Liturgie patriarcale de la Dormition à Panagia Soumela
V. Golovanow

Comme chaque année depuis 2010, une liturgie sera présidée par le patriarche œcuménique Bartholomée pour la Dormition le dimanche 15 août ("nouveau calendrier") dans le monastère Panagia Soumela en Turquie du nord (région de Trébizonde).

Le gouverneur de Trébizonde, Abdil Celil Öz, se prépare à l'arrivée massive de pèlerins de Turquie, Grèce, Russie, Géorgie et d'autres pays et a pris des mesures exceptionnelles pour la circulation et la préparation du site.

Le monastère est inscrit provisoirement sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO (2000) et constitue l'un des hauts lieux touristiques de la Turquie du nord

Liturgie patriarcale de la Dormition à Panagia Soumela
Fondé au IVe siècle selon la tradition locale, sa présence est documentée à partir du VIe et il a atteint son apogée au XIII-XIVe, période dont datent l'essentiel des bâtiments actuels. Bénéficiant de la protection du Sultan après la conquête turque (XVe), il fut une étape très populaire jusqu'au XIXe siècle. Occupé par l'armée Russe pendant la campagne de Trébizonde (1916 et 1918), il a été abandonné à la suite des échanges de population entre la Grèce et la Turquie (Traité de Lausanne, 1923).

Un incendie provoqua des dégâts en 1930 et le monastère fut aussi dégradé par des chercheurs de trésor; des fragments des fresques, datées du XVIIIe, furent volés …

Il a été restauré à partir de 2000 par les autorités et ouvert au public dans le cadre du parc national d'Altındere.Photo et informations

Liturgie patriarcale de la Dormition à Panagia Soumela
L’icône très ancienne de Notre Dame (Panagia) de Sümela, attribuée à Saint Luc, qui était gardée dans le monastère, est toujours l’objet d’une très grande ferveur de la part des Grecs originaires de la région du Pont. Elle avait été secrètement enterrées au moment de l'abandon du monastère et récupérée en 1931, grâce à un accord entre les premiers ministres de Grèce et de Turquie, pour être placée dans un nouveau monastère de Notre Dame de Sümela construit en 1950-52 dans le massif du Vermion (nord de la Grèce); il accueille chaque année des milliers de pèlerins du monde entier qui viennent vénérer la sainte relique. Source


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Août 2015 à 09:25 | 3 commentaires | Permalien

Monseigneur Antoine, métropolite de Borispol, responsable des services administratifs de l’E.O.U. a déclaré dans le cadre dans une interview accordée au site de l’Eglise :

" Nous constatons à regret que ces derniers temps les hiérarques du patriarcat de Constantinople lorsqu’ils se trouvent en Ukraine et en contact avec les autorités officielles du pays ainsi qu’avec les représentants d’entités ecclésiales non reconnues se comportant comme si l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (Patriarcat de Moscou) n’existait pas.

Nous sommes l’entité religieuse la plus nombreuse d’Ukraine. Aussi, nous estimons que nous devons participer à toute négociation ou dialogue portant sur la manière de surmonter les divisions religieuses en Ukraine. Récemment deux représentants du patriarcat de Constantinople se sont rendus en Ukraine. Dans le cadre de cette visite l’un d’entre eux s’est prononcé pour la création d’une église orthodoxe locale.

Il convient de rappeler que, conformément aux canons, les visites officielles effectuées par des évêques d’une Eglise locale dans le territoire d’une autre Eglise locale ne peuvent avoir lieu qu’avec l’accord de la hiérarchie en place sur ce territoire. Les représentants du patriarcat de Constantinople n’ont pas obtenu l’accord préalable de l’E.O.U. avant de se rendre en Ukraine. Malheureusement ce n’est pas le premier cas de voyages improvisés en Ukraine d’évêques du patriarcat de Constantinople missionnés par Sa Sainteté Bartholomé.

Cette manière de faire ne permettra pas de surmonter les divisions qui existent en Ukraine. La création et la mise en place sur un seul et même territoire de structures parallèles de différentes Eglises locales sont une menace pour la paix au sein de l’Eglise ainsi que de la société.

Nous espérons qu’à l’avenir les responsables politiques ainsi que les représentants des autres Eglises locales tiendront compte des positions des évêques, du clergé et des fidèles de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Moscou)."

Interfax religion Traduction N.R. pour "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Août 2015 à 17:59 | 9 commentaires | Permalien

L’icône est une prière
Depuis son arrivée au Québec en 2002, Alexandre Sobolev enseigne l’iconographie et réalise des commandes d’icônes. Né en Russie en 1962, il apprend les rudiments de l'iconographie auprès de la Patriarchie de Moscou et participe à des projets de fresques et d'icônes pour différentes églises orthodoxes en Russie et à l'étranger. En 1995, il reçoit une permission spéciale pour entrer pendant deux ans à l'atelier d'iconographie du Monastère de Saint Serge de Radonège. Il y approfondit l'art séculaire de l'iconographie, qui avait été interdit pendant l'ère soviétique, auprès des moines qui en sont les derniers détenteurs.

Pourquoi dit-on que l’icône est une prière ? Cette expression vient du livre "Умозрение в красках" du prince Eugène Troubetskoï (1863-1920). L’iconographie est une langue qui raconte une histoire. L’icône est un objet du culte qui participe à la liturgie et donc à la prière On embrasse l’icône du jour, on la touche avec le front.

Si vous deviez résumer en quelques mots la dimension spirituelle de l’iconographie, que diriez-vous ?
Elle est infinie, car l’icône nous fait entrer dans le mystère et nous révèle le sens. Au début, c’est davantage technique, mais une fois atteint un certain niveau, cela devient plus facile et c’est là que la démarche spirituelle prend de l’importance. On s’intéresse à la vie des saints qu’on représente, on fait de belles découvertes.

Qui sont les personnages représentés sur les icônes ?

L’iconostase est très ordonnée. Le Christ est assis sur un trône au centre de la première rangée, entourée par Marie, Jean-Baptiste, les archanges Gabriel et Michel et les apôtres Pierre et Paul. Sur la 2e rangée se trouvent la Trinité et les prophètes de l’Ancien Testament et sur la 3e les 12 fêtes les plus importantes. Les portes royales qui s’ouvrent pour l’eucharistie présentent les quatre évangélistes et l’Annonciation. Selon la grandeur de l’église, on trouve plus ou moins d’icônes.

Qu’entend-on par «transfiguration»?
C’est une des douze grandes fêtes de l’année liturgique, lorsque la divinité du Christ se manifeste à Pierre, Jacques et Jean en présence d’Élie et de Moïse. On ne cherche pas à faire des portraits ressemblants, mais à transmettre l’aura qui se dégage du Christ et des saints. L’or exprime la lumière divine.

Qu’est - ce qui distingue l’iconographie russe des autres ? Pas grand-chose. La Russie a développé une tradition continue jusqu’à la révolution, ce qui n’est pas le cas de pays qui ont connu l’occupation par des puissances étrangères et des destructions.

L’iconographie s’inscrit dans une longue tradition. Comment peut-on être créatif dans un art régi par des règles strictes ? Les canons ne sont pas des chaînes, c’est comme apprendre une langue qui permet ensuite de raconter une histoire et d’être compris. Il y a une infinité de nuances de couleurs et de style à la portée des iconographes.

On vous dit très rigoureux. Qu’entend-on par-là ? Je donne tout ce que je sais, tout ce que j’ai appris dans les monastères. Je travaille uniquement avec des matériaux authentiques de très haute qualité.

Vous avez quitté la Russie au moment d’un grand renouveau religieux. Est-ce indiscret de vous demander pourquoi ?
J’avais tellement de travail, c’était comme un tsunami . Chaque iconostase comprend 50 à 60 icônes, et une église ne peut être ouverte au culte sans iconostase. J’avais des contrats pour 25 ans et 6 personnes travaillaient dans mon atelier. La pression des prêtres était telle que je travaillais jour et nuit, jusqu’à ce que je tombe malade d’épuisement. Je ne faisais rien d’autre que travailler. En Russie, les besoins personnels ne comptent pas beaucoup, la communauté prime. J’ai vu un jour une annonce du ministère de l’immigration du Québec dans un vieux journal et cela m’est apparu comme la lumière au bout du tunnel. Après bien des démarches, je suis arrivé ici en 2002. Je pensais travailler comme designer, mais finalement Sœur Denise Rioux est venu me chercher pour animer un stage et j’ai poursuivi par la suite mon travail d’une façon beaucoup plus équilibrée qu’en Russie....

SUITE Publié sur "RENCONTRE", LE MAGAZINE DU CENTRE CULTUREL CHRÉTIEN DE MONTRÉAL,

Entrevues réalisées par Louise-Édith
Tétreault les 15 et 28 avril 2015.
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Pour en savoir plus sur l’artiste ICI

Publication Vladimir Golovanow pour "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Août 2015 à 17:50 | 0 commentaire | Permalien

Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
Ce texte a été publié dans " LES NOUVELLES DE SAINT SERGE" № 38, voir P.J. en fin de publication
IN MEMORIAM NICOLAS OSSORGUINE /1924 - 2014/

L'essence de la musique liturgique? L'exemple d'un enseignement vivant: "Aux côtés de Nicolas Michaïlovitch Ossorguine" par le père Hildo Bos

La ville de Paris connaît beaucoup de lieux saints. Certains attirent des foules de pèlerins, d’autres sont moins connus. Parmi ces derniers je compte le kliros (1) de l’église Saint-Serge. Il ne s’agit pas du lieu de quelque miracle ou martyre. Il n’est pas lié à la vie d’une seule personne non plus. C’est un dépositoire de la tradition millénaire de la prière monastique orthodoxe, un maillon dans cette tradition, un lieu composé des efforts et des prières collectives de personnes innombrables.

C’est un lieu en quelque sorte invisible, composé d’éléments précieux, visibles uniquement pour ceux qui connaissent leur lien mutuel, leur fonctionnement pour la gloire de Dieu. Plus encore : ceux qui le connaissent, en reconnaissent les fruits dans des églises du monde entier, dans les œuvres de grands théologiens, dans des mélodies, dans un certaine attitude de vie que je qualifierai de liturgique. J’ai eu la chance et le privilège de partager la vie de ce lieu saint pendant plusieurs années aux côtés de son gardien, Nicolas Mikhaïlovich Ossorguine.

Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
Le kliros dont Mr. Ossorguine était le gardien n’était pas sa propre création. C’était une œuvre commune créé par plusieurs générations de représentants de l’émigration russe. Nous en trouvons une préfiguration, par exemple, chez le p. Cyprien /Kern/ dans son recueil d’études liturgiques « Observez les lis des champs » (1925, en russe), où il décrit sa vie dans le monastère sainte-Parascève en Serbie, où s’étaient refugiés de nombreux moines russes :

« En traversant le seuil de l’église, devant moi s’ouvrait une scène que je ne puis décrire autrement qu’un fragment du Prologue ou un récit merveilleux des Vies des saints… (…) Deux veilleuses scintillent devant les icones du Christ et de la Mère de Dieu. Il fait noir dans l’église, seulement au kliros on voit quelques cierges dans les mains des chantres. Quelque part on voit des figures se prosterner en taches grises : les habitants des villages voisins. La voix aigue, un petit moine lit un cathisme ; les fins des versets retentissent sourdement dans l’église. (…) J’entends la voix traînante du canonarque, le chant articulé et traditionnel du chœur, les prosternations, la lumière capricieuse des veilleuses. (…) Tôt le matin, avant le lever du soleil, je quitte ma cabane pour aller aux matines à travers la rosée du matin. D’un pas penché, un hiéromoine s’approche du clocher et appelle la communauté monastique à l’église par des coups réguliers. Des ombres noires s’approchent, s’inclinent à gauche, à droite puis vers l’hiérarque déjà présent (3) , et se dirigent vers les chœurs. (…) Et souvent pendant mon séjour au monastère, arrivant à l’église avant l’office ou y restant après l’office, j’observais comment l’hiérarque se tenait sur le kliros, les yeux plissés et son klobouk en avant, en étudiant et en passant longuement de main en main ces gros livres aux reliures jaunes. Ses petits doigts tournaient les pages d’un papier solide et frémissant, ses yeux parcouraient les lignes écrites en noir et en rouge. Longuement, savourant le style et l’imagerie de ces mots, il regardait ces lignes lues et chantées tant de fois, faisant passer de main en main ces quantités de pierres précieuses. »

C’est exactement cette image que j’ai trouvée en traversant le seuil de l’église saint-Serge pour la première fois en 1992. Nombreux sont ceux qui reconnaitront cette description d’un kliros orthodoxe. Non pas de par son aspect esthétique, mais son l’attitude envers l’office divin. A Saint-Serge je trouvais un kliros bâti petit à petit par des grandes figures spirituelles comme le p. Cyprien et bien d’autres (comme le premier inspecteur, Mgr Benjamin Fedchenkoff (4) et bien entendu Michel Ossorguine, le père de Nicolas). Un kliros qui s’inscrit dans la grande tradition du monachisme oriental, toutes les nationalités et langues confondues (5) . Que ce soit au mont Athos, au Liban, à Solan ou en Russie, je me sens toujours « chez moi » sur un kliros, et je trouve toujours un langage commun avec ceux qui ont eu, comme moi, la joie de goûter à la vie liturgique.

Lire aussi Emilie Van Taack: A la mémoire de Nicolas Ossorguine, 40-e jour de son rappel à Dieu

Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
A Saint-Serge je trouvais une attitude envers l’office que je ne connaissais pas et que j’ai néanmoins toute de suite reconnue comme authentique, comme vraie. Paradoxalement, le chant et les lectures étaient dépourvus de sentimentalité et pourtant bouleversants, dépourvus d’esthétisme et pourtant d’une beauté inouïe. La lecture et le chant ne servaient ni le talent du compositeur, ni les capacités vocales des chantres, mais une réalité éternelle inexprimable, exprimée néanmoins par la poésie sacrée. Je voyais comment l’office pouvait devenir transparent à la réalité éternelle du Royaume de Dieu, sans aucune exaltation. C’était une attitude qui ne cessait de m’attirer et qui finit par un séjour de quatre années d’études (1995-1999) durant lesquelles j’assistai quasi quotidiennement aux offices dirigés par Mr. Ossorguine. Depuis, j’y suis retourné maintes fois pour la première semaine du Carême, pour Pâques, pour la fête paroissiale. Le kliros de Saint-Serge est devenu ma patrie spirituelle.

Les débuts n’étaient pourtant pas faciles.

Comme chanteur de paroisse et connaissant déjà le slavon de l’église, je me croyais tout à fait compétent et commençai avec enthousiasme – pour d’abord désapprendre ce que je croyais savoir. Un vibrato excessif, une lecture imprécise, un dièse mal placé – tout cela pouvait mériter un petit coup de coude dans le ventre. Ça me concernait directement car, premier ténor comme Mr. Ossorguine, d’habitude je me situais directement derrière lui. La première fois je quittai le chœur tout fâché, pour y revenir quelques jours plus tard (leçon d’humilité). Commençait alors un lent processus d’apprentissage. Une fois que j’avais accepté de redevenir apprenti, Mr Ossorguine et les autres chantres commençaient ma formation. Il fallait chanter et lire à partir de vieux livres, parfois couverts de tâches de cire (ce qui m’apprit le respect pour les livres liturgiques comme des objets précieux, voir la citation du père Cyprien). J’apprenais à chanter des textes sans marques de séparation (ce qui me forçait de faire attention au texte). J’apprenais à chanter la voix qui manquait (1er ténor, 2e, baryton, selon le besoin) à la hauteur qui convenait aux chantres présents, me libérant ainsi de l’esclavage des parties musicales écrites et du diapason. J’apprenais à chanter à partir de partitions à l’unisson (comme les partitions grégoriennes), me forçant à écouter les autres chantres et à devenir un avec eux. Avant tout, j’apprenais un chant dispassionnel, c’est-à-dire libre des passions dans la grande tradition de la apatheia hésychaste. Un chant simple qui essaye de « glorifier Dieu d’un cœur pur », sans y ajouter des passions sentimentales.

Voyant l’application de ses élèves, Mr. Ossorguine leur sortait à son tour les pierres précieuses du trésor liturgique. Quel honneur d’être invité à lire un cathisme, l’hexapsaume, un canon ! En plein milieu d’un chant, il pouvait nous chuchoter un commentaire : « regarde, quelle profondeur ! ». Ou : « est-ce tu vois le lien avec l’office du Samedi saint ? ». Tout en étant très attaché à la langue slavonne – entre autre à cause de la cohérence entre les livres liturgiques, par exemple entre le texte d’un psaume et celui d’un prokiménon – Mr. Ossorguine « récompensait » également les étudiants non russophones qui participaient à l’office en introduisant de plus en plus le français. Il le faisait avec la même attention qu’il portait aux textes en slavon, sélectionnant les meilleures traductions (il aimait particulièrement la traduction du Triode du Carême de Jacques Touraille). Il aimait nous expliquer qu’en français « un hymne » est un chant militaire et « une hymne » un chant religieux. Il aimait sa culture russe mais ne s’y limitait pas. Il était complètement libre des petites croyances russes, qu’il appelait « pieuses âneries » (благоглупости) ; il était avant tout chrétien. Un jour il me tendit la main à travers le seuil (ce qui pour certains russes porte malheur). Voyant mon étonnement, il me dit tranquillement « Je suis chrétien, donc je ne suis pas superstitieux ».

Ceux qui le désiraient étaient initiés petit à petit à vivre dans l’univers qui se cache entre les pages des livres liturgiques. Bien entendu, c’était l’univers éternel des saints et des événements sacrés auxquelles ils sont dédiés. Mais c’était aussi la vie humaine de ceux qui avaient prié à cet endroit avant nous, la vie du kliros de saint-Serge. Dans le Triode de Carême se trouvait un petit papier avec la répartition de la lecture des parémies du Samedi saint des années 40, avec les noms d’Alexandre Schmemann, de Jean Meyendorff, de Boris Bobrinskoy... En marge des Menées, on trouvait des petites observations en crayon : jour de décès d’un tel, fête onomastique d’un tel. Puis il y avait les textes soulignés, les signes d’exclamation, les corrections d’erreurs – autant de témoignages de génération après génération d’attention aimante pour les textes. J’oserai dire que les livres liturgiques de saint-Serge constituent ensemble un héritage unique, comme une chronique de la vie spirituelle et terrestre de l’Institut. Puis ils sont une source d’inspiration pour l’analyse des textes liturgiques. C’est d’ailleurs un ensemble très vulnérable, un héritage à la fois matériel et immatériel, tant qu’il dépend de l’appréciation de ces porteurs.


Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
Par Mr. Ossorguine, nous apprenions aussi les liens entre les personnes, les textes et le kliros.

Avec émotion, par exemple, je chante chaque année le dernier stichère du lucernaire des vêpres du Mardi saint (6) , sachant que ce chant touchait tant Antoine Kartachov qu’il demanda de le chanter à son enterrement. A ceux qui lisaient trop fort, il racontait comment le père Serge Boulgakov s’indignait devant les lectures criardes. Il avait une mémoire inépuisable pour les étudiants et les professeurs du passé. Il les reconnaissait sur les photos et pouvait raconter des petites histoires sur chacun d’eux. Il se souvenait du saint Dimitri Klépinine et de son humour doux. Il se souvenait des deux moines russes, Avramios (Terechkevitch) et Isaakios (Vinogradoff), qui dans son enfance lui avaient raconté les grandes histoires de la Bible (« Ah, le déluge… »). Il se souvenait comment avant la guerre, les moines habitaient en face de l’entrée au 93 rue de Crimée dans une maison appelée ironiquement « la demeure du héron » (psaume 103,17). Comme ça, nous entrions dans la vie de ce lieu saint, lieu concret mais ouvert sur l’éternité, lieu personnel pour chacun mais partagé avec des centaines d’autres personnes. Parmi eux se trouve le père Alexandre Schmemann, dont les journaux sont pleins d’allusions aux personnes, aux livres et aux chants de Saint-Serge, allusions dont certains sont claires uniquement pour ceux qui ont vécu sur ce même kliros (7) .

N’oublions pas combien l’Eglise doit à ce kliros. Comment le père Alexandre aurait-il pu développer sa théologie liturgique, écrire des merveilles comme « Le Grand carême », s’il n’avait pas été baigné dans les offices liturgiques de Saint-Serge ? N’oublions pas combien de générations de prêtres, de théologiens, de chantres et de fidèles ont pu se nourrir des offices complets, emportant avec eux une attitude liturgique, des mélodies, des harmonies dans le monde entier ! (8) Nous étions nombreux à nous retrouver, les enfants de ce lieu saint, lors des funérailles de Mr. Ossorguine. Presque sans parler, tout naturellement, chacun repris alors sa place, malgré les années et les distances qui nous séparent.

Il y a encore un aspect des livres liturgiques que je voudrais souligner ici : les livres comme source de musique. Dans la plupart des églises orthodoxes, la lecture et le chant fonctionnent comme deux disciplines différentes. Les lecteurs se servent de lutrins et de livres, les chantres de pupitres et de partitions. Les lecteurs se tiennent face à l’autel, les chefs de chœur dans le sens inverse. Les lecteurs se tiennent sur le kliros, les chantres parfois sur un balcon (lieu de prière des nobles dans la tradition byzantine). Dans la « hiérarchie des valeurs » (pour reprendre une expression du p. Basile Zenkovsky) du chant viennent souvent d’abord la beauté musicale, ensuite la technique vocale et finalement l’office. A Saint-Serge, c’était différent. Le kliros était à la fois lieu de chant et lieu de lecture (comme prévu dans le typicon). Lecteurs et chantres se servaient des mêmes livres sur les mêmes lutrins (j’ai toujours vécu l’arrivée occasionnel de pupitres sur ce kliros comme une dissonante). Le chef de chœur ne se trouvait pas devant les chantres, mais au milieu d’eux. La hiérarchie des valeurs était différente : avant tout venait la prière liturgique, ensuite le sens de l’office, puis les mélodies prévue par l’office.

L’essentiel pour Mr. Ossorguine n’était pas la musique, mais l’office.

Au lieu d’y imposer des mélodies composées par des compositeurs, Mr. Ossorguine s’efforçait de faire sonner ce que les auteurs et éditeurs du texte avaient prévu. Or souvent ce n’est pas par hasard qu’un ton précis ou une mélodie précise sont indiqués dans les livres. Mr. Ossorguine les faisait sonner, en préservait ainsi le tissu, la transparence de l’office (9). Ainsi nous chantions les vigiles et les offices quotidiens sans aucune partition ; pour une Liturgie il suffisait de deux-trois partitions. Et quand même, quelle beauté musicale on trouvait dans le chant de ces textes « tout simples » comme le canon des matines du Grand carême ou le polyéleos ! La beauté de la chorale Saint-Serge, qui a ému des milliers de personnes dans toute l’Europe (10) , n’était pas celle d’une chorale de concerts. Les concerts ne faisaient que témoigner de la réalité liturgique de l’institut.

Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
On ne peut pas dire d’ailleurs qu’il n’y avait pas de place pour la créativité musicale. La chorale de saint-Serge possède un trésor de compositions, à la fois originales et traditionnelles, des mélodies majestueuses au service du Seigneur. Il y a des harmonisations du grand compositeur Glazounov, mais surtout des compositions de trois générations d’Ossorguines, souvent inspirés de Kastalsky. Soigneusement écrites à la main, ces partitions indiquent parfois leur lieu d’origine : « 1928, voyage en Allemagne », etc. Très peu de ces partitions ont été publiées ou transcrites en français.

Il ne sera pas juste non plus de conclure que Mr. Ossorguine était un conservateur obstiné. Certes, il aimait les livres et les habitudes de Saint-Serge. Mais ce n’était pas en tant que tels mais comme des signes de quelque chose d’éternel. C’était un conservatisme d’amour, sans idéologie. Il aimait d’ailleurs beaucoup la technologie moderne, comme le GPS dont il était le premier utilisateur que j’ai connu. Il n’était non plus un « pharisien » du typicon, de la lettre de l’ordo liturgique. Ayant intégré jusqu’à son essence la logique du typicon, il savait faire vivre cette logique comme un chef d’orchestre sait faire sonner ses musiciens. Si l’ordo met en valeur un texte – en indiquant de le chanter au milieu de l’église, par exemple – il le faisait. Si un texte réfère à un autre texte – comme le font par exemple, les textes de l’avant-fête de Noël et la Théophanie vis-à-vis du Samedi saint – il s’assurait de les chanter de la même façon. S’il fallait abréger l’office, il le faisait d’une manière intelligente, préservant les éléments clefs de sa structure. Comme le remarquait Mgr Job lors des obsèques de Mr. Ossorguine, il prenait toujours soin de trouver une date alternative pour fêter la mémoire des saints dont la fête était supprimée à cause de coïncidence avec d’autres cycles liturgiques.

Un autre signe de son ouverture d’esprit était son attitude envers le calendrier pascal.


Tout en restant fidèle au calendrier de l’Eglise, sa propre conviction était que le seul calendrier pascal correct est celui qui correspond au sens original des canons de Nicée, c’est à dire celui qui correspond aux phénomènes cosmiques de l’équinoxe de printemps et de la pleine lune. Il ne manquait pas l’occasion pour nous indiquer la pleine lune autour de « Pâques catholique » ou de rappeler comment dans la vie de sainte Marie l’égyptienne la pleine lune illumine le Jourdain quand Zosime lui apporte le Communion le Jeudi saint.

Mr. Ossorguine ne pouvait pas être un conservateur. Un conservateur désire vivre dans le passé ; or Mr. Ossorguine ne voulait vivre dans le passé, mais dans l’éternel présent. Il vivait dans l’éternel « maintenant » que nous chantons dans les hymnes liturgiques, dans le Royaume de Celui qui s’appelle « Je suis ». Quand en 2001 je lui écrit un message pour lui souhaiter la bonne année, sa réponse fut la suivante :

« Vivant auprès de l’église et participant quotidiennement aux offices liturgiques, je ne sais pas très bien à quoi correspond cette « nouvelle année ». Quand j’aurais dignement terminé cette vie, je le comprendrai peut-être. »

Cette remarque était plus qu’une plaisanterie. Ceux qui ont prié et chanté avec Mr. Ossorguine savent à quel point il était réellement « chez lui » dans le Royaume de Cieux et avec ses habitants. D’une manière, d’ailleurs, tout a fait familière ! Un matin, sortant de l’église avec lui après les matines, je disais comment il était bon de pouvoir féliciter les saints du jour avec leur fête en chantant leur office dans les ménées. Il rajoutait : « plus que ça – on peut boire un bon verre avec eux et leur raconter une bonne blague » ! C’était dit sans moquerie ; les saints étaient simplement ses amis, leur Royaume était sa maison et cela incluait même l’humour, un humour toujours léger et jamais blasphématoire. Je me souviens comment, quand – comme ça arrive dans l’hymnographie byzantine – les textes opposaient les « fidèles » aux « impies », il pouvait parfois discrètement désigner la chorale du doigt pour la première catégorie et… le clergé pour la deuxième. Pour la première semaine du Carême, il savait trouver une édition du Triode où un mot du Grand canon était coupé en fin de ligne d’une telle manière que le mot « Koliasia », son surnom, apparaissait.

Ces plaisanteries ne faisaient que montrer à quel point il était chez lui dans la maison de son Père céleste. Mais il n’oublia jamais que c’était la maison de Dieu, et pas la sienne. Avec une profonde piété il suivait le Seigneur dans sa Passion pendant la semaine sainte. Il vivait pour et par le mystère de la mort et de la Résurrection du Seigneur. Il respirait de façon intime et profonde la descente de Seigneur au tombeau, son « sommeil entre les morts » du Samedi saint. Dans cela, d’ailleurs, il ne faisait qu’exprimer une valeur permanente du kliros de Saint-Serge : nous trouvons ce même amour pour le Samedi saint chez bien d’autres personnes qui y ont vécus. Sa lecture chantante de la prophétie d’Ezéchiel aux matines du Samedi saint restera dans nos cœurs pour toujours. Personne qui a chanté avec Mr. Ossorguine n’oubliera la joie avec laquelle il vivait la victoire de la vie sur la mort. Quand, à la fin ses funérailles, nous avons entamés les chants du Samedi saint, c’était comme si il chantait avec nous. Lors de sa mort, nous fêtions la victoire sur la mort.

Je pense que mes études à Saint-Serge ont été fructueuses avant tout grâce au lieu étroit entre la théologie théorique (en bas, dans les salles de cours) et la théologie pratique (en haut à l’église). Dans les deux cas, il s’agissait de l’héritage patristique ; dans les deux cas, les thèmes principaux étaient l’incarnation du Verbe, l’œuvre salutaire du Christ, sa victoire sur le péché et la mort et la divinisation de l’homme. Le kliros était une deuxième chaire d’enseignement de théologie, ce qui d’ailleurs est une tradition ancienne. Comme l’écrit le père Cyprien (Kern) dans « Observez les lis des champs »,

« Les byzantins et les habitants de la Russie ancienne (…) puisaient tout – leur culture spirituelle comme leur érudition théologique – à l’église, lors des offices, dans la théologie liturgique comme l’expérience vivante de l’Eglise. A l’époque il n’y avait pas de séminaires, des académies ou des facultés de théologie. Les moines et fidèles pieux puisaient l’eau vive de la connaissance divine dans les stichères, les canons, les cathismes poétiques, le Prologue et les vies des saints. Le kliros et l’ambon de l’église leur servaient de chaire d’enseignement ».

Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
Ce lien entre liturgie et théologie était là pour tous ceux qui souhaitaient le trouver, comme un trésor offert mais non imposé (les offices n’étaient plus obligatoires et certains étudiants et professeurs passaient à côté de cette vie liturgique). Je souhaite de tout cœur que ce lien sera préservé pour les étudiants futurs. Un institut de théologie orthodoxe sans offices liturgiques quotidiens perd l’un de ses poumons ; il devient alors une faculté comme les autres. N’oublions pas que à l’origine, au cœur des célèbres Semaines liturgiques se trouvaient les offices de la Semaine sainte à… l’église Saint-Serge. Sans kliros, que resterait-il de Saint-Serge comme haut lieu de la théologie liturgique ?

Malheureusement ce risque existe, et ceci comme un effet secondaire de l’attitude de vie de Nicolas Ossorguine. Je l’admire d’avoir su vivre à ce point entre le Royaume de Dieu et ce monde. Je l’admire pour sa capacité de vivre dans l’éternité. Mais personne n’a la vie éternelle, et finalement Mr. Ossorguine n’a pas formé de successeur. De nombreux chefs de chœur excellents sont passés entre ses mains, mais ce sont plutôt des musiciens, pas des liturgistes. De nombreux excellents liturgistes sont passés entre ses mains, mais ce ne sont pas des chefs de chœur. Personne n’incarne aujourd’hui tous les rôles qu’il a joués – pour la paroisse et l’institut, pour les offices en semaine et ceux des fêtes, pour le chant et la lecture, pour la formation, pour l’équilibre entre le sanctuaire et le kliros. Peut-être il est simplement impossible de succéder à Mr. Ossorguine, tellement son attachement à la colline et l’église Saint-Serge était total. Il y est né, il y a été formé, il y a succédé à son père, il y a vécu, il y est mort (11) .

Peut-être son engagement quotidien ne peut plus être de nos jours reproduit. Je note d’ailleurs avec gratitude et admiration le travail de son fidèle assistant Milan Radoulovich, ensemble avec entre autres Antoine Nivière (12) , pour maintenir l’héritage liturgique du kliros.

Une autre chose que je regrette est que Mr. Ossorguine n’ait pas su opérer un passage plus complet au français.

Dans le monde de sa jeunesse, il existait une unité organique entre les offices de l’institut (en semaine), ceux de la paroisse (week-ends et fêtes) et l’enseignement. Tout se passait en russe et en slavon. Aujourd’hui, avec une paroisse russophone et un institut francophone, cette unité est moins évidente. Je pense que c’est une richesse qu’à Saint-Serge on puisse former des prêtres, chantres et lecteurs pour les paroisses russophones en Europe occidentale. En même temps, on devrait pouvoir également y vivre la richesse de son héritage liturgique en français. Je souhaiterais que les lecteurs et chantres de Saint-Serge sachent reproduire la même richesse liturgique et musicale dans les deux langues (13) .

Ces regrets, néanmoins, n’enlèvent rien à ma gratitude d’avoir pu prier et chanter aux côtés de Mr. Ossorguine pendant tant d’années. Le jour de son enterrement j’ai enterré un maître mais aussi une expérience qui ne se répètera plus dans ma vie. Je porte le kliros de Saint-Serge et ses habitants dans mon cœur, dans l’espoir de les rejoindre « lorsqu’en sa gloire le Seigneur reviendra ». Merci, Seigneur, pour Nicolas Ossorguine. Mémoire éternelle.
.........................................

Notes:

1. Ce terme désigne à la fois les lieux où se tient la chorale (à droit et à gauche de l’église, devant l’iconostase) et l’activité qui s’y déroule (chant et lecture).
2. Littéralement : le chant « selon le typicon » (oustavnoïe), ce qui implique un chant selon les principes liturgiques.
3. Il s’agit du métropolite Antoine Khrapovitsky, le père spirituel du p. Cyprien.

4. Dans ses mémoires « Entre deux époques » (en russe) il écrit : « la vie des étudiants était organisé dans un esprit d’Eglise : présence obligatoire aux offices du matin, des soutanes, lecture de vies des saints aux repas – tout selon les règles de vie des moines ».

5. En signe de l’esprit pan-orthodoxe du kliros on y voyait par ailleurs aussi des livres liturgiques en grec, soigneusement gardés.

6. « Voici que le Seigneur te confie son talent, ô mon âme, reçois avec crainte ce don ; fais-le fructifier pour celui qui te l’a donné, aux pauvres distribue-le et tu auras le Seigneur pour ami, afin d’être à sa droite lorsqu’en sa gloire Il reviendra et d’entendre sa bienheureuse voix te dire : c’est bien, mon serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur. Malgré mon égarement, Sauveur, rend-moi digne de cette joie » (traduction p. Denis Guillaume).

7. Pour en donner un seul exemple : le 20 avril 1973 il écrit : « C’est la veille du Samedi de Lazare. Je jour-là me rappelle toujours le p. Cyprien et Serge Mikhaïlovich Ossorguine » (le frère de Michel Mikhaïlovich, le père de Nicolas Ossorguine). Ceux qui ont connus l’intensité avec laquelle des offices préparant le Samedi de Lazare étaient vécus au kliros de Saint-Serge, savent exactement de quoi parle le père Alexandre.


8. Je mentionnerai par exemple Serge Romensky qui, peu avant sa mort, était encore en train de noter consciencieusement la manière de chanter le psaume 118 (« bienheureux les irréprochables sur la voie ») aux matines du Samedi saint afin de l’utiliser dans sa paroisse, ou Alexis Sokoloff , un ancien étudiant qui venait chaque année depuis la Californie pour retrouver les offices de Saint-Serge. Je me souviens avec émotion aussi d’Hélène-Delphine Weulersse, la future moniale Anastasia de Bussy), présence discrète sur le kliros pendant des années, qui exprima l’héritage qu’elle y avait trouvé dans son Psautier liturgique orthodoxe, paru en 2007.

9. Pour illustrer ce point, je voudrais partager une expérience personnelle. Jeune interprète, j’ai eu le privilège de traduire pour la mise en scène d’une opéra de Alfred Schnittke par le grand Boris Pokrovsky. Un jour, Schittke observait comment Pokrovsky mettait en scène la folie du personnage principal. Schittke demanda alors : « Tu fais tout comme je l’ai vu et vécu (il était passé par une hémorragie cérébrale). Comment tu savais ? ». Sur ce, Pokrovsky lui tendit la partition : « Regarde : tout est là ». Au lieu d’imposer sa propre lecture, Pokrovsky avait su se mettre au service au compositeur et était revenu à la source de l’œuvre. C’est exactement ce que Nicolas Ossorguine essayait de faire avec les textes liturgiques.

10. Mr. Ossorguine me raconta un évènement qui l’avait touché beaucoup. Lors d’un concert (aux Pays-Bas je crois), un homme s’approcha de lui et lui dit : « Aujourd’hui vous avez converti un mécréant ».


11. En signe de ce lien profond entre les Ossorguine et Saint-Serge on peut mentionner que dans le sanctuaire de l’église Saint-Serge, écrit sur l’arrière de l’iconostase, il y a un synodicon, une liste des défunts de la famille des Ossorguine.
12. L’auteur d’un admirable in memoriam sur Mr. Ossorguine.

13. Comme prêtre de paroisse j’ajouterai que Saint-Serge m’a servi d’excellente école d’ordo, mais qu’elle m’a donné assez peu en termes de pratique liturgique pastorale. J’ai suivi des cours magnifiques sur le théologie du baptême, mais je n’y ai jamais appris à baptiser…

Père Hildo Bos: Aux côtés de Nicolas Ossorguine
P.J. Les Nouvelles de Saint Serge (dernier numéro: n°38, pp 3-18) Le père Hildo Bos Amsterdam Diocèse orthodoxe russe en Belgique de La Haye et des Pays-Bas. (PM)
nouvelles_2015_ss.pdf nouvelles_2015 SS.pdf  (1.01 Mo)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Août 2015 à 17:50 | 0 commentaire | Permalien

"L’institut Gatestone" (Etats-Unis) a publié un rapport consacré aux persécutions qu’ont subies les chrétiens en juin 2015

Raymond Ibrahim, un arabisant connu a publié une communication portant sur les persécutions auxquelles sont soumis les chrétiens dans les pays musulmans. L’auteur insiste sur l’indifférence dont font preuve les pays occidentaux face à cet état de chose. Il rappelle la dernière encyclique du pape (juin 2015). Le Saint Père y traite du réchauffement global et de la protection de l’environnement passant sous silence les violences antichrétiennes au Proche-Orient.

Raymond Ibrahim écrit « Si l’encyclique papale portait sur la persécutions des chrétiens chaque paroisse du monde catholique aurait été informée de la situation.

Si les fidèles avaient été informés par le Saint Père en personne ils auraient élevé leurs prières pour le salut de leurs frères et de leurs sœurs se trouvant dans la souffrance. Cette prière aurait pris la dimension d’une expression de l’opinion publique et n’aurait pas manqué d’exercer son influence sur les responsables politiques américains. De mois en mois les peines qu’endurent les chrétiens du Proche-Orient deviennent de plus en plus terribles.

Lire aussi PERSECUTIONS ISLAMIQUES CONTRE LES CHRETIENS : FEVRIER 2012

Quelques exemples récents : les militants de l’E.I. ont brulé vive une chrétienne octogénaire dans un village au Sud-est de Mossoul, ceci pour ne pas avoir observé la charia.

En Egypte les islamistes ont, à la suite de l’échec d’une attaque suicide à Louxor, promis aux coptes « un été dans les flammes ». L’un des dirigeants de « l’Etat islamique » a écrit : « Des bombardements de Louxor et des incendies attendent le président Sissi, tyran de l’Egypte ainsi que tous les siens qui vénèrent le Christ. Ce ne sera qu’un début ».

L’E.I. en Palestine a diffusé à Jérusalem Est des tracts contenant des menaces : si les chrétiens ne quittent pas la ville sainte avant la fin du ramadan, la mort les attend.

Des cimetières chrétiens ont été profanés en Lybie pendant cette période. L’ancienne basilique Saint Ephrem à Mossoul a été transformée en mosquée. A Istanbul ainsi qu’à Zanzibar de nombreuses églises ont été la cible des attaques islamistes.

En Ouganda une musulmane a empoisonné sa parente, mère de onze enfants, qui avait embrassé le christianisme.

En Iran la justice islamique a condamné 18 chrétiens à 24 ans de prison pour « propagande hostile au régime ».

Ces violences se poursuivent d’une façon systématique.

Lien Bogoslov.ru Traduction pour "PO" N.R.

Lire aussi Les persécutions contre les chrétiens sont sans précédent et vague de vandalisme en Israël avant la visite du Pape

Lire la suite: Le nouveau chef des talibans en Afghanistan, le mollah Akhtar Mansour, vient de recevoir le soutien du leader d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri.


"L’institut Gatestone" (Etats-Unis) a publié un rapport consacré aux persécutions qu’ont subies les chrétiens en juin 2015

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Août 2015 à 17:33 | Permalien

Visitez Taybeh, dernier village chrétien de Palestine
V.G.

Situé à une trentaine de kilomètres de Jérusalem, non loin de Ramallah, dans les fameux territoires palestiniens qui se trouvent de l'autre côté du Mur de séparation, Taybeh est le dernier village entièrement chrétien de Palestine, en Cisjordanie occupée

Dernier refuge du Christ avant les événements de Jérusalem,

Déjà le temps fraîchit petit à petit, le vent souffle sur Taybeh perchée sur ses rochers, dominant ses milliers d’oliviers. Taybeh, village toujours chrétien, Éphraïm antique, qui vit au rythme des saisons et des liturgies, sous la protection de saint Georges et de Notre-Dame d’Éphraïm.

Les habitants de Taybeh sont fiers de leur identité chrétienne, qu’ils font remonter jusqu’au Christ. L’ancien nom de Taybeh est en effet Éphraïm, village biblique cité notamment dans l’évangile de Jean

Visitez Taybeh, dernier village chrétien de Palestine
Dès ce jour-là donc, ils résolurent de le tuer. Aussi Jésus cessa de circuler en public parmi les Juifs ; il se retira dans la région voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm, et il y séjournait avec ses disciples (Jn 11,53-54).

Dernier refuge du Christ avant les événements de Jérusalem, Taybeh est également le dernier village entièrement chrétien de Cisjordanie – et de toute la Terre sainte.

Son antiquité chrétienne est attestée par les ruines de l’église byzantine dite d’El-Khader, qui contient un baptistère monolithe du Ve siècle – et qui accueille aussi les célébrations œcuméniques du village. Car, pour mille trois cents habitants, Taybeh compte trois paroisses : orthodoxe, melkite et latine. Depuis dix ans, le père Raed Abusahlia, curé latin de Taybeh, originaire de Zababdeh, dans le nord de la Cisjordanie, s’investit pour dynamiser la vie du village, conduisant de nombreux projets économiques qui ont amélioré le quotidien des habitants : entre autres, un pressoir moderne à huile d’olive, un atelier de céramiques et d’artisanat, une maison d’accueil des personnes âgées… Tandis que le pressoir attend la récolte d’octobre pour la cuvée d’huile d’olives, l’atelier artisanal du vieux pressoir reprend son rythme de croisière, pour fournir ses fameuses lampes de la paix aux églises du monde entier et du travail aux habitants du village – car quoi de plus précieux, ici, qu’un travail qui permet de rester dans son pays ancestral et d’éviter une douloureuse expatriation ?

Extrait de "Taybeh, dernier village chrétien de Palestine", de Falk Van Gaver et Kassam Maaddi, publié aux éditions du Rocher.

Lire aussi Bogoslov.ru Посладнее христианское селение в Палестине может исчезнуть

Visitez Taybeh

Le village compte une population totale de 1300 habitants, appartenant à divers rites, latin, byzantin et orthodoxe. Taybeh est également l’un des lieux les plus anciens de Palestine, souvent cité dans les Ecritures, sous le nom d’Ophra, dans l’Ancien Testament et Ephraim, dans les Evangiles.

Le principal défi de Taybeh reste l’émigration de ses habitants. Beaucoup, découragés par le manque de perspectives, choisissent en effet de quitter leur village pour d’autres horizons.

C’est pour inverser cette tendance que plusieurs initiatives se sont développées ces dernières années. Elles visent à faire connaître Taybeh, son patrimoine biblique et historique, son artisanat et ses diverses productions. Il s’agit en effet de permettre aux habitants de Taybeh de rester sur leur terre, de vivre dignement de leur travail et d’envisager leur avenir et celui de leurs enfants dans leur village.

Le Patriarcat latin de Jérusalem joue les offices de tourisme en publiant, sur son site, un dépliant ventant l’intérêt touristique de la ville et donnant les informations pratiques pour y séjourner. “Vous envisagez de vous rendre en Terre Sainte? N’hésitez pas à passer par Taybeh! Signe de votre solidarité, votre visite sera d’une aide inestimable pour les habitants de ce village”, assure le patriarcat latin de Jérusalem. (apic/plj/bh)

Bernard Hallet

Voir aussi: le site Internet de la paroisse latine de Taybeh
Visitez Taybeh, dernier village chrétien de Palestine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Août 2015 à 11:58 | 2 commentaires | Permalien

Damas, le 8 Août 2015

Le patriarcat de Jérusalem, ayant publié dernièrement un communiqué où il prétend s’exprimer ‘franchement et en vérité’ sur sa violation des frontières du patriarcat d’Antioche en instituant son propre diocèse au Qatar, Il importe au patriarcat d’Antioche et de tout l’Orient d’affirmer d’emblée qu’il voudrait éviter les débats de presse, mais qu’il se trouve obligé de clarifier certains points de ce communiqué, et ce justement dans le but de dire ‘franchement la vérité’.... SUITE PJ

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Août 2015 à 10:26 | 1 commentaire | Permalien

Une nouvelle gare de la voie de ceinture de Moscou va porter le nom de Voïkov : l’Eglise proteste!
Monseigneur Marc, archevêque d’Egorievsk, responsable des services financiers et de gestion du patriarcat de Moscou, s’est montré violemment critique à l’égard de la volonté de la Direction du chemin de fer circulaire de Moscou de nommer l’une des gares de triage en l’honneur de Piotr Voïkov.

Monseigneur Marc déclare à ce propos : « Reprendre ce nom est une chose triste en soi. Ceux qui préconisent de consacrer les noms de Voïkov... etc. ne font que montrer leur ignorance des réalités historiques.

Il s’agit de bandits, de criminels qui se sont consacrés à détruire. Il est indispensable de mener auprès des Moscovites un travail explicatif en profondeur, leur faire connaître l’histoire de la Russie au XXe siècle ainsi que les biographies des révolutionnaires.

Nous restons souvent indifférents aux noms que portent les lieux en nous disant qu’il importe peu comment s’appelle une rue, un arrêt d’autobus ou une place. Non, la toponymie est très importante ! Il nous est important de savoir qui étaient ceux dont nos rues portent les noms. Nous entendons souvent dire que les noms des lieux sont un reflet de l’histoire et que l’histoire ne doit pas être revue.

Nous sommes entièrement d’accord : l’histoire ne doit pas être réécrite. Il y a des hommes politiques, des hommes, célèbres, des héros de la guerre, de grands capitaines qui, que ce soit sous l’Empire ou des temps soviétiques ont mérité de voir leurs noms ainsi consacrés. Cela n’est que normal. Cependant les rues qui portent le nom de personnages qui se sont distingués dans le grand banditisme, de ceux que l’on ne saurait considérer comme des personnes tout simplement honorables doivent être rebaptisées.

Comment s’attendre de nos enfants qu’ils deviennent des patriotes, des hommes de bien, qu’ils soient courageux si nous les promenons par des rues nommées en l’honneur de brigands, de terroristes, d’assassins d’innocents ? »

La nouvelle gare pourrait devenir le dixième lieu de la capitale à porter le nom de l’assassin Voïkov l’un de ceux qui ont mis a mort la famille impériale. Une association de riverains a il y a une semaine fait parvenir à Serge Sobianine, maire de la capitale, une lettre portant 3.044 signatures. Les auteurs demandent de débaptiser tous les lieux qui portent le nom de Voïkov. Le maire de Moscou a réagi en disant que la municipalité est disposée à changer le nom de la station de métro Voïkovskaia.

Le groupe Helsinki de la capitale ainsi que des descendants de la famille impériale s’en sont dit satisfaits.

Interfax religion Traduction "PO"


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Août 2015 à 18:12 | 5 commentaires | Permalien

XXIIIe Colloque œcuménique international de spiritualité orthodoxe "MISÉRICORDE ET PARDON"
Monastère de Bose, 9 - 12 septembre 2015
en collaboration avec les Églises orthodoxes

Heureux les miséricordieux, car Dieu leur fera miséricorde (Mt 5,7). Est miséricordieux non pas tant celui qui a pitié du pauvre ou de l’orphelin ou de la veuve : cette miséricorde, on la trouve aussi auprès de ceux qui ne connaissent pas Dieu. Mais est vraiment miséricordieux celui qui a de la miséricorde pour son ennemi et lui fait du bien, comme il est écrit : Aimez vos ennemis et faites du bien à ceux qui vous haïssent (Lc 6,27). Jean Chrysostome, Homélies sur Matthieu 9,7

Programme /// Conférenciers - résumé des interventions /// Comité scientifique /// Informations

Intervenants: Kallistos Ware, Walter Kasper, Enzo Bianchi, John Behr, Eugen Pentiuc, Mitrofan Badanin, Sebastian Brock, Arsenij Sokolov, Dimitrios Moschos, Alexis Torrance, Elena Romanenko, Vasilios Thermos, Bassam Nassif, Basilio Petrà, Gregorio de Mesaoria, Natalija Bolshakova, Epiphanios de St. Macarius, Maximos Vghenopoulos, Krastu Banev, Filaret de L'viv, Antonio Mennini, Despina Prassas, Christos Yannaras, George Demacopoulos, Porfirije de Zagreb, Sabino Chialà

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Août 2015 à 15:22 | -3 commentaire | Permalien

Le chantier de la nouvelle église de Strasbourg avance....
Le 5 août 2015 une étape importante dans la construction de l’église orthodoxe russe de Tous les Saints à Strasbourg a été franchie – la coupole principale a été bétonnée. Il reste encore beaucoup à faire, mais l’intérieur de l’église est achevé.

Le chantier est sous la protection de la Mère de Dieu, car ce jour l’Eglise Orthodoxe célèbre la fête de l'icône de la Mère de Dieu de Potchaev.

Voici une photo « aérienne » de Strasbourg prise du sommet de la future cathédrale. On voit les Vosges, le canal du Rhin ainsi que la Forêt Noire, sur la rive allemande. Hier nous avons, avec nos paroissiens passé toute une heure sur les fondations de la future coupole. Sur le ciment encore humide nous avons tracé une grande croix aux branches égales et la légende « IC XC [Jésus-Christ] Nika » (Victoire) ainsi que le nom de la future cathédrale l'église de Tous les Saints
Le chantier de la nouvelle église de Strasbourg avance....

Nous avons célébré les vêpres et chanté les tropaires. Nous avons éprouvé un grand sentiment de consolation, la grâce Divine était présente parmi nous.
Le chantier de la nouvelle église de Strasbourg avance....

Lire aussi Pose de la première pierre des fondations de l'église de Tous les Saints à Strasbourg

Le Fonds de dotation n’a rien encore versé pour ce travail. La facture de 240 mille euros n’est pas honorée. Le Fonds recherche des donateurs. Participer à la construction d'une église orthodoxe à Strasbourg est une bonne œuvre, et salutaire! Il est nécessaire que la lumière de la vérité brille à proximité des institutions européennes! Comme un phare, comme un témoignage! Nous avons besoin de votre soutien.

Vous pouvez effectuer des dons de différentes manières: effectuer des virements sur un compte bancaire en France, envoyer un chèque ou transférer des fonds sur notre compte PayPal

Le 29 juin 2015 le Fonds de dotation pour la construction de l'église russe à Strasbourg a reçu une réponse de l'administration fiscale, qui a confirmé que les dons reçus par le fonds sont éligibles aux réductions d'impôts en France.

Informations sur notre site

Hégoumène Philippe (Ryabykh),
représentant du patriarcat de Moscou à Strasbourg
tel. +33 3 88 32 55 04
fax +33 3 88 32 72 54

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Août 2015 à 10:02 | 1 commentaire | Permalien

Un atelier de coiffure destiné aux SDF à  Moscou
Un atelier de coiffure destiné aux SDF s’est ouvert dans le « Hangar de la miséricorde » à Moscou.

Le « téléphone arabe » a fait savoir le 5 juillet dernier à tous les sans abris de la capitale russe qu’ « un coiffeur gratuit fonctionnait désormais ».

Constantin I., le cuisinier de l’institution, dit y travailler depuis longtemps et s’être déjà occupé de la chevelure des visiteurs:

" C’est moi qui choisi la coupe, mais c’est toujours bien arrangé. J’ai appris ce métier sur le tas. Je fais également des rasages et il m’arrive d’avoir à couper des barbes très nourries. Une giclée d’eau de cologne parachève chaque coupe"

Un atelier de coiffure destiné aux SDF à  Moscou
Monseigneur Panteleïmon, évêque d’Orekho-Zouevo, précise : « Notre atelier de coiffure recevra près de 15 personnes par jour. Des bénévoles dont certains de nos « locataires » se chargeront de la coupe. Faire participer les SDF à cette activité d’entraide est une efficace méthode de socialisation. Nous comptons sur la participation d’hommes du métier qui partageront leur savoir-faire avec les sans abris. 80 SDF s’adressent en moyenne au « hangar de la miséricorde».

La tenue compte beaucoup pour ceux qui sont tombés dans le malheur. Rasé et coiffé il sont perçus autrement».
Un cinéma gratuit à ciel ouvert destiné aux SDF fonctionne cet été à proximité de la station de métro Krasnoselskaya. Il y aura une projection par mois, principalement des comédies.

Lire aussi A Moscou, un « Hangar-compassionnel » a été mis en place le 1 décembre 2014 et le projet de foyer pour enfants invalides


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Août 2015 à 19:08 | 0 commentaire | Permalien

Le 2 août 2015 le diacre Dimitri Shibaeff a été ordonné prêtre. AXIOS! АКСИОС!
Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, a célébré le 2 août jour de la commémoration du Saint Prophète Elie la divine liturgie à l’église-cathédrale des Trois Saints Docteurs. A la suite du Chant des Chérubin l’évêque a ordonné prêtre le diacre Dimitri Shibaeff


Assistait à l’office le recteur de l’église Saint-Nicolas-le-Taumaturge à Saint-Louis l'Archiprêtre Vladimir Shibaeff
Le 2 août 2015 le diacre Dimitri Shibaeff a été ordonné prêtre. AXIOS! АКСИОС!

Concélébraient: l’archiprêtre Nicolas Rehbinder, recteur de la paroisse, le père Jean Dimitrov, le hiéromoine Joseph Pavlincuk, le protodiacre Alexis Sobolev, ainsi que les diacre Georges Sheshko et Antoine Ivachine

Tous les fidèles ont, après la cérémonie de l’ordination, entonné le traditionnel chant Mnogaïa leta (Longue vie).
Le 2 août 2015 le diacre Dimitri Shibaeff a été ordonné prêtre. AXIOS! АКСИОС!

Notice biographique du père Dimitri et Photos

Le prêtre Dimitri Shibaeff est né le 28 mai 1981 à Moscou. Après des études de philosophie à l'université de Strasbourg, il enseigna le français à la faculté de géographie de l'Université Lomonosov de Moscou et à l'Institut de commerce de Moscou. Il est actuellement traducteur- interprète auto-entrepreneur. Marié à Lioubov Shibaeff en 2014. Il a été acolyte dès l'age de six ans et lecteur depuis 2007 à la paroisse Saint Nicolas de la ville de Saint Louis en Alsace.
Le 2 août 2015 le diacre Dimitri Shibaeff a été ordonné prêtre. AXIOS! АКСИОС!

Les fidèles ont à la fin de la liturgie pu embrasser la croix tenue par le père Dimitri.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Août 2015 à 19:00 | Permalien

Père Paul Adelheim ( + 5 août 2013 ) Mémoire éternelle
Le patriarche Cyrille prie pour le repos de l'âme du prêtre assassiné à Pskov

Serge Tchapnine

Y aurait-il un cadre administratif, idéologique ou canonique susceptible de contenir toute une vie ? Autant imaginer qu’il serait possible d’administrer la vie d’un prêtre, d’un laïc, d’un chrétien, tout simplement ? De la gérer ? Ce disant je suis conscient des réticences que je risque de susciter : serait-ce un alibi à la liberté de pécher, à agir à sa guise, à ne pas obéir…

Non, c’est bien d’autre chose qu’il s’agit là : de la liberté en Christ. Notion tout à fait admissible tant que nous restons dans « l’abstrait » car, quels que soient les points de vue, ne présentant aucun danger. Mais il suffit de nommer ceux qui vivent dans une « telle » liberté les achoppements et les inconforts se font jour promptement. Mais vivre dans la liberté est chose rare : dans la plupart des cas cela reste tout simplement inaperçu. Or, le Seigneur fait (ou laisse faire) des choses immenses, importantes, terrifiantes pour que nous n’oublions pas les justes avec lesquels nous voisinons…

Seigneur, fais reposer avec les saints le père Paul qui t’a tant aimé ! Accorde nous les forces et le courage de le garder dans nos mémoires tel qu’il a été : ceci sans omissions, sans enjolivures et avec tous ses actes et ses paroles dans la « non-conformité ».

Comment ne pas ajouter que ce sont ces deuils qui nous rappellent que la mort n’existe pas. Il n’y a que la vie en Christ !

PRAVMIR Traduction "PO"

Serge Tchapnine rédacteur en chef de « La revue du patriarcat de Moscou » Журнал Московской Патриархии», professeur à l’université orthodoxe Saint Tikhon
Père Paul Adelheim ( + 5 août 2013 ) Mémoire éternelle

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Août 2015 à 13:14 | 0 commentaire | Permalien

Mgr George, évêque orthodoxe de Siemiatycze: "il y a des cas d'adoption de la foi orthodoxe dans quasiment chaque diocèse de l'Eglise orthodoxe polonaise"
Mgr George (Mariusz) Pańkowski, évêque de Siemiatycze de l'Église orthodoxe de Pologne, vicaire du diocèse de Varsovie, Vice-recteur de l'Académie chrétienne théologique de Varsovie (qui a une section orthodoxe depuis 1957,) ordinaire orthodoxe de l'armée polonaise, a parlé de la situation des orthodoxes en Pologne dans une interview à RIA Novosti donnée lors de sa visite à Moscou pour la commémoration du 1000e anniversaire de retour à Dieu du saint prince Vladimir de Kiev.

À propos du message commun sur la réconciliation des deux peuples a été signé le 17 août 2012 pendant la visite officielle du patriarche de l’Église orthodoxe russe en Pologne

- Cet accord a été signé entre l'Eglise orthodoxe russe et la Conférence épiscopat polonaise de l'Eglise catholique romaine, mais l'Eglise orthodoxe de Pologne a intensément participé à sa préparation, qui a duré deux ou trois ans.

Mgr George, évêque orthodoxe de Siemiatycze: "il y a des cas d'adoption de la foi orthodoxe dans quasiment chaque diocèse de l'Eglise orthodoxe polonaise"
Ce document a été adopté avec le grand espoir que le pardon des offenses sera justement le premier pas pour surmonter l'histoire compliquée des relations entre les deux peuples. C'est l'approche chrétienne. L'accord a été lu dans toutes les paroisses catholiques en Pologne.

Mais la situation politique d'aujourd'hui complique le processus. Je tiens à souligner que nos Églises ne sont impliquées dans aucun processus politique et continuent à promouvoir les idées de cet accord. Nous sommes en contact permanent et nous prions pour le pardon mutuel.

L'importance de Saint-Vladimir pour les fidèles de l'Eglise orthodoxe polonaise

- Nous nous sentons proches de la Russie kiévienne. Il y a une icône du Saint-Prince pratiquement dans toutes nos églises. La tradition de prénommer gerçons Vladimir revient. Le baptême chrétien a aussi atteint la Pologne grâce à lui. Nous avons longtemps appartenu à l'Eglise orthodoxe russe et l'essentiel de notre vie ecclésiale et spirituelle reprend la tradition de l'Eglise orthodoxe russe, et en particulier celle de la Russie kiévienne. (*)

Nous sommes étroitement liés à la laure de Pochaev (VG: en Ukraine occidentale, cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Laure_de_Potcha%C3%AFv): le primat de notre Église, le métropolite de Varsovie et de Pologne Sava a été élevé au rang d'archimandrite de ce monastère. Le 28 juillet, jour de la commémoration du prince Vladimir, il y a une grande célébration à Varsovie: tout l'épiscopat concélèbre sous la présidence du primat de l'Église orthodoxe polonaise dans l'église St Vladimir.

Mgr George, évêque orthodoxe de Siemiatycze: "il y a des cas d'adoption de la foi orthodoxe dans quasiment chaque diocèse de l'Eglise orthodoxe polonaise"
La fermeture du principal monastère de Pologne en raison de la concélébration avec la soi-disant Patriarcat de Kiev.

- le Saint Synode a décidé de fermer le monastère des saints Cyrille et Méthode à Ujkowice et d'appeler à la repentance et les frères et le supérieur du monastère après de nombreux avertissements (http://www.pravoslavie.ru/english/print78130.htm). Cette décision a été remarquée car ce monastère était important pour notre petite mais dynamique église. Mais dans le monastère il y eut non seulement des rencontres avec des représentants du soi-disant Patriarcat de Kiev, mais aussi des concélébrations et nous ne pouvions plus tolérer.

Ce monastère est inhabituel: le supérieur et le doyen étaient des moines catholiques, qui se firent uniates et ont ensuite adopté l'orthodoxie. En 1994, nous les avons acceptés dans la juridiction de notre Église, nous avons essayé de les soutenir. Le monastère se développait plutôt bien, surtout visuellement - de nouveaux bâtiments ont été construits. Mais depuis trois ou quatre ans les frères du monastère faisaient preuve d'insubordination et la concélébration avec le "Patriarcat de Kiev" a été la dernière goute d'eau.

À ce jour, le supérieur et le doyen sont interdits de célébration. Le reste des frères a la possibilité de choisir un autre monastère. Nous souhaitons vivement qu'ils se repentent canoniquement mais jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune réponse de leur part.

Fréquence et modalités des conversions en Pologne?

- Ce n'est pas un flot important, mais il y a des cas d'adoption de la foi orthodoxe dans quasiment chaque diocèse de l'Eglise orthodoxe polonaise; ces cas appartiennent à deux démarches:

- La première, plus noble, c'est quand quelqu'un étudie la théologie, lit la littérature orthodoxe, visite différents lieux saints et, petit à petit, ces personnes comprennent qu'ils voudraient se convertir à l'orthodoxie. Nous approuvons particulièrement ce type de choix conscient.

- La deuxième voie, très fréquente, est celle du- mariage mixte où l'un des époux est catholique et l'autre orthodoxes. Souvent, l'un des jeunes mariés veut rejoindre pour la cérémonie du couronnement, pour pouvoir ensuite élever ensemble les enfants. Ces personnes-là ne murissent qu'avec le temps. Pour célébrer un tel mariage il faut une autorisation spéciale de l'évêque.

Lire aussi L'Orthodoxie et les mariages mixtes

Et c'est l'évêque diocésain qui détermine comment seront reçus ceux qui veulent rejoindre la foi orthodoxe. Il existe deux pratiques: soit à travers le sacrement de la confession - cette méthode est la plus fréquent, soit par l'Eucharistie .Il y a aussi une opinion plus conservatrice considérant qu'il serait bon de répéter aussi le sacrement de la Confirmation. Mais jamais le baptême

Il n'existe pas de procédure spécifique. Le prêtre qui effectuera cette réception doit faire demander à son évêque, qui autorise et indique comment procéder pour recevoir quelqu'un dans l'Église..

Source: RIA Novosti

Traduction Vladimir Golovanow

Lire aussi Daniel: "Contre le baptême par effusion" - Une épître de l’Archevêque Nicéphore de Slovanie et de Chersonèse

(*) Note de VG: l'Eglise orthodoxe de Pologne s'est formée dans la métropole de Kiev. Elle fut intégrée au royaume lituano-polonais après les invasions tartares du XIIIe siècle puis à l'empire russe après les partages de la Pologne au XVIIIe. Elle proclama son autonomie après l'indépendance de la Pologne et Constantinople la reconnut en 1921 comme héritière de la métropole de Kiev dont le rattachement à Moscou en 1686 fut déclaré non canonique. L'Eglise fut déclarée autocéphale en 1924 et reconnue par le patriarcat de Moscou en 1948.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Août 2015 à 10:28 | 2 commentaires | Permalien

"Un rêve pour l'Église" était le thème du 18e concile local de l'OCA qui s'est déroulé du 20 au 24 juillet 2015 à Atlanta avec près de 490 délégués, civils et membres du clergé, participants aux votes (l'OCA suit les règles du concile de l'Église russe de 1917-18 et c'est l'une des rares Églises orthodoxe où des civils participent aux conciles locaux avec voie délibérative.)

Plusieurs représentants des autres Églises étaient aussi présents comme observateurs invités, en particulier le métropolite de Kiev, primat de l'Église autonome d'Ukraine (UOC-MP), qui retraça dans son discours le ministère du saint patriarche de Moscou Tikhon qui fut primat de la métropole de l'Église russe en Amériques (1897-1907) et jeta les bases de son acculturation en Amériques (avec en particulier la traduction des textes liturgiques en anglais,) qui permit la fondation de l'OCA

Concile de l'OCA: "un rêve pour l'Église" par le jeunes participants
Le rapport final sur son déroulement n'est pas encore disponible, mais ce Concile a réservé une surprise: un programme spécial pour les jeunes (voire très jeunes, cf. photo) qui ont fait part de leur «rêve pour l'Eglise" dans une déclaration lue par l'un d'eux en leur présence à la session plénière de clôture:

"Nous, les jeunes du 18e Concile panaméricain de l'Eglise orthodoxe en Amérique, avons une vision pour notre Eglise", dit la déclaration aux délégués et observateurs, "nous rêvons d'une Eglise qui:

- existe d'abord pour promouvoir la foi;
- est unie pour être parfaitement Un;
- se compose de membres qui connaissent et comprennent les principes de base de l'Église;
- rend la foi accessible aux membres de tous les âges;
- accueille les nouveaux arrivants à bras ouverts;
- embrasse la diversité des cultures;
- croit et évite la stagnation;
- encourage l'implication et la participation de tous ses membres;
- communique entre les juridictions souvent et de façon volontaire et pour les progrès de la Foi;
- utilise la même traduction anglais parmi tous les diocèses;
- a un programme actif pour les jeunes, central et bien diffusé pour l'amélioration de la pratique et la propagation de la foi parmi les enfants et les jeunes adultes de l'Église; et
- voit sa jeunesse non pas comme l'avenir de l'Eglise, mais comme son présent.

"Telle est notre vision," conclu la déclaration, " et nous vous lançons le défi de nous aider à la réaliser!"

Une recommandation a aussi été présenté par les jeunes pour établir un programme pour les jeunes de l'OCA, similaire aux programmes GOYA (Greek Orthodox Youth of America) et SOYO (Society of Orthodox Youth Organizations /diocèse de l'Église d'Antioche/).

V. Golovanow Source

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Août 2015 à 16:48 | 1 commentaire | Permalien

Deux miracles accomplis par le starets Païssios
La veille du jour de la fête du vénérable Païssios de la Sainte Montagne d'Athos (le 12 juillet) agionoros.ru publie un récit de l'archimandrite Ephrem de Vatopède sur deux miracles peu connus accomplis par le moine.

« Les saints modernes sont glorifiés par Dieu qui leur offre beaucoup de grâce. Ils nous aident beaucoup.
Un jour le conducteur d'une voiture qui allait de Ferm à Thessalonique était arrêté par un moine qui lui a demandé de l'emmener à Thessalonique. Le jeune homme a acquiescé et le moine s'est assis à côté de lui en disant:

«Constantin (il l'a appelé par son prénom bien que cela ait été leur première rencontre) tu as un début du cancer des poumons. Tu dois te rendre rapidement à l'hôpital ». Et le moine a disparu. Le jeune homme était bouleversé. Il a raconté cette histoire à ses amis qui lui ont montré des photos de différents moines et sur une des photos il a reconnu le starets Païssios.

A l'hôpital, après des examens les médecins ont confirmé le diagnostic du moine. Ainsi certains moines ayant reçu la grâce de Dieu de leur vivant annoncent la Bonne Nouvelle aux gens même après leur mort physique.

Une chypriote est venue en pèlerinage sur la tombe du starets Païssios. En voulant s'incliner pour le vénérer elle a glissé et a touché la terre. Elle en a vu la bénédiction du vénérable de prendre un peu de terre de sa tombe. Au réveil le lendemain elle a vu un lys qui avait poussé dans cette terre.
Deux miracles accomplis par le starets Païssios

Ce sont des miracles que Seigneur fait à notre époque de doute et de manque de foi pour que nous puissions aspirer à Sa Grâce.

Два чуда старца Паисия Святогорца Traduction Elena Tastevin

Lire aussi La prière selon le saint staretz Païssios de la Sainte Montagne de l'Athos
Deux miracles accomplis par le starets Païssios

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Août 2015 à 16:17 | 1 commentaire | Permalien

Le 1 août 2015, fête de Saint Seraphin de Sarov, Monseigneur Nestor a célébré la divine liturgie à l’église des Trois Saints Docteurs.

Lors de la lecture de la sixième heure l’évêque Nestor a ordonné hypodiacre, puis diacre Dimitri Shibaeff, paroissien de l’église Saint-Nicolas-le-Taumaturge à Saint-Louis

L’évêque et ses concélébrants ont dit un moleben devant l’icône de Saint Séraphin. Concélébraient l’archiprêtre Nicolas Rehbinder, recteur de la paroisse, le père Jean Dimitrov, les protodiacres Alexis Sobolev et Nicolas Rehbinder ainsi que le diacre Georges Sheshko.

L’archiprêtre Vladimir Shibaeff, recteur de l’église Saint-Nicolas-le-Taumaturge à Saint-Louis ainsi que le hiéromoine Joseph Pavlincuk se tenaient parmi les fidèles

Monseigneur Nestor a souhaité une bonne fête de Saint Séraphin aux fidèles et a chaleureusement parlé du diacre Dimitri Shibaeff, nouveau clerc du diocèse Chersonèse. Il a dit : « Saint Séraphin a été canonisé en août 1903, ceci malgré de nombreux doutes et grâce à la décision adoptée par le tsar martyr Nicolas II. Le nouveau saint était tellement vénéré qu’une foule innombrable de fidèles venus de partout en Russie assistait à la cérémonie. Le monastère de Sarov n’était pas même d’accueillir tous les pèlerins. Lorsqu’aujourd’hui nous implorons les prières de saint Séraphin nous ressentons la consolation que nous accorde le Seigneur ».

Lien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Août 2015 à 11:13 | Permalien

Le patriarche Tikhon a été rappelé à Dieu le 25 mars/7 avril 1925, il y à 90 ans, jour où célébrons la Dormition de la Très Sainte Vierge.

Etant évêque le futur patriarche a vécu de longues années en Amérique du Nord. En 1898 il était à la tête du diocèse des Aléoutes et de l’Alaska, Eglise orthodoxe russe. Par la suite cette chaire a été transférée à New-York, le titre en devint « évêque des Aléoutes et d’Amérique du Nord ». Il fut canonisé en 1989

L’une des associations russes des Etats-Unis regroupant des compatriotes se nomme "Severny Krest" (La Croix du Nord). Cet organisme milite actuellement pour que l’une des rues de New-York puisse être nommée en l’honneur de Saint Tikhon.

Il est proposé de nommer l’une des rues de New-York en l’honneur du saint Patriarche Tikhon
Le futur patriarche a su fonder plusieurs dizaines de paroisses aux Etats-Unis et au Canada, y faire bâtir de très belles églises qui se sont conservées jusqu’à présent. Des séminaires ont été créés et une cathédrale Saint Nicolas construite 97e Rue à New York. C’est le tronçon attenant de la 97e Rue que l’association souhaite voir consacré à Saint Tikhon.

L’initiative a été bénie par le métropolite Hilarion, primat de l’EORHF. Elle est largement soutenue par l’ensemble des orthodoxes des Etats-Unis et du Canada. Ci-joint le texte de la pétition



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Août 2015 à 11:06 | 1 commentaire | Permalien

Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"
Traduction Elena Tastevin

La suite de la 3-e partie

Quel corps avait l’homme avant sa chute ?

Actuellement, vu le grand nombre de faits dont dispose la médecine amassa (il n’est pas question de récits oraux propres au folklore populaire mais de faits établis) on peut faire la conclusion : ce que la religion disait toujours surtout le christianisme est une vérité incontestable.


Il s’avère que l’homme n’est pas uniquement un corps, n’est pas simplement un psychisme élémentaire et des nerfs mais avant tout il est l’âme, qui est une substance immortelle qui a une conscience de soi-même et une personnalité indestructible. L’âme a deux formes d'existence. La première, familière et évidente pour nous, c’est celle dans le corps. La deuxième est une existence posthume sans corps, en dehors du corps. Le christianisme entrouvre le rideau de la vie posthume.

Mais d’abord parlons du corps comme d’une (demeure) de l’âme. (Que dit le christianisme ?) L’enseignement des saints pères affirme d’une manière très précise qu’avant (sa) chute, avant notre état actuel l’homme avait un corps spirituel, je souligne : un corps physique mais spirituel ! Pour nous c’est un paradoxe. Nous pouvons appréhender ce paradoxe suite au fait (à la lumière) de la Résurrection de Jésus Christ.

Jésus ressuscité passait à travers les portes fermées, Il apparaissait inopinément pour tout le monde, Il rompait le pain et disparaissait. En même temps Il disait à ses élèves : « Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi et voyez, car un fantôme n’a ni chair ni os, contrairement à moi, comme vous pouvez le constater. » (Lc, 24 ; 39) Et Il disait cela ayant apparu subitement dans une pièce les portes de laquelle étaient condamnées « car ils craignaient les autorités juives » (Jn 20 ; 19) ! Personne ne Lui ouvrit les portes. Qu’est-ce que l’apôtre Thomas vécut ayant entendu : « Mets ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. » (Jn 19 ; 27) La réponse de l’apôtre Thomas est frappante : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20 ; 27-28).

Même aujourd’hui on (peut vénérer) à Rome le doigt de l’apôtre Thomas dont il toucha la côte incorrompue du Christ. A vrai dire, ne vous en déplaise, je n’y crois pas trop. Ce n’est pas le fait que l’apôtre Thomas toucha ou pas Jésus et avec quel doigt qui compte. L’important est que Thomas, comme nous tous, toucha une réalité qui sort des frontières de notre expérience habituelle et c’est pourquoi elle est si difficilement acceptée par notre soi-disant bon sens. Ce n’est pas étonnant. D’une part, ce sont une chair, le sang et les os réels, et, d’autre part, ils ont des propriétés surprenantes et la faculté de traverser des objets physiques et réels sans aucune difficulté !

On peut faire des hypothèses différentes là-dessus.

Nos connaissances dans ce domaine sont tellement dérisoires que nous avons du mal à élaborer une théorie appropriée. Il n’est pas exclu que le corps une fois devenu spirituel, acquiert la capacité de se trouver dans une autre dimension à travers laquelle il peut demeurer sans obstacle dans n’importe quel point de notre temps quadridimensionnel.

Mais je sais que nous le verrons et perceverons dans peu de temps, alors que l’appréhender maintenant est, en effet, impossible. L’apôtre Paul écrit directement : « Il en sera ainsi lorsque les morts se relèveront. Quand le corps est mis en terre, il est mortel ; quand il ressuscitera, il sera immortel. Quand il est mis en terre, il est misérable et faible ; quand il ressuscitera, il sera glorieux et fort. Il y a un corps matériel, il y a, donc, aussi un corps animé par l ‘Esprit. En effet, ce qui est périssable doit se revêtir de ce qui est impérissable ; ce qui meurt doit se revêtir de ce qui est immortel (I Cor.15 ; 42 ; 44 ; 53). L’apôtre écrit de l’état futur spirituel du corps comme il fut avant la chute de l’homme.

Selon les saints pères, l’homme originel avait un corps spirituel qui possédait des propriétés inconnues pour nous – celles que nous voyons en Jésus ressuscité. Saint Ephrem le Syrien écrivit : « Des vents flottent ça et là devant les justes dans le paradis. L’un leur souffle la nourriture, l’autre verse à boire... Les vents y nourrissent d’esprit ceux qui vivent selon l’esprit Pour les êtres spirituels la nourriture est spirituelle » . « La fragrance du paradis rassasie sans pain ; le souffle de la vie sert à boire...Les corps contenant le sang et les humeurs y atteignent une pureté identique à celle de l’âme...La chair s’y élève au degré de l’âme et l’âme s’élève au degré de l’esprit... » . « Car avant la transgression d’Adam il n’y a eu ni angoisse, ni frayeur, ni fatigue, ni faim, ni mort » .

Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"

Conséquences du pêché de nos aïeux

La chute des premiers hommes, leur éloignement de Dieu fit que notre chair – le corps et l’âme –devinrent « lourds » selon l’expression des Saints Pères, revêtus « des habits de peau » (Gén. 3 ; 21). Cela engendra trois changements ontologiques dans la nature humaine. La théologie orthodoxe les appelle le péché « premier né » originel. Quels sont ces changements ? Le vénérable Maxim le Confesseur les nomme clairement. En parlant de Dieu il écrit : « le Seigneur ayant pris sur Lui cette punition pour mon péché volontaire, j’ai en vue ayant pris la sensibilité, la corruptibilité et la mortalité de la nature humaine... » . Ces trois propriétés devinrent inaliénables à la nature humaine et tous les gens naissent avec.

Qu’est-ce la corruptibilité ? Regardez un enfant et un homme âgé. Voici ce que fait la corruptibilité !

Qu’est-ce la sensibilité ? Le corps spirituel était absolument indépendant du monde extérieur. Il ne pouvait pas souffrir : on ne peut pas faire mal à l’air si on le frappe avec un baton, il en est de même pour le corps humain qui a été autant invulnérable. De même façon, des émotions et des troubles moraux n’étaient pas propres à l’homme. La chair lourde souffre par son corps et par son âme. (Le mot slavon « passion » signifie en particulier, la souffrance, d’où l’on dit « la passion du Christ » (le mot « sensibilité » en russe a la racine « passion » « страсть, страстность », commentaire du traducteur).

Le vénérable Jean Damascène écrivit : « Les passions naturelles et irréprochables sont celles qui ne dépendent pas de nous et qui par suite de la condamnation pour transgression sont entrées dans la vie humaine : la faim, la soif, la fatigue, la peine, les larmes, la corruption, la répulsion de la mort, la frayeur, l’angoisse et ses sueurs, ses gouttes de sang....toutes existent dans notre nature humaine ». Et, enfin, le corps de l’homme devint mortel.

Voici les trois propriétés qui apparurent dans notre nature comme la conséquence de la chute de nos aïeux. Cela s’appelle « le péché originel » bien que le mot « péché » soit employé dans un sens figuré, il témoigne de l’état maladif de la nature humaine et ne signifie pas notre tort personnel. Nous sommes responsables de nos péchés personnels et de la passion coupable qui naît en nous suite à notre intempérance.

Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"

Saint Grégoire de Nazianze explique la naissance des péchés coupables dans l’homme comme suit : « Celui qui est esclave des plaisirs transforme les besoins nécessaires en chemins de passion : au lieu de la nourriture il cherche le plaisir du ventre ; il préfère la parure aux vêtements ; l’aspect onéreux à l’aspect pratique et utile des logements ; au lieu de la naissance des enfants il jette son regard sur des plaisirs interdits et illégaux. C’est pourquoi l’hédonisme, la molesse, l’orgueil, la vanité et la débauche de toute sorte entrèrent dans la vie humaine par des portes grandes ouvertes» .

En outre, les parents et leurs ancêtres transmettent à toute la lignée non seulement des maladies corporelles et psychiques mais aussi celles d’esprit. On peut appeler cette transmission de la passion coupable aux descendants le péché héréditaire. Tous les gens naissent avec ce péché bien qu’il se manifeste sous les formes les plus différentes.

La mortalité, la corruptibilité et la sensibilité («страстность ?) en tant que propriété de la nature humaine déchue est une excroissance. La mort est un acte dans la vie humaine où cette excroissance s’enlève pour que l’âme reçoive un nouveau corps, un corps propre et sain. Le christianisme prêche une résurrection future, qui sauvera l’homme de la lourdeurde sa nature grâce à la Résurrection du Jésus Christ.

St. Maxime le Confesseur dit : « L’immutabilité du libre arbitre du Christ rendit à cette nature par la Résurrection l’impassibilité, l’impérissabilité et l’immortalité ». Nous pouvons le voir grâce à la Mère de Dieu qui ayant traversé les portes de la mort fut prise au ciel dans un nouveau corps spirituel.

Cela fait mieux comprendre beaucoup de choses dans l’enseignement de l’Eglise sur la mort, l’état posthume, les tourments et l’état futur définitif de l’homme.

Il faut dire tout de suite qu’il y a beaucoup d’écarts là-dessus dans le catholicisme et le protestantisme, de plus certains d’entre elles sont fondamentaux.

Où se trouve l’âme dans un premier temps après la mort ?
Qu’est-ce que l’Eglise Orthodoxe dit là-dessus ?


Le contact de l’homme avec l’autre monde commence parfois avant la mort.

Plusieurs faits en témoignent.
L’apôtre Paul, par exemple, fut enlevé jusqu’au plus haut des cieux (2 Corinthiens 12 ; 2-4). Où fut-il ? Dans l’Eternité. Et ensuite il revint dans le temps. Il n’y a pas de temps là-bas mais l’Eternité. Il ne s’agit pas de l’infinité du temps mais d’une réalité tout à fait différente. C’est intéressant, n’est-ce pas ? Il s’avère que l’on peut passer du temps à l’éternité et revenir de l’éternité dans le temps.

Qu’est-ce que l’apôtre Paul raconta quand il revint de l’éternité ? En slavon ses propos sont très expressifs : il entendit «неизреченны глаголы, ихже не леть есть человеку глаголати» « des paroles inexprimables et qu’il n’est permis à aucun être humain de répéter » (2 Corinthiens 12 ; 2,4). C’est-à-dire il entendit des paroles que l’on ne peut pas transmettre à un autre homme. La langue là-bas est différente. De même que si, par exemple, quelqu’un se mit à parler ici l’ancien éthiopien, son environnement n’aurait certainement rien compris.

Les deux trois premiers jours après son décès l’homme, et plutôt, son âme se trouve dans des conditions de « l’attraction terrestre » - autour des proches, des amis... Étant déjà au-delà, dans l’éternité elle ne se détache pas tout de suite de notre quadridimensionnelle espace temps.

C’est pourquoi pendant ces jours ( je répète, pourtant, que notre temps terrestre ne coincide pas exactement avec la catégorie que nous appelons Éternité) avant d’entrer dans « l’autre monde) l’âme se trouve près du corps là où elle veut...Et si l’homme avait été » entouré des parents et des gens aimés, l’âme demeure avec eux, elle essaie de communiquer avec eux mais, hélas, elle ne voit aucune réaction, ne reçoit aucune réponse, la communication n’est plus possible.

Tous les récits des gens réanimés évoquent le trouble de l’homme dépourvu de la communication réciproque avec son monde habituel.

Dans le livre « incroyable mais une histoire vraie » M.Ikskul (cf) parle de son étonnement lorsque s’étant trouvé au milieu d’une pièce il vit un groupe de médecins et quand il regarda au-dessus de leurs épaules là où tout le monde regardait : « Sur le lit ce fut moi...J’appelai le docteur mais l’atmosphère dans laquelle je me trouvais était inconvenable pour moi ; elle ne percevait et ne transmettait pas les sons de ma voix. Et je compris mon détachement total de mon environnement, mon étrange solitude, et je fus pris d’une peur panique...j’essayai de me manifester mais ces tentatives ne faisaient que me réduire au désespoir complet. « Ne me voient-ils pas ? » - pensais-je avec frayeur, et de nouveau je m’approchais du groupe d’hommes qui était à côté de mon lit mais personne ne s’est retourné, personne ne faisait attention à moi. Je me regardais avec surprise sans comprendre pourquoi ils ne me voyaient pas alors que j‘étais le même que jadis. Je faisais la tentative de me toucher mais ma main ne faisait que traverser l’air de nouveau »* / Cit. Tamara Minakina. « Au delà du seuil » (www.newcanada.com/

Qu’est ce que les défunts peuvent communiquer aux vivants....SUITE
Professeur Alexis Osipov: "De ceux qui vivent une autre vie"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Juillet 2015 à 16:29 | 0 commentaire | Permalien

Paris, le vendredi 31 juillet ​ visite de l’Icône de la Très Sainte Mère de Dieu de la racine de Koursk
A l'église-cathédrale des Trois Saints Docteurs la divine liturgie​ sera célébrée à 8 heures. Elle sera présidée par Monseigneur Michel, archevêque de Genève (EORHF), Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse concélébra.

A 7h 30 accueil de l'icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu de la racine de Koursk.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Juillet 2015 à 20:16 | 0 commentaire | Permalien

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