deux parties sont persuadées de leur bon droit. Pourtant, on sait maintenant que Mgr Serge Konovaloff avait, déjà, pratiquement obtenu du patriarcat de Moscou l'organisation d'une métropole autonome qui lui fut rattachée. N'oublions pas, non plus, que lorsque l'ambassadeur de la Fédération de Russie rendit visite à Mgr Gabriel pour le prévenir que son pays allait faire valoir ses droits sur la propriété de la cathédrale, il lui proposa de renouveler au profit de l'Archevêché le bail qui venait d'échoir. Proposition qui fut sèchement refusée. Des voies de conciliation existent donc.

Pour que la paix règne dans la « Sainte Église de Dieu », il ne suffit pas de s'arcbouter sur ses droits et se focaliser sur les défauts des autres. Il faut manifester une réelle volonté de vivre ensemble et rechercher « l'union de tous » pour laquelle nous prions à chaque office.

Séraphin Rehbinder
Président de l'OLTR

9 Mars 2016 Site OLTR
MOUVEMENT OLTR: Plusieures publications sur "PO" consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Mars 2016 à 10:57 | 9 commentaires | Permalien

Les orthodoxes russes vont coopérer vigoureusement avec les Catholiques pour protéger la famille et la lutte contre l'avortement, déclare le métropolite Hilarion (Alfeyev), président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou a TASS.

"Nous avons déjà une bonne coopération avec le Conseil pontifical pour la famille et des projets communs que nous mettons en œuvre. Ce sont des conférences dédiées aux questions de protection de la famille, la lutte contre l'avortement et ainsi de suite. Je crois que nous allons étendre cette orientation», a déclaré le métropolite.

L'Eglise orthodoxe russe prévoit de lutter contre l'avortement avec les Catholiques
Dans la déclaration conjointe signée le 12 Février à La Havane, le pape et le patriarche de Moscou ont proclamé le rejet de l'avortement, de l'euthanasie et des unions de même sexe.

V. G. Source: pravoslavie.ru


L'Eglise orthodoxe russe prévoit de lutter contre l'avortement avec les Catholiques

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Mars 2016 à 20:43 | 10 commentaires | Permalien

«Les coupoles seront installées à 37 m de haut le 19 mars »  annonce l’architecte Jean-Michel Wilmotte
Quai Branly (VIIe), à deux pas du pont de l’Alma et dans la perspective de la tour Eiffel et du Grand Palais, le chantier de l’église orthodoxe russe avance d’un grand pas. Aujourd’hui, les structures en béton se préparent à accueillir les bulbes en matière composites enrichies de pétales de cuivre dorée

«Les coupoles seront installées à 37 m de haut le 19 mars », annonce l’architecte Jean-Michel Wilmotte.

Derrière le village de chantier qui cache les travaux, on voit cependant de nouveaux échafaudages se préparer à accueillir ces dômes vedettes de ce futur monument religieux de Paris.

C’est dans un atelier de 600 m2 que ces cinq dômes sont «réalisés en fibre de verre associée à la résine d’époxy », indiquait récemment Guillaume Kemlin, ingénieur chez Multiplast, pour le journal Ouest-France.

Lire Cathédrale et centre Culturel russes du quai Branly: la première pierre posée mardi le 14 avril 2015

Le bulbe central aura une hauteur de 12 m pour un diamètre de 11 m et pèsera 7 t. Les quatre bulbes périphériques auront eux une hauteur et un diamètre de 6 m. La croix principale culminera à 35,85 m de haut…

Un convoi exceptionnel est déjà prévu pour faire le voyage de Vannes à Paris. Et c’est devant les autorités religieux que les bulbes seront montés d’un seul bloc au moyen d’une grue élévatrice. Une fois installées, elles seront enrichies de pétales de cuivre assemblés par boulonnage. Elles seront dorées à la feuille d’or, d’une teinte dite «Moongold » (Clair de Lune) «moins ostentatoire que l’or classique », explique-t-on au cabinet Wilmotte. L’ensemble pourrait ouvrir en octobre.

Lien Le Parisien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Mars 2016 à 12:16 | 3 commentaires | Permalien

La première sainte liturgie dans l’église orthodoxe Saint Nicolas de Clermont‑Ferrand
L'ancienne chapelle catholique des sœurs de St Joseph a fait office de mosquée pendant une trentaine d'années.

Rachetée par l'église roumaine et aujourd'hui refaite à neuf, ornée de fresques et d'icônes, l'église Saint Nicolas permet aux croyants de l'agglomération clermontoise de pratiquer l'exercice si particulier du culte orthodoxe.

* * *
Liviu Marcel Ungurean, Résident à Clermont‑Ferrand

Résidant depuis quelque temps à Clermont‑Ferrand j’apprends que les Roumains de cette ville se sont acheté une église quelque part dans la rue Sainte Claire. J’en trouve l’adresse et, envahi par l’émotion, je pousse la porte… J’entends parler roumain ! Je sens sous mes pieds du terroir roumain. Tout à coup, j’ai le sentiment d’être chez moi.
Père Arsène (de la Malvialle) explique à quelques ouvriers ce qu’il reste à faire. Il m’accueille chaleureusement. Son regard est serein, sa voix suave, sa parole calculée, son pas léger. Il me présente l’église et me raconte qu’elle a été mosquée pendant plus de trente ans. C’est ainsi que je comprends pourquoi le pavé est recouvert de moquette. Des plates‑formes, des échelles appuyées contre les murs, des outils de toute sorte, des câbles électriques, de la tuyauterie pour le chauffage, des matériaux de construction, un vrai chantier !

La première sainte liturgie dans l’église orthodoxe Saint Nicolas de Clermont‑Ferrand
Il y a beaucoup de travail.

Je vois des personnes de tous âges et de toutes professions : maçons, carreleurs, charpentiers, menuisiers, plombiers, électriciens, docteurs, ingénieurs, professeurs, licenciés en théologie, masterands, doctorants... tous venus à l’appel du père Arsène – certains ayant parcouru des centaines de kilomètres – pour donner un coup de main selon leur robustesse et leur compétence à la rénovation de l’église. On entend partout parler roumain avec un accent de Moldavie, de Transylvanie, d’Olténie… Chacun a de quoi faire. Père Arsène est toujours là où l’on a besoin de lui : sur l’échafaudage, à l’intérieur de la maison, dans la cuisine, à la déchetterie… Il a beaucoup à penser : vendredi ce sont les ouvriers de Paris qui arrivent, samedi ceux de Lyon, ils doivent être logés, ils doivent être nourris… Donner à manger à tant de personnes ce n’est pas si simple que ça. Parfois je me demande comment il se débrouille. Je n’ose pas le lui demander. Il n’a peut‑être que cinq pains et deux poissons…

C’est splendide de voir tant de gens travailler avec attachement pour « bâtir » la Maison de Dieu ayant tous la Foi en Dieu, l’Espérance d’avoir leur propre église et l’Amour de Jésus Christ. Je pense avec enchantement comme il est merveilleux qu’à l’avenir, pour des centaines d’années peut‑être, les chrétiens orthodoxes de toutes les nations vivant à Clermont‑Ferrand, et pourquoi pas dans toute la France, auront une église pour y faire baptiser leurs enfants, faire couronner leurs successeurs ou encore conduire leurs parents sur la voie de l’éternité…

À l’église, de merveilleuses choses se passent : je rencontre un camarade d’études que je n’avais pas vu depuis plus de dix ans en Roumanie. On s’embrasse, on est heureux. Un jour j’entends père Arsène dire :

- Maître untel n’est pas venu depuis deux semaines pour finir ce travail…

Et un quart d’heure après, voilà le maître devant le portail de l’église :

- Révérence, père ! Bénissez !

Père Arsène sourit doucement et attribue cela à Saint Nicolas…

Les travaux avancent bien. Le temps nous est compté. Père Arsène est content de chaque réalisation importante : on a appliqué le crépi, monté les fenêtres, réparé le toit de la maison, fixé l’escalier vers le grenier, installé la chaudière, fini le nettoyage de l’église. C’est samedi soir. Nous accrochons les icônes aux murs. Nous élevons l’iconostase. Nous mettons en place l’autel. Nous regardons depuis la porte de l’église vers le sanctuaire. Voici la Maison de Dieu ! Nous la chérissons. Elle est brillante comme un diamant bien taillé. Elle est majestueuse. Elle impose du respect. C’est un espace de glorification. Nous nous signons et nous rendons grâce au Seigneur pour tout. À la fête de la Nativité de Jésus Christ on célèbrera la première sainte liturgie dans l’église Saint Nicolas, notre église…

Je ne pensais pas que nous aurions le temps de tout faire, mais cela a finalement été possible. Maintenant je comprends : c’est la Foi, la Bénédiction, l’Obéissance. Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu.

La première sainte liturgie dans l’église orthodoxe Saint Nicolas de Clermont‑Ferrand
Nous sommes le 25 décembre, le jour de la Nativité de Jésus Christ. J’entre dans la cour de l’église.

À l’entrée je suis accueilli par l’imposante icône de Saint Nicolas, icône offerte à l’église par les moniales du Monastère de la Malvialle. J’entre dans l’église et me signe. Une belle liturgie, selon le typikon. La chorale donne des réponses adéquates, en chant byzantin. La sainte liturgie commence. Des litanies et des prières prononcées en roumain, en français, en slavon. À ce moment de fête on écoute la lettre pastorale de l’Archevêque du lieu. On entend l’appel du prêtre : Avec crainte de Dieu, foi et amour, approchez ! Plusieurs fidèles reçoivent la communion. Je suis heureux de voir beaucoup d’enfants prêts à la recevoir; c’est le signe qu’on a espoir dans l’avenir. Tout est neuf : la Maison de Dieu, les vêtements du prêtre et du diacre, les vases sacrés, les âmes communiées, c’est‑à‑dire un bon début. On chante des chants de Noël dans la mélodieuse langue roumaine ; je regarde par la fenêtre et je languis après quelques flocons de neige…

Dans l’église, des gens de tous âges : Roumains, Français ou Russes, venus de près et de loin pour écouter la Parole de Dieu et se réjouir de la naissance de l’Enfant Jésus. Dans un coin de l’église j’aperçois une personne qui attire mon attention. J’apprends que c’est l’Imam, celui qui a officié dans notre église pendant plus de trente ans, lorsque celle‑ci était mosquée. Ce qui se passe dans son âme, Dieu seul peut le savoir…

La liturgie prend fin. Père Arsène donne la bénédiction. Je lis sur son visage une joie spirituelle, signe d’un devoir accompli. La Joie de la Nativité du Christ est à la fois la joie de la naissance de notre église. C’est la joie de tous ceux qui, par leur prière, par leur bonne pensée, par leur argent, par leur travail ont rendu possible cette merveille qui est l’église orthodoxe roumaine Saint Nicolas de Clermont‑Ferrand. L’église est née et attend avec impatience son baptême. Malheureusement, je ne serai plus physiquement à Clermont‑Ferrand pour ce grand et important événement, mais mon âme y sera tout entière…

Alfonso Martinez et Li Jie ont rencontré le Père Arsène, Recteur de l'église Saint Nicolas et Mihaela Pavlovschi, pratiquante orthodoxe. VIDEO
.............................
Lien Apostolia

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mars 2016 à 15:04 | 14 commentaires | Permalien

Un vent de Russie souffle sur la Martinique. Monseigneur Nestor, évêque du patriarcat de Moscou, a célébré la liturgie ce dimanche (6 mars) dans l'Église orthodoxe de Tartenson à Fort-de-France. C'est le deuxième séjour de l'évêque orthodoxe en Martinique. Mgr Nestor, était déjà venu il y a deux ans. En février 2014, l'évêque rencontrait la communauté orthodoxe qui avait rejoint, la juridiction du patriarcat de Moscou

Mgr Nestor (Sirotenko), évêque de Chersonèse à la tête du diocèse de Chersonèse, est bien apprécié dans le petit monde orthodoxe français. L'évêque, formé à Paris, connaît parfaitement la réalité occidentale et présente un profil ouvert au dialogue. Ce dimanche matin il a célébré la liturgie dans l'Église orthodoxe située à Tartenson à Fort-de-France.

Interviennent dans le sujet :
- père jean Denis recteur de la paroisse Saint- Gabriel
- véronique bataille paroisienne
- monseigneur Nestor Evêque de Chersonèse

Reportage France TV pluzz : Delphine.bez / Marc-François Calmo

Un vent de Russie souffle sur la Martinique. L'evêque NESTOR du patriarcat de Moscou, a célébré la liturgie le 6 mars
6 марта 2016, в неделю о Страшном суде, епископ Нестор совершил Божественную литургию в Гавриило-Архангельском храме на Мартинике. Иерарху сослужили настоятель общины и сопровождавшие владыку в поездке секретарь Епархилаьного управления иерей Максим Политов и протодиакон Алексий Соболев.

Божественная литургия совершалась на французском языке. Уставные песнопения исполнялись за богослужением всеми членами общины.

На Малом входе епископ Нестор удостоил священника Жан-дени Рано права ношения набедренника.

Un vent de Russie souffle sur la Martinique. L'evêque NESTOR du patriarcat de Moscou, a célébré la liturgie le 6 mars
Около пятидесяти мартиниканцев и гостей острова причастились Святых Христовых Таин.

По заамвонной молитве епископ Нестор обратился к собравшимся с архипастырским словом, в котором пожелал православным верующим Мартиники помощи Божией в сохранении и распространении Православия на острове, а также духовных сил в прохождении Великого поста. Ссылка


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mars 2016 à 14:31 | 2 commentaires | Permalien

Métropolite Hilarion appelle les gréco-catholiques à dépasser les rivalités
Le bras droit du patriarche orthodoxe de Moscou appelle de ses vœux les "efforts communs des orthodoxes et des gréco-catholiques" ukrainiens pour "dépasser une hostilité historique", dans "L’Osservatore Romano" daté du 4 mars 2016

Après la rencontre historique du 12 février dernier entre le pape François et le patriarche de Moscou Kirill à Cuba, le métropolite Hilarion de Volokolamsk souhaite que "la vieille psychologie de rivalité" fasse place à une "collaboration fraternelle".

En Une du quotidien du Vatican, le métropolite salue un événement sans précédent qui pourra "influencer le cours de l’histoire". Il souhaite "que l’appel des deux primats à faire tous les efforts possibles pour mettre fin à l’effusion de sang en Ukraine soit accueilli par les parties impliquées dans le conflit", pour une paix durable dans le pays, "où les orthodoxes et catholiques vivent les uns à côté des autres".

Deux jours avant la prochaine rencontre au Vatican entre le pape François et les membres du synode permanent de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne, le métropolite Hilarion estime que la condamnation de l’uniatisme était une "condition préliminaire importante pour rétablir la confiance". ( cf. 1)

Dans sa tribune, le métropolite orthodoxe voit également dans le récent cessez-le-feu syrien arbitré par la Russie et les Etats-Unis, une première réponse à l’appel du Pape et du patriarche Kirill pour la résolution des conflits au Moyen-Orient.

Il redit son souhait que les pèlerinages communs aux catholiques et aux orthodoxes se développent, afin que les fidèles des deux Eglises "se rencontrent et se connaissent mieux". Et il souhaite la coopération des deux confessions en Europe afin de promouvoir la "tolérance" et les "valeurs libérales", au coeur d'une "véritable persécution du christianisme et des valeurs évangélique". L'Osservatore Romano

.........................................

Lien cf.1 - Peut-on dire que les deux Églises ont changé leur point de vue sur l’uniatisme ? Est-ce que les orthodoxes ont trouvé les mots d’apaisement et d’admission ? Les catholiques reconnaissent-ils les problèmes existants ?

Déjà en 1993, dans le document de la commission du dialogue orthodoxe-catholique signé à Balamand (Liban), les catholiques ont reconnu le problème et ont admis que la voie du catholicisme grec n’est pas une solution pour l’union. La déclaration commune des deux pontifes reprend ce texte presque mot pour mot : « Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’« uniatisme » du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Église, n’est pas un moyen pour recouvrer l’unité. »

Mais nous devons comprendre que reconnaître l’erreur de l’uniatisme, utilisé par le passé, comme méthode n’est pas suffisant. Les effets de cette erreur du passé se font sentir encore de nos jours et l’uniatisme est une plaie ouverte sur le corps du christianisme. Les événements récents en Ukraine où les gréco-catholiques ont pris des positions très agressives et extrêmement politisées l’attestent de toute évidence. La déclaration des deux pontifes évoque la mission commune d’annonce de l’Évangile qui suppose le respect réciproque des communautés chrétiennes et exclut toute forme de prosélytisme. « Nous sommes non rivaux, mais frères » affirment le Pape et le Patriarche en s’adressant aux croyants des deux Églises. Cette affirmation est importante, elle va changer la perception réciproque des croyants des deux traditions. D’une relation de rivalité qui a assombri les relations entre les deux Église durant des siècles, nous devons passer à une relation de partenariat dans tous les domaines où cela est possible et souhaitable..... Suite ICI

***

Lire aussi « L’Eglise orthodoxe russe estime que les interventions de certains fidèles contre le rapprochement entre chrétiens sont un péché »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mars 2016 à 12:13 | 0 commentaire | Permalien

Une journée historique, une « étape glorieuse » qui unit le monde latin catholique au monde oriental byzantin, et qui marque un nouvel « enrichissement réciproque des valeurs spirituelles et culturelles » : dans les paroles des participants, réside toute l'importance de l'événement au programme le 5 mars à Lorette , en province d'Ancône où, à l'occasion du 700e anniversaire de la fondation de la basilique pontificale, les autorités orthodoxes des Eglises d'Albanie, Géorgie, Roumanie, Russie et Serbie se réuniront en prière dans la Sainte Maison avec la délégation pontificale et les représentants du Saint archidiocèse orthodoxe d'Italie et de Malte.

Le monde orthodoxe reconnaît la Sainte Maison de Lorette - L'étape glorieuse d'une histoire commune
L'événement marque la reconnaissance officielle de la plus ancienne relique mariale de la part du monde orthodoxe suite aux études conduites par le père Giuseppe Santarelli, directeur de la Congrégation universelle de la Sainte Maison de Lorette, et par le chercheur historique grec Haris Koudounas, de l'Accademia Angelica Constantiniana de Rome. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mars 2016 à 12:00 | 2 commentaires | Permalien

Pour le soutien et la restauration de l'Eglise Saint Michel Archange à Cannes
MARDI 8 MARS 2016 à 20h - HOTEL INTERCONTINENTAL CARLTON CANNES 5**** BAL CARITATIF « LES TSARS CELEBRENT LES TSARINES » Sous le haut patronage de SE Ambassadeur de Russie Monsieur Alexandre Orlov

Pour le soutien et la restauration de l'Eglise Saint Michel Archange à Cannes

Fin juillet 2015 l'église a du être fermée car la coupole menaçait de s'effondrer. Les approches de l'égalise ont été clôturées et interdites d'accès. Le matin du 5 septembre 2015 la coupole s'est écroulée sur le toit de la chapelle de droite.

2010 - CANNES: Le Patriarche Cyrille va présider le conseil de tutelle du programme de restauration de l’église Saint-Michel-Archange

L’église de Cannes subir un grave préjudice matériel, le bulbe du clocher qui s’était incliné le 27 juillet 2015 a fini par s’écrouler le samedi 5 septembre dernier. La chute du bulbe a entraîné des dégradations importantes, mais il reste encore à procéder à la restauration du bulbe et de la croix au dessus du clocher, à 22 mètres de hauteur.

8 марта 2016 Масленица на Круазет
CARLTON INTERCONTINENTAL CANNES Один из самых красивых отелей Лазурного Берега, возникший благодаря любви внука Николая I и внучки А.С.Пушкина

БЛАГОТВОРИТЕЛЬНЫЙ Бал: При патронате ЧП Посла РФ во Франции А.К.Орлова В поддержку и реставрации Православного Храма Архангела Михаила в Каннах

В конце июля 2015 года храм был закрыт из-за угрозы падения купола, близлежащая территория огорожена, подход к храму запрещен. Утром 5 сентября 2015 купол упал на крышу правого притвора.
Pour le soutien et la restauration de l'Eglise Saint Michel Archange à Cannes


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Mars 2016 à 11:41 | 0 commentaire | Permalien

Des manœuvres sont en cours au Parlement ukrainien pour favoriser le rattachement des paroisses orthodoxes ukrainiennes au Patriarcat de Kiev, dont la majorité est restée attachée canoniquement au Patriarcat de Moscou.

Le député ukrainien Victor Yelenskyy, rejoint par d’autres députés, notamment Svitlana Voitsekhovska et Pavlo Kyshkar, propose un amendement législatif pour favoriser le changement d’affiliation des paroisses orthodoxes. Il s’agit pour lui, par ce biais, de renforcer “l’unité de l’orthodoxie ukrainienne”, “directement liée à l’unité de la société ukrainienne”, rapporte RISU, le service d’information religieuse ukrainien basé à Lviv, en Ukraine occidentale.

Dans le collimateur des milieux nationalistes

Il s’agit pour ce sociologue des religions, président de l’Association ukrainienne pour la liberté religieuse, de consolider l’Eglise orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev face à l’Eglise orthodoxe ukrainienne affiliée au Patriarcat de Moscou. Cette dernière est la seule à être reconnue canoniquement par les autres Eglises orthodoxes dans le monde. Les milieux nationalistes ukrainiens sont très hostiles à l’égard de cette Eglise qualifiée de “pro-russe” et anti-ukrainienne.

Les députés porteurs de l’amendement No. 4128 à la “Loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses” du 23 avril 1991 veulent ainsi contribuer au renforcement de la position de Kiev face à la Russie.

Vives critiques de la part de l’Eglise orthodoxe ukrainienne canonique

Lire en russe В ВРУ внесен законопроект о переходах религиозных общин в другую юрисдикцию


Cette initiative a provoqué de vives critiques de la part de l’Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, qui y voit le danger de manipulations, notamment de la part de milieux nationalistes ukrainiens, coutumiers de la saisie illégale d’églises orthodoxes rattachées au Patriarcat de Moscou.

Un tel amendement à la loi permettrait, en pratique, qu’une assemblée paroissiale puisse être fréquentée par des personnes n’appartenant pas à la communauté. Ces derniers auraient néanmoins le droit de voter pour changer les statuts de la paroisse, craint le Père Alexander Bakhov, chef du département juridique de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. D’où le risque de manipulation. cath.ch-apic/risu/com/be

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Mars 2016 à 13:54 | 0 commentaire | Permalien

L’Association de jeunes orthodoxes « Chersonèse » annonce son programme pour Mars 2016
Chers frères et sœurs,
Veuillez trouver ci-joint le programme de nos rencontres en Mars 2016. Adresse : Entrée 26 rue Peclet 75015 face de la Mairie du XVe. Digicode 2596, premier étage

L’Association de jeunes orthodoxes « Chersonèse » annonce son programme pour Mars 2016

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Mars 2016 à 12:07 | 1 commentaire | Permalien

Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, est intervenu au Congrès international "Laudato SI", Murcia (Espagne)
Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, est intervenu au Congrès international "Laudato SI", Murcia (Espagne) , écologie, protection de l’environnement

C’est à l’université catholique de Murcia qu’a eu lieu l’inauguration du Congrès catholique international de la protection de l’environnement. Parmi les intervenants le recteur de l’université, le cardinal Peter Turkson, le cardinal Louis Martinez Sistach, président du conseil pontifical Justice et paix ainsi que Monseigneur Polycarpe, métropolite d’Espagne et du Portugal (patriarcat de Constantinople).

Les Eglises préchalcédoniennes, les Eglises de Roumanie et de Serbie ainsi que des clercs du diocèse de Chersonèse ont pris part aux travaux de Congrès.
Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, est intervenu au Congrès international "Laudato SI", Murcia (Espagne)

Monseigneur Nestor a dans son allocution salué les organisateurs du congrès ainsi que les délégations. Il a traité des positions et des initiatives de l’Eglise orthodoxe russe en matière d’écologie. L’évêque a exposé la teneur des principaux documents adoptés par l’EOR : « Les fondements de la conception sociale de l’EOR quant aux problèmes essentiels de la protection de l’environnement ».

Accompagné par l’higoumène Séraphin (Pavlov) et le père Yaroslav Pirkovsky ont visité l’église Job de Potchaev à Murcia. LIEN Traduction PO
Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, est intervenu au Congrès international "Laudato SI", Murcia (Espagne)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Mars 2016 à 11:41 | 0 commentaire | Permalien

V. Golovanow

Partie 2: Des opposants résolus

Clairement moins médiatisés et moins présents dans les hiérarchies officielles des Églises orthodoxes que les partisans du rapprochement présentés dans notre partie 1, les opposants à tout dialogue avec les Catholiques représentent néanmoins un très grand nombre de fidèles, de moines et de clercs des paroisses qui considèrent les Catholiques comme hérétiques et ennemis héréditaires de l'Orthodoxie.

Dans l'Église russe, en particulier, ils se manifestent en nombre depuis la rencontre du patriarche de Moscou et du pape à Cuba …

Différentes positions orthodoxes sur le rapprochement avec les Catholiques
La Sainte Communauté du Mont Athos, considérée comme le phare de l'Orthodoxie /1/, est le principal porte-parole de cette nouvelle fronde de "l'Église priante contre l'Église savante" /2/.

Dans une lettre au patriarche Bartholomée au sujet de la visite du pape François à Constantinople les 28-30 novembre 2014 (cf. cf. partie 1) la Sainte Communauté exprime son inquiétude et sa perplexité à ce propos." Soulignant en particulier le "baiser liturgique au pape de Rome qui avait revêtu l’omophore et qui a ensuite prononcé la Prière du Seigneur". La lettre cite les saints Pères pour souligner les erreurs des "hérétiques qui se sont séparés de l'Église une" et rappelle les saints qui ont été persécutés et ont souffert le martyr pour avoir refusé de reconnaitre "les falsificateurs latins"; elle appelle à mettre fin au dialogue théologique qui "ne fait que provoquer la confusion dans les consciences des Chrétiens et ne mène à rien et ce alors que de nombreux catholiques-romains, déçus par la sécularisation de l’Église occidentale, imprégnée des doctrines hérétiques du papisme, cherchent une issue dans l’Église orthodoxe…Nous ne cachons pas que nous sommes affligés et inquiets à l’idée de l’éventualité de revivre les événements qui ont eu lieu ici, il y a cinquante ans.

Nous ne souhaitons naturellement pas les voir se renouveler, car nous en supportons encore les conséquences douloureuses" (3). (http://orthodoxie.com/lettre-de-la-sainte-communaute-du-mont-athos-au-patriarche-bartholomee-au-sujet-de-la-visite-du-pape-de-rome-a-constantinople-en-novembre-2014/)

(1) Rappelons que vingt monastères orthodoxes sont établis depuis le Xe siècle sur la péninsule du mont Athos, au nord de la mer Égée; ils comptent actuellement plus de 1200 moines de différentes nationalités. Communauté théocratique politiquement autonome au sein de Grèce, elle dépend canoniquement du patriarcat de Constantinople avec une très large autonomie.

(2) Cette expression a été utilisée pour le rejet de l'union du Concile de Florence par les Églises orthodoxes alors qu'elle avait été signée par la quasi-totalité de leurs représentants.

(3) Rappelle de l'interruption de la commémoration du Patriarche de Constantinople Athénagoras lorsqu'il avait levé les anathèmes de 1054.

D'autres hiérarques et éminents pasteurs des Églises de Grèce et de Chypre avaient publiquement critiqué les actions du patriarche Bartholomée en 2014 (dito). Leur pétition, sous le titre "La nouvelle ecclésiologie du patriarche œcuménique Bartholomée", mettait en cause son point de vue sur la nature de l'Église orthodoxe et ses relations avec les autres confessions chrétiennes et les autres religions. Au moment de sa publication elle avait recueilli plus de 2500 signatures, dont six évêques, des prêtres, des moines de l’Église de Grèce et du Mont-Athos, ainsi que des clercs de l’Église de Chypre (http://orthodoxie.com/petition-en-grece-au-sujet-des-declarations-oecumeniques-du-patriarche-bartholomee/) …

Et tout récemment, le 16 février 2016, le Saint Synode de l'Eglise de Géorgie a rejeté le document préparatoire du Concile panorthodoxe "Sur les relations de l'Eglise Orthodoxe avec le reste du monde chrétien" (https://mospat.ru/fr/2016/01/28/news127362/) qui avait été adopté par la synaxe des primats orthodoxes des 21-28 janvier 2016; se document ne mentionne pas expressément le catholicisme mais parle du dialogue interchrétien en général en affirmant qu'il "ne va aucunement à l’encontre de la nature et de l’histoire de l’Eglise orthodoxe, mais constitue l’expression conséquente de la foi et tradition apostolique dans des conditions historiques nouvelles." (Art. 4)


Différentes positions orthodoxes sur le rapprochement avec les Catholiques
Loin d'être marginale, comme on peut en avoir l'impression en Occident, cette position de refus traverse toutes les Églises orthodoxes et ses représentants, membres des Églises canoniques, font là cause commune avec les organisations non canoniques, qui font de l'anti-œcuménisme leur cheval de bataille (4).

"Pour nous, orthodoxes, le pape est un hérétique, en dehors de l'Église, et, par conséquent, pas même un évêque" avait déclaré Mgr Athanase, Métropolite de Limassol (Chypre) le 23 mai 2010 en prenant la tête de l'opposition, souvent musclée, à la visite du Pape et Ici ; les Églises de Bulgarie et de Géorgie se sont retirées du dialogue œcuménique et des manifestations anticatholiques se produisent sporadiquement dans tous les pays de tradition orthodoxe: les dernières en date ont eu lieu à Kiev en décembre 2015 pour protester contre l'invitation du pape François par le président ukrainien (cf. photo). Certains représentants du fondamentalisme orthodoxe s'attaquent aussi directement à la personnalité du pape François en parlant de "son hypocrisie de jésuite qui veut remplacer les différences théologiques par des convergences sociales et masquer ainsi ses buts prosélytes…"

(4) Cf. Anastasia V. Mitrofanova "Orthodox Fundamentalism: Intersection of Modernity, Postmodernity, and Tradition", Orthodox Paradoxes, Heterogeneities and Complexities in Contemporary Russian Orthodoxy, Edited by Katya Tolstaya, 2014 Koninklijke Brill NV, p 93.

(5) Mgr Athanase est le fils spirituel de l'Ancien Joseph de Vatopédi - l'Hésychaste (1898-1959, l'une des figures majeures de la spiritualité orthodoxe au XXe siècle, très vénéré parmi les Orthodoxes traditionalistes) et l'une des personnalités les plus influentes de l'Église de Chypre; son interview constitue de fait un véritable réquisitoire, particulièrement bien argumenté, contre le dialogue avec les Catholiques cf. orthodoxie.typepad.com/files/interview_mgr_athanase.pdf


(6) La procession commémorant saint Alexandre de la Neva qui rassemble traditionnellement plusieurs centaines de croyants se termina ainsi devant l'ambassade du Vatican à Kiev…

Dans l'Église Russe la rencontre de Cuba a provoqué une exacerbation des manifestations de ce courant et on a vu fleurir toutes sortes d'accusations contre le patriarche:

***
Douze prêtres et deux monastères de la juridiction du Patriarcat de Moscou en Moldavie ont cessé de commémorer le patriarche, certains le qualifient de "traitre," «hérétique», "papiste" ou "'apostat" et exhortent les Orthodoxes à choisir entre lui et le Christ.

Le père Dmitri Nenarokov, aumônier d'un groupe de cosaques ultranationalistes, parle d'un "nouveau jalon dans l'histoire des processus apocalyptiques" et c'est allé jusqu'à la proclamation que "l'apostat Cyrile a conclu l'union avec Satan" (http://3rm.info/mainnews/61549-otstupnik-patriarh-kirill-zaklyuchil-uniyu-s-satanoy-video-foto.html).

Au sein de la hiérarchie, en revanche, l'ensemble des évêques semble derrière le patriarche; ils ont été réunis en concile local exceptionnel les 2 et 3 février 2016 (juste avant la rencontre de Cuba, encore tenue secrète à ce moment là) pour débattre des textes préparés pour le Concile panorthodoxe et ont décidé que: "dans leur forme actuelle, les projets de documents du saint et grand Concile ne contreviennent pas à la pureté de la foi orthodoxe, et ne violent pas la tradition canonique de l'Eglise," (7) approuvant donc aussi le document "Sur les relations de l'Eglise Orthodoxe avec le reste du monde chrétien" rejeté par le Saint Synode de l'Eglise de Géorgie…

(7) "DÉCISION" du Sacré Concile épiscopal de l’Église orthodoxe, art. 3; http://sobor.patriarchia.ru/db/text/4367700.html

Notons toutefois la voix dissonante de l'ancien porte-parole du patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, connu pour ses prises de position conservatrices, qui avait été démis du poste important de Président du "département synodal de l’Église orthodoxe russe pour les rapports entre Église et société" le 24 décembre dernier (le poste a été supprimé) mais reste recteur d'une importante église à Moscou. Dans un article publié sur son blog sous le titre «Une conciliarité de couloirs» il n'attaque pas le principe de cette rencontre mais dénonce l’absence de conciliarité dans sa préparation et la dérive du patriarche vers un exercice solitaire du pouvoir patriarcal (https://news.google.fr/?ar=1456133488).

Risque de schisme?

En fait, cette opposition au rapprochement avec les Catholiques rejette totalement tous les dialogues œcuméniques, qualifiant l'œcuménisme de "pan-hérésie", et se réfère en particulier critiques du mouvement œcuménique par le théologien serbe saint Justin Popovic (1894-1979, canonisé en 2010), en les interprétants de façon extrême. Il s'agit de l'aile fondamentaliste de l'Orthodoxie (8) qui refuse de prendre en compte l'aggiornamento de la doctrine catholique après Vatican II (cf. partie 1 de notre analyse) et se place dans la situation dogmatique où se trouvaient les Catholiques auparavant. La majorité de ses représentants se trouvent en dehors du plérôme orthodoxe représenté par les église canoniques: à côté de ces Églises reconnues et en communion entre-elles il existe en effet en effet une nébuleuse de communautés fondamentalistes ou intégristes, qui vont des mouvements vétéro-calendaristes en Grèce, Bulgarie, Roumanie au VCO ("Véritables Croyants Orthodoxes") en Russie, Serbie et en Occident, auxquels se rattachent certaines Église "nationales" dissidentes (Macédoine, Monténégro…) et qui ont leurs propres hiérarchies épiscopales (cf. note 4 ci-dessus).

(8) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-fondamentalisme-orthodoxe_a4176.html

Ces groupes sont actuellement très minoritaires mais leur influence semble grandir avec le développement des dialogues œcuméniques et les progrès du rapprochement avec le Catholicisme. Il faut alors bien se rendre compte que, si ces avancées sont reçues favorablement par les représentants officiels et les dirigeants des principales Églises, dont les réactions sont les plus médiatisées et créent une fausse impression d'unanimité, une partie importante de la base des Église ne suit pas et on peut même parler d'une fracture entre cette Église priante et l'Église savante qui prétend s'exprimer en son nom.

Les représentants de cette tendance sont clairement minoritaires actuellement, mais le refus du document sur les relations avec le reste du monde chrétien par le synode géorgien, comme les retrait des Églises géorgienne et bulgare du COE constituent autant de signes inquiétants de leur montée en puissance, de même que les débats qui semblent secouer d'autres Églises comme celles de Grèce et de Chypre à propos de la préparation du conciles panorthodoxe...

Le patriarche de Constantinople Bartholomée et le métropolite Jean de Pergame, son adjoint en matière de politique extérieure qui est le principal artisan de la politique de rapprochement avec Rome, avaient évoqué un risque de schisme au sein de l’Église orthodoxe en 2009, lors de la parution d'une «Confession de foi contre l’œcuménisme» qui avait recueilli des signatures éminentes. Parlant des réactions en Russie après la rencontre de Cuba, le père protodiacre André Kouraev, publiciste orthodoxe très connu en Russie, déclare "quelques clercs vont peut-être rompre avec l'Église; ils seront probablement peu nombreux et leur départ passera inaperçu. Nous somme loin d'un schisme véritable…" (http://www.portal-credo.ru/site/?act=news&id=118743) et cette analyse me semble valable pour l'ensemble de l'Orthodoxie, même si les débats lors du Concile panorthodoxe en juin risquent d'être très animés…

C'est donc un grand défi qui est ainsi posé à nos Églises et il faudra beaucoup de pédagogie pour parvenir à le surmonter. Et conclurai cette partie de mon analyse en citant le théologien orthodoxe français JF. Colosimo: "comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" (9)

(9) Bloc-notes de Jean-François Colosimo, lundi 26 novembre 2007, "Regard orthodoxe sur l’actualité".

A suivre: dans mon prochain article je me propose d'analyser en détail la position de l'Église russe qui se retrouve en pointe dans ce débat après la rencontre de Cuba.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Mars 2016 à 09:36 | 7 commentaires | Permalien

1 ... « 103 104 105 106 107 108 109 » ... 314


Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile