Nous complétons le Communiqué de l'ACRN par un article paru en 2012 dans Nice-Matin + Photos récentes.

Le cimetière a été aménagé sur une parcelle achetée par la Russie en 1867 sur la colline de Caucade, à une époque où la colonie russe était importante sur la Côte d'Azur

"Mon père et ma mère sont enterrés ici et depuis quelque temps, je ne peux plus aller me recueillir sur leur tombe quand je le veux", dénonce Anne de la Valette. Celle qui fut l'une des voix de Radio Monte-Carlo, est d'origine russe et possède un caveau de famille dans ce cimetière orthodoxe perché au-dessus de l'avenue Sainte-Marguerite.
Une publication datée de 2012: Portes closes au cimetière russe de Nice  et photos récentes (2016)

Avec ses 900 sépultures, ce lieu surplombant Caucade est pourtant comme un livre d'histoire gravé dans le marbre. Les plus grands noms de l'aristocratie russe et de la famille impériale y sont inscrits. Plusieurs tombes sont célèbres et on vient de loin pour les visiter. Comme celle abritant la dépouille de «Katia», l'épouse morganatique du tsar Alexandre II, héroïne d'une histoire d'amour immortalisée au cinéma par Romy Schneider et Curd Jurgens.
Une publication datée de 2012: Portes closes au cimetière russe de Nice  et photos récentes (2016)

Tombes profanées, végétation envahissante, arbres moribonds menaçant la sécurité des visiteurs, cette terre de sépulcres historiques a visiblement été abandonnée par une association qui en a depuis longtemps perdu une garde qu’elle continue à estimer légitime, alors même que la morale la plus élémentaire (comme le bon droit) lui donne tort à ce sujet.
Une publication datée de 2012: Portes closes au cimetière russe de Nice  et photos récentes (2016)

Avec ses 900 tombes où sont inscrits les plus grands noms de l'aristocratie slave qui fréquentait la capitale azuréenne au 19e siècle, le cimetière russe de Caucade est l'un des plus beaux de l'Hexagone. Mais l'association cultuelle niçoise ACOR qui le gère, a dû licencier le gardien pour des raisons financières. La nécropole n'est plus ouverte que le vendredi et le samedi.
Une publication datée de 2012: Portes closes au cimetière russe de Nice  et photos récentes (2016)

L'association cultuelle niçoise ACOR, qui gérait les lieux depuis plus de 80 ans, a aussi perdu sa source de financement.
Une publication datée de 2012: Portes closes au cimetière russe de Nice  et photos récentes (2016)

Les descendants des russes qui reposent à Caucade ne peuvent que se féliciter que les tombes de leurs parents, illustres ou pas, soient à nouveau entretenues et honorées comme il se doit, c’est-à-dire dans la sérénité.
Une publication datée de 2012: Portes closes au cimetière russe de Nice  et photos récentes (2016)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Mars 2016 à 08:53 | 0 commentaire | Permalien

Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR
L’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice ») regrette les débordements médiatiques actuels autour du cimetière russe de Caucade, alimentés par l’ancienne association en charge de la cathédrale russe de Nice, l’ACOR.

Elle apporte tout son soutien au Père Andrey Eliseev, recteur de la cathédrale, dans ses efforts bienveillants et son intérêt justifié pour redonner un aspect décent au cimetière russe de Nice, aujourd’hui à l’abandon.

Tombes profanées, végétation envahissante, arbres moribonds menaçant la sécurité des visiteurs, cette terre de sépulcres historiques a visiblement été abandonnée par une association qui en a depuis longtemps perdu une garde qu’elle continue à estimer légitime, alors même que la morale la plus élémentaire (comme le bon droit) lui donne tort à ce sujet.

L’ACRN fait pour sa part confiance à la justice française pour confirmer s’il en est besoin que le cimetière de Caucade, propriété intemporelle de la Russie depuis sa fondation, puisse dorénavant et sans retard être administré et entretenu par ce grand pays ami de la France.

L’ACOR a le devoir d’accepter cet état de fait, nous l’espérons par la voie de la raison, et devrait se réjouir qu’une puissance alliée qui a retrouvé le chemin du Christianisme s’attache à restaurer à ses frais, y compris au-delà de ses frontières, la trace historique d’un passé saint et glorieux.

Les descendants des russes qui reposent à Caucade ne peuvent que se féliciter que les tombes de leurs parents, illustres ou pas, soient à nouveau entretenues et honorées comme il se doit, c’est-à-dire dans la sérénité.

Pierre de Fermor
Président de l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »)
Lien BLOG de l’ACRN
Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR

Tombes profanées
Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR

végétation envahissante, arbres moribonds menaçant la sécurité des visiteurs
Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR

cette terre de sépulcres historiques a visiblement été abandonnée par une association qui en a depuis longtemps perdu une garde
Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR

Les descendants des russes qui reposent à Caucade ne peuvent que se féliciter que les tombes de leurs parents, illustres ou pas, soient à nouveau entretenues et honorées comme il se doit, c’est-à-dire dans la sérénité.
Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR

Les descendants des russes qui reposent à Caucade ne peuvent que se féliciter que les tombes de leurs parents, illustres ou pas, soient à nouveau entretenues et honorées comme il se doit, c’est-à-dire dans la sérénité.

Communiqué de L'ACRN a propos du CIMETIERE RUSSE DE NICE: LA VOIE DE LA RAISON ET LA VOIX DU COEUR

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Février 2016 à 16:07 | 14 commentaires | Permalien

 6 eme anniversaire du décès (2010): L’adieu de Nice à Lydia Fedorovna Places
Le 1 mars 2016 á 17h dans la cathédrale St-Nicolas une pannychide sera célébrée en mémoire de Lydia Fedorovna Places.

Lydia Feodorovna, décédée le 1er mars 2010
Mgr Hilarion a exprimé ses condoléances à la suite du décès de Madame Lydia Places

Elle a été inhumée en l'église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice, où a eu lieu la cérémonie précédant la mise en terre de Lydia Fedorovna Places au cimetière de la Turbie.

Ses amis étaient là.

Les anciens, qui de tout temps l’aimaient pour son cœur, droit et fidèle.

Les plus récents comme moi, qui en l’espace de quelques rencontres, comprirent à quel point le combat qu’elle menait pour sa cathédrale ne pouvait souffrir aucun compromis, qu’elles que soient les blessures encourues, et elles furent nombreuses et l’une bien cruelle. Et ce cœur maltraité et épuisé rendit finalement les armes, sans faire d’histoires et dans l’honneur.

Le père Jean était là, qui officiait assisté du père Michel. Le sermon qu’il prononça d’emblée portait sur la faiblesse du genre humain, entaché de péchés. On aime à penser que le discours s’adressait autant à celui qui le prononçait qu’à celle qu’il pouvait difficilement atteindre, puisqu’au Royaume de Dieu, détachée des paroles d’en bas.

La grandeur étincelante de l’église devenait soudain minuscule, écrasée par le simple cercueil de bois dans lequel gisait Lydia Fedorovna, entourée des fleurs déposées alentour par ses amis : C’est vers elle que les prières et les regards convergeaient tous.

Paix éternelle à Lydia Fedorovna

Pierre de Fermor
8 mars 2010

Rédigé par Pierre de Fermor le 29 Février 2016 à 15:00 | 13 commentaires | Permalien

Les médias ont abondement commenté la rencontre historique entre le patriarche Cyrille et le pape François. Voici quelques extraits d’une interview accordée par le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou, à l’agence TASS

- Que peut-on répondre à ceux des orthodoxes russes qui désapprouvent la décision du patriarche Cyrille d’accepter la rencontre et le dialogue avec le pape François ? Comment rasséréner ces croyants qui craignent l’union des Eglises et les changements de rite ?

- « Il y a des fidèles de l’Eglise orthodoxe russe qui estiment que la division entre chrétiens est un état de choses qui va de soi. Certains groupes vont jusqu’à dire que cette division doit se perpétuer, s’approfondir et qu’il nous faut nous appliquer de toutes de nos forces pour qu’un tel rapprochement ne se produise jamais. Est-il nécessaire de les persuader du contraire ? Ils ne changeront de toute façon pas d’attitude.

Relisons les Evangiles : il y est dit que Jésus-Christ priait pour que ses disciples restent unis. « Père Saint, garde-les dans Ton Nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient, un comme nous (Jn, 17, 11) ». Ce commandement d’unité a été enfreint. Qui était dans son bon droit ? Il y a là matière à débat. Mais la réalité est que les chrétiens restent divisés.

L’Eglise orthodoxe russe n’estime pas que l’Eglise en tant que telle est divisée, nous croyons en « l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique ». Nous croyons que l’Eglise du symbole de la foi est bien la nôtre. Cependant, nous déplorons que les chrétiens ne soient pas unis, qu’ils pensent différemment, qu’ils ne communient pas au même calice. Ce serait un péché que de penser autrement ».

Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Février 2016 à 15:34 | 18 commentaires | Permalien

Les reliques d'Antoine de Rome, un saint orthodoxe du XIIe siècle, ont été retrouvées à Novgorod
Des chercheurs de Novgorod ont découvert les restes d'un saint perdues après la Révolution de 1917.

"Les reliques thaumaturgiques du saint Antoine de Rome, placées dans une châsse précieuse, étaient conservées avant la Révolution d'octobre 1917 dans la cathédrale de la Nativité de la Vierge au monastère Saint-Antoine. Au cours de la campagne antireligieuse (lancée par les bolcheviks après la Révolution), en 1927, la châsse a été ouverte et les reliques ont été remises au musée antireligieux aménagé dans la cathédrale Sainte-Sophie au kremlin de Novgorod. Les reliques de saint Antoine le Romain s'y sont perdues et étaient considérées comme telles", a raconté un employé du musée du Kremlin de Novgorod.

Il y a 20 ans, les scientifiques ont commencé à étudier les reliques conservées dans la cathédrale. Le chercheur moscovite Denis Pejemski a réussi à dépister les reliques d'Antoine de Rome dans un amas d'ossements. A présent, l'étude anthropologique est terminée. Les reliques ont été remises à l'Eglise orthodoxe russe qui devra décider de leur sort.
Les reliques d'Antoine de Rome, un saint orthodoxe du XIIe siècle, ont été retrouvées à Novgorod

Selon la légende, le moine de rite oriental Antoine, originaire de Rome, est venu à Novgorod au bord de la rivière Volkhov, où il aurait été transporté sur une pierre alors qu'il priait pendant une tempête. La pierre existe toujours. La même année, c'est-à-dire en 1106, il a fondé un monastère de la Nativité de la Vierge plus tard nommé en son honneur. C'est l'un des monastères les plus anciens en Russie. Saint Antoine le Romain est vénéré par l'Eglise orthodoxe russe depuis 1597.

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Février 2016 à 17:01 | 0 commentaire | Permalien

V.Golovanow

Partie 1: ceux qui sont favorables au rapprochement

Le rencontre historique entre le Pape et le patriarche de Moscou a suscité de nombreux commentaires qui faisaient état, pour la plupart, d'informations incomplètes ou erronées. Aussi il nous semble intéressant de proposer un état des lieux synthétique. Ce texte s'articule en trois parties:
- Position favorable au rapprochement
- Position opposée au rapprochement
- Position de l'Église russe

Introduction: l'organisation "conciliaire" de l'Orthodoxie
Les Orthodoxes sont estimés à 250 - 300 millions dans le monde et, contrairement au Catholicisme, ils n'ont pas une structure centralisée autour d'un primat universel mais s'organisent en 14 Églises locales indépendantes (dites autocéphales), dont les plus honorées ont le titre de patriarcats. Elles ont chacune une autorité territoriale sur des territoires canoniques qui se trouvent en Europe orientale et au Proche Orient. C'est là que résident la majeure partie des Orthodoxes (voir carte); mais il y a aussi des communautés émigrées des différentes Églises dans le monde entier formant la diaspora orthodoxe qui reflète aussi cette "diversité dans l'unité" (1) que revendique l'Orthodoxie.

Différentes positions orthodoxes sur le rapprochement avec les Catholiques
(1) In Métropolite Kallistos (WARE), "L'Orthodoxie, l'Eglise des sept conciles", Cerf Paris 2002, p.311

Le pape François et le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée se félicitent après la signature d'un communiqué commun, le 30 novembre 2014 à Istanbul - Filippo Monteforte

L’Eglise orthodoxe est donc une communion (= unité spirituelle rigoureuse de foi et de vie) d’Eglises unies entre elles par la foi, la façon de prier et la façon de vivre; elles respectent scrupuleusement les dogmes des "7 Conciles œcuméniques"(2) et les traditions des Pères du premier millénaire et elles sont unies entre elles par l'intercommunion eucharistique (ce qui explique le refus de toute intercommunion avec des "hétérodoxes").

Chacune est dirigée par son propre primat entouré d'un synode et, si le patriarche de Constantinople porte le titre de "Patriarche Œcuménique" et bénéficie d'une primauté d'honneur ("Primus inter pares", premier entre les égaux), il n'a aucune autorité sur les autres Églises.

(2) Les Sept conciles œcuméniques ont réuni les évêques de toute la Chrétienté du 4ème au 8ème siècles. Ils sont reconnus par l'Église Catholique mais, pour les Orthodoxes, ils ont exprimé l’universalité de la foi chrétienne et les dogmes alors définis sont intangibles (aucune évolution des dogmes chez les orthodoxes).

L'instance de décision suprême pour les Orthodoxe est le Concile – conciles locaux régulant le fonctionnement de chaque Église locale, conciles panorthodoxes réglant les questions communes. Le dernier concile universel pour les Orthodoxes est celui de 879/880 (auquel participèrent des légats romains et qui condamna le "filioque"); il y eut ensuite des conciles locaux convoqués à Constantinople pour régler des problèmes panorthodoxes, mais toutes les Églises n'y participèrent pas. Le dernier en date se tint à Constantinople en 1872 et le prochain, qui devrait réunir toutes les Églises, se prépare depuis cinquante ans et devrait se tenir du 16 au 27 juin 2016 à La Canée (Crète). Un texte sur les relations avec les autres confessions chrétiennes y sera proclamé (4) mais, en attendant, les positions vis-à-vis du Catholicisme sont assez divergentes.

(3) "Filioque", qui signifie 'et du fils' en latin, fut rajouté par les occidentaux vers le VIème siècle au Crédo de Nicée-Constantinople et généralisé dans tout l'occident vers le IXème malgré l'opposition des Église d'Orient. Ce fut la cause des anathèmes réciproques de 1054…

(4) Cf. Commentaire 7,

Différentes positions orthodoxes sur le rapprochement avec les Catholiques
Le patriarche de Constantinople se rapproche du pape François

Après avoir été en communion pendant le premier millénaire, Orthodoxes et Catholiques se sont de plus en plus éloignés durant le second: après les anathèmes réciproques de 1054, citons le sac de Constantinople par les croisés et l'établissement de diocèses latins en Terre Sainte et en Grèce (XIIIe siècle), le concile de Lyon 2 (1274), qui condamna ceux qui nient le "filioque", le rejet de l'union de Florence-Ferrare par les Églises orthodoxes (XVe siècle), la promulgation des nouveaux dogmes catholiques (XIXe et XXe siècles)… tout justifie l'appel de l'évêque de Limoges exhortant les troupes partant en Crimée à "extirper le schisme photien" (sic. Conférence «Le monde orthodoxe 20 ans après la chute du mur de Berlin» de J. F. Colosimo à L'ITO Saint-Serge (Paris), le 7 février 2009; http://orthodoxie.com/le-monde-orthodoxe-20-ans-apres-la-chute-du-mur-de-berlin-une-conference-de-jeanfrancois-colosimo/).

Mais depuis un siècle la situation change: des encycliques du patriarcat de Constantinople (1902, 1904, 1920) ouvrent la voie à la naissance du Mouvement œcuménique avec les Protestants, mais surtout Vatican II provoque une véritable volte face de l'Église catholique en proclamant que les Eglises orthodoxes sont des Eglises sœurs "dont plusieurs se glorifient d'avoir été fondées par les Apôtres eux-mêmes et nos différences constituent une "légitime diversité en matière de culte ("Unitatis Redintegratio" 14 et 17). Jean Paul II confirme et va plus loin dans l'encyclique «Ut unum sint» (http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_25051995_ut-unum-sint.html) entièrement consacrée à l'unité des chrétiens, ce qui constitue une première dans l'histoire de l'Eglise catholique. La porte est alors ouverte au dialogue théologique (création de plusieurs commission théologiques mixtes qui vont se réunir régulièrement) et aux contacts à haut niveau ouverts par l'accolade historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athénagoras en 1964 et la levée des anathèmes de 1054 en 1965

Différentes positions orthodoxes sur le rapprochement avec les Catholiques
De 1964 à fin 2015 il y a eu prés de vingt rencontres entre les papes de Rome et les patriarches de Constantinople successifs
cf. 1500 ans de rencontres au sommet et le Pape François en Turquie", "parlons d'orthodoxie", 25 Novembre 2014, et l'élection du pape François a clairement resserré les liens avec le patriarche de Constantinople actuel Bartholomé.

Le point d'orgue a été la commémoration de la rencontre historique de 1964 par une prière commune au Saint Sépulcre en mai 2014 et les rencontres se sont succédé à un rythme accéléré. "L'objectif a toujours été qu'en plus des autres gestes de fraternité, les visites mutuelles des Papes à Constantinople et patriarches œcuméniques à Rome ont marqué une nouvelle ère dans les relations entre les deux Églises. Elles ont aidé à faire comprendre au peuple de Dieu qu'il y ait un effort réciproque pour arriver à l'unité, "afin que tous soient un", selon les paroles du Seigneur dans sa Grande Prière Sacerdotale (Jean; 17)" dit un communiqué du patriarcat de Constantinople qui fait l'historique des ces rencontres / In "Visits of Ecumenical Patriarchs to Rome and Popes to the Ecumenical Patriarchate", 29-30 novembre 2014, , traduction V. Golovanow.

La promulgation de l'encyclique "Laudato si'' a fortement souligné ce rapprochement: le patriarche œcuménique à été invité à assister à sa promulgation, ce qui constitue une première historique et surtout il est longuement cité dans l'encyclique comme «le bien-aimé Patriarche Œcuménique Bartholomée, avec qui nous partageons l'espoir de la pleine communion ecclésiale» (n ° 7); le texte porte aussi une épigraphe manuscrite à "Fratello, Patriarca Bartolomeo, con gratitudine." Le pape souligne ainsi avec respect et gratitude que le patriarche Bartholomé l'avait devancé de plus de deux décennie sur les sur les questions écologiques et, pour bien insister là-dessus, le texte pontifical revient à la doctrine orthodoxe dans ses paragraphes de conclusion, se plaçant ainsi, en quelque sorte "à l'intérieur" de la pensée orthodoxe sur la sauvegarde de la création. Jamais aucun document pontifical de ce niveau n'avait cité personne d'étranger à l'Église romaine ni fait référence à aucune doctrine provenant d'une source séparée…

Ne pouvant y participer personnellement pour des raisons de santé, le patriarche a délégué le métropolite Jean de Pergame, généralement considéré comme l'un des principaux théologiens orthodoxes grecs contemporains et proche collaborateur du patriarche, qui a prononcé une allocution dans laquelle il a souligné sa "grande joie", "sa satisfaction et "sa profonde gratitude pour l'encyclique et pour la coopération entre l'Orthodoxie et le Catholicisme sur ce sujet: "Je crois que l’importance de l’encyclique du pape, "Laudato Si’", ne se limite pas au sujet de l’écologie en tant que telle. J’y vois une dimension œcuménique importante en ce qu’elle conduit les chrétiens divisés devant une tâche commune qu’ils doivent affronter ensemble. Nous vivons à une époque où les problèmes existentiels fondamentaux débordent nos divisions traditionnelles en les relativisant au point de les faire pratiquement disparaître. Regardez, par exemple, ce qui se passe aujourd’hui au Moyen-Orient : ceux qui persécutent les chrétiens leur demandent-ils à quelle Église ou confession ils appartiennent ? L’unité chrétienne, dans de tels cas, est de facto réalisée par la persécution et le sang – un œcuménisme du martyre... L’encyclique du pape François est un appel à l’unité – unité dans la prière pour l’environnement, dans le même Évangile de la création, dans la conversion de nos cœurs et de nos styles de vie pour respecter et aimer chacun et chaque chose qui nous sont donnés par Dieu. Nous en sommes reconnaissants." (« Loué sois-tu »: présentation du métropolite Jean Zizioulas de Pergame, 18 juin 201, Traduction de Zenit, Constance Roques, http://fr.zenit.org,)

Dans la foulée de ce rapprochement très concret, le Pape a inscrit l'Église catholique dans la prière mondiale pour la sauvegarde de la création le 1er Septembre proposée par le patriarche de Constantinople en 1989 (Soulignons ce paradoxe: Orthodoxes et Catholiques ne peuvent se mettre d'accord sur une date commune pour la reine des fêtes chrétiennes, Pâques, mais trouvent là une date commune!) et si on ajoute les modifications apportées par le pape François aux conditions d'annulation du mariage et à l'accueil des divorcés-remariés, qui se rapprochent de la pratique orthodoxe, (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-Pape-impose-aux-Catholiques-le-modele-orthodoxe-pour-la-fin-du-mariage_a4447.html) on voit qu'il prend très concrètement le chemin du rapprochement avec l'Orthodoxie sur le terrain. Il semble bien que François met ainsi en pratique les principes qu'il avait énoncés dans l'avion qui le ramenait de Constantinople (30 novembre 2014): "Je pense que nous sommes sur la bonne voie avec les Orthodoxes… Ils ont les sacrements, la succession apostolique … Qu'attendons-nous? Que les théologiens se mettent d'accord? Je vous assure que cela n'arrivera jamais! Je suis un sceptique! Les théologiens travaillent bien mais, comme Athénagoras avait dit à Paul VI, 'nous irons de l'avant ensemble, et les théologiens n'ont qu'à rester ensemble sur une ile et réfléchir' je pensais que c'était un conte' mais Bartholomée m'a confirmé que c'est vrai. Il avait vraiment dit cela!"

Différentes positions orthodoxes sur le rapprochement avec les Catholiques
Et dans son dernier discours sur la sauvegarde de la planète en juillet dernier, le patriarche Bartholomé, qui a été surnommé depuis longtemps "le patriarche vert" s'appuie sur l’encyclique Laudato Si’, appelle le pape François, son « frère d’âme » et ajoute que le Pape et le patriarche invitent « les Églises sœurs de Rome et de Constantinople » à approfondir avec, « la prière et l’action », leur « engagement commun pour notre maison commune ».

Dans son message de vœux pour la fête de Saint-André (novembre 2015) le pape va encore plus loin: "Ayant restauré une relation d’amour et de fraternité, dans un esprit de confiance, de respect et de charité mutuels, il n’y a plus d’empêchement à la communion eucharistique qui ne puisse être surmonté par la prière, la purification des cœurs, le dialogue et l’affirmation de la vérité. En effet, là où l’amour est présent dans la vie de l’Église, sa source et sa réalisation doit toujours être trouvée dans l’amour eucharistique. De même, le symbole du baiser fraternel trouve sa plus profonde vérité dans le baiser de paix échangé dans la célébration eucharistique." Il rappelle qu’il est nécessaire « d’examiner soigneusement les questions qui nous séparent ». Mais le ton est d’un optimisme notable. In. "Message du pape François au patriarche Bartholomaios Ier", 30 novembre 2015,

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Février 2016 à 11:59 | 67 commentaires | Permalien

JEUNES TÉMOINS DU CHRIST
Voici ce que nous rapporte une grand-mère sous le régime Soviétique

«Ma petite Nina est revenue de l’école toute en larmes.

«Grand-maman, je ne veux plus retourner à l’école, plus jamais ! Un camarade vu la croix que je porte au cou ; il l’a saisie, il s’est mis à la tirer en appelant ses camarades qui m’ont tous entourée en se moquant de moi. La maîtresse est arrivée pour demander la raison de ce bruit. Elle m’a demandé alors : «Pourquoi portes-tu une croix ? »

— «Parce que je crois en Dieu, ai-je répondu. Maman croyait en Lui, grand mère croit en Lui et je continuerai à porter ma croix !»

La maîtresse m’a laissé partir à la maison en me disant que tu dois aller lui parler».
Je suis allée à l’école. L’institutrice m’a dit : «Ne savez-vous pas qu’il est défendu de porter une croix ? »

— Je sais, ai-je répondu, mais je suis chrétienne et je n’enlèverai pas à ma petite-fille sa croix».

— C’est vraiment la première fois que je vois une telle affaire, rétorqua-t-elle, fl faut enlever cette croix !
J’ai refusé. J’aurais bien voulu retirer ma petite-fille de l’école, mais l’école étant obligatoire, cela m’était impossible. Au cas où les parents protestent, on leur retire leurs enfants qui deviennent propriété de l’Etat.

Reprenant la parole, voici ce que l’institutrice m’a conseillé de faire : «Enlevez la croix du cou de l’enfant pour qu’on ne puisse pas la voir. Si vous ne voulez pas l’enlever définitivement, alors épinglez-la ou cousez-la sur la chemise de votre petite- fille.

J’ai demandé conseil à un prêtre qui m’a permis de le faire.

«Ma petite Ninotchka porte donc toujours sa croix, cousue maintenant dans son vêtement».

Une maman écrit

«Ce qui suit s’est passé quand mon fils André, âgé de douze ans, était à l’école primaire.
Un jour, le professeur annonça qu’on allait faire une dictée et il en donna le titre : «Jugement contre Dieu».

André déposa sa plume et mit son cahier de côté. Le professeur s’en aperçut Pourquoi n’écris-tu pas» ? dit-il.
— Parce que je ne peux pas écrire une pareille dictée et que je ne la ferai pas !

— Comment !, tu oses refuser ! Assieds-toi pour écrire !
— Non ! Je refuse.
— Je vais t’envoyer chez le directeur !
— Comme vous voulez! Renvoyez-moi de l’école mais je n’écrirai pas un jugement contre Dieu !»
JEUNES TÉMOINS DU CHRIST

Après la dictée le professeur sortit. On fit appeler André chez le directeur. Ce dernier regarda André avec étonnement. Jamais il n’avait encore vu cela, un garçon de douze ans aussi ferme et inébranlable, aussi calme dans ses réponses...

Cet homme, sans doute gardait encore au fond de son âme une petite étincelle divine, c’est pourquoi il ne se décida pas à porter plainte à qui de droit, ni contre André, ni contre moi, sa mère.

Il lui dit simplement : «Eh ! bien, toi, tu es brave ! Sors !»

Que pouvais-je dire à mon fils après cela ? Je le pris dans mes bras et je le remerciai.
La conduite chrétienne de mon fils eut pourtant des conséquences ultérieures. En 1933, à l’âge de dix-sept ans, il fut condamné à une première déportation.

Il y eut aussi des jeunes qui, apeurés, succombèrent, mais le tourment de leur conscience les aida à reprendre le dessus et à rentrer dans la voie droite.

"Les nouveaux martyrs de la terre russe" éditions Résiac, archiprêtre Michel Polsky, 1976
JEUNES TÉMOINS DU CHRIST

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Février 2016 à 12:43 | 0 commentaire | Permalien

Le patriarche orthodoxe Kirill est très loin des terres saintes de la Russie éternelle et poursuit sa tournée dans l'hémisphère sud en visitant pour la première fois sur l'Antarctique et l'unique église orthodoxe du Continent austral. Sur son chemin Kirill a rencontré une colonie de manchots dont l'un deux semble avoir été fasciné à la vue du chef de l'Église orthodoxe de Russie.…

Le patriarche a visité mercredi soir la base russe de Bellingshausen, ouverte en 1968 sur l‘île du Roi-George dans l’archipel des Shetland du Sud. Kirill s’est également rendu sur une île voisine pour observer une colonie de manchots. Une vidéo diffusée par l‘église orthodoxe russe le montre se promenant parmi les oiseaux marins, sanglé dans un gilet de sauvetage.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Février 2016 à 16:24 | 0 commentaire | Permalien

"Pourquoi les Grecs ont rejeté l'Union de Florence (1438-1439)"
V.G.

"Le concile de Florence reste dans les mémoires comme une belle occasion manquée, mais il ne fut pas inutile puisqu’une vraie rencontre a eu lieu. Après un long espace de temps où des obstacles politiques ont rendu presque impossible une nouvelle vraie rencontre entre l’Occident et l’Orient chrétiens (domination ottomane puis persécution communiste), le 20e siècle a ouvert de nouvelles perspectives, avec la naissance du mouvement œcuménique puis le concile Vatican II et son ecclésiologie renouvelée, plus proche de celle des orthodoxes." Une étude de Marie-Hélène Congourdeau

Un récent débat télévisé sur KTO montré une grande méconnaissance de la réalité historique du Concile de Florence, avec des positons très tranchées dans lesquelles chaque parti ne fait référence qu'à une partie des données historiques.

Les positions sont bien tranchées: Antoine Arjakovsky, laïc orthodoxe souvent cité dans les media francophones, se place du côté "unioniste" et voit en Florence un concile œcuménique et un réel effort pour faire l’unité (comme l'Église catholique); en revanche pour la majorité des Orthodoxes, comme N. Lossky cité par l'historienne, «le concile de Florence représente le point à partir duquel le schisme entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe est véritablement consommé.»
Aussi j'ai pensé intéressant de présenter cette courte étude , récente (20 Fev. 2012) et particulièrement claire de la byzantiniste réputée MH Congourdeau.

"Pourquoi les Grecs ont rejeté l'Union de Florence (1438-1439)"
Et cette divergences commence par l'Étude des sources comme l'écrit MH Congourdeau: "Curieusement, les Actes du concile de Florence ne sont pas conservés. Pour reconstituer son déroulement, nous disposons des notes d'Andrea de Santa Croce, prôtonotaire du pape, de notes prises par des notaires grecs, compilées et intégrés dans une narration par Jean Plousiadènos, un Grec unioniste postérieur au concile (c’est cette compilation que l’on appelle de façon erronée les "Acta graeca") et des Mémoires de Sylvestre Syropoulos, témoin et acteur au concile, qui nous montre son déroulement du point de vue des Grecs. Malheureusement, les historiens occidentaux ont souvent privilégié les Acta Graeca, arguant du fait que les Mémoires de Syropoulos étaient biaisés (du côté hostile à l’union) alors que les Acta Graeca sont eux‐mêmes partiaux puisque leur auteur (non présent au concile) appartient au parti des Grecs favorables à l’union." Bien entendu les anti-unionistes ne jurent eux que par les Mémoires de Syropoulos…

L'étude de MH Congourdeau, très bien documenté, fait le point des recherches des "historiens indépendants, qui ne cherchent à justifier aucune position de principe acquise à l’avance, mais se veulent guidés par des critères purement scientifiques; ils ont publié des sources inédites et montré que la question est plus complexe qu’on ne le pensait jusqu’alors. En particulier, l’importance du contexte historique a été réévaluée." Et elle commence en effet par poser brillamment ce contexte compliqué:

- Le concile est désespérément attendu depuis 100 ans par un empire byzantin aux abois qui espère une croisade (après la chute de Thessalonique, deuxième ville de l’empire (1429) il ne reste plus de l’empire que Constantinople, la Thrace et la Moree…),

- Il intéresse aussi le pape qui s’oppose au concile réuni à Bale (1431) sur la question de la source de l’autorité dans l’Eglise. Ainsi "celui des deux pouvoirs (le pape et le concile) qui réussira à réconcilier les Eglises d’Orient et d’Occident y gagnera un prestige substantiel. Chacun des deux partis entreprend donc de courtiser l’Eglise grecque… Et les Latins accordent enfin aux Grecs la tenue d’un concile "œcuménique".

"Pourquoi les Grecs ont rejeté l'Union de Florence (1438-1439)"
L'historienne ne s'appesantit pas sur les débats théologiques: les questions du purgatoire, des azymes et de l'autorité du pape ne sont guère évoquées et pour le "filioque" MH Congourdeau résume clairement les débats et conclu: "Finalement, les Latins rédigent un texte qu'ils font approuver par l'empereur, le patriarche et la majorité des Grecs: selon ce texte, les saints étant nécessairement d'accord (inspirés par le Saint Esprit), comme les Pères latins disent que l’Esprit procède du Père et du Fils (ex Patre filioque) et que les Pères grecs disent qu’il procède du Père par le Fils (ἐκ Πατρὸς διὰ Υἱοῦ), les particules ἐκ (de) et διὰ (par) sont forcement synonymes, si bien que le Filioque est légitime."

Surtout elle montre à quel point l'accord était proche et comment les maladresses, essentiellement du côté latin, l'ont fait capoter: "Tout cela (les maladresses qu'elle détaille) donne au peuple l’impression d’une union bâclée, conclue sous la menace, où l'orthodoxie a été sacrifiée à la raison d'Etat. Les Grecs se divisent alors ; les signataires de l’union désavouent leur signature l’un après l’autre. L’élection en 1440 d’un patriarche unioniste, Mètrophane, déclenche la révolte d’un parti anti‐unioniste mené par les moines et par Marc d'Ephèse auquel succèdera Scholarios, futur premier patriarche grec sous les Ottomans. Ils déclarent l'union invalide... L’Union sera cependant proclamée à Sainte Sophie par le cardinal Isidore de Kiev. Nous sommes le 12 décembre 1452 ; cinq mois plus tard, le 29 mai 1453, Mehmet II conquiert Constantinople; l’empire byzantin a vécu ; le nouveau patriarche imposé par le sultan, Gennadios Scholarios, dénoncera l'union."

"Pourquoi les Grecs ont rejeté l'Union de Florence (1438-1439)"
Et Marie-Hélène Congourdeau conclu: "Le concile de Florence reste dans les mémoires comme une belle occasion manquée, mais il ne fut pas inutile puisqu’une vraie rencontre a eu lieu. Après un long espace de temps où des obstacles politiques ont rendu presque impossible une nouvelle vraie rencontre entre l’Occident et l’Orient chrétiens (domination ottomane puis persécution communiste), le 20e siècle a ouvert de nouvelles perspectives, avec la naissance du mouvement œcuménique puis le concile Vatican II et son ecclésiologie renouvelée, plus proche de celle des orthodoxes.

Mais en même temps, l’histoire a apporté de nouvelles fractures qui rendent plus difficile la réduction des anciennes : émiettement ecclésial consécutif à la Réforme en Occident, divisions actuelles du monde orthodoxe, pour ne citer que quelques unes de ces nouvelles ruptures. Entre les deux mondes, la question délicate des Eglises uniates reste comme une épine dans les relations entre Rome et le monde orthodoxe.

Il n’est pas de meilleure voie pour travailler à l’unité que de continuer à étudier les deux traditions, avec des méthodes historiques scientifiques et non confessionnelles, pour supprimer au moins les maladresses et les malentendus."

Et je rajouterais pour ma part que la promulgation des nouveaux "dogmes" catholiques au XIXe et XXe siècles n'est pas venue faciliter les choses…

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Février 2016 à 12:04 | 66 commentaires | Permalien

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris
A l'occasion du 85e anniversaire de sa fondation la paroisse des Trois-Saints-Docteurs à Paris vient de publier aux Éditions Sainte-Geneviève un livre-album de 160 pages - "Instants d'Éternité" - avec des photographies de Maria-Helena Buckley accompagnées des explications de Mgr Nestor (Sirotenko), évêque de Chersonèse, en russe et en français.

Cet album est le résultat d'un travail qui s'est étendu sur plusieurs années.

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris
Ces images illustrent le quotidien de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris: liturgies, baptêmes, fêtes patronales, Pâques… L'album raconte aussi efficacement que l'aurait fait un texte littéraire ce qu'est la vie d'une paroisse orthodoxe.

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris
"Мгновение и вечность" Книга-альбом о жизни Трехсвятительского храма в Париже

Автор фотографий - Мария-Елена Баклей. Сопровождающий текст на русском и французском языках составлен епископом Корсунским Нестором. Перевод на французский диакона Георгия Шешко.

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris
Фотографии, представленные в альбоме, имеют большую художественную ценность. Они были сделаны на протяжении нескольких лет. На них запечатлена богослужебная жизнь общины храма Трех Святителей: ее события, будни и праздники, и ее непосредственные участники - священнослужители и прихожане

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris
Человеку стороннему эта книга расскажет лучше любого повествования о том, что из себя представляет жизнь православного прихода. А для самих прихожан храма Трех Святителей и его друзей она станет напоминанием об ушедшем времени, о дорогих знакомых лицах.

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris
CHRONIQUE de CAROL SABA: « Instants d’éternité », le titre bien choisi de l’ouvrage est aussi « Instants de poésie » qui se dégage, page après page, photo après photo, des visages de fidèles et de célébrants photographiés lors d’office de baptême, de mariage, et d’autres offices, mais aussi des lumières, des vêtements liturgiques, des icônes et autres instruments liturgiques ou faisant partie de l’atmosphère liturgique. /Emission "Lumière de l'Orthodoxie" du dimanche 27 mars 2016 sur Radio Notre Dame/ SUITE

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris

"Instants d'éternité", livre-album de M.H. Buckley sur la vie de l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Février 2016 à 21:23 | 2 commentaires | Permalien

L'archevêque de Grodno: "Chez nous la frontière entre orthodoxes et catholiques passe dans les familles"
V. Golovanow

Introduction du traducteur: un métissage historique

Le diocèse de Grodno, en Biélorussie, se trouve aux frontières de la Pologne et de la Lituanie. La région a été évangélisée par les missionnaires de Novgorod, a été incorporée au duché de Lituanie dès la fin du XIV puis au double royaume lituano Polonais jusqu'à son réunion à l'empire russe en 1795.

Elle faisait partie de la Pologne de 1920 à son occupation par l'Armée Rouge en 1939 et son incorporation à la RSS de Biélorussie en 1945... Une importante communauté juive y était établie depuis 1389 et l'un des 300 ghettos de Biélorussie y fut organisé par les nazis en novembre 1941 puis liquidé en février-mars 1943; 42 000 juifs passèrent par ce camp dont environ 20 600 furent exterminés.

L'archevêque de Grodno: "Chez nous la frontière entre orthodoxes et catholiques passe dans les familles"
L'archevêque Artemii dirige l'archidiocèse de Grodno depuis vingt ans et fait part de son expérience dans une interview pour PravMir dont nous avons traduit de larges extraits concernant:

- le multi-confessionnalisme
- la possibilité de faire élire le clergé*.

Extraits de l'interview de l'archevêque Artemii

1. Un multi-confessionnalisme marqué

La particularité de notre région est son ancienne tradition du multi-confessionnalisme: la frontière entre orthodoxes et catholiques passe chez nous à l'intérieur des familles. Les situations où la maman est catholique et le papa, orthodoxe sont courantes et, si les gens ordinaires trouvent un langage commun dans leurs familles pour créer ce qu'on peut appeler un "dialogue interreligieux", la hiérarchie religieuse doit bien en être capable elle aussi! Les deux confessions sont historiques et traditionnelles pour Grodno et sa région. Cela permet de concentrer les énergies sur la coopération dans les domaines où elle est possible.

Quand je suis arrivé, il y a vingt ans, nous nous sommes attaqués à l'éducation et à l'enseignement religieux. Notre Eglise commençait alors à sortir du cadre stéréotypé habituel "d'Eglise-pour-les-grands-mères". Les gens instruits ont besoin des prêtres instruits et leurs demandes ne sont pas limitées aux services religieux privés (baptêmes, mariages, enterrements, commémorations des défunts…).

Et il faut reconnaitre que l'activité de nos voisins catholiques nous stimulait en permanence. Je ne parle pas là d'aucune espèce de confrontation; au contraire, notre mission était d'approfondir la connaissance de l'Orthodoxie chez nos propres croyants. Dans le contexte du multi-confessionnalisme il n'y a pas que les familles qui sont mélangées, les idées religieuses se mélangent aussi dans l'esprit des gens. En particulier au niveau des coutumes: bénir les œufs aux deux Pâques pour qu'ils soient «plus saints» étaient courant... En plus, l'attention que les catholiques portaient à l'éducation religieuse nous servait en quelque sorte de modèle.

Notre premier grand projet éducatif fut un cours de catéchisme pour les adultes. J'ai aussi encouragé les prêtres à entrer à l'Académie de théologie et je n'ordonnais pas en général sans passage par le séminaire.

L'archevêque de Grodno: "Chez nous la frontière entre orthodoxes et catholiques passe dans les familles"
2. Peut-on envisager un clergé élu?*

Je dois avouer que je ne sais pas comment répondre à cette question. Quand l'évêque choisit selon ses sympathies personnelles – c'est mauvais. Quand la foule choisit – c'est mauvais aussi. Quand un évêque expérimenté fait le choix – c'est bien. Quand un véritable paroissien voit dans son frère une personne digne et, sans l'envier, veut le faire devenir prêtre et est prêt à le nourrir avec tout le village – c'est bien aussi.

Le choix populaire n'est pas automatiquement bon. Nos paroisses sont très diverses Qui les remplit? Parmi les paroissiens confirmés il y a beaucoup d'hystériques, de piétistes, ou de ceux qui constituent le parti des vénérateurs de quelque bon père qui a créé le culte de sa personnalité dans la paroisse, etc.

Tout cela amène probablement une réponse à la question: il faut tout d'abord créer un microclimat sain dans les paroisses, créer des communautés dans le plein sens du terme; c'est de cela que parle aujourd'hui le patriarche. L'introduction de l'élection du clergé maintenant ne serait-elle pas probablement une tentative de sauter par-dessus plusieurs étapes de développement?

Fin de l'interview de l'archevêque Artemii de Grodno

* Note du traducteur: le retour à l'élection de tout le clergé à chaque niveau a été proposée par l'archiprêtre Vsévolod Chaplin, dans une tribune libre le 31 décembre 2015 . Connu pour ses prises de positions conservatrices, il avait été écarté du poste important de président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou le 24 décembre 2015; La pétition qu'il avait lancée début janvier pour soutenir ce projet a recueilli à peine un millier de signature en un mois (dont une dizaine de clercs) mais le débat dans la blogosphère russe est animé, la plupart des commentateurs concluant à l'impossibilité pratique d'une telle mesure.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2016 à 20:32 | 17 commentaires | Permalien

Dans le courant de sa visite aux pays d’Amérique Latine, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a accordé une interview exclusive à Ed Schulz, animateur de l’émission « Les informations avec Ed Schultz » sur la chaîne de télévision Russia Today.

La rencontre historique (avec le Pape François de Rome, RT) a eu lieu ces derniers jours. Comment les chrétiens du monde entier doivent-ils interpréter cet évènement ? Cela signifie-t-il qu’une nouvelle ère commence pour la chrétienté ?

Je dirais que cette rencontre a certainement une grande importance. Il s’agit d’une tentative au plus haut niveau de comprendre ensemble où nous en sommes et où nous allons. La chrétienté, d’une part, la civilisation humaine de l’autre.

Pourquoi avoir choisi Cuba ?

Cette rencontre a eu une grande importance pour Cuba. Pour nous, c’était un endroit particulièrement judicieux. D’abord parce qu’il s’agit d’un pays de tradition catholique, mais dans les faits, c’est un pays laïc, avec une idéologie communiste. La Russie est traditionnellement un pays orthodoxe, mais nous sommes sortis du même contexte idéologique et politique. Moi qui suis né en Union soviétique, je comprends très bien Cuba.

Il y a un autre fait qui a sans doute été décisif dans le choix du lieu. Cuba permet d’envisager avec un certain recul nos divisions historiques, les conflits qui ont eu lieu dans le contexte européen. En choisissant Cuba, nous avons voulu dire : oui, nous connaissons notre lourd passé, mais nous le laissons là-bas, de côté. Et notre objectif principal est de regarder vers l’avenir ensemble. Voilà pourquoi nous avons choisi Cuba.

En Russie, on observe actuellement une renaissance du christianisme, que beaucoup d’Américains ne soupçonnent d’ailleurs même pas. Comment expliquez-vous cet intérêt pour la foi ?

SUITE- MOSPAT. ru ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2016 à 20:19 | 1 commentaire | Permalien

Le samedi 27 février à 16h00 « Chantres Orthodoxes Russes »
Un concert de chants orthodoxes russes sera donné en l’église Sainte Elisabeth de Hongrie, église conventuelle de l’Ordre de Malte, le samedi 27 février à 16h00 par l’ensemble vocal masculin « Chantres Orthodoxes Russes ».

Venez écouter des chants orthodoxes russes liés à la passion du Christ ainsi qu’à la lumineuse fête de Pâques

Le panorama de la musique liturgique et monastique russe, qui sera interprété, illustre la riche histoire de la musique orthodoxe russe depuis l’abandon du chant byzantin à la fin du XVIe siècle.

Le samedi 27 février à 16h00 « Chantres Orthodoxes Russes »
Depuis leur création en 2013, les « Chantres Orthodoxes Russes » se consacrent au répertoire liturgique russe et plus particulièrement aux œuvres des grands centres spirituels comme la laure de Kiev, mais surtout la laure de la Sainte-Trinité- Saint-Serge ou certains des chantres ont fait leurs classes.

Le samedi 27 février à 16h00 « Chantres Orthodoxes Russes »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Février 2016 à 20:07 | 0 commentaire | Permalien

Interview exclusive du métropolite Hilarion de Volokolamsk: « Nous sommes non rivaux, mais frères » (partie 2)
Interview exclusive du métropolite Hilarion de Volokolamsk /partie 1/, président du Département des relations ecclésiales extérieures accordée au portail « Pravoslavie i mir »

Quelle est l’atmosphère à Cuba ? Comment sont les relations avec Raúl Castro ? Y a-t-il eu une rencontre avec Fidel Castro ?

L’atmosphère est festive. Les scènes de la rencontre du Pape et de Patriarche ne quittent pas les écrans de la télévision cubaine.

Les contacts avec Raúl Castro ont commencé dès l’arrivée de Patriarche à Cuba, leurs relations durent depuis de nombreuses années. Alors qu’il était président du DREE, le Patriarche actuel s’est rendu à Cuba. C’est à son initiative qu’a été créée la paroisse de Cuba et qu’a ensuite commencé la construction d’une église. Et c’est lui qui a consacré l’église. Raúl Castro a, dès le début, soutenu ce projet. En 2009, alors que le métropolite Cyrille était devenu patriarche, il a rencontré le chef du gouvernement cubain lorsque celui-ci est venu à Moscou en visite officielle.

Cette fois-ci ils se sont retrouvés comme de vieux amis. Leur entretien a été très constructif. Je me souviens de ce que Raúl a dit à propos de la rencontre du Pape et du Patriarche : « Nous avons un proverbe qui dit „le chemin le plus long commence toujours par un premier pas.” » Et c’est bien vrai. La rencontre du Patriarche et du Pape est un premier pas qui doit être suivi d’une longue route.

La rencontre avec Fidel Castro doit avoir lieu aujourd’hui dans l’après-midi. Cette année le leader de la révolution cubaine va fêter ses 90 ans.

Dites-nous quels sont les points importants de la visite du Patriarche en Amérique latine, outre sa rencontre avec le Pape.

Demain le Patriarche présidera la divine liturgie dans l’église Notre-Dame de Kazan à La Havane. Ce sera le point final de sa visite à Cuba. Ensuite, à l’invitation du président Horacio Manuel Cartes, le Patriarche se rendra en visite au Paraguay. Cette visite sera un hommage à la mémoire historique des représentants de l’immigration russe qui, dans les années vingt-trente, ont participé activement au développement du pays en organisant des expéditions dans les régions reculées, en étudiant les mœurs des Indiens autochtones, en enseignant dans les universités locales.

Le 15 février, pour la fête de la Sainte Rencontre de notre Seigneur (Chandeleur), le Patriarche présidera la divine liturgie dans l’église russe de la Protection de la Mère de Dieu d’Asunciόn. Ensuite le Patriarche se rendra sur le carré russe du cimetière de la ville pour y célébrer une litie des défunts. Ce jour-là, il rencontrera aussi le président Horacio Manuel Cartes et nos compatriotes vivant au Paraguay.

La visite du Patriarche au Brésil commencera par la capitale Brasilia où il rencontrera la présidente Dilma Rousseff. Il est prévu que le Patriarche se rende à Rio de Janeiro pour prier sur le mont Corcovado au pied du Christ Rédempteur, puis dans l’église Sainte-Zénaïde (Église orthodoxe russe) et rencontrer le cardinal Tempesta, archevêque de Rio de Janeiro. La visite du Patriarche au Brésil s’achèvera le 21 février à San Paolo où le Patriarche présidera la divine liturgie dans la cathédrale Saint-Paul (Patriarcat d’Antioche) et se rendra à l’église de l’Annonciation (Église orthodoxe russe).

Traduction "Parlons d'orthodoxie"



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2016 à 18:38 | 16 commentaires | Permalien

Asuncion, le 15 février

S’adressant aux journalistes qui l’accueillaient à l’aéroport de la capitale uruguayenne le patriarche Cyrille a dit : « Nous sommes dans un pays où la présence russe a été très forte. La distance entre la Russie et le Paraguay est énorme. Mais ceux des russes qui à l’époque se sont vus contraints d’abandonner leur patrie l’ont franchie et ont trouvé ici une nouvelle patrie. Je pense à ces compatriotes et je m’apprête à prier sur leurs tombes. La Russie et le Paraguay sont des pays à très forte tradition chrétienne, nos esprits et nos cœurs sont donc très proches. Que Dieu protège le Paraguay ! »

Le patriarche a été accueilli avec honneurs dus à son rang par S.E. Eladio Loizaga, ministre des affaires étrangères, ainsi que par S.E. Nicolas Tavdoumadze, ambassadeur de la Fédération de Russie.

Le lundi 15 février, jour de la fête de la Sainte Rencontre, le patriarche présidera une liturgie à l’église de la Protection de la Vierge, puis il se rendra au carré russe du cimetière d’Asuncion où il officiera une panikhide. Une rencontre avec les compatriotes russes est prévue à la Maison des officiers en retraites.

La visite du patriarche au Paraguay sera marquée par ces hommages à la mémoire des émigrés russes qui, dans les années 1920-1930 ont grandement contribué au développement du pays. Ils ont enseigné dans les universités du pays, leur apport aux recherches ethnologiques est très important.

Interfax religion Traduction "PO"


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2016 à 17:16 | 0 commentaire | Permalien

Interview exclusive du métropolite Hilarion de Volokolamsk: « Nous sommes non rivaux, mais frères » (partie 1)
Interview exclusive du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Dépatement des relations ecclésiales extérieures accordée au portail « Pravoslavie i mir ».

Éminence, à la veille de la rencontre entre le Patriarche et le Pape, de nombreux commentateurs ont dit que l’important est le fait même de la rencontre, et non ce qui s’y est dit. Dites-nous quel a été le moment le plus important de cette rencontre.

Je suis d’accord que le fait même de cette rencontre est important, même s’il n’y avait pas eu la Déclaration commune, le fait que pour la première fois dans l’histoire le Pape de Rome et le Patriarche de Moscou et de toute la Russie se rencontrent est un pas en avant incontestable dans les relations réciproques entre nos deux Églises. N’oublions pas que la première tentative d’organiser une telle rencontre remonte à 1996, devaient se rencontrer le pape Jean-Paul II et le patriarche Alexis II. La date et le lieu étaient fixés. Cependant quelques jours avant qu’elle ne se produise, il a fallu l’annuler parce qu’il n’a pas été possible de s’accorder sur certains points du document final qui avaient pour nous une importance fondamentale. Dans les années qui ont suivi, cette tentative a été tantôt renouvelée, tantôt bloquée. Et enfin, vingt ans plus tard elle a eu lieu.

Qu’est-ce qui est le plus important dans la déclaration commune des deux pontifes ?

Je ne peux citer un point au détriment des autres. Tout y est important. Au début, il y est constaté que le Pape et le Patriarche « Avec joie, [se sont] retrouvés comme des frères dans la foi chrétienne qui se rencontrent pour se parler de vive voix (2 Jn 12), de cœur à cœur, et discuter des relations mutuelles entre les Églises », il y est relevé que la rencontre a lieu « loin des vieilles querelles de l’„Ancien Monde” ». Je voudrais, à ce propos, souligner que c’est le patriarche Cyrille qui a proposé que la rencontre ait lieu à Cuba, et non quelque part en Europe. Il a, dès le départ, souhaité que la rencontre entre le Pape de Rome et le Patriarche de Moscou ne soit pas entachée du souvenir des conflits qui ont opposé catholiques et orthodoxes durant des siècles sur le continent européen. Il fallait sortir de ce contexte et envisager plus largement les relations entre deux traditions et parler non tant du passé que du présent et de l’avenir.

Très importante est l’affirmation : « Nous partageons la commune Tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme. Les témoins de cette Tradition sont la Très Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, et les saints que nous vénérons. Parmi eux se trouvent d’innombrables martyrs qui ont manifesté leur fidélité au Christ et sont devenus „semence de chrétiens” ». Plus loin il est dit : « Orthodoxes et catholiques doivent apprendre à porter un témoignage unanime à la vérité dans les domaines où cela est possible et nécessaire » car « La civilisation humaine est entrée dans un moment de changement d’époque. Notre conscience chrétienne et notre responsabilité pastorale ne nous permettent pas de rester inactifs face aux défis exigeant une réponse commune. »

Le thème central de la rencontre a été celui des persécutions dont sont victimes les chrétiens. Y a—t-il eu des décisions pratiques ? Les pontifes envisagent-ils des perspectives de solutions ? Peut-on, selon eux, réduire ces persécutions ? Les pontifes s’adressent à l’opinion mondiale, est-ce que leur voix sera entendue ?


Effectivement la situation des chrétiens victimes de génocides de la part de terroristes qui se cachent derrière des slogans religieux a été au cœur de la rencontre. Le Pape et le Patriarche ont trouvé des mots forts : « Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du Proche Orient et d’Afrique du Nord, nos frères et sœurs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d’autres pays du Proche Orient, nous observons avec douleur l’exode massif des chrétiens de la terre d’où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d’autres communautés religieuses. »

La déclaration commune appelle la communauté internationale : i[« à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du Proche Orient. […] à mettre fin à la violence et au terrorisme et, simultanément, à contribuer par le dialogue à un prompt rétablissement de la paix civile. », à accorder une aide humanitaire aux peuples de Syrie et d’Irak, aux nombreux réfugiés dans les pays voisins, à œuvrer pour la prompte libération des métropolites d’Alep Paul et Jean Ibrahim séquestrés depuis avril 2013.]i

Les derniers événements qui se sont développés autour de la Syrie sont évoqués dans la Déclaration commune. Je rappelle que ces derniers temps on a pu entendre en provenance de différentes parties de graves annonces d’une intention de certains pays de participer à des opérations terrestres dans ce pays. Se créent des coalitions qui risquent d’entrer en conflit direct les unes contre les autres. Qu’est-ce que cela signifie ?

Le début d’actions militaires d’envergure non plus contre les terroristes, mais l’un contre l’autre, un pas vers une troisième guerre mondiale.

De cela Sa Sainteté Cyrille a parlé ces derniers jours, alors que nous nous préparions à nous envoler pour Cuba. Selon lui, ce qui se produit actuellement rappelle ce qui s’est passé en octobre 1962 où ce que l’on a appelé la crise des Caraïbes a placé le monde au bord d’un conflit nucléaire. En ce moment critique une bonne volonté politique a permis, des deux côtés, d’éviter une catastrophe. Et aujourd’hui, devant les développements plus que dangereux de la situation qui peuvent conduire à un affrontement d’états possédant l’arme nucléaire il est indispensable d’appeler toutes les parties qui peuvent être entraînées dans le conflit à faire preuve de bonne volonté et à ne pas dépasser la limite fatale car cela peut mener à une tragédie d’ordre planétaire.

C’est dans ce contexte que la déclaration commune contient des appels aux politiques à se ressaisir et à garder la tête froide :
« Nous adressons un fervent appel à toutes les parties qui peuvent être impliquées dans les conflits pour qu’elles fassent preuve de bonne volonté et s’asseyent à la table des négociations. Dans le même temps, il est nécessaire que la communauté internationale fasse tous les efforts possibles pour mettre fin au terrorisme à l’aide d’actions communes, conjointes et coordonnées. Nous faisons appel à tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour qu’ils agissent de façon responsable et prudente. »

C’est en effet l’absence de coordination entre les forces engagées dans le conflit qui peut conduire à une guerre généralisée. Pour vaincre le terrorisme nul n’est besoin de plusieurs coalitions. Il n’en faut qu’une, celle qui réunit tous les gens de bonne volonté, elle doit ne pas compter que des politiques, mais comprendre des leaders religieux. C’est dans ce contexte qu’acquièrent une actualité toute particulière les paroles de la déclaration commune : « En cette époque préoccupante est indispensable le dialogue inter-religieux.
Les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de fois diverses de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les leaders religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses. Les tentatives de justifications d’actions criminelles par des slogans religieux sont absolument inacceptables. Aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu. »

J’espère que la voix une des représentants des deux Églises, qui s’élève dans un moment si critique pour l’humanité, sera entendue.

Bien que la rencontre ait lieu loin de l’Europe, les problèmes européens n’ont pas été éludés…

Les changements qui sont intervenus en Russie et dans plusieurs pays d’Europe orientale où ont dominé des régimes athées sont évoqués dans la déclaration commune : « Aujourd’hui les fers de l’athéisme militant sont brisés et en de nombreux endroits les chrétiens peuvent confesser librement leur foi. En un quart de siècle ont été érigés là des dizaines de milliers de nouvelles églises, ouverts des centaines de monastères et d’établissements d’enseignement théologique. Les communautés chrétiennes mènent une large activité caritative et sociale, apportant une aide diversifiée aux nécessiteux. Orthodoxes et catholiques œuvrent souvent côte à côte. Ils attestent des fondements spirituels communs de la cohabitation entre les hommes, en témoignant des valeurs évangéliques. ».

Les deux pontifes se sont aussi préoccupés des pays « où les chrétiens se heurtent de plus en plus souvent à une restriction de la liberté religieuse, du droit de témoigner de leurs convictions et de vivre conformément à elles. », Ils s’inquiètent de « la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse, [… de] la limitation actuelle des droits des chrétiens, voire de leur discrimination, lorsque certaines forces politiques, guidées par l’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif, s’efforcent de les pousser aux marges de la vie publique. » Il est ici question de l’Europe qui « doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. » Le Pape et le Patriarche appellent les chrétiens d’Europe occidentale et orientale « à s’unir pour témoigner ensemble du Christ et de l’Évangile, pour que l’Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne. »

Quels sont les autres points de la déclaration commune dont vous voudriez souligner l’importance ?

La déclaration commune aborde également le problème de la répartition injuste des ressources matérielles et celui des réfugiés « qui frappent à la porte des pays riches » Elle appelle les Églises chrétiennes « à défendre les exigences de la justice, le respect des traditions des peuples et la solidarité effective avec tous ceux qui souffrent. »

Ces derniers temps il a beaucoup été question dans les relations bilatérales de la défense de la famille.
La déclaration commune affirme : « La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société. Nous sommes inquiets de la crise de la famille dans de nombreux pays. Orthodoxes et catholiques, partageant la même conception de la famille, sont appelés à témoigner que celle-ci est un chemin de sainteté, manifestant la fidélité des époux dans leurs relations mutuelles, leur ouverture à la procréation et à l’éducation des enfants, la solidarité entre les générations et le respect pour les plus faibles. […] La famille est fondée sur le mariage, acte d’amour libre et fidèle d’un homme et d’une femme ». Aussi il est regrettable « que d’autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l’homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique. »

Le droit inaliénable de chacun à la vie est affirmé avec force en réaction à cette idéologie qui qui admet l’avortement, l’euthanasie, les technologies biomédicales de manipulation de la vie humaine : « Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie. Des millions d’enfants sont privés de la possibilité même de paraître au monde. La voix du sang des enfants non nés crie vers Dieu (cf. Gn 4, 10). » Ici la déclaration commune utilise la métaphore du récit biblique de l’assassinat d’Abel par son frère Caïn : chaque enfant non parvenu à la naissance, tué dans le sein de sa mère, est comparé à l’innocent Abel dont le sang crie vers Dieu.

La déclaration commune appelle tout spécialement les jeunes chrétiens à ne pas craindre « d’aller à contre-courant, défendant la vérité divine à laquelle les normes séculières contemporaines sont loin de toujours correspondre. »

Peut-on dire que les deux Églises ont changé leur point de vue sur l’uniatisme ? Est-ce que les orthodoxes ont trouvé les mots d’apaisement et d’admission ? Les catholiques reconnaissent-ils les problèmes existants ?

Déjà en 1993, dans le document de la commission du dialogue orthodoxe-catholique signé à Balamand (Liban), les catholiques ont reconnu le problème et ont admis que la voie du catholicisme grec n’est pas une solution pour l’union. La déclaration commune des deux pontifes reprend ce texte presque mot pour mot : « Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’« uniatisme » du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Église, n’est pas un moyen pour recouvrer l’unité. »

Mais nous devons comprendre que reconnaître l’erreur de l’uniatisme, utilisé par le passé, comme méthode n’est pas suffisant. Les effets de cette erreur du passé se font sentir encore de nos jours et l’uniatisme est une plaie ouverte sur le corps du christianisme. Les événements récents en Ukraine où les gréco-catholiques ont pris des positions très agressives et extrêmement politisées l’attestent de toute évidence. La déclaration des deux pontifes évoque la mission commune d’annonce de l’Évangile qui suppose le respect réciproque des communautés chrétiennes et exclut toute forme de prosélytisme. « Nous sommes non rivaux, mais frères » affirment le Pape et le Patriarche en s’adressant aux croyants des deux Églises. Cette affirmation est importante, elle va changer la perception réciproque des croyants des deux traditions. D’une relation de rivalité qui a assombri les relations entre les deux Église durant des siècles, nous devons passer à une relation de partenariat dans tous les domaines où cela est possible et souhaitable.

Je voudrais insister sur la concordance de vue du Pape et du Patriarche sur la situation en Ukraine. Cette concordance s’est déjà exprimée auparavant quand le Pape a exprimé des idées conformes à celles formulées par le Patriarche, mais la déclaration commune affirme avec force cette identité de vues : « Nous déplorons la confrontation en Ukraine qui a déjà emporté de nombreuses vies, provoqué d’innombrables blessures à de paisibles habitants et placé la société dans une grave crise économique et humanitaire. Nous exhortons toutes les parties du conflit à la prudence, à la solidarité sociale, et à agir pour la paix. Nous appelons nos Églises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit. »

Dans la discussion avec le Patriarche, le Pape François a clairement affirmé qu’il considère le Patriarche de Moscou et de toute la Russie comme seule autorité canonique de tous les orthodoxes d’Ukraine. Le thème du schisme est présent dans la déclaration commune : « Nous exprimons l’espoir que le schisme au sein des fidèles orthodoxes d’Ukraine sera surmonté sur le fondement des normes canoniques existantes, que tous les chrétiens orthodoxes d’Ukraine vivront dans la paix et la concorde et que les communautés catholiques du pays y contribueront. »

La déclaration commune exprime le regret de la perte de l’unité, est-ce à dire que des pas vont être faits pour le rétablissement de la communion eucharistique ?

La déclaration commune n’aborde pas les problèmes théologiques. Et cela n’était pas prévu. Les divergences dogmatiques bien connues qui séparent les catholiques des orthodoxes n’ont pas fait l’objet de discussions entre le Pape et le Patriarche. Cependant on ne pouvait pas ne pas mentionner que « Malgré cette Tradition commune des dix premiers siècles, catholiques et orthodoxes, depuis presque mille ans, sont privés de communion dans l’Eucharistie. » La perte de l’unité est la conséquence « de la faiblesse humaine et du péché, qui s’est produite malgré la Prière sacerdotale du Christ Sauveur : „Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous” (Jn 17, 21). »

Dites-nous comment a été préparée cette déclaration commune, la langue et le style en sont étonnamment beaux.

La déclaration a été rédigée dans la plus stricte confidentialité. Sa rédaction a été assurée par le cardinal Koch, pour l’Église catholique romaine, et par moi pour l’Église russe. Même mes collaborateurs les plus proches qui suivent au Département des relations ecclésiales extérieures les affaires de l’Église catholique ont tout ignoré jusqu’à la dernière minute et du texte de la déclaration et de la rencontre envisagée. Les vrais auteurs de cette déclaration sont le Patriarche et le Pape. C’est leur point de vue sur la situation qui s’exprime dans ce texte. En automne le Patriarche m’a fait part de ses idées concernant ce texte, puis j’ai rencontré le Pape François et je lui ai fait part du contenu global du document. Puis le texte a été rédigé et il a été, par l’intermédiaire du cardinal Koch, mis au point avec le Pape. Les dernières mises au point ont été faites juste avant notre départ pour La Havane. Le cardinal Koch était à l’aéroport quand nous avons mis le point final (il s’est envolé pour La Havane le 10 février au soir, et nous le 11 au matin).

La 2e partie suivra ...

Traduction "Parlons d'orthodoxie"




Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2016 à 16:52 | 6 commentaires | Permalien

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à une réhabilitation rampante de Staline
Traduction Nikita Krivocheine

Un tiers des Russes éprouvent du respect à l’égard du dictateur alors qu’il y a trois ans ce chiffre était, selon l’Institut Levada, de 21%.

Si au cours de la première décennie de ce siècle l’attitude de l’opinion à l’égard de Staline était négative 39% des sondés ont actuellement de Staline une appréciation positive. 30% des sondés éprouvent du respect à son égard, 7% ont pour lui de la sympathie et 2% de l’admiration. Chaque troisième personne interrogée s’est dite indifférente.

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov /Moscou/ recteur de l’église de la Sainte Trinité à Moscou a commenté pour "Pravoslavie i mir" les résultats des derniers sondages.

Je ne vais pas entrer dans une analyse détaillée de ces chiffres car les études d’opinion ne sont pas un reflet complet et fidèle de la réalité. Il y a des personnes qui ont peur de s’exprimer sur un tel sujet. La jeune génération sait peu de la vie de Staline.

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à une réhabilitation rampante de Staline
Photo: T-shirt en vente libre ICI

Etant né en 1950 j’ai vécu mes trois premières années de ma vie sou Staline. Staline est l’une des personnalités les plus terribles et authentiquement démoniaques de toute l’histoire de l’humanité. Hitler n’a pas persécuté ses concitoyens, il n’a pas exterminé la paysannerie de son pays, ni les intellectuels, ni le clergé. Il a commis de nombreuses atrocités mais ce que qu’a fait Staline ne se prête pas à l’analyse.

Ce personnage ne s’incorpore dans le cadre de l’existence humaine. Criminel à l’égard de l’humanité, il ne saurait être question de l’approuver en quoi que ce soit.

Nous savons ce qu’est la Shoa, nous savons ce qu’est le Holodomor , la terrible et meurtrière famine infligée par le régime stalinien à la population. Mais jusqu’à présent nous ne sommes pas pleinement conscients de ce que le peuple russe a éprouvé, de ce qu’ont vécu la paysannerie, le clergé, les cosaques. Nous n’avons pas idée du nombre astronomique des victimes du totalitarisme stalinien. Tout ceci est recouvert d’une chape de plomb. La personnalité de Staline est une hypostase de l’Antéchrist. Elle n’appartient pas au genre humain.

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à une réhabilitation rampante de Staline
Il y dans ma famille beaucoup de prêtres et de personnes profondément croyantes victimes de la terreur. Staline ne se contentait pas d’assassiner les croyants, nombre de ses victimes étaient choisies purement au hasard, ceci sans compter celles qui professaient la même idéologie que lui. Les adolescents de moins de quatorze ans déportés et fusillés sont très nombreux.

En 1989 et ceci sans que nous soyons intervenus un feuillet a été ajouté aux dossiers de nos pères et de nos aïeux : « Sur décision du Soviet suprême de l’URSS en date du 16 janvier 1989 un tel est réhabilité ». Et il s’agit de gens assassinés et déportés sans la moindre raison. Le sang a été versé, le pays a été anéanti.

Ce n’est plus la Russie telle que nous voulons la voir, c’est un autre pays. Les historiens parlent de Byzance après 1453 : « Byzance après Byzance ». Nous sommes en droit de parler « d’une Russie après la Russie ». Le pays que nous connaissons n’est qu’un pâle vestige de la Russie, la continuité a été rompue. Cela explique la modestie avec laquelle ont été célébrés le 200e anniversaire de la bataille de la Moskova et le 400e anniversaire de la dynastie Romanov.

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à une réhabilitation rampante de Staline
Photo: Mug en vente libre ICI

Jamais jusqu’à présent, personne, à aucun niveau du pouvoir, ne s’est excusé devant les héritiers des victimes innocentes. Jusqu’à présent il n’y a eu, et nous ne voyons pas venir de la part de « la verticale du pouvoir », le moindre signe de repentir, de regret ou de contrition. Les parents des martyrs déclarés Saints se voient conseillés de garder le silence, et non pas une minute de silence. Mais de rester muets. Ceci parce que nous sommes au seuil d’un nouveau cycle de vénération de Staline.

Pourquoi nos contemporains se refusent à voir la vérité telle qu’elle est ? Ils préfèrent se cantonner dans une vision du monde qui leur est propre et qui se résume à une absence totale de repères et est sujette à des fluctuations incessantes.

Nous sommes dans un pays sans idéologie. L’orthodoxie n’est souvent qu’apparence, nous disons simplement aimer la religion. J’ai le sentiment que le retour du stalinisme trouve son explication dans le non spiritualité du pays. Nous passons d’un extrême à l’autre et nous vivons sans raison d’être.

Le pouvoir actuel ne parvient pas à trouver des méthodes d’administration non staliniennes, - répressions, arrestations, camps de concentration, exécutions sommaires… Nous n’en sommes encore pas là. Que faire face à la corruption qui règne dans le pays ? Arrestations, répressions, procès ?

La chaîne NTV a récemment diffusé une série d’émissions intitulées « Staline est avec nous ». La formule qui s’y répétait tout le temps disait « Staline n’est pas mort, il est en vie ». La réhabilitation larvée de ce grand criminel se produit sous nos yeux. L’Assemblée russe mondiale, un organisme officieux, blanchirait Staline sous peu. Pourquoi pas ? L’histoire de la Russie se trouverait effacée, nous serions dans l’impasse. Les espérances et les aspirations des Russes de voir renaître le pays seraient barrées d’une épaisse rature.

Le pouvoir n’a pas d’autres méthodes que la peur, l’intimidation, les camps et la prison. Est-il possible que nous en soyons là ? Allons-nous revenir à l’idéologie stalinienne, allons-nous, comme cela avait été prévu en 1945, renommer Moscou en « Staline » ?

Lien PRAVMIR
Протоиерей Сергий Правдолюбов: Реабилитация Сталина происходит на глазах

Photo: Les calendriers Staline-Lénine 2016 sont nombreux ICI


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Février 2016 à 14:17 | 4 commentaires | Permalien

« La grâce de Notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soit avec vous tous » (2 Co 13, 13)

1. Par la volonté de Dieu le Père de qui vient tout don, au nom de Notre Seigneur Jésus Christ et avec le secours de l’Esprit Saint Consolateur, nous, Pape François et Kirill, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, nous sommes rencontrés aujourd’hui à La Havane. Nous rendons grâce à Dieu, glorifié en la Trinité, pour cette rencontre, la première dans l’histoire.

Avec joie, nous nous sommes retrouvés comme des frères dans la foi chrétienne qui se rencontrent pour se « parler de vive voix » (2 Jn 12), de cœur à cœur, et discuter des relations mutuelles entre les Eglises, des problèmes essentiels de nos fidèles et des perspectives de développement de la civilisation humaine.

2. Notre rencontre fraternelle a eu lieu à Cuba, à la croisée des chemins entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. De cette île, symbole des espoirs du « Nouveau Monde » et des événements dramatiques de l’histoire du XXe siècle, nous adressons notre parole à tous les peuples d’Amérique latine et des autres continents.
Nous nous réjouissons de ce que la foi chrétienne se développe ici de façon dynamique. Le puissant potentiel religieux de l’Amérique latine, sa tradition chrétienne séculaire, réalisée dans l’expérience personnelle de millions de personnes, sont le gage d’un grand avenir pour cette région.


3. Nous étant rencontrés loin des vieilles querelles de l’« Ancien Monde », nous sentons avec une force particulière la nécessité d’un labeur commun des catholiques et des orthodoxes, appelés, avec douceur et respect, à rendre compte au monde de l’espérance qui est en nous (cf. 1 P 3, 15).


4.Nous rendons grâce à Dieu pour les dons que nous avons reçus par la venue au monde de son Fils unique. Nous partageons la commune Tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme. Les témoins de cette Tradition sont la Très Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, et les saints que nous vénérons. Parmi eux se trouvent d’innombrables martyrs qui ont manifesté leur fidélité au Christ et sont devenus « semence de chrétiens ».


5.Malgré cette Tradition commune des dix premiers siècles, catholiques et orthodoxes, depuis presque mille ans, sont privés de communion dans l’Eucharistie. Nous sommes divisés par des blessures causées par des conflits d’un passé lointain ou récent, par des divergences, héritées de nos ancêtres, dans la compréhension et l’explicitation de notre foi en Dieu, un en Trois Personnes – Père, Fils et Saint Esprit. Nous déplorons la perte de l’unité, conséquence de la faiblesse humaine et du péché, qui s’est produite malgré la Prière sacerdotale du Christ Sauveur : « Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous » (Jn 17, 21).


6. Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de cette unité voulue par Dieu, pour laquelle le Christ a prié. Puisse notre rencontre inspirer les chrétiens du monde entier à prier le Seigneur avec une ferveur renouvelée pour la pleine unité de tous ses disciples ! Puisse-t-elle, dans un monde qui attend de nous non pas seulement des paroles mais des actes, être un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté !


7.Déterminés à entreprendre tout ce qui nécessaire pour surmonter les divergences historiques dont nous avons hérité, nous voulons unir nos efforts pour témoigner de l’Evangile du Christ et du patrimoine commun de l’Eglise du premier millénaire, répondant ensemble aux défis du monde contemporain. Orthodoxes et catholiques doivent apprendre à porter un témoignage unanime à la vérité dans les domaines où cela est possible et nécessaire. La civilisation humaine est entrée dans un moment de changement d’époque. Notre conscience chrétienne et notre responsabilité pastorale ne nous permettent pas de rester inactifs face aux défis exigeant une réponse commune.


8.Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du Proche Orient et d’Afrique du Nord, nos frères et sœurs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d’autres pays du Proche Orient, nous observons avec douleur l’exode massif des chrétiens de la terre d’où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d’autres communautés religieuses.


9.Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du Proche Orient. Elevant notre voix pour défendre les chrétiens persécutés, nous compatissons aussi aux souffrances des fidèles d’autres traditions religieuses devenus victimes de la guerre civile, du chaos et de la violence terroriste.


10. En Syrie et en Irak, la violence a déjà emporté des milliers de vies, laissant des millions de gens sans abri ni ressources. Nous appelons la communauté internationale à mettre fin à la violence et au terrorisme et, simultanément, à contribuer par le dialogue à un prompt rétablissement de la paix civile. Une aide humanitaire à grande échelle est indispensable aux populations souffrantes et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins.

Nous demandons à tous ceux qui pourraient influer sur le destin de ceux qui ont été enlevés, en particulier des Métropolites d’Alep Paul et Jean Ibrahim, séquestrés en avril 2013, de faire tout ce qui est nécessaire pour leur libération rapide.

11. Nous élevons nos prières vers le Christ, le Sauveur du monde, pour le rétablissement sur la terre du Proche Orient de la paix qui est « le fruit de la justice » (Is 32, 17), pour que se renforce la coexistence fraternelle entre les diverses populations, Eglises et religions qui s’y trouvent, pour le retour des réfugiés dans leurs foyers, la guérison des blessés et le repos de l’âme des innocents tués.

Nous adressons un fervent appel à toutes les parties qui peuvent être impliquées dans les conflits pour qu’elles fassent preuve de bonne volonté et s’asseyent à la table des négociations. Dans le même temps, il est nécessaire que la communauté internationale fasse tous les efforts possibles pour mettre fin au terrorisme à l’aide d’actions communes, conjointes et coordonnées. Nous faisons appel à tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour qu’ils agissent de façon responsable et prudente. Nous exhortons tous les chrétiens et tous les croyants en Dieu à prier avec ferveur le Dieu Créateur du monde et Provident, qu’il protège sa création de la destruction et ne permette pas une nouvelle guerre mondiale. Pour que la paix soit solide et durable, des efforts spécifiques sont nécessaires afin de redécouvrir les valeurs communes qui nous unissent, fondées sur l’Evangile de Notre Seigneur Jésus Christ.

12.Nous nous inclinons devant le martyre de ceux qui, au prix de leur propre vie, témoignent de la vérité de l’Evangile, préférant la mort à l’apostasie du Christ. Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Eglises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l’unité des chrétiens. A vous qui souffrez pour le Christ s’adresse la parole de l’apôtre : « Très chers !… dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lors de la révélation de Sa gloire, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse » (1 P 4, 12-13).


13. En cette époque préoccupante est indispensable le dialogue interreligieux. Les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de fois diverses de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les leaders religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses. Les tentatives de justifications d’actions criminelles par des slogans religieux sont absolument inacceptables. Aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu, « car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (1 Co 14, 33).

14. Attestant de la haute valeur de la liberté religieuse, nous rendons grâce à Dieu pour le renouveau sans précédent de la foi chrétienne qui se produit actuellement en Russie et en de nombreux pays d’Europe de l’Est, où des régimes athées dominèrent pendant des décennies. Aujourd’hui les fers de l’athéisme militant sont brisés et en de nombreux endroits les chrétiens peuvent confesser librement leur foi. En un quart de siècle ont été érigés là des dizaines de milliers de nouvelles églises, ouverts des centaines de monastères et d’établissements d’enseignement théologique. Les communautés chrétiennes mènent une large activité caritative et sociale, apportant une aide diversifiée aux nécessiteux. Orthodoxes et catholiques œuvrent souvent côte à côte. Ils attestent des fondements spirituels communs de la convivance humaine, en témoignant des valeurs évangéliques.

15.Dans le même temps, nous sommes préoccupés par la situation de tant de pays où les chrétiens se heurtent de plus en plus souvent à une restriction de la liberté religieuse, du droit de témoigner de leurs convictions et de vivre conformément à elles. En particulier, nous voyons que la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse. Nous sommes préoccupés par la limitation actuelle des droits des chrétiens, voire de leur discrimination, lorsque certaines forces politiques, guidées par l’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif, s’efforcent de les pousser aux marges de la vie publique.


16.Le processus d’intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses. Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l’Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Nous appelons les chrétiens européens d’Orient et d’Occident à s’unir pour témoigner ensemble du Christ et de l’Evangile, pour que l’Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne.


17.Notre regard se porte sur les personnes se trouvant dans des situations de détresse, vivant dans des conditions d’extrême besoin et de pauvreté, alors même que croissent les richesses matérielles de l’humanité. Nous ne pouvons rester indifférents au sort de millions de migrants et de réfugiés qui frappent à la porte des pays riches. La consommation sans limite, que l’on constate dans certains pays plus développés, épuise progressivement les ressources de notre planète. L’inégalité croissante dans la répartition des biens terrestres fait croître le sentiment d’injustice à l’égard du système des relations internationales qui s’est institué.


18. Les Eglises chrétiennes sont appelées à défendre les exigences de la justice, le respect des traditions des peuples et la solidarité effective avec tous ceux qui souffrent. Nous, chrétiens, ne devons pas oublier que « ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est ; ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu » (1 Co 1, 27-29).


19.La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société. Nous sommes inquiets de la crise de la famille dans de nombreux pays. Orthodoxes et catholiques, partageant la même conception de la famille, sont appelés à témoigner que celle-ci est un chemin de sainteté, manifestant la fidélité des époux dans leurs relations mutuelles, leur ouverture à la procréation et à l’éducation des enfants, la solidarité entre les générations et le respect pour les plus faibles.


20.La famille est fondée sur le mariage, acte d’amour libre et fidèle d’un homme et d’une femme. L’amour scelle leur union, leur apprend à se recevoir l’un l’autre comme don. Le mariage est une école d’amour et de fidélité. Nous regrettons que d’autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l’homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique.


21. Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie. Des millions d’enfants sont privés de la possibilité même de paraître au monde. La voix du sang des enfants non nés crie vers Dieu (cf. Gn 4, 10).
Le développement de la prétendue euthanasie conduit à ce que les personnes âgées et les infirmes commencent à se sentir être une charge excessive pour leur famille et la société en général.

Nous sommes aussi préoccupés par le développement des technologies de reproduction biomédicale, car la manipulation de la vie humaine est une atteinte aux fondements de l’existence de l’homme, créé à l’image de Dieu. Nous estimons notre devoir de rappeler l’immuabilité des principes moraux chrétiens, fondés sur le respect de la dignité de l’homme appelé à la vie, conformément au dessein de son Créateur.


22. Nous voulons adresser aujourd’hui une parole particulière à la jeunesse chrétienne. A vous, les jeunes, appartient de ne pas enfouir le talent dans la terre (cf. Mt 25, 25), mais d’utiliser toutes les capacités que Dieu vous a données pour confirmer dans le monde les vérités du Christ, pour incarner dans votre vie les commandements évangéliques de l’amour de Dieu et du prochain. Ne craignez pas d’aller à contre-courant, défendant la vérité divine à laquelle les normes séculières contemporaines sont loin de toujours correspondre.

23. Dieu vous aime et attend de chacun de vous que vous soyez ses disciples et apôtres. Soyez la lumière du monde, afin que ceux qui vous entourent, voyant vos bonnes actions, rendent gloire à votre Père céleste (cf. Mt 5, 14, 16). Eduquez vos enfants dans la foi chrétienne, transmettez-leur la perle précieuse de la foi (cf. Mt 13, 46) que vous avez reçue de vos parents et aïeux. N’oubliez pas que vous « avez été rachetés à un cher prix » (1 Co 6, 20), au prix de la mort sur la croix de l’Homme-Dieu Jésus Christ.


24. Orthodoxes et catholiques sont unis non seulement par la commune Tradition de l’Eglise du premier millénaire, mais aussi par la mission de prêcher l’Evangile du Christ dans le monde contemporain. Cette mission implique le respect mutuel des membres des communautés chrétiennes, exclut toute forme de prosélytisme.

Nous ne sommes pas concurrents, mais frères : de cette conception doivent procéder toutes nos actions les uns envers les autres et envers le monde extérieur. Nous exhortons les catholiques et les orthodoxes, dans tous les pays, à apprendre à vivre ensemble dans la paix, l’amour et à avoir « les uns pour les autres la même aspiration » (Rm 15, 5). Il ne peut donc être question d’utiliser des moyens indus pour pousser des croyants à passer d’une Eglise à une autre, niant leur liberté religieuse ou leurs traditions propres. Nous sommes appelés à mettre en pratique le précepte de l’apôtre Paul : « Je me suis fait un honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui » (Rm 15, 20).


25. Nous espérons que notre rencontre contribuera aussi à la réconciliation là où des tensions existent entre gréco-catholiques et orthodoxes. Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’« uniatisme » du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Eglise, n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité. Cependant, les communautés ecclésiales qui sont apparues en ces circonstances historiques ont le droit d’exister et d’entreprendre tout ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins spirituels de leurs fidèles, recherchant la paix avec leurs voisins. Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables.


26. Nous déplorons la confrontation en Ukraine qui a déjà emporté de nombreuses vies, provoqué d’innombrables blessures à de paisibles habitants et placé la société dans une grave crise économique et humanitaire. Nous exhortons toutes les parties du conflit à la prudence, à la solidarité sociale, et à agir pour la paix. Nous appelons nos Eglises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit.


27. Nous exprimons l’espoir que le schisme au sein des fidèles orthodoxes d’Ukraine sera surmonté sur le fondement des normes canoniques existantes, que tous les chrétiens orthodoxes d’Ukraine vivront dans la paix et la concorde et que les communautés catholiques du pays y contribueront, de sorte que soit toujours plus visible notre fraternité chrétienne.

28. Dans le monde contemporain, multiforme et en même temps uni par un même destin, catholiques et orthodoxes sont appelés à collaborer fraternellement en vue d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut, à témoigner ensemble de la dignité morale et de la liberté authentique de la personne, « pour que le monde croie » (Jn 17, 21). Ce monde, dans lequel disparaissent progressivement les piliers spirituels de l’existence humaine, attend de nous un fort témoignage chrétien dans tous les domaines de la vie personnelle et sociale. De notre capacité à porter ensemble témoignage de l’Esprit de vérité en ces temps difficiles dépend en grande partie l’avenir de l’humanité.


29. Que dans le témoignage hardi de la vérité de Dieu et de la Bonne Nouvelle salutaire nous vienne en aide l’Homme-Dieu Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur, qui nous fortifie spirituellement par sa promesse infaillible : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32) !

Le Christ est la source de la joie et de l’espérance. La foi en Lui transfigure la vie de l’homme, la remplit de sens. De cela ont pu se convaincre par leur propre expérience tous ceux à qui peuvent s’appliquer les paroles de l’apôtre Pierre : « Vous qui jadis n’étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le Peuple de Dieu, qui n’obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde » (1 P 2, 10).


30. Remplis de gratitude pour le don de la compréhension mutuelle manifesté lors de notre rencontre, nous nous tournons avec espérance vers la Très Sainte Mère de Dieu, en l’invoquant par les paroles de l’antique prière : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu ». Puisse la Bienheureuse Vierge Marie, par son intercession, conforter la fraternité de ceux qui la vénèrent, afin qu’ils soient au temps fixé par Dieu rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu, à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité !


Kirill
Patriarche de Moscou et de toutes la Russie



François
Évêque de Rome,Pape de l’Eglise catholique


Lien Mospat ru
DÉCLARATION COMMUNE DU PAPE FRANÇOIS ET DU PATRIARCHE CYRILLE DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Février 2016 à 14:14 | 24 commentaires | Permalien

Il s'agit de la première rencontre entre un chef de l'Eglise catholique et le patriarche de la plus importante des Eglises orthodoxes depuis le schisme entre Eglises d'Orient et d'Occident en 1054.

« Finalement ». C’est le premier mot qu’a prononcé avec douceur le pape François en échangeant une longue et chaleureuse accolade avec le patriarche de Moscou, Kirill. Une rencontre historique qui s’est déroulée dans un petit salon boisé de l’aéroport de La Havane, le 12 février, à 14h25 (heure locale) précisément. Dans un mouvement parfaitement symétrique, le primat de l’Église catholique et celui de l’Église orthodoxe russe se sont avancés l’un vers l’autre devant une forêt de caméras et d’appareils photos, avant un échange de baisers fraternel, se dire quelques mots et prendre place chacun sur un fauteuil blanc pour deux heures d’entretien.


Assis à droite, le pape, à gauche, le patriarche. Entre eux, une croix en bois de style byzantin. De part et d’autre, le drapeau jaune et blanc du Saint-Siège et celui vert du Patriarcat de Moscou forment le décor sobre de cette rencontre, qui se veut moins protocolaire que personnelle.

« Nous sommes frères »

« Nous sommes frères », dit le pape, s’exprimant dans son espagnol natal aux côtés d’un interprète et du cardinal Kurt Koch, président du conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, qui prépare ce rendez-vous œcuménique depuis deux ans. « Les choses sont plus faciles », a été entendu dire le patriarche Kirill, également accompagné d’un interprète ainsi que du métropolite Hilarion, le directeur des relations internationales du Patriarcat russe, autre protagoniste de la préparation secrète de cette rencontre.

Au-delà des propos échangés ensuite à huis clos, c’est l’intensité de l’échange de regard qui frappe. Le pape François, 79 ans, et Kirill, dix ans de moins, ne se quittent pas des yeux, comme contemplant ce moment tant attendu. Les sourires ne sont pas larges mais profonds et pleins de respect.

De chaque côté, posés sur une table, attendent les cadeaux qui seront échangés à la fin de cette entrevue d’une durée totale de trois heures. Le Vatican a prévu un calice et un reliquaire de saint Cyrille, saint patron du patriarche mais aussi l’un des co-patrons de l’Europe dans l’Église catholique, qui le fêtera le 14 novembre, et figure historique slave de premier plan. Pour sa part, le Patriarcat de Moscou est venu avec une icône de la Vierge de Kazan, vénérée chez les orthodoxes russes.

Dehors, sur le tarmac, l’Airbus Alitalia par lequel est arrivé le pape depuis Rome juste avant patiente tout à côté de l’avion russe qui a amené le patriarche et sa délégation la veille. L’aéroport de La Havane est bouclé. Sous un soleil cubain généreux, le président Raul Castro a accueilli le pape François à son arrivée, là même où il l’avait reçu seulement cinq mois plus tôt. Il devait le raccompagner à la fin de la rencontre laissant le pape gagner Mexico dans la soirée, début de sa visite dans ce pays. Le patriarche doit poursuivre la sienne au Paraguay et au Brésil....

Suite La Croix

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Février 2016 à 21:37 | 2 commentaires | Permalien

Le 85ème anniversaire de la paroisse des Trois Saints Hiérarques
Le 12 février 2016, jour de la fête des Trois Saints Hiérarques, nous fêterons le 85ème anniversaire de la fondation de notre paroisse.

A cette occasion, une liturgie solennelle sera célébrée à 10h00 dans l’église et sera suivie d’agapes fraternelles dans la salle Saint Lambert de la Mairie du 15ème arrondissement. Un concert unique de musique russe sera également donné à 20h00dans la salle des fêtes de la Mairie.

Le 85ème anniversaire de la paroisse des Trois Saints Hiérarques
По случаю этой знаменательной даты в Храме Трех святителей в день праздника 12 февраля (начало в 10 часов) будет отслужена Божественная литургия, а также организован прием в зале Сен -Ламбер Мэрии 15 округа (в 12. 30 сразу по окончании службы Salle Saint -Lambert de la mairie du XV ème). Вечером в 20 часов состоится концерт русской музыки в Праздничном зале мэрии 15 округа (Salle des fêtes de la mairie du XVème). Сайт Храма Трех Святителей ссылка

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Février 2016 à 08:38 | 1 commentaire | Permalien

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