Nous publions ci-dessous la réaction de M. Basile de Tiesenhausen à l'article de Nikita Struve sur l'église russe de Nice, publié dans le journal SOP en son n° 347 d’avril 2010, p. 30-31.

On peut rappeler que le SOP est dirigé par M. Antoine Nivière, membre éminent et parmi les décisionnaires du Conseil de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale (exarchat du patriarcat de Constantinople, rue Daru). Tout comme l’est M. N. Struve.
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Le titre du point de vue de N. Struve est :
« Un déni de l’oeuvre historique visant à édifier une église indépendante de toute coloration nationaliste et de toute pression venant d’un pays étranger »

J’ignorai que l’empereur Nicolas II et le gouvernement de Russie qui ont été à l’origine de la construction de la cathédrale Saint Nicolas à Nice avaient pris leur décision avec ce ferme objectif, découvert par N . Struve. Ils voyaient loin.

N. Struve écrit « L’action intentée (demande faite par le gouvernement de Russie à la justice française de faire reconnaître un bail emphytéotique que l’autre partie ne veut plus honorer) ne fait pas honneur au Patriarcat de Russie qui a été sans aucun doute à l’origine de cette tentative d’expropriation »

- D’après les documents que j’ai pu lire l’action intentée par le gouvernement russe est l’acte formel par lequel un propriétaire, qui a donné (par un acte notarié), pour une durée précise, son bien en usage à quelqu’un et veut le récupérer à l’issue du délai (et qui se trouve en face de ce quelqu’un qui à l’issue du délai ne veut plus lui rendre son bien).

Les parties en présence sont : l’Etat russe et l’association bénéficiant du bien prêté par le bail. Il semble que pour N. Struve un bail qui donne un bien en usage pour une durée donnée est une donation.

- N. Struve affirme que le Patriarcat de Moscou est à l’origine de l’action du gouvernement russe. Qu’est ce qui lui permet de l’affirmer avec autant d’assurance ? A-t-il des informations et des preuves qu’il ne montre pas ? Ou s’agit il d’un nouveau ……… ?

- N. Struve affirme qu’il s’agit d’une « «expropriation » Il se substitue sans hésiter au droit français et aux décisions des juges français qu’il critique par là sans vergogne. Juges et Tribunaux qui ont conclu à l’inverse apparemment des souhaits de N. Struve.

N. Struve écrit :

« L’Eglise de Moscou mène depuis près de sept ans une campagne effrénée contre l’Archevêché d’origine russe en Europe Occidentale dans le but de le ramener contre la volonté de son archevêque et d’une très large majorité de ses clercs et de ses fidèles dans le giron du Patriarcat de Moscou ou à défaut de le démanteler (comme cela fut fait dans le diocèse de Grande Bretagne »

N. Struve pourrait il expliciter sous quelle forme a été menée cette campagne effrénée contre
l’archevêché? Fait il référence à :
- à la lettre du Patriarche Alexis II du 1 avril 2003 ?
- aux propos et engagements pris le 1 mai 2003 par Mgr Gabriel en assemblée générale
de l’archevêché ?
- à la réponse du 11 mai 2003 de Mgr Gabriel au Patriarche Alexis II ?
- à la lettre du 27 septembre 2003 de soutien du Patriarche Bartholomée à Mgr Gabriel
contre le Patriarche Alexis II ?
- aux déclarations de Mgr Gabriel au Conseil de l’Archevêché du 2 juin 2003 ?
- à la déclaration de N. Struve, lui-même, au Conseil de l’Archevêché du 15 septembre
2003 ?
- à la déclaration faite le 3 mars 2004 par Mgr Gabriel au journal « La Pensée Russe » ?
- à l’interview donnée le 27 juillet 2004, par Mr M. Sollogoub, à Religare.ru ?
- à la déclaration du Conseil de l’Archevêché du 2 décembre 2004 ?
- à la déclaration du Conseil de l’Archevêché du 12 janvier 2005 ?
- à l’interview donnée fin 2005 par Mgr Gabriel à Orthodoxie.com ?

Tous sujets en liaison avec les relations Archevêché / Patriarcat de Moscou
Pourquoi ne se réfère-t-il pas à ces documents? ou craint-t-il de devoir arriver à une conclusion différente de ce qu’il affirme ?

N. Struve a l’audace d’incriminer au Patriarcat de Moscou le démantèlement de leur propre Métropole en Grande Bretagne. Cela quand il sait mieux que quiconque que c’est l’actuel Monsieur Basile Osborne qui a organisé la division au sein de cette métropole de l’Eglise russe. Division organisée avec, au moins, l’assentiment de ceux vers qui il est allé avant /ensuite.
Le défunt métropolite Antoine (Bloom) de bienheureuse mémoire était jusqu’à son dernier souffle resté immuablement fidèle à l’Eglise Russe. Il s’était réjoui de la lettre du patriarche Alexis II en date du 1 avril 2003. Fait attesté par M. Osborne lors d’une Table Ronde organisée par l’OLTR.
Mais la technique de N. Struve est la même que celle d’un certain nombre de ses amis. Il faut accuser les autres de ce que l’on fait soit même. Comment ne pas ajouter que dans sa rubrique du « Live Journal » M. Daniel Struve dénigre systématiquement l’Eglise Russe et ses hiérarques, n’hésite pas à lancer des accusations brutales ad hominem à l’égard de ceux qui sont en désaccord avec les positions des Struve.

N. Struve écrit :
« La grande majorité des orthodoxes de France ont ressenti la décision d’exproprier la cathédrale de Nice comme un affront »
N. Struve s’arroge le droit d’estimer où se trouve la majorité des émigrés et de parler en leur nom. Cela alors que des personnalités comme le chef de la Maison des Romanov exprime un avis contraire à celui de l’omniprésent N. Struve.

B. de TIESENHAUSEN


24 avril 2010

("Parlons d'orthodoxie" reprend cet article publié sur un autre site).

Le texte de N. Struve (à propos de l’église de Nice) a également paru dans
Le Messager Orthodoxe n°149, II, 2009





Rédigé par l'équipe de rédaction le 24 Avril 2010 à 15:42 | 8 commentaires | Permalien

Vladimir GOLOVANOW

Le résumé d'Interfax dont rend compte le post "Nous-avons-expié" dénature en grande partie l'importante homélie (texte complet sur patriarchia.ru) prononcée par le patriarche Cyrille le dimanche 18 avril lors de la consécration de l'église basse de la Cathédrale-mémorial sur le Sang Versé / Храм-памятник на Крови /(1) de Ekaterinenbourg. Cette cathédrale est construite à l'endroit même ou fut massacrée la famille impériale et cette église basse est dédiée aux saints Néo-martyres de Russie; elle renferme une crypte située à l'emplacement exacte de la pièce ou furent fusillés les martyres impériaux et conserve des vestiges du soubassement d'origine de la "maison du martyre".

Le patriarche a commencé par affirmer: "C'était des années terribles, quand des milliers, des dizaines de milliers de personnes ont été exterminées. Ce ne fut pas seulement l'époque de l'exécution de la famille impériale, du massacre de représentants de notre peuples pris individuellement: ce fut l'époque du massacre de la Russie historique. Et ensuite, quand certains ont voulu recréer sur ce sang répandu une Russie historique, et en faire un état puissant et fort, et bien, en sacrifiant à nouveau une quantité énorme de vies humaines à ce objectif, ils ont échoué et n'ont pu atteindre leur but. Ce qu'on essayait de construire sans Dieu en réinventant la Russie historique a été anéanti pratiquement en trois jours, sans un coup de feu. En un sens, l'exécution de la famille impériale est le symbole, sanglant et terrible, de tous ces événements qui ont radicalement changé la vie de notre peuple en le faisant passer par nombres de tentations, de rêves, d'utopies, et par le sang."

Ensuite le patriarche se demande pourquoi est-ce arrivé malgré les nombreux monastères et églises qu'il y avait en Russie et constate "tant que nous n'aurons pas répondu à cette question, nous ne sommes pas garantis contre de nouveaux soubresauts, de nouvelles effusions de sang, de nouvelles destructions..." Il répond que c'est là la punition divine pour nos pêchers et, analysant la chute de la foi parmi l'élite intellectuelle russe de la fin du XIXe siècle, malgré la présence des saintes reliques, des monastères, des icônes, il ajoute: "Le pêché s'est mêlé au salut et celui qui a beaucoup reçu aura beaucoup à rendre. Notre peuple a beaucoup reçu et le Seigneur nous en a tenu comptables sévèrement!"

"Et maintenant? a continué le patriarche. (…) nos anciens pêchés ont été expiés dans le sang, (…) et le martyre de tout le peuple que symbolise le massacre de la famille impériale et nous devons tirer les justes conclusions de cette page d'histoire (…) La leçon à tirer c'est que ce ne sont pas les coupoles dorées et les temples majestueux qui garantissent le salut" et il en conclut qu'on ne peut simplement revenir à la situation d'avant la révolution pour "ne pas marcher à nouveau sur le même râteau." Puis, rappelant l'exploit des Femmes Myrophores, dont c'était la fête, venue sans peur au tombeau du Christ alors que les disciples s'étaient dispersés, il le compare à celui de ces millions de femmes, généralement âgées, qui ont eu le courage de défendre leur foi en remplissant les rares églises ouvertes pendent les années de terreur. "Pour tout Sverdlovsk, avec son million d'habitants, il n'y avait qu'une seule petite église qui fonctionnait" rappelle-t-il.

Et il conclut en disant que "la leçon à tirer de notre tragédie nationale, c'est que notre foi ne dois pas être simplement une part de notre folklore, de nos traditions culturelles – ce doit être une foi vivante, une motivation déterminantes de nos actes. Ce n'est que si nous réunissons notre foi avec nos actes que nous réaliserons ce à quoi nous somme appelé et aucune force diabolique ennemie ne pourra alors faire trembler notre foi, notre Russie. Et nous croyons aussi que cette transfiguration spirituelle, ce renouveau de notre vie nationale doit se produire non seulement dans la Fédération de Russie, mais aussi dans tous les pays de la Rous historique – en Ukraine, Belarus, Moldavie et autres qui s'associent spirituellement au bain baptismal de Kiev."

Note:
(1) Dédiée à tous les saints de la terre russe, l'église haute avait été consacrée le 16 juillet 2003, 85 ans après le massacre. Un monument de nature semblable, la Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé / Храм Спаса на Крови / édifiée en 1883-1907 à Saint Petersbourg, à l'emplacement où l'empereur Alexandre II avait été mortellement blessé le 13 mars 1881.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 24 Avril 2010 à 14:02 | 1 commentaire | Permalien

Les convictions se transmettent davantage par les souffrances que par le confort. La mémoire des martyrs de la famille impériale augmente la foi en Dieu et le triomphe de la vérité sur le mensonge, la trahison, le sacrilège, a déclaré le Patriarche, de Moscou et de toute la Russie Cyrille visitant samedi les lieux de la destruction par le feu et l’acide des corps de Nicolas II, des membres de sa famille et de leurs serviteurs, dans la fosse de Ganina, proche d’Ekaterinenbourg .
«Les convictions se transmettent mieux par la souffrance et la douleur que dans des conditions de confort et d’amollissement » a dit le Patriarche.

Selon ses propos « ceux qui détruisaient ici même les restes des saints martyrs de la famille impériale ne pouvaient probablement pas imaginer que l’on verrait aujourd’hui ici – à l’endroit de la destruction barbare des corps des fusillés à Ekaterinenbourg la nuit du 17 juillet 1918 – l’édification d’un magnifique monastère avec de nombreuses églises accueillant des milliers de pèlerins »

Le Primat de l’Eglise orthodoxe russe a souligné que : « le mal, le mensonge, la douleur, la perfidie, la trahison – tout ce qui blesse aussi douloureusement notre conscience – tout cela n’est rien devant la force de notre Sauveur ressuscité… » Et il a rappelé « le Christ a vaincu le diable ».
« Lavés par le sang de nos martyrs nous devons devenir un autre peuple qui ne permettra jamais plus d’outrager ses valeurs sacrées, de se refuser à Dieu » a rappelé le Patriarche.

Le monastère masculin des saints martyrs de la famille impériale a été fondé en l’an 2000 à environ 25 kilomètres d’Ekaterinenbourg avec la bénédiction du Patriarche Alexis II – qui avait visité la fosse de Ganina dix ans auparavant – et édifié sur les fonds de la Compagnie Minière et Métallurgique de l’Oural pour le souvenir des générations à venir ».
Ce monastère unique en son genre entièrement bâti en bois fut construit dans une forêt de pins auprès de l’ancienne mine dans laquelle – comme en témoigne l’inscription gravée sur la pierre tombale – ont été détruits, par le feu et l’acide sulfurique, les corps des saints martyrs de la famille impériale et de leurs fidèles serviteurs.
A l’endroit de la fosse, recouverte d’herbe, est érigée une grande croix en bois, en mémoire des martyrs de la famille impériale. C’est devant elle que le Patriarche Cyrille a célébré un moleben.

Dans les environs de l’ancienne mine s’étire une longue galerie. Sur les poteaux soutenant son toit sont fixées des photos, datant d’avant la révolution, des membres de la famille impériale. Les regards pénétrants des jeunes filles de Nicolas II, du Tsarévitch Alexis , du dernier empereur et de l’impératrice fixent les visiteurs. A côté, les 17 coupoles de l’église rappèlent la nuit ( 17 juillet ) au cours de laquelle fut fusillée la famille impériale. Dans le monastère on compte en tout près de 10 églises et chapelles en bois. Elles sont couronnées par des coupoles dorées.
Des centaines de fidèles sont venus, à la fosse de Ganina, accueillir le Patriarche avec des fleurs. Parmi elles les cadets et étudiants d’écoles dominicales. L’ordre est assuré sur le territoire du monastère par les cosaques du régiment d’Orenbourg
Des marches de l’église impériale, située sur le territoire du monastère, le Patriarche a béni les pèlerins qui s’étaient rassemblés en ce saint endroit. Endroit, d’après les paroles du Patriarche, où avait eu lieu le sacrilège sur les saints martyrs. Le Patriarche a remercié les donateurs ayant participé à l’édification du monastère et en particulier André Kozintsev Directeur Général de la Compagnie Minière et Métallurgique de l’Oural.Pour la part prise à l’édification du monastère le Primat a remis à son successeur Serge Yérupalov l’ordre du Saint Prince Daniel de Moscou.En souvenir de sa visite le Patriarche a remis au clergé du monastère une icône du Sauveur ainsi que des icônes plus petites pour être distribuées à tous les fidèles venus ce jour.
Le programme de la visite du ¨Primat comprenait aussi des rencontres avec les autorités du diocèse, les autorités civiles, le clergé et les responsables laïcs. Comme s’en est établie une tradition pour les voyages du Patriarche Cyrille il y eu aussi des contacts avec la jeunesse, ceci dans le palais des sports et des jeux d’Ekaterinenbourg.

C’était le premier voyage du Patriarche Cyrille, dans l’Oural, depuis son élection au siège patriarcal.

Traduction pour "P.O." Basile de TIESENHAUSEN
Ria Novosti

Rédigé par l'équipe de rédaction le 23 Avril 2010 à 22:27 | 0 commentaire | Permalien

Nicolas ROSS : Basile Maklakov et la rue Daru
« Parlons d’orthodoxie » a récemment publié un court rappel chronologique de quelques faits marquants qui ont conditionné le statut actuel de la paroisse de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski de Paris. A ma grande surprise, cette publication à caractère purement historique a déclenché dans les cercles dirigeants de l’Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale des réactions émotionnelles mettant en cause mes compétences, substitut bien inapproprié au débat de fond qu’on pouvait espérer de la part d’éventuels contradicteurs.

Je comprends bien que seuls certains des faits rappelés dans ma petite chronologie aient suscité cette étonnante réaction. L’un d’entre eux est sans aucun doute la référence aux pourparlers entre la paroisse de la rue Daru et l’ambassadeur de Russie à Paris Basile Maklakov, encore reconnu par les autorités françaises et en poste au printemps 1923.

Tenter de convaincre des esprits sectaires par des arguments rationnels semble assez illusoire. Je voudrais donc simplement étayer cet épisode (actuellement sans aucune portée juridique, mais qui a gardé toute sa valeur morale) par la publication exhaustive en français du passage du compte-rendu de la séance du 17 mai 1923 du Conseil paroissial de l’église Saint-Alexandre-Nevski, qui concerne les relations avec Maklakov et les conditions de l’enregistrement de l’association cultuelle de l’église russe de Paris.

Par ailleurs, le lecteur russophone a également la possibilité de consulter l’intégralité du compte-rendu de cette séance grâce à une copie numérisée du texte original disponible * sur ce site.

Nicolas Ross

Compte-rendu de la séance

du Conseil paroissial du 4/17 mai 1923

N° 93 - 8

Étaient présents : le président l’archiprêtre I.G. Smirnov, le vice-président le comte V.N. Kokovtsov, le diacre E.I. Vdovenko, A.A. Goulevitch, V.I. Dmitriev, le comte Hi.I. Kapnist, E.P. Kovalevski, D.A. Nélidov, l’archiprêtre N.N. Sakharov, le protodiacre N.M. Tikhomirov et le chantre M.M. Firsov.

[...]

4. Ont entendu :
Le compte-rendu du vice-président du Conseil paroissial au sujet de l’exécution de la mission attribuée par le Conseil concernant un accord définitif avec B.A. Maklakov à propos de l’enregistrement de la paroisse orthodoxe russe de Paris conformément aux lois françaises et la prise de possession par la paroisse de tout le terrain avec l’église et les maisons qui s’y trouvent.

On peut considérer d’après les informations communiquées au Conseil paroissial par le comte Kokovtsov que, ayant pris connaissance du projet de statuts de la communauté orthodoxe de Paris en cours de légalisation sous la forme d’une communauté religieuse (Société Cultuelle)1, B.A. Maklakov ne trouve maintenant plus aucun obstacle à ce que les membres-fondateurs désignés par la paroisse présentent le projet de statuts élaboré par eux à l’examen et à l’approbation des autorités françaises concernées, à condition de faire mention dans les statuts que la communauté religieuse est fondée pour administrer l’église et tous les biens meubles et immeubles qui lui appartiennent, qui avaient à ce jour appartenu à l’Ambassade de Russie et étaient administrés par elle jusqu’à maintenant. De la même manière, il n’y a pas d’obstacle à ce que le siège social de la communauté se trouve au domicile de l’église : 12, rue Daru. En ce qui concerne ce dernier point, B.A. Maklakov a même écrit une lettre adressée au comte Kokovtsov, que ce dernier a transmise au secrétariat du Conseil paroissial.

Ensuite, B.A. Maklakov a déclaré oralement que, dès l’enregistrement de la communauté selon les règles établies, il lui transmettrait une déclaration écrite précisant que l’édifice entier de l’église, les maisons attenantes et tout le terrain sur lequel ils sont bâtis seront transmis à l’administration de la communauté religieuse qui, de son côté, l’informera également par écrit qu’elle a reçu tous ces biens en sa totale administration et, de cette manière, les rapports réciproques entre l’Ambassade de Russie et la communauté religieuse orthodoxe enregistrée conformément aux lois françaises seront explicités avec précision et toute la plénitude nécessaire.

Mais, indépendamment de cela, B.A. Maklakov considère de son côté comme extrêmement souhaitable et même nécessaire que, en plus d’un tel acte de transmission par lui-même de l’administration de l’église et de ses biens à la communauté, entre cette dernière et lui-même en sa qualité de représentant du dernier gouvernement russe par voie de succession légitime, soit établi un accord écrit particulier stipulant que la communauté religieuse accepte l’obligation de se soumettre, le moment venu, au gouvernement russe légitime qui souhaiterait entrer en possession des biens de l’église en qualité de biens lui appartenant légalement et considérerait comme nécessaire de faire valoir ses droits en ce qui concerne l’église, [droits] qui sont assurés par le fait même de son appartenance à l’Ambassade en tant que partie inaliénable, possédant comme cette dernière les avantages de l’exterritorialité. Cet accord, de l’avis de Maklakov, devrait bien sûr entrer en vigueur à une époque où la Russie serait représentée par un pouvoir montrant dans son attitude envers l’église et l’existence paisible de celle-ci tout le respect nécessaire et, qui, par ailleurs, accepterait l’obligation de protéger l’église elle-même de toutes circonstances fortuites dans lesquelles elle pourrait être menacée de déviations (qu’il serait difficile de prévoir, mais qui ne sont pas à exclure) de la communauté religieuse elle-même par rapport aux objectifs au nom desquels est actuellement projeté son enregistrement en conformité avec la législation française.2

Ce dernier accord devrait être conservé dans des conditions particulières, garantissant son exécution uniquement au moment où celle-ci deviendrait réellement nécessaire.

Se fondant sur le compte-rendu du vice-président, le Conseil paroissial considère que toutes les difficultés qui existaient à ce jour pour soumettre conformément aux lois locales à l’examen des autorités françaises compétentes les statuts permettant l’enregistrement de la paroisse orthodoxe russe en qualité de communauté religieuse doivent être reconnues comme définitivement écartées et qu’il faut donner suite à cette affaire sans aucun délai.

Après avoir écouté à ce propos les commentaires détaillés du membre du Conseil E.P. Kovalevski, le Conseil paroissial considère que dans ce but il faut, avant tout, déterminer avec précision la composition de cette nouvelle communauté religieuse à Paris en la choisissant parmi les personnes qui vivent en permanence à Paris et qui manifestent le plus grand intérêt pour les affaires de l’église.

Il est souhaitable de fixer à 30 personnes le nombre des membres-fondateurs et, après un échange de vues approfondi, le Conseil s’est arrêté sur les membres fondateurs mentionnés sur la liste jointe n° 1, qui doivent sans délai signer le projet de statuts de la communauté religieuse élaboré par le Conseil paroissial.

Ces statuts doivent dès maintenant être soumis à l’examen de la Préfecture de Paris par un Conseil exécutif fondateur de 12 membres, qui prendront sur eux toutes les relations avec la Préfecture concernant l’examen des statuts. La composition d’un tel Conseil exécutif, après un échange de vues entre les présents dont un nombre notable était constitué de membres-fondateurs, est défini sur la liste jointe n° 2.3

Par ailleurs, étant donné que les relations avec la Préfecture concernant la validation des statuts peuvent exiger des contacts directs avec certains des représentants de la communauté religieuse en cours de fondation, le Conseil paroissial considère comme nécessaire de demander au membre du Conseil E.P. Kovalevski de prendre sur lui cette tâche, ce qui a été accepté par ce dernier.

Au moment présent, c’est à cela que doivent se limiter les mesures en vue de la fondation [de l’association cultuelle] prises par le Conseil paroissial, qui transmet désormais sur le plan formel les démarches à effectuer au Conseil exécutif projeté de la future communauté religieuse, tout en conservant bien évidemment dans les faits entre ses mains [le contrôle de] toute cette affaire, étant donné qu’à l’avenir également les obligations de ce Conseil [exécutif] ne concerneront que l’aspect formel de la représentation des intérêts de l’église devant les autorités françaises, alors que toutes les activités d’administration de la paroisse et de l’église devront rester intégralement à la charge de la paroisse et de ses organes électifs, en conformité complète et exclusive avec les Statuts paroissiaux adoptés par le premier Concile local panrusse de Moscou.

Se fondant sur tous les faits énumérées, le Conseil paroissial a décidé de procéder à l’enregistrement de la paroisse orthodoxe russe de Paris sur les bases exposées dans le présent compte-rendu.

Le Président de la Paroisse Jacob Smirnov
recteur de l’église de Paris


NOTES

[i] La terminologie du texte original a été respectée. Il s’agît, bien sûr, d’une « association cultuelle ».

[ii] À savoir : « assurer à Paris l’exercice du culte rigoureusement conforme au rite oriental gréco-russe ».

[iii] « 1) Archiprêtre Père Jacob Smirnoff

2) Archiprêtre Père Nicolas Sakharoff } de la part du clergé

3) Psalmist Michel Firsoff

4) Dmitrieff, Vladimir, Capitaine de Vaisseau,

5) Kartachoff, Antoine, Professeur à la Sorbonne,

6) Kovalevsky, Eugraph, ancien député,

7) Kokovtzoff, comte Vladimir, sénateur, anc. président du Conseil des Ministres,

8) Nelidow, Dimitry, Ministre Plénipotentiaire,

9) Tatistchew, Boris, Conseiller d’État, anc. Directeur Politique au Ministère des Affaires Étrangères de Russie,

10) Trépoff, Alexandre, Sénateur, anc. Président du Conseil des Ministres,

11) Trétiakoff, Serge, Industriel,

12) Schidlovsky, Nicolas, anc. député

de ce nombre

Président : Archiprêtre Jacob Smirnoff,

Vice-présidents : comte Kokovtzoff et l’Archiprêtre Nicolas Sakharoff,

Secrétaire général : Boris Tatistchew,

Trésorier : Dimitri Nelidow. »
......................................................
* CEUX DES LECTEURS QUI SOUHAITERAIENT RECEVOIR L'ORIGINAL DU P.V. DE LA RÉUNION DU CONSEIL PAROISSIAL TENUE LE 4/17 MAI 1923, N° 93-85 (format PDF) PEUVENT ÉCRIRE A:
nikita.xenia@gmail.com

Vous pouvez aussi les télécharger en cliquant sur les liens ci-dessous ("Conseil Daru 1, 2, 3, 4, 5 et 6").
conseil_daru_1.pdf Conseil Daru 1.pdf  (960.66 Ko)
conseil_daru_2.pdf Conseil Daru 2.pdf  (1.02 Mo)
conseil_daru_3.pdf Conseil Daru 3.pdf  (1.2 Mo)
conseil_daru_4.pdf Conseil Daru 4.pdf  (1.35 Mo)
conseil_daru_5.pdf Conseil Daru 5.pdf  (1.14 Mo)
conseil_daru_6.pdf Conseil Daru 6.pdf  (596.19 Ko)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 22 Avril 2010 à 11:00 | 14 commentaires | Permalien

Ce texte nous a été adressé par Cathortho en tant que commentaire. Nous avons préféré en faire un post

Les articles de Georges Nivat, russophile de grand talent, sont toujours du plus grand intérêt, et l'article que nous fait connaître aujourd'hui l'équipe de rédaction ne déroge certes pas à la règle. Comme à son habitude Mr Nivat lit dans cet événement tragique et étrange les conséquences historiques profondes dont il est porteur, conséquences des plus positives puisque, comme il le démontre, il " aura sans doute des conséquences heureuses sur les rapports entre les deux frères slaves russes et polonais bien au-delà de ce qui est déjà esquissé. " Et cela, comme l'induit le titre de son article, pour le plus grand profit de l'Europe tout entière, une Europe qui inclut la Sainte Russie, Europe de l'Atlantique à l'Oural souhaitée par le général De Gaulle, et que les forces atlantistes, aidées par leurs idiots utiles russophobes de notre pays, tentent et ne cesseront jamais, par tous les moyens, de tenter qu'elle ne se réalise pas.

Ainsi cet étrange accident qui a vu la Pologne perdre une grande partie de son élite se rendant à Katyn peut être lu par ceux qui sont sensibles aux signes (tout en veillant à ne pas se laisser tenter par une trop vive et trompeuse imagination) comme un événement d'ordre sacrificiel par lequel les deux plus grandes nations slaves, la Russie et la Pologne, vont peut-être (je dis peut-être car il ne faut pas sous-estimer les forces de division) mettre fin, où du moins commencer à sérieusement et définitivement mettre fin, à leur fratricide animosité.

Mr Nivat cite les noms d'un certain nombre d'intellectuels polonais russophiles, mais il manque dans sa liste, sans doute parce qu'il est peu connu du grand public, celui de Marjan Zdiechowski (1861-1938), russophobe et anti-orthodoxe dans sa jeunesse à cause de son appartenance à l'aristocratie polonaise, qui changea complètement d'opinion en prenant connaissance des œuvres de Vladimir Soloviev , Alexis Khomiakov et Ivan Kirievski, et se lia d'amitié avec les frères Troubetskoy, Alexandre Briantchaninov, Serge Boulgakov, Nicolas Berdiaev et Dimitri Méréjkovsky.

Le Catholique Marjan Zdiechowsky qui, dans un article consacré à Khomiakov, écrivit : " Nos divergences sur la question de la primauté du successeur de saint Pierre sont un détail insignifiant si nous les comparons à l'union mystique de nos Eglises qui s'accomplit par le sacrement de l'eucharistie. " (Cité dans la revue "Istina ", XXXVI, 1992, n° 2, avril-juin, p. 116). Sacrement de l'eucharistie à propos duquel, de même que pour les autres sacrements, Mgr Nicodème, métropolite de Léningrad et de Novgorod (1929-1978), Président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou déclara : " ...il convient de prendre en considération que l'Eglise orthodoxe et l'Eglise catholique romaine ont la même doctrine sur les saints sacrements et reconnaissent la validité des sacrements qu'elles célèbrent. " (Cité dans la revue "Messager de l'Eglise orthodoxe russe ", n° 11, septembre-octobre 2008, p. 20).

La fin du contentieux entre les deux grandes nations sœurs Russe et Polonaise, favorisé par cet accident " sacrificiel ", aura sans doute des conséquences heureuses sur les rapports entre les deux Eglises sœurs orthodoxe et catholique unies dans un même deuil quant on sait que parmi les victimes figuraient deux évêques, l'un catholique Mgr Tadeusz Ploski, l'autre orthodoxe Mgr Miron Chodakowski. Ce qui n'est pas sans rappeler la communauté de destin entre le prêtre catholique Jerzy Popieluzko et le prêtre orthodoxe Alexandre Men assassinés dans les mêmes circonstances par des agents de basses œuvres communistes ; la moniale catholique Edith Stein et la moniale orthodoxe m. Marie (Skobtsov) assasinées dans les mêmes circonstances dans les camps de la mort nazis.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 22 Avril 2010 à 10:55 | 1 commentaire | Permalien

Georges Nivat - " LE TEMPS"

Georges Nivat, ancien professeur de langue et littérature russes, observe l’incroyable rapprochement entre deux frères ennemis après l’accident d’avion du président Lech Kaczinski
L’accident tragique de l’avion du président Kaczynski aura sans doute des conséquences heureuses sur les rapports entre les deux frères slaves russes et polonais bien au-delà de ce qui est déjà esquissé. Quelque chose semble inversé dans le cours orageux et souvent sanglant des relations entre les deux grands voisins, dont l’un choisit le christianisme latin, et l’autre le grec, l’un fut une monarchie républicaine soumise à l’anarchie de sa petite noblesse jusqu’aux fameux trois partages de la fin du XVIIIe siècle entre Russie, Empire autrichien et royaume de Prusse. Katyn, lieu du crime de guerre le plus monstrueux de l’histoire ordonné par Staline et son Politburo, fut un point de presque non-retour dans les relations entre les deux pays. Or Katyn vient de réconcilier les deux nations.....suite "Le Temps"

Rédigé par l'équipe de rédaction le 22 Avril 2010 à 10:50 | 2 commentaires | Permalien

Le rôle du pape de Rome actuel dans les dialogue interconfessionnel a suscité ces dernières années de nombreuses critiques. Or, les relations entre le Vatican et l’Eglise orthodoxe russe se sont nettement améliorées sous le pontificat de Benoît XVI.

Dans une interview accordée à la radio « Deutsche Welle » M. Thomas Bremer, professeur à l’institut œcuménique de l’université de Münster, a estimé que les cinq premières années de la papauté de Joseph Ratzinger ont permis une amélioration considérable dans les relations entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe russe.

Le professeur Bremer a dit : «Ces relations laissaient vraiment à désirer au début du siècle. Nous pouvons constater un tournant vers le mieux à partir de l’élection du pape Benoît XVI. Il y a cela plusieurs raisons. N’oublions pas que Jean-Paul II était polonais et à l’époque cela ne contribuait en rien aux bonnes relations.

L’amélioration de la situation en Ukraine Occidentale où prévalent les greco-catholiques (uniates) y est également pour beaucoup. Ce facteur a pendant longtemps fait obstacle au rapprochement entre orthodoxes et catholiques. Des négociations sur se thème se poursuivent et l’on peut espérer qu’elles aboutissent. Référons nous également à la reprise en 2006 du dialogue théologique entre le Vatican et l’Orthodoxie dans son ensemble »

« On reproche souvent aux catholique de faire du prosélytisme en Russie. Je ne vis pas en Russie et il m’est difficile de juger. Le problème s’est posé avec acuité en 2002-2003. Des représentants de l’Eglise catholique ont à l’époque reconnu que ces reproches n’étaient pas sans fondements. Une commission mixte a été mise en place qui suit cette situation de près. Le prosélytisme est chose complexe. Il y a des personnes d’origine polonaise ou lituanienne qui ont perdu la foi à l’époque soviétique. Elles sont maintenant revenues au sein de l’Eglise. Il y a également des personnes qui étaient athées et qui ayant découvert la foi catholique ont souhaité s’y faire baptiser. On compte également des orthodoxes converti au catholicisme. L’inverse existe également. De nombreux Allemands sont ainsi venus à l’Orthodoxie du catholicisme et du protestantisme. Tout ceci est naturel, il s’agit d’ailleurs de cas très peu nombreux »

« Quelle peut être la raison de la non rencontre, jusqu’à présent, entre le patriarche de Moscou et le pape ? Cette rencontre était souhaitée par Jean-Paul II. Mais les relations entre les deux Eglises étaient à l’époque très tendues. Lorsqu’il était métropolite le patriarche Cyrille a rencontré le cardinal Ratzinger avant qu’il ne soit élu pape. Ils se connaissent donc bien l’un l’autre. Benoît XVI voyage bien moins que son prédécesseur. L’Eglise russe estime qu’il convient au préalable de trouver une solution à l’ensemble des problèmes inter ecclésiaux. Ce n’est qu’ensuite que l’on pourrait envisager une rencontre « au sommet ». Une telle rencontre doit être soigneusement préparée afin d’être réussie. L’Eglise catholique souhaite cette rencontre. Quoi qu’il en soit il ne convient pas de la hâter »

« Peut-on dire qu’il est plus difficile aux catholiques de s’entendre avec les protestants qu’avec les orthodoxes ? D’un point de vue purement théologique l’Eglise catholique est bien plus proche des orthodoxes que des protestants. De par le passé ces deux Eglises ont toujours été très proches l’une de l’autre. Cependant catholiques et protestants coexistent dans l’ espace culturel Occidental cela les rapproche entre eux »

« On ne saurait dire que l’amélioration constatée ces dernières années entre orthodoxes et catholique est à mettre au mérite personnel de Benoît XVI. Cependant les positions théologiques du pape sont très proches de la doctrine orthodoxe, et cela compte et rend plus productifs les contacts entre les deux Eglises »

18.04. 2010
Entretien mené par Gleb Gavrik, Deutsche Welle.

Bogoslov.ru

Traduction "P.O. "

Rédigé par l'équipe de rédaction le 21 Avril 2010 à 11:41 | 1 commentaire | Permalien

Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, estime que le problème du statut canonique des Eglises d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ne peut avoir de solution que strictement conforme au droit canon. Il a déclaré dans le cadre d’une rencontre organisée à Moscou par les jeunes orthodoxes du Caucase :

«Ce n’est que dans le respect de la canonicité que seront trouvés des réponses aux questions que pose le statut des Églises d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. L’Eglise orthodoxe russe hors frontières a été, par exemple, séparée du patriarcat de Moscou pendant près de quatre-vingt ans. Nous pouvons dire qu’il s’agissait d’un schisme et que l’EORHF n’était pas pendant cette période une entité ecclésiale canonique.

Des pourparlers qui ont mis plusieurs années à aboutir ont permis d’atteindre l’essentiel, l’union canonique. Il ne nous faut pas oublier que l’on ne peut dire de chacune des Eglises d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud qui ne se considèrent elles mêmes orthodoxes qu’elles sont canoniques. Il y a au sein de ces structures des prêtres autoproclamés qui se sont arrogés le droit d’enseigner les croyants. Il est essentiel que tous les orthodoxes, indépendamment de leur appartenance ethnique, sachent où se situe l’Eglise et qui, d’autre part, sont les schismatiques. Souvent de nos jours les frontières inter-ecclésiales ne correspondent pas aux frontières qui séparent les États. C’est précisément la nature supranationale de l’Eglise qui lui permet de se maintenir au dessus des conflits internationaux. Les jeunes orthodoxes originaires du Caucase qui résident en Russie doivent s’assigner la mission d’établir et de renforcer des relations pacifiques avec les autres groupements de le jeunesse caucasienne. Il dépend de chacun d’entre vous de hâter la recherche d’une solution aux conflits interethniques en cours. L’Eglise a dans les siècles plusieurs fois contribué à ce que prennent fin les guerres qui faisaient rage dans le Caucase. Il s’agit d’une région de chrétienté très anciennes, les apôtres sont venus y prêcher. L’identité des peuples du Caucase se fonde sur la foi chrétienne ».

Des jeunes orthodoxes géorgiens, ossètes, arméniens et abkhazes résidant en Russie ont pris part à cette rencontre. Après plusieurs chants ecclésiaux en géorgien Mgr Hilarion a dit le Notre Père dans cette langue ce qui a suscité les applaudissements des présents.

Interfax-religion

Rédigé par l'équipe de rédaction le 21 Avril 2010 à 10:24 | 31 commentaires | Permalien

L’archiprêtre Georges Mitrofanov, professeur de l‘Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, estime que la majorité des séminaires existant en Russie ne sont pas à la hauteur des critères modernes d’enseignement.

Le père Georges a dit dans une interview accordée à l’hebdomadaire " Ogoniok" : « De moins en moins de jeunes viennent étudier dans nos séminaires qui n’organisent plus de concours d’entrée, une simple inscription suffit. Souvent ce sont des bacheliers ou des jeunes venant de terminer leurs études dans des lycées techniques et qui ne savent pas où aller. Le niveau spirituel, social et culturel des étudiants laisse énormément à désirer. Seulement sept établissements environ sont comparables quant à leur niveau avec les séminaires de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Dans certains séminaires le nombre d’étudiants par cycle n’est que de cinq ou six. Le séminaire de Saint-Pétersbourg compte vingt étudiants par cycle, il y en avait le double il y a dix ans. De très nombreuses églises ont été ouvertes ces dernières années, leurs fidèles ne représentent qu’une très faible partie de la population du pays.

Il y a en Russie une multitude d’athées baptisés qui sont porteurs de préjugés païens et relevant de la magie. Nous devons aller à leur rencontre et leur prêcher à nouveau l’enseignement du Christ.

Les prêtres doivent apprendre à s’adresser à ces gens dans une langue moderne, à être entendus par l’intelligentsia. Une riche expérience de la vie est nécessaire à nos prêtres, il leur faut bien connaître les lettres et les arts, les langues, être les porteurs de la richissime culture orthodoxe, trop souvent tombée dans l’oubli ».

Interfax religion le 19 avril

Rédigé par l'équipe de rédaction le 19 Avril 2010 à 15:31 | 2 commentaires | Permalien

« Nous avons expié ! »
Le patriarche Cyrille estime que le peuple russe a expié les pêchés de l’athéisme et du régicide. Au cours d’une homélie prononcée dans l’église de la crypte de la cathédrale Saint Sauveur sur le Sang Versé à Ekaterinenbourg le patriarche a dit : « C’est précisément là, à cet endroit sanctifié, que je tiens à dire que nos péchés ont lavés par le sang. Il ne s’agit pas de s’attendrir faussement, je pense aux terribles souffrances endurées par notre peuple, au sang qu’il a versé. L’assassinat de la famille impériale en est le symbole et la première manifestation. Quelles sont les raisons qui ont rendu possible cet assassinat commis en 1918 ?

Il y avait pourtant à l’époque en Russie de très nombreux monastères, les églises étaient loin d’être vides. Mais nous n’avons pas réussi à l’époque d’implorer Dieu pour qu’il accorde le salut à la Russie immanente. Nous ne sommes pas certains de ne pas avoir à endurer à nouveau des souffrances similaires tant que chacun d’entre nous, tant que tous ensemble nous ne trouverons de réponses valables à ces questions. La justice de Dieu s’est ainsi manifestée, nous avons dû subir un châtiment pour les péchés que nous avons commis. On entend aujourd’hui des appels à la contrition collective qui troublent notre peuple. Notre peuple a bénéficié de dons généreux du Ciel et le Seigneur nous en a tenu comptables ! »
Lien Interfax, le 19 avril

Rédigé par l'équipe de rédaction le 19 Avril 2010 à 13:13 | 2 commentaires | Permalien

Le site Orthodoxie.com publie le 17 avril un « Appel à l’unité et à la dignité de l’Eglise orthodoxe », réaction de vingt-huit "personnalités orthodoxes" en Europe Occidentale à l' « Appel à l’unité et à la dignité roumaine de l’Eglise orthodoxe de Roumanie » (document daté du 11 février 2010).

Cet Appel du Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe roumaine a fait l’objet de nombreuses interventions sur notre blog ainsi que sur d’autres sites orthodoxes. Comment ne pas rappeler ici la lettre adressée le 1 avril 2003 par le défunt patriarche de Moscou Alexis II aux fidèles orthodoxes russes en Europe Occidentale Les décision prises récemment par nos frères roumains semblent en adéquation avec cette lettre.

Il est également à noter que les membres du clergé ayant signé « L’appel des vingt-huit » s’abstiennent d’indiquer leur appartenance à telle ou telle Église locale:

"Réaction d'un groupe de vingt-huit personnalités orthodoxes en Europe occidentale"

Issus des différentes migrations du XXe siècle ou d’origine occidentale, tous, nous avons reçu de nos pères l’Orthodoxie comme « l’Église du Christ sur terre », réalité qui prime sur tout enracinement social, culturel, national.

Partout où elle se trouve, l’Église orthodoxe est appelée à s’incarner dans les cultures locales car, étant « la vie nouvelle en Christ », elle est universelle. Mais cette universalité n’est jamais abstraite : elle est tangible en chaque lieu, en chaque communauté eucharistique où se rassemblent dans une unité diversifiée tous les fidèles partageant la même foi orthodoxe reçue des Apôtres et transmise par les Pères.

En Europe occidentale, nous nous trouvons depuis quatre générations entre orthodoxes de différentes origines, et nous avons compris qu’il nous revenait de témoigner ensemble de l’Orthodoxie, en dialogue fraternel avec les autres chrétiens dans un monde qui a faim de Dieu. Depuis cinquante ans, la Fraternité orthodoxe, entre autres, cherche à œuvrer pour un rassemblement de tous les orthodoxes dans l’unité eucharistique et dans une structure canonique qui soit conforme à notre ecclésiologie. Il s’agit d’une ecclésiologie territoriale d’où est absente toute forme de « nationalisme » et de concurrence entre diocèses, sans pour autant nier les cultures, les langues ni les nations. En ce sens la fondation, en 1997, de l’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France a constitué une avancée significative.

Dans ce contexte, nous avons pris connaissance avec une grande tristesse du message du saint-synode de l’Église orthodoxe de Roumanie du 11 février 2010, intitulé « Appel à l’unité et à la dignité roumaine ». Dans ce message – privé de toute référence à Dieu, au Christ et au Saint-Esprit –, le saint-synode de l’Église de Roumanie, prétendant imiter les modèles russe et serbe, appelle tous les clercs et fidèles orthodoxes roumains de l'étranger, qui se trouveraient « sans bénédiction » dans d'autres Églises orthodoxes sœurs, à rétablir « leur communion directe » avec le Patriarcat de Roumanie. Nous comprenons le souci pastoral du Patriarcat de Bucarest envers la situation des fidèles roumains isolés à l’étranger. Pour autant, n’est-il pas choquant de présenter cette sollicitude comme une prérogative s’imposant aux fidèles de nationalité roumaine, quel que soit leur lieu de résidence, contrairement à l’ecclésiologie orthodoxe ? À cet égard, la référence faite au concile de Nicée n’est pas recevable, car les Pères conciliaires rejetaient l’idée de diocèses définis sur des principes ethniques, en s’en tenant, comme les Apôtres, au seul critère territorial.

Au moment où, dans le cadre du processus préconciliaire, l’ensemble des Églises orthodoxes est engagé dans une réflexion prometteuse sur l’avenir des communautés dites « de diaspora » (concept en grande partie dépassé), nous sommes troublés par cet appel qui laisse entendre que tout Roumain orthodoxe doit, à l’étranger, préférer naturellement la communion « directe » avec l’Église orthodoxe de Roumanie. Or, il n’y a qu’une Église, celle du Christ, et nous communions tous directement à Son corps et à Son sang. Les Églises-sœurs de l’Église de Roumanie, auxquelles certains fidèles roumains en Occident peuvent se trouver rattachés par suite des circonstances de leur vie et des aléas des relations entre Églises, ne partagent-elles pas la même plénitude de foi orthodoxe ? ne sont-elles pas strictement la même Église du Christ ? Au nom de quel critère faudrait-il démembrer en Occident des communautés orthodoxes qui sont de facto multi-ethniques, en renvoyant chaque étranger dans son Église d’origine ? De telles initiatives déstabilisent nos communautés qui tentent de témoigner de la résurrection du Christ dans un monde éclaté et indifférent ; elles sont sources de souffrances, de tensions et de surenchères nationales parmi les fidèles.

Nous craignons qu’une telle pratique ne porte atteinte non seulement à la dignité des Églises qui s’y livrent, mais aussi à l’unité et à la catholicité de l’Église, attentifs à ce qu’ont dit prophétiquement les Pères du concile de Constantinople de 1872 : « Nous rejetons, blâmons et condamnons comme contraires à l’enseignement de l’Evangile et des saints canons de nos pères, l’ethnophylétisme, c’est-à-dire la discrimination sur des critères ethniques, ainsi que les querelles et dissensions de caractère national menées au sein de l’Église du Christ. »

L’Église du Christ ne saurait être instrumentalisée au service de l’unité et de la dignité d’une nation. Ouvrant l’accès au Royaume de Dieu, l’Église comme arche du salut n’appartient à aucune nation. Nous efforçant, malgré notre indignité, de témoigner de la réalité de ce salut, nous appelons à l’unité de tous les chrétiens orthodoxes en Occident comme ailleurs, et à la défense de la dignité de l’Église orthodoxe qui commence par le respect de l’ecclésiologie apostolique : depuis la Pentecôte, « il n’est plus question de Grec ou de Juif … ni de Scythe, car tous vous êtes un en Jésus-Christ » (cf. Col 3,11).

Le Christ est ressuscité !

Paris, le dimanche 11 avril 2010, Dimanche de Thomas

Les vingt-huit signataires :

Nicolas Behr, retraité, membre du bureau de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale,
Paris,
P. Boris Bobrinskoy, doyen honoraire de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge,
Paris,
P. Hildo Bos, prêtre de la paroisse Saint-Nicolas-de-Myre, Amsterdam,
P. Jean Breck, professeur à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, Paris,
Denys Clément, médecin, membre du bureau de la Fraternité orthodoxe en Europe
occidentale, France,
3/3
Sophie Clément-Stavrou, maître de conférences à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-
Serge, membre du bureau de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale,
P. Christophe D’Aloisio, recteur de la paroisse de la Sainte-Trinité et des saints-Côme-et-
Damien, Bruxelles, président de Syndesmos, organisation mondiale de la Jeunesse
orthodoxe,
P. Michel Evdokimov, professeur émérite de l’Université de Poitiers, recteur de la paroisse
Saints-Pierre-et-Paul, Châtenay-Malabry, France,
P. Alexandre Fostiropoulos, recteur de la paroisse Saints-Pierre-et-Paul, Clapham, Londres,
P. Jean Gueit, doyen pour les paroisses du sud-est de la France (Archevêché des églises
russes en Europe occidentale), aumônier de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale,
Jean-Marie Gourvil, enseignant, membre du bureau de la Fraternité orthodoxe de l’Ouest,
France,
P. Claude Hiffler, médecin, recteur de la paroisse Saints-Côme-et-Damien d’Avignon,
France,
Jean-Jacques Laham, coorganisateur du Festival de la jeunesse orthodoxe, Paris,
Daniel Lossky, enseignant, membre du bureau de la Fraternité orthodoxe en Europe
occidentale, Belgique,
P. Nicolas Lossky, professeur à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, archiprêtre de
la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés-et-Sainte-Geneviève, Paris,
Ana Palanciuc, enseignante à l’Université de Paris VII,
P. Ignace Peckstadt, recteur de la paroisse Saint-André, Gand, Belgique,
Jean-Claude Polet, professeur à l’Université de Louvain-la-Neuve, Belgique,
Noël Ruffieux, chargé d'un cours à l’Université de Fribourg, Suisse,
Cyrille Sollogoub, enseignant-chercheur au Conservatoire National des Arts et Métiers,
Paris, président de l’Action Chrétienne des Etudiants Russes,
Matthieu Sollogoub, professeur à l’Université de Paris VI, membre du bureau de la
Fraternité orthodoxe en Europe occidentale,
Michel Stavrou, professeur à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, Paris,
P. Alexis Struve, recteur de la paroisse de la Sainte-Trinité, Paris,
Daniel Struve, maître de conférences à l’Université de Paris VII-Diderot,
Anca Vasiliu, directeur de recherche au CNRS (Centre Léon-Robin, Paris-Sorbonne),
P. Dominique Verbecke, prêtre de la paroisse Saint-André, Gand, inspecteur de
l’enseignement orthodoxe en Belgique,
Bertrand Vergely, maître de conférences à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge,
P. Vladimir Zelinsky, recteur de la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés, Brescia, Italie.

Source: Orthodoxie.com

Rédigé par l'équipe de rédaction le 17 Avril 2010 à 11:49 | 34 commentaires | Permalien

Interview avec l’archiprêtre Antony Ilin
De nombreux Européens, ont oublié le nom du Christ et l’ont effacé de leur tradition

En mars, à Bruxelles, le Comité des représentants des Églises orthodoxes après de l’Union européenne a débuté ses travaux. La tâche essentielle de cette nouvelle structure sera d’assurer le dialogue entre les communautés politiques de l’Union et les Églises orthodoxes. Le patriarcat de Moscou sera représenté par l’archiprêtre Antony Ilin qui assure l’intérim du représentant de l’Église orthodoxe russe auprès de l’Union européenne.

Interview de l’archiprêtre Antony Ilin par Igor Ilin.

Père Antony, dites-nous quelle est l’origine de ce Comité des représentants des Églises orthodoxe auprès de l’Union européenne?

p. A.- L’initiative de ce comité consultatif revient au métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures de l’Église orthodoxe russe. Cette suggestion a vivement intéressé le métropolite Emmanuel des Gaules et a été activement discutée au cours de l’an passé par tous les chefs d’États et finalement s’est providentiellement concrétisée alors qu’entre en vigueur le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne qui, dans son article 17, institue un dialogue ouvert, transparent et régulier entre l’Union européenne et les Églises.


Quelle est l’étendue des compétences de ce Comité ?
p. A.- La plus large, pour tout ce qui concerne le témoignage orthodoxe dans l’Europe contemporaine, notamment lorsque nous aurons à donner un avis sur les initiatives législatives ou politiques de la commission, du parlement ou du Conseil de l’Union européenne qui touchent tant à l’identité orthodoxe qu’aux droits et à la dignité de l’homme dans les domaines les plus différents.

Comment va réellement agir le Comité ?
p. A. - Par une concertation inter-orthodoxe en vue d’une prise de position consensuelle. Les représentants des Églises auront d’abord consulté les primats de leurs Églises locales chaque fois que la question abordée concernera l’expression d’une position orthodoxe systématique sur des questions fondamentales. En ce qui concerne l’information, les réactions au sujet des questions socio-politiques abordées, les relations avec les médias, les représentants des Églises pourront s’exprimer au nom du Comité lorsqu’il y aura consensus, et dans tous les cas à titre personnel, comme cela se faisait précédemment.

Quels sont les principaux points du communiqué sur l’importance du dialogue entre les institutions européennes et les Églises orthodoxes ?
p. A. - Très franchement, ce communiqué ne se présente pas comme un programme. C’est plutôt une occasion de rendre visible la présence du Comité, tant pour les hommes politiques qui prennent les décisions, que pour la communauté d’experts et les médias de Bruxelles. Vu le nombre de réactions à ce communiqué, le but recherché a été atteint.

Quelles sont les actions primordiales envisagées par le Comité ?

p. A. - Avant tout, établir une « liste des préoccupations ». Nous devons d’abord comprendre ce qui nous préoccupe dans l’océan des initiatives des documents émanant de l’Union en ce qui concerne les destinées de l’homme, et tout particulièrement de l’homme orthodoxe dans l’Europe unie, et ensuite de comprendre comment nous pouvons répondre à ces attentes.

Qu’est-ce qui fait la valeur d’un tel comité ?
p. A. - La valeur d’un tel comité est évidente : la voix de l’Orthodoxie à Bruxelles est la symphonie des voix des Églises orthodoxes locales. Et l’on peut dire qu’à sa base il n’y a pas un principe vertical, mais un réseau d’actions concertées, une synergie. Et il n’y a de véritable synergie orthodoxe que lorsque triomphe au plan pratique le principe théologique « ni fusionnés, ni séparés », en effet au plan structurel, on ne peut avoir de représentation unique de l’Orthodoxie, et agir séparément est inefficace.
En quoi consiste l’unité des positions des Églises orthodoxes dans le dialogue avec l’Union européenne ?
p. A. On veut croire qu’elle existe sur tous les problèmes importants dont il pourra être discuté, à l’exception, peut-être des spécificités régionales. La question est : en quoi notre Tradition est actualisée au plan social ? Et, pour moi, personnellement, la réponse ne peut être que dans les fondements de la Doctrine sociale de l’Église orthodoxe russe. Et l’on pourrait, par exemple, commencer par les problèmes les plus évidents : ceux de la bioéthique et de la famille.

Est-il prévu qu’aient lieu des réunions du comité ou de toute autre structure avec des représentants d’autres communautés chrétiennes en vue d’adopter une position commune ?
p. A. - En ce qui concerne une collaboration avec d’autres Églises chrétiennes, une collaboration avec l’Église catholique est tout à fait envisageable. Une alliance entre orthodoxes et catholiques dans l’Europe actuelle qui repose sur ce simple fait que les Églises traditionnelles partagent de nombreuses valeurs et considèrent également « le sécularisme combattant » comme le principal danger, n’est pas une utopie, c’est une perspective tout à fait réelle. Aussi, la prochaine étape me semble devoir être la constitution de quelque chose comme un conseil de coordination inter-religieux. D’autant que l’expérience russe nous permet de proposer à l’Europe un modèle unique et effectif.

Qu’est-ce que l’Église orthodoxe peut actuellement proposer à l’Europe contemporaine ?
p.A. - Ce que l’Église a proposé à l’Europe il y a 2 000 ans : le Christ Sauveur, incarnation du Verbe, ce Verbe qui est devenu le sens et la mission de la civilisation européenne, qui l’a conduite aux sommets de la culture intellectuelle et spirituelle. De nombreux Européens ont, hélas, aujourd’hui oublié le nom du Christ et l’ont effacé de leur tradition personnelle, mais il est possible qu’une voie nouvelle et particulière, l’Orthodoxie que confessent aujourd’hui des dizaines de millions d’habitants de l’Union européenne, soit cette possibilité de revenir à ses sources, par le mystère de la rencontre, de se retrouver par l’Autre.

Est-ce que la création de ce Comité auprès de l’Union européenne n’est pas un geste inspiré par une politique de tolérance ?
p. A. - C’est plutôt le Comité des représentants des Églises orthodoxes qui un appel à une politique de tolérance. La création d’une plateforme pan-chrétienne sur la base du « plus petit dénominateur commun » pourrait paraître un tel geste, mais pas l’union des orthodoxes.

Qui aujourd’hui parmi les hommes politiques européens de premier plan peut être considéré comme authentique porteur des valeurs chrétiennes ?
p. A. - Je ne parlerais pas de personnes, mais de partis. La politique européenne est particulièrement dépersonnalisée, et les personnalités qui sont le plus en vue, ne conviennent pas vraiment pour illustrer la Loi divine. Parmi les partis, je retiendrais plutôt le Parti populaire européen, bien que les termes « démocrate-chrétien » aient disparu de sa dénomination. À l’initiative de Sa Sainteté le patriarche Cyrille, nous avons pu réaliser un trilogue où l’Église orthodoxe russe est l’acteur principal et, en tant qu’institution de la société civile russe, rend possible le dialogue entre le Parti populaire européen et le parti Russie unie.

Traduction pour " Parlons d'orthodoxie" Marc F.
Lien russe Pravoslavie. ru

Rédigé par l'équipe de rédaction le 16 Avril 2010 à 09:19 | 11 commentaires | Permalien

Prier à Turin
Vladimir Golovanow

Faire réfléchir les baptisés sur les mystères de l’Incarnation et de la Passion

Notre diocèse de Chersonèse organise pour la première fois un pèlerinage pour vénérer le saint Suaire qui démarre demain (16 avril, suivre le lien pour le programme détaillé). Comme prés de deux millions de personnes (dont 22 000 Français) attendues jusqu’au 23 mai, nos pèlerins vont en particulier suivre le parcours méditatif organisé autour de l’Homme crucifié dont j'emprunte la description à un article de Frédéric MOUNIER ( La Croix) : c'est d'abord un parcours didactique, sobre et recueilli, qui montre l’histoire du christianisme en images et en musique, et un écran géant donne à chacun, en huit langues, les clés de lecture du suaire.Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image. Puis les pèlerins pénètrent dans la cathédrale, baignée dans une douce obscurité. Seul le linceul est éclairé. Une volontaire lit lentement, toutes les cinq minutes, une prière écrite par le cardinal Severino Poletto, archevêque de Turin, gardien du Saint Suaire. Sur le tissu (4,42 m sur 1,12 m), le visage de l’Homme crucifié se discerne à peine. Il est ainsi, en lui-même, un mystère. Les regards convergent, en silence. La sobriété est ici le maître mot.


Turin, capitale historique du Piémont, s’est pleinement associé à cette ostension.

Sa municipalité post-communiste s’est associée à 40 mécènes privés et publics pour financer un investissement total de 5 millions d’euros. La puissante économie locale s’est mobilisée, fière de ce que l’on veille, ici, à ne pas appeler « relique », mais « image » ou « icône ».

Dans les rues, pas ou peu de marchands du Temple, ni guérisons ni miracles, juste une méditation collective. Croyante ou non, l’humanité qui défile devant le linceul s’interroge sur finalement peu de chose : une esquisse d’image, un visage et un corps torturé: «Se tenir à distance des sceptiques tout autant que des croisés du Saint Suaire», c’est ainsi que Gian Maria Zaccone, directeur scientifique du Musée du Suaire, résume sa position. Le diocèse de Turin a voulu faire réfléchir les baptisés sur les mystères de l’Incarnation et de la Passion. «Nous avons là une présence mystérieuse qui attire des millions de personnes depuis huit siècles, souligne Gian Maria Zaccone. Ils ne viennent pas pour l’authenticité, mais pour prier face à une figure de l’Incarnation du Christ, à “un miroir de l’Évangile”, comme l’a dit Jean-Paul II.»

«Notre foi n’est pas fondée sur le linceul»

Ce que l’archevêque de Turin, le cardinal Severino Poletto, a bien expliqué ce dimanche, alors que 45 000 pèlerins défilaient devant le suaire : « Devant nous, l’image, silencieuse mais fortement éloquente, d’un homme crucifié, qui présente toutes les caractéristiques de la violence subie par le corps de Jésus durant sa Passion, telles que les décrivent les Évangiles. Nous savons que notre foi n’est pas fondée sur le linceul, mais bien sur les Évangiles et le témoignage des Apôtres. L’Église n’a pas la compétence scientifique pour se prononcer sur son authenticité. Mais ce tissu est une aide précieuse à la foi et à la prière des croyants. »

Ce qu’avait rappelé Jean-Paul II, venu prier ici le 24 mai 1998 : « Devant le suaire, icône de la souffrance des innocents de tous les temps, comment ne pas penser aux millions d’hommes qui meurent de faim, aux horreurs perpétrées aujourd’hui, à la souffrance de tant de femmes et d’enfants, aux victimes de la torture et du terrorisme, aux esclaves des organisations criminelles ? » Des paroles qui devraient trouver un écho dans la bouche de Benoît XVI, attendu à Turin le 2 mai prochain.

Un point de vue orthodoxe?

Il me semble que cette approche de l'Église catholique est assez bien en phase avec la vénération des reliques et des icônes que nous pratiquons dans l'Orthodoxie: notre foi n’est pas fondée sur elles, mais bien sur les Évangiles et le témoignage des Apôtres, reliques et icônes constituant "une aide précieuse à la foi et à la prière des croyants".

Par contre, l'insistance à identifier la Passions de Notre Seigneur avec "aux horreurs perpétrées aujourd’hui" (le thème de l'ostension du Suaire est « Passion du Christ, passion de l'homme ») me semble un peu réductrice et nous éloigne des mystères de l’Incarnation et de la Passion dont l'Orthodoxie voit surtout la voie du salut de l'humanité qui s'accomplit dans la Résurrection.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 15 Avril 2010 à 14:06 | 7 commentaires | Permalien


LE SECRET DES MANUSCRITS DE LA MER MORTE

Bibliothèque nationale de France
Jusqu'au 11 juillet


Les manuscrits de Qumrân ! Ils ont fait couler beaucoup d’encre et provoqué tant de débats, depuis leur découverte en 1947. On ne peut pourtant résumer Qumrân à la belle histoire de sa découverte – un jeune bédouin à la recherche d’une chèvre tombe sur une grotte dans les falaises calcaires du Wadi Qumrân, au nord-ouest de la mer Morte (à l’époque en Jordanie).suite La Croix

Rédigé par l'équipe de rédaction le 15 Avril 2010 à 08:50 | 0 commentaire | Permalien

Des moines bénédictins ont à la demande de la famille royale italienne ainsi que du Vatican caché le Saint Suaire que voulait s’approprier Hitler. Andrea Cardin, actuellement directeur de la bibliothèque du monastère de Monte Virgin en Campagne, raconte que le Führer, passionné de doctrines ésotériques, collectionnait toute sorte de reliques. On pouvait à l’époque craindre que les nazis essayent de s’approprier le Saint Suaire.
En 1943 les nazis firent irruption dans le monastère et y procédèrent à une perquisition. Tous les frères se groupèrent autour de l’autel et se mirent à prier. Le Suaire était enfoui profondément sous l’autel. Les nazis ne le trouvèrent pas. Ce n’est qu’en 1946 que le dernier roi d’Italie Umberto II ordonna de réintégrer le Saint Suaire dans la cathédrale de Turin.

Traduction Nicolas M.
Lien Bogoslov.ru

A Turin, le linceul est une aide à la foi et à la prière
À l’occasion de l’ostension du suaire, le diocèse de Turin propose un parcours méditatif et sobre autour de l’Homme crucifié ...suite


Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Avril 2010 à 18:19 | 0 commentaire | Permalien

L'archimandrite Jean (Krestiankine)
Le 11 avril centième anniversaire de la naissance de l’archimandrite Jean (Krestiankine)

L’archimandrite Jean moine du monastère des Grottes de Pskov a été rappelé à Dieu en février 2006, il était âgé de 95 ans. Il était vénéré par tous les orthodoxes en Russie et dans le monde car l’un des derniers confesseurs starets. Des centaines de fidèles affluaient chaque jour vers sa cellule pendant près de quarante ans afin de lui faire part de leurs joies et de leurs chagrins, de bénéficier de sa guidance spirituelle.
Le père Jean est né à Orel le 11 avril 1910. Enfant, il servait les liturgies qu’officiait Mgr Séraphin (Ostrooumov), archevêque d’Orel. A la suite de ses études secondaires il s’inscrit à des cours de comptabilité et s’installe à Moscou où il trouve un emploi.
C’est en externe que le futur père Jean s’inscrit au séminaire. Il fait partie de la promotion 1950 de l’académie de théologie de Moscou et y prépare une thèse qu’il ne réussit pas à soutenir car dans la nuit du 30 avril 1950 il est arrêté. Ses activités pastorales lui valent une condamnation de sept ans dans les camps de rééducation par le travail. Le 15 février 1955 il est libéré avant terme.

Le père Jean est affecté au diocèse de Pskov, puis en 1957 à Riazan où il reste onze ans. En 1967 le hiéromoine Jean s’installe au monastère des Grottes. Il y vivra pendant près de quarante ans. L’âge fait que pendant les dernières années de sa vie le père Jean n’était pas à même de recevoir tous ceux qui souhaitaient lui parler. Il reçoit des lettres venant de partout dans le monde et y répond le plus souvent lui-même. Ces réponses constituent le recueil récemment paru « Lettres de l’archimandrite Jean ». « Expérience de la confession » est l’un des ouvrages les mieux connus du père Jean ainsi que « Homélies et réflexions » et « Livre de lectures destiné aux moines et aux laïcs ». ( "Pravoslavie ru" et ICI )
Les frères ont en avril 2005 solennellement célébré le 95 anniversaire du starets. Le patriarche Alexis II lui a décerné à cette occasion l’ordre de Saint Séraphin de Sarov.

Traduction Nicolas M. pour "P.O"
Lien en russe Bogoslov.ru

Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Avril 2010 à 18:08 | 0 commentaire | Permalien

Le communiqué de l’exarchat des églises russes du patriarcat de Constantinople en Europe occidentale, intitulé "La Fédération de Russie choisit le moment de la Semaine Sainte pour réclamer la gestion de la cathédrale orthodoxe de Nice", nous paraît être une manœuvre de désinformation indigne:

Aussi, nous croyons opportun de publier ci-dessous les deux lettres adressées le 10 et le 31 mars dernier à l'avocat de l'ACOR par le cabinet Confino qui représente la Fédération de Russie.

Rappelons qu’il s’agit là d’une procédure civile n’ayant rien à voir avec le calendrier religieux.

l’équipe de rédaction


Destinataire: Monsieur Antoine CHATAIN Paris, le 10 mars 2010
Avocat à la Cour
STASI & ASSOCIES
2 avenue Hoche
75008 Paris

Mon Cher Confrère,
Le jugement rendu le 20 janvier 2010 par le Tribunal de grande instance de Nice a dit que la Fédération de Russie est le seul et légitime propriétaire de la Cathédrale russe orthodoxe de Nice et qu’elle est en droit de reprendre juridiquement l’exercice des attributs et charges de l’édifice depuis l’expiration du bail emphytéotique survenue le 31 décembre 2007.

Il a également dit que l’association est tenue d’effectuer les éventuelles remises en état à sa charge qui se révèleraient nécessaires ou d’en financer le coût.

L’exécution provisoire a été ordonnée.

Vous nous avez annoncé avoir interjeté appel.

Au regard de cette situation juridique, l’Etat que notre cabinet représente doit prendre maintenant des dispositions qu’implique le statut de propriétaire (notamment la souscription d’une ou plusieurs polices d’assurances propriétaire, la définition des travaux à entreprendre, la budgétisation des dépenses correspondantes, etc).

A cet effet, l’ambassade souhaite que se tienne sur place d’ici à la fin de ce mois, à une date à arrêter entre nous, une réunion destinée à permettre la prise de connaissance par ses services des dossiers administratifs, techniques et financiers relatifs à la gestion civile de l’édifice.

Elle propose que participent à cette réunion :

- deux représentants de chacune des parties,
- leurs conseils respectifs,
- un professionnel de l’assurance,
- un professionnel de la gestion immobilière,
- et, afin de permettre à cette transmission d’informations de se dérouler, nous l’espérons, dans les meilleures conditions de transparence et de sérénité, un observateur désigné par Monsieur le Maire de Nice, si ce dernier y a convenance.

Je vous serais obligé de me faire connaître votre accord ou vos observations sur ce processus.

L’objet du présent courrier officiel me conduit à en transmettre un tirage à Monsieur le Maire de Nice ainsi que, pour son information, à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes.
J’attends donc votre réponse dès que possible.
Je vous prie de recevoir, mon cher Confrère, mes confraternelles salutations.

Alain CONFINO

..................................................................................................

Destinataire: Monsieur Antoine CHATAIN Paris, le 31 mars 2010
Avocat à la Cour
STASI CHATAIN & ASSOCIES
2 avenue Hoche
75008 Paris

Mon Cher Confrère,

1. Suivant courrier officiel en date du 10 mars dernier, nous vous avons fait part du souhait de l’ambassade de voir organiser, avant la fin du mois de mars, une réunion destinée à rassembler les informations nécessaires à la gestion civile de l’édifice.

A ce jour, sauf erreur de notre part, cette demande est demeurée sans autre réponse que votre lettre d’attente en date du 12 mars dernier, ce dont nous déduisons que votre cliente refuse cette réunion.

Dans ces conditions, et en raison du caractère indispensable des dispositions que l’Etat russe doit prendre, je vous prie de bien vouloir informer les responsables de l’association cultuelle que vous représentez, que se présenteront prochainement dans la Cathédrale :

- un ou plusieurs professionnels de l’assurance en vue de préparer la souscription d’une ou plusieurs polices propriétaire,

- un ou plusieurs administrateurs de biens en vue de représenter l’Etat de la Fédération de Russie dans la gestion civile courante de l’édifice,

- et un architecte chargé de déterminer les travaux de remise en état dont la réalisation se révèlerait nécessaire et/ou urgente, en liaison avec le service des Monuments Historiques.

Les professionnels ci-dessus désignés seront porteurs d’une lettre d’habilitation signée par un représentant de l’ambassade ou de notre cabinet.

Nous vous serions reconnaissants d’inviter votre cliente :

- à faciliter à ces professionnels le libre accès à l’édifice, libre accès dont ils feront naturellement usage dans le strict respect des offices et prières ainsi que cela leur sera rappelé par la lettre d’habilitation ;
- à leur communiquer les informations et documents en rapport avec leur mission, dont ils estimeront utile de prendre connaissance.

Afin d’éviter toute difficulté, vous voudrez bien nous confirmer l’accord sans réserve de votre cliente à ce sujet.

2. Nous vous demandons de bien vouloir nous faire communiquer dès à présent les copies intégrales (conditions particulières et conditions générales) des polices d’assurances souscrites par l’A.C.O.R. au titre de la cathédrale.

3. Enfin, nous vous rappelons le souhait de l’Etat russe d’assurer la gratuité des entrées de la cathédrale, souhait qui avait été exprimé dès le mois d’avril 2006 par Monsieur Alexandre AVDEEV, alors ambassadeur de la Fédération de Russie en France, et réitéré à maintes reprises depuis lors.

Bien que l’ A.C.O.R., malgré ces annonces, ait estimé devoir continuer à percevoir des droits d’entrée dans l’édifice après le 31 décembre 2007, et estime pouvoir continuer à le faire après le jugement du 20 janvier 2010, ce sur quoi nous faisons toutes réserves, l’Etat russe déclaré propriétaire entend une nouvelle fois l’inviter à cesser cette pratique.

Cette mesure ne devrait pas avoir d’impact sur l’exercice normal du culte, eu égard aux autres ressources dont dispose l’association (dons des fidèles, vente des plaquettes et autres produits, cotisations, etc.).

Cette mesure ne pourra avoir le moindre impact sur l’entretien de l’édifice, dès lors que l’Etat russe entend à présent prendre lui-même en charge les dépenses correspondantes nécessaires.

A cet égard, nous vous invitons à nous communiquer les derniers comptes approuvés de l’ACOR afin de permettre de déterminer et budgéter les postes de dépenses qui seront ainsi pris en charge.

En raison de l’objet du présent courrier, nous en transmettons copie, pour leur information, à Monsieur le Maire de Nice ainsi qu’à Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes.

Dans l’attente d’une très prompte réponse,

Nous vous prions de recevoir, cher Confrère, nos confraternelles salutations.


Jean-Philippe CONFINO

Alain CONFINO

Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Avril 2010 à 16:57 | 12 commentaires | Permalien

Nice: création d'une nouvelle Association
Chers amis,

L'association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint-Nicolas de Nice (AACOR-SNN) est maintenant active. Je vous invite à soutenir son action en nous y rejoignant.

N'hésitez pas également à assurer la plus grande diffusion possible à ce bulletin d'adhésion!

Pierre de Fermor
Président
AACOR-SNN

Pour ce faire, il vous suffit de retourner le bulletin d'adhésion (ci-joint à l'adresse suivante)

Bulletin d’adhésion

L’AACOR-SNN est une association à but non lucratif, régie par la Loi de 1901, créée afin de:
- rassembler dans une structure amicale les personnes profondément attachées à l’image de la Cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice en tant que trait d’union et symbole d’amitié entre la France et la Russie dans le paysage niçois;

- constituer une structure d’information, de communication et d’action pour tout ce qui a trait à la conservation et à la valorisation de la Cathédrale Saint-Nicolas;

- plus généralement, favoriser la connaissance et la préservation du patrimoine culturel orthodoxe russe de Nice et de la Côte d’Azur;

- faciliter et renforcer les échanges entre les citoyens de Nice, de la Côte d’Azur et d’ailleurs, qu’ils soient d’origine russe ou qu’ils aient avec eux des liens familiaux ou amicaux, qui ont démontré leur attachement à ces valeurs;

- contribuer plus largement encore, au plan local, à renforcer les liens moraux et amicaux et les échanges culturels entre la France et la Russie.

Rejoignez nous !

Prénom : …………………………………………………………………………….

Nom : …………………………………………………………………………….

Adresse : …………………………………………………………………………….

…………………………………………………………………………….

Email : ……………………………… @ …………………………………........

Téléphone : …………………………………………………………………………….

Cotisation annuelle : 15 Eur (membre actif) 150 Eur+ (membre bienfaiteur), réglable par chèque bancaire adressé à notre siège AACOR-SNN, 16 Boulevard Gambetta, 06000 Nice.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Avril 2010 à 11:00 | 5 commentaires | Permalien

L'unique réalité qui ne change pas

Le 13 avril 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Nous publions ci-dessous une réflexion de Sa Sainteté Cyrille, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, pour la fête de Pâques:

Essayons de nous poser une question: existe-t-il au moins une chose d'immuable dans ce monde qui change constamment? Il ne s'agit pas bien évidemment de nos sentiments personnels, des convictions et des souvenirs, qui constituent le microcosme de l'individualité humaine et qui sont destinés tôt ou tard à disparaître de la vie terrestre avec nous, leurs titulaires sur terre.
Ce n'est pas non plus notre planète, sur laquelle, depuis l'époque d'Adam et Eve, s'écoule l'existence du genre humain, étant donné que l'histoire géologique atteste qu'à la place des déserts et hautes montagnes actuels, s'étendaient autrefois les eaux de l'océan et que même les pôles magnétiques de la terre se déplacent périodiquement. ...suite Eucharistie Sacrement de la Miséricorde

Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Avril 2010 à 22:13 | 11 commentaires | Permalien

Ce texte nous a été adressé par Petia S. en tant que commentaire. Nous avons préféré en faire un post.

Chère Marie,

Le malaise ressenti dans votre paroisse et dans d'autres paroisses ou communautés de l'archevêché est le reflet à petite échelle de ce qui se passe dans le diocèse en général à grande échelle. Le statut de cathédrale, qui se veut le centre et le chœur de l’entité ecclésiale, exacerbe également ce malaise.

Les questions que vous soulevez sont de tout premier ordre mais la principale d'entre elle concerne l'avenir. En ne se voilant pas la face, à court terme, les tensions auxquelles nous assistons ne feront que s'accroitre, la partie de l'archevêché cherchant à assoir son autorité et manipulant l'archevêque comme garantie, sous prétexte d’une Orthodoxie ultra-œcuménique, et l'autre partie cherchant à conserver, cultiver et transmettre l'âme et la tradition ecclésiale slave, le tout dans un contexte judiciaire plus qu’intense qui n’est pas près de se calmer.


A moyen et long terme, la situation est simple et catastrophique à mon sens ; à cela une seule et simple raison : l’archevêque Gabriel n'a pas de successeur et il n'y a à ce jour aucun moine (hiéromoine, archimandrite ou hégoumène) capable d'assurer la fonction d'archevêque des églises russes en Europe occidentale telle que défini par les statuts du dit archevêché, et du tomos de 1999.

Ne voyez pas dans mes propos une quelconque spéculation sur la santé de Mgr Gabriel, loin de là. Dans la tradition orthodoxe, les garants des dogmes, des traditions sont les moines et l’ordre monastique, d’où sont normalement issus les futurs évêques. Or dans notre diocèse l’ordre monastique excepté 2 ou 3 couvents ou monastères mixte est inexistant. Jamais l’archevêché n’a su fonder un monastère tel que celui de Jordanville par exemple, ni développer une tradition monacale spécifique lui servant de vivier ou de source. Les causes doivent être à mon sens cherchées dans ce qu’on appelle « l’école de Paris » ou dans le « schmémanisme », philosophies élevées aujourd’hui au rang de dogme par l’élite dirigeante de l’archevêché privilégiant un monachisme dans le monde plutôt qu’un monachisme contemplatif.

Mais comment et pourquoi le Saint Synode de Constantinople n’a-t-il pas confirmé l’élection de l’archimandrite Johannes Johanson comme évêque vicaire il y a quelques années ? Le dernier d’entre eux, Mgr Michel s’étant fait remercié comme un malpropre sous prétexte d’un âge trop avancé. La situation est tristement banale, et l’avenir tracé avec un évêque grec, célébrant en grecque ou dans le meilleur des cas en français à la rue Daru et un archevêché totalement intégré à la métropole grecque de France perdant de fait, toute indépendance : la fin de 90 ans d’histoire.

Sauf miracle, votre résignation chère Marie, est légitime quand au fait de quitter l’archevêché et si Mgr Gabriel n’aime pas une partie de son troupeau, il faut aller chercher un autre pasteur ailleurs. Mais naïvement, je suis persuadé que notre église mère suit avec attention les élucubrations de nos dirigeants et à un moment donné, qui n’est peut être pas si loin que cela, le soleil, comme toujours reviendra par l’est.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Avril 2010 à 13:15 | 10 commentaires | Permalien

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