Le 12 septembre 2015, Edouard Radzinsky écrivain et dramaturge, était l’hôte de l’émission dirigée par le métropolite de Volokolamsk Hilarion sur la chaîne « Rossia 24 ».

Métropolite Hilarion : Bonjour, chers frères et sœurs ! Vous regardez l’émission « L’Église et le monde ». Le 12 septembre, l’Église fête la mémoire du saint prince orthodoxe Alexandre de la Neva. Cette fête a été établie par Pierre le Grand en 1721 pour marquer la fin de la guerre du Nord avec les Suédois. C’est alors que le premier empereur russe a ordonné de transférer les reliques du grand chef d’armée russe, depuis Vladimir jusque dans sa nouvelle capitale. Depuis lors, Alexandre de la Neva est devenu le protecteur et le défenseur de la capitale du nouvel empire et l’inspirateur de ses grandes victoires. En 2008, la chaîne télévisée « Rossia » a diffusé le programme « Nom de la Russie », dans lequel Alexandre de la Neva, suite à un vote populaire, a été élu le principal héros historique de notre pays.

Le nom du saint prince orthodoxe, lors du programme, a été présenté par le métropolite Cyrille – actuellement S.S. le patriarche de Moscou et de toute la Russie. Dans sa brillante intervention, celui-ci actualisa la personnalité et l’exploit du grand prince. Nous parlerons aujourd’hui du destin historique de la Russie, de ses victoires et de ses tragédies. Mon invité est l’écrivain, dramaturge et responsable d’émissions télévisées, Edouard Radzinsky. Bonjour, Édouard Stanislavovitch !

E. Radzinsky : Bonjour, Monseigneur ! Si l’on parle du programme « Nom de la Russie », il s’avère que contre toute attente, le nom de Staline s’était hissé considérablement dans le classement. Cela a provoqué une réaction absolument inattendue. Mais, il me semble que la cause de cela n’était pas tant l’affection populaire à l’égard de Joseph Staline que la désaffection envers la vie ambiante, c’est-à-dire que le capitalisme russe ne pouvait enthousiasmer les masses populaires et la pensée : « Staline n’est pas là pour s’occuper de vous ! » trouvait sa justification. Heureusement, en fin de compte, la majorité des voix a été donnée au saint prince orthodoxe Alexandre de la Neva qui, réellement, est l’un des plus grands symboles de la Russie.

Le métropolite Hilarion : Nombreux sont parmi nous ceux qui ont regardé ce programme télévisé, et qui ont donné leur préférence à différentes figures historiques. Or, il était difficile de choisir, par exemple, entre Dostoïevski et saint Alexandre de la Neva. Mais étant donné qu’il ne fallait choisir qu’un nom qui pourrait servir de symbole au pays, à son histoire, son identité, sa spiritualité, c’est donc Alexandre de la Neva qui a triomphé, me semble-t-il comme véritable homme-symbole, qui était un gouvernant, un vaillant chef d’armée, et en même temps, un homme miséricordieux et vertueux ; il a remporté des victoire exceptionnelles, tout en étant un exemple de véritable chrétien. Pour beaucoup de gens d’Église, la victoire d’Alexandre de la Neva dans le cadre du programme « Nom de la Russie » a été un point de repère, un test décisif, car il a montré qu’il y a chez nous beaucoup de gens qui sont sympathisants de différentes personnalités historiques, mais s’il faut choisir une seule personnalité parmi toutes, celle d’Alexandre de la Neva, le vaillant défenseur de la terre russe et de la foi orthodoxe, est alors absolument sans concurrence.

E. Radinsky : Je souhaitait que soit gagnant Alexandre Pouchkine, dont la poésie, selon moi, est le symbole de la grandeur de la Russie et de sa spiritualité. Mais s’il faut choisir entre la personnalité d’Alexandre de la Neva et la personnalité de Staline, la victoire du grand-prince est évidente. Pour parler honnêtement, j’ai été très intéressé par l’attitude des téléspectateurs envers Nicolas II, qui n’est pas entré dans la liste des douze « finalistes » du programme. Néanmoins, la personnalité du dernier empereur russe a ému de nombreuses personnes et je considère l’intérêt populaire envers Nicolas II assez légitime. La question de la révolution reste toujours pour moi la principale. Mon livre sur les révolutions russe et française sortira bientôt. Maximilien Robespierre a dit de façon remarquable : « La grande révolution nécessite beaucoup de sang ». C’était comme une réponse à notre grand écrivain Karamzine qui, en son temps, alors que commençait l’ère des Lumières dans le pays, qui paraissaient être un mouvement de liberté, a dit : « Le siècle des lumières ! Dans le feu et le sang je ne te reconnais pas ». Bien que Robespierre ait reconnu ce siècle. Vous savez, cela est étonnant que, outre le fait que la révolution est le sang, elle est toujours une folie.

Métropolite Hilarion
: Dans vos films, que je regarde avec un immense intérêt, comme de nombreux téléspectateurs de notre pays, vous rappelez que la révolution est semblable à Saturne qui dévore ses enfants. Effectivement, les victimes de la révolution ne sont pas seulement ceux contre lesquels elle est dirigée (c’est seulement la première phase), mais aussi les révolutionnaires, qui commencent à se battre entre eux, à se détruire entre eux. La terrible machine révolutionnaire fonctionne toujours de la même façon. Sur ce plan, il y a beaucoup de similitudes entre la révolution française et la révolution russe de 1917. Et vous le montrez toujours justement dans vos programmes. Si notre pays s’était toujours développé de façon évolutive, où en serait-il aujourd’hui ? Je pense que, nombreux sont parmi nous qui posent cette question les uns aux autres. Qu’auriez-vous répondu ?

E. Radinsky : Vous avez raison, la révolution, c’est une méthode de progrès, mais une méthode barbare et la plus sanguinaire. C’est pourquoi les gens perdent la raison. Léon Tolstoï a reçu une fois une lettre d’un homme qui était tombé amoureux de la femme de son ami. À ce moment, l’ami en question fut envoyé aux travaux forcés, apparemment, pour avoir appartenu à un mouvement révolutionnaire. Et dans cette lettre est décrit un dilemme, qui a surgi entre l’amitié et le sentiment romantique éprouvé pour la femme de son ami. N’y a-t-il pas là quelque chose de non permis pour l’âme ? se demandait cet homme. Si à ce moment, on lui avait chuchoté que peu de temps passerait et que lui-même, qui est maintenant tourmenté par les remords de conscience, avec douze autres personnes fusillerait ensuite, froidement, onze personnes sans armes, parmi lesquels se trouveraient des femmes et des enfants… Je parle de Iourovski qui a participé à l’assassinat de la Famille impériale. C’était lui qui avait écrit la lettre à Tolstoï. La révolution, c’est réellement une folie. Vous avez dit à juste titre que les révolutions ne sont pas simplement semblables, elles se regardent dans le miroir, se reflétant les unes les autres. Dans ce « miroir », Robespierre tend la main à Vladimir Ilitch (Lénine), à qui, s’il on avait dit dans sa jeunesse combien de sentences de mort pèseraient ensuite sur sa conscience, aurait été étonné et, probablement, aurait répondu qu’il n’en serait jamais ainsi. Pour ce qui concerne votre question principale – que serait devenue la Russie – l’économiste français Edmond Théry a déjà répondu. Il est venu en Russie en 1912 et a dit que la Russie, vers le milieu du XXème siècle sera le géant industriel de toute l’Europe, parce que la quantité des minéraux promettait beaucoup, qui plus est en tenant compte du capitalisme qui avançait. Lorsque l’on essaye de me prouver que Joseph Staline était un « manager » efficace, je ne peux pas écouter cela. Selon moi, il est le « manager » le plus inefficace que l’on puisse imaginer. Dans le pays dont parlait Théry, présentant l’avenir de la Russie, où se trouve toute la table de Mendeleïev de classification des éléments, où les paysans recevaient des terres – commencer à détruire tout cela, enlever leurs terres aux paysans, tuer l’intelligentsia, qui massivement acceptait déjà de collaborer avec les bolcheviques… Où est là le « manager » efficace ?!

Métropolite Hilarion :
commencer à tuer les soi-disant « koulaks », c’est-à-dire les paysans aisés…

E. Radzinsky : Commencer à tuer les koulaks et ne pas comprendre ce que la religion représentait pour le pays. L’académicien E.V. Tarlé a écrit un livre sur Napoléon. Il disait que si même Dieu n’existait pas, Napoléon l’aurait inventé, parce que l’empire ne peut pas, l’État ne peut pas, vivre sans Lui.
Métropolite Hilarion : Lorsque le pays se développe de façon évolutive naturelle, il existe en lui une structure étatique définie, et au cours du développement normal des événements, la tâche des gens qui dirigent le pays est justement l’utilisation du potentiel dont dispose ce pays. Avant tout, c’est le capital humain, ces ressources cachées dans l’âme du peuple. Que se passe-t-il lorsque se produit la révolution ? Celle-ci fait ressortir depuis le fond des âmes humaines tout ce qui est le plus vil, et non seulement elle le fait ressortir, mais c’est tout juste si elle ne le proclame pas comme vertu, c’est-à-dire que soi-disant au nom de buts futurs, elle justifie les meurtres massifs et les crimes monstrueux. Elle choisit au commencement un but, puis un autre, ensuite un troisième. On anéanti les gens, des couches et des classes entières de la population. Et tout cela est accompli par les mains de ceux qui, dans des conditions habituelles, non seulement ne se seraient pas permis de le faire, mais n’auraient même pas pensé à quelque chose de semblable. Ces mécanismes de retenue, qui existent tant dans la tradition religieuse que même dans n’importe quelle structure étatique, disparaissent quand commence la révolution, qui révèle les côtés les plus vils de la nature humaine.

E. Radzinsky : Oui, on peut se rappeler les événements de la nuit de la Saint Barthélémy et les jours de la révolution française lorsque l’on a anéanti dans les prisons les aristocrates et les prêtres. On tuait impitoyablement. Lorsque les Girondins s’adressèrent à Robespierre en disant que cela n’est pas possible, qu’il y a des lois, il leur dit à juste titre : Et la prise de la Bastille a-t-elle été légale ? Et le verdict concernant le roi est-il légal ? Pour la révolution, disait-il, il y a une seule loi : celle de la liberté, celle selon laquelle le tyran César a été assassiné à coups de poignard. Ces gens ne comprenaient malheureusement pas que la révolution n’a pas de pères, mais seulement des enfants impuissants, qui se trouvent dans les mains de cette terrible machine. Ils avaient affaire à trois classes, et plus tard apparaîtra une nouvelle classe, la principale classe de la révolution. C’est le lumpenprolétariat, les démunis, ceux qui aspirent à faire revenir la roue en arrière. Ce sont les enfants légitimes de la révolution. Aussi, sont condamnés dès le début ceux qui ont commencé la révolution, c’est-à-dire les Girondins, en Russie, les Cadets, ceux qui l’ont continué, puis – c’est le plus invraisemblable – ses héros, ses dirigeants. Pourquoi sont-ils condamnés ? Le révolutionnaire français a dit : « La révolution, tout comme le dieu Saturne, dévore ses enfants, faites attention, les dieux ont soif ». Mais, c’est ce qui est dit dans la Bible : « Tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Matth. 26, 52)

Métropolite Hilarion :
La vague de violence engendre la violence.

E. Radzinsky : Absolument.

Métropolite Hilarion :
Pour cette raison, l’Église a toujours été l’ennemie de la révolution et c’est précisément pour cela que toute révolution déclare que l’Église est son ennemi. Le but de la révolution est diamétralement opposé au but de l’Église qui s’occupe des âmes des hommes, s’efforçant de faire ressortir de celle-ci ce qui est le plus élevé, positif, tout ce qui emplit de sens la vie de l’homme. Les idéaux de la révolution sont faux, elle pose des buts pour lesquelles les vies humaines sont sacrifiées, des classes entières de gens sont anéanties. Et en définitive, elle ne rend pas les gens meilleurs, plus heureux, elle ne crée pas pour eux une vie magnifique. La révolution, en fin de compte, constitue toujours une duperie, même si elle est motivée par les buts les plus nobles. C’est pourquoi l’Église a toujours été l’une des victimes des révolutions. Malheureusement, nous avons épuisé notre temps, mais ce thème est si vaste qu’il nous faudra y revenir très prochainement.

Traduction Orthodoxie.com

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Septembre 2015 à 11:20 | 0 commentaire | Permalien

Le Diocèse de Chersonèse  a mis en ligne un site complètement rénové et enrichi !
Actuellement ce site n’existe qu'en russe. Sous peu le volet francophone sera disponible.

Principales rubriques: Association cultuelle diocésaine de l'Église orthodoxe russe, actualités, ses paroisses, monastères et communautés de l'EOR en France, en Espagne, au Portugal et en Suisse. LIEN ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Septembre 2015 à 10:48 | 1 commentaire | Permalien

Erbil (Agence Fides) 21/09/2015 – Le nouveau Patriarche de l’Eglise assyrienne d’Orient (orthodoxe) s’appellera Gewargis Sliwa III et la cérémonie liturgique de prise de possession sera célébrée à Erbil le 27 septembre prochain. Il succède à Dinkha IV, mort en mars dernier aux Etats-Unis, après un mandat patriarcal de 39 ans.

Le Synode de l’Eglise assyrienne d’Orient a choisi son nouveau Patriarche le 16 septembre. Gewargis Sliwa III, ancien Métropolite d’Irak, Jordanie et Russie, était le seul Métropolite assyrien encore résident en territoire irakien. Le siège patriarcal assyrien, suite à l’exil du Patriarche Eshai Shimun XXIII, a quitté le Proche-Orient depuis 1933 et s’était installé depuis 1940 à Chicago (Etats-Unis). Depuis 2006, a débuté le projet de construction d’une résidence patriarcale à Erbil, projet qui se poursuit encore aujourd’hui et rend ainsi plausibles les rumeurs concernant un possible transfert du siège patriarcal dans la capitale du Kurdistan irakien.

Gewargis Sliwa III est né le 23 novembre 1941 à Habbaniya, en Irak. Il a effectué ses études d’abord à Bagdad puis aux Etats-Unis. Il a été ordonné prêtre en juin 1980 et Archevêque métropolite pour l’Irak en 1981. (V.G.)

"Église des deux conciles"

Encore appelée Église apostolique assyrienne de l'Orient' Église chaldéenne orthodoxe ou Sainte Église apostolique catholique assyrienne de l'Orient (‘Ittā Qaddishtā wa-Shlikhāitā Qattoliqi d-Madnĕkhā d-Ātārāyē) ce patriarcat est une Église autocéphale de tradition syriaque orientale qui fait partie de l'ensemble des Églises des deux conciles nées du refus des conclusions du concile d'Éphèse (431) et qualifiées à tort de « nestoriennes ».

Selon la tradition, elle aurait été fondée par l'apôtre Thomas Elle entrait dans la juridiction du patriarcat d'Antioche avant sa séparation en 424.

Le chef de l'Église porte le titre de Catholicos-Patriarche de la Sainte Église Apostolique Catholique Assyrienne de l'Orient (ou celui, plus traditionnel, de Métropolite de Séleucie-Ctésiphon, Catholicos et Patriarche de l'Orient), avec résidence actuelle à Morton Grove, près de Chicago aux États-Unis. Ses membres sont estimés entre 250 000 et 400 000 personnes entre Proche- Orient (Irak et Syrie)

Source

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Septembre 2015 à 10:35 | 2 commentaires | Permalien

"LA NEF": Où en sont les rapports entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Vers un rapprochement ?
Le cahier juillet-août de l'excellente revue "La Nef" vient d'être mis en ligne. Au sommaire , un dossier consacré à l'orthodoxie russe. Avec l'aimable autorisation de la rédaction de "La Nef" nous vous proposons l'article de Vladimir Golovanow

Où en sont les rapports entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe ? Pour ce dossier, un point de vue orthodoxe nous a semblé particulièrement intéressant.

« Je dis au patriarche Cyrile ‘si tu m’appelles, je viens’ »: "J'ai fait savoir au patriarche Cyrile que je voulais le rencontrer. ‘Je viendrai où tu diras; appelles-moi et je viendrai, lui ai-je fait transmettre. Il est d'accord sur le principe mais avec cette guerre /en Ukraine/ et les autres évènements la question de notre rencontre est passée au second plan. Mais nous voulons avancer ensemble." - Pape François, 30/11/2014

"LA NEF": Où en sont les rapports entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Vers un rapprochement ?
Le patriarche Cyrille a constaté avec satisfaction "le haut niveau des relations entre l'Église orthodoxe russe et l'Église catholique romaine, dicté par la nécessité d'unir les efforts des Orthodoxes et des Catholiques pour défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles." Il a aussi souligné que la coopération entre Orthodoxie et Catholicisme a acquis une actualité particulière dans la défense des Chrétiens contre les persécutions.

Discours du patriarche Cyrille, 30 avril 2015. : "Nous avons traité de nombreux thèmes, surtout les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique. On a traité les différences et les défis du dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et l’Église catholique. On a traité les défis de notre société, surtout la situation de la famille mais aussi beaucoup de défis au niveau culturel. On a approfondi des possibilités pour la collaboration culturelle et éthique entre l’Église orthodoxe russe et l’Église de Rome. On a aussi surtout parlé des problèmes politiques en Ukraine, en Syrie et au Moyen-Orient. "

Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille, 18 décembre 2013 : "Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine."

Métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou .

Ces quatre citations résument assez bien la nécessité et les difficultés du dialogue entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Nous allons essayer d'en expliciter les points principaux.

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Le rôle incontournable de l'Église russe dans l'Orthodoxie

Contrairement au Catholicisme, l'Orthodoxie n'a pas une structure centralisée autour d'un primat universel. Elle est organisée en 15(1) Églises autocéphales (indépendantes) unies entre elles par la communion dont les plus honorées ont le titre de patriarcats. Chacune dirigée par son propre primat entouré d'un synode et parmi eux le patriarche de Constantinople porte le titre de Patriarche Œcuménique et bénéficie d'une primauté d'honneur (Primus inter pares, premier entre les égaux) mais n'a aucun pouvoir sur les autres Églises. L'Église russe est clairement la plus puissante: elle compte environ150 millions de fidèles (soit plus de la moitié, voire les deux tiers, des orthodoxes du monde estimés à 250 - 300 million), plus de 35 000 paroisses desservies par près de 40 000 clercs, 330 évêques et plusieurs écoles théologiques de haut niveau . Elle a donc un poids prépondérant dans le monde orthodoxe.
(2)14 pour certains car la dernière-née, l'Église Orthodoxe en Amériques (OCA, cf. http://oca.org/) n'est pas reconnue comme autocéphale par toutes les Églises orthodoxes

Fondée il y a mille ans, l'Église russe a subi bien des vicissitudes historiques: soumise au pouvoir impérial du XVIIIe au XXe siècles (Pierre le Grand avait remplacé le patriarche élu pas ses paires par un fonctionnaire nommé par l'empereur), martyrisée et quasiment détruites par le pouvoir bolchévique athée (il n'y avait plus que quatre évêques en liberté en 1930 et ses milliers de néomartyrs sont en cours de canonisation), sa résurrection après 1991, son indépendance du pouvoir et sa puissance actuelles tiennent du miracle.

Une confrontation historique

L'Église orthodoxe russe fut fondée par Constantinople qu'elle suivit donc lors du Grand Schisme de 1054. Lors du concile commun de Ferrare-Florence (1439), le primat de l'Église russe adhéra à l’Union avec Rome, comme la plupart des hiérarques orthodoxes présents, mais il fut désavoué et destitué par le grand-prince de Moscou qui en profita pour libérer l’Église russe de la tutelle de Constantinople ; cette indépendance fut reconnue en conférant à l'Église russe le titre de patriarcat de Moscou et de toutes les Russies en 1589). Et c'est la suite de ces évènements qui va envenimer la discorde en Ukraine occidentale: le patriarcat de Moscou est le continuateur de la chaire métropolitaine de Kiev, alors que toute la région était annexée au royaume lituano-polonais depuis le XIVe siècle. L'Eglise orthodoxe de ces territoires fut dès lors soumise à la pression de l'autorité royale, catholique, pour la séparer de Moscou et l'unir à Rome, si bien que la majorité des évêques signèrent l'Union avec Rome (Brest-Litovsk, 1596). Les Orthodoxes récalcitrants subirent alors une répression sévère: ils furent privés de tous droits religieux et les biens ecclésiaux, églises, monastères passèrent aux "uniates". Ces persécutions contre les Orthodoxes devinrent un abcès permanent entre Rome et l'Église russe et la confrontation se doubla d'un conflit militaire qui culmina lors de l'occupation de Moscou par les Polonais en 1610 et ne s'éteignit qu'avec les partages de la Pologne (1773-1795)

La plus grande partie de l'Ukraine actuelle fut alors rattachée à la Russie et les autorités impériales favorisèrent le retour à l'Orthodoxie de centaines de paroisses "uniates" tout au long du XIXe siècle. Mais cette Eglise fut au contraire favorisée dans les provinces occidentales rattachées à l'Autriche-Hongrie: le décret impérial de 1774 lui attribua les mêmes droits qu'à l'Eglise latine, majoritaire dans l'empire. (Cette Église fut alors dénommée "grecque-catholique pour distinguer des latins ces catholiques qui gardaient le rite grec-byzantin avec clergé marié, Credo sans "filioque", etc. Des Eglises "grecques-catholiques" furent aussi fondées dans d'autres régions de l'empire austro-hongrois (Roumanie, Slovaquie…) mais l'Église ukrainienne reste la plus importante.)

Martyr des Églises au XXe siècle et abcès de fixation:

En Ukraine: le métropolite orthodoxe de Kiev Vladimir fut l'un des premiers martyrs du pouvoir bolchévique et la métropole de Kiev subit le martyr de l'Eglise russe, l'Ukraine étant particulièrement frappée par la collectivisation et la famine ("Holodomor") . En Ukraine occidentale, annexée par la Pologne entre 1922 et 1945, les Eglises orthodoxe et grecque-catholique furent réprimées dans le cadre de la politique de polonisation du pays. Des paroisses qui avaient rejoint l'orthodoxie au XIXe se virent confisquer leurs églises .

Après l'annexion de 1945, l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine fut accusée de collaboration avec les nazis et dissoute par Staline. Prêtres, évêques et édifices religieux furent incorporés à l'Eglises orthodoxe, 1500 clercs, des centaines de religieux, des milliers de laïcs furent arrêtés, déportés, exécutés. L’Eglise orthodoxe, elle-même persécutée, entérina la situation. Le primat de l'Église grecque-catholique, réfugié au Vatican, fut élevé à la dignité de "Métropolite majeur" et pu prononcer des homélies quotidiennes en ukrainien sur radio-Vatican, ce qui provoqua plusieurs crises entre l'Église russe et le Vatican quand les relations furent renouées après 1965.

L’Eglise grecque-catholique d’Ukraine a pu renaitre en 1989, après la visite du président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, à Jean Paul II. Arès l'indépendance (1991) les gréco-catholiques "ont carrément privé d'église les communautés orthodoxes dans certaines villes et villages /VG: là où les églises orthodoxes avaient été détruites par le pouvoir soviétique/ et, malheureusement, cette situation perdure…" souligne le représentant du patriarcat de Moscou. . La demande du statut de "patriarcat de Kiev" n'aboutit pas en 1993 devant les protestation de Moscou et du patriarche de Constantinople qui écrivit au Pape que «cela fera sauter en éclats les tentatives de poursuite du dialogue» et « fera revenir le climat d'hostilité qui régnait il y a quelques décennies » , mais le siège de l'Église a été transféré de Lviv à Kiev en 2005 et le titre du primat a évolué "d'Archevêque majeur de Lviv" à "Archevêque majeur de Kiev et de Galicie", provoquant la protestation de patriarcat de Moscou. Pour finir l'Église grecque-catholique a pris parti pendant les évènements de 2014, provoquant une nouvelle crispation de l'Église russe, le patriarche de Moscou Cyrille déclarant que l'Église grecque-catholique se livre à des activités politiques directes, ce qui jette « une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican .

En Russie même: le catholicisme avait été pratiquement éliminé en URSS avant la guerre; le dernier de ses hiérarques fut supprimé dès 1927 et seules deux communautés fonctionnaient à Moscou et à Leningrad…

Mais un grand nombre de Catholiques de Lituanie, Biélorussie et Ukraine se retrouvèrent en URSS après la guerre et ils furent persécutés, surtout après la déclaration de Pie XII sur l’incompatibilité du communisme-stalinisme avec le christianisme (juillet 1949); les déportations se multiplièrent et la plupart des lieux de cultes furent fermés.

Là aussi le dégel et l'établissement de relations diplomatiques entre la Russie et le Vatican permirent la réouverture de communautés à travers tout le pays. On compte actuellement près de cinq cents paroisses organisées en quatre diocèses depuis 2002, mais l'Église orthodoxe conteste la création d'une "structure centralisée de l'Eglise catholique en Russie" en accusant Rome de prosélytisme.

"LA NEF": Où en sont les rapports entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Vers un rapprochement ?
Le revirement de la position catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie

Pourtant la position de l'Église catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie a beaucoup évolué. Alors que durant pratiquement tout le 2ème millénaire elle a violemment combattu les positions orthodoxes comme hérétiques (sac de Constantinople par les Croisé en 1204, Concile de Lyon 2 condamnant ceux qui nient le "filioque" en 1274, le projet uniate conçu comme un moyen de soumettre à Rome les Orthodoxes qui ont rejeté l'Union de Ferrare, promulgation des nouveaux dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Infaillibilité pontificale (1854-70) qui vont à l'encontre de la théologie orthodoxes… tout justifie l'appel de l'évêque de Limoges exhortant les troupes de Napoléon III partant en Crimée à "extirper le schisme photien" ,) la position changea radicalement au concile Vatican 2 (1962-65).
"Les relations des Églises orthodoxe et catholique-romaine ne se trouvent plus depuis lors dans un état de schisme accompli, mais seulement dans une rupture de communion, ce qui ouvre la perspective d’un dialogue théologique bilatéral entre elles, qui peut mener vers le rétablissement de la communion ecclésiale" . Et nous en arrivons à l'accolade entre le Pape de Rome et le patriarche œcuménique de Constantinople et à la levée des anathèmes de 1054 en 1965.

L'Église russe a immédiatement profité de cette ouverture.

Le dialogue bilatéral avec l'Église russe

Bien que le KGB accuse le soutien du Vatican à l'Église gréco-catholique d'Ukraine, d'entretenir l'agitation des fidèles demandant la réouverture de leurs églises, l'Église russe entame un dialogue très actif dès 1962. Sa délégation est la première des délégations orthodoxes à participer comme observateur au Concile de Vatican 2 et son représentant est reçu en audience privée par Paul VI; une première conférence théologique mixte se tient à l'Académie de théologie de St Petersbourg en 1967 et la possibilité d'une visite du Pape en URSS est officieusement posée; à partir de 1972 l'Église russe participe activement au mouvement Pax Christi . Il faut dire que la propagande soviétique utilise alors l'Église pour promouvoir ses positions pacifistes.

Le pape polonais Jean-Paul II se montre très actif vis à vis de l'Orthodoxie, parlant des deux poumons de l'Église, et d'Églises-sœurs et multipliant les contacts. Mais il soutient aussi l'Eglise gréco-catholique, ce qui provoque plusieurs crises dans les relations avec l'Eglise russe(3) et plusieurs tentatives de rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou capotent malgré le beau geste du pape rendant l'icône très vénérée de Notre Dame de Kazan en 2004
(3)Annulation d'une rencontre de théologiens orthodoxes et catholiques à Odessa en 1979, absence de la délégation russe à la 4ème réunion de la Commission Théologique mixte à Bari en 1986 …

Mais le dialogue se développe aussi dans le cadre général des discussions entre l'Orthodoxie et le Catholicisme et en particulier de la «Commission mixte internationale pour le dialogue théologique»(4). Un document particulièrement important a été adopté sur «L’uniatisme, méthode d’union du passé, et la recherche actuelle de la pleine communion»: (Balamand, 1993): "Il contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre, bien au contraire…" écrit le représentant du patriarcat de Moscou en 2009 .

Fondée en 1980, cette Commission est composée de 56 membres (2 pour chacune des 14 églises orthodoxes, 28 pour l'Église catholique), elle s'est réunie 13 fois de 1980 à 2014. Cf. http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/sub-index/index_orthodox-ch_fr.htm

La situation actuelle

L'Église russe se libère de la tutelle de l'état en 1991 et, après une dizaine d'années consacrées à son raffermissement, elle prend toute sa place dans le dialogue religieux international. En août 2000 le concile épiscopal adopte une véritable charte des relations avec les autres confessions chrétiennes qui précise:
Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne.

"LA NEF": Où en sont les rapports entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Vers un rapprochement ?
Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Les sujets les plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate. Actuellement et dans un futur proche, une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l'Église catholique romaine est l'affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques. Une autre forme de collaboration pourrait être la création ou le développement des liens existant déjà avec les Conférences épiscopales catholiques.

Ce document devient le véritable vade-mecum des relations entre les deux Églises, d'autant que le métropolite Cyrille de Smolensk, qui en fut le maître d'œuvre, sera élu patriarche de Moscou en 2009.

Le dialogue s'approfondi au plus haut niveau après cette élection, en particulier avec la nomination du métropolite Hilarion de Volokolamsk au poste de directeur du Département des Relations Ecclésiales Extérieures (DREE), véritable ministères des affaires étrangères du patriarcat de Moscou où il secondait précédemment le métropolite Cyrille. Très dynamique et polyglotte, le métropolite Hilarion multiplie rencontres, déplacements et déclarations en faveur du dialogue avec l'Église catholique. Dans une conférence très récente le métropolite souligne que "Le dialogue avec l'Église catholique est le plus prometteur /des dialogues interchrétiens/ car le catholicisme reste attaché à la Tradition et l'amélioration des relations vient de l'accent mis sur ce qui réunit et non ce qui divise: un héritage commun qui permet aux deux confessions de témoigner ensemble des valeurs permanentes de l'Évangile. C'est une "alliance stratégique" (sic) où il n'est pas prévu d'union formalisée, impossible actuellement, mais il faut apprendre à agir comme des alliés face aux défis du monde.

Et intervenant en 2014 au synode des évêques catholiques consacré aux « défis pastoraux de la famille» le métropolite précise les deux axes de ces actions communes: "Le plus important actuellement c'est la défense des Chrétiens en Afrique et au Moyen Orient qui subissent des persécutions inouïes, mais aussi la défense des valeurs chrétiennes et la lutte contre la discrimination des Chrétiens qui prend de plus en plus d'ampleur en Europe occidentale… Je veux espérer que nous saurons surmonter nos désaccords internes pour agir ensemble là où se pose la question du présent et de l'avenir du Christianisme."

La confrontation continue sur le territoire de l'ex-URSS: l'Église russe y est en position dominante et la coexistence est loin d'être satisfaisante. Outre le conflit ouvert en Ukraine, il y a beaucoup de méfiance de la part des fidèles Orthodoxes vis-à-vis des catholiques à qui ils reprochent les conflits historiques et leur présence actuelle vécue comme du prosélytisme. Les instances locales de l'Église russe ignorent d'ailleurs totalement les communautés catholiques locales: il n'y a pratiquement aucun contact au niveau des paroisses ou des diocèses et, le catholicisme n'étant pas reconnu comme "religion traditionnelle", il n'y a pas de représentants dans les instances interreligieuses.

Cela se passe clairement mieux dans les pays à majorité catholique comme la France: les contacts entamés depuis les années 1920, avec l'arrivée des émigrés russe-blancs majoritairement orthodoxes, se sont beaucoup développés après le virage de Vatican II. Des échanges pastoraux et manifestations communes ont lieu régulièrement à tous les niveaux et de nombreuses paroisses orthodoxes sont hébergées dans des locaux mis à disposition par les diocèses catholiques.

Le meilleur exemple de cette fructueuse collaboration sera certainement le séminaire ouvert par l'Église russe en 2009 à Épinay-sous-Sénart . Sa devise est tout un programme: "Au service de la formation et de la rencontre des chrétiens d'Orient et d'Occident" et tant la formation mixte (avec l'université catholique de Paris) que les nombreuses manifestations organisées avec les catholiques sont certainement le meilleur chemin vers une unité de cœur. «Je souhaite que le schisme entre Orient et Occident touche à sa fin, cette séparation est une grande souffrance pour moi. J’ai des amis prêtres catholiques et des amis prêtres orthodoxes et je souffre que nous ne puissions partager le sacerdoce et l’unité ecclésiale,» avait d'ailleurs clairement déclaré son recteur en 2013…

Lien " La NEF" le n°272 de juillet-août 2015

"LA NEF": Où en sont les rapports entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Vers un rapprochement ?
Vladimir Golovanow, laïc orthodoxe, a travaillé comme expert de l’UE et de la BERD dans les pays russophones où il a souvent séjourné depuis 1964 ; il intervient dans l'enseignement supérieur sur les relations avec la Russie. Il a notamment publié « La préparation du Concile panorthodoxe », in le Messager de l'Église orthodoxe russe, revue trimestrielle du diocèse de Chersonèse, n°25 d’avril-juin 2014 ; depuis 2009, plus de cent articles et commentaires sur le forum « Parlons Orthodoxie »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Septembre 2015 à 11:33 | 19 commentaires | Permalien

Anne de La Cerda

Un concert du pianiste Cyprien Katsaris a été donné le 23 septembre dernier au profit de la restauration de l’Eglise Russe de Biarritz fait revisiter la riche histoire de ce monument historique récemment classé qui s’inscrit dans le célèbre paysage de la Grande Plage et de l’Hôtel du Palais

Au XIXème siècle, Biarritz s’était métamorphosé en un phare rayonnant depuis que Napoléon III et Eugénie avaient drainé le monde entier avec ses têtes couronnées, ses hommes politiques et ses grandes fortunes. Parmi les nouveaux touristes, les Russes furent attirés par la douceur du climat et le charme de la villégiature basque. De plus en plus nombreux, ils appréciaient les bienfaits de l’Océan. Cependant il fallait aussi satisfaire leur vie spirituelle. Il fut donc décidé de construire un lieu de culte à Biarritz.

C’est en septembre que la saison russe de velours, drapée de ses vagues, commençait à battre son plein. Les bals s’organisaient dans l’ancienne demeure de la Villa Eugénie transformée en Hôtel du Palais. Dans un de ses salons, l’établissement avait accueilli une chapelle orthodoxe russe consacrée le 12 septembre 1887 à l’initiative du père Hérodion qui officiait également à l‘église russe de Pau. « Après la chute de Napoléon III (1870), le nouveau gouvernement républicain avait refusé l’autorisation d’une église russe à Biarritz ».

Biarritz : devant l’Hôtel du Palais, l’église russe en péril
Finalement, ce n’est qu’en 1888, avec le soutien de l’Empereur Alexandre III et du père Hérodion, que les autorités françaises autorisèrent la construction d’une église à condition qu’aucune cloche n’y soit placée. En 1889, après l’achat du terrain - au nom de l’Empire russe - dans le lotissement de l’ancien Domaine Impérial, en face de l’Hôtel du Palais, les travaux avaient été financés par de nombreux donateurs réunis au sein d’un comité constitué autour des princes Nicolas d’Oldenbourg et Michel Wolkonsky ; de nombreux nobles, la famille Elisseev (le Hédiard russe), le peintre de « la neuvième vague » Avaïzovsky ainsi que son collègue Makovsky) y ont également participé à leur manière.

Lire aussi OLTR- le nouvel éditorial de février 2015: "La préservation de nos églises - le cas de l’église russe de Biarritz"

Les architectes Nikonoff (russe attaché au Saint Synode) et Tisnès (français de Biarritz) établirent les plans qui comprenaient également la construction d’un appartement privé pour le prêtre. Le 12 septembre 1890, autour d’un chapelet de personnalités russes et françaises, l’église fut consacrée à saint Alexandre Nevsky et à la Protection de la Mère de Dieu.

En présence du maire de Biarritz et des autorités locales, le nouveau marguillier, le prince Michel Wolkonsky, grand maître de la Cour d’Alexandre III et membre de l’Académie des Beaux-Arts, accueillaient le cortège des invités d’honneur : l’Ambassadeur de Russie, le baron Mohrenheim, venu de Paris, la princesse Katia Dolrouky, ancienne épouse morganatique d’Alexandre II, le duc et la duchesse de Leuchtenberg, le comte Orloff-Davidoff, etc.

Une église en péril

La décoration intérieure fut réalisée en 1892 par deux architectes-décorateurs, le russe Lipsky aidé par de Ramonborde. A l’intérieur de l’édifice, l’iconostase en bois doré de Saint-Pétersbourg avec les icônes de la Mère de Dieu et du Christ, est muni de « portes royales » ornées des archanges saint Gabriel et saint Michel. A la base de la coupole centrale, les peintures des quatre évangélistes dans des médaillons contemplent les paroissiens. Tout autour, les murs sont garnis d’icônes, dont celles de Saint Georges terrassant le dragon de la marine, de la Protection de la Mère de Dieu, ainsi que celle du célèbre iconographe russe Dimitri Stelletsky…

Réalisé par l’entreprise Maumejean, le vitrail de la croix à palmettes et fleurons colorés du Saint Sépulcre au-dessus de la porte intérieure illuminait déjà de ses rayons rouges le narthex et l’intérieur de la nef lors du mariage du Grand-Duc Dimitri Romanoff (frère de la Grande-Duchesse Marie de Russie et ami du prince Félix Ioussoupoff) avec Audrey Emery (en 1924). En une autre occasion, les funérailles du jeune prince Wladimir Bariatinsky, âgé seulement de vingt-six ans, assombrissent d’un voile noir la saison estivale.

Lors de la révolution russe de 1917, selon l’image du remarquable ouvrage « Les aigles foudroyés » de Frédéric Mitterrand, tout a basculé. Aristocrates, anciennes fortunes, artistes russes, survivants riches de souvenirs parlant un français châtié (la langue diplomatique utilisée dans toutes les cours européenne !), atterrissent l’été à Biarritz. A partir des années trente, les bals de charité ne suffisent plus pour subvenir à l’entretien de l’église russe de Biarritz qui commence progressivement à se dégrader.

En 1984, à l’initiative du recteur de la paroisse, le Père Jean Baikovs, l’édifice religieux avait reçu des dons venus du monde entier, et parmi les généreux donateurs on trouvait le célèbre écrivain Alexandre Soljenitsyne. Il y a quelques années, le metteur en scène André Mikhalkov avait également effectué un legs.

L’église, si elle était passée au patriarcat de Moscou, aurait pu être entièrement restaurée à l’instar de la cathédrale russe de Nice. Cependant une partie minoritaire des paroissiens - certains d’origine russe ou slave et d’autres nouvellement convertis – s’y opposèrent.

Aujourd’hui l’état de l’église est devenu catastrophique !

Depuis plusieurs mois, un échafaudage soutient le fronton défaillant de la façade Sud qui menace de s’effondrer. Chaque mois, la paroisse ne pouvant pas encore entreprendre ces travaux, est obligée de débourser 1300 € pour financer l’échafaudage.

A l’extérieur, sa couverture en plomb est en fin de vie. De plus, à divers endroits, les murs en pierre rongés par le sel sont poreux. Les joints dégradés, les eaux de ruissellement pénètrent à l’intérieur des maçonneries. A l’intérieur, le cerclage en acier qui porte la coupole centrale est rouillé à certains endroits, c’est pourquoi il a été posé un filet de protection.

« Il faudrait effectuer ces restaurations d’urgence », explique l’architecte du patrimoine en charge de l’église, Catherine Matveieff, dont le père d’origine russe avait épousé une Béarnaise au Pays Basque. « Ce monument exceptionnel à l’élégante architecture byzantine, unique dans notre région, situé en face de l’hôtel du Palais, dans la Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain de Biarritz, est remarquable tant au niveau de son style que de son histoire », note cette experte en restauration qui la fit récemment inscrire et classer à l’inventaire des Monuments Historiques.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Septembre 2015 à 17:57 | 6 commentaires | Permalien

Exhumation, en présence de représentants de l’Eglise,  des ossements de l’empereur Nicolas II et de membres de sa famille
Les ossements de Nicolas II et de membres de sa famille ont été exhumés de leurs sépultures à la cathédrale Saints Pierre et Paul, Saint-Pétersbourg.

Des prélèvements ont été effectués en la présence de représentants de l’Eglise orthodoxe russe. Parmi eux l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, responsable du service du Saint Synode pour les relations entre l’Eglise et la société. Le père Vsevokod a dit à Interfax-Religion : « Il y avait avec nous Monseigneur Barsonuphe, métropolite de Saint-Pétersbourg, Monseigneur Nazaire, évêque de Cronstadt ainsi que le prieur du monastère de la Sainte Rencontre à Moscou le hiéromoine Jean (Loudichtchev).

Cette procédure entre dans le cadre de l’enquête conduite par le Comité des investigations du Conseil des ministres. Des procès-verbaux sont systématiquement établis.

Des prélèvements ont été, en particulier, effectués sur « le squelette N°4 » qui pourrait être celui de Nicolas II ainsi que les restes de la tsarine Alexandra. Des parcelles des vêtements portés par le grand-père de Nicolas II, le tsar Alexandre II lorsqu’il a été assassiné le 13 mars 1881 ont également été prélevées».

Le père Vsevolod est membre du groupe de travail interinstitutionnel chargé de l’étude des questions relatives à l’inhumation du prince héritier Alexis et de sa sœur la Grande Duchesse Marie. Le groupe de travail propose au gouvernement de procéder à leur inhumation le 18 octobre prochain à la chapelle Sainte Catherine de la cathédrale Saints Pierre et Paul. Il a présenté des conclusions contribuant à établir l’authenticité de ces restes.

Lien Traduction "PO"

Lire aussi Russie: restes du dernier Tsar Nicolas II et de la Tsarine Alexandra exhumés

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Septembre 2015 à 10:38 | 12 commentaires | Permalien

Pèlerinage au Skite Orthodoxe Sainte-Foy (Cévennes) du 2 au 4 Octobre 2015
Vous êtes les bienvenus au pèlerinage au Skite Orthodoxe Sainte-Foy (Cévennes) du 2 au 4 Octobre 2015. Le groupe sera accompagnée par le père Nicolas Rehbinder.

Ce Skite extraordinaire est situé sur un promontoire rocheux avec une vue imprenable sur toute la vallée du Gardon.

Cet ancien prieuré du XVIe siècle a été réaménagé par un moine-photographe au monastère orthodoxe, dont les portes sont toujours ouvertes aux pèlerins et aux artistes de différentes confessions.

Vous aurez l'occasion d'assister aux services religieux, à la liturgie du dimanche et à la célébration de la Fête patronale de la Sainte-Foy dans le monastère, le dimanche 4 Octobre.

L’hébergement sur place est dans une grande maison La-Levade (plusieurs chambres de 2 places sont disponibles), qui est à 6 km du monastère (le transport est prévu entre la maison et le monastère). Le linge de lit et les serviettes ne sont pas fournis, donc pensez de les amener avec vous.

Le budget approximatif est d'environ 100 € pour le train et l'offrande pour les repas et l'hébergement à partir de 60 €. N’hésitez pas à nous informer de votre désir de pèlerinage même dans le cas de grandes difficultés financières !

Pour toutes informations complémentaires :
06 59 43 07 70


Дополнительная информация и организационные вопросы: Марина Васильева
marinavasilyeva1985@gmail.com
Pèlerinage au Skite Orthodoxe Sainte-Foy (Cévennes) du 2 au 4 Octobre 2015

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Septembre 2015 à 21:16 | 1 commentaire | Permalien

Les enquêteurs russes ont exhumé mercredi les restes du dernier tsar Nicolas II et de sa femme Alexandra, enterrés à Saint-Pétersbourg, l'ancienne capitale impériale. Cette mesure est intervenue dans le cadre de la réouverture de l'enquête sur leur assassinat en 1918.

"Nous avons décidé de tout recommencer à zéro et de mener à nouveau les expertises nécessaires. C'est pour cela qu'aujourd'hui (mercredi) nous avons prélevé, dans le cadre de l'enquête, des fragments des restes de Nicolas II et de l'impératrice", a déclaré un des principaux responsables du Comité d'enquête, Vladimir Soloviev.

Lire: Les Archives Nationales ainsi que le Comité d’enquête de la Fédération de Russie proposent d’inhumer les dépouilles de la grande-duchesse Marie et du prince héritier Alexis

Russie: restes du dernier Tsar Nicolas II et de la Tsarine  Alexandra exhumés
В Петербурге проводится эксгумация останков Николая II

Les autorités n'ont toutefois pas précisé quel type d'expertise allait être menée. L'exhumation, qui avait lieu au coeur de l'ancienne capitale impériale, s'établit dans le cadre de la réouverture de l'enquête sur "les circonstances de la mort et de l'enterrement de la famille impériale", a confirmé le porte-parole du comité, Vladimir Markine.

Demande lancée auparavant

Commencée en 1993, l'enquête avait été close en janvier 2009 par le comité, pour manque d'avancées significatives, une décision jugée illégale en 2010 par un tribunal russe. En juillet, l'Eglise orthodoxe russe avait exigé la reprise de l'enquête.

"La réouverture de l'enquête sur la mort de la famille impériale est un événement-clé", s'est félicité de son côté l'avocat des ayants droit, Guerman Loukianov.

En 2008, le Parquet russe avait rendu publics les résultats de tests d'ADN confirmant que des ossements découverts un an plus tôt dans la région d'Ekaterinbourg (Oural) étaient bien ceux du tsarévitch et de sa sœur.

Plusieurs tués

“ Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côté du couple impérial." SUITE L’assassinat des Romanov: La villa Ipatiev rasée par le Politburo

Des fragments de corps, portant des traces de décès violent, avaient été découverts en 2007 dans les environs de l'endroit où la famille impériale a été exécutée dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 sur ordre des bolchéviques, arrivés au pouvoir à la faveur de la révolution d'Octobre 1917.

Les restes des autres membres de la famille impériale, extraits d'une fosse commune d'Ekaterinbourg en 1991, ont été officiellement identifiés en 1998 par le gouvernement russe.

Certains ont déjà été inhumés dans l'ancienne capitale impériale, tandis que le fils et une des filles du couple tsariste le seront en octobre. Tous ont été canonisés comme martyrs par l'Eglise orthodoxe. Lien Swissinfo

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Septembre 2015 à 20:44 | 1 commentaire | Permalien

"LA NEF"- Entretien avec Mgr Nestor "L’Église russe et la France"
Le cahier juillet-août de l'excellente revue "La Nef" vient d'être mis en ligne. Au sommaire , un dossier consacré à l'orthodoxie russe. "P.O." publiera les articles des auteurs orthodoxes russes de ce dossier ainsi que le texte de Didier Rance "Les martyrs russes du communisme".

La Nef – Quelle est l’origine du diocèse de Chersonèse ?

Mgr Nestor – Le diocèse de Chersonèse regroupe les paroisses de l’Église orthodoxe russe du patriarcat de Moscou en France, mais aussi en Suisse, en Espagne et au Portugal. En France, il s’agit des clercs et des fidèles qui n’ont jamais rompu les liens canoniques qui les unissent au patriarcat de Moscou, ainsi que plusieurs générations d’émigrés russes et un nombre considérable de Français ayant embrassé l’orthodoxie. La majorité de nos clercs et fidèles sont des Russes, des Ukrainiens, des Moldaves, etc. venus en France au cours des derniers vingt ans.

"LA NEF"- Entretien avec Mgr Nestor "L’Église russe et la France"
La Nef Le Patriarcat de Moscou a un séminaire à Epinay-sous-Sénart depuis 2009 : pourquoi un séminaire en France et comment voyez-vous les relations entre les Orthodoxes russes et la France ?

Mgr Nestor Le séminaire, réalisation admirable, forme le futur clergé de nos paroisses à l’étranger. Il permet à ses étudiants d’acquérir d’amples connaissances universitaires et théologiques. Le séminaire a des liens de coopération fructueux avec la Sorbonne, l’École pratique des hautes études (EPHE) ainsi qu’avec l’Institut catholique. Nous nous réjouissons des résultats conjointement obtenus.

La présence des orthodoxes russes en France date de la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle est devenue une partie intégrante du patrimoine religieux et culturel du pays. Un dialogue direct s’est instauré entre nous et la société française, en particulier avec l’Église de France. Ce dialogue, tradition multiséculaire, est de nos jours devenu particulièrement enrichissant.

La Nef Quelles vous semblent être les prochaines étapes du rapprochement entre Églises orthodoxes et Église catholique ? Quel est le rôle particulier du Patriarcat de Moscou dans ce rapprochement ?

Mgr Nestor Il nous faut continuer à nous débarrasser des préjugés et des clichés périmés ainsi que surmonter la méfiance et les soupçons qui sont toujours là. N’oublions jamais que l’Orthodoxie comme le catholicisme sont deux branches de la tradition apostolique. Toutes deux ont derrière elles une histoire commune, celle de l’Église indivise. Il nous faut en même temps rester lucides en abordant ce qui nous sépare les uns des autres. Et c’est précisément en cela que je vois le rôle qui incombe à l’Église orthodoxe russe. C’est elle qui, dans le dialogue théologique entre les deux confessions, défend l’authentique ecclésiologie orthodoxe selon laquelle c’est le Christ qui est à la tête de l’Église, alors que les Églises locales s’en tiennent dans leurs relations réciproques au principe de la conciliarité qui promulgue l’égalité de toutes les Églises entre elles. L’Orthodoxie n’est pas un avatar du catholicisme, sinon elle n’aurait aucune raison d’être.


"LA NEF"- Entretien avec Mgr Nestor "L’Église russe et la France"
La Nef Malgré les difficultés rencontrées, le Patriarche Cyrille a récemment confirmé la tenue en 2016 du fameux concile panorthodoxe annoncé depuis longtemps : quel en sera l’objet ?

Mgr Nestor Le dernier Concile panorthodoxe s’est réuni en 787. Les thèmes de discussion sont donc plus qu’abondants. Le futur Concile sera pour les orthodoxes une véritable épreuve : pourront-ils faire passer au second plan les questions futiles et insignifiantes de la primauté parmi les Églises ? Ordre de commémoration, primauté hiérarchique… Souhaitons que le Concile élabore des positions communes quant aux problèmes les plus graves de la modernité. L’organisation ecclésiale de la diaspora ainsi que les méthodes de l’octroi du statut d’autocéphalie (apparition de nouvelles Églises locales) sont parmi les questions les plus importantes dont le Concile a vocation à débattre.

La Nef Quels sont pour vous les principaux défis d’avenir auxquelles l’Église russe est confrontée ?

Mgr Nestor De par le passé, dans le présent comme dans l’avenir l’Église orthodoxe russe poursuit la même tâche immanente : montrer au monde l’idéal de la vie chrétienne, c’est-à-dire celui de la sainteté. Cet idéal prend corps à travers le témoignage du Christ. Cela sous toutes les formes envisageables. Depuis le martyre jusqu’à la mission sociale, l’évangélisation et l’instruction de nos peuples. Cela n’a rien à voir et cela va même à l’encontre de tout ce qui est puissance, influence, autorité et pouvoir.

Mgr Nestor (Sirotenko) est évêque du diocèse de Chersonèse depuis fin 2010.
Propos recueillis par Christophe Geffroy Lien "La NEF" N°272 de juillet-août 2015

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Septembre 2015 à 11:36 | 0 commentaire | Permalien

Nativité de la Très Sainte Vierge Marie
L’année liturgique comporte, outre le cycle des dimanches et le cycle des fêtes commémorant directement Notre Seigneur, un cycle des fêtes des saints. La première grande fête de ce cycle des saints que nous rencontrons après le début de l’année liturgique est la fête de la nativité de la bienheureuse Vierge Marie, célébrée le 8 septembre [1]. Il convenait que, dès les premiers jours de la nouvelle année religieuse, nous fussions mis en présence de la plus haute sainteté humaine reconnue et vénérée par l’Église, celle de la mère de Jésus-Christ. Les textes lus et les prières chantées à l’occasion de cette fête nous éclaireront beaucoup sur le sens du culte que l’Église rend à Marie.

Au cours des vêpres célébrées le soir de la veille du 8 septembre, nous lisons plusieurs leçons tirées de l’Ancien Testament. C’est tout d’abord le récit de la nuit passée par Jacob à Luz (Gn 28, 10-17). Tandis que Jacob dormait, la tête appuyée sur une pierre, il eut un songe : il vit une échelle dressée entre le ciel et la terre, et les anges montant et descendant le long de cette échelle ; et Dieu lui-même apparut et promit à la descendance de Jacob sa bénédiction et son soutien. Jacob, à son réveil, consacra avec de l’huile la pierre sur laquelle il avait dormi et appela ce lieu Beth-el, c’est-à-dire " maison de Dieu ".

Marie, dont la maternité a été la condition humaine de l’Incarnation, est, elle aussi, une échelle entre le ciel et la terre. Mère adoptive des frères adoptifs de son Fils, elle nous dit ce que Dieu dit à Jacob (pour autant qu’une créature peut faire siennes les paroles du Créateur) : " Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras… ". Elle, qui a porté son Dieu dans son sein, elle est vraiment ce lieu de Beth-el dont Jacob peut dire : " Ce n’est rien de moins qu’une maison de Dieu et la porte du ciel ". La deuxième leçon (Ez 43, 27-44, 4) se rapporte au temple futur qui est montré au prophète Ézéchiel ; une phrase de ce passage peut s’appliquer très justement à la virginité et à la maternité de Marie : " Ce porche sera fermé. On ne l’ouvrira pas, on n’y passera pas, car Yahvé le Dieu d’Israël y est passé. Aussi sera-t-il fermé " [2]. La troisième leçon (Pr 9, 1-11) met en scène la Sagesse divine personnifiée : " La Sagesse a bâti sa maison, elle a dressé ses sept colonnes… Elle a dépêché ses servantes et proclamé sur les hauteurs de la cité… ". L’Église byzantine et l’Église latine ont toutes deux établi un rapprochement entre la divine Sagesse et Marie [3]. Celle-ci est la maison bâtie par la Sagesse ; elle est, au suprême degré, l’une des vierges messagères que la Sagesse envoie aux hommes ; elle est, après le Christ lui-même, la plus haute manifestation de la Sagesse en ce monde.
Nativité de la Très Sainte Vierge Marie

L’Évangile lu aux matines du 8 septembre (Lc 1 : 39-49, 56) décrit la visite faite par Marie à Élisabeth. Deux phrases de cet évangile expriment bien l’attitude de l’Église envers Marie et indiquent pourquoi celle-ci a été en quelque sorte mise à part et au-dessus de tous les autres saints. Il y a d’abord cette phrase de Marie elle-même : " Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses " [4]. Et il y a cette phrase dite par Élisabeth à Marie : " Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ". Quiconque nous reprocherait de reconnaître et d’honorer le fait que Marie soit " bénie entre les femmes " se mettrait en contradiction avec l’Écriture elle-même. Nous continuerons donc, comme " toutes les générations ", à appeler Marie " bienheureuse ". Nous ne la séparerons d’ailleurs jamais de son Fils, et nous ne lui dirons jamais " tu es bénie " sans ajouter ou du moins sans penser : " Le fruit de tes entrailles est béni ". Et s’il nous est donné de sentir parfois l’approche gracieuse de Marie, ce sera Marie portant Jésus dans son sein, Marie en tant que mère de Jésus, et nous lui dirons avec Élisabeth : " Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? "

À la liturgie du même jour, nous lisons, ajoutés l’un à l’autre (Lc 10, 38-42 – 11, 27-28), deux passages de l’évangile que l’Église répétera à toutes les fêtes de Marie et auxquels cette répétition même donne la valeur d’une déclaration particulièrement importante. Jésus loue Marie de Béthanie, assise à ses pieds et écoutant ses paroles, d’avoir choisi " la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée ", car " une seule chose est utile ". Ce n’est pas que le Seigneur ait blâmé Marthe, si préoccupée de le servir, mais " s’inquiète et s’agite pour beaucoup de choses ". L’Église applique à la vie contemplative, en tant que distincte de (nous ne disons pas : opposée à) la vie active, cette approbation donnée à Marie de Béthanie par Jésus. L’Église applique aussi cette approbation à Marie, mère du Seigneur, considérée comme le modèle de toute vie contemplative, car nous lisons dans d’autres endroits de l’évangile selon Luc : " Marie … conservait avec soin, tous ces souvenirs et les méditait en son cœur… Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur " (Lc 2, 19, 51). N’oublions pas d’ailleurs que la Vierge Marie s’était auparavant consacrée, comme Marthe, et plus que Marthe, au service pratique de Jésus, puisqu’elle avait nourri et élevé le Sauveur. Dans la deuxième partie de l’évangile de ce jour, nous lisons qu’une femme " éleva la voix " et dit à Jésus : " Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les mamelles que tu as allaitées ". Jésus répondit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ". Cette phrase ne doit pas être interprétée comme une répudiation de la louange de Marie par la femme ou comme une sous-estimation de la sainteté de Marie. Mais elle met exactement les choses au point ; elle montre en quoi consiste le mérite de Marie. Que Marie ait été la mère du Christ, c’est là un don gratuit, c’est un privilège qu’elle a accepté, mais à l’origine duquel sa volonté personnelle n’a pas eu de part. Au contraire, c’est par son propre effort qu’elle a entendu et gardé la parole de Dieu. En cela consiste la vraie grandeur de Marie. Oui, bienheureuse est Marie, mais non principalement parce qu’elle a porté et allaité Jésus ; elle est surtout bienheureuse parce qu’elle a été, à un degré unique, obéissante et fidèle. Marie est la mère du Seigneur ; elle est la protectrice des hommes: mais, d’abord et avant tout cela, elle est celle qui a écouté et gardé la Parole. Ici est le fondement " évangélique " de notre piété envers Marie. Un court verset, chanté après l’épître, exprime bien ces choses : " Alléluia ! Écoute, ô ma fille et vois, et incline ton oreille " (Ps 45, 10).

L’épître de ce jour (Ph 2, 4-11) ne mentionne pas Marie. Paul y parle de l’Incarnation : Jésus qui, " de condition divine… s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes… ". Mais il est évident que ce texte a les rapports les plus étroits avec Marie et a été aujourd’hui choisi à cause d’elle. Car c’est par Marie qu’est devenue possible cette descente du Christ en notre chair. Nous revenons donc en quelque sorte à l’exclamation de la femme : " Heureuses les entrailles qui t’ont porté… ". Et par suite l’évangile que nous avons lu est comme une réponse et un complément à l’épître : " Heureux… ceux qui écoutent la parole… ".
Un des tropaires de ce jour établit un lien entre la conception du Christ-lumière, si chère à la piété byzantine, et la bienheureuse Vierge Marie : " Ta naissance, ô vierge mère de Dieu, a annoncé la joie au monde entier, car de toi est sorti, rayonnant, le soleil de justice, Christ, notre Dieu ".
La fête de la nativité de Marie est en quelque sorte prolongée le lendemain (9 septembre) par la fête de Saint Joachim et Sainte Anne dont une tradition incertaine a fait les parents de la Vierge [5].

PÈRE LEV GILLET

NOTES
[1] Nous ignorons absolument la date historique de la naissance de Marie. La fête du 8 septembre semble avoir pris naissance au VIe siècle en Syrie ou en Palestine. Rome l’adopta au VIIe siècle. Elle s’était déjà introduite à Constantinople ; nous avons au sujet de la Nativité une hymne de Romanos le mélode et plusieurs sermons de Saint André de Crète. Les Coptes d’Égypte et d’Abyssinie célèbrent la Nativité de Marie le 1er mai.
NB de VG: le 8 septembre du calendrier julien (ancien calendrier) correspond au 21 du nouveau calendrier.
[2] On sait que l’Église orthodoxes, comme l’Église romaine, rejette l’hypothèse selon laquelle Marie, après la naissance de Jésus, aurait eu de Joseph plusieurs enfants. Cette théorie, soutenue au IVe siècle par Helvidius, fut combattue par Saint Ambroise, Saint Jérôme et Saint Augustin.
[3] Ce rapprochement est tout à fait indépendant des doctrines " sophiologiques " qu’ont soutenues certains philosophes et théologiens russes (Soloviev, Boulgakov, etc,).
[4] Nous n’ignorons pas que certains critiques modernes attribuent le Magnificat à Élisabeth, non à Marie. Cette attribution ne nous semble aucunement prouvée. Que les paroles du Magnificat aient été littéralement prononcées par Marie est une autre question : il suffit que ce cantique exprime d’une manière fidèle les sentiments de Marie.
[5] Les évangélistes canoniques ne disent rien du père et de la mère de Marie. Les légendes relatives à Joachim et Anne ont leur origine dans les évangiles apocryphes, notamment l’évangile dit de Jacques, que l’Église a rejetés et qui sont à bon droit suspects. Il n’est pas cependant exclu que certains détails authentiques, non mentionnés par les évangiles canoniques, aient trouvé place dans les apocryphes. La légende selon laquelle Anne aurait enfanté Marie à un âge avancé semble avoir été influencée par le récit biblique sur Anne, mère de Samuel. Rien n’indique qu’il faille identifier la mère de Marie avec Anne qui prophétisa dans le Temple au sujet de Jésus (Lc 2, 36-38), Mais il est certain que la mémoire des parents de Marie, sous le nom de Joachim et d’Anne, était honorée à Jérusalem dès le IVe siècle. Quoiqu’il en soit historiquement de ces noms et des détails biographiques, l’honneur rendu au père et à la mère de la très sainte Vierge est assurément légitime.

Extrait du livre L'An de grâce du Seigneur,
signé « Un moine de l'Église d'Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988
Source

Nativité de la Très Sainte Vierge Marie

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Septembre 2015 à 10:06 | 3 commentaires | Permalien

Les saints Alexandre Peresvet et André Osliablia
Le 7/20 septembre l'Église russe fête les saints Alexandre Peresvet et André Osliablia

Inconnus hors de Russie, ces deux saints y sont particulièrement vénérés. On sait très peu de chose de leur vie. Selon la tradition la plus répandue, ils étaient deux chevaliers (boïars) particulièrement forts et passés maîtres dans le maniement d'armes, qui prirent l'habit et devinrent des disciples de St Serge de Radonège au monastère Trinité.

Plusieurs chroniques du XVe siècle rapportent que, lorsque le grand prince de Moscou Dimitri Ier Ivanovitch. (1350—1389), plus tard surnommés "Donskoy", vint demander la bénédiction de Saint Serge avant de combattre le khan tatar Mamaï, le saint bénit aussi les deux moines Peresvet et Osliablia à partir au combat avec l'armée du grand prince.

Ils périrent au cours de la célèbre bataille de Koulikovo (8 septembre 1380) qui a été ouverte par un combat singulier entre les deux champions des deux camps: le champion russe était Peresvet et les champions s'entretuèrent.

Les saints Alexandre Peresvet et André Osliablia
La bataille tourna ensuite à l'avantage des Russes qui mirent les Tatars en déroute mais, d'après certaines sources, Osliablia fut aussi tué.

Cette victoire marqua la fin de la soumission des terres russes aux hordes mongoles, bien que les invasions de ceux-ci ne cessent définitivement qu'un siècle plus tard. Elle a aussi une grande importance symbolique pour l'unification des terres russes : l'historien Nikolaï Karamzine la tient pour le point de départ de l'unification de la nation russe.

Les corps de Peresvet et Osliablia furent ramenés à Moscou et enterrés dans l'église du monastère Saint-Simon (l'un des plus anciens de Moscou). Leurs tombes, détruites après la fermeture du monastère en 1928, ont été restaurées après sa réouverture en 1989.

Les saints Alexandre Peresvet et André Osliablia
Je n'ai pas trouvé d'icône ancienne de ces deux saints. L'illustration est une miniature du XVIe siècle (Histoire du monde en X volumes "Лицевой летописный свод" Moscou) représentant la bénédiction des deux saints par Saint Serge.

Vladimir Golovanow

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Septembre 2015 à 21:51 | -4 commentaire | Permalien

A Norilsk, dans le Grand Nord, le patriarche Cyrille a honoré la mémoire des victimes de la répression politique
Le 16 septembre le patriarche Cyrille a béni la première pierre d’une future église dans le centre-ville de Norilsk Elle sera consacrée aux Nouveaux Martyrs.

S’adressant aux fidèles le patriarche a dit : « Beaucoup de ces victimes ont été proclamés Saints.

Ils sont restés jusqu’à leurs derniers moments fidèles au Christ et à la Vérité de Dieu. Ni les geôles, ni les interrogatoires, ni le bagne ne les ont brisés.


Comment ne pas dire qu’ils sont d’authentiques héros de la nation ! Souhaitons que plus jamais tout un peuple ne soit frappé d’amnésie, ne se laisse aller à répudier Dieu ».

A Norilsk, dans le Grand Nord, le patriarche Cyrille a honoré la mémoire des victimes de la répression politique
ФОТОГРАФИИ Мемориального кладбища «Норильская Голгофа»

Sa Sainteté Cyrille s’est également rendu au site mémoriel le Golgotha de Norilsk Il y a déposé une gerbe. De nombreux officiels étaient présents à cette cérémonie. Le monument a été érigé là où avaient été ensevelies les victimes de la répression communiste. Ce camp de rééducation par le travail a été fondé en 1935 et a fonctionné pendant 21 ans. Plus de 400.000 personnes d’ethnies diverses y ont été déportées.


Des stèles sont consacrées aux victimes Russes, aux Lituaniens, aux Estoniens, aux Polonais et aux Juifs.
C’est à l’initiative de l’association Mémorial de Norilsk et avec le soutien de bénévoles de la ville, des pays Baltes et de Pologne que le monument a été érigé en 1990.

A Norilsk, dans le Grand Nord, le patriarche Cyrille a honoré la mémoire des victimes de la répression politique
Une croix se dresse actuellement là, une plaque commémorative a été apposée. Il y est écrit « Paix à vos cendres, Honneur à vos noms, Mémoire et deuil éternels, victimes de Norillag ! Nous nous repentons ! ».



A Norilsk, dans le Grand Nord, le patriarche Cyrille a honoré la mémoire des victimes de la répression politique
Interfax.religion Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Septembre 2015 à 12:06 | 1 commentaire | Permalien

Le séminaire d’Epinay-sous-Sénart ouvre les inscriptions au programme de formation continue externe d'une durée de trois ans.

Cette formation externe, dispensée en russe, s'adresse à des membres du clergé, des laïcs en mission ecclésiale et à toute personne qui souhaite connaître mieux l'histoire et l'enseignement de l'Église orthodoxe.

Responsable de la formation: P. Ion DIMITROV.

Les frais administratifs seront de 200€ par an. Logement non fourni. Les demandes d’admission doivent parvenir au séminaire le 25 octobre au plus tard bk@seminaria.fr

Liste des pièces indispensables pour l’inscription ICI

Séminaire orthodoxe russe
4, rue Sainte-Geneviève
91860 Épinay-sous-Sénart


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Septembre 2015 à 11:57 | 0 commentaire | Permalien

V.G.

Le XXIII Symposium international sur la spiritualité orthodoxe s'est déroulé le 9 - 12 septembre 2015 sur le thème « Miséricorde et pardon » avec la participation de représentants des Églises orthodoxes locales, de l’Église catholique romaine et des communautés protestantes ainsi que des théologiens et des historiens de l’Église. La délégation de l’Église russe était présidée par l’évêque Métrophane de Severomorsk et d’Oumbsk qui a lu le message aux participants par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou:

"La Bonne Nouvelle de notre Seigneur Jésus Christ a révélé à toute la création la miséricorde infinie et le pardon universel de Dieu le Père céleste. L’amour du Créateur pour le monde qu’Il a créé, livré au péché, s’est exprimé dans le sacrifice du Fils de Dieu, qui s’offrit pour le péché du monde, « afin que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (I Tim 2, 4). Comme ineffablement profond est le pardon de Dieu, donné à l’homme pécheur sans condition aucune, dès avant son repentir (cf Rom 5, 8). Dieu, comme le père aimant de la parabole du fils prodigue, vient au-devant de celui qui « était mort, et est revenu à la vie, qui était perdu et est retrouvé » (Lc 15, 20-24).

« Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant » (Lc 6, 26), disait le Sauveur à Ses disciples. Ces mots témoignent de l’incommensurable dignité de l’homme, appelé à coopérer avec Dieu. Mais le « couronnement de la création » est-il toujours à la hauteur de sa vocation ? La nature, l’environnement, détruits par une attitude irresponsable et consumériste, ont besoin d’amour et de soin pour être sauvés. Suivant l’apôtre Paul « la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu… toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi… » (Rom 8, 19, 22-23).

Aujourd’hui, nous sommes tous les témoins des difficultés dans les relations internationales et civiles. L’humanité doit prendre conscience que les plaies infligées par la haine et discorde peuvent être pansées uniquement par la miséricorde et le pardon mutuel au nom de la paix, de la protection de la vie et du salut des générations futures. Cette année, l’Église orthodoxe russe célèbre le millénaire du trépas de saint Vladimir égal-aux-apôtres, le baptiste de la Russie, devenu le modèle du dirigeant juste et clément. Le monde contemporain, aujourd’hui plus que jamais, a besoin d’exemples d’exercice responsable de sa vocation dans l’abnégation, pénétré de l’esprit de la miséricorde chrétienne.

Je souhaite que le présent symposium rappelle avec une force nouvelle aux chrétiens la responsabilité qui leur incombe devant la création divine, qui a soif de compassion et d’amour agissant. Que la bénédiction du Seigneur demeure sur vous tous."

Source: MOSPAT

XXIII Symposium international sur la spiritualité orthodoxe de la communauté monastique de Bose
La Communauté monastique de Bose (Comunità monastica di Bose) est une des « communautés nouvelles », qui n’appartiennent pas aux ordres traditionnels. Pourtant, elle prétend se développer à partir d’une redécouverte des sources de la tradition monastique, à la fois d’Occident et d’Orient. Elle a été fondée le 8 Décembre 1965, jour de la clôture du concile Vatican II, et compte environ 80 membres, hommes et femmes de confessions chrétiennes différentes, "qui cherchent à vivre le commandement évangélique d’être un « signe d’amour fraternel » dans le célibat et la vie commune".

L’œcuménisme constitue une dimension centrale de la communauté dès l’origine: ses membres appartiennent à différentes confessions qui « doivent trouver dans la communauté l’espace pour sa confession de foi et l’acceptation de sa spiritualité ». La liturgie est centrée sur le patrimoine commun des Écritures et ne laisse pas de place aux manifestations caractéristiques d’une seule tradition (l’adoration eucharistique ou la prière du rosaire, par exemple) mais, en même temps, elle est enrichie par des tropaires et des mélodies qui viennent d’Orient et par la mémoire de témoins qui dépassent les barrières confessionnelles (Bonhoeffer, Silouane de l'Athos…). L’œcuménisme est un des cinq thèmes de formation pour les novices et plusieurs moines et moniales travaillent à l’édition de textes de figures spirituels des différentes traditions.

Bose accueille de nombreux hôtes de toutes confessions et organise chaque année un colloque de spiritualité orthodoxe qui voit la participation de professeurs, d’évêques, de moines et de laïcs de nombreuses églises orientales.

D'après https://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_monastique_de_Bose. photo « Coro di Bose » par Gian Marco Bose — Travail personnel.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Septembre 2015 à 15:59 | 6 commentaires | Permalien

Mardi 13 octobre École militaire, Amphi Lacoste, de 9h30 à 17 heures.

Un colloque sur trois figures : Marie Skobtsov (orthodoxe) Constantin Cloarec (catholique), Dietrich Bonhoeffer (protestant).

Merci de remplir tous les champs. La confirmation de votre inscription avec le programme détaillé vous parviendra ultérieurement. Cette préinscription doit nous parvenir avant le 29 septembre.



Nom


Prénom


Profession


Courriel


Date de naissance


Lieu de naissance

A renvoyer à colloquejoffre@gmail.com

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Septembre 2015 à 09:28 | 0 commentaire | Permalien

Les dépouilles du Grand-Duc Alexis et de la Grande-Duchesse Maria ROMANOV pourraient être inhumées le 18 octobre à Saint Pétersbourg
Le groupe de travail interinstitutionnel des Archives nationales de la Fédération de Russie suggère d’inhumer le 18 octobre prochain les dépouilles du Grand-Duc Alexis et de la Grande-Duchesse Maria dans la cathédrale Saints Pierre et Paul.

Ceci a été annoncé par le service de presse du Conseil des ministres. La Commission a pris connaissance des rapports présentés par deux groupes d’experts ayant procédé à l’étude de ces dépouilles. Les experts ont conclu à l’exactitude de l’identification de ces dépouilles.

L’Eglise orthodoxe russe avait sollicité le Comité d’investigation de la Fédération de Russie, le Centre des expertises médico-légales du Ministère de la santé publique ainsi que le Centre de recherches génétiques Vavilov de procéder à de nouvelles études et analyses.

Les dépouilles du Grand-Duc Alexis et de la Grande-Duchesse Maria ROMANOV pourraient être inhumées le 18 octobre à Saint Pétersbourg
Les experts se sont fondés dans leurs conclusions sur l’analyse de l’ADN des vestiges osseux du Tsar Nicolas II et de ses proches parents.

M. Serge Mironenko
directeur des Archives nationales, a déclaré à Interfax-Religion : « Ces études seront rapidement menées à bien. Il est indispensable d’inhumer ces dépouilles et je ne peux que saluer l’installation de ce groupe de travail.

J’espère que l’EORHF permettra l’analyse des reliques des membres de la famille impériale découverts il y a quelques ans lors des travaux de restauration de l’église Saint Job le Martyr à Bruxelles ».

M. André Artizov, responsable de l’Agence fédérale des archives, a dit de son côté : «Les doutes qui subsistaient quant à l’authenticité des dépouilles n’ont plus lieu d’être. Les preuves nécessaires ont été apportées. Il y aura toujours des personnes incrédules ».

La cathédrale Saints Pierre et Paul se prépare à la cérémonie de l’ensevelissement. Les autorités municipales ont élaboré le protocole de cette cérémonie. Les dépouilles des deux enfants de Nicolas II seront inhumées à proximité des sépultures de leurs parents et de leurs sœurs. Les membres de la famille Romanov se joignent à l’avis de Serge Mironenko, directeur des archives nationales. Ils estiment que l’authenticité de ces dépouilles doit être reconnue par l’Eglise orthodoxe russe.

M. Ivan Artzychevsky,
représentant de la famille Romanov, a dit : « Il nous faut accorder crédit à la science. Il est indispensable qu’il y ait en Russie un lieu où les fidèles puissent vénérer les Saintes dépouilles impériales. Un lieu validé par l’histoire et non un endroit régi par l’aléatoire. Certains hiérarques qui s’opposent à la reconnaissance de l’authenticité des dépouilles se laissent aller à des manœuvres politiques ».

Le Comité d’investigation de la Fédération de Russie a clos ce dossier en janvier 2011 et a reconnu l’authenticité des dépouilles découvertes non loin d’Ekaterinbourg. Le Comité d’investigation serait disposé au cas l’EOR insisterait sur l’exhumation des dépouilles à accepter cette procédure.

La Grande-Duchesse Maria Vladimirovna n’assistera pas à la cérémonie de l’inhumation sans la bénédiction du patriarche Cyrille, a dit Alexandre Zakatov, Directeur de la chancellerie de la Maison Romanov.

Liens Interfax religion Traduction "PO"
Lire Les Archives Nationales ainsi que le Comité d’enquête de la Fédération de Russie proposent d’inhumer les dépouilles de la grande-duchesse Marie et du prince héritier Alexis

Les dépouilles du Grand-Duc Alexis et de la Grande-Duchesse Maria ROMANOV pourraient être inhumées le 18 octobre à Saint Pétersbourg

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Septembre 2015 à 21:37 | 3 commentaires | Permalien

Vladimir Golovanow

Le pape François a publié, le 8 septembre 2015, deux décrets («motu proprio») qui allègent la procédure «d'annulation de mariage».

Rigidité catholique contre souplesse orthodoxe

En fait l'Église catholique, comme l'Église orthodoxe, «n'annule» jamais un mariage - et ce point ne change pas - mais elle peut reconnaître la «nullité du lien» contracté par le sacrement du mariage à la demande des couples mariés et divorcés et via un procès juridique en bonne et due forme. Jusqu'ici il s'agissait d'une procédure longue et méticuleuse (deux jugements identiques prononcés chacun par trois juges ecclésiaux) qui établissait la preuve que l'un des contractants n'adhérait pas aux conditions formelles de l'engagement du mariage catholique nonobstant un «oui» publiquement recueilli devant témoins. On pouvait invoquer «l'immaturité»), la rupture de l'engagement à la fidélité ou celui de désirer des enfants...

Le «lien» contracté est alors déclaré «nul» par un tribunal ecclésiastique diocésain comme si le mariage n'avait jamais existé. L'Église estime en effet qu'il n'y a alors pas eu de mariage réel même si toutes les apparences étaient présentes.

La théologie catholique interdisant, de toute façon, de toucher à «l'indissolubilité du mariage», l'Église ne peut pas «dissoudre» un mariage mais seulement certifier qu'il n'a pas été contracté en pleine conscience et en pleine liberté. D'où cette notion de «nullité» sur le plan juridique.

Dans l'Orthodoxie les principes sont les mêmes et le mariage crée un lien perpétuel que même la mort ne rompt pas. Mais l’Église orthodoxe applique à la faiblesse humaine ce que l’on appelle «l’économie», cette souplesse qui existe au sein de la pastorale orthodoxe à côté de « l’acribia», application stricte du canon, de la règle. L'Église est consciente que, parfois, les règles sont trop strictes pour les hommes. Alors, quand il y a un échec dans la vie personnelle de l’homme ou de la femme, c’est à l’évêque de voir s’il n’y a pas une possibilité de donner une deuxième chance. C’est ce que l’Église orthodoxe applique, mais ce n’est pas une règle: il n'y a pas de procès, pas de nullité - l’évêque peut donner la possibilité à quelqu’un de se remarier et d’avoir une nouvelle chance dans sa vie privée.

Rapprochement de la procédure orthodoxe

La réforme du droit canonique introduite par le pape François supprime le deuxième jugement conforme requis jusque-là, il n'y aura plus qu'un seul jugement et il sera gratuit, alors que la procédure précédente entrainait des frais qui la rendaient inaccessible au commun des mortels, et surtout, le pape ouvre aussi la possibilité d'un processus d'annulation abrégé sous la responsabilité de l'évêque, "pour des cas évidents", ce qui reprend pratiquement la procédure orthodoxe. L'objectif est évidement de répondre aux couples qui ont refait leur vie loin de l'Église en leur permettant de revenir dans la communion ecclésiale comme le fait l'Église orthodoxe.

Conséquences inédite: cette procédure va simplifier les mariages mixtes dans lesquels le conjoint catholique avait été marié religieusement: certains évêques orthodoxes refusaient la célébration de ces mariages au motif que le lien du mariage chrétien ne pouvait être reconnu nul que par l'Église qui avait administré le sacrement qui l'avait créé. Une procédure abrégée suffira donc maintenant…

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Septembre 2015 à 12:00 | 2 commentaires | Permalien

Une conférence internationale consacrée au père Alexandre Men: "Une missive adressée au XXI siècle"
Le premier volume ("Le Fils de l'homme") d'une future édition des œuvres du père Alexandre Men en quinze volumes a été présenté dans le cadre de cette Conférence Cette édition des œuvres du père Alexandre est publiée par les éditions du patriarcat de Moscou, ceci avec la bénédiction de Sa Sainteté Cyrille.

Nous commémorons le 80 e anniversaire de la naissance du père Alexandre ainsi que le 25e anniversaire de sa mort tragique. Dans l'allocution qu'il a prononcée à la séance d'inauguration de la conférence le métropolite Hilarion a dit "que le père Alexandre est l'un des prêtres les plus remarquables du XX siècle.

Lors de la période soviétique, si pénible pour l’Église , il n'a pas craint de porter haut la Lumière de la vérité du Christ. L'un des premiers, à la fin des années 80 il a été l'un des premiers il a eu le courage de parler de Dieu hors de l'enceinte de l’Église, dans les écoles, les hôpitaux, les maisons de la culture, les stades. Des miiliers de fidèles, dont la fleur de l'intelligentsia russe, se réunissaient pour entendre ses homélies"
Une conférence internationale consacrée au père Alexandre Men: "Une missive adressée au XXI siècle"

Michel Men (fils du père Alexandre) a donné lecture du message de salutations envoyé par Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie à la conférence consacrée au père Alexandre Men .

La conférence a commencé par une prière pour les défunts dite par Monseigneur Clément, métropolite de Borovsk.
Une conférence internationale consacrée au père Alexandre Men: "Une missive adressée au XXI siècle"

Lire Il y a 25 ans le père Alexandre Men était assassiné Le frère du prêtre Alexandre accuse les services spéciaux de son assassinat Croix installée à l'endroit où le père Alexandre a été assassiné
Une conférence internationale consacrée au père Alexandre Men: "Une missive adressée au XXI siècle"

Le p. Alexandre appelé « Apôtre de l’intelligentsia » de son vivant a été tué par un inconnu qui l’avait frappé avec un lourd objet sur la tête au petit matin du 9 septembre 1990 sur un sentier menant vers la gare de « Semhoz ».
Une conférence internationale consacrée au père Alexandre Men: "Une missive adressée au XXI siècle"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Septembre 2015 à 11:00 | 4 commentaires | Permalien

L'Eglise orthodoxe, majoritaire en Roumanie, s'est déclarée jeudi prête à aider les réfugiés qui seront accueillis par ce pays, assurant que les chrétiens ont le devoir d'aider leurs proches "quelle que soit leur croyance".

"Quand nos proches sont en difficulté, à la suite d'un conflit sanglant dans leur pays, nous, en tant que chrétiens, avons le devoir de les aider, quelle que soit leur culture ou leur croyance", a déclaré le porte-parole de l'Eglise, Constantin Stoica, cité par l'AFP.



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Septembre 2015 à 10:12 | 36 commentaires | Permalien

Une université d’été destinée aux représentants de l’Église catholique romaine a débuté à Moscou et se poursuivra jusqu’au 13 septembre. Elle est organisée avec la bénédiction du métropolite Hilarion de Volokolamsk, recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode et avec la participation du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Des prêtres et des laïcs catholiques venus d’Italie, de France, d’Espagne et de Roumanie, faisant leurs études dans les universités pontificales de Rome, y participent.

Le prêtre Hyacinthe Destivelle, du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, est chargé de la coordination.

Des leçons de russe, des conférences données par des experts ecclésiastiques et laïcs figurent au programme de l’université d’été, ainsi que la visite des sanctuaires et des monuments historiques de Moscou et d’autres villes.

Lien RV

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Septembre 2015 à 02:52 | 3 commentaires | Permalien

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